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Accompagnement psychosocial d'un garçon àąge de 28 ans victime d'une carence affective à  Lubumbashi


par Steve Kyungu Mukuta
Université de Lubumbashi - Licence 2013
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE L'EDUCATION

DEPARTEMENT DE PSYCHOLOGIE

ACCOMPAGNEMENT
PSYCHOSOCIAL D'UN GARCON
AGE DE 28 ANS VICTIME DE
CARENCE AFFECTIVE A
LUBUMBASHI

PAR

KYUNGU MUKUTA Steve

Mémoire présenté en vue de l'obtention du grade de Licencié en Psychologie

Option : Psychologie clinique

Directeur : Prof. KASONGO MALOBA TSHIKALA Philippe

Année académique 2013-2014

Première session

2

Sommaire

DEDICACE 5

REMERCIEMENTS 6

0. INTRODUCTION 8

0.1. PROBLEMATIQUE 8

0.2. HYPOTHESE DU TRAVAIL 10

0.3. OBJECTIF ET INTERET DU SUJET 11

0.4. METHODE ET TECHNIQUES 11

0.5. DELIMITATION DU SUJET 12

O.6.SUBDIVISION DU TRAVAIL 12

CHAPITRE PREMIER : CONSIDERATIONS THEORIQUES 13

I.1. DEFINITION DES CONCEPTS 13

I.1.1. ACCOMPAGNEMENT SOCIAL, PSYCHOLOGIQUE ET PSYCHOSOCIAL 13

I.1.2. GARÇON 13

I.1.3. VICTIME 14

I.1.4.CARENCE AFFECTIVE 14

I.1.6. AFFECTION & AFFECTIVITE 15

I.2. NOTIONS SPECIFIQUES RELATIVES A LA CARENCE AFFECTIVE 16

I.2.1. CAUSE D'UNE CARENCE AFFECTIVE 17

I.2.2. LA PERCEPTION DE LA SEPARATION PARENTALE PAR L'ENFANT 19

I.2.3. PREVENTION DES TROUBLES PSYCHIQUES CHEZ L'ENFANT 22

I.2.4. TYPES OU SORTES DE CARECE AFFECTIVE 32

I.2.5. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL ET TRAITEMENT 33

1.3. LES THEORIES EXPLICATIVES RELATIVES A LA CARENCE AFFECTIVE 34

I.4. ETUDES ANTERIEURES 36

I.5. CONCLUSION PARTIELLE 40

CHAPITRE DEUXIEME: CADRE METHODOLOGIQUE 41

II.1.

3

DENOMINATION ET LOCALISATION SPATIALE 41

II.2. BREF APERCU HISTORIQUE 41

II.3. STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT 44

II.4. REALISATION ET PROJET D'AVENIR 46

II.5. ETUDE DES CAS 48

II.6. CARACTERISTIQUE DU CAS ETUDIE 48

II.7. METHODES ET TECHNIQUES 49

II.7.1. METHODE 49

II.7.2. TECHNIQUES 50

II.8. DIFFICULTES RENCONTREES 61

II.9. CONCLUSION PARTIELLE 61

CHAPPITRE TROISIEME : RESULTATS DE LA RECHERCHE 63

III.1. PRESENTATION ET ANALYSE DESCRIPTIVE DU CAS CLINIQUE 63

III.2. ETABLISSEMENT DE LA RELATION THERAPEUTIQUE 67

III.3. INTERVENTION THERAPEUTIQUE PAR L'ACCOMPAGNEMENT PSYCHOSOCIAL 68

III.4. DISCUSSION ET CONSTRUCTION DU SENS 72

III.5. CONCLUSION PARTIELLE 75

CONCLUSION GENERALE 75

BIBLIOGRAPHIE 79

4

EPIGRAPHE

« Les malheurs passent et le bonheur

demeure. Tout échec est promesse.

Patience obtient tout ».

Jean GUITTON

5

DEDICACE

A toi notre père céleste, qui donne la force à ton peuple ; tu le bénis et le rend heureux. Psaumes 29 :11

A vous nos parents NGOY MUKENA LUSA DIESE Aimé et MULONGO NGOIE Jacqueline, vous qui nous avez appris l'ordre, la discipline et le travail, vous êtes ce qui reste de plus cher au monde, véritables chefs d'oeuvres de notre vie. En guise de récompense pour vos privations et peines que vous vous êtes imposé depuis notre naissance jusqu'à ce jour. Que vos sages conseils puissent nous aider à être utiles à tous et partout où nous nous trouverons.

A toi notre frère Olivier KABANGE MUKUTA MUZEITUNI qui ne cesse jamais de penser à nous. Voici à travers ces pages, les fruits de tes sages conseils et de ton encouragement. Que les écluses du ciel s'ouvrent afin que tu vives heureux, au jour le jour.

Feux, notre cher oncle NKULU NUMBIE Jules et notre cher père BANZA KITUMBI Leonard, voici aux travers ces phrases les réalisations de vos conseils. Que la terre de nos ancêtres demeure douce et que le ciel vous soit ouvert.

6

7

8

REMERCIEMENTS

Ce travail étant réalisé grâce au concours de multiples acteurs, nous devons présenter nos vifs sentiments de gratitude, ainsi que nos remerciements à notre père céleste qui connait le début et la fin de toute chose. Nous disons merci à toutes les personnes qui de loin ou de près ont eu à contribuer à la concrétisation de ce dernier et qui par leurs soutien, ont fait de nous ce que nous sommes devenus aujourd'hui.

Nous remercions particulièrement notre Directeur Philippe KASONGO MALOBA TSHIKALA, professeur associé à la Faculté de Psychologie et des Sciences de l'Education de l'Université de Lubumbashi (UNILU en sigle) au département de psychologie, option clinique, qui malgré ses multiples occupations, a bien voulu diriger notre travail avec compétences et qualités.

Nos remerciements s'adressent également au personnel académique, scientifique et administratif de notre Faculté en l'occurrence : le Doyen de la Faculté le professeur Ordinaire NGOI FIAMA BITAMBILE Balthazar, le vice doyen chargé de l'enseignement le professeur Ordinaire ELENGESA NDUNGUNA Pascal, le vice doyen chargé de la recherche le professeur MWENZE WA KYUNGU Erick, ainsi que le secrétaire académique Christian MUKEMBE KISAKA SAKA, qui ont contribué à notre formation des psychologues cliniciens, et ont fait de nous des véritables psychologues dont la société congolaise a besoin.

Nos sentiments de reconnaissance, à toutes les personnes qui, malgré leurs multiples taches, leurs projets, ont contribué sans beaucoup philosopher, ni compter leur degré de soutien depuis premier graduat jusqu'aujourd'hui où nos rêves deviennent une réalité palpable : FELLY KASONGO, DADDY KASONGO, KABALA ILUNGA, BAMBINO MULONGO Asenie inoubliables.

Nous remercions nos pères, mères, oncles et tantes pour leur soutien à travers le peu qu'ils ont : Prosper LUNDA NGANDU, Joseph KABALA SHIMBI, Alexandre MWAMBA, Ghislain NUMBI KABANGE, Dieudonné SIMBI NGOIE, Geneviève

NGOIE KALUME, Eugénie NGOIE, Odette MULONGO, Annie NKULU, Nicole MPAGA, Mélanie NDAYA.

Nous sommes également reconnaissant envers nos frères, soeurs amis et connaissance : FRANCIS, Eric NUMBI, Thierry KYUNGU, Papy MULONGO, Bibiche LUNDA, Deca MUKALAYI, Arsène KITWA, Trésor KYUNGU, Louise, Charlène, Ibertine, Dédier MULONGO, Noëlla NSENGA, James TSHUNZA, Jo saint MUSENSE, Divin, Déborah NGOIE KANKIENZA, Yolaine, Lauriane SIMBI. Jerry SONI, Etienne KANDOLA, Mathis MUTSHAIL, Cédric TSHILEFE, Emmanuel MUTEBA MUYEMBE Délégué de la Faculté, Nathan NGOY LUKALU, Michée ILUNGA NGOI apôtre,

Nous remercions enfin notre pasteur Sera PANGA, nos collègues de la promotion : KABULA BEYA François, MUMBA CHANDA Ignace, MBAYO MPUNGU Venance, NUMBI KINGOMBA Gervais, BANZA MADI Franck, BILOLA KAKONDE Raymond, KAHILU NAWEJI Arnold, TSHIKOMBA MWEPU Odon, KABWE MUSAMBI Jeannot, MIANDABU MUSENGA Grace et KANKU MABIKA Gracia, qui constituent le corps clinicien.

Notre famille, Emerence MWIKA, Patshou NGOIE SIMBI, Christian NGOIE SIMBI, Papy KABANGE NUMBI, Eric KABALA ILUNGA, Jean-Claude MWENGE MULONGO et Olivier MUZEITUNI KABANGE MUKUTA MUKENA.

Que la glace de DIEU vous couvre !

0. INTRODUCTION

0.1. PROBLEMATIQUE

Notre rapport des recherches est fondé sur la carence affective qui est une situation stressante qui conduit de fois à des maladies mentales qui perturbent la santé mentale. Ce travail est le fruit des observations, des multiples entretiens avec la victime que nous avons proposé d'appeler MUNONGO (pseudonyme) et les membres de sa famille.

Nous avons mené nos recherches à l'hôpital général de référence JASON SENDWE à Lubumbashi. Cet hôpital accueille de plus en plus des cas des maladies comme des psychoses (puerpérale, schizophrénie), des névroses (phobique, carcérale), des états limites (syndrome de korsakoff, dépressions), et des troubles simples (paludisme, crise émotionnelle).

La maladie mentale est considérée comme un désordre dans la manière de vivre d'un individu, désordre dont la gravité l'empêche de se comporter de façon appropriée ou normale dans la société, la famille ou l'environnement.

La maladie mentale est un ensemble de troubles caractérisés par des symptômes tels que des changements d'humeurs, des perturbations de la réflexion ou de la perception, des observations ou des peurs insurmontables, ou encore des niveaux élèves d'anxiétés débilitants (Kitwa, 2012).

Gelarbert (2007, p.5) déclare que les maladies mentales produisent de la peine et de la souffrance non seulement à celui qui en est affecté, mais aussi aux êtres chers avec lesquels il partage sa vie. A ce niveau, nous voulons dire que : dans notre société africaine, quand un membre est malade ou souffrant, c'est n'est pas seulement lui qui en souffre, c'est plutôt tout le système qui en est touché, à telle enseigne que tous les membres de sa famille prendront chacun cette souffrance comme sienne, pour chercher comment y remédier en vue de trouver un équilibre psychosocial.

Car certains malades mentaux sont dangereux pour eux-mêmes et/ou pour autrui. Ainsi pour ceux-ci, l'hospitalisation en milieu psychiatrique et leur prise en charge psychosociale est d'une impérieuse nécessité afin de leur permettre de retrouver leur équilibre psychique et leur réinsertion sociale.

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*Du point de vue cognitif : la logorrhée, les idées incohérentes, pensées irrationnelles, délires de persécution, angoisse etc.

Nous pouvons dire qu'un sujet est malade mental à partir du moment où il ne peut plus se comporter ou agir conformément aux normes sociétales, tant au niveau de ses relations familiales et amicales qu'au niveau de ses relations sociales voire professionnelles (Kitwa, 2012).

Nous pouvons encore déclarer que tel symptôme observé chez un tel sujet témoigne de la présence d'un trouble du comportement ou relève d'une pathologie quelconque, si ce symptôme devient permanant. Cela veut dire : on parle d'un trouble mental ou d'une pathologie, lorsque les symptômes qui le témoignent persistent ou deviennent chroniques au point de perturber le fonctionnement mental ou physique.

« Ayant un regard sur la carence affective, un symptôme parmi tant d'autres, nous disons qu'elle est un manque ou une insuffisance d'une substance indispensable à la vie et normalement apportée par le milieu » (Doron & Françoise, 2011, p. 11)

A ce niveau, Lemay (2007) « www.michel Lemay et la notion de carence affective 24 mars 2007 ». Propose une distinction entre carence affective et abandon : il y a risque de carence affective, quand un enfant de moins de trois ans n'a pas noué des liens d'attachement suffisant solide, structurant et que cette fragilité n'a pas été réparée, soit par les parents, soit par une famille de substitution.

A ce niveau, nous avons réfléchis en ces termes : l'abandon n'est pas une carence affective par ce qu'il est une des causes de carence affective chez un bon nombre d'enfants. Ne pas s'occuper d'un enfant ou le quitter pour toujours, ceci le conduira à un manque d'affectivité ou d'attachement.

Lors de nos observations, nous avions relevé divers comportements qui témoignent de la carence affective dont souffre notre patient:

*Du point de vue affectif : le refus d'accepter sa situation, (maladie ou trouble mental), découragement d'expliquer la raison de son hospitalisation dans le service neuropsychiatrique refus de parler de sa famille, de raconter son histoire ou sa vie, le mutatisme, l'attachement excessif à sa grand-mère.

10

11

*Du point de vue physique : fatigue, agitation, manque d'appétit, le repli sur soi, la solitude, la méfiance.

Ainsi, sur base de ce tableau clinique qui regroupe d'une manière aléatoire des symptômes de la carence affective et avec le souci de promouvoir le processus d'accompagnement psychosocial de ce patient en vue d'aboutir aux remédiassions de son cas, nous avons formulé notre préoccupation en ce termes : l'accompagnement psychosocial pourrait-il permettre le rétablissement biopsychosocial d'un garçon victime de carence affective

0.2. HYPOTHESE DU TRAVAIL

Pour Doront et Parot (2012, p. 354), l'hypothèse de recherche est définie comme « la position que l'on soumet à la vérification par l'épreuve des faits » la formulation de l'hypothèse est la première étape de la démarche scientifique, suivie de la mise en oeuvre des moyens appropriés, observations ou expérimentation, pour la vérifier ou la réfuter.

Selon Lavarde (2008, p.105), l'hypothèse générale dite théorique est une hypothèse de travail qui précise la problématique. Son rôle est de guider la réflexion, d'orientation de la recherche et le travail d'exploration préalable. Elle repose sur les connaissances théoriques déjà existantes.

Richelle cité par Lavarde (2008, p.232), définit l'hypothèse comme une « explication fournie à titre provisoire dans l'attente d'une vérification ». Elle s'avoue être une explication incertaine parce qu'elle peut être infirmée. Elle se distingue de la théorie qui rassemble et organise des données confirmées, ou bien articule des arguments explicatifs

Quant à nous, nous classifions l'hypothèse comme, moyens et techniques pratiques fournies d'une manière provisoire qui permettraient une remédiassions aux déséquilibres psychiques et qui pourraient répondre à la question posée de notre rapport des recherches. Ainsi, pour répondre à notre préoccupation, nous avons formulé notre hypothèse de travail comme suit : les symptômes développés par notre patient âgé de 28 ans victime de carence affective correspondraient aux théories évoquées par différents auteurs et les moyens thérapeutiques que nous envisageons résoudraient ce problème.

0.3. OBJECTIF ET INTERET DU SUJET

Cette étude vise l'accompagnement psychosocial d'un garçon âgé de 28 ans, victime de carence affective. Le but poursuivi est non seulement l'amélioration du traitement médical pour une meilleure prise en charge thérapeutique, mais aussi et surtout l'établissement d'un soutien psychologique et psychosocial efficace dans une vision holistique.

La présente étude constituera un document scientifique qui pourra permettre aux futurs chercheurs en psychologie clinique, en neuropsychiatrie et à tout celui qui cherchera à embrasser le domaine de psychologie clinique, d'effectuer un soutien psychologique, une prise en charge psychosocial ou un accompagnement psychosocial de victimes de carence affective.

L'intérêt social de notre étude réside dans le fait que la réinsertion sociale des victimes de carence affective tiendra désormais compte des informations sur les procédures et procédés d'accompagnement psychosocial. Cette étude pourrait aussi être utile aux professionnels de la santé mentale !

0.4. METHODE ET TECHNIQUES

Pour mener à bien leurs investigations, les chercheurs doivent recourir à une méthode et aux techniques afin d'atteindre les finalités qu'ils se sont assignés. Une méthode est l'ensemble de procédures, démarches ou règles adoptées dans la conduite d'une recherche ou dans une pratique. Les méthodes varient quant à leur degré de généralité, du plus vaste au plus étroit (Doront et Parot, 2011).

Dans ce travail nous utilisons la méthode clinique qui est une approche essentiellement qualitative. En tant qu'option d'individualité et démarche vers le malade, elle nous a permis de nous occuper de la situation du patient en le poussant d'exprimer librement sa souffrance afin que nous recueillions des données. C'est-à-dire : nous lui avons posé plusieurs questions auxquelles il répondait librement sans lui suggérer des solutions ou soit chercher à conclure à sa place.

Selon Kitwa (2012, p. 4) « les techniques sont considérées comme l'ensemble des moyens et de procèdes qui permettent à un chercheur de rassembler ou de récolter les informations », ce qui veut dire que cet objet est le cas sur lequel le clinicien mène ses investigations, tout en notant tout ce qu'il constate pour mieux élaborer un rapport des

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recherches. Dans le cadre de notre étude, cet objet est notre patient, sur qui notre observation était fixée en vue d'obtenir diverses informations sur sa souffrance.

La technique est un moyen ou ensemble de moyens adaptés à une fin. Ainsi, dans cette

étude nous avons utilisé les techniques suivantes :
l'observation clinique, l'entretien (non directif, semi directif, directif), le counseling, la psychothérapie individuelle, le deuil comme processus de cicatrisation des blessures de base de la psychologie et l'accompagnement psychosocial.

0.5. DELIMITATION DU SUJET

Notre étude est limitée dans le temps et dans l'espace. Ainsi, selon l'objet d'étude, nous nous sommes intéressé(s) à l'accompagnement psychosocial de carence affective, qui est un manque précoce et durable d'affection. Cette étude porte sur le domaine de la psychologie clinique. Dans l'espace, nous avons mené nos investigations dans la ville de Lubumbashi, précisément à l'hôpital général provincial de référence JASON SENDWE. C'est en ce lien et au service de la psychiatrie (salle 10) qu'a été interné notre patient. Dans le temps, nous avons effectué nos recherches durant la période allant du 27 novembre 2013 au 27 novembre 2014, soit une durée de deux mois.

O.6.SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l'introduction et la conclusion, notre étude est subdivisée en trois chapitres. Le premier chapitre constitue le cadre théorique. Nous y définissons les concepts clés, parlons des théories explicatives relatives à notre thème et évoquons les études antérieures. Le deuxième chapitre décrit le cadre méthodologique. Nous situons le champ d'investigation, les méthodes et techniques utilisées pour analyser le cas, les moyens et buts poursuivis par l'accompagnement psychosocial, et enfin, les difficultés rencontrées.

Le troisième chapitre porte sur les résultats de la recherche. Il présente et analyse les données recueillies à travers les observations multiples et entretiens avec le patient carencé affectif. Il s'agit bien de la construction du sens quant à l'application de la psychothérapie et d'accompagnement psychosocial.

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CHAPITRE PREMIER

 

s

CONSIDERATIONS THEORIQUES

Dans ce chapitre, nous définissons en premier lieu les concepts clés de notre travail, ensuite nous abordons la théorie relative à la carence affective, enfin nous parlons des études

antérieures .

I.1. DEFINITION DES CONCEPTS

La définition des concepts facilite ou permet la mise en lumière en vue d'éviter la confusion Diverger (2008) souligne que les questions fondamentales des définitions des concepts aux termes des bases et des définitions des concepts aux classifications, ne rencontre pas l'unanimité des autres. Certes, un concept peut revêtir plusieurs significations. Ce qui importe est que la définition des concepts éclaire le lecteur à utiliser le terme dans le contexte du travail mené.

Nous examinons tour à tour, les concepts accompagnement (avec ses déterminants psychologique, social et psychosocial), garçon, victime et carence affective.

I.1.1. ACCOMPAGNEMENT SOCIAL, PSYCHOLOGIQUE ET PSYCHOSOCIAL

L'accompagnement se dit pour une personne qui en aide une autre dans diverses situations de la vie. L'accompagnement social concerne les personnes malades, handicapées ou mourantes. Il vise à aider les personnes en difficultés à résoudre les problèmes générés par des situations d'exclusions, établir avec elle une relation d'écoute, de soutien, de conseil et d'entraide (Sillamy, 1972, p 15).

Selon le psychologue Guibaud (Guibaud psychologue 44, e-monsite.com) l'accompagnement psychologique consiste à : écouter avec bienveillance, donner la place aux mots du sujet ainsi qu'à ce qui ne se dit pas encore, soutenir dans les moments difficiles, aider à prendre conscience de ses blessures, à les panser, à les nettoyer, accompagner dans sa transformation vers un mieux-être et une voie en cohérence avec ses aspirations profondes

L'accompagnement psychosocial est un moyen thérapeutique ayant une action d'aide, de suivi et d'orientation vers des solutions. Anne le Rhum 2007

I.1.2. GARÇON

Un garçon est un enfant de sexe masculin, jeune homme.

14

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I.1.3. VICTIME

Selon Doront & Parot (2011), est victime toute « personne» qui souffre d'un préjudice matériel, physique, moral du fait d'agissements malveillants d'autrui ou d'événements extérieurs préjudiciables. Par extension, est victime, tout individu qui perd la maitrise d'un objet, d'une situation ou d'un comportement. (victime de sa conduite), qui est le jouet des manifestations incontrôlées.

Une victime est une personne tuée ou blessée, c'est encore une personne ou une communauté qui souffre des agissements de quelqu'un, des événements, soit d'une situation. Larousse éd 20O6, p 446

Quant à nous, une victime, est tout celui qui se trouve dans une situation inattendue ou une circonstance imprévue telle que : l'accident, la mort des parents, la maladie, les troubles psychiques, psychologiques ou pathologiques.

I.1.4.CARENCE AFFECTIVE

La carence est un manque d'un ou des plusieurs éléments dans l'organisme, susceptible à la satisfaction des besoins humains et peuvent provoquer certains troubles biologiques et psychologiques.

Parlant de la carence affective, elle est selon Sillamy (1972, p. 55), un manque ou une insuffisance d'affection. Les besoins affectifs de l'homme sont aussi importants que les autres et leur insatisfaction peut être grave de conséquences. Tous les travaux effectués depuis une trentaine d'années sur ce sujet, aboutissent aux mêmes conclusions : l'amour est à l'homme ce que le soleil est à la plante, en l'absence de ces éléments, le développement se fait mal et la mort peut même survenir.

Il s'agit d'un manque ou d'une insuffisance des liens affectifs de l'enfant avec sa mère. Absence ou insuffisance des ressources d'un débiteur, élément indispensable à l'équilibre psychologique ou au développement de l'organisme.

Nous pouvons bien remarquer avec Sillamy (1973, p. 141) que la carence affective est un manque ou insuffisance qualitative des apports éducatifs dans les différents milieux de la vie de l'enfant (école, famille) ne permettant pas de satisfaire les différents besoins de l'enfant : les besoins physiques, affectifs, intellectuels, culturels, moraux et sociaux.

Lemay (2007) souligne qu'il y a carence affective ou risque de carence affective quand un enfant de moins de trois ans n'a pas noué des liens d'attachement suffisamment solide, structurant et que cette fragilité n'a pas été réparée, soit par les parents, soit par une famille de substitution.

Quant à nous, la carence est un manque d'un être cher, de tout organe ou pas qui procure du plaisir en donnant sens à l'existence humaine et au bien-être, dont on ne peut jamais combler. (Un manque ne peut être jamais comblé, car il est irremplaçable).

I.1.6. AFFECTION & AFFECTIVITE

Bernard et Geneviève pierre (1977), définissent l'affection comme un état qui exprime un attachement, une tendresse ou un contact bien déterminé d'une personne pour une autre.

Pour Doront & Parot (2011) la notion d'affection est d'une extension et d'une compréhension assez vagues, englobant des états aussi divers que les émotions (passions, sentiments, anxiété, angoisse, tristesse, joie, voire sensations de plaisirs et de douleur)

L'affectivité est un ensemble des états affectifs, des sentiments, émotions et des passions d'un individu. Si, pour des raisons d'exposition commode, l'on distingue habituellement, dans la vie mentale de l'homme, trois sphères différents : la sphère intellectuelle, la vie affective, et l'activité, celles-ci sont en réalité, intimement liées et indissociables l'une de l'autre. Cela est particulièrement sensible pour l'affectivité, qui constitue l'aspect le plus fondamental de la vie psychique, la base à partir de laquelle s'édifient les relations interhumaines et tous les liens unissant le sujet à son milieu, lorsqu'une modification intervient dans l'organisation affective d'un être humain, elle retentit sur l'individu tout entier, son efficience intellectuelle, ses attitudes et son comportement.

La joie, le plaisir du succès libèrent les énergies, stimulent l'intelligence et favorisent l'épanouissement de la personnalité. Les préoccupations anxieuses, l'insécurité, l'angoisse, au contraire, qui freine et inhibent le développement de la personne, sont responsables de très nombreuses inadaptations sociales. Elles se retrouvent dans les échecs scolaires, la plupart des névroses, les troubles psychosomatiques et certaines psychoses (Sillamy, 1972, p.15). Quant à nous, l'affectivité est un ensemble des états affectifs entre-autres : des émotions, des sentiments, et des passions, aux quels proviennent le plaisir d'atteindre un objectif de vivre au prêt des parents, de réussir sa vie. Et dans ce cas, le déplaisir, révèle l'existence d'un obstacle qui empêche d'atteindre l'objectif visé et qui conduit de fois à une carence affective.

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I.2. NOTIONS SPECIFIQUES RELATIVES A LA CARENCE AFFECTIVE I. GENERALITES

*Origine, historique et évolution de la carence affective

Le terme « carence » est profondément polysémique, subjectif au sens premier, il signifie manquer, du latin carence, mais de quel manque s'agit-il ?

Situé du côté du manque, la carence est un constitutive de l'humain pour lequel fait toujours défaut cet obscur objet du désir, sa de finit suppose donc un consensus théorique sur les besoins fondamentaux de l'être, mais également sur les seuils en de ça desquels la carence s'inscrit et pénalise de carence n'existe pas en tant que tel, laissant chacun en repérer les traces et en évaluant la manifestation à travers les difficultés d'un enfant ou d'un adulte.

Le terme carence issu de la médecine, désigne le manque ou l'insuffisance d'une substance nécessaire à la vie et qui est apportée par l'environnement dans un cadre normal. Il est difficile à première vue de pouvoir appliquer cette définition au concept psychologique de carence affective ; car cz qui manque dans ce cas est immatériel, invisible, ce qui explique sans doute le fait que ce concept, pourtant primordial en psychologie. Ne s'est développe que tardivement chez l'enfant est en effet relativement récent. Car comment aurait-on pu parler d'un tel concept alors que pendant longtemps, on considère le nourrisson comme un enfant tube digestif ? le développement d'une psychologie plus proche de la réalité du nourrisson, notamment grâce aux travaux de R. Spitz concernant ce qu'il a appelé la dépression anaclitique et hospitalisme, à permit cette simple constatation : le nourrisson a d'autres besoins que ceux que l'on pourrait qualifier de « vitaux », ces travaux montrent que l'enfant a non seulement besoin de la nourriture et des soins que peuvent lui apporter son entourage mais aussi de son affection.

Alimenter le nourrisson, le changer ou le soigner ne sera pas suffisant si ces actions ne sont pas accompagnées d'une certaine charge affective. Les travaux de J. Bowlby sur le concept d'attachement l'accent sur la primauté du « besoin d'amour » par rapport aux besoins dits « vitaux » ou même sur la présence ou non de la véritable mère biologique. « Mémoire de David Fernandez les carences affectives chez l'enfant. Www. Psychologie. Fr/CGI-bien/moteur »

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Il a donc besoin que quelqu'un prenne soin de lui. Maman que devez-vous à vos enfants ?

I.2.1. CAUSE D'UNE CARENCE AFFECTIVE

Comme nous l'avions souligné dans les points ci-hauts que la carence affective est un déséquilibre ou une insuffisance en provenance des plusieurs causent dont voici les plus marquées que nous citerons sans pour autant entrer en détaille :

La mort d'un des parents ou de tous les deux,

Le divorce de parents, ou d'un couple parental,

L'absence des soins maternels, la naissance d'un nouveau-né,

La polygamie des parents, l'abandon, l'antipathie entre la mère et l'enfant, l'inoccupation de la mère vis-à-vis de l'enfant (surtout les mères qui passent toute la journée au service, en abandonnant leur enfant entre les mains de la bonne ou d'une autre personne)

I.2.1.1. CONSEQUENCES DE LA CARENCE AFFECTIVE CHEZ LES ENFANTS NEGLIGE

Ces enfants peuvent connaitre des troubles divers appelés stigmates neuro-parthiques ou névrotiques. Ces termes désignent une chose des troubles physiques ou psychiques ou encore psychosomatiques que l'on rencontre chez un enfant isolé avec une fréquence plus ou moins grande. Il s'agit en quelque sorte d'un retard, du développement ou des certaines intégrations dont les sujets souffriront pendant toute leur jeunesse ou même plus tard.

I.2.1.2. La naissance

Nous savons aujourd'hui que l'enfant avant sa naissance est un être humain conscient et capable des réactions qui, dès le sixième mois de grossesse a une vie affective active. Apres la naissance, des bouleversements, sorti de l'utérus, le bébé n'est plus nourri automatiquement, le pipeline qui l'approvisionnait en oxygène et en substances nutritives, n'est plus la. Pour vivre, le bébé doit commencer à respirer et à absorber lui-même des nutriments. Il a besoin de quelqu'un qui le nourrit et qui comble ses autres besoins psychologiques. Un nouveau-né doit également se développer sur le plan mental, affectif, moral,...

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I.2.1.3. Les besoins affectifs de l'enfant

L'enfant Vient au monde en bénéficiant de l'affection de ses parents, c'est en eux que se trouvent les particularités physiques, intellectuelles et morales. La moindre privation affective de sa mère provoque une frustration dont les conséquences se répercutent sur le comportement total de la vie de l'enfant. La psychanalyse a relevé le tort immense provoqué par les erreurs d'éducation telles que les mots qu'il ne fallait pas dire, un geste un peu suffit, un ton de voix qu'il ne fallait pas prendre. Tout simplement parce que cet être humain fragile est extrêmement sensible. Les impressions faites sur lui sont très profondément conservées dans le subconscient. Au point de déterminer plus tard de névroses, des psychoses et des manies, d'autres comportements tels que l'énurésie, le vol, la coprophagie, la kleptomanie, peuvent être les conséquences d'une carence affective intervenant dans la relation parents enfant surtout, dans la première enfance.

Lorsque les troubles apparaissent isolés, ils ne revêtent pas une grande signification, pourtant, l'énurésie et l'encoprésie à elles seules peuvent se représenter finalement pour l'adolescent une grave invalidité. En revanche, lorsque plusieurs de ces troubles sont associés, ils sont l'indice d'état de tension, d'angoisse, ou représentent dans le premier stade d'une névrose infantile pour le dépistage de ces troubles psychiques de l'enfant, d'une part, la connaissance de ces stigmates cités ci-haut est utile :

- Le fait de sucer le pouce après l'âge de deux à trois ans, - L'énurésie nocturne,

- L'encoprésie, l'angoisse nocturnes avec toutes les craintes irraisonnées qui peuvent être précurseurs des phobies ultérieures,

- Les troubles du sommeil, les cauchemars répétés et le somnambulisme,...

C'est ainsi que l'extrême privation affective due à l'absence d'un ou de deux parents, provoque un déséquilibre, un retard développemental ou certains comportements considérés comme pathologiques. Ainsi, nous pouvons dire qu'il y a la coïncidence entre nous et Maurice Tieche lors qu'il dit : l'amour se nourrit, que l'absence de satisfaction affective se traduisant par un retard à la fois physique et intellectuel très marqué (Guide pratique, 1976, p 41).

Les effets d'une séparation peuvent avoir des répercutions plus ou moins importantes suivant le sujet, la période de séparation, l'existence ou non d'un « substitut maternel, infirmiers auxiliaires, autres parents ».

I.2.2. LA PERCEPTION DE LA SEPARATION PARENTALE PAR L'ENFANT

Il nous semble important de présenter la façon dont l'enfant perçoit la séparation parentale car elle permet de mieux comprendre ses réactions immédiates (N. Kalter et J. Plunkett) ont étudiés la perception qu'avaient les enfants des causes et des conséquences de la séparation parentale, en utilisant un test psychologique de type projectif complété par l'interrogatoire des parents. Un enfant sur trois pensait que les enfants étaient responsables de la séparation des parents, qu'ils soient ou non confrontés à cette situation. Ce sentiment de culpabilité était plus important chez les enfants de moins de huit ans, ce qui s'explique par le mode opératoire de leur pensée. Le divorce était le plus souvent perçu comme source de troubles affectifs et des difficultés du comportement chez les enfants qui vivaient dans une famille unie (37% contre 55% des enfants qui ont des parents séparés) ces résultants confirment notre impression clinique : L'enfant s'adapte à sa nouvelle situation familiale et relativise à la tristesse et au chagrin. Le fait de grandir l'aide à mieux appréhender intellectuellement cette situation.

I.2.2.1. L'adaptation de l'enfant à la séparation parentale en fonction de son âge

Comme nous l'avons vu, les réactions de l'enfant à la séparation parentale sont influencées par son âge et par sa capacité(selon son stade de développement) à intégrer à la fois intellectuellement et affectivement la réalité de sa nouvelle situation familiale.ces données sont confirmées par les résultats de l'étude que : J. Wallenstein et J. Kelly ont menées depuis 1971 sur les conséquences psychologiques de la séparation parentale chez l'enfant(à partir de soixante familles californiennes séparées, ayant cent trente et un enfants de deux à dix-huit ans lors de la première consultation) ces auteurs ont montré qu'au moment de la rupture, l'enfant a du mal à donner un sens aux événements familiaux, sauf lorsqu'il a connu un climat de violence familiale.

L'enfant de moins de cinq ans :

Il peut manifester un arrêt ou une régression de ses acquisitions psychologiques ou scolaires, des troubles du sommeil ou des manifestations d'angoisse (pleurs) lors des séparations. Il peut présenter des troubles de comportement avec des difficultés de contrôler

ses agressivités. Son sentiment d'insécurité se traduit par un besoin affectif généralisé. Parfois il se refuge dans un monde imaginaire où il refuse la réalité et fantasme sur l'absence de séparation ou sur la réconciliation de ses parents. Il a peur d'être remplacé dans le coeur du parent qui ne vit pas avec lui. Les motifs principaux de consultations spécialisées sont les troubles du comportement, à la maison comme à l'école.

C'est devant cette tranche d'âge que les enseignants se sentent les plus démunis face aux difficultés exprimées par l'enfant et qu'ils ne savent pas comment intégrer dans leurs objectifs pédagogiques cette donnée d'ordre privé.

L'enfant de six à huit ans :

Il manifeste une plus grande nostalgie du père absent. Il peut avoir de la difficulté à quitter le giron maternel. Les conflits de la loyauté apparaissent. Les apprentissages de la lecture et de l'écriture sont rendus difficiles par l'absence de disponibilités affectives. A cet âge, le repli sur un monde imaginaire est moins souvent observé mais la peur d'être abandonné est plus forte. L'enfant peut exprimer de la colère contre sa mère (ce qui apparait sous forme de refus de toute autorité) mais cache plus facilement son agressivité envers son père ; c'est ainsi qu'un garçon de huit ans refusait de grandir ; il était tyrannique avec sa mère, obéissant ; en fait, il souffrait d'une relation trop exclusive avec sa mère.

L'enfant de neuf à douze ans :

Il a une capacité plus grande à comprendre la réalité. Il investit plus facilement les activités scolaires ou extrascolaires. Ses manifestations de rejet contre le parent qui est parti, sont plus intenses. La colère est mieux organisée et diriger contre un objet précis. L'alimentation sur le parent opposé à la séparation est plus fréquente, cette attitude pouvant entrainer un rejet complet du parent jugé fautif. Les repères identificatoires peuvent en être perturbés, comme les références au sens moral. En fait, l'enfant souffre parfois de ce qu'il induit, amène en lui.

L'enfant de treize à dix-huit ans :

Il est dans une période de transition. Les conflits de loyauté et les risques d'alignement sur un des parents sont moins importants, car il relativise d'avantage sa place au sein des développements familiaux. L'investissent dans son groupe de copains et auprès d'adultes référents est plus important à cet âge.

A ce niveau, l'étude publiée par D.M. Fergusson est intéressante car elle est centrée sur les relations éventuelles entre la date de survenue d'une rupture du couple parentale et l'apparition des troubles psychiques au moment de l'adolescent. Mille deux cents soixante-cinq enfants ont été inclus dans cette étude prospective et comparative qui a recherché comme signes pathologiques chez l'adolescent l'existence d'une activité sexuelle précoce, une toxicomanie (tabac, alcool, drogue), des troubles du comportement et des troubles de l'humeur. Des facteurs socio-économiques concernant les parents ont été précisés, comme l'existence des parents toxicomanes, un niveau socio-économique bas et la persistance des conflits parentaux.

Le Giron maternel : sous la protection de la mère ou sous la protection maternelle. Tyrannique : ne pas respecter la liberté ou l'autorité de l'autre.

I.2.2.2. L'adaptation de l'enfant à la séparation parentale en fonction de son sexe :

Les études ne sont pas toutes concordantes mais un certain nombre de réactions sont plus souvent observées selon qu'il s'agit des garçons ou des filles. C'est ainsi que J. Black et P. Gjerde, ont réalisé en Californie une étude (prospective, longitudinale et comparative) où cent vingt-huit enfants ont été inclus. Les garçons âgés de trois-quatre ans, dont les parents étaient séparés, présentaient de façon significative une tendance à l'émotivité et une plus grande difficulté à obéir et à contrôler leurs impulsions.

Vers l'âge de sept ans, s'y ajoute une plus grande agressivité, avec une recherche des limites dans leurs relations avec les adultes. Ils présentent une hyperactivité avec un comportement irréfléchi. Ils exprimaient de l'angoisse devant des situations imprévues, les auteurs ont constaté que les garçons qui présentaient des troubles du comportement après la séparation de leurs parents, manifestaient déjà ces troubles avant la séparation. Les conflits parentaux, présenté avant la séparation parentale, seraient la cause de ses troubles.

Les filles de trois ans ne semblaient pas affectées par la séparation de leurs parents. Dès l'âge de quatre ans, elles paraissaient plus renfermées, s'excluant plus facilement du groupe. Cette tendance au repli semblait s'accentuer vers l'âge de sept ans. Les filles investissaient beaucoup l'école et présentaient de très bonnes performances intellectuelles. Il ne semblait pas y avoir chez elles s'exprimaient globalement moins de réactions que les garçons face aux perturbations familiales qu'elles rencontraient.

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Les troubles présentés par l'enfant au moment de la rupture traduisent une souffrance affective qu'il n'arrive pas à élaborer et qui s'exprime dans des troubles du comportement est

I.2.2.3. L'évolution de l'adaptation de l'enfant à la séparation parentale

La séparation parentale est la manifestation visible des modifications survenues dans les relations élaborées entre un homme et une femme devenus, parents. Il est important de dissocier approximativement la période de la rupture, qui marque un changement important dans la vie concrète de l'enfant (départ d'un des parents du foyer, parfois changement de maison, d'école, de quartier, voire de ville ou de pays), de la période où la séparation est effective et s'accompagne d'une réorganisation de sa vie quotidienne avec parfois, l'apparition d'un nouveau conjoint (ayant éventuellement lui-même des enfants). Des demi-frères ou demi-soeurs peuvent naître au sein de la nouvelle famille dite « recomposée » ou « mosaïque » il existe une troisième période, qui précède la rupture et qui correspond au temps des mésententes du couple parental. L'intensité des conflits parentaux à ce moment-là, semble jouer un rôle prépondérant dans l'apparition des troubles psychiques chez l'enfant, avant même que la rupture du couple ne soit annoncée. « Gérard poussin et E. martin-Lebrun Dunod 2011 paris »

De ce fait, il est important de prévenir les troubles psychiques chez l'enfant, dans les lignes qui suivront :

I.2.3. PREVENTION DES TROUBLES PSYCHIQUES CHEZ L'ENFANT

La rupture du couple parental crée une souffrance affective chez l'enfant (peut-être lorsqu'elle clôt une des enjeux). De nombreuses études (déjà citées), ont montré que l'adaptation dans le temps était satisfaisante pour la plupart des enfants. Certains, pourtant, vont ressentir plus fortement l'impact de la séparation parentale. Les troubles affectifs comme la (tristesse) s'associent à des signes de souffrance psychique, exprimant la difficulté qu'a l'enfant d'élaborer la rupture du lien affectif envers ses parents. Les troubles présentés peuvent être immédiates ou survenir à un stade tardif de son développement. Il nous semble nécessaire de connaitre les facteurs qui vont aider l'enfant à mieux s'adapter à sa nouvelle situation familiale, de favoriser leur mise en place et de dépister tôt les troubles psychiques qui nécessitent pour l'enfant, comme pour ses parents, une prise en charge spécialisée.

I.2.3.1. les troubles psychiques présentés par l'enfant

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nette, qu'elle que soit l'âge. Les troubles réactionnels sont proches de ceux que l'on peut observer au moment du deuil : anxiété, culpabilité, dépression et angoisse d'abandon.

*l'anxiété :

Elle traduit une inquiétude injustifiée de l'enfant devant toute situation qu'il ne contrôle pas. Elle renvoie à l'angoisse qu'il ressent devant toute séparation. Les liens qui se tissent entre la mère et son bébé dans les premiers mois sont très importants. Si les interactions sont suffisamment adaptées entre eux, l'enfant prend confiance en lui comme il a confiance en sa mère ; il s'adapte mieux aux situations imprévues et aux séparations. Si les interactions sont mal adaptées, l'enfant n'arrive pas à anticiper le comportement de l'adulte et à lui donner un sens. Lorsqu'il est très jeune, il rejette la relation par des pleurs ou se replie sur lu. Plus tard, devant des situations nouvelles ou peu sécurisantes, il aura tendance à reproduire ces manifestations, rendant la communication difficile. La situation est différente chez l'enfant un peu plus grand, car l'utilisation du langage lui permet d'exprimer différemment ce qu'il ressent.

*le sentiment de culpabilité :

Il est présent chez l'enfant, surtout lorsqu'il est jeune. Sa vision egocentrique du monde (caractéristique de ses capacités mentales à cet âge ne lui permet de comprendre une situation qu'en fonction de lui-même. Il a l'impression que tout ce qui arrive est de sa faute. Même s'il en est pour rien. Il se dit qu'il n'a pas été sage, et il est puni par la séparation des ses parents, il refuse de jouer, de manger, ce qu'il aime, soit en faisant des bêtises qui entrainent une sanction de la part de l'adulte. D'adultes et cela ne change pas l'amour qu'ils ont pour toi>> dans certains cas, l'arrivée de l'enfant est effectivement la raison du départ du père ou de la mère.

*la dépression :

Elle est fréquente lors de la séparation des parents. Elle est en relation avec le sentiment de perte que ressente l'enfant devant cette rupture du couple parental originel. Elle peut exprimer également son identification à l'un de ses parents et à sa souffrance. Elle se manifeste par une diminution du gout de vivre et par une plus grande difficulté à investir d'autres centres d'intérêt. Elle s'accompagne de tristesse, de mélancolie, de perte du gout pour le jeu et d'apathie. Elle justifie un travail spécifique pour aider l'enfant à sortir de cet

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état pathologique, l'aider à se différencier de ses parents et s'appuyer sur les éléments positifs de sa vie.

*l'angoisse d'abandon :

Elle est forte au moment où l'enfant constate que l'un de ses parents s'éloigne de l'autre. Il a peur que ses parents ne s'intéressent plus à lui et ne le quittent. Cette angoisse est très ancienne dans la vie psychique de l'enfant car elle apparait lorsqu'il découvre la réalité de la séparation et prend conscience de l'absence dès sa première année. Très tôt, il perçoit son état de dépendance, qui diminue au fur et à mesure qu'il acquiert une plus grande autonomie. Mais grandir, c'est se séparer chaque jour de ses <<tuteurs>>. Il faut beaucoup de temps (l'enfance et parfois plus) pour atteindre cette maturité qui caractérise l'état adulte et permet à son tour de devenir support de vie. Quelques soient son âge et la qualité des relations qu'il a intériorisées. L'enfant peut ressentir de l'angoisse devant le risque d'abandon. Ce ressentiment est d'autant plus déstructurant qu'il renvoie à une situation réelle.

*l'effet néfaste de l'abandon de l'enfant par un de ses parents :

Il est très difficile de mettre en évidence une relation claire entre l'irrégularité des rencontres de l'enfant avec son père (ou leur absence, ce qui est le cas le plus fréquent) et l'apparition de troubles psychologiques. Différents facteurs, comme les conflits dont l'intensité peut favoriser un abandon ultérieur, sont intriqués. Les recompositions familiales influencent également la façon dont l'enfant réagit aux changements survenus dans sa famille. L'observation clinique montre qu'il souffre d'être abandonné par un de ses parents. Il est également très perturbé par l'incohérence du comportement de celui qui ne vit pas avec lui. On s'en soutien, une fillette de cinq ans a dessiné une maison en ruine le jour où son père n'est pas venu la cherché comme il avait annoncé.

Une analyse plus complète de l'étude de l'INED réalisée en 1985 montre que l'abandon par le père était plus fréquent lorsque la séparation du couple parental avait lieu avant la naissance ou pendant la première année de vie (plus d'un enfant sur deux). Le risque était moins important lorsqu'elle survenait après l'âge d'un an (un enfant sur quatre). Le fait qu'il y ait eu un mariage semblait également favoriser la persistance des liens entre l'enfant et son père (un enfant sur quatre ne le voyant plus après le divorce). Dans le cas d'union libre, le temps de présence du père auprès de l'enfant était déterminant : deux enfants sur trois ne voyaient plus leur père après la rupture du couple parental lorsqu'ils avaient vécu moins de

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deux ans avec lui. (Contre un enfant sur quatre lorsqu'il avait vécu plus de deux ans avec lui). Le niveau socio-économique jouait également un rôle prépondérant dans le maintien des liens entre l'enfant et son père : un enfant sur deux voyait son père régulièrement lorsqu'il était cadre, contre un enfant sur cinq quand il était ouvrier. Dans la première étude que nous avons faite en Isère, les enfants étaient aussi nombreux à rencontrer régulièrement leur père, qu'elle que soit sa profession. En revanche, les abandons étaient plus fréquents chez les ouvriers alors que les contacts irréguliers étaient plus souvent observés lorsque le père était cadre.

A ce niveau, Michel Lemay comme nous l'avions dit dans l'introduction, il a opéré trois situations d'abandon non réparées :

Intrafamiliale : un parent seul, démuni, le plus souvent une femme avec un lourd passé d'extrêmes limites dans ses compétences parentales, une femme qui veut se réparer mais qui, du fait de ses compétences parentales limitées, oscille entre des moments d'hyper protection et des moments de rejet, qui débordée par l'enfant, le confie à une voisine, puis culpabilisée, le reprend, puis, débordées à nouveau, l'abandonne, c'est le départ des carences affectives.

La grande carence : Dénoncée par Spitz, Bowlby, Myriam, David, Geneviève appel, liées aux carences de l'institution, aux insuffisances du personnel, sa rotation, à la fragilité des parents des milieux riches dans lesquels les parents investissent beaucoup à l'extérieur, avec une succession d'employés de maison, l'enfant devient difficile, la rotation s'accélère...

Quant à Napolito, cité par Lemay, mais la souffrance de l'enfant est toujours la même ; Michel Lemay ; pour l'expliquer, il faut le développement de l'enfant. L'enfant pour se construire doit effectuer deux processus simultanément d'une part et d'autre par s'individualiser, se distinguer de l'autre ; c'est la constitution d'une « colonne vertébrale psychique » suppose des acquis.

L'enfant prenne conscience de son corps, comme limite, comme contenant, comme contenu, comme fierté, avec une motricité qui se développe. Cela ne peut se faire que si l'enfant est investi, et toute une série des stimulations. Dans la carence, du fait de la discontinuité des soins, il y a une discordance.

S'enraciner : dans une espace, sa maison, son quartier, des objets reconnus. Séquences temporelles régulières. Dans ces séquences, l'enfant va inscrire des souvenirs, donc un sentiment du présent et la capacité de se projeter.

Conviction de pouvoir agir sur l'environnement : afin qu'il vit des événements qu'il ne

maitrise pas, cela va attaquer sa maitrise de la causalité.
Gère son anxiété : découvre qu'il est limité, mortel, il va devoir accepter d'être castré. L'anxiété est nécessaire pour mobiliser nos compétences, à condition de ne pas être envahi par l'anxiété. Il va introjecter des personnes significatives. Si ces personnes se dérobent, c'est le désert, puisque l'enfant ne peut pas tout réaliser, il va pouvoir réaliser des désirs. Chez l'enfant carencé, ce monde hallucinatoire est soit trop pauvre, soit il est submergeant ; il y a tel manque qu'il lui faut créer des figures toutes puissantes. Pour s'enraciner, il faut développer un langage, des activités ludiques, symboliques.

Grace à cela il est possible de se construire, de gérer son agressivité, sa sexualité. Quand « la colonne vertébrale » est fragile, il y a une symptomatologie que constitue le syndrome carentiel. Sur le plan symptomatique, Spitz, Bowlby, David, appel, ont reconnu que des enfants présentant des troubles de la relation ou les troubles relationnels, ont une absence de gestes anticipateurs, une faute du regard, des souffrances dans leurs corps, des troubles alimentaires, des troubles du sommeil, qui rendent ces enfants difficiles quand on voit ces enfants évoluer, on voit apparaitre une symptomatologie différent. Il y a beaucoup d'écrits sur les bébés carencés, mais très peu sur ces enfants à l'âge de latence. A 7, 10, 12 ans, ils montrent une extraordinaire avidité affective, je les appelle les petits anthropophages de l'amour. Ils veulent nous dévorer dans notre temps et notre espace. Le clinicien peut d'ailleurs les reconnaitre à distance : ce sont des mots oraux qui sont employés pour les décrire : « il me dévore » « je ne vais pas me laisser bouffer »

Mais cette grande avidité affective s'accompagne d'une grande difficulté à accepter les manques d'affection : les petits anthropophages de l'amour ont du mal à digérer l'amour. Ils présentent ce que j'ai appelé « j'ai mal à ma mère » des mécanismes de brisure ce sont de coupure que l'enfant déclenche que chaque fois qu'il demande de l'amour.

L'enfant va demander que l'on s'occupe de lui, mais quand on le fait il devient agressif, injurie, est en colère. L'adulte ne comprend pas, l'enfant veut beaucoup d'objets qui sont cassés, perdus, très vite. A quoi sont dus ces mécanismes de brisure ?

A plusieurs causes qu'il est important de comprend : ils ont de tels manques affectifs que ce qu'on leur apporte est toujours dérisoires ce qu'ils reçoivent n'est jamais satisfaisant, ce qui avive leur agressivité plus ont les aimes, plus ces enfants deviennent agressifs et

exigeants. Une autre raison c'est que pour eux, aimer c'est pouvoir être abandonné. Du coup ils testent : toi aussi tu vas me rejeter, vas-tu accepter de passer le test ?

Ces enfants ont une très faible estime d'eux-mêmes car ils n'ont pas été désirés, ils ont des mots terribles, par exemple une petite fille convaincue d'être mauvaise : « je suis un avortement raté »

Ces grandes blessés sont de grands déprimés, on ne peut pas vivre avec le manque, ils vont se construire le phantasme d'une mère mystique idéalisée qui pourrait combler leurs manques, toutes puissance, mais avec une agressivité à son égard car elle abandonne, il y a un mélange détonnant de quelqu'un qui aime et de quelqu'un qui pourrait détruire.

On comprend bien alors que quand ces enfants rencontrent un personnage maternel (homme et femme) ca les renvoie à l'agressivité vis-à-vis de ce personnage mythique. Cela explique l'agressivité « qu'ils ne peuvent décharger sur ce personnage inconnu » l'incapacité à supporter la compétition, le manque de désir de sensorialité, l'énurésie, l'encoprésie, le caractère régressif de leur demande, leurs faibles capacités à se défendre face à des pédophiles. Pour eux, une façon que l'on s'occupe deux, est d'être malades ?

Ils ont des difficultés dans leur scolarité, sont désorientes dans le temps, dans l'espace, dans le monde familial, dans le monde scolaire, dans les loisirs, c'est l'échec. Mme Napolito : quand ces enfants grandissent, c'est un drame quand ils deviennent parents.

Michel Lemay : ce sont souvent des jeunes gens qui veulent réparer leur passé : on veut u bébé très vite. Et dans une proportion importante, ils rejouent le drame qu'ils ont vécu. C'est facile à comprendre si l'on fait que le désir sexuel, le désir de couple et le désir d'enfant c'est ne pas la même chose.

Le désir sexuel : ils ont une telle soiffe d'être aimés, que dans le choix de l'être aimé il y a un manque d'esprit critique. La sexualité est souvent prégénitale, mais ils ont toujours un désir de grossesse, un désir réparateur. Pendant la grossesse ils ont un comportement que les maternités devraient pouvoir repérer afin de pouvoir les aider : le bébé imaginaire est extraordinaire, il va tout réparer. Mais, au 4eme, 5eme et 6eme mois om ne voit pas de préparatifs, pas de layette, pas de berceau, pas de chambre, il ya un immense décalage entre le discours et les actes concrets.

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Accepter un partenaire, c'est accepter de partager, ne plus fusionner avec l'enfant. Cela peut être insupportable pour ces parents déprimés. Quand on dit cela, le risque est d'être

Souvent aussi on découvre une absence étonnante de précaution par exemple, des prises de risque enfin de grossesse. Il y a un mouvement d'amour et un mouvement destructeur. Le désir de grossesse est là, mais pas le désir d'enfant. Etre parent, c'est accompagner un être humain dans un processus de séparation et d'individuation. C'est toujours vécu de manière ambivalente : on voulait en petit poussin et on a un canard qui a bien raison de vouloir s'envoler.

Ce mouvement de séparation est insupportable pour les parents carencés. Cela a beaucoup des conséquences sur les compétences parentales. Le bébé réel, qui dort mal, vomi, fait caca, devient vite un bébé persécuteur, ce qui peut aboutir à un risque de maltraitance. Pas tout de suite car c'est d'abord un bébé qui accepte d'être un objet poupée, mais quand l'enfant commence à expérimenter à s'opposer, il envoie un message : tu es là pour m'accompagner, pour me réparer, pas pour fusionner, là certains refont un enfant, ou deviennent violents avec cet enfant persécuteur, ou partent. On ne peut être empathique que si on ne se confond pas avec l'enfant.

Chez les parents carencés, on voit très vite des troubles de l'empathie. Par exemple une maman dont l'enfant pleur, elle est fatiguée, elle pense que l'enfant est fatigué. Elle va le laisser dans le berceau et il va persécuter avec ses pleurs. Une autre fois, le bébé est fatigué, mais elle se sent seule, il a besoin d'être materné. Elle va le prendre, il va se raidir, refuser d'être porté et elle va à nouveau être persécutée.

Si le parent carencé a une mauvaise estime de lui-même, il va craindre que ce qui vient de lui soit mauvais, nous avons fait un travail à Montréal, à l'hôpital Saint Justine, par apport à ces parents qui viennent consulter en urgence, il y une anticipation du négatif, grimace qui est le signe d'une petite douleur est interprétée comme le début d'une maladie grave.

Même si l'on aime son enfant, il faut le désillusionner, le limiter. Il faut pour cela couper la relation « ca suffit, je te demande d'arrêter » si le parent a peur d'être abandonné, il aura peur d'un acte qui coupe la relation, il ne mettra pas de limite. L'enfant deviendra un tyran insupportable. Nous avons parlé du fait d'accepter l'enfant comme il est, des risques de malentendus relationnels, du désir sexuel, on a parlé du désir de grossesse, fort du désir d'enfant-faible.

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nous-mêmes déprimés, dans l'anticipation négative d'une répétition anticiper négativement, c'est stériliser toute forme d'aide. Je ne dis pas cela pour dire qu'il n y a rien à faire mais plutôt pour dire que puis que ce syndrome est si lourd, il faut tout faire pour l'éviter, pour la prévention.

Selon Michel Lemay, tout homme a un désir de grossesse. L'homme carencé va vivre fortement ce désir de grossesse par l'intermédiaire de sa femme avec une certaine frustration. Dans la rivalité, il va tenter d'être une mère substitut. Soit la mère partage, soit la mère retient l'enfant et le père va soit s'attaquer à ce petit rival, ou va boire, ou va combler dans le travail le désir de fusion. La difficulté d'empathie se joue pour le père comme pour la mère. Dans un premier temps, c'est « j'ai mal à ma mère, puis ce sont des problèmes avec le père » la prévention, ce qui est enrageant, ce que l'on connait très bien ce syndrome. Théoriquement on pourrait supprimer cette carence, mais elle augmente. On pourrait intervenir dès l'adolescence dans les collèges et sensibiliser les adolescents à la question de compétences parentales.

A la maternité on repère assez bien ces parents qui ont une image idéalisée de l'enfant mais qui ne préparent pas. Le travail montre que les mères sont alors extrêmement dans leur inconscient. L'enfant dans le ventre réactive le passé, et des réaménagements libidinaux, psychiques, sont alors possibles avec des thérapies brèves.

Mm Napolito : les mères seront ensuite moins accessibles si on n'a pas travaillé à ce

moment.

Michel Lemay : et cela prendra plus de temps. Et il n y a tout l'accueil pendant les premiers mois de la vie de l'enfant. La PMI, si elle ne se limite pas à la taille, et au poids, peut faire beaucoup pour accompagner les parents en difficulté. Je veux souligner un point au tant je ne crois pas aux thérapies verbales. Les mères ont besoins de concret, qu'on s'appuie sur les compétences de maternage, baigner nourrit, manger en présence de quelqu'un qui va les aider à repérer les erreurs et les ressources, les richesses d'anticipation.

Trouver quelqu'un qui montre : je m'intéresse à vous, à votre corps, votre espace, aux séquences temporelles. Il ne faut pas s'embourber dans l'analyse de l'enfant imaginaire. Le grand problème est que tant que l'enfant réparateur, on peut faire quelque chose. Mais quand on rentre dans le cercle vicieux : enfant persécuteur-persécuté, l'enfant devient difficile et ca percute un couple déjà fragilisé. Tout ce qui peut être fait avant doit l'être.

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Mm Napolito : pour une maman qui n'a pas de mère, il est sécurisant d'avoir une présence qui la rassure. Elle est angoissée. Je n'ai pas eu de mère, comment vais-je faire ?

Michel Lemay : il y a un clivage en elle entre bonne et mauvaise mère. Il faut s'appuyer sur les compétences de la bonne mère pour modifier quelque chose. Et puis il ya les moments de repli, des lieux de soutien (par exemple les maisons vertes créées par Dolto)

Des structures qui font que nous sommes moins désarmés qu'on le pense d'autant que ces parents avides affectivement, l'aidant accompagne authentiquement sans faire penser les points de son affectivité. Ces parents brisent peu la relation.

Quelque fois, la compétence est tellement atteindre qu'il faut envisager un placement familial. Mais alors il ne faut pas tomber dans le cycle placement, retour en famille puis placement à nouveau. Puis retour qui provoque une discontinuité.

Quelque fois les parents ont toujours cassé le placement, car il ne peut supporter qu'il y ait un parent substitut. Il faut alors un jugement pour protéger le placement en institution quand le placement en famille d'accueil ou le retour en famille sont trop risqués. Une maison d'enfants avec une équipe pluridisciplinaire dans la mesure où les personnels sont bien formés et stables, peut être alors nécessaire.

Oui le syndrome carentiel est très grave, mais il n y a pas lieu d'être exagérément pessimiste, il n y a pas de répétition automatique quand les gens peuvent profiter d'une aide adaptée. Cela suppose que tout le monde croie en l'existence de la carence affective. Le DSM 4 « diagnostic statistique of manuel » ne cite pas la carence affective. Si les praticiens, juges, psychiatres, psychologues, infirmiers, puéricultrices, éducateurs, n'ont pas conscience de l'importance de cette question dès les premières années, l'impact incroyable des carences précoces, nous serons d'éternels pompiers. (Qui veut dire, nous traiterons ce facteur qui est la cause des troubles relationnels ou comportementaux, sans aboutir au sucer).

Ne pas laisser les mères voir leurs enfants prématurés à l'hôpital, avec les risques que les mères fragiles fassent un deuil second aire. Croire en placement familial que l'amour suffit, -c'est de l'escroquerie-, laisser sans aider un parent avec un grand décalage entre enfant imaginaire et enfant réel, voilà des risques importants. C'est la société qui doit comprendre que ces premières années, c'est la construction des enfants, la base qui permet de répondre aux quatre grandes questions :

Qui suis-je ? Qu'est-ce que je fais ? Avec qui ? Au nom de quoi ?

Les médecins, les psychologues qui n'acceptent pas de suivre ces parents et ces enfants car cela ne répond pas aux règles de la psychothérapie, il faut dire que c'est une population tellement fragile qu'il faut faire quelque chose.

I.2.3.2. la difficulté à reconnaître et écouter la souffrance de l'enfant :

La rupture parentale et les conflits qui la précédent créent une situation familiale peu propice à l'écoute des enfants. Les parents doivent assurer la fin d'une relation amoureuse, le départ d'une personne parfois encore aimée, le deuil de la famille idéale qu'ils avaient projeté pour eux et pour leurs enfants. Toutes ces blessures affectives sont plus ou moins envahissantes selon la capacité psychique de chacun à contenir ses émotions et à dissocier sa fonction parentale de sa vie personnelle. En cas de dépressions, l'adulte se met en état de dépendance psychique vis-à-vis de son entourage, il est incapable d'avoir une relation adaptée dans les interactions avec son enfant.

La culpabilité est très forte chez les parent, qu'ils prennent la décision de la rupture ou qu'ils assument, leur désire de compasser ce qu'ils pensent être un préjudice insurmontable dans la vie de l'enfant, rend quelque fois difficile la mise en place d'une relation sécurisante où autorité et affectio se mêlent.

Parfois, l'enfant perçoit la fragilité de l'adulte. Il essaie de le protéger pendant la période édifice de la rupture du couple parental. Puis lorsqu'il le sent capable de supporter ses sentiments, il manifeste des troubles, comme si les barrières qu'il avait mises en place pour canaliser ses angoisses cédaient progressivement. Les parents sont surpris de ce décalage dans le temps.

Dans certains cas, la séparation parentale est présentée comme idyllique. (Merveilleux). Les parents sont très attentifs à ce que tout se passe le mieux possible pour l'enfant. Le moindre détail est prévu. L'entente est parfois tellement cordiale que la séparation devient difficile à comprendre pour quelqu'un de l'extérieur (mais peut être aussi pour l'enfant). Le discours est comme lissé : aucun reproche, aucun grief. Il ne semble pas y avoir de situation de rupture affective ni de crise émotionnelle. Les parents contrôlent tellement tout (leurs sentiments, la vie matérielle) que l'enfant ne se sent plus le droit d'exprimer sa souffrance. Condamné au silence, il doit refouler sa peine jusqu'à ce qu'elle l'envahisse et s'exprime par des symptômes variés (Prévention des troubles psychiques chez l'enfant).

Hormis cette prévention des troubles psychiques chez l'enfant, nous signalons que les différentes théories qui seront évoquées dans la partie suivante, illumineront nos zones d'ombres que nous avons sur ces symptômes qui apparaissent dans plusieurs troubles, maladies psychiques ou psychologiques.

I.2.4. TYPES OU SORTES DE CARECE AFFECTIVE

Lorsqu'un bébé ou un enfant reçoit des soins maternels insuffisants de la part de sa mère sans autre compensation de son entourage, ce dernier tombera dans une carence affective que nous appelons : carence maternelle.

Les rapports entre l'enfant et sa maman sont discontinus, distordus, ou insuffisants sans forcement qu'il a de séparations physiques, c'est la carence larvée. Cette carence peut avoir des conséquences frustrantes caractérisées.

On parle de carence sévère lorsqu'il y a un placement prolongé et frustrant de l'enfant dans une institution, des ruptures répétées des liens entre lui et les figures maternelles ou extrêmement frustrantes avec les parents. La carence maternelle sévère précoce (avant deux ans) et prolongée est ordinairement génératrice d'inaffectivité.

La carence nutritive liée au manque de magnésium se traduit par des nombreux signes, entre autres : des contractions musculaires, crampes, migraines, tremblement, engourdissement, désorientation, perte de l'appétit, fatigue persistante, stress ou la dépression

Le manque de soin (absence d'affection)

Le manque d'empathie (absence d'écoute et de compréhension)

Le manque de protection (absence de guidance et de soutien par les autres) ce qu'il faut noter est qu'un patient peut avoir souffert d'un, de deux ou de ces trois types de carence que nous venons d'ajouter aux sortes de carence déjà citées.

NB : on ne peut jamais revenir en arrière et combler un manque affectif et ainsi corriger du même coup les troubles relationnels de l'attachement et ceux associé il y a plusieurs niveaux de gravité bien étendu.

Les réactions de l'enfant face à une séparation se regroupent en trois phases que voici :

-protestation : l'enfant pleur, montre des signes de détresse aigue, s'agite, cri et met en oeuvre tous les moyens limités dont il dispose pour retrouver sa maman. Cette phase pourra durée quelques heures à plusieurs jours.

-désespoir : l'enfant est de plus en plus dérouté, il commence à se replier sur lui-même en exprimant demande aucune à son entourage et relâche ses efforts de réactions que se trouvait notre patient car il vivait dans le désespoir de ne jamais rencontrer ses parents, ce qui le conduisait à des réflexions de la guerre :

« En quoi serais-je utile dans la société congolaise ? »

« Mieux vaut mourir qu'être le prototype de mes parents » « C'est de ma faute, ils étaient unis avant ma naissance »

« Mon entourage ne me considère pas avec raison, fils abandonné, rejeté, qui n'a jamais vu son père... »

-détachement : l'enfant semble s'installer dans la séparation en acceptant les soins, il mange de nouveau et commence à jouer. Il perd alors tout attachement à sa mère.

I.2.5. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL ET TRAITEMENT

Un diagnostic est une identification d'une maladie ou d'un trouble à partir de ses symptômes. Quant au diagnostic différentiel, c'est une identification d'une pathologie grâce à la comparaison entre divers symptômes dus à plusieurs affections.

Quant à nous, le diagnostic différentiel nous a permit à déterminer la nature de la pathologie à partir des symptômes ci-après :

Le refus d'accepter ou de reconnaitre son sa situation, la solitude, méfiance,

Le refus de parler de lui ou de sa famille, voire raconter son histoire, le repli sur soi, Attachement excessif à sa grand-mère, les délires de persécution, agitation,

Les sujets qui ont soufferts de carence affective ou de séparation tôt dans l'enfance, et qu'ils ont subis des événements stressant à l'âge de l'adolescence ou adulte, sont à une psychothérapie comportementale, ou soit à une combinaison des deux. Les psychothérapies individuelles ou de groupe ont une certaine efficacité chez ces patients.

La thérapie dialectique comportementale centrée sur l'échange entre la thérapie et le patient, réduit de manière significative le comportement autodestructeur et suicidaire chez des individus atteint de trouble de la personnalité limite.

Des médicaments tels que les antidépresseurs et ceux qui stabilisent l'humeur peuvent être utilisés pour traiter des symptômes comme un trouble dépressif ou des variations extrêmes des émotions.

Des antipsychotiques peuvent être recommandés pour traiter la confusion mentale de la pensée et l'activation du comportement.

Quant à nous, nous avions appliqué l'accompagnement psychosocial pour préserver la santé mentale et le bien-être de notre patient afin d'améliorer son développement psychologique et son interaction sociale.

1.3. LES THEORIES EXPLICATIVES RELATIVES A LA CARENCE AFFECTIVE

La théorie de l'attachement a été formulée et développée par Bowlby (1958). Elle constitue l'aboutissement de deux champs de recherches, dont Zazzo a bien retracé l'historique (1972, 1974) ; la théorie de l'attachement marque la convergence entre les travaux d'éthologistes et ceux de psychanalystes, tous deux ayant montré les effets dramatiques de l'absence de relation à un adulte privilégié, tant chez le petit de l'homme, que chez celui du singe (macaque rhésus).

I.8.1.1. L'apport des ethnologues

Ils sont à l'origine de la théorie de l'empreinte. Lorenz, dès 1935, synthétise les résultats de nombreux travaux convergents décrivant l'établissement des liens entre congénères (Lorenz étudie plus particulièrement les oiseaux anatidés). Il définit l'empreinte comme un mécanisme inné permettant au premier « objet » mobile qu'il voit et qui est généralement le congénère adulte l'ayant mis au monde. La fonction principale de ce comportement est d'apprendre à reconnaitre les caractéristiques des partenaires sociaux de tout animal nouveau-né vers lesquels vont s'orienter les réactions instinctives et les comportements sexuels.

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I.8.1.2. L'apport des psychanalystes

Avant les éthologistes, des psychanalystes et plus particulièrement Spitz, avaient constaté l'apparition des troubles importants du comportement lorsqu'un enfant, élevé jusqu'alors par le même adulte, sa mère, était soudain séparé d'elle, pour être placé dans une pouponnière ou un orphelinat. Ces établissements se caractérisaient par un environnement correct pour tout ce qui concerne les soins, la nourriture et l'hygiène, mais l'impossibilité pour l'enfant d'y construire une relation privilégiée avec un adulte.

A l'observation, ces enfants présentent rapidement un tableau dépressif (trouble de l'humeur, perturbation somatique importantes : troubles du sommeil, sensibilité accrue aux maladies, arrêt, puis retard du développement physique et psychomoteur) qui peut s'aggraver si la période de séparation dépasse cinq mois. Le retard de développement s'accroit et le taux de mortalité devient très élève étant donné la sensibilité accrue aux maladies infectieuses. Les carences importantes de stimulations tant physiques qu'affectives expliquent l'évolution dramatique de ces enfants.

Au XIXème siècle, les liens qui unissent l'enfant et ses parents ne sont pas sujets, à discussion. L'amour maternel supposé évident. Quant à sa réciproque, c'est en d'autres termes qu'elle se pose, le respect, l'obéissance sont alors considérés comme devoirs filiaux, les « liens du sang » demeurent le principal facteur explicatif des relations parents-enfants. « p 14, 47, 48, 49, 3eme éd. A. Baudier-B. Céleste »

I.8.1.3. Deux modèles théoriques

Ces modèles prédominent dans la première moitie du XXème siècle : le Behaviorisme et la psychanalyste. Tous deux mettent l'accent sur l'impotence des expériences infantiles dans la constriction de l'individu.

Pour Watson, fondateur du behaviorisme, le conditionnement des habitudes dans un contexte d'interaction sociale est le principal facteur de développement. Le milieu et les stimulations qu'il offre sont placés au premier plan. Simultanément, Freud assigne à l'enfance une place prépondérante pour la compréhension de l'adulte. En même temps qu'il réfute le rythme de « l'enfant bon » perverti par la société, Freud place l'histoire affective de l'enfant comme élément central dans la construction, de la personnalité individuelle.

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La diffusion de ces théories s'effectue dans une société dont l'organisation s'est profondément modifiée ; une forme d'organisation familiale domine : la cellule conjugale, composée uniquement des parents et de leurs enfants.

Dans cette forme de famille dite moderne, par opposition de la famille traditionnelle ou élargie, l'affectivité est perçue comme l'élément essentiel du lien qui uni les membres (parent entre eux et enfants-parents) le changement des valeurs dû à cette « montée du sentiment » est pour Shorter (1977) ce qui caractérise la famille moderne. Les cadres explicatifs donnés par Watson et Freud, en accordant une place privilégiée a la famille pour rendre compte du développement et des caractéristiques des individus, s'appliquent à une société toute prête à reconnaitre l'impotence de cette composante de changement historique de ses valeurs psychosociologiques. (Armand colin, 2010,3eme éd)

I.4. ETUDES ANTERIEURES

Comme il est de coutume que tout chercheur doit associer à son travail, les ides d'autres chercheurs qui l'ont précédé dans son domaine, pour la meilleure cohésion scientifique. Ces études permettent au chercheur de tracer une ligne de démarcation entre la littérature qu'il a découverte et son orientation propre. Et pour ce qui concerne ces études antérieures menées par différents chercheurs à travers le monde au sujet de la carence affective, sont certainement nombreuses. Cependant dans le cadre de notre rapport des recherches, nous avons tenté de nous battre et nous avons trouvé quelques études qui nous a apparait importantes pour nous permettre d'atteindre nos objectifs, nous les résumons ci-dessous :

En 2000 Nsewa Kasa, a mené une étude intitulée « la prise en charge des mineurs et son impact sur le développement social » pour atteindre son objectif, il a utilisé les méthodes fonctionnelles et historiques. Apres l'enquête, il s'est posé la question de connaitre le processus d'encadrement des enfants en situation difficile par les salésiens et de déminer la façon dont ils interviennent pour intégrer ces enfants dans la société en respectant toutes les conditions possibles aux enfants.

Comme suggestions : il a parlé de la création des maisons des passages spéciaux dans le recrutement des jeunes enfants en situations difficiles. Il a ajoute en disant qu'il est préférable d'organiser un enseignement professionnel dans le but de rendre utile ces enfants dans la société. Il a par ailleurs lancé un appel à l'Etat congolais et aux personnes de bonne

volonté de créer le centre de rééducation et réinsertion de la jeunesse, de favoriser ces enfants pour qu'ils soient utiles dans leur société.

En 2007, Nakijumbi Kagero, a mené ses études sur « symptomatologie et conséquence de la carence affective » cas du camp-vangu.

Pour son objectif, il s'est focalisé sur les problèmes qui déséquilibrent les secteurs psychomoteur et affectif de l'enfant, afin de donner les solutions psychologiques applicables par la mère pour que l'enfant grandisse sans problème aucun. Il s'est posé la question de savoir si <<la carence affective serait due aux difficultés comportementales de la longévité que connaitrons les enfants dans leur avenir suite à des conséquences et symptômes, en utilisant la méthode clinique et la technique d'entretien associée à la technique d'observation. Cette méthode lui a permis d'observer pendant trois mois et Deacon approfondie les symptômes et les conséquences de la carence affective qui conduisent les enfants aux difficultés comportementales dans leur avenir. Les deux techniques lui ont permis de recueillir les données ou les informations, en descendant sur terrain pour s'entretenir avec les mères et leurs enfants souffrant de la carence affective, pour connaitre leur problème, envie de proposer une psychothérapie adéquate.

Pour de culpabiliser l'enfant, il faut l'aider à comprendre l'ambivalence de ses sentiments. « Tu aimes ton père et en même temps, tu veux prendre sa place auprès de ta mère » et lui montrer la différence qui existe entre ce qu'il ressent et la réalité de la vie des adultes. « C'est parce-que tes parents ne s'aiment plus qu'ils se séparent ; ce sont des histoires ».

Pour Kasongo wa Kasongo (2007), son étude se focalise sur les conséquences qui découlent de la conduite des enfants victimes de la carence affective paternelle dans la ville de Lubumbashi.

Apres analyse et sur base de plusieurs techniques, il est arrivé à constater que les conditions économiques, culturelles seraient la cause de l'abandon de ces enfants par leurs pères, ce qui provoque une carence affective paternelle ayant comme conséquences néfastes : un comportement déviant.

En 2011, Ilunga Kanyuki wa Kwanda Minos a mené une étude sur : « impact de la carence affective sur le développement psychomoteur des enfants âgés de 3 mois à 5 mois/ cas de la maison Kilelabalanda » il a utilisé la méthode d'enquête pour récolter des

informations sur la carence affective et son impact sur le développement psychomoteur, en appliquant la technique documentaire qui lui a fournie les données permettant la vérification de son hypothèse, ainsi que l'interview qui a favorisé le contact direct avec les enquêtés qui sont les enfants du centre kilelabalanda. Il a fini par noter que ces enfants évoluaient normalement sur le plan du développement moteur et accusaient un retard en ce qui concerne le développement social. Raison pour laquelle il a proposé à ce centre de mettre l'accent particulier sur le développement du langage parlé chez les enfants en les stimulant à s'exercer pour parler entre 9 et 12 mois et d'accorder des occasions des rencontres entre les enfants du centre pour accroitre le développement social.

Dans toutes les études citées ci-dessus, l'intensité des conflits entre les parents constitue un facteur des risques prépondérant dans l'apparition de troubles psychiques chez l'enfant, pendant et âpres la séparation. Pour J. Block et P. Gjerde, les conflits, en tant que facteurs aggravants, sont les seuls responsables des troubles observés chez les enfants, qui existaient avant la separation. A. Cherlin, Furstenberg, P. L. Chase-Lansdale et K. Kiernan ont mené deux études (prospectives, longitudinales, comparatives) en Grande-Bretagne et Aux Etats-Unis, sur les enfants âgés de onze ans, dont les parents se sont séparés, présentaient plus de troubles du comportement et un moins bon score aux tests de lecture et de calcul. En fait, lorsque l'on tien compte de l'existence de conflits au sein de la famille, il n'existe pas de différence significative entre les enfants de parents séparés et ceux de familles unies. Cette tendance est plus nette chez les garçons. Une grande partie de troubles présentés par les enfants âpres la séparation de leurs parents semblerait imputable aux conflits parentaux et ceux troubles étaient présents avant le divorce, surtout chez les garçons.

De la même façon, Th. Chess et A. Thomas ont montré dans une étude (longitudinale et comparative) que la capacité d'adaptation des adolescents ne diffère pas de façon significative entre ceux qui sont issus de famille unies et ceux dont les parents se sont séparés sans conflit. La capacité d'adaptation serait en revanche moins bonne lorsqu'il y a eu des conflits dans la famille pendant leur enfance.

L'appariation des troubles du comportement est plus fortement corrélée avec l'existence d'une mésentente parentale qu'avec la séparation. D'âpres M. Rutter, lorsque l'enfant a une bonne relation avec son père et/ou sa mère, il est en partie protégé contre les effets nocifs de la discorde entre ses parents. Les effets négatifs sont d'autant plus importants

que les conflits sont intenses avant la séparation et que l'enfant est associé aux disputes (enjeu, témoin, confident, porte-parole) la nature de la séparation elle-même.

Toutes ces études confirment notre expérience clinique. L'enfant souffre de voir ses parents se déchirer. Il est atteint au fond de lui-même dans les images qu'il a intériorisé de chacun d'eux. Chaque agression le blesse dans la partie de lui-même qui s'est construite au contact sans comprendre de son père ou de sa mère. Il est d'autan plus déstabilisé que c'est une personne aimée qui émet ces critiques la souffrance que cela suscite chez l'enfant.

Apres avoir présenté ces études, il nous est demandé de montrer les ressemblances et les dissemblances par apport à notre étude couramment les ressemblances, toutes ces études parlent sur la carence affective. Pour ce qui est des dissemblances, la première étude porte sur : symptomatologie et conséquence de la carence affective dans la relation mère-enfant. « Cas du camp-vangu »

La deuxième étude porte sur la prise en charge des mineurs et son impact sur le développement social,

La troisième est celle de J. Block et P. Gjerde, qui ont constaté que, les conflits, en tant que facteurs aggravants, sont les seuls responsables des troubles observés chez les enfants, qui existent avant la séparation.

La quatrième étude parle des conséquences qui découlent de la conduite des enfants victimes de la carence affective paternelle dans la ville de Lubumbashi.

La cinquième est celle des A. Cherlin, R.Furstemberg, P. L. Chasse-lansdale et K. Kiernan qui ont mené deux études (prospectives, longitudinales, comparatives) en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Sur les enfants âgés de onze ans, dont les parents se sont séparés, présentaient plus de troubles du comportement et un moins bon score aux tests de lecture et de calcul.

La sixième est celle des Th. Chess et A. Thomas qui ont montré dans une étude (longitudinale et comparative) que la capacité d'adaptation des adolescents ne diffère pas de façon significative entre ceux qui sont issus de familles unies et ceux dont les parents se sont sépares sans conflit.

La septième est celle menée par M. Rutter, qui démontre que lorsque l'enfant a une bonne relation avec son père et/ou sa mère, il est en partie protégé contre les effets de la discorde entre ses parents.

La notre parle de l'accompagnement psychosocial d'un garçon victime de carence affective

I.5. CONCLUSION PARTIELLE

Dans ce chapitre, nous avons procédé par la définition des concepts clés ou nous avons définis les concepts ci-après : accompagnement, accompagnement social, accompagnement psychologique, accompagnement psychosocial, garçon, victime, carence, carence affective, suivi des notions spécifiques relatives à la carence affective à ce niveau, nous avions parlé de la généralité ou il était question de relever des origines, de l'historique et de l'évolution de cette carence affective , des causes et conséquences dans lesquelles nous avions parlé de la naissance, des besoins affectifs de l'enfant, de la perception de la séparation parentale par un enfant, de l'adaptation de l'enfant à la séparation parentale en fonction de son âge de son sexe, de l'évolution de l'adaptation de l'enfant à la séparation parentale, de la prévention des troubles psychiques chez l'enfant, des troubles psychiques présentés par l'enfant, la difficulté à reconnaître et écouter la souffrance de l'enfant, des théories explicatives relatives à la carence affective aux travers lesquelles nous avions abordé les origines de l'attachement selon les ethnologues et les psychanalystes, ainsi que des modèles théoriques et afin des études antérieures qui nous ont permis de faire une comparaison de ces études tout en cherchant leurs ressemblances et leurs dissemblances question de vérifier si nos idées convergeraient ou pas.

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CHAPITRE DEUXIEME:

CADRE METHODOLOGIQUE

II.1. DENOMINATION ET LOCALISATION SPATIALE

Situé dans la zone de santé de la ville de Lubumbashi, l'hôpital général provincial de référence JASON SENDWE comprend deux grandes parties qui sont : la partie pavillonnaire et la partie en étage dans laquelle nous trouvons plusieurs services hospitaliers et des services de consultations externes comprenant une série des dispensaires spécialisés.

II.2. BREF APERCU HISTORIQUE

L'hôpital général provincial de référence JASON SENDWE, appelé jadis hôpital PRINCE LEOPOLD, fut construit en 1928. Les mobiles qui avaient poussé les autorités de l'époque à construire cet hôpital propre aux indigènes furent à la fois d'ordre social et humanitaire, c'est-à-dire la lutte contre les maladies endémiques dues à la poussée démographique, afin d'éviter la contagion dans cet hôpital dont l'édification n'a pas été une tâche facile. La construction fut réalisée en deux phases, à savoir :

La phase de construction consacrée à la partie pavillonnaire fut exécutée en 1928. Elle comptait à sa construction de l'édifice à l'étage 1958. Toutefois, une aile sera construite avant l'accession de notre pays à l'indépendance. Les travaux seront interrompus suite aux éléments malheureux qui avaient suivi l'indépendance du pays.

Il faut signaler que c'est un hôpital de l'Etat qui sera géré jusqu'en 1962 par l'Etat lui-même suite à l'installation du camp des refugiés de triste mémoire à la RWASHI où l'on trouvait l'hôpital universitaire de l'université officielle du Congo et le centre ville. Les autorités de l'université seront incapables d'accomplir la formation des étudiants en médecine, car ils étaient obligés de déménager pour s'installer à l'hôpital SENDWE. Il y a, à partir de cette date, une gestion bicéphale avec une direction de l'Etat à coté de celle de l'université. Notons que cette même année sera celle de l'inauguration du bâtiment en étage.

A partir de 1974, la direction de l'hôpital sera confiée à la Gécamines pour les raisons d'ordre social, dont la plus importante fut le souci du président de la république de permettre à la population de la ville de bénéficier d'une médecine et de soins de bonne qualité à un prix moins cher.

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Deux ans plus tard, l'université quittera pour aller s'installer à l'ancienne clinique REINE ELISABETH, actuellement clinique universitaire. Pendant la gestion de la Gécamines, l'hôpital comptait : 377 agents d'exécutions, 69 agents de cadre dont 15 médecins et 88 agents classe 4.

Compte tenu des difficultés d'ordre économique qui ont entrainé la faillite de la Gécamines, l'autorité politique en concertation avec le gouvernement de la province du KATANGA, l'université de Lubumbashi, la Gécamines, et le consulat de la Belgique, avait jugé bon de confier la gestion de l'hôpital à l'université de Lubumbashi qui prit la direction à partir du 30 septembre 2005. Mais dès le 07 mai 2011, notre Etat congolais a repris la gestion jusqu'aujourd'hui.

ENUMERATION DES SERVICES

A. PARTIE PAVILLONNAIRE

1. pavillon

Le service de médecine interne

Le pavillon clinique

Le service de pédiatrie

Les urgences

Le service neuropsychiatrie

Le service de maternité I et II

2. Services techniques

La radiologie Le laboratoire

La maternité technique

L'échographie

3. Services administratifs

La direction

La comptabilité Les statistiques

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La gestion du personnel

L'intendance

4. Services généraux

Cuisine

Buanderie

Service d'entretien

Morgue et pompe funèbre.

B PARTIE EN ETAGE (de gauche à droite)

1. Au rez de chaussées

La pharmacie

Le dispacth

Le magasin

Le centre des brulés

2. Au premier étage

La gynécologie salle

Le bureau administratif ONG femmes SIDA

3. Au deuxième étage

La chirurgie femme

La chirurgie infantile

Le service d'ORL et ophtalmologie salle

4. Au troisième étage

La chirurgie générale et urologie salle La traumatologie civile

La kinésithérapie

5. Au quatrième étage

La réanimation et soins intensifs

Le bloc opératoire

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A coté de ces deux complexes, il y a la partie pavillonnaire et le bloc en étage, il existe encore des services de consultations externes comprenant une série des dispensaires spécialisés suivants :

Dispensaire de pédiatrie

Dispensaire de dentisterie

Dispensaire de gynécologie

Dispensaire d'ophtalmologie

Dispensaire d'urologie et chirurgie

Dispensaire de dermatologie

Le service de protection maternelle et infantile (PMI)

Signalons en passant qu'à l'hôpital Sendwe sont parlées deux langues ci-après : Français et Swahili. Les langues véhiculaires diverses comme Lingala, Luba, Bemba, Tshiluba, Tshokwe, Rund, etc.

II.3. STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT

Dans cette partie, nous parlons de la structure et du fonctionnement de l'hôpital Sendwe. Sur le plan administratif, nous étayons la structure administrative et la structure médicale et sur le plan du fonctionnement, nous dégageons les différentes fonctions et leurs rôles.

a. Sur le plan administratif

L'administration de l'hôpital JASON SENDWE est rendue complexe et délicate par le fait que son tuteur de l'Etat congolais confie la gestion à qui il veut et cette complexité ne facilite pas la solution des multiples problèmes posés. Pour mieux assurer la gestion ; l'hôpital fonctionne avec deux structures à savoir : la structure administrative et la structure médicale.

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1. La structure administrative

Elle est dirigée par un comité de gestion composé d'un médecin directeur et d'un administrateur gestionnaire. Elle donne les différents services, elle engage et affecte le personnel soignant suivant la formation de chacun ; elle fonctionne sous la direction du médecin directeur. Plusieurs administrateurs se sont succédé à la tête dudit hôpital depuis sa création dans l'ordre suivant :

MBOMBO MUJANE de 1990 à 1992 SONGA SONGA de 1992 à 1994, LUPUNGU A YAV de 1994 à 1996, KASHIKALA de 1996 à 1997, SINGA de 1997 à 2000,

LUPUNGU A YAV de 2000 à 2003,

SHISOLA de 2003 à 2004,

KYUNGU SHIMBI de 2004 à 2006, KASEBA WILLY de 2006 à 2008,

GEORGETTE MUSONDA de 2008 à 2010,

DEOGRACIA KILONDA de 2010 à nos jours

2. La structure médicale

Elle est dirigée par un médecin directeur qui cordonne les services médicaux, c'est un secteur très vaste qui comprend plusieurs services spécialisés à savoir :

La chirurgie, La médecine interne

La gynécologie, La pédiatrie.

L'hôpital de jour comprend différents services suivants dont dispensaires, l'ophtalmologie, l'ORL, les urgences et la Protection Maternelle Infantile (P.M.I)

b. Fonctionnement et organigramme.

Fonction

Pour le bon développement de l'hôpital et sa responsabilité en rapport avec la gestion des affaires, l'administration et les techniques médicales sont confiées à un personnel d'une compétence variée, lequel travaille selon les règles établies. Il s'agit du personnel ci-après :

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Médecin directeur ;

Administrateur Gestionnaire technique ;

Médecin responsable des différents services ;

Assistants médicaux ;

Des pharmaciens radiologues ; Des laborantins ;

Des comptables intendants et de la Trésorerie.

II.4. REALISATION ET PROJET D'AVENIR

a. Réalisation

L'hôpital général provincial de référence JASON SENDWE, a pu réhabiliter les installations sanitaires.

b. Projet d'avenir

L'hôpital général JASON SENDWE vise à avoir une salle opératoire du type moderne contenant tous les instruments pouvant se trouver dans une salle opératoire digne de son nom et il compte réhabiliter toutes les salles d'hospitalisation.

ORGANIGRAMME

DIRECTION NURSING

CHIR

GYNECOLOGIE MED INTERNE PEDIATRIE

HOPITAL DU

JOURS COURS

MEDECIN ADMINISTRATEUR

RECEP

COMP

SECRETARIAT

ADMINISTRATEUR GESTIONNAIRE

COUSSE INTENDANC

BUDGET FACT

BIUR MVT entrée /sortie

TRESOR

MEDECIN

ATTACHE JURIDIQUE

PARAMEDICAL

PHARMACIE

LABORATOIRE

RADIOLOGIE

II.5. ETUDE DES CAS

Tout travail scientifique doit être réalisé sur base d'une population donnée, dans laquelle le chercheur doit extraire son échantillon d'étude.

Si le terme population désigne, selon Nkongolo Mukendi (1996, p. 152), l'ensemble de l'univers des éléments par la recherche, elle est pour Delandsheere cité par Perrenoud (1979, p.17), l'ensemble dans lequel on destine un message auquel l'on veut spécialement observer ce qu'on veut étudier à travers un échantillon.

Eu égard à ce qui précède, nous dirons que la population est l'ensemble d'individus ou des personnes à travers lesquelles une étude cherche à découvrir la vérité. Pour notre travail, il est bien question d'une étude de cas qui va nous permettre de dégager aussi permettre de dégager les causes ainsi que les conséquences qui expliqueraient la carence affective rencontrée chez notre patient. D'où, la notion de la population et/ou de l'échantillon ne se pose pas avec acuité. Nous pouvons ainsi dire que la population de notre étude est constituée d'un seul individu qui est notre patient garçon âgé de 28 ans, victime de carence affective rencontré à l'hôpital général de référence JASON SENDWE dans le service neuropsychiatrique.

II.6. CARACTERISTIQUE DU CAS ETUDIE

Il s'agit ici de définir par un caractère distinctif en recueillant des informations concernant notre sujet, son comportement au cours de sa vie et les principaux événements qui ont contribué à la formation de sa personnalité.

On recherche les effets en s'intéressant à ses relations personnelles, interpersonnelles et familiales. Les caractéristiques ou manifestations cliniques regroupant les signes et les symptômes qui impliquent l'existence d'un problème relevant du domaine de l'intervention.

C'est pourquoi en clinique, nous avons une démarche centrée sur l'individu, sa singularité, sa totalité, du fait que le but poursuivit dans une telle recherche n'est pas la comparaison, ni la généralisation, chaque cas est un unique. Les informations ou résultats ne sont valables que pour ce cas d'étude.

Notre sujet d'étude a été une victime de carence affective qui lui a couté plusieurs jours d'hospitalisation. Il est carencé affectif présentant comme signes : attachement excessif à sa grand-mère, le refus de parler de sa vie ainsi que de sa famille et la solitude.

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II.7. METHODES ET TECHNIQUES

Pour mener à bien notre étude, nous avons eu recours à une méthode et à quelques techniques. Nous les décrivons en vue de montrer comment nous avons procédé et atteindre les résultats.

II.7.1. METHODE

Une méthode est l'ensemble des opérations systématiques et rationnelles enchainées, afin de relier avec constance, l'intention du matériel et leur validation, les techniques et traitement transformant des données de résultats, les procédures d'interprétation des résultats et de leur vérification, la justification des différents choix, répondre aux critères formés et opérations auxquels elles doivent s'atteindre pour avoir accordé la crédibilité recherchée. « Cijika, 2006 »

Dans cette étude, nous avons fait usage de la méthode clinique. Le terme « clinique » vient du grec (klinè veut dire lit) et signifie ce qui se fait au lit du malade par opposition à ce qu'apportent d'autres sources d'informations, les examens « paracliniques » qui se sont aujourd'hui multipliés : dosages cliniques, examens histologiques, rayons X, scintillographies, etc. (Kasongo Maloba, 2012-2013, p 17).

La méthode clinique, contrairement à ce que l'étymologie laisser croire, n'est pas nécessairement celle que la psychologie utilise auprès du lit du malade. Elle est en général tout à fait distincte de la méthode pathologique comparative dont il a été question. Elle est certes, la méthode de choix (mais non la méthode exclusive) employée, c'est-à-dire, selon P. Fraise, par les psychologues «appelés à travailler en collaboration avec des médecins dans les différents hôpitaux, dans les consultations d'hygiène». Mais les psychologues cliniciens considèrent souvent que la méthode clinique s'applique aussi bien aux conduites adaptées qu'aux désordres de la conduite, qu'elle est une méthode de recherche propre à accroître nos connaissances générales en psychologie et non pas seulement la méthode d'une certaine catégorie de praticiens.

Quant à nous, la méthode clinique est une méthode qualitative d'étude de cas qui permet au psychologue de récolter des données importantes sur la situation du patient, tout en lui laissant la liberté d'expression sans aucune forme de jugement ni de contradiction.

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A ce niveau, nous parlerons du principe de la méthode clinique : elle est utilisée dans le domaine pratique de psychologie, l'expression « méthode clinique » au singulier, désigne un ensemble de techniques qui en commun produisent des informations concrètes sur la personne ou la situation posant un problème et/ou révélant l'existence d'une souffrance. Le travail du psychologue a pour objet l'individu, et non les populations L'attention est focalisée sur la singularité de la situation. Ce sont les cas atypiques qui intéressent le clinicien et non la caractéristique générale rencontrée chez tous les individus.

La méthode clinique guide une activité pratique visant à la reconnaissance et à la nomination de certains états, aptitudes, comportements dans le but de proposer une thérapeutique (psychothérapie par exemple). La méthode clinique vise donc à créer une situation, avec un degré faible de contrainte que nous nommons « consentement libre et éclairé », en vue d'un recueil d'informations qu'elle souhaite le plus large et le moins artificiel possible en donnant au sujet des possibilités d'expression.

Parlons des différents aspects de la méthode clinique pour mieux comprendre pourquoi nous l'avons choisi dans le cadre de ce travail de fin d'étude universitaire.

Deux niveaux complémentaires sont à souligner au sein de la psychologie clinique : le premier est celui qui a recours à des techniques (tests, échelles, entretiens etc.). De recueil in vivo des informations (en les isolant le moins possible de la situation « naturelle » dans laquelle elles sont recueillies et en respectant le contexte), alors que le second niveau ne tient pas aux outils, mais aux buts et aux résultats. Le premier fournit des informations, le second vise à comprendre un sujet (Kasongo Maloba, 2012-2013, p 18).

C'est ainsi que cette méthode nous est utile car elle nous a servie de moyen ayant favorisé la tâche de récolte des informations en posant diverses questions au patient, ces informations nous ont permis de comprendre notre patient.

Dans le présent travail, nous n'avions pas utilisé les échelles et les tests, mais nous avons eu recours aux techniques développées dans la rubrique suivante.

II.7.2. TECHNIQUES

Une technique est un procédé employé pour produire une oeuvre ou obtenir un résultat déterminé. C'est un moyen méthodique fondé sur des connaissances scientifiques employées à la production (Robert, 1931)

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Quant à nous, les techniques sont les moyens ou les voies qu'utilise une méthode scientifique pour atteindre un but bien déterminé. Dans le cadre de ce travail, nous avons utilisé les techniques suivantes :

II.7.2.1. L'OBSERVATION CLINIQUE

L'observation est à la base de la simple connaissance du monde, des autres et sans doute de l'activité scientifique. Elle suppose l'attention centrée sur un objet et la capacité de discriminer les différences entre les phénomènes. L'observation est traditionnellement définie comme l'action de considérer avec attention suivie la nature, l'homme, la société, afin de les mieux connaitre. Elle vise à faire l'inventaire du réel, mais elle ne doit relever que ce qui lui parait pertinent et significatif. A ce niveau, nous avions appliqué l'observation directe qui impose une relation sociale au milieu étudié ; cette relation est surtout centripète car c'est l'observateur qui doit s'adapter au monde social qu'il veut étudier, et s'efforcer d'y trouver une place (Kasongo Maloba, 2012-2013, p 39).

L'observation est pour nous : un moyen permettant une attention soutenue sur un cas, un problème, un trouble ou une souffrance en vue de l'analyser en détail.

Cette technique nous a permit d'observer la posture du patient, ses gestes, réactions, sa tenue vestimentaire, etc. et nous a conduit à l'entretien clinique.

II.7.2.2. L'ENTRETIEN CLINIQUE

Il est le principal instrument dont dispose le clinicien, qu'il s'agisse d'évaluation ou de thérapie. A l'exception de quelques cas (enfant, sujet sans langage, etc.). La majeure partie des informations provient du discours dont la particularité est de faire exister les objets, les faits, les situations en dehors de leur présence concrète. L'entretien est une partie qui se joue au moins à deux avec une position asymétrique entre le sujet et le clinicien.

Dans l'entretien clinique il y a deux personnes qui « échangent des paroles » l'un vient demander quelque chose à l'autre qui ne demande rien, il vient en raison de la fonction que l'autre occupe, fonction qui suppose une formation, laquelle permet de prendre une certaine position dans le dialogue. Ne s'improvise pas psychologue qui veut, on le devient à l'issue d'une formation et d'une expérience acquise (Kasongo Maloba, 2012-2013, p 19).

L'entretien clinique est un moyen et une méthode pour accéder à des informations sur les troubles actuels (et éventuellement passés) d'un individu, sur sa personnalité, sur son mode de fonctionnement psychique, mais aussi sur ses aptitudes ou ses difficultés à appréhender le changement.

L'entretien clinique peut donc se situer dans le cadre d'une relation de soins. On parle souvent de manière plus large d'une relation d'aide ou de conseil (Chiland, 2010, p. 11).

L'entretien clinique permet l'accès aux représentations les plus personnelles des sujets : histoire, conflits, croyances, rêves, événements vécus. C'est un outil irremplaçable dans le domaine des sciences humaines et encore davantage dans celui de la clinique où il s'agit de comprendre l'origine de différentes psychopathologies et d'appréhender le fonctionnement psychologique. En effet seul le patient peut nous dire « où » et « comment » il souffre ; il faut donc l'écouter.

Type d'entretien clinique :

I. Entretien non directif : C'est un type d'entretien centré sur la personne au cours duquel, comme son non l'indique, ce n'est pas le clinicien qui oriente le discours du patient, mais le patient ou le sujet qui parle librement de lui-même en contrôlant et en menant son discours comme il entend. Le clinicien pose une question, donne une consigne ou bien circonscrit un thème puis s'efface pour laisser parler le sujet. Ce dernier peut déborder largement par apport au thème proposé, il peut évoquer ses problèmes de santé, ses souvenirs d'enfance, sa vie familiale, ses problèmes professionnels, et ce sont justement ces associations libres qui intéressent le clinicien qui évite donc de l'interrompre. Le clinicien respecte les moments de silence, les arrêts, les discontinuités, les associations ; « ce qui est important c'est que le sujet dise, ce qui l'a à dire, ce qu'il veut dire et ce qu'il peut dire.

Le clinicien à ce niveau, se contente d'effectuer des relances, de signifier des approbations dans une attitude respectueuse, compréhensive et empathique. Les relances peuvent prendre différentes formes : hochement de tête, acquiescement, reformulation du dernier mot, de la dernière phrase du sujet, de la pensée ou des idées du sujet. Même si ces relances visent initialement un maximum de neutralité de la part du clinicien, elles ont malgré tout une influence sur le discours produit par le sujet (Blanchet et Coll., 199O)

A ce niveau, nous avions posé quelques questions à notre patient juste après l'avoir reçu dans le service : quel est ton nom? Où es-tu ? Que fais-tu ? C'est pour vérifier s'il se localiserait facilement dans l'espace et dans le temps, s'il y aurait cohérence ou pas dans ses propos et s'il était conscient ou pas. Mais ses réponses témoignaient son état inconscient, l'incohérence dans son langage et une perturbation spatiotemporelle.

II. Entretien semi-directif : Dans ce type d'entretien, le clinicien dispose d'un guide d'entretien ; il a en tête quelques questions qui correspondent à des thèmes sur lesquels il se propose de mener son investigation. Ces questions ne sont pas posées de manière hiérarchisée ni ordonnée, mais au moment opportun de l'entretien clinique. De même dans ce type d'entretien, le clinicien pose une question puis s'efface pour laisser parler le patient ; ce qui est proposé est avant tout une trame à partir de laquelle le sujet va pouvoir dérouler son discours. L'aspect spontané des associations du sujet est moins présent dans ce type d'entretien dans la mesure où c'est le clinicien qui cadre le discours, mais ce dernier adopte tout de même une attitude non directive : il n'interrompt pas le sujet, le laisse associer librement, mais seulement sur le thème proposé. A ce niveau, nous avions donné à notre patient, la raison de notre présence devant lui et demander s'il permettrait une conversation, c'est avec son accord que nous lui avions posé quelques questions en rapport avec son identité.

III. Entretien directif : L'entretien semi-directif doit être distingué de l'entretien directif car c'est une forme d'entretien qui peut être utilisé dans les sciences sociales et en psychologie clinique pour compléter les investigations. L'entretien directif correspond au questionnaire dans lequel les questions sont ordonnée et hiérarchisées, il ne s'agit donc pas d'un entretien clinique dans la mesure où il n'est pas centré sur la verbalisation spontanée du sujet : celui-ci répond seulement aux questions qui sont posées, ce qui ne permet pas une grande implication personnelle. C'est sur base d'un questionnaire que nous l'avions posé des questions sur sa maladie en procédant de la manière ci après :

Nous avions commencé par l'anamnèse où nous avions parlé de l'histoire de sa maladie ou de son trouble, pendant son enfance, sa puberté, son adolescence et son âge adulte ; suivi des antécédents personnels et familiaux. C'est au travers cette forme d'entretien clinique que les séances d'entretien avec notre patient ont débuté.

Nous avons choisi ces trois types d'entretien clinique parce qu'il n'y a pas un type qui soit meilleur ou pire. Il est tout simplement question de les adapter, soit à la souffrance du sujet, soit au sujet lui-même, car, certains patients ont besoin d'être soutenus er ils ont besoin que le clinicien intervienne d'avantage.

D'autres encore au contraire, peuvent ressentir les interventions du psychologue comme une véritable intrusion (action de s'introduire). Il convient alors de souligner que notre patient s'est senti soutenu et compris, car il ne pouvait pas nous repousser lors de l'entretien ou nous tourner le dos. Le matin pendant le tour avec les médecins, notre présence le réconfortait et il ne voulait qu'on le quitte après les 45 minutes d'entretien. Il préférait qu'on continue à partager.

II.7.2.3. LE COUNSELING

Le counseling est d'abord une relation humaine qui se pratique là où se rencontre les problèmes. Le counseling poursuit une forme de psychologie situationnelle c'est-à-dire que c'est la situation qui est la cause du symptôme et non l'inverse.

Le but du counseling dans ce travail, est d'amener notre patient à prendre conscience en acceptant qu'il est carencé affectif d'une part, et de le conduire à surmonter son état à travers nos interventions thérapeutiques.

Le counseling poursuit un double objectif : le premier concerne le patient : . Faire comprendre au sujet ce qui lui est arrivé et

L'aider à surmonter ce qu'il ressent, l'aider à pouvoir s'exprimer pour se décharger des émotions ;

. Comprendre qu'il n'est pas le seul à vivre cette situation ;

. Le patient bénéficie du soutien des autres dans le groupe thérapeutique ou d'entre aide ; Le deuxième objectif concerne le thérapeute :

. Apporter une aide au patient par un soutien psychologique ;

. Encourager l'affirmation positive du sujet, la prise de décision afin de trouver la solution à ses problèmes.

A ce niveau, nous parlons des attitudes cliniques qui nous ont permis de mieux nous entretenir avec notre patient :

1) L'ECOUTE : L'écoute en counseling diffère de celle que nous vivons quotidiennement, il s'agit d'une forme d'encouragement envers l'autre impliquant une sensibilité et une attention à autrui.

Dans ce cas, l'écoute est une pratique qui permet un certain type de relation entre le patient et le thérapeute. Cette expérience d'écoute est souvent la première pour le sujet. En effet, il se sent écouté sans la moindre forme de jugement. Quant à nous, nous avions écouté notre patient avec une attention soutenue pour le réconforter afin qu'il puisse nous parler librement de sa situation.

2) L'ACCEPTATION : L'acceptation est une attitude fondamentale dans le counseling, communiquer son acceptation implique que toutes les attitudes et les comportements verbaux et non verbaux du praticien indiquent à la personne que quelqu'un est entrain d'essayer de la comprendre, de l'acceptation dans sa totalité.

L'acceptation est quelquefois importante que la compréhension. La personne a avant tout besoin d'être acceptée comme elle est, comme elle se sent, comme elle dit qu'elle se sente avant de pouvoir explorer ses changements, en l'aidant à retrouver son image de soi, son estime de soi. A ce niveau, nous l'avions accepté d'abord puis accepté sa situation, pour l'encourager.

3) L'ABSENCE DE JUGEMENT : Le jugement est un obstacle à la progression dans une relation d'aide. Il bloque les capacités de l'autre à se responsabiliser, puisqu'il le maintient dans la dépendance à autrui. La relation de conseil doit s'établir sans jugement aucun. Comme le psychologue d'une manière générale ne juge pas, nous avions constaté, aimé, et compris sa situation question de mieux favoriser le dialogue. En tenant compte du transfert qu'on observait chaque fois qu'on se présentait devant lui. Notre contre transfert était de le faire voir que les parents on ne les remplace jamais. Quand on les manque, c'est fini et personne ne prendra plus leur place pour en fin donner toute l'affection qu'ils avaient à leurs enfants.

Nous, notre objectif est d'aider toute personne ayant une souffrance psychique, psychologique ou somatique à trouver une homéostasie biopschosociale.

4) LA TOLERANCE : On fait abstraction du jugement, cela consiste à accepter le patient tel qu'il se présente sans parler des jugements ni des critiques. Nous avions

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Le processus d'acceptation de la maladie ou du processus de deuil consiste à accompagner le patient dans ses différentes émotions, sentiments, et représentations

accepté l'état dans lequel se trouvait notre patient quant il fut interné dans le service neuropsychiatrique de l'hôpital de référence JASON SENDWE: sa tenue était mal propre avant, il dégageait une mauvaise odeur car avant son hospitalisation, il avait mis quelques jours sans se laver, ses caprices et refus de parler de sa souffrance, sa famille, son passé, nous avons accepté tous ces actes.

5) L'EMPATHIE : C'est se mettre à la place du patent, mais sans éprouver les mêmes émotions comme lui.

Elle est une forme de compréhension définie comme la capacité à prévoir et à comprendre les sentiments d'une autre personne. A la différence avec la sympathie ou l'antipathie, c'est un processus dans lequel le praticien tente de faire abstraction de son propre univers de référence, mais, sans perdre contact avec lui pour se centrer sur la manière dont la personne perçoit la réalité. Elle se résume par une question à se poser régulièrement « Qu'est ce qui se passe actuellement chez une personne qui est en face de moi ? » ici, nous nous sommes mis à sa place pour l'écouter dans le but d'aboutir ensemble, à une solution.

6) LA CONFIDENTIALITE : Elle exige que ce qui se dit en en séance ne soit pas dévoilé ou raconté sans que le concernés ne soient d'accord. Et le psychologue a l'obligation de garantir son patient de n'est jamais dévoiler son secret aux autres. Cela fait partie du code déontologique du psychologue en son premier principe qui stipule que :

Le psychologue réfère son exercice aux principes édictés par les législateurs national, européen et international sur le respect des droits fondamentaux des personnes, et spécialement de leur dignité, de leur liberté et de leur protection. Il n'intervient qu'avec le consentement libre et éclairé des personnes concernées. Réciproquement, toute personne doit pouvoir s'adresser directement et librement à un psychologue. Le psychologue préserve (protège, ou met à l'abri) la vie privée des personnes en garantissant le respect du secret professionnel, y compris entre collègues. Il refuse toute intervention lorsqu'il sait ne pas avoir les compétences requises. « Code déontologique professionnel (2013-2014, p 4).

II.4.2.4. PROCESSUS DE DEUIL

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(sentiments d'injustice, de tristesse et de nostalgie, angoisse, sentiment de menace de la maladie, représentation de soi, dévalorisation, crainte du regard des autres) au sein d'une relation humaine. Ici, accompagner le patient dans ses émotions, ne veut pas dire : l'enfoncer davantage dans une profonde douleur ou l'encourager à se culpabiliser, à haïr les autres, à se replier sur lui, etc. L'accompagner dans ce cadre thérapeutique, c'est le conduire vers la solution (sa guérison), c'est le soutenir et l'aider à gérer son existence malgré la présence du danger ou la permanence de l'agent causal de la souffrance.

Ce processus est une technique thérapeutique utilisée comme le counseling qui permet au patient d'avoir conscience de ce qui lui arrive, mais la seule différence est que ce processus ne poursuit pas un double objectif et n'a pas des attitudes à prendre comme dans le counseling. Cette technique permet au psychologue de dire la vérité au patient sur sa situation pour qu'il arrive à la comprendre et à l'accepter comme un fait normal. Ici, le psychologue a l'obligation de dire au patient, qu'il n'est pas le premier ni le dernier à connaitre cette souffrance, qu'il sache qu'il n'oubliera jamais sa situation et ce problème disparaitrait lorsqu'il accepterait de le comprendre.

Comprendre et accepter la situation, signifie :

- Accepter la souffrance, la douleur, les blessures,

- Arrêter de se condamner, se culpabiliser, se sous-estimer, etc.

- Cesser de regretter, pleurer, se faire de souci,

- Comprendre qu'il n'y a jamais eu de problèmes eternels, ou sans solution.

- Comprendre c'est adopter une attitude positive, une attitude des vainqueurs,

A ce niveau, nous avons dit ce qui suit à notre patient pour qu'il arrive à comprendre et à accepter sa situation :

« La carence affective que tu as connue, n'est pas une situation éternelle ou incurable pour que tu y demeures sans espoir aucun. La vie est faite des mauvais et des bonnes choses. La carence affective est un manque d'une affection vis-à-vis de l'un des parents ou de tous les deux à la fois. Sache qu'un manque ne peut être jamais comblé même si on amène ses parents. Parce que, non seulement tu as connu cette situation, mais tu l'as également vécue. Il t'est difficile d'oublier cette souffrance, voire d'ignorer ce problème car cela fait partie de ta

vie, tu n'es pas le seul au monde à pouvoir connaitre un tel cas, et tu ne seras jamais le dernier, ce qui prouve qu'il y en a qui ont connus la même situation, mais ils l'ont surmonté à telle enseigne qu'ils sont devenus aujourd'hui encadreurs d'enfants victimes des carences affectives et formateurs des plusieurs encadreurs des centres d'accueil à travers le monde.

Se culpabiliser, se sous-estimer, se condamner, haïr les parents, chercher à se venger n'est pas une solution. Le divorce ou la rupture parentale, n'est pas l'unique cause qui expliquerait la carence affective. D'autres sont devenus enfants carencés affectifs suite à la mort causée par un accident, une maladie, une guerre, une crise cardiaque, un incendie, un incident par exemple. Ces victimes vivent et ont des grandes responsabilités dans des grandes sociétés, entreprises, ou institutions de la place.

Tu dois savoir que tout être humain est un carencé affectif pour quoi ?

Parce qu'il y a des gens qui manquent de magnésium dans leur organisme (on parle de la carence nutritive), certains manquent les aliments (carence alimentaire), d'autres manquent l'affection maternelle (carence maternelle), il y a encore une carence d'un objet ou d'un matériel primordial, d'un partenaire, des enfants, de l'argent, qui prouvent suffisamment que nous manquons tous, quelque chose de valeur dans notre vie, ce qui arrive à nous déséquilibrer. Et cela n'est pas synonyme d'en vouloir d'autres personnes ou de haïr Dieu qui nous a crée. On ne peut jamais rentrer dans notre passé pour satisfaire un manque ou le combler. Le mieux à faire est de comprendre et d'accepter la situation qui nous arrive en adoptant une attitude des vainqueurs et non celle des perdants pour retrouver l'équilibre biopsychosocial. C'est une nouvelle adaptation à l'adversité que Kasongo Maloba (2011) a appelée « résilience ». Cette force intérieure qui nous pousse à surmonter certaines difficultés de la vie.

II.7.2.5. ACCOMPAGNEMENT PSYCHOSOCIAL

Faisons remarquer avec Anne le RHUM (août 2007 p.17, 18 et 19) que l'accompagnement au sens très large correspond à la prise en compte de la singularité de la personne et de son contexte de vie, la personne étant considérée dans sa globalité et dans sa complexité. Toutes les dimensions du « psychosocial » évoquées ci-dessous (santé, besoin de santé, comportements, facteurs externes, ressources internes : compétences, capacités, facteurs et besoins psychosociaux sont ici intégrées. Ils s'y rajoutent tous les facteurs psychologiques, sociaux, contextuels, pouvant se constituer des obstacles ou des ressources à la réalisation du

projet premier du soignant. Si le projet du soignant est le maintien ou l'amélioration de la qualité de vie du patient, il s'agit alors d'un accompagnement global de la personne, complémentaire à la prise en charge biomédicale. Si le projet du soignant est l'observation du traitement par le patient, il s'agit d'un accompagnement du soignant ciblé pour lever tous les obstacles possibles (psychologiques, sociaux, psychosociaux...) à une prise irrégulière du traitement.

Au sens plus restreint qui correspond à la prise en compte d'un certains nombre des facteurs identifiés comme étant à l'intersection des facteurs psychologiques et socioculturels, ces facteurs psychosociaux correspondent au dernier point de toutes les dimensions du psychosocial citées ci-dessous, c'est-à-dire à la subjectivité du patient. C'est la manière dont une personne ressent, se représente et juge les choses de manière consciente (ensemble des représentations, croyances, sentiments et perception du patient concernant sa maladie, son traitement, son contexte de vie, sur lui-même, des capacités d'adaptation...)

Nous distinguons donc à ce niveau, les notions suivantes :

*Santé psychosociale : elle correspond à toutes les dimensions de la santé (mentale, sociale, et spirituelle), exceptée la santé physique objective (déterminée par les soignants)

*Besoins de santé psychosociale : ils correspondent à l'ensemble de besoins de santé psychosociale de la personne qui donne du « goût » à sa vie (besoin de plaisir, de liberté de projets, d'appartenance.

*Comportements psychosociaux : ils correspondent aux « performances » de la personne, c'est la manière dont une personne entre en interaction avec son environnement. C'est l'ensemble des actions d'adaptation, ce que la personne exprime (actions d'interaction-communication) ou fait pour interagir avec son environnement (actions d'interactions-créations) les comportements objectifs « médicaux » qui visent la santé physique de l'individu avec une très faible interaction avec l'environnement ou d'autres personnes (par exemple, prise de médicaments chez soi, seul) ne sont pas inclus ici.

*Facteurs externes psychosociaux : stresseurs psychosociaux (contraintes, isolement...) et ressources psychosociales externes du milieu (soutien, lieu et personnes ressources)

*Ressources psychosociales internes :

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Le besoin psychosocial correspond à un besoin ressenti par le patient ou objectivé par le soignant, important à satisfaire, pour que le patient puisse mobilisé les comportements

Compétences psychosociales (CPS) : Habiletés d'interactions avec son environnement ou avec d'autres personnes, considérées complexes dans des situations problèmes de la vie réelle. Les dix CPS définies par l'OMS (1993) peuvent être considérées comme la base de ces CPS :

Savoir gérer son stress, ses émotions ;

Avoir conscience de soi-même et de l'empathie pour les autres ;

Savoir donner du sens, comprendre ;

Savoir communiquer efficacement et être habile dans ses relations interpersonnelles ;

Savoir résoudre des problèmes ;

Avoir l'esprit créatif et critique ;

Savoir prendre des décisions ;

Savoir utiliser ses ressources personnelles et ses ressources externes, d'autres compétences, plus spécifiques, comme « résister à la pression de peurs » ou « renforcer l'estime de soi » peuvent se construire sur ces bases.

Capacités psychosociales : habiletés d'interactions avec son environnement considérées moins complexes par la personne, dans des situations simples de la vie réelle ou de la mise en situation fictive (capacité relationnelle : savoir se faire comprendre de son médecin sur des demandes simples...)

Facteurs et besoins psychosociaux : c'est la manière dont une personne ressent, se représente, juge et interprète les choses de manière consciente l'ensemble des représentations, croyances, sentiments et perceptions du patient concernant sa maladie, son traitement, son contexte de vie, sur lui-même, des capacités d'adaptations...

Nous distinguons ici « facteurs » et « besoins »psychosociaux :

Les facteurs psychosociaux correspondent au terme neutre de l'objet psychosocial. Par exemple le sentiment d'auto-efficacité correspond au sentiment de se sentir capable de réaliser tel comportement de santé.

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nécessaires pour réaliser un comportement de santé, par exemple : « ce patient a besoin de renforcer son sentiment d'auto-efficacité car il m'a dit qu'il ne se sentait pas capable de faire ses injections tout seul alors que j'ai vérifié qu'il maitrisait très bien la technique ».

Nous avons choisi l'accompagnement psychosocial, comme moyen thérapeutique parce que c'est une action d'aide, de suivi et d'orientation vers des solutions. C'est-à-dire ce moyen offre une occasion d'échange ou de dialogue entre le thérapeute et le patient, il permet au psychologue de conduire le patient à accepter de guérir en le plaçant au centre de sa guérison tout en faisant appel à sa conscience et à sa volonté car sans ces deux facteurs, il est difficile qu'il accepte sa guérison. Il permet encore à la société de comprendre la situation du patient, de l'accepter, de l'accueillir à bras ouvert en le considérant toujours comme un être utile, capable d'exercer tel ou tel métier pour son intérêt ainsi que pour le bien-être communautaire.

II.8. DIFFICULTES RENCONTREES

notre travail, n'a pas été facile ou simple, nous avons connus différentes difficultés d'ordres financiers, le caractère lui-même du travail recouvre d'énormes difficultés car demander à une personne avec qui on n'a jamais eu un bref moment d'échange ou de dialogue de parler de sa vie passée, présente et de sa famille, supporter ses caprices de répondre à l'entretien, n'est pas une chose facile. Nous n'avons pas pu situer la carence affective car elle n'est ni un trouble, ni une des maladies, voire le DSM IV, V, et la CIM DIX ne la classifient pas parmi divers troubles et différentes sortes des maladies psychiques. Nous n'avons pas trouvé facilement des livres cadrant avec notre sujet des recherches. L'axer dans des bibliothèques n'a pas été facile. L'élaboration de ce travail sans l'intervention du directeur, témoigne une des difficultés rencontrées pendant la rédaction.

II.9. CONCLUSION PARTIELLE

Dans ce deuxième chapitre consacré au cadre méthodologique, nous avons commencé par décrire le champ d'investigation à travers un bref aperçu historique de l'hôpital provincial de référence JASON SENDWE appelé jadis, hôpital Prince Léopold. Il a été construit en 1928, pour lutter contre les maladies endémiques dues à la poussée démographique, afin d'éviter la contagion de la population. Après cette brève historique, nous acheminons avec sa structure et ses fonctions, où nous démontrons comment l'hôpital fonctionne avec la structure administrative dirigée par un comité de gestion composé d'un médecin directeur et d'un administrateur gestionnaire, suivi de la structure médicale dirigée par un médecin directeur

qui coordonne les services médicaux. Après ces structures, nous avons parlé de l `étude de cas qui est notre patient carencé affectif, nous avons ensuite parlé des caractéristiques du cas étudié et de la manière dont nous avons recueilli des informations concernant notre patient : son comportement, et les divers événements qui ont contribués à la formation de sa personnalité. Nous avons encore parlé des méthodes et techniques : à ce niveau, nous avons défini la méthode clinique qui à son tour, nous a conduit aux techniques suivantes : l'observation clinique qui nous a permis d'apporter une attention soutenue sur la posture du patient, ses gestes, ses réactions et sa tenue. L'entretien clinique est notre outil ou instrument principal. Nous avons également évoqué le counseling qui a permis au patient de prendre conscience sur la situation qui lui est arrivée et le processus de deuil qui nous a permis d'accompagner notre patient dans ses différentes émotions pour préserver sa santé mentale. Nous avons épinglé l'accompagnement psychosocial qui a favorisé son insertion dans l'environnement social. Enfin, nous avons étayé quelques difficultés rencontrées lors de la réalisation de ce travail.

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CHAPPITRE TROISIEME :
RESULTATS DE LA RECHERCHE

Dans ce chapitre, nous présentons en premier lieu notre cas clinique, c'est-à-dire notre patient, sur qui sont fondées nos recherches que nous avons mené lors de notre stage de professionnalisation à l'Hôpital Général Provincial de Référence Jason Sendwe. Ensuite nous procédons à la description de l'accompagnement psychosocial que nous avons appliqué comme l'un des moyens thérapeutiques pour le conduire à sa guérison et enfin, nous terminerons par l'interprétation des résultats.

III.1. PRESENTATION ET ANALYSE DESCRIPTIVE DU CAS CLINIQUE

a. Identité

- Nom : MUNONGO -Adresse : N° 1 Av : Araucarias Q!

-Post-Nom : BEYA Bel-air C! Kampemba

-Age : 28 Ans -Tribu : luba du Kasaï

-Sexe : M -Religion : pentecôtiste

-Profession : tous travaux -Province d'origine : Kasaï

-Lieu et date de naissance : occidental
Lubumbashi 1985

b. Plainte

Le patient a été amené par sa grand-mère pour changement de comportement empreint d'agressivités avec passage à l'acte, manque d'appétit, délires de persécution, langage incohérent et agitation.

1. ANTECEDENTS

Antécédents familiaux :

Rien à signaler, mais le patient nous a fait voir que ses parents l'ont abandonné depuis son enfance (à l'âge de trois ans) entre les mains de sa grand-mère. C'est elle qui l'a élevé jusqu'aujourd'hui.

Antécédents scolaires :

Pas des particularités, car il a évolué sans aucune difficulté depuis l'école primaire, jusqu'à ce qu'il ait décroché son diplôme d'état en math-physique en 2009.

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Antécédents personnels :

Patient colérique et timide : quand il prend la décision d'agresser quelqu'un, il le fait.

Antécédents conjugaux :

Rien à signaler. Il est marié et père d'un enfant âgé d'une année et huit mois

2. BIOGRAPHIE

Le patient se nomme MUNONGO BEYA. Il a 28 ans, en 1992 (à l'âge de sept (7) ans, il débuta ses études primaires à l'école primaire (E.P. en sigle) camp Mutombo au niveau de l'arrêt dispensaire Unilu où il obtient son certificat d'études primaires en 1999 et continue ses études secondaires en 2000 jusqu'à décrocher son diplôme d'état en maths physiques au lycée kiwele en 2009, il réside au numéro 1 de l'avenue Araucarias du quartier bel-air de la commune kampemba. Chrétienté pentecôtiste, il est né seul chez ses parents, quand son père fut étudiant et sa mère élève finaliste.

En 2011, il a fait le centre d'anglais et informatique pendant quelques mois, après une année de chômage. Apres sa formation au centre, il est entré dans la « force one Security » du côté kilima simba, en allant vers la cité de kipushi, où il a oeuvré pendant une année et quelques mois.

En 2012, en il a abandonné ce travail et s'est orienté vers la profession libérale dans des chantiers, où il faisait tous travaux : aide maçon, charpentier, etc. Six mois après, il a été chassé du chantier, pour son agressivité. C'est au cours de cette année qu'il a rendu une fille de son quartier grosse, ce qui a plus rendu son père nerveux, et ce dernier a fini par couper contact avec son fils et a cessé de lui envoyer de l'argent chaque fin du mois comme d'habitude.

Il a alors chômé pendant trois mois, puis il a eu l'idée de fabriquer les pains chez lui à la maison pour subvenir aux besoins de sa famille.

En 2013, il a perdu sa fille aînée. Quelques mois après, il a décidé que sa femme retourne chez ses parents pour qu'il aille habiter chez l'aîné de la famille de son père afin renouer le contact avec son père malgré la distance qui les sépare, ce qui n'a pas plu sa mère biologique. C'est ici où il a complètement changé son comportement et ce qui a fait qu'il soit renvoyé de la maison, pour rentrer chez sa grand-mère, qui sait gérer son agressivité. Déjà à cette période, la relation avec sa mère n'était pas bonne, malgré le soutien.

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Victime de la menace de mort par son fils, et sous l'influence de la colère, la mère décida en présence de tout le monde de n'oser plus revoir son fils dans sa vie, car il lui a manqué du

C'est depuis le 16 décembre 2013 qu'il est hospitalisé à l'Hôpital Général Provincial de Référence Jason Sendwe pour trouble comportemental ; car ce dernier, lorsque le grand frère de son père a remarqué qu'il a changé son comportement, il l'a traité d'un fou, d'un sorcier qui voulait détruire sa maison, parce qu'il avait des propos suicidaires à l'égard de ses frères et soeurs, il s'isolait et ne voulait pas parler aves ses proches, il s'énervait à tout moment, et ce qui apparait étrange chez ses frères et soeurs, il les insultait en les traitant des sorciers à l'absence des parents.

3. HISTOIRE DE LA MALADIE

Tout a commencé chez son oncle paternel, l'aîné de son père. Un jour il s'est beaucoup demandé pourquoi il ne vit pas comme ses frères et soeurs, pourquoi ses parents ne se sont pas épousés, pourquoi sa présence sur terre n'est pas importante ?

Le mari de sa mère ainsi que leurs enfants ne le considèrent pas. Dans la maison où il vit, on ne le respecte pas, il n'a aucun rôle, aucune responsabilité, ce n'est que lui qu'on envoie, même les petits enfants lui donnent des ordres.

C'est ainsi qu'il a jugé bon de s'enfermer dans la chambre où il passait nuit pendant toute la journée en voulant se suicider (se pendre) car il était assis sur un escarbot en train de faire un noeud avec une longue corde bien attachée sur la charpente de sa chambre. Le soir, sa petite soeur frappa à sa porte pour qu'il soit envoyé. Il s'est jeté sur sa soeur qui le réveillait afin de se décharger (défouler). Sa violente agression a été mal interprétée par sa tante. Celle-ci croyait que notre patient voulait la violer, du fait que la porte était à moitié fermée et la fille criait au secours. En voulant se justifier de la fausse accusation auprès de son père, ce dernier écouta sa femme puis le chassa de sa maison en le traitant d'un violeur. Vu que sa réputation a été foulée au pied, il s'est décidé de causer de dégâts matériels, en cassant les vitres de la maison, ainsi quelques chaises en plastiques, il a détruit la porte de sa chambre, y compris la fenêtre.

Le même soir, on a fait venir sa mère. Cette dernière, le rendra encore plus nerveux par sa présence et sa nervosité le poussa à tenir sa mère au coup en la traitant d'une sorcière qui est la cause de sa souffrance, il l'a promis qu'il finira par la tuer parce qu'il a déjà une fois consulté un marabout à la Rwashi.

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respect. Il lui revient d'aller chercher une autre mère, elle ne plus sa mère biologique, car si elle l'était, il aurait vécu avec depuis sa naissance. . Telle est la réaction de sa mère. Vue cette déclaration, notre patient se tourna vers sa grand-mère pour lui demander enfin qui est sa mère biologique et où est la vraie famille de son père? Par ce que sa mère le refuse devant tout le monde, et son oncle paternel le chasse de sa maison. Sa grand-mère le prit, rentra avec lui à la maison où elle essaya de le calmer afin de mieux dialoguer. Malgré multiples conseils prodiguée par sa grand-mère, Munongo Beya n'a pas compris, il voulait encore rentrer menacer sa tante qui l'a accusée injustement en le qualifiant de violeur.

Etant donné que son état nerveux allait de plus en plus mal, et pour mettre fin à cette situation douloureuse, notre patient voulait à tout prix se donner la mort deux jours après les dégâts. Sa grand-mère décida de l'hospitaliser à l'Hôpital Général Provincial de Référence Jason Sendwe dans le service de psychiatrie homme où le médecin psychiatre lui prescrivit des antidépresseurs en l'occurrence de Tegretol, Aldol, Artane, Nozinan, pour soulager sa souffrance et améliorer son état de santé.

4. INFORMATION DE L'ENTOURAGE

Selon la grand-mère, notre patient a très bien évolué pendant son enfance, car il ne connaissait pas qu'elle (sa grand-mère) n'était pas sa mère biologique. Mais, quand ses oncles ainsi que tantes maternels l'avaient informé que sa mère est leur soeur, ils feront de leur mieux pour qu'elle prenne son fils en charge, car leur mère (sa grand-mère), n'avait pas suffisamment de moyens pour assurer sa scolarité, c'est ainsi qu'il a su que celle qui l'a fait grandir, n'est jamais sa mère. Il a fini par chercher à connaitre si cela était vrai auprès de sa grand-mère, qui n'avait pas tardé e tardait pas de lui témoigner la réalité.

Depuis lors, il est devenu timide, et a opté pour une vie solitaire, manifestant une colère non exprimée que sa grand-mère ignorait. Elle pensait que c'est passager. A cette époque, il avait 14 ans et quelques mois.

OBSERVATION DES FAITS

Lors de nos observations, nous avons relevé les faits ci-après : Notre patient est replié

sur lui-même ; il vit dans la solitude ;

Attachement excessif à sa grand-mère ;

Il aime rester au lit ou parfois assis pendant longtemps ;

Il se plaint de manque d'appétit ;

Le langage logorrhéique ; La méfiance ;

Le refus de parler de sa mère ou de raconter son histoire ;

Le manque d'estime de soi ; la tristesse et le désespoir manifestés en secouant sa tête à chaque fois etc. Cette observation nous a permis de le classer parmi les six types de personnalité décrite par Jean-Luc Monsempeses (cité par Dr Tumbwa, 2014, p 12).

Notre patient a un caractère sympathique qui présente les caractéristiques suivantes :

Ses points forts : il est sensible, chaleureux et compatissant. Il aime s'occuper des autres, être utile, donné aux autres en s'occupant de leur confort.

Son comportement : il s'habille pour plaire aux autres. Son visage est souvent souriant. Il aime travailler en groupe et recherche des ambiances bienveillantes, dans un regard sympathique.

Son mode de perception et de communication : il perçoit les gens et les situations avant tout par ses ressentiments, son langage exprime de nombreux sentiments et d'émotions. Ses besoins psychologiques : il souhaite être reconnu en tant que personne, se sentir aimé pour lui-même et pas pour son travail ou ses opinions. Il recherche également la satisfaction des besoins sensoriels (voir, entendre, sentir, goûter).

Son choix sur une activité : il est attiré par les métiers de relations, les métiers de service ou d'assistance (infirmières, psychologues, assistantes sociales, hôtesses), ou des métiers liés à l'usage des sens.

Son point négatif : il a tendance à se sur-adapter aux besoins des autres, il a du mal à s'affirmer et peut commettre des erreurs absurdes.

Notre patient répond à beaucoup de types des caractères décrits par Jean-Luc Monsempes (cité par Tumbwa, 2014, p.14) et certains autres traits de sa personnalité apparaissent dans d'autres types de caractères de Jean-Luc.

Quelle est ta grille d'analyse qui t'a permis de relever les faits ci-haut évoqués ?

III.2. ETABLISSEMENT DE LA RELATION THERAPEUTIQUE

Après avoir fait cette observation sur notre patient, nous lui avons parlé d'une possibilité de traitement par la chimiothérapie de la part du médecin psychiatre du service neuropsychiatrique de l'Hôpital Général Provincial de Référence Jason Sendwe et d'un éventuel accompagnement psychosocial de notre part, par ce que notre tâche est celle de

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compléter le diagnostic médical pour un meilleur accompagnement en tenant compte des facteurs biopsychosociaux.

Nous lui avons encore parlé de sa maladie provenant de la carence affective, qui d'après nos observations cliniques pouvait le conduire à des maladies névrotiques telles que : névrose d'abandon (peur d'être abandonné ou d'abandonner quelqu'un), délires de persécutions (le sujet pense qu'il est pourchassé, qu'on vient le tuer ou lui faire du mal etc.)

Pour cela, nous lui avons montré la nécessité d'entre prendre avec lui les séances d'accompagnement psychosocial pour l'aider à comprendre toute situation qui lui arrive, de ne plus être nerveux et ses comportements à risque (tristesse, découragement, indifférence envers les autres, manque d'estime de soi et aussi pour recueillir les informations pour notre mémoire).

Avec son consentement, nous avons proposé dix séances (10) d'accompagnement psychosocial et une séance d'évaluation de son état physique chaque jour après entretien clinique. (Un exercice physique) car il avait du mal à courir par le fait qu'il passait presque toute la journée au lit. Donc deux séances par semaine. A chaque séance, nous commençons par annoncer la prochaine séance tout en tenant compte d'éventuels changements du calendrier indépendamment de notre volonté.

Cela étant, nous avons l'habitude de signaler à l'avance à notre patient et d'envisager.

Nous l'avons surtout rassuré au sujet de la confidentialité dans la relation d'aide, tout au long du processus d'accompagnement psychosocial. Enfin, nous lui avons demandé sa collaboration pour faciliter cet accompagnement psychosocial proposé.

III.3. INTERVENTION THERAPEUTIQUE PAR L'ACCOMPAGNEMENT

PSYCHOSOCIAL

1ere Séance : le 19 décembre 2013 (45 minutes)

La première séance était basée sur la prise de contact et la préparation psychologique de notre patient. Au cours de cette séance, nous avons remarqué la méfiance dans son regard accompagnée d'une attitude colérique, son visage renfrogné attiré notre regard et nous pousse de nous approcher de lui.

S'étant entretenue avec lui pendant au moins 45 minutes, il ne faisait que parler de sa grand-mère, des difficultés qu'ils traversent, ce qui le rend plus nerveux car selon lui, il ne souhaite jamais voir quelqu'un souffrir. Il nous avait demandé l'importance de notre tâche au sein de ce service neuropsychiatrique, du fait que depuis son hospitalisation, il nous voit parler avec

les malades, sans qu'on ne leur administre les médicaments ou leur prescrire les produits. Or, nous tous nous avons le même blouson et on nous appelle docteur : nous lui avons dit clairement que nous sommes psychologue(s) clinicien(s), (nous sommes ceux qui posent un diagnostic et proposent une thérapie aux patients ayant des troubles affectifs, comportementaux et moteurs). Ce qui veut dire : Nous traitons la souffrance psychique ou mentale, à travers la parole. Tel que toi, (ton agressivité, ta tristesse, ta timidité,...) ces problèmes te viennent de la tête et te poussent d'agir tantôt d'une manière, tantôt d'une autre, en te rendant de fois nerveux, agressif sans que tu comprennes ou soient ils te permettent à t'isoler des autres. Ce qui n'est pas normal. Voilà ce que Nous appelons souffrance mentale et nous la traitons ensemble avec le malade au moyen de la parole (entretien, dialogue, échange avec le patient) sans lui administre ou lui prescrire aucun médicament. Ces malades sont accueillis dans des institutions hospitalières qui sont : les centres neuropsychiatriques, les hôpitaux et les cliniques.) Différents des médecins, et infirmiers, notre rôle au sein de ce service est de nous entretenir avec tous les patients ayant des problèmes psychologiques ou somatiques pour proposer une prise en charge ou un accompagnement psychosocial afin de les aider à comprendre toutes situations qui se présentent devant eux, pour qu'ils acceptent de le surmonter. A la fin de cette séance, nous avons observé son sourire qui nous avait stimulés de lui annoncer le prochain rendez-vous.

2eme Séance : le 23 décembre 2013 (45minutes)

Cette séance consistait d'éclairer le travail que nous avions accompli tout au long de l'accompagnement psychosocial, faire savoir au patient comment nous allons procéder avec l'entretien thérapeutique chaque fois que la séance est programmée, en échangeant avec lui sur sa maladie, sa conception par rapport à sa maladie. Nous voulons savoir s'il est en contact avec sa mère ou si elle est passée lui rendre visite après notre départ. Mais nous avons compris qu'il n'y avait pas de contact par le fait qu'il témoignait cela par son mécontentement et au travers de ses phrases : mon père et ma mère m'ont abandonné, ils ne veulent plus jamais me revoir ni m'aider. A la fin de cette séance, notre présence l'avait apaisé, et nous lui avons fixé la prochaine séance.

3eme Séance : le 26 décembre 2013 (60 minutes)

Apres l'accord du patient lors de la deuxième séance, nous avons d'abord procédé à un entretien directif pour relever ses identités : (Nom, Post-nom, Age, Niveau d'étude, Sexe, Religion, Etat-civil, Profession, ambitions sociales et professionnelles etc.). Dans cette séance, nous avons encore procédé à la récolte des informations sur les antécédents personnels, familiaux, organiques, scolaires, à l'aide d'un entretien semi-directif. C'est au cours de cet entretien qu'il nous a parlé de sa relation avec ses parents en nous montrant la raison pour laquelle il est trop attaché à sa grand-mère. Mais pendant le dialogue, une de ses phrases (du patient) nous a témoigné son mécontentement d'être parent d'une fille en nous demandant : « pourquoi mettre au monde un enfant, puis l'abandonner ? Que Dieu m'aide de ne pas les ressembler (ressembler ses parents qui l'ont abandonnés »

A la fin, nous lui avons annoncé l'objet de la prochaine séance.

4eme Séance : le 02 janvier 2014 (55 minutes)

L'objet de cette quatrième séance, était de récolter des informations sur le parcours personnel du sujet, c'est ainsi qu'il nous a raconté son autobiographie à l'aide d'un entretien non directif appuyé par les techniques de counseling suivantes : la question ouverte, la clarification, la reformulation et le silence. C'est au cours de cette séance qu'il nous a parlé du début de sa maladie causée par la maltraitance de son oncle paternel, l'aîné de son père, et de sa femme qui, selon lui, sont des personnes qu'il déteste et qu'il n'aimera jamais dans sa vie. Ensuite, il nous a témoigné sa satisfaction à travers cette phrase : «je vous avoue tour ce que je cache ma grand-mère ». C'est ce qui nous a poussés à annoncer le prochain rendez-vous.

5eme Séance : le 06 janvier 2014 (45 minutes)

Apres avoir obtenu les informations sur son autobiographie, à l'aide de l'entretien appuyé sur les techniques du counseling citées ci-haut, lors de la séance précédente ; nous lui avons ensuite demandé de nous parler de sa maladie. En nous racontant l'histoire de sa maladie, il nous a présenté ses douleurs et ses angoisses de ne plus être traité d'un père irresponsable par ses enfants ou d'un mari infidèle par sa femme. Ensuite, il nous a demandé de le mettre en contact avec sa mère, en nous passant le numéro téléphonique de sa mère, chose qui n'a pas réussie. Il nous a enfin présenté ses préférences de venir en aides les personnes les plus démunies, le jour où il aura des moyens. Nous lui avons fixé rendez-vous pour la prochaine la séance.

6eme Séance : le 10 janvier 2014 (30 minutes)

Dans cette séance, après avoir obtenu les informations sur l'histoire de sa maladie, nous avons procédé à une mise au point des faits observés chez lui depuis la première séance de consultation psychologique et de prise de contact jusqu'à la cinquième séance, ensuite nous avons noté chaque fait observé.

Nous avons regroupé les traits de son caractère lors de notre dernière séance appuyée sur l'entretien semi-directif, et directif. Ces traits nous ont aidés à examiner sa personnalité à partir de son attitude Empathique et compatissante. Son visage est toujours souriant, il est un sujet émotif, il aime assister les autres, sous stress ou devant un mal entendu et surtout s'il est innocent. En fin, nous avons annonce l'objet de la prochaine séance.

7eme Séance : le 13 janvier 2014 (45 minutes)

Apres avoir noté et développer les divers faits observés ensemble avec le patient. Au cours de cette séance, nous lui avons parlé de sa personnalité selon le type décrit par Jean-Luc, d'une manière détaillée, afin qu'il connaisse son caractère ainsi que sa personnalité. Ceci l'a encouragé et l'a poussé à nous demander de multiplier ses séances thérapeutiques.

8eme Séance : le 16 janvier 2014 (55 minutes)

Apres avoir parlé de son caractère et de sa personnalité, il nous a témoigné sa satisfaction de pouvoir se connaitre à travers notre accompagnement psychologique. Et comme d'habitude, après chaque séance, nous passons à un exercice de relaxation pendant 5 à 10 minutes pour mieux se détendre par ce qu'il restait au lit pendant longtemps, voire toute la journée sans prendre de l'air à l'extérieur, ni faire une marche dans l'enceinte du service. Mais à celle-ci, nous avons consacré 30 minutes pour divers exercices de 5 minutes chacun. A la fin, nous lui avons annoncé qu'il nous reste deux autres séances pour finir. C'est ainsi qu'il nous a demandé s'il pouvait faire venir sa grand-mère..

9eme Séance : le 20 janvier 2014 (une heure 30 minutes)

A cette séance nous avons eu à nous entretenir avec la grand-mère du patient. A cet entretien, le patient lui-même y était aussi convié et nous étions ravi de voir notre patient raconter à sa grand-mère tout ce que nous avons fait durant les précédentes séances. Le patient a éprouvé le désir de pardonner à toutes les personnes qu'il détestait en commençant

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par sa mère biologique, de réparer avec ces personnes. Il a accepté sa guérison ainsi que son insertion dans la société aux travers de nos interventions. Il nous a rassuré qu'il vivra mieux après son hospitalisation car selon lui, la meilleure façon de s'en débarrasser, c'est de partager sa situation avec les collègues de peur qu'il ne soit plus traité de malade mental. D'après lui, cette hospitalisation est une grande leçon qu'il n'oubliera jamais dans sa vie parce qu'elle lui a permis de voir, de vivre divers cas des malades mentaux qu'il entendait à travers les garde-malades ou les membres de la famille des victimes.

10eme Séance : le 23 janvier 2014 (20 minutes)

A cette dernière séance, nous avons eu l'occasion de remercier notre patient pour sa collaboration et son acceptation de partager avec nous du début jusqu'à la fin de nos séances. Nous avons été émerveillé de la confiance qu'il nous a témoigné et du temps qu'il nous a accordé. Nous avons constaté, qu'il y avait du nouveau à chaque séance : des inquiétudes, des soucis, des joies. Tout cela a contribué à l'obtention de la modification et de l'amélioration de son état psychique voire de sa santé mentale.

III.4. DISCUSSION ET CONSTRUCTION DU SENS

Dans cet accompagnement psychosocial pour établir l'équilibre psychosocial, le patient concerné est un garçon MUNONGO âgé de 28 ans, victime d'une carence affective qui est la cause des certains événements douloureux, rencontrés au cours de sa vie. Apres une séance de prise de contact, de l'établissement de la relation thérapeutique, et les informations recueillies à son entourage, son diagnostic a révélé une carence affective existante en lui. Ainsi, un plan expérimental basé sur l'accompagnement psychosocial a été élaboré au moyen de ce tableau clinique : attachement excessif à sa grand-mère, repli sur soi, manque d'estime de soi, refus de parler de sa vie et de sa famille dépister à partir de nos observations, et à l'aide de type de personnalité décrite par Jean-Luc monsempes cité par Dr Valentin Tumbwa en vue de faire disparaitre certains symptômes et réajuster son comportement dans le but de le réintégrer dans la société.

Au début de la prise en charge proprement-dite, notre patient présentait un tableau clinique dont les symptômes majeurs sont : des perturbations comportementales qui se manifestaient par un repli sur soi, un langage logorrhéique, un refus de parler de lui et de sa famille, l'attachement excessif à sa grand-mère, des fatigues permanentes, la colère et une méfiance envers nous. Il entretenait des relations harmonieuses avec sa grand-mère et se

faisait souvent des soucis suite à la séparation avec ses parents et aux mauvaises conditions de vie.

En nous référant au guide pratique d'éducation, les soucis manifestés par notre patient sont tout à fait normaux à telle enseigne que la moindre privation affective de la mère, provoque une frustration dont les conséquences se répercutent sur le comportement total de la vie de la victime d'un patient carencé affectif.

Quant à la psychanalyse, les défauts de l'éducation tels que: les mauvais propos, les paroles menaçantes, vis-à-vis de l'enfant sont à éviter parce que ce dernier étant inconscient ces blessures influenceront son comportement. Raison pour laquelle la maltraitance dont notre patient a été victime chez l'aîné de la famille de son père, l'a conduit aux troubles comportementaux.

En nous référant aux origines de la théorie de l'attachement, il convient de souligner que les enfants qui vivent en séparation avec leurs parents, présentent rapidement un tableau dépressif que voici : trouble de l'humeur, perturbation somatique importante, trouble du sommeil, sensibilité accrue aux maladies, arrêt, puis retard du développement physique et psychomoteur qui peut s'aggraver si la période de séparation dépasse cinq mois (5 mois). Le retard de développement s'accroit et le taux de mortalité devient très élevé étant donné la sensibilité accrue aux maladies infectieuses.

A ce niveau, nous pouvons parler du processus d'identification qui fait que l'enfant prend souvent modèle sur l'un ou l'autre parent. C'est le cas de le dire avec le complexe d'OEdipe qui nait essentiellement des rapports entre enfants et parents (Pierre Daco, 1960, p. 181).

Ces processus nous renvoient aux modèles affectifs qui déterminent des comportements à l'âge adulte. Celui qui n'aura reçu aucune marque d'affection durant son enfance ne pourra se référer à des modèles affectifs précis et risquera de se comporter avec ses propres enfants comme s'était comporté son entourage. C'est-à-dire que tout enfant qui n'a pas vécu cette étape, aura des difficultés de se situer ou de s'identifier pour jouer plus tard le rôle du modèle qui l'a imité durant son enfance, car d'habitude nous reproduisons les comportements appris chez nos parents. Mais un enfant qui a été encadré par un bon tuteur, ou un parent modèle, il saura jouer le rôle d'un parent responsable dans son couple. Parce

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qu'il a été initié. La plupart de nos comportements, reflète l'image de la vie que mènent nos parents dans leur couple et sur tout leur réactions entre eux et vis-à-vis d'autres personnes (membres de la famille, voisins ou entourage) c'est ainsi qu'un garçon qui nait d'une famille dysfonctionnelle où papa maltraitait, insultait maman et ses parents, voire la rouer des coups jusqu'à la laisser nue en présence de ses enfants, comme il est de coutume en Afrique surtout chez le Luba du Katanga et du Kasaï, où la femme ne peut hausser le ton devant son mari, ni lui résister quant il donne des ordonnances, ou soit encore, si la femme n'est pas en bon terme avec ses beaux-frères, belles-soeurs, toutes les fautes tomberont sur ses épaules et son mari n'aura même pas le temps d'interroger sa famille de peur qu'il ne soit pas traiter d'un époux dominé par sa femme. Dans ce cas, le petit garçon, cherchera à devenir un mari dominant et dictateur dans son couple. Même s'il étudie, il aura toujours tendance à manifester ce genre des comportements en considérant sa femme comme un être qu'on doit toujours instruire, éduquer, corriger, perfectionner en ayant de tels langages : chez nous la femme n'a le droit d'ouvrir sa bouche devant son mari, même si ce dernier l'amener un fils d'accoté, elle doit se soumettre, d'ailleurs l'homme est autorisé d'épouser autant des femmes qu'il veut, il peut découcher, cela ne posera pas problème, c'est lui le chef de la maison, la femme n'est qu'une aide, une machine à reproduction.

Dans des familles où la fille observe sa maman entrain de désobéir son père, ou ne respecte pas sa belle-mère, ses beaux-frères et soeurs, cette enfant agira ainsi dans son couple car pour elle, l'attitude de sa mère à l'égard de son père était normale. Dans beaucoup de situations, les gens reproduisent le comportement copié des parents pendant leur enfance, parce que pendant cette période d'enfance, la personnalité de l'enfant est fragile, raison pour laquelle il imite l'adulte ou le comportement de l'adulte. Ici, nous parlons de l'influence de l'enfance sur la personnalité adulte. C'est au cours de sa croissance que l'enfant acquiert sa vision du monde et ses habitudes de penser.

Tout au long de ce parcours se développent et se structurent la personnalité du sujet, celle-ci sera affectée plus ou moins gravement si des « accidents » jalonnent ce cheminement. Si au cours de l'enfance le sujet est victime de traumatisme (carence affective, jalousie résultant de la naissance d'un frère ou d'une soeur, violence, etc.) la frustration de certains désirs pourra entrainer à l'âge adulte une régression vers les stades de l'enfance, des fixations infantiles pourront rompre ou détourner le refoulement (il reste toujours quelque chose de la

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sexualité infantile dans la sexualité adulte). Déviance, névrose, troubles pathologiques, etc. Freud voit d'ailleurs dans le complexe d'OEdipe, le noyau de toute névrose.

III.5. CONCLUSION PARTIELLE

Dans ce chapitre, nous avons présenté notre cas clinique, effectué un accompagnement psychosocial pour remédier à son problème. Il se termine par la présentation des résultats ainsi que leurs interprétations. Notons que nous avons appliqué la clinique non armée dans ce travail, vu que la souffrance de notre patient ne nous a pas permis de lui administrer un test ni le soumettre à une épreuve quelconque.

CONCLUSION GENERALE

Nous avons mené nos recherches auprès d'un garçon de 28 ans, victime d'une carence affective causée par la séparation d'avec ses parents. Nous l'avons rencontré à l'Hôpital Général de Référence Jason Sendwe.

Lors de nos observations fortuites et systématiques, nous avons constaté que la victime de carence affective, vit non seulement une souffrance psychique, mais aussi une souffrance sociale. C'est donc une souffrance psychosociale qui nécessitait de l'accompagnement psychosocial en vue de retarder uniquement la progression du trouble dans son psychisme. Cet accompagnement reste insatisfaisant s'il ne prend pas en compte le confort du patient et s'il ne tient pas compte de la situation affective, relationnelle et environnementale de son état psychique.

L'intérêt social de notre étude réside sur le fait que la réinsertion sociale d'un patient tiendra désormais compte des informations fiables concernant la victime de carence affective et de l'avis de l'expertise psychologique clinique, sur les procédures et procédés d'accompagnement psychosocial.

L'intérêt scientifique nous oriente essentiellement sur l'apport de l'accompagnement psychosocial associé aux méthodes cliniques, techniques d'entretien et d'observation proprement cliniques de notre démarche méthodologique pour faciliter les recherches de toutes les personnes qui nous liront.

Pour ce faire, nous avons formulé notre préoccupation en ces termes : quelle peut être la stratégie thérapeutique à utiliser pour rétablir l'homéostasie psychosociale d'une victime de carence affective.

En guise de réponse à notre préoccupation, nous avons formulé nos hypothèses de recherche de la manière suivante :

- Les symptômes développés par notre patient âgé de 28 ans, victime de carence
affective, correspondraient aux théories évoquées par différents auteurs et les moyens thérapeutiques que nous envisageons résoudraient ce problème.

- La stratégie thérapeutique à utiliser pour rétablir l'homéostasie psychosociale
de notre patient victime de carence affective pourrait être l'accompagnement psychosocial.

Nous nous sommes assigné comme objectif : découvrir l'état biopsychosocial de la victime de carence affective, lui accorder un accompagnement psychosocial nécessaire dont elle a besoin, pour l'aider à recouvrir l'homéostasie psychosociale de sa santé biopsychosociale.

Pour y arriver, nous avons recouru à la méthode clinique qui consiste en une étude approfondie d'un cas. L'entretien et l'observation clinique nous ont servi comme des techniques pour la collecte des informations exprimées et non exprimées du patient MUNONGO. Les techniques de counseling et les processus de deuil nous ont permis de le conduire à accepter la situation qui lui est arrivée afin de guérir.

Hormis l'introduction et la conclusion générales, la travail a été structuré en trois chapitres. Le premier chapitre a été orienté autour des aspects théoriques ci-après : la définition des concepts clés, les notions spécifiques inhérentes à la carence affective et les études antérieures ; le second chapitre a évoqué les aspects méthodologiques, le champ d'investigation de notre recherche, les méthodes et les techniques de la recherche, ainsi que

les difficultés rencontrées. Le troisième chapitre enfin, a présenté les résultats, les procédures des séances thérapeutiques suivi de la discussion et la construction du sens.

Apres l'analyse des données, nous sommes arrivés aux résultats suivants : notre patient est souffrant d'une carence affective dont les symptômes majeurs étaient les suivants : le repli sur soi, l'attachement excessif à sa mère, l'angoisse d'abandon, la colère, la méfiance etc.

Apres dix séances thérapeutiques, nous avons constaté les modifications favorables et l'amélioration considérable de l'état de santé mentale de notre patient. La joie était bien perceptible et sa collaboration a permis de soutenir l'accompagnement que nous lui avons offert.

Ainsi, nous sommes arrivés à la conclusion selon laquelle, l'accompagnement psychosocial s'avère indispensable aux personnes victimes de carence affective pour les aider à surmonter leur souffrance biopsychosociale.

Au vu des résultats obtenus dans nos investigations, nous constatons que notre hypothèse de recherches est confirmée. Et au regard de ce qui précède, nous demandons aux centres d'accueil, neuropsychiatriques, hôpitaux, organismes qui s'occupent de la prise en charge des personnes souffrant des troubles mentaux, comportementaux, des maladies psychiques et nerveuses d'accorder une importance capitale à l'accompagnement psychosocial pour soutenir ces personnes en difficulté.

En définitive, notre travail n'a pas exploité ou touché tous les aspects nécessitant l'accompagnement psychosocial dans le cadre de la carence affective, nous suggérons à tous ceux qui voudront aborder la question liée au manque d'affection, de recourir à l'accompagnement psychosocial en utilisant les méthodes et techniques cliniques.

Nous suggérons encore aux autorités académiques d'organiser le stage dans notre domaine de psychologie clinique en première et deuxième licence avant la rentrée officielle académique, pour permettre aux étudiants en psychologie clinique d'avoir une connaissance pratique permettant de venir en aide les personnes en difficulté afin qu'ils retrouvent leur homéostasie biopsychosociale.

Enfin, nous demandons aux enseignants (professeurs, docteurs, chefs de travaux, assistants et assistantes), de soumettre les étudiants en psychologie clinique à la descente sur terrain en cas des travaux pratiques, pour leurs permettre de s'adapter aux divers cas à traiter.

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BIBLIOGRAPHIE

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III. MEMOIRES

1. Anne le Rhum (2007). L'accompagnement éducatif psychosocial des personnes atteintes de maladies chroniques. Méd/UCL. Mémoire inédit. Louvain-en-Woluwe.

2. Kasongo wa Kasongo (2007). Conséquences qui découlent de la conduite des enfants victimes de la carence affective paternelle dans la ville de Lubumbashi. Mémoire inédit. FPSE/UNILU.

3. Nakijumbi Kagero (2007). Symptomatologie et conséquences de la carence affective. Mémoire inédit. FPSE/UNILU.

4. Nsewa Kasa (2000). Prise en charge des mineurs et son impact sur le développement social. Mémoire inédit. FPSE/UNILU.

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IV. TFC

1. Ilunga wa Kwanda, M. (2011), Impact de la carence affective sur le développement des enfants âgés de 3 à 5 mois, cas de la maison kilelabalanda. G3 psychologie. TFC inédit. FPSE/UNILU.

V. COURS

1. Bilonda, G. (2014). Code déontologique professionnel. L2 Psychologie. Cours inédit. FPSE/UNILU.

2. Cijika (2006). Méthodes des recherches scientifiques. Promotion. Cours inédit. G2 Sciences de l'Education.

3. Kasongo Maloba Tshikala, P. (2013). Psychologie clinique. L1 psycho clinique. Cours inédit. FPSE/UNILU.

4. Tumbwa Mangwamba, V. (2014). Psychologie comparée des personnalités. Aspects cliniques et transculturels. L2 Psychologie clinique. Cours inédit. FPSE/UNILU

VI. WEBOGRAPHIES

1. www.psychologie.com

2. www. michel lemay mars 2007

3. www. psychologie. Fr/CGI-bien/moteur

4. Guibaud psychologue 44, e-monsite.com

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ANNEXE

GUIDE D'ENTRETIEN SUR LA CARENCE AFFECTIVE

1. Pouvez-vous nous donner votre identité ?

· Votre nom complet

· Votre sexe

· Votre adresse, fratrie

· Tribut, religion, profession, statut, Etat-civil

2. Avez-vous faites des études

· Primaire

· Secondaire et universitaire

3. Quel est le motif de votre hospitalisation ?

4. Quelle conception avez-vous sur votre maladie

5. Quelle image avez-vous de ce service neuropsychiatrique

6. Comment avez-vous été ? une fois hospitalisé ?

7. Comment avez-vous passé votre enfance

8. Qu'est-ce que vous avez vécu dans votre enfance ?

9. Comment comprenez-vous ce manque des parents ?

10. Comment est votre relation avec votre grand-mère, mère, père, vos frères (grands et petits), votre entourage ?

11. Qu'est-ce que vous ressentez quand vous voyez un parent accompagné de ses enfants ?

12. Pourquoi avez-vous décidé d'habiter chez votre oncle paternel ?

13. Entretenez-vous des bonnes relations avec les enfants de votre oncle paternel ?

14. Votre tante vous appelle-t-elle depuis que vous êtes hospitalisé ?

15. Accepteriez-vous qu'on vous rende visite ?

16. Accepteriez-vous de partager votre situation avec des tiers ?

17. Comment avez-vous jugé votre réaction après avoir causé des dégâts matériels chez votre oncle paternel ?

18. Quelle sera votre réaction le jour que vous rencontrerez votre mère ?

19. Qui considérez- vous confier vos problèmes ?

20. Quel conseil donneriez- vous à vos parents ?

21. Comment traiteriez-vous vos enfants en cas des déviances ?

22. Comment allez-vous surmonter cette situation ?

23. Apres l'hospitalisation que diriez-vous à votre entourage qui depuis un certain temps a remarqué votre absence dans le quartier ?

24. Quelles sont vos expirations après l'hospitalisation ?

25. Quel est votre mot de la fin ?






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Changeons ce systeme injuste, Soyez votre propre syndic





"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon