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Crise écologique et mission de l’église évangélique du cameroun


par Clément Hervé KUATE DJILO KUATE DJILO
Université Protestante d'Afrique centrale  - master  2017
  

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II.2- Quelques réalisations missionnaires au Cameroun.

Parler des réalisations missionnaires au Cameroun revient à faire le tour des investissements matériels réalisés sous la houlette des missionnaires. Nous pouvons citer entre autres : les temples, les écoles, les hôpitaux, les centres sociaux...

Les temples étaient pour les sociétés missionnaires et demeurent pour nous chrétiens aujourd'hui, le lieu réservé au culte du Dieu vivant. Quand on sait l'importance qu'avait la religion alors, on comprend que ces bâtiments avaient une influence non négligeable dans la vie du pays. C'est pourquoi ils se dressaient de manière majestueuse au centre de la station missionnaire et toutes les autres activités gravitaient autour de cette dernière. Les fonds de construction venaient exclusivement de l'occident. Mais de nos jours avec l'autonomie chaque église locale se bat pour construire son lieu d'adoration.

Les missionnaires voyaient en l'école un moyen efficace d'évangélisation. La mission première de l'école, c'est l'instruction car elle permet de lire, écrire, compter. La seconde mission vise la socialisation, le bien vivre ensemble et la troisième mission est culturelle : ouvrir sur le monde, s'en approprier les richesses. L'école est un lieu où l'acquisition des compétences intellectuelles est mise au premier plan. L'école doit préparer l'enfant à être un futur citoyen, pas à se préparer à son futur métier. Il devrait y apprendre à débattre, faire des choix, comprendre les influences et les règles, à développer le travail d'équipe et la coopération. Ainsi, dans la logique missionnaire, les écoles construites devait d'abord transmettre des connaissances et compétences, une culture. Ensuite, préparer à la vie professionnelle en fournissant des qualités de compétence et de comportement, notamment d'adaptation, qui permettront d'y faire face et de s'adapter à ses changements. Enfin, de former le futur citoyen, et l'intégrer toutes les couches de la société.

A travers le système scolaire, les enfants devaient être protégés, voire détournés de la "tradition païenne" de leurs parents. Pourtant Fabien EBOUSSI BOULAGA voit dans l'éducation « le passage de la nature à la culture, de l'animalité à l'humanité, sans cesse repris à chaque naissance, constamment maintenu et promu dans tout individu qui ne veut pas déchoir de sa condition d'homme. »41(*) Après près de dix ans d'engagement au Cameroun par exemple, la Mission de Bâle n'avait toujours pas réussi à convaincre les adultes à se faire baptiser. Seuls les élèves se faisaient baptiser. Pour beaucoup d'élèves, cela faisait sûrement partie des obligations scolaires, d'autant plus que l'enseignement scolaire et la préparation au baptême allaient de pair et se faisaient dans la même salle. A côté des élèves, les moniteurs ou catéchistes indigènes étaient des pièces maîtresses dans le processus d'évangélisation des populations africaines.

Un moniteur ou catéchiste était un autochtone au service de la Mission, exerçant à la fois les fonctions d'enseignant et de prédicateur. Ce n'est donc pas un hasard si, presque tous les anciens pasteurs au Cameroun par exemple ont d'abord été des moniteurs ou catéchistes par ailleurs appelés à jouer un rôle important dans l'expansion du Christianisme et la fondation des communautés ecclésiales. Les moniteurs autochtones qui devenaient pasteurs plus tard, constituaient la nouvelle élite africaine ayant combattu le guérisseur indigène dont ils prirent la place comme conseiller et bras droit du chef ou roi traditionnel. Plus que les missionnaires européens, ils se battaient contre leurs propres traditions qu'ils assimilaient au paganisme. Il n'est donc pas étonnant de voir au Cameroun, l'Eglise se présente comme le premier partenaire de l'Etat en matière d'éducation avec un nombre impressionnant d'établissements scolaires.

Dans le souci de guérir pas seulement l'âme mais aussi le corps, l'action missionnaire s'accompagne par la construction des oeuvres hospitalières. L'évangélisé avait droit à un service de qualité. Avec les missionnaires, on avait dans les hôpitaux, la prise en charge des soins palliatifs ; les actions d'éducation et de prévention pour la santé et leur coordination ; l'aide médicale urgente, conjointement avec les praticiens et les autres professionnels de santé, personnes et services concernés ; la prise en charge des personnes hospitalisées sans leur consentement (oeuvre de témoignage et non rentable).

Les missionnaires ne pouvaient ignorer ce secteur : l'action sociale était considérée comme une branche normale de l'activité des Églises. Les missionnaires dans leur logique évangélisatrice y jouaient un très grand rôle. On eut toutes sortes d'oeuvres sociales : asiles de vieillards, orphelinats, centre social de réintégration des enfants de la rue etc.

Il faut dire pour conclure ici que, d'abord, ce foisonnement d'oeuvres montre la vitalité de la mission de l'époque, vitalité d'autant plus étonnante après plus d'un siècle de persécutions. Ensuite, par leur existence, ces oeuvres ont changé le visage de la communauté missionnaire.

Si nous ne prenons que le cas de l'Eglise Evangélique du Cameroun, les réalisations missionnaires y sont considérables. De nos jours elle compte:

- Ecoles maternelles et primaires: 200

- Collèges : 14

- Université: 1 à Mbouo

- Hôpitaux et dispensaires: 15 hôpitaux et 40 centres de santé intégrés

- Centre de formation professionnelle

- Deux fermes écoles à Ndounguè et Bagam

- Le Centre social de Ntolo

- Le Centre polyvalent de formation de Mbouo

- Le CAFRAD à Douala

- Le CEF (Centre d'échange et de formation)

- Le PADECO (Programme d'appui au développement communautaire) à Garoua

- Le Foyer du marin, cogéré avec l'Allemagne pour encadrement des marins à Douala

- Dernière-née, fruit de l'évaluation générale de l'EEC, la CAMED (Caisse mutuelle Evangélique pour le développement) qui est une micro finance.42(*) 

* 41Fabien EBOUSSI BOULAGA, Lignes de résistance, CLE, Yaoundé, 1999, P. 23.

* 42Rapport du Conseil Synodal Général, Mbouo, 08 -12 Aout 2016.

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