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Agriculture et contribution à  la croissance économique de la rdc


par Pascal BEYA
Université Officielle de Mbujimayi - Sciences économiques et de gestion  2019
  

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2.5. Comment peut s'expliquer la croissance économique32(*)

1° La croissance économique peut s'expliquer par l'augmentation de la quantité des facteurs de production

La croissance économique peut s'expliquer par l'augmentation des facteurs de production, c'est-à-dire par les moyens mis en oeuvre pour produire, qui sont le travail et le capital.

a) Par l'augmentation du capital

Augmentation du capital = flux qui vient accroitre (ou renouveler) le stock de capital au sens large : capital technique, humain, institutionnel.

L'investissement peut prendre des formes différentes : matériel, immatériel, et poursuivre des objectifs différents (capacité, renouvellement, productivité).

L'investissement est un facteur de croissance économique parce que :

- L'investissement agit sur la demande : l'investissement appartient à la demande, avec la consommation et exportations puisqu'il s'agit de la demande exprimée auprès des producteurs de biens d'équipements.

Une hausse de l'investissement entraine une hausse plus que proportionnelle de la demande (Keynes), c'est l'effet multiplicateur.

Keynes montre à travers le mécanisme du multiplicateur (d'investissement) qu'une dépense supplémentaire d'investissement entraîne une augmentation plus que proportionnelle du revenu global, donc de la croissance.

- L'investissement agit sur l'offre

L'investissement de capacité permet de produire plus et donc d'augmenter l'offre.

L'investissement de productivité augmente la compétitivité et baisse les coûts de production et donc les prix, ce qui augmente la production et donc l'offre.

b) Par l'augmentation du travail

Il est bien ici de distinguer le travail et l'emploi

- Travail : activité rémunérée qui constitue avec le capital un facteur de production, on se place ici du côté de l'entreprise : offre de travail = demande d'emploi et demande de travail = offre d'emploi.

- Emploi : exercice d'une profession rémunérée, on se place ici plutôt du côté du salarié.

La quantité du travail disponible dépend de deux éléments : la main d'oeuvre disponible (population active) et la durée du travail.

Elle peut être mesurée en nombre de travailleurs ou en nombre d'heures de travail.

La quantité annuelle de travail = nombre d'emploi x Durée annuelle de travail

La population active correspond à toute la main d'oeuvre disponible. La durée annuelle du travail dépend de la législation du travail (durée hebdomadaire et quotidienne du travail : congés payés, développement des temps partiels et des emplois précaires.

La quantité de travail est un déterminant de la croissance pour deux raisons :

- En effet, en cas de pénurie de main d'oeuvre, la croissance potentielle est amoindrie, ce qui peut être contrebalancé par le recours à l'immigration

- A l'inverse, en cas de surplus de main d'oeuvre, le développement du chômage peut avoir un effet négatif sur la consommation des ménages et donc sur la demande globale, ce qui jouera à la baisse de la croissance économique effective.

La croissance peut s'expliquer par l'augmentation de la qualité (productivité) des facteurs de production

Le progrès technique peut augmenter la productivité du travail.

Le progrès technique est l'ensemble des améliorations apportées aux façons de produire (innovations + innovations organisationnelles) et aux produits (innovations de produit).33(*)

La productivité se mesure en faisant le rapport de la production avec la quantité des facteurs de production utilisés.

Lorsque la productivité augmente, cela veut dire qu'avec la même quantité de facteurs on sera capable de produire en plus grande quantité.

Avec le progrès technique, grâce aux innovations, le capital est plus efficace et rend d'autant plus efficace le travail, ce qui fait que la croissance du PIB devient plus que proportionnelle au niveau d'investissement.

Le progrès technique est source de croissance parce qu'il permet des gains de productivité (indication de mesure du progrès technique mis en oeuvre dans une entreprise).

Pour Schumpeter, l'innovation est un facteur de croissance (qui explique aussi les cycles économiques).

Une application économique et/ou commerciale réussie d'une invention découle de la Recherche et en matériel pour aboutir à des innovations comme la mise en oeuvre de nouveaux procédés, la création de nouveaux produits.

Le progrès technique engendre des gains de productivité qui permettent :

- De produire à moins cher, ce qui permet un partage des gains de productivité au profit des propriétaires (hausse de l'investissement) , des ménages( hausse des salaires et baisse des prix) et de l'Etat ( hausse des recettes fiscales donc des possibilités d'investissement public), créant ainsi un cercle vertueux de croissance.

3° La croissance peut s'expliquer par les externalités et le rôle des institutions

a) La croissance s'auto-entretient (est endogène)

Dans les théories de la croissance endogène, les économistes montrent que le progrès technique n'est pas quelque chose qui est extérieur au travail et au capital, mais qu'il est endogène, interne : le progrès technique s'explique par la croissance économique : qu'il est issu des investissements qui produisent toute une série d'effets positifs pour la collectivité.

Il peut donc s'agir d'investissement dans la recherche, dans la formation ou dans les infrastructures et peut aussi s'expliquer par l'expérience acquise. L'investissement dans le capital physique ne suffit donc pas à expliquer tout le processus de croissance. Les théories de la croissance endogène ont donc permis de mettre en évidence l'importance du capital humain dans l'augmentation de la productivité du travail, du capital institutionnel ou public qui permet des externalités positives, en accroissant notamment le capital technologique, des externalités positives qui se répercutent de manière cumulative : le capital accumulé sera alors source d'une croissance auto-entretenue et produira des rendements croissants.

b) Les institutions peuvent former un cadre favorable de la croissance

L'évolution des facteurs de production ne garantie pas la croissance, les agents économiques ont un rôle important à jouer pour favoriser la croissance. Le comportement des membres de la société en général doit être propice au changement et au progrès.

L'instauration et le maintien d'institutions démocratiques assure un environnement favorable à la prise de risque et à la protection des droits commerciaux par exemple en fournissant un cadre institutionnel stable propice aux échanges marchands.

Les institutions (règles qui structurent les relations économiques et sociales dans un pays) peuvent contribuer à fournir un cadre favorable au progrès technique et aux innovations. Elles garantissent des lois justes et la stabilité politique. Les institutions peuvent favoriser la croissance économique de différentes manières :

- Elles peuvent fournir aux entreprises et aux individus des infrastructures et des services publics qui auront des effets externes positifs ;

- Elles peuvent encourager le progrès technique en aidant la recherche développement (publique, privée) :

- Elles peuvent instituer des droits de propriété (droit de disposer d'un actif et de ses revenus) :

Par exemple, le brevet qui est un droit de propriété, protège une innovation technologique (de produit ou de procédé) : sans brevet, les entrepreneurs n'innoveraient pas, car n'importe qu'elle autre entreprise pourrait à son tour utiliser l'innovation sans avoir à en supporter les coûts. Comme l'innovation est source de croissance économique, les brevets sont un exemple de règles entrainant de bonnes incitations.

4. Fondement du rôle de l'agriculture dans une économie

Différents économistes de développement ont souvent abouti à des conclusions convergentes sur l'importance du secteur agricole dans une économie en développement. Ils indiquent que le secteur agricole demeure un pilier important sur lequel doit s'appuyer tout décollage de l'économie.

L'histoire économique sur le développement fait voir d'ailleurs que dans de nombreux pays dits développés aujourd'hui, la révolution agraire a été la condition nécessaire à la révolution industrielle.

Le secteur agricole peut être en amont des autres secteurs d'activités de l'économie qui impulsent réellement le développement, comme l'observe LEWIS(1995)

A partir de l'agriculture, le reste de secteurs économiques peut bénéficier des ressources dont ils ont besoin pour leur développement.

Il existe de nombreux exemples du rôle moteur joué par l'agriculture dans la croissance économique à des stades précédents du processus de développement et son impact en termes de réduction de la pauvreté.

Récemment, la croissance agricole accélérée de la Chine grâce au système de responsabilisation des ménages, à la libéralisation des marchés et à la rapide évolution technologique a été largement responsable du recul de la pauvreté rural (de 53% en 1981 à 8% en 2001).

La croissance agricole a été le précurseur de l'accélération de celle de l'industrie, de même que les révolutions agricoles ont précédé les révolutions industrielles qui se sont propagées à travers le monde à climat tempéré, de l'Angleterre au milieu du 18°S, au Japon à la fin du 19°S.34(*)

L'agriculture a également été à l'origine d'opportunités commerciales attractives, comme les produits à forte valeur ajoutée pour les marchés intérieurs (industrie laitière au Kenya, l'agriculture au Bangladesh, les légumes pour super marché en Amérique latine) et internationaux (les cafés fins au Rwanda, l'horticulture au chili, au Guatemala et au Sénégal).

Au milieu des années 1980, les rendements céréaliers étaient faibles en Asie du sud et en Afrique subsaharienne, tandis que la pauvreté était élevée dans les deux régions.

Quinze ans plus tard, les rendements avaient augmenté de plus de 50% en Asie du sud et la pauvreté avait baissé de 30%. En Afrique subsaharienne, les rendements et la pauvreté étaient restés inchangés.

La sécurité alimentaire demeure un défi pour la plupart des pays africains en raison du faible taux de croissance agricole, de l'expansion démographique rapide, des faibles recettes en divers et des coûts de transaction élevés dans l'établissement des biens entre les marchés intérieurs et internationaux.

Dans les endroits où le secteur rural non agricole connait une croissance accélérée, le déploiement de la population active s'effectue avec un retard, ce qui a pour effet de concentrer la pauvreté dans les zones rurales et d'accroitre les disparités entre les revenus ruraux et les revenus urbains.

Dans les régions où la part de l'agriculture dans l'économie a diminué de manière significative, il est toujours difficile de connecter les ménages ruraux pauvres aux nouveaux sous-secteurs agricoles dynamiques, que ce soit en tant que petits paysans ou en tant qu'ouvriers agricoles.

En outre, l'agriculture est, partout, un utilisateur majeur des ressources naturelles, dont elle abuse fréquemment.

En faisant un meilleur usage des ressources en eau et des terres et en fournissant des services environnementaux, l'agriculture peut rendre la croissance économique plus durable sur le plan environnemental.

Une stratégie consistant à rééquilibrer les incitations dans les domaines de l'agriculture, de la production et des services, à augmenter la quantité et la qualité des investissements dans l'agriculture, et à élaborer des politiques agricoles appropriées, peut s'avérer payante dans des multiples contextes si on souhaite vivre une croissance économique.

Il existe un lien entre l'économie et l'agriculture selon que cette dernière fournit à l'économie différents produits et différentes ressources pour son fonctionnement. L'élément central des modèles de développement expliquant le rôle de l'agriculture sur la croissance est la notion de surplus, généré dans le secteur agricole. A cet effet, les physiocrates reconnaissaient que l'importance d'un surplus agricole était essentielle pour la bonne santé des finances publiques et le niveau de l'activité économique.

Trois préoccupations majeures ressortent de la littérature sur le rôle de l'agriculture dans la croissance et le développement économique :

- Les déterminants de la génération d'un surplus dans le secteur agricole à travers des gains de productivité dus à l'investissement et aux innovations ;

- Les différents mécanismes de transfert de ce surplus ;

- L'utilisation de ce surplus pour réaliser le développement industriel via les investissements publics, lorsque ce surplus est transféré par des taxes.

* 32 YILDIZOGLU M., Croissance économique, Université Montesquieu Bordeaux 4, Faculté d'économie, 2014-2015, p.p34-38

* 33 YILDIZOGLU M. ; Op.cit, p72

* 34 BANQUE MONDIALE, 2008 : l'agriculture au service de développement, p211

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus