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Difficultés des élèves en dictée au premier cycle de l'inspection de l'enseignement secondaire général du grand Lomé ouest


par Tchilabalo TABATI
Université de Lomé ( INSE) - Master Recherche en politique et système éducatif dans les pays en développement  2022
  

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PREMIERE PARTIE : PROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE

CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA SITUATION ET IDENTIFICATION DU PROBLÈME

À travers ce chapitre, nous avons analysé la situation de l'enseignement du français au Togo, le dispositif de l'épreuve de dictée au premier cycle du secondaire au Togo et les notes du CEPD et du BEPC de 2016 à 2020 en dictée dans la région pédagogique du Grand Lomé. Cela, dans le but d'identifier le problème que traite notre mémoire.

1.1. La situation de l'enseignement/apprentissage du français au Togo

L'enseignement/apprentissage du français au Togo se fait de façon décloisonnée avec une interaction entre ses différentes activités ou sous-disciplines. Ces activités d'apprentissage sont : l'oral, la lecture, le vocabulaire, la grammaire, la conjugaison, l'orthographe et l'expression écrite (MEPS, 2020). Son volume horaire d'enseignement est l'un des plus élevés au premier cycle du secondaire général au Togo (MEPSTA, 2018). En effet le français s'enseigne six heures par semaine. Ainsi chaque jour les élèves ont la possibilité d'étudier un aspect de la langue française. De plus, le français est l'une des matières du premier cycle du secondaire qui a le coefficient le plus élevé lors des différentes évaluations (deux pour les cycles d'observation (sixième et cinquième) ; et trois pour les cycles d'orientation (quatrième et troisième). Malgré son importance, les apprenants éprouvent des difficultés dans cette matière.

Selon le rapport d'étude du Programme d'Analyse des Systèmes Educatifs (PASEC, 2014), au Togo en moyenne 79,9 % des élèves du primaire ont d'énormes difficultés en français. Ils ne manifestent pas les compétences nécessaires leur permettant de bien comprendre un message oral dans la langue d'enseignement qui est le français. Cependant, les évaluations dans cette langue prennent en compte l'écoute et l'écrit. C'est le cas de la dictée qui est l'une des formes d'évaluation des compétences en orthographe française. Les élèves n'ayant pas de compétences nécessaires pour mieux comprendre un message oral, la réussite de cet exercice leur sera très difficile.

Ce rapport montre également que dans les dix pays enquêtés, près de 60 % des élèves en moyenne n'ont pas atteint le seuil « suffisant » de compétence en lecture après au moins six années de scolarité primaire. La situation n'est pas meilleure au Togo; en moyenne 30,1 % des élèves togolais scolarisés en fin de primaire ont beaucoup de difficulté à lire et à comprendre des textes. Ils ont des acquis très fragiles en décodage, ne serait-ce que pour déchiffrer le sens des mots isolés issus de leur vie quotidienne. De ce fait, les élèves togolais ne pouvant pas lire dès leur entrée en sixième, ils auront des difficultés à apprendre les règles orthographiques et grammaticales issues de la langue française et qui sont nécessaires pour sa bonne maîtrise. Cette situation nécessite une prise en charge rapide au niveau national parce que la lecture est la base de l'apprentissage de toute langue (Cogis, 2005).

Par ailleurs, le Rapport sur l'État des Systèmes Éducatifs nationaux montre que 64,1 % des apprenants à la fin du 1er cycle de l'enseignement secondaire du Togo ont des difficultés en apprentissage du français. Ils ont souvent des scores inférieurs à 10 sur 20 dans cette discipline scolaire (RESEN, 2017). Ceci est la preuve que malgré son importance en tant que langue d'enseignement au Togo, le français se révèle être une matière dans laquelle les apprenants éprouvent d'énormes difficultés après 10 années de son étude (Lettre de politique sectorielle de l'éducation, 2009).

Notons aussi que le français est la langue d'administration et d'enseignement au Togo. Il est en outre étudié entant que matière depuis l'âge de deux ans comme le stipule la réforme de l'enseignement en ces termes : "L'école nouvelle doit être (...) obligatoire et en principe gratuite pour tous les enfants de deux ans révolus à quinze ans " (Réforme de l'enseignement au Togo, 1975, p. 7). Ainsi, si depuis deux ans l'enfant togolais est censé être scolarisé, il est donc évident qu'il apprenne le français dès la maternelle. Pour cela, il devrait normalement mieux réussir cette discipline surtout au premier cycle du secondaire après plusieurs années de son étude. Mais force est de constater que 20,9 % des élèves togolais en fin du premier cycle du secondaire ne manifestent pas les compétences les plus élémentaires en français (CONFEMEN -PASEC, 2014). Ils ont de très mauvaises performances lors des évaluations en français surtout en dictée où plus de 75% des apprenants ont souvent la note zéro (Données statistiques DEx-CC, 2021).

Il est donc primordial que pour atteindre l'éducation de qualité prônée par les Objectifs du Développement Durable en son article N°4 (ODD4, 2015-2030), et améliorer l'efficacité interne au sein du 1er cycle de l'enseignement secondaire, en améliorant le taux d'achèvement au collège de 50,3% en 2019 à 102,7% en 2030, (République Togolaise, PSE, 2020-2030); les systèmes éducatifs doivent déceler les difficultés d'apprentissage des élèves en français avant leur entrée au second cycle du secondaire afin d'éviter que ces difficultés ne se traduisent en échecs scolaires.

1.2. L'épreuve de la dictée au premier cycle du secondaire général

La dictée est un exercice qui sert à constater les progrès des élèves dans les classes, leur degré d'instruction dans la plupart des examens (Buisson, 1887). Au premier cycle du secondaire général du Togo, la dictée est un outil qui permet d'évaluer les élèves des classes de sixième, cinquième, quatrième et de troisième. Selon le nouveau programme éducatif de français des collèges d'enseignement général au Togo, l'épreuve de français commence par une dictée, sans questions, de difficultés raisonnables ; elle prend en compte des aspects orthographiques et grammaticaux au programme. Le texte de la dictée a une longueur de : 50 à 60 mots pour les classes de sixième ; 60 à 70 mots pour les classes de cinquième ; 70 à 80 mots pour les classes de quatrième ; et 80 à 90 mots pour les classes de troisième.

La dictée se fait de manière particulière en vue de permettre aux élèves de suivre le rythme de la diction. Ainsi, on procède successivement à une lecture préalable, lente et bien articulée du texte, ensuite on précise la ponctuation et en marquant nettement les liaisons admises ou normales. Enfin s'en suivra la relecture, sans préciser cette fois-ci la ponctuation mais en marquant toujours les liaisons. L'enseignant lecteur ne répond pas aux questions éventuelles des candidats qu'après la relecture du texte ; ils en sont avertis avant cette relecture. Avant de commencer la dictée, l'enseignant évaluateur doit inscrire au tableau de manière lisible pour l'ensemble des candidats : les références du texte (oeuvre, nom de l'auteur, les éditions, ...), les mots proposés éventuellement à cet effet.

La dictée au premier cycle du secondaire général du Togo est notée sur six. En sixième et cinquième, toute faute lexicale ou grammaticale fait perdre à l'élève un demi-point. Pour les classes de quatrième et detroisième la même faute fait perdre à l'élève un point. Dans l'ensemble, une faute de ponctuation ou d'accentuation fait perdre un quart de point. Cependant, il n'est pas enlevé plus d'un point pour l'ensemble des fautes d'accent ou de ponctuation. On tient compte des tolérances grammaticales et orthographiques officiellement promulguées (MEPSTA, 2021). Par ailleurs, il faut retenir que la dictée est un exercice qui permet de vérifier les compétences diverses (en grammaire, en conjugaison, en vocabulaire et en orthographe) chez l'apprenant. Mais force est de constater que la plupart des élèves ont d'énormes difficultés quand il s'agit de cet exercice. Les types d'erreurs qu'ils commettent souvent sont classés en six catégories selon la typologie des erreurs de Catach (1980):

- les erreurs à dominante phonétique : ce sont des erreurs dues à une production orale erronée.

- les erreurs à dominante phonogrammique : ces erreurs sont celles qui vont faire correspondre à un oral correct, un écrit erroné.

-les erreurs à dominante morphogrammique : ces erreurs peuvent être lexicales ou grammaticales.

-les erreurs concernant les logogrammes : ces erreurs peuvent concerner deux types d'homophones : soient des homophones grammaticaux (est/et) ou (à/a), soient des homophones lexicaux (ver/vert).

-les erreurs concernant les idéogrammes : les idéogrammes correspondent à tous les signes qui ne vont pas relever uniquement de l'alphabet. On va donc prendre en compte tous les oublis de majuscules en début de phrase ou l'oubli d'un signe de ponctuation.

- les erreurs non-justifiables : ces erreurs, aussi appelées erreurs non-fonctionnelles, sont des erreurs que l'enseignant ne peut justifier. Par exemple le fait d'écrire « allors » au lieu d'alors. Ici, l'erreur n'altère pas la valeur phonique et il est difficile de comprendre pourquoi l'élève double le « l »(p. 288).

En effet, la dictée est pratiquée depuis le Cours Elémentaire première année (CE1).Par ailleurs les enseignants des autres disciplines dictent leurs cours surtout dans les classes d'orientation. De ce fait, les élèves devraient être performants en dictée car ils sont habitués à cette pratique. De plus, la dictée est programmée dans l'enseignement de l'orthographe au premier cycle du secondaire général au Togo. Ainsi, les dictées d'apprentissage doivent souvent être faites après chaque cours d'orthographe comme exercice d'application, cela doit se faire au moins une fois par semaine (PAREC, 2018). Mais force est de constater que les apprenants ont souvent de faibles performances surtout en dictée. Cette évaluation est un « chaos orthographique sans autre forme de procès » (Cogis, 2007, p.7). Leurs notes en dictée décrédibilisent notre système éducatif (Ekondi, 2021).

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