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Agriculture et contribution à  la croissance économique de la rdc


par Pascal BEYA
Université Officielle de Mbujimayi - Sciences économiques et de gestion  2019
  

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2. Harrod et Domar : la croissance sur le fil du rasoir

Pour les Keynésiens, la demande joue un rôle dans la croissance économique. Dans la Théorie générale, Keynes (1936) ne s'est focalisé que sur le court terme, il n'a pas construit une théorie de la croissance économique à long terme. Roy Forbes Harrod (1939) et Evesy Domar (1947), deux économistes inspirés par les théories Keynésiennes, ont chacun de leur côté contribué à construire une telle Théorie.

Ils cherchent à comprendre les conditions dans lesquelles une phase d'expansion peut être durable. Ils arrivent tous deux aux mêmes conclusions.

- Leur première conclusion est que la croissance est déséquilibrée.

L'investissement est à la fois une composante de l'offre et une composante de la demande. D'une part, en investissant, les entreprises augmentent leurs capacités de production (l'offre tend à augmenter). D'une part, si une entreprise investi, c'est qu'elle achète par définition des machines ou autres moyens de production à d'autres entreprises (la demande tend à augmenter). Si l'augmentation de l'offre correspond à l'augmentation de la demande, alors la croissance sera équilibrée, mais rien n'assure que ce sera effectivement le cas. Selon Harrod et Domar, la croissance risque d'être déséquilibrée, instable.

Deux situations sont alors possibles. Si l'offre est supérieure à la demande, alors l'économie se retrouve en surproduction, elle s'éloigne du plein emploi et elle risque de connaitre une déflation. Inversement, si la demande est supérieure à l'offre, l'économie subit alors des tensions inflationnistes.

- Leur deuxième conclusion est que les déséquilibres sont cumulatifs. Si la demande est supérieure à l'offre (cas inflationniste), les entreprises vont chercher à accroitre leurs capacités de production pour répondre à l'excès de demande, or en investissant, elles créent une demande supplémentaire. Il est alors probable que l'excès de demande s'intensifie au lieu de se réduire.

Inversement, si l'offre est supérieure à la demande (cas de surproduction), les entreprises risquent de réduire leurs dépenses d'investissement, donc de réduire plus amplement la demande. Dans tous les cas, un simple déséquilibre risque de s'amplifier au cours du temps : la croissance est sur le fil du rasoir selon Harrod.

1. Les théories de la croissance endogène

Apparues dans les années quatre- vingt, les théories de la croissance endogène visent à expliquer le caractère cumulatif de la croissance ou, autrement dit, à expliquer pourquoi certains  pays ne parviennent pas à amorcer un processus de croissance et demeurent alors dans une trappé à sous développement. A la différence du modèle de Solow, les modèles de croissance endogène font l'hypothèse que les rendements sont croissants (grâce aux externalités) et considèrent que le progrès technique est endogène, c'est-à-dire qu'il dépend du comportement des agents. Autrement dit, tout comme chez Solow, le progrès technique génère de la croissance économique, mais en retour ce dernier est également susceptible de générer du progrès technique.25(*)

Il ya trois principaux modèles de croissance endogène :

- Robert Lucas (prix Nobel en 1995) souligne l'importance du capitalisme humain pour la croissance. Un travailleur devient plus productif lorsqu'il accumule de l'énergie, qui présente des rendements croissants.

Donc, un cercle vertueux est à l'oeuvre : plus les individus obtiennent de nouvelles connaissances et compétences, plus ils sont capables d'acquérir de nouvelles connaissances de compétences. Robert Lucas se contente de développer l'idée qu'accumuler du capital humain permet au travailleur d'être plus productif, mais nous pouvons aller plus loin pour dire ; en accumulant du capital humain, un individu est capable d'innover, de créer des idées, un savoir et des savoirs faire qui n'existaient pas auparavant.

- Paul Romer met l'accent sur la recherche développement, c'est-à-dire l'accumulation de capital technologique.

Pour innover, un chercheur utilise le savoir disponible qui est disponible à son époque ; en innovant, il accroit le savoir disponible pour les autres chercheurs, notamment ceux des générations futures. Par conséquent, les dépenses de recherche- développement réalisées par une entreprise lui permettent d'accroitre sa production et innover ; grâce aux externalités, elles profitent également aux autres entreprises. Donc un cercle vertueux est à l'oeuvre : en innovant, une entreprise permet aux autres entreprises d'innover.

- Robert Barra souligne le rôle joué par l'investissement public, c'est-à-dire l'accumulation de capital public, dans la croissance : infrastructures publiques (routes, aéroports, éclairages public, réseau de distribution d'eau, etc.) stimulent la productivité des agents privés et par conséquent l'activité. Or, avec la croissance, l'Etat prélève davantage de taxes et impôts, donc il peut financer de nouvelles infrastructures.

Donc, un cercle vertueux est à l'oeuvre : l'investissement public favorise la croissance et la croissance favorise en retour l'investissement public.

Le capital humain, la recherche- développement et l'investissement public sont donc sources de progrès technique. Bien que ces trois auteurs soient néoclassiques et se montrent réticents à l'idée d'utiliser les politiques conjoncturelles pour stabiliser l'activité à court terme, leurs théories suggèrent que l'intervention de l'Etat peut améliorer la croissance à long terme. Ils préconisent donc des politiques structurelles (par exemple : développer les infrastructures, favoriser l'éducation, stimuler la recherche-développement en accordant des crédits d'impôts aux entreprises innovantes, etc.).26(*)

La principale des conclusions de ces nouvelles théories est qu'alors même qu'elles donnent un poids important aux mécanismes de marché, elles en indiquent nettement les limites.

Ainsi il y'a souvent nécessité de créer des arrangements en dehors du marché concurrentiel, ce qui peut impliquer une intervention de l'Etat dans la sphère économique.

* 25 MARCIANO A., Op.cit, p.p12-14

* 26 MARCIANO A., Op.cit, p.p26-27

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway