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Conflit pygmées-bantous dans le territoire de Nyunzu: essai de l'analyse des conséquences socioéconomique sur la population


par Fabrice MULOLWA FATAKI
ISP Nyunzu - Graduat 2021
  

Disponible en mode multipage

Extinction Rebellion

I. INTRODUCTION

II. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Le territoire de Nyunzu, un territoire de la province du Tanganyika en République Démocratique du Congo, créé le 04 Juillet 1952 par le décret-loi royal N°21/132 dont sa superficie est de 17 275Km2 avec une densité de la population d'environ 18habitants par km; sa population est estimée à 226712habitants. 

Le territoire de Nyunzu possède des forêts et savanes abordées par :

- Une faune riche composée notamment d'Eléphants, d'Hippopotames, buffles, antilopes et singes.

- Des terres fertiles sur lesquelles sont produits essentiellement du maïs, du manioc, du riz, de la banane, de l'arachide, de l `huile de palme etc.

- Des minerais, dont le coltan, la cassitérite, l'or et le diamant.

Le fait pour un territoire de disposer l'une ou l'autre des ressources citées peut sans doute constituer un facteur pour son développement par les revenus tirés de l'exploitation de toutes ces ressources naturelles. Ceci n'est possible que lorsque la paix et la sécurité deviennent de caractéristiques principales du milieu, capables de rendre à libre aux habitants de circuler dans toute l'étendue du Territoire et leurs permettre de vaquer d'entreprendre des activités productrices.

Cependant, le territoire de Nyunzu connait depuis 2013, des sérieux d'hostilités qui menacent de façon permanente la paix et qui pousse la population de vivre ce dernier temps sous le seuil de l'extrême pauvreté en dépit d'énormes richesses qu'il égorge. Ces hostilités sont nommés par les uns comme conflit entre Pygmées-Bantous (tendance des Humanitaires) et rebellions pour les autres au regard des moyens utilisés et le Statut des Acteurs principaux (tendance des politiciens). Cette situation d'insécurité, attire notre attention et appelle à une étude sous le sujet : « Conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire : Essai d'analyse des conséquences socio-économiques sur le développement de la population ».

A cet effet, tout travail d'un chercheur doit avoir un caractère, accepté et justifié à la portée de tout le monde. Ainsi, il est de l'impérieuse nécessité pour nous de démontrer l'intérêt que ce travail présente sur le plan scientifique, social et personnel.

I.1. INTERET SCIENTIFIQUE

Tout travail scientifique apporte un apport théorique dans le monde scientifique, ainsi notre travail n'a pas fait l'exception, du fait qu'il est constitué d'un document qui met en évidence les informations réelles et vérifiables sur l'origine des conflits Pygmées-Bantous, ses causes et ses conséquences sur la vie socio-économique de la Population. Les résultats de notre recherche serviront d'autres chercheurs quia borderont la même question ultérieurement

I.2. INTERET SOCIAL

Sur le plan social, ce travail servira de guide pratique à la population sur la compréhension du phénomène conflit Pygmées-Bantous et ses conséquences sur la vie socio-économique. Il servira de moyens de prévention de conflits communautaire saur égard de recommandations qui y sortiront

I.3. INTERET PERSONNEL

Il est pour nous un plaisir de traiter un tel sujet parce que nous estimons que les recherches faites sur ce sujet vont contribuer à l'amélioration de notre expérience dans le domaine scientifique. En Qualité des chercheurs en Histoire, nous nous serviront de cette question pour expliciter le phénomène des conflits communautaires aux générations futures.

II. ETAT DE QUESTION

L'état de la question étant connu comme une étude approfondie des travaux antérieurs et théoriques sur un thème de recherche similaire pour une nouvelle thématique en vue d'en tirer une démarcation par rapport aux précédents auteurs.1(*)

IL est certain que la recherche que nous entreprenons sur le conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu : essai de `analyse des conséquences socioéconomiques sur la population a déjà fait objet de recherche par un certain nombre des chercheurs d'une manière ou d'une autre ;

Cas cela ne tienne, précisons tout de même que la nôtre ne sera point un redit dans le sens que nous voulons examiner attentivement ce qui a été dit dans le cadre de cette recherche en vue de connaitre le pourquoi:

SULUBIKA ELONGO Cicéron a traité sur « la contribution et la place de la minorité ethnique pygmée face à la construction de la nation congolaise »2(*) ; sa préoccupation majeure était celle de savoir quelle est la contribution de peuple pygmée dans la nation congolaise.

Le chercheur a cherché à connaitre la contribution et la place de la minorité ethnique pygmée dans la construction de la nation congolaise tout en cherchant le positionnement de ce bas peuple ou petit peuple sur le plan social, économique et politique en République démocratique du Congo d'une manière générale et la province du Tanganyika en particulier.

IL répond dans son hypothèse que la minorité ethnique occupe la dernière place des toutes les ethnies en RDC en général et la province du Tanganyika en particulier. Après analyse de son travail, Il nous a été impérieux de signaler que les points qui nous convergent avec SULUBIKA Cicéron est que tous, nous avions constaté le même problème des pygmées et bantous dans le territoire de Nyunzu.

Notre divergence est venue au point où lui a cherché à connaitre la contribution et la place de la minorité ethnique pygmée dans la construction de la nation congolaise tout en cherchant le positionnement de ce bas peuple ou petit peuple sur le plan social, économique et politique en RDC d'une manière générale et la province du Tanganyika en particulier et aussi ; savoir dans quel domaine cette population minoritaire pygmée peut apporter sa contribution à la construction de la province du Tanganyika précisément dans les trois territoires, entre autre : Nyunzu, Manono et Kalemie

Quant à nous, nous voulons savoir les conséquences socio comiques de conflit Pygmées-Bantous dans le territoire de Nyunzu.

SENGA RISASI BIN K3(*) s'est intéressé aux conflits sultanats dans le groupement Baseba, sa préoccupation est de savoir les causes de ces conflits sultanats et les difficultés rencontrées lors de la résolution des conflits sultanats dans le groupement.

Il conclut dans son étude que les conflits sultanats dans le groupement sont suscités par la mauvaise gouvernance du Chef vis-à-vis de la population. L'ignorance de la procédure coutumière par les concernés et l'avidité des richesses par les autorités administratives, qui changent les chefs de sous groupent de temps à autre aux fins de rançonner ceux qui sont ambitieux du pouvoir coutumier.

L'Auteur estime que plusieurs difficultés bloquent le processus de résolution pacifique de ce conflit. A titre exemplatif, il relève : l'ignorance de la coutume, l'ignorance de la loi et des droits fondamentaux reconnus aux autorités locales par les textes égaux ainsi que la procédure rigide de résolution des conflits coutumiers.

NDABAREYE NZITA PAULI4(*) quant à lui s'est préoccupé d'identifier les causes à la base de la conflictualité dans la zone de grands lacs afin d'examiner les voies et moyens du retour à la paix qu'il considère comme une des bases du développement

A la problématique de son sujet de recherche intitulé « les conflits d'une paix durable dans les pays des grands lacs africains face aux impératifs du développement de la région.L'auteur s'est posé la question de savoir : quelles sont les facteurs à la base de la conflictualité dans la région des grands lacs et quelles sont les conditions du retour à la paix aux impératifs ?

Cherchant à répondre à cette préoccupation, l'auteur démontre que la colonisation serait à la base des foyers de tension entre les peuples de grands lacs de la trace arbitraire des frontières qui n'a pas tenu compte des identités et clivage qui allaient en résulter.

Pour mieux assoir la paix dans la région des grands lacs, l'Auteur propose la création d'un comité de pacification dans chaque pays pour s'occuper des programmes de vulgarisation de la culture de la paix partant des nombreuses théories de la traumatisassions (trauma Healing).

Notre travail se distingue de ceux de nos prédécesseurs que nous venons de citer ci-haut qui ont aussi parlé de conflit qui est notre point de convergence. Nous nous divergeons dans ce sens que nous, nous abordons le phénomène de Conflit Pygmées-Bantou dans le Territoire de Nyunzu : essai d'analyse des conséquences socioéconomiques sur le développement de la population.

III. PROBLEMATIQUE

L'histoire de la relation entre les Pygmées et les bantous est aussi et peut être d'abord faite de métissage, d'intégration technique et culturelle. Elle est aussi marquée par le refoulement et l'assujettissement. En effet, les Pygmées disposent d'une connaissance approfondie de leur environnement qu'ils mettent à profit pour se nourrir (leurs techniques de chasse, leur connaissance des plantes alimentaires de la forêt et de toutes ses autres ressources, dont le miel...) mais aussi pour se soigner : la qualité de leur pharmacopée est reconnue y compris par les Bantous. Cette connaissance du milieu faisait que les Pygmées cohabitent depuis des décennies dans le Territoire de Nyunzu, avec les Bantous. Cette cohabitation a connu sa dégradation depuis 2013 et est passée d'un mécontentement croissant à un conflit ouvert et violent, obligeant la population à se déplacer pour fuir ces violences communautaires.

En effet, les conflits sociaux font partie des relations au sein d'une société globale. Quand ces conflits affectent négativement la société ils provoquent la fissure de la société globale et mettent en mal le projet de développement entrepris par l'autorité publique. Il s'agit donc des oppositions, des altercations, des contestations, des disputes qui mettent sur scène des individus ou des institutions qui s'affrontent autour des enjeux, des normes et culture de l'organisation

C'est à ce sens que Julien Freund5(*) donne une définition systématique d'un conflit. Le conflit consiste en un affrontement ou heurt intentionnel entre deux êtres ou groupes de même espèce qui manifestent les uns à l'égard des autres une intention hostile, en général à propos d'un droit, et qui pour maintenir, affirmer ou rétablir le droit essaient de briser la résistance de l'autre, éventuellement par le recours à la violence, laquelle peut, le cas échéant, tendre à l'anéantissement physique de l'autre.

Alain Touraine6(*) de son coté, ne s'écarte pas trop assez de cette définition lorsqu'il écrit qu'un « conflit est une relation antagonique entre deux ou plusieurs unités d'actions dont l'une au moins tend à dominer le champ social de leur rapport ». Pour qu'il y ait conflit, Alain Touraine retient deux conditions, à savoir :

- l'existence des acteurs réels qui possèdent un système de décision, une volonté et tendent à maximiser leurs avantages propres, soit par la poursuite rationnelle d'un intérêt de type économique, soit par le renforcement de leur propre intégration, soit selon tout autre processus ;

L'interdépendance des acteurs qui constitue les éléments d'un système social. Le système social est dénommé, champ social dans lequel les conflits se produisent et la coopération. Autrement dit, les conflits se produisent au sein de relations sociales et se meuvent dans un système social. Au sein d'un champ social conflictuel, les acteurs visent à s'approprier des biens rares (terre, matières premières, marchés, fiscalités, recettes, pouvoir, territoire, argent...)

Autrement dit, un conflit apparait lorsque la dimension de pouvoir (la capacité de dominer les rapports sociaux à l'intérieur d'un système social, tel que la répartition des biens sociaux comme l'autorité, le revenu ou l'éducation) sont convoités par les acteurs. Dans un conflit, l'interaction remet en cause le système des rapports sociaux et les conséquences sont incalculables. En Territoire de Nyunzu, il existe une méfiance entre Pygmées et Bantous et la situation socio-économique se détériore depuis l'avènement de conflit entre ces deux Peuples.

Au regard de tout ce constat, il s'avère nécessaire de soulever les préoccupations suivantes en terme de problématique :

- Quelles seraient les causes du conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu ?

- Quelles sont les conséquences socio-économiques de ce conflit sur la population de Nyunzu ?

IV. HYPOTHESE DE TRAVAIL

La démarche scientifique impose qu'une attention particulière soit soutenue dans la formulation des hypothèses.

Par définition, « les hypothèses sont des propositions formulées sur le phénomène étudié ou à étudier qui déterminent la pertinence de la recherche »7(*). Il s'agit « des réponses provisoires aux questions posées à la problématique. C'est donc une supposition, une présomption qui demande à être vérifiée ».8(*)

C'est ainsi qu'à la suite des questions que nous nous sommes posées à la problématique, nous formulons nos hypothèses de la manière suivante :

- l'origine de ce conflit semble être liée au contexte de sous-développement général, combiné avec des tensions survenues dans le contexte de la conscientisation sociale des Pygmées et des revendications socio-politiques basées sur le tribalisme, le sentiment de supériorité d'une communauté par rapport à l'autre, le non accès aux services sociaux de base qui l'accompagnent.

- Dans l'ensemble, le conflit pygmée-Bantou dans le Territoire de Nyunzu serait à la base des conséquences socio-économiques néfastes.

- Sur le Plan social : les différents affrontements seraient à la base de l'incendie de villages (destruction des infrastructures), pertes envie humaines, la recrudescence des maladies épidémiques, endémiques et hydriques (telles que la rougeole, le choléra, la fièvre jaune, le paludisme) ; la perturbation de la scolarité des enfants ; la famine la création des groupes d'autodéfenses (Eléments pour les Bantous et Buzolezole pour les Twa).

- Sur le plan économique : la hausse du taux de chômage, le manque des produits manufacturés, la carence des produits alimentaires voire l'inflation dues à la peur des investisseurs étrangers et autres entrepreneurs à oeuvrer dans la Zone.

V. METHODOLOGIE DU TRAVAIL

En science sociale, une recherche exige le recours à des procédures opératoires bien définis que l'on peut qualifier des méthodes et techniques. Le choix de ces procédés dépend des objectifs poursuivis, c'est-à-dire que chaque sujet correspond à une ou plusieurs méthodes.

V.1.METHODES

Le mot méthode revêt plusieurs sens, le dictionnaire Larousse la définie comme une démarche organisée et rationnelle de l'esprit pour arriver à un certain résultat9(*).

R.PINTO et M.GRAWITZ10(*) désignent la méthode comme l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie.

Pour atteindre les objectifs de la présente étude, nous avons fait recours à «la méthode historique ».

La méthode historique s'appuie sur un ensemble de sciences auxiliaires qui aident l'historien à construire son récit. Par- de là les époques et les méthodes, et quel que soit le but sous-jacent du travail de l'historien, l'histoire est toujours une construction humaine, inscrite dans l'époque où elle est écrite. Elle joue un rôle social et elle est incitée pour soutenir, accompagner ou juger les actions des hommes.

En effet, la science sociale est la discipline qui étudie les phénomènes sociaux qui caractérisent la vie de l'homme en société. Si cette discipline veut être positive et étudier les faits par l'observation et l'expérimentation, il apparait aussitôt que, par leur étendue ou leur nature, les phénomènes sociaux ne peuvent guère être embrassés par une observation individuelle directe. D'où la nécessité du recours à la  connaissance indirecte 11(*)

Dans cette étude, la méthode historique a permis de constater, et à mettre de l'ordre logique des faits, à faire la critique externe et la synthèse de textes en rapport avec notre objet d'étude.

V.2. TECHNIQUES

Par définition, les techniques sont des outils utilisés dans la collecte des informations qui devront plus tard être soumises à la l'intervention et à l'exploitation grâce aux méthodes12(*)

Au cours de notre recherche, nous avons fait recours principalement à la technique documentaire, à l'entretien structuré et à l'analyse de contenu.

V.2.1.La technique documentaire

Elle est intervenue en appui des méthodes sus évoquées. Elle a été utile dans la collecte des informations nécessaires pour réaliser la présente étude.

Elle a permis, par la consultation de documents officiels, d'ouvrages, de revues, de travaux similaires et de sites web, de collecter les données qui ont été analysée, pour atteindre les objectifs visés.

V.2.2.L'entretien structuré

L'entretien structuré est une technique dans laquelle le Chercheur pose une série de questions préparées à l'avance au participant. Tous les participants reçoivent les mêmes questions, dans le même ordre et de la même manière.

Cette technique nous est utile du fait que le rôle du Chercheur est neutre et de par sa nature l'entretien structuré se concentre sur des questions rationnelles et non émotionnelles. Un guide d'entretien sur les questions relatives aux causes et conséquences des conflits pygmée-Bantou a été élaboré et soumis aux personnes prises comme échantillon de notre étude.

V.2.3.L'analyse de contenu

La collecte et l'analyse de documents est l'un des principaux moyens d'accéder à l'information dans la recherche qualitative, car les documents historiques ou contemporains peuvent être une source importante de recherche. L'importance de cette technique s'accroit car la documentation est devenue l'une des caractéristiques fondamentales des sociétés modernes. Grace aux différents documents existants que nous avons exploités et aux fournies par l'entretien, nous avons étudié et analysé les causes et les conséquences de conflit Pygmées-Bantous et obtenir des résultats importants qui ressortent de cette analyse.

VI. DELIMITATION DU SUJET

Il est indispensable qu'un travail scientifique soit délimité temporellement et spatialement. Le sujet d'étude est délimité temporellement sur une période allant de 2014 à 2022.

Cette période est celle du déclenchement du conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu avec ses conséquences socio-économiques. Cet intervalle nous a permis d'élargir nos sources pour pouvoir armer nos arguments pour enfin de démontrer à quel point le conflit communautaire a affaibli la vie de la population de Nyunzu.

Spatialement nous avons choisi comme cadre géographique d'investigation le Territoire de Nyunzu entier, dans la province du Tanganyika en République Démocratique du Congo.

VII. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Ce présent travail comprend trois chapitres hormis l'introduction et la conclusion :

- Le premier chapitre sera consacré sur l'armature conceptuelle ;

- Le deuxième chapitre quant à lui parle de l'impact socio-économique du conflit pygmées-bantous dans le territoire de Nyunzu ;

VIII. DIFICULTES RENCONTREES

Réaliser un travail scientifique à l'occurrence celui du TFC n'est pas une chose aisée.

C'est ainsi pendant notre recherche, nous nous sommes butés aux difficultés suivantes :

- Les moyens financiers insuffisants pour parcourir dans tous les coins du territoire afin de recueillir les données ;

- L'absence de la documentation ou bibliothèque pouvant nous servir dans notre travail.

- Le manque de personnel scientifique en histoire et sciences sociales pour les orientations.

CHAPITRE PREMIER :

ARMATURE CONCEPTUELLE

La production scientifique répond à des exigences précises, elle requiert non seulement le respect logique des méthodes et théories, mais recommande aussi l'usage conséquent et cohérent des concepts afin d'éviter tout risque d'interprétation, de confusion et d'incompréhension. Il sied à tout chercheur de commencer en premier lieu l'analyse de termes constitutifs clés et connexes de son sujet.

Par une bonne intelligence de cette étude, la précision terminologique de concepts clés et connexes fera l'objet de ce premier chapitre.

I.1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE

I.1.1. LE CONFLIT

Julien Freund13(*) donne une définition systématique d'un conflit. Le conflit consiste en un affrontement ou heurt intentionnel entre deux être ou groupes de même espèce qui manifestent les uns à l'égard des autres une intention hostile, en général à propos d'un droit, et qui pour maintenir, affirmer ou rétablir le droit essaient de briser la résistance de l'autre, éventuellement par le recours à la violence, laquelle peut , le cas échéant, tendre à l'anéantissement physique de l'autre.

Alain Touraine14(*) ne s'écarte pas trop assez de cette définition lorsqu'il écrit qu'un «  conflit est une relation antagonique entre deux ou plusieurs unités d'actions dont l'une au moins tend à dominer le champ social de leur rapport ». Pour qu'il y ait conflit, Alain Touraine retient deux conditions, à savoir :

- l'existence des acteurs réels qui possèdent un système de décision, une volonté et tendent à maximiser leurs avantages propres, soit par la poursuite rationnelle d'un intérêt de type économique, soit par le renforcement de leur propre intégration, soit selon tout autre processus ;

- l'interdépendance des acteurs qui constitue les éléments d'un système social. Le système social est dénommé, champ social dans lequel les conflits se produisent et la coopération. Autrement dit, les conflits se produisent au sein de relations sociales et se meuvent dans un système social. Au sein d'un champ social conflictuel, les acteurs visent à s'approprier des biens rares (terre, matières premières, marchés, fiscalités, recettes, pouvoir, territoire, argent...)

Autrement dit, un conflit apparait lorsque la dimension de pouvoir (la capacité de dominer les rapports sociaux à l'intérieur d'un système social, tel que la répartition des biens sociaux comme l'autorité, le revenu ou l'éducation) sont convoités par les acteurs. Dans un conflit, l'interaction remet en cause le système des rapports sociaux.

A cet effet, plusieurs autres raisons sont à la base d'un conflit dans la société, mais celles-ci sont d'ordre majeur. Il s'agit de :

- La concurrence (la rareté des ressources, argent, nourriture, matières premières etc...)

- L'inégalité structurale (des inégalités dans la puissance et la récompense augmentent dans toutes les structures sociales)

- La révolution (ce brusque transfert du pouvoir résulte de conflit entre les différentes classes).

I.1.2 PYGMEES 

1. Description

Peuple chasseurs cueilleurs vivant généralement dans la forêt, qui s'identifie en tant que tel et se distinguent des autres peuples Congolais par leur identité culturelle, leur mode de vie, leur culture, leur attachement et leur lien étroit à la nature ainsi que par leurs savoirs endogènes15(*).

Les pygmées vivent dans la forêt équatoriale. En République Démocratique du Congo, on les trouve :

- A l'équateur dans la province de la Tsuhuapa

- Au Bandundu dans le district de Mai-ndombe

- A la province Orientale en Ituri

- Au Nord-Kivu dans le Territoire de Nyiragongo

- Au Kasaï Occidental dans le Territoire de Dekese

- Dans la province de Tanganyika.

2. Les caractéristiques des pygmées

Les pygmées sont de très petite taille (1,20-1,44m) mais aujourd'hui en contact avec le Bantous, on trouve les Pygmées de plus grande taille. Ils vivent en forêt et font la chasse toujours en groupe ; Ils parlent les langues d'origine pygmées, mais en contact avec les Bantou, ils s'adaptent aux langues du milieu dans lequel ils se trouvent. Ils sont de très bons chasseurs à l'arc et au filet. Ils se nourrissent des produits de la chasse, de la pêche et du ramassage (champignon, racines, des noix, des insectes de la forêt)

Ils étaient un peuple nomade surtout lorsque la terre où ils habitaient ne portait plus de fruits ou gibiers. Mais aujourd'hui suite au contact avec le Bantous, ils ont adopté les modes de vie des Bantous et le nomadisme n'est plus fréquent.

I.1.3 LES BANTOUS

Les Bantous constituent l'ensemble de peuple vivant sur le Territoire de l'Afrique centrale, australe, orientale.

Pendant leur migration, les Bantous venaient du Nord, de la région du lac Tchad aux environs du Nigéria occidental où ils ont contourné la forêt équatoriale par deux vagues pour occuper la République Démocratique du Congo. Ils soumirent et chassèrent les pygmées de leur sol grâce aux armes de fer16(*).Ils se nourrissent des produits de la chasse, de la pêche. Ils cultivent la terre, ils élèvent quelques animaux domestiques et pratiquent le commerce.

I.1.4. LE DEVELOPPEMENT

1. Définition

Pour définir le développement, on se réfère souvent à la définition devenue classique proposée par l'économiste français François Perroux en 1961 : Le développement « est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire croitre cumulativement son produit réel et global »17(*).

Le développement implique l'amélioration du bien-être de toute la population et se traduit par une hausse de revenu par tête, un accroissement de la ration alimentaire et meilleurs accès aux services de santé et de l'éducation. Il s'agit donc de « l'ensemble des transformations techniques, sociales et culturelles qui permettent l'apparition et la prolongation de la croissance économique ainsi que l'élévation des niveaux de vie »18(*).

Le développement s'évalue par des critères qui sont de nature économique : le niveau d'équipement en matière de transport, l'ouverture aux échanges internationaux, la production et consommation d'énergie, la productivité de l'agriculture. Il passe par l'urbanisation, l'industrialisation, l'alphabétisation et la formation ainsi que par la destruction des sociétés rurales.

Robert DEBOURSE19(*) donne deux significations au développement :

- Il désigne la croissance économique accompagnée d'une amélioration de bien-être matériel à l'intérieur d'un pays ;

- Il implique une amélioration de l'alimentation, des services sanitaires, des routes, la baisse de la mortalité.

Le développement consiste donc à un élargissement des possibilités des réussites à ceux qui ont le désir d'échapper à l'équilibre de la pauvreté de masses et ses cultures. Il implique à cet effet, une hausse du bien-être social, des changements des structures et des mentalités de la société toute entière.

2. Critères de mesure du développement

Le PNUD propose quatre critères pour mesurer le niveau de développement d'un pays :

- La productivité qui permet d'enclencher un processus d'accumulation ;

- La justice sociale : les richesses doivent être partagées au profit de tous ;

- La durabilité : les générations futures doivent être prises en compte (dimension à long terme du développement) ;

- Le développement doit être engendré par la population elle-même et non par une aide extérieure.

De nombreux critères doivent donc évoluer simultanément : « le niveau de vie (mesuré par le PNB par habitant, par exemple), la part de l'industrialisation et des services dans la production et dans la population active, les écarts de revenus, l'espérance de vie, le taux de mortalité infantile, le taux d'alphabétisation, le nombre d'étudiants, de chercheurs, etc. »20(*). C'est à ce sens que le développement donne des choix qui créent un environnement permettant à l'être humain d'exploiter pleinement leurs potentialités et de vivre d'une manière productive et créative.

3. La croissance et le développement

Habituellement les individus confondent la croissance au développement. Il ne faut pas confondre croissance et développement, même si ces deux notions sont liées.

La croissance est un phénomène économique quantitatif, donc mesurable, caractérisant l'augmentation des richesses produites par un pays sur une période donnée. Le développement correspond à l'ensemble des transformations techniques, sociales et culturelles qui permettent l'apparition et la prolongation de la croissance économique.21(*) La croissance traduit une augmentation de la production et elle se mesure grâce au PIB (produit intérieur brut).

Le développement, en revanche, est un phénomène qualitatif, irréversible et qui ne peut s'observer que sur une très longue période. Un processus de développement peut être défini par la combinaison des changements touchant l'ensemble des structures économiques, sociales, culturelles et démographiques.

La croissance est « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension : pour une nation, le produit global net en termes réels »22(*). Le développement est par contre, « la combinaison des changements mentaux et sociaux qui rendent la nation apte à faire croitre, cumulativement et durablement son produit réel global »23(*).

Si la croissance peut se réaliser sans forcément entrainer le développement (partages très inégalitaires des richesses, captation des fruits de la croissance par une élite au détriment du reste de la population), il y a tout de même une forte interdépendance entre croissance et développement (le développement est source de croissance et nécessite une accumulation initiale). Le développement est un processus de long terme, qui a des effets durables. Une période brève de croissance économique ne peut ainsi être assimilée au développement.

Enfin, le développement englobe des bouleversements plus grands (valeurs et normes sociales, structure sociale, etc.) que le simple processus de croissance économique : Le développement est par nature un phénomène qualitatif de transformation sociale (éducation, santé, libertés civiles et politiques...) alors que la croissance est seulement un phénomène quantitatif d'accumulation de richesses.

Le concept de développement apparait donc plus englobant que celui de croissance, en ce sens qu'il implique la croissance mais au-delà, met l'accent sur la satisfaction des besoins fondamentaux, la réduction des inégalités, du chômage et de la pauvreté. Le développement ne peut s'opérer sans croissance mais une croissance sans développement est envisageable.

Les concepts de base étant bien élucidé ; ces concepts sont circonscrits dans une évolution de temps matériel qui leur donne force et attirent la curiosité de chercheurs qui les abordent des différentes manières selon les domaines et les objectifs poursuivis. Il est nécessaire dans le chapitre qui suit, de connaitre l'évolution histoire de la gestion décentralisée en République Démocratique du Congo.

I.2.PRESENTATION DU TERRITOIRE DE NYUNZU

I.2.1. APPERCU HISTORIQUE DU TERRITOIRE DE NYUNZU

Le territoire de Nyunzu a été créé le 04 Juillet 1952 par le décret-loi royal N°21/132 avec une superficie est de 17 275Km2 et une densité de la population d'environ 18habitants par km; sa population est estimée à 226712habitants. 

L'histoire du Territoire de Nyunzu passe par plusieurs étapes qu'il convient de relever ici.

1. A la colonisation arabe

A leur arrivée, les arabes trouvèrent 30 chefs coutumiers tous aux mêmes pieds d'égalité notamment : chef Kabeya, Kilwa, Kalima, Kisengo, Tengu, Kampulu, Kabamba, Kilega, Munena, Butondo, Kasangandega, Lugunda, Zongwe, Lumbu, Pende, Lengwe, Kahinda, Kitengetenge, Kiliya, Mbeya, KyengeTangi, Kanunu, Mulongo, Muhuya, Mokimbo, Kahunda, Makumbo, Ngoy, Luba le chef des bamgotes. C'est l'ensemble des terres représentées par ces chefs qui deviendront le territoire de Nyunzu. Ces Chefs allèrent répondre à l'autorité arabe à Sungura, puis à Kasho, KalungaMugabo. Les arabes n'ont pas instauré l'administration publique pour modifier l'organisation administrative ancestrale, chaque chef avait son entité autonome. Les stationnements des arabes étaient repartis comme suit : à Kilega, Kilunga, Lengwe, Mulagilwa, Ngoy, Lubile, Zongwe. Cette présence arabe dans ces entités explique la connaissance de la langue Kiswahili dans ce Territoire de Nyunzu. Les activités des arabes consistaient à recruter les jeunes garçons et filles pour le transport des ivoires, les peaux des lions, léopards, crocodiles etc..... Mais ces jeunes une fois partis ne revenaient plus. Ils devenaient leurs esclaves.24(*)

2. A la Colonisation Belge de 1885 arrivée de Belge

Dans la mission de décrire les limites des entités des chefferies, libérer les esclaves et identifier les chefs responsables des entités, tout en pourchassant les Arabes, les Belges se sont implantés premièrement dans la chefferie de Mokimbo sous l'appellation de Territoire de la Lwizi, District de TanganikaMwero qui contrôlait les chefs de l'actuel territoire de Kongolo, Kabalo, Kalemie, Manono et Moba. Ensuite ils se sont installés au poste d'encadrement de Kitule à l'embouchure de la Lukuga, dans le fleuve Lwalaba ; Puis au poste de Kongolo.

Dans le but de réduire les distances parcourues par les chefs pour répondre à l'autorité Belge, le chef de poste Monsieur BWANA NDEKE s'installa au village MilindiLukombe actuel Kabeya May où il rassembla les chefs des alentours. En 1910 le chef de poste traversa la Lukuga pour s'installer à la rive gauche de la rivière Lukuga de l'autre côté du village, et donna naissance au nom de Kabeya May sur la colline TUULU, où il rassembla tous les chefs allant de la rivière Lubile à la rivière Lwika au moyen de messagers, les fils choisis par chaque chef de chefferie mis à la disposition du Chef de Poste.

Le poste administratif de Kabeya May deviendra poste de Nyunzu puis le Territoire de Nyunzu. Le nom de Nyunzu a commencé de la manière suivante : Pour transporter la malle du Chef le Poste administratif, nécessitait les stiques de bois solides ; Pendant que sur cette colline Tuulu où il habitait, était entouré par les arbres appelés Nyunswe. Les policiers recommandaient aux prisonniers de transporter en forme de Typoï, le tank d'eau et la malle suspendue sur une branche d'arbre. Les prisonniers n'avaient pas d'autres choix que d'utiliser les arbres environnants qui ne sont d'autres que Nyunswe. C'est alors qu'ils découvrent que la qualité de cet arbre Nyunswe était solide et résistant. Dans les travaux de punition, les policiers avaient par ironie appelé les tâches de punition qui consistait à transporter le tank d'eau pour le blanc, de « Nyunswe », nom de l'arbre dont ils se servaient pour le transport. Au fil de temps ce nom Nyunswedésignera carrément la punition.

Pour la population, ce nom Nyunswe va maintenant symboliser les actes de punition, se déroulant sur cette colline,pour désigner l'emplacement où habite le Blanc l'auteur des punitions, étant donné que ces mêmes arbres étaient utilisés comme fouets aux prisonniers. Le nom Nyunswe par la prononciation de Blanc change Nyunswe en Nyunzu. Ainsi désignera le poste de Nyunzu comme suit ;

Le village Bwamba fut trouvé déjà installé à cet endroit par le gardien du château d'eau de la Compagnie des Chemins des ferres du grand Lac (CFL), puis le pensionné dénommé (NYEMBO l'origine du nom du quartier Nyembo). Par la suite, à cause des retards que connaissaient les correspondances de l'agent territorial installé à Kabeya-May (34 km) au passage du train, ce dernier s'installa prêt du château d'eau. Ce groupe ainsi installé était rejoint par la population civile qui vivait au côté des militaires à Nyemba, après le départ de ces derniers pour s'installer dans le camp militaire de Kongolo en I947. A ce groupe est venu se joindre les agents de la société cotonnière et l'installation de la gare CFL, ont constitué une agglomération qui a attiré les activités commerciales. Ces activités ont nécessité des investissements en bâtiments commerciaux et construction des bureaux de l'Etat. La présence de l'autorité administrative de poste de Nyunzu dans le village appelé « KYUNGUNKYA MAY>, changea automatiquement en POSTE DE NYUNZU qui sera confirmé en chef-lieu du territoire de Nyunzu en 1958.

3. La Libération des esclaves individuels de 1924, 1925,1926.

A partir des années 1924, une mission spéciale dirigée par Monsieur Le Blanc KomboKomboKawaya passe de village en village sur l'étendue du Poste de Nyunzu en libérant tous les esclaves.

De 1927 à 1931 la création des groupements par la fusion des chefferies suivant le critère d'appartenance au même clan. Celui qui a plus de population passe chef de groupement. C'est ainsi que :

- Le groupement Bakalanga 1 : Etant seul MukwaBeya à l'ouest loin de ses frères à l'Est, plus les relations personnelles du chef d'alors avec les Blancs n'ont influencé la décision de l'autorité coloniale pour reconnaître Mbeya comme groupement autonome bien petite qu'elle soit.

- Le groupement Bakalanga 2 comprend les chefferies ci-après : Kisengo, Kampulu, et Tengu le chef-lieu du groupement. Ces derniers ont reconnu avoir suivi leur frère Tengu.

- Le groupement BangoBango comprend 5 chefferies ayant des clans différents mais ont tous reconnu avoir suivi leur frère Butondo. Bien que MwinaMbango c'est lui qui était favorisé de diriger le groupement Bangobango réunissant les chefferies Zongwe : Muzila Mbala, chefferie Kasangandega : MuzilaNkanka, chefferie Lugunda : Musamba, chefferie Lumbu : Musongo et chefferie Butondo : MwinaMbango.

- Le groupement Baseba comprend les chefferies ci-après des Baseba et un de BenaKamania, de Balumbu, associé aux Baseba, suite à la position géographique avec leurs frères BalumbuNgoy et KyengeTangi ; et Kamanya. Il s'agit de Baseba de Pende, Kabeya May, Kalima, Kilega, Kahinda, Baseba de Kitengetenge qui est le chef de groupement Baseba, Munena, Kilwa, Kiliya.

- Groupement BenaKahela : Ce groupement n'a pas eu des difficultés du fait que le pouvoir appartenait depuis lors à un seul chef parmi ses localités.

- Groupement Kanunu : Kanunu est un groupement du clan Basongo. Il n'a pas posé de problème pour sa constitution. Mais le problème a commencé par la décision de l'autorité coloniale de léguer le pouvoir du groupement BalumbuKyengeTangi réunissant les chefferies KyengeTangi, MulagilwaMbulu et Kamutobongo qui n'ont pas accepté que l'un d'entre les trois frères dirige le groupement. C'est ainsi, en attendant que les trois frères présentent l'un des trois à l'autorité coloniale pour diriger leur groupement, le Chef Kanunu a été confié le pouvoir de gérer ce groupement jusqu'à nouvel ordre. Dès lors le pouvoir n'a jamais été restitué. Cet état de chose, continue à susciter des désordres et des actes d'insoumissions, revendications d'autonomie par la population de la chefferie BalumbuKyengeTangi et freine le développement dans ce groupement, suite à l'insoumission des administrés, qui sont plus nombreux et plus performant et organisés que leur métropole

- Groupement Bayoro : la constitution de ce groupement n'a pas posé de problèmes du fait qu'ils sont tous de même clan Bayoro dont Mulongo est leur grand frère.

- Groupement Balumbu: constitué de 4 sous groupements frères ci-après : Kahunda, Mokimbo, Luba leur oncle et Ngoy leur cadet. A l'arrivée des blancs, les 4 frères ont tous désigné Ngoy le cadet pour les représenter à l'autorité coloniale. Lors de la fusion Ngoy s'est vu confier le groupement BalumbuNgoy.

- Groupement Babinga : Il n'y avait pas eu de problème étant une seule famille de clan Kamania.

- Groupement Kamania : Etant constitué des enfants du chef sa constitution n'a pas posé de problème25(*).

4. La création des secteurs en 1958

Le territoire de Nyunzu n'a aucune collectivité chefferie comme dans les territoires voisins (Kalemie, Kabalo, Kongolo), parce que les recettes produites par chaque groupement ne suffisaient pour payer les salaires des agents au service de l'Etat dans le groupement respectif, raison pour laquelle l'autorité coloniale était obligée de créer les secteurs (Nord-Lukuga et Sud-Lukuga).

Le Secteur Nord-Lukuga : a regroupé 6 groupements suivants : Baseba, Bakalanga 1, Bakalanga 2, BenaKahela, Bangobango, Kanunu.

Le Secteur Sud-Lukuga : a regroupé 4 groupements ci-après : Bayoro, Babinga, Kamania et Balumbu.

2.2.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le Territoire de Nyunzu est limité :

- Au Nord : par le Territoire de Kabambare dans la province du Maniema

- Au Sud : par le Territoire de Manono

- A l'Est : par le Territoire de Kalemie

- A l'Ouest : par le Territoire de Kabalo

- Au Nord-Est : par le Territoire de Kongolo

Avec une population estimée à 226 712 habitants hormis les enfants ; le Territoire de Nyunzu est scandaleusement riche. Toute l'étendue du territoire est fertile :

- Des forêts et savanes arborées ; et des forêts claires et des galeries forestières le long des ruisseaux et rivières. Il est important de signaler que, c'est dans le territoire de Nyunzu que débute la forêt équatoriale, précisément dans la collectivité Nord-Lukuga groupement BENAKAHELA et groupement BANGOBANGO

- Une faune riche composée notamment d'éléphants, hippopotames, Buffles, antilopes et Singes ;

- Des terres agricoles sur lesquelles sont produits essentiellement du Maùs mais aussi du Manioc (aliment de base), du riz, de la banane, de l'arachide et de l'huile de Palme. Les Paysans pratiquent également le petit élevage de Caprins et de Volaille ;

- Des minerais dont l'Or  exploité (Lunga, Kamoko, Musoy, Kadeza, Kateke,Mulunguy, Sangokibanga, Luliya, Mpyana Manga) et non encore exploité (Katunda, Kitentenge, Mbeya, Muguya, Kabeya May) ; le Coltan (Colombo tantalite)  (Kisengo, Katato, Kilunga, Kahendwa, Kyenge, Malemba, Luhi) et la Cassitérite (Tambwe, Kitengetenge, Beya).

.

CHAPITRE DEUXIEME :

IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE DU CONFLIT PYGMEE-BANTOUS DANS LE TERRITOIRE DE NYUNZU

Dans ce chapitre qui constitue l'objet de notre recherche, il sera question ici de déceler l'origine du conflit Pygmée-Bantous avant d'en analyser ses conséquences socio-économiques dans le territoire de Nyunzu.

A cet effet, les données récoltées par les techniques utilisées dans notre recherche, vont être présentées et analysées dans ce chapitre.

II.1. LA PRESENTATION DES DONNEES D'ENQUETE

Les informations recueillies des enquêtés à l'aide de notre questionnaire sont résumées dans les tableaux qui suivent avec des commentaires y afférents.

II.1.1. LA POPULATION D'ETUDE

Telle qu'elle est définie, une population d'étude est l'ensemble des personnes sur lesquelles porte l'étude. Notre population d'étude est constituée de tousles habitants de Nyunzu qui ont vécu les conséquences de conflit Pygmées-Bantoues pendant la période considérée de notre étude. Cette population hétérogène est estimée à 226.712.habitants repartie en cinq ethniques : Luba, Bakalanga, Hemba, Benalengwe, Twas, Batungwa.

Face aux contraintes temporaires, pécuniaires et méthodologiques, nous avons estimé prendre un échantillon plus représentatif de la population.

Tel qu'il est défini, il est l'ensemble choisi dans une population de manière à la présenter et pouvant servir d'échelle pour l'appréciation des cas de même genre26(*). C'est donc un ensemble d'individus ou sujets sur lesquels le chercheur a affectivement recueilli des mesures27(*).

Ainsi la taille de notre échantillon est de 105 personnes issues dans tous les deux secteurs du Territoire de Nyunzu. Cet échantillon de 105 personnes est fait sur base de l'échantillonnage probabiliste qui «  repose sur le principe de randomisation (la sélection au hasard ou aléatoire) ou la chance ».28(*)

II.1.2. IDENTITE DE L'ENQUETE

Tableau 1 : Age de l'enquêté

Age

Effectif

Pourcentages

De 18- 40 ans

42

40%

De 40ans-60

63

60%

TOTAL

1O5

100%

L'analyse de ce tableau reflète la vérité selon laquelle, sur 105 enquêtés repartis dans deux (4) tranches d'âges (de 18 - 40 et de 40-60 ans) ; 63 personnes soit 60% de nos enquêtés sont de la tranche d'âge de 40-60ans. Ceci s'explique par la disponibilité et l'ouverture d'esprit de la population adulte lors de collecte des données. Il sied de préciser que les Jeunes non seulement qu'ils n'étaient pas disponibles, ils maitrisent aussi difficilement l'histoire des conflits Pygmées-Bantoues dans le Territoire de Nyunzu.

Tableau 2 : Le sexe de l'enquêté

SEXE

Effectif

Pourcentage

MASCULIN

67

64%

FEMININ

38

36%

TOTAL

105

100%

Sur un ensemble de 105 enquêtées, 67 personnes soit 64% sont de sexe masculin et 38 personnes soit 36% sont des femmes.

Tableau 3 : Entité administrative de l'enquêté

Secteur

Effectif

Pourcentage

NORD-LUKUGA

30

29%

SUD-LUKUGA

75

71%

TOTAL

105

100%

Ce tableau nous représente 30 personnes soit 29% de la population enquêtée dans le secteur Nord-Lukuga, et 75 personnes soit 71% sont enquêtés dans le secteur Sud-Lukuga. Il est donc à préciser que les résultats de notre recherche seront influencés à 75% par les données issues de la population du Sud-Lukuga. Ceci s'explique par le fait que le conflit Pygmée-Bantoues a pour origine le Secteur Sud-Lukuga avant de s'étendre dans le Nord-Lukuga où le terme conflit a cédé la place à la rébellion qui rendu inaccessible certains groupements du Secteur Nord-Lukuga jusqu'aux dernières dates de notre recherche.

Tableau 4 : La profession de l'enquêté

Profession

Effectif

Pourcentage

L'AGRICULTURE

54

51%

L'ENSEIGNEMENT

30

29%

L'INFIRMERIE

3

3%

LE COMMERCE

18

17%

TOTAL

105

100%

Sur 105 personnes qui constituent notre échantillonnage aléatoire, nous nous sommes rendu compte que notre échantillon est constitué de professions différentes : l'agriculture, l'enseignement, le commerce et l'infirmerie. De ces 4 professions, nos enquêtés se répartissent de la manière suivante : 54 personnes soit 51% des agriculteurs, 30 personnes soit 29% des enseignants, 3 personnes soit 3% des infirmiers et 18 personnes soit 17% de commerçants. La proportion des agriculteurs étant élevé dans le Territoire de Nyunzu, nos données sont donc influencées par cette catégorie sociale.

II. 2. LES CAUSES DE CONFLIT PYGMEES-BANTOUS DANS LE TERRITOIRE DE NYUNZU

Tableau 5 : Analyse des causes de conflit dans le territoire de Nyunzu

Causes

Effectif

pourcentage

Le tribalisme

14

14%

La marginalisation

26

25%

La discrimination sociale

36

34%

La manipulation

22

21%

Les mauvaises habitudes

7

7%

TOTAL

105

100%

Source : notre conception inspirée des données de l'entretien

Sur cent cinq (105) personnes interrogées, 14 personnes soit 13% affirment que la cause de conflit serait le tribalisme, 26 personnes soit 25% pensent que la marginalisation de Pygmées par le Bantous est la cause de conflit, 33 enquêtés soit 31% soutiennent que la discrimination sociale des Pygmées par les Bantous est la cause principale du Conflit dans le Territoire de Nyunzu, 22 personnes soit 21% disent que c'est la manipulation politique et enfin 7 personnes soit 7% affirment que c'est la mauvaise habitude de Pygmées.

Eu égard à ce qui précède, le plus grand nombre de nos enquêtés soit 34% estiment que la cause principale de conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu c'est la discrimination sociale.

En effet, les peuples autochtones dits « Pygmées » sont une composante de la société congolaise et sont repartis sur toute l'étendue du Pays (à l'exception du Kongo Central). Ils forment une communauté minoritaire dont les membres sont aujourd'hui encore discriminés et opprimés par le reste de la population issue des communautés ethniques dominantes. Ils sont caractérisés par le manque de terre, notamment de leurs terres ancestrales, accentuant leur extrême pauvreté, par une sous-représentation dans tous les domaines de la vie nationale ne permettant pas de faire entendre leurs voix et leurs préoccupations, par le manque d'accès aux services sociaux de base ( soins de santé et éducation), entrainant un taux plus élevé d'analphabètes parmi eux et un taux plus élevé de mortalité suite au non-accès aux soins de santé ainsi qu'à la transformation brutale de leur environnement29(*). Cette situation conditionne les peuples autochtones Pygmées à un mode de vie très précaire et qui les expose ainsi à l'exploitation et aux violences en tout genre.

En République Démocratique du Congo, «  les Peuples autochtones Pygmées n'ont pas toujours bénéficié de l'attention particulière en tant que groupe autochtone. Délaissés dans le processus de l'intégration sociale des communautés nationales, leurs conditions de vie se caractérisent d'une part, par diverses formes de maltraitance et d'autre part, par la stigmatisation qui sont à la base de leur marginalisation sur le plan politique, administratif, économique, social et culturel. Sous représentés dans les instances publiques de conception des politiques nationales, les pygmées ne jouissent pas pleinement des terres qu'ils occupent ainsi que des ressources qu'elles renferment. »30(*)

La dépossession de ces terres se fait, le plus souvent, sans prise en compte, de leur existence, ni de leur indemnisation juste, équitable et proportionnelle. Les conditions d'accès aux services sociaux de base, notamment, l'éducation, l'habitat, les soins de santé et la justice restent en grande partie en défaveur de ce groupe et l'enfoncement dans un déséquilibre social récusable.

Cette discrimination sociale s'explique par le fait que les Pygmées sont traités comme des citoyens de seconde zone, sinon des sous-hommes. Sur le plan social (mariage) ; les hommes Bantous épousent facilement les femmes Twas,c'est pratiquement impossible aux hommes Twas d'épouser les femmes Bantous.

Cette discrimination sociale s'étend aussi aux salaires, étant donné que les Twas reçoivent un salaire inférieur aux Bantous pour le même travail, quand ils ne sont pas soumis au travail forcé.

Cet état d'assujettissement des Pygmées par les autres ethnies dominantes du Territoire, à savoir «  Bantous » spécifiquement les Bakalanga et les Baluba, et leurs incorporations dans les coutumes qui ne sont pas les leurs font les Pygmées des propriétés des familles Bantous, c'est-à-dire, «  les Pygmées se faisaient identifier par rapport à leur famille d'appartenance. Cet état de chose, orchestre malheureusement, la domination totale des Pygmées, leur utilisation abusive dans les travaux forcés par les familles auxquels ils sont sensés appartenir, et ce jusqu'aux traitements dégradants et inhumain. Cette situation intolérable ne peut être qualifiée que d'esclavagisme et a été à l'origine des plusieurs soulèvements ».31(*)

Les Bantous, ceux refusant l'émancipation des Pygmées et la vente de leurs terres à vil prix, vont se regrouper en milice/forces d'Autodéfense populaires appelés LunzoleNzole. Ils sont de l'ethnie Luba et vont alors s'allier à la milice mayi-mayi pour mener des attaques contre les peuples autochtones. Chacune des milices a ses objectifs propres à elle. Les exactions commises par ces deux groupes peuvent être considérées comme des crimes contre l'humanité. Toute personne identifiée comme Pygmée était en danger de mort sur le territoire de Nyunzu. Il s'agit là d'extermination des pygmées par les Bantous et le contraire était aussi observé.

Les théoriciens de la frustration-agression estiment à cet effet, il y a violence dans la société politique parce que les gens sont frustrés vis-à-vis de leurs aspirations aux différents besoins comme la sécurité, le bonheur, l'occupation d'un statut social, la justice, etc. ... Tout un chacun a des aspirations pour sa vie lorsqu'elles ne sont pas atteintes, cela créent l'insatisfaction qui engendre la frustration qui risque de créer une agression, mais par contre, il faut aussi noter que toute insatisfaction ou toute frustration ne mène pas essentiellement à la violence, elle peut mener à d'autres formes de frustration comme l'apathie, l'indifférence. La frustration peut donner lieu à la violence :

- Lorsque la violence est acceptée comme un des moyens ou une des solutions pour résoudre les besoins

- Lorsque les membres de la société estiment qu'il n'y a que la violence comme le seul moyen de résolution des besoins.

- Lorsque la frustration devient de plus en plus intense33(*).

De cette question, nous avons remonté l'histoire qui nous renseigne que les pygmées sont les premiers habitants duCongo, c'est vers une certaine époque qu'ils ont été envahis et soumis devant les bantous dans des diverses forces sans contrepartie ; nous pouvons donc déduire que c'est à cette époque même que la discrimination sociale a vu le jour.

II. 3. LES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES DU CONFLIT DANS LE TERRITOIRE DE NYUNZU

Tableau 6: Analyse des conséquences sociales de conflit Pygmées-Bantous

 

Les conséquences

Effectif

Pourcentage

La destruction des infrastructures sociales de base

(incendie des villages, des écoles, centres de santé)

30

28%

La tuerie

21

20%

Le taux d'analphabétisme élevé

5

5%

La création des groupes d'autodéfense

3

3%

La famine

19

18%

Les maladies épidémiques

8

8%

AUTRES REPONSES NON PREETABLIEES SUR LE QUESTIONNAIRE

Le déplacement régulier de la population

7

7%

Les guerres

7

7%

Les pillages

5

4%

TOTAL

105

100%

Source : notre conception inspirée des données de l'entretien

Ce tableau représente 30 personnes soit 28% sur 105 personnes qui ont répondu à nos questions affirment que le conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu a pour conséquence sociale la destruction des infrastructures de base avec pour effets secondaires le taux d'analphabétisme très élevé et l'apparition des maladies épidémiques.

Le conflit Pygmées-bantous survenu dans le Territoire de Nyunzu revêt plusieurs conséquences, en outre, ce conflit a occasionné plusieurs incidents d'ordre social dans ce Territoire qui fait l'objet de notre champ d'investigation.

Des groupes armés ont attaqué des nombreuses structures sanitaires et éducatives du Territoire, les rendant ainsi non fonctionnelles. Cette situation expose de nombreux enfants a abandonné leurs écoles et aux maladies infantiles, pourtant évitable telles que la rougeole ou la fièvre jaune. Les enfants en âge scolaire ont tous été affectés par le fait que certains ont été contrôlés dans des groupes des milices et d'autres ont été décapités d'une manière horrible. En plus de ce fléau, on a enregistré plusieurs cas de pillage et occupations des villages et la destruction des infrastructures sanitaires et éducatives par les différentes milices twa (PERCI) et bantous (Eléments).

Pour ce faire, il est plus nécessaire de faire les analyses par rapport à ce que l'on a retenu et récolté près de la communauté par l'entretien sur base de notre échantillon. Certes, ce conflit a dégénéré des mouvements populaires de leurs milieux habituels vers d'autres endroits non habituels. Ce mouvement a affecté une partie de la vie de la population victime de ce conflit tant du côté Pygmées que du côté Bantous..

A cet effet, l'accès difficile de cette population aux services sociaux de base, surtout dans le secteur eau, hygiène et assainissement a accéléré la propagation des épidémies dans les champs des déplacés du fait que les conditions de vie de cette population ne répondaient pas aux normes vitales d'un individu.

Le conflit Pygmées-Bantous a par ailleurs, occasionné des violences de tout genre y compris la dépossession des biens de la population, le banditisme notamment les convoyeurs des fonds des commerçants, éleveurs, agriculteurs et ces actes se sont passés surtout dans les axes routiers et les sites miniers. S'il faut dénombrer des cas exemplatifs ; nous citerions entre autres :

- Augmentation du taux de maladies sexuellement transmissible du fait que les femmes et les jeunes filles ont été les cibles et victimes de violence sexuelle.

- La destruction infrastructures sanitaires et scolaires (les établissements scolaires, les centres de santé, les dépôts) parce que les twa ont estimé que ce sont les facteurs de civilisation des bantous et des milieux où la discrimination a été outrance ;

- La destruction méchante des logements de uns tout comme des autres ;

- La tuerie de certaines personnes dont certains hommes sont restés veufs et femmes restent veuves et les enfants sont restés délaissés et sont devenus enfants de la rue ;

- La séparation familiale (enfants, père, et mère).

Tableau 7 : Les conséquences économiques du conflit

Les conséquences économiques

Effectif

Pourcentage

La hausse de cout de vie des ménages

45

42%

L'absence d'investisseur à cause de l'insécurité

10

10%

La hausse des prix des produits du secteur primaire

30

29%

La hausse du taux de chômage

2O

19%

Total

105

100%

Source : Conception personnelle tirées des données de l'entretien

Au regard de ce tableau, le plus grand nombre dont 45 personnes soit 42% soutiennent que la hausse de coût de vie de la population est la conséquence économique la plus majeure  de ce conflit dans ce Territoire. Pour cette conséquence, le fait que la population ne parvenait plus à faire librement leurs activités économiques pouvant leur servir à bien vivre.

Le conflit twa-bantou n'a pas eu seulement des conséquences d'ordre social, mais également des répercutions d'ordre économique ; et c'est ce qui peut freiner aussi le développement dans le territoire de Nyunzu.

Ceci étant, les diverses activités économiques bien qu'elles sont informelles, elles contribuent à la hausse de standing social de la population qui en considère comme une source principale des revenus.

Les produits agricoles menacés par le conflit, sa vente constituait une des sources de revenus des ménages, mais aussi les petits commerces que la population faisait en ralliant la cité de Nyunzu centre et la campagne.

Actuellement, les ménages ne pratiquent pas les activités champêtres que dans les concessions d'autrui et le petit commerce n'est plus viable à cause de l'inquiétude qui règne dans les fiefs des habitants de crainte qu'ils ne soient victimes de cambriolage. D'où, les productions agricoles ne sont désormais pratiquées que par 5% au lieu de 56 % avant ce conflit.

En effet, l'exode rural occasionné par les déplacements de la population clandestine a eu un impact sur la variation de prix des produits de première nécessité. C'est notamment le cas de la farine, du sel, l'huile de palme pour ne citer que ceux-là. Cette variation serait due à une incompatibilité entre l'offre des produits de première nécessité et à la demande qui est devenue supérieur dans le territoire de Nyunzu conséquence de la promiscuité populaire.

Eu égard à ce qui précède, il sied de préciser que, ce conflit a eu un impact considérable sur le plan économique étant donné que les activités paysannes considérées comme nourricières des Nyunzu centre et les villages ont été paralysées causant ainsi la rareté des produits des premières nécessités dans le marché.

Il est admis de tous que nul ne peut préférer vivre bin chez autrui que chez soi. Après le rétablissement de la paix dans certains villages anciennement victimes des affrontements, le principe est que la population devait se réinstaller rapidement et recommencer les activités champêtres pour enfin se procurer les biens nécessaires à leur survie et à la survie de centres qui sont les principales débouchées des produits agricoles.

Mais hélas, suite à un climat de terreur que présente chaque partie prenante et aussi l'habitude qu'a la population de mener une vie tributaire, la grande partie de celle-ci a préféré rester dans les camps de déplacés pour continuer à recevoir les dons des humanitaires et laisser de faire leur vie pouvant les propulser, cela a eu un impact aussi sur la flambée du prix des produits de première nécessité sur le marché qui devient de matière à importer des Territoires voisins, eux-mêmes incapables de répondre à la demande de leurs habitants. La vie de la population est devenue de plus en plus difficile parce qu'il fallait acheter les produits importés, mais également les conditions d'accession à des endroits d'approvisionnement trop difficiles ont occasionné l'insécurité alimentaire et la famine dans le Territoire de Nyunzu.

CONCLUSION

Le travail dont nous avons l'honneur de présenter l'économie s'intitule : «le conflit Pygmées-Bantou dans le Territoire de Nyunzu : essai d'analyse des conséquences socioéconomiques sur le développement de la population».

Pour bien structurer l'objet d'étude, nous avons subdivisé notre étude, hormis l'introduction et la conclusion, en deux chapitres : le premier porte sur armature conceptuelle où nous avons d'abord défini les concepts clés qui constituent notre sujet de recherche et ensuite présenter notre milieu d'étude qui est le Territoire de Nyunzu. Et le second parle de l'impact socio-économique des conflits sur le développement de la population. Il s'agit ici de confronter les données de l'entretien pour tirer des conclusions objectives issues de position de notre population d'étude représentée par un échantillonnage de 105 personnes.

Pour arriver à bien analyser notre objet d'étude, les questions ci-après ont constitué la problématique de cette étude :

- «Quelles seraient la cause du conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu?»

- « Quelles sont les conséquences socioéconomiques du conflit sur la population de Nyunzu ? »

A cet effet, les réponses ci-dessous aux questions de la problématique ont constitué notre hypothèse de travail :

- l'origine de ce conflit semble être liée au contexte de sous-développement général, combiné avec des tensions survenues dans le contexte de la conscientisation sociale des Pygmées et des revendications socio-politiques basées sur le tribalisme, le sentiment de supériorité d'une communauté par rapport à l'autre, le non accès aux services sociaux de base qui l'accompagnent.

- Dans l'ensemble, le conflit pygmée-Bantou dans le Territoire de Nyunzu serait à la base des conséquences socio-économiques néfastes.

Sur le Plan social : les différents affrontements seraient à la base de l'incendie de villages (destruction des infrastructures), pertes envie humaines, la recrudescence des maladies épidémiques, endémiques et hydriques (telles que la rougeole, le choléra, la fièvre jaune, le paludisme) ; la perturbation de la scolarité des enfants ; la famine la création des groupes d'autodéfenses (Eléments pour les Bantous et Buzolezole pour les Twa).

Sur le plan économique : la hausse du taux de chômage, le manque des produits manufacturés, la carence des produits alimentaires voire l'inflation dues à la peur des investisseurs étrangers et autres entrepreneurs à oeuvrer dans la Zone.

Les données de cette recherche ont été récoltées et interprétées grâce à l'utilisation de la « Méthode historique » soutenue par les techniques documentaire, l'entretien structuré et analyse des contenus.

Après analyse et interprétation des données issues de techniques ci-haut citées, les conclusions suivantes se sont dégagées.

Sur cent cinq (105) personnes interrogées, 14 personnes soit 13% affirment que la cause de conflit serait le tribalisme, 26 personnes soit 25% pensent que la marginalisation de Pygmées par le Bantous est la cause de conflit, 33 enquêtés soit 31% soutiennent que la discrimination sociale des Pygmées par les Bantous est la cause principale du Conflit dans le Territoire de Nyunzu, 22 personnes soit 21% disent que c'est la manipulation politique et enfin 7 personnes soit 7% affirment que c'est la mauvaise habitude de Pygmées.

Eu égard à ce qui précède, le plus grand nombre de nos enquêtés soit 34% estiment que la cause principale de conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu c'est la discrimination sociale.

En effet, les Pygmées n'ont pas toujours bénéficié de l'attention particulière en tant que groupe autochtone. Délaissés dans le processus de l'intégration sociale des communautés nationales, leurs conditions de vie se caractérisent d'une part, par diverses formes de maltraitance et d'autre part, par la stigmatisation qui sont à la base de leur marginalisation sur le plan politique, administratif, économique, social et culturel. Sous représentés dans les instances publiques de conception des politiques nationales, les pygmées ne jouissent pas pleinement des terres qu'ils occupent ainsi que des ressources qu'elles renferment. 

La dépossession de ces terres se fait, le plus souvent, sans prise en compte, de leur existence, ni de leur indemnisation juste, équitable et proportionnelle. Les conditions d'accès aux services sociaux de base, notamment, l'éducation, l'habitat, les soins de santé et la justice restent en grande partie en défaveur de ce groupe et l'enfoncement dans un déséquilibre social récusable

Cet état d'assujettissement des Pygmées par les autres ethnies dominantes du Territoire, à savoir «  Bantous » spécifiquement les Bakalanga et les Baluba, et leur incorporation dans les coutumes qui ne sont pas les leurs font les Pygmées des propriétés des familles Bantous, c'est-à-dire, les Pygmées se faisaient identifier par rapport à leur famille d'appartenance. Cet état de chose, orchestre malheureusement, la domination totale des Pygmées, leur utilisation abusive dans les travaux forcés par les familles auxquels ils sont sensés appartenir, et ce jusqu'aux traitements dégradants et inhumain. Cette situation intolérable ne peut être qualifiée que d'esclavagisme et a été à l'origine des plusieurs soulèvements.

S'agissant des conséquences sociales de conflit Pygmées-Bantous sur le développement de la population, 30 personnes soit 28% sur 105 personnes qui ont répondu à nos questions affirment que le conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu a pour conséquence sociale la destruction des infrastructures de base avec pour effets secondaires le taux d'analphabétisme très élevé et l'apparition des maladies épidémiques.

Des groupes armés ont attaqué des nombreuses structures sanitaires et éducatives du Territoire, les rendant ainsi non fonctionnelles. Cette situation expose de nombreux enfants a abandonné leurs écoles et aux maladies infantiles, pourtant évitable telles que la rougeole ou la fièvre jaune. Les enfants en âge scolaire ont tous été affectés par le fait que certains ont été contrôlés dans des groupes des milices et d'autres ont été décapités d'une manière horrible. En plus de ce fléau, on a enregistré plusieurs cas de pillage et occupations des villages et la destruction des infrastructures sanitaires et éducatives par les différentes milices twa (PERCI) et bantous (Eléments).

Le conflit twa-bantou n'a pas eu seulement des conséquences d'ordre social, mais également des répercutions d'ordre économique ; et c'est ce qui peut freiner aussi le développement dans le territoire de Nyunzu.

Ceci étant, les diverses activités économiques bien qu'elles sont informelles, elles contribuent à la hausse de standing social de la population qui en considère comme une source principale des revenus.

Les produits agricoles menacés par le conflit, sa vente constituait une des sources de revenus des ménages, mais aussi les petits commerces que la population faisait en ralliant la cité de Nyunzu centre et la campagne.

Toutes ces conclusions confirment nos hypothèses de travail et nous amènent aux suggestions suivantes : 

- Pour mettre fin à cette situation et rétablir une paix durable, le gouvernement doit penser au désarmement des toutes les armes que détiennent certains Pygmées et Bantou en brousse afin de favoriser le retour des Peuples (Pygmées et Bantous) dans leur milieux respectifs ;

- le Gouvernement doit encourager l'éducation des Pygmées par une politique de prise en charge des enfants Pygmées, car l'éducation est l'élément le plus important pour l'émancipation d'un peuple. Si du moins ils sont éduqués, ils seront à mesure de savoir leurs droits et leurs devoirs ;

- le gouvernement doit instaurer les mécanismes d'intégrations des Pygmées à la gestion de la chose publique qui favorisent l'accès des Pygmées aux services publics ;

- Le Gouvernement doit encourager des formations sur les initiatives d'auto prise en charge des Pygmées pour leur indépendance économique vis-à-vis des Bantous.

Loin de nous l'intention d'avoir tout dit dans ce présent travail sur les aspects relatifs aux conflits Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu, c'est pourquoi une brèche est restée ouverte à tout chercheur qui voudrait investiguer dans ce domaine.

BIBLIOGRAPHIE

I. TEXTES OFFICIELS

1. Loi n° 22/030 DU 15 Juillet Portant Protection et promotion des droits des peuples autochtones pygmées.

II. OUVRAGES

1. Alain TOURAINE, Encyclopédiauniversalis, vol 4, n°856-865, édition, Paris 1976.

2. NEERLING, R et GRANT, P. visages temps passé Canada, édition 1987, P. 285

3. ROBENT DEBOURSE, économie du développement, Kinshasa, Ed. CRK, 2005, P. 7

4. Louis MPALA, pour vous chercheurs, Directives pour rédiger un travail scientifique, Ed. MPALA, Lubumbashi, 1990, P. 27

5. R. PINTON et M. GRAWITTE, méthodes de recherche en sciences sociales, 4ème édition, DOLLOZ, Paris 1971, P. 290.

III. TRAVAUX SCIENTIFIQUES

1. SULUBIKA ELONGO Cicéron : La contribution et la place de la méthode éthique pygmée face à la construction de nation congolaise, mémoire deuxième licence sciences politiques et administratives, mémoire inédit, université de Kalemie, 2014-2015.

2. SENGA RISASI Bink, conflits sultanats dans le groupe de BASEBA : cas sous groupement BAHANGA, TFC médit ISP-Nyunzu, HSS, 2011-2012.

3. NDABAREYE NZITA Paul, les conflits d'une paix durable dans les pays des Grands lacs africains face aux impératifs du développement de la région, UNILU, DEA en R.I, 2005-2006.

IV. NOTES DE COURS

1. Julien FREUD cité par MUCHUKIWA RUKAKIZA, cours de gestion des conflits organisationnels. L2, organisation sociale et administration rurale, ISDR Bukavu, année académique 2018-2019.

2. J.W GOODE, cité par SHOMBA et KAYUNGA initiation aux méthodes de recherche en sciences sociales, PUZ, Kinshasa, 1999, P.22

3. Jean-Marc KATONGOLO, notes de cours des aspects politiques et administratifs de développement L2 SP A/UNIKAL, 2019-2020, P.9, inédit.

4. Ghislain MUGALU, notes de cours recherche en sciences sociales, université de Kalemie 2017-2018.

5. J. GUIGERT et G. Jumel, méthodologie des pratiques de terrain en sciences humaines et sociales, ARMAN COLIN, Paris 1997, P.3

6. G. MACE, Guide d'élaboration d'un projet de recherche, de BOECK WESMALS à Bruxelles, 1991, P.35

V. DICTIONNAIRE

1. Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, Hatier, avril 2013, P.149

2. Dictionnaire Larousse, édition 2010, P.267.

VI. AUTRES SOURCES

1. Par connaissance indirecte, il sied d'entendre la connaissance d'un phénomène par son effet ou par sa trace.

2. Plan de développement intégré du Territoire de Nyunzu, version finale, 2010, P.10, inédit.

3. Notre conception inspirée des données de l'entretien.

4. Rapport alternatif au rapport périodique de la RDC au comité de l'homme, les peuples autochtones pygmées en RDC : l'Etat de leurs droits et la situation dans la province du Tanganyika, septembre 2017, P.16

VII. WEBOGRAPHIE

1. https://www.pearon.fr consulté le 09 Juin 2021 à 9h10'

2. https://www.fsegs.rnu.tn consulté le 08 octobre 2022 à 00h05'

3. http://www.statcon.gc.c.a/edu/power-pouvoir/ch13/5214895-fr

* 1Louis Mpala,pour vous chercheur. Directives pour rédiger un travail scientifique, éd.Mpala, Lubumbashi, 1990, p.27.

* 2 SULUBIKA ELONGO Cicéron, La Contribution et la place de la minorité ethnique pygmée face à la construction de la nation congolaise, mémoire deuxième licence en sciences politiques et administratives, mémoire inédit,université de Kalemie, 2014-2015.

* 3SENGA RISASI BIN K, conflits sultanats dans le groupement deBaseba :cas de sous- groupement Bahanga,Tfcinedit ISP-Nyunzu,HSS,2011-2012

* 4NDABAREYE NZITA PAUL, les conflits d'une paix durable dans les Pays des Grands Lacs Africains face

aux impératifs du développement de la région, UNILU, DEA en R.I, 2005-2006.

* 5 Julien Freund cité par Bosco MUCHUKIWA RUKAKIZA, Cours de Gestion des conflits organisationnels, L2 Organisation sociale et Administration rurale, ISDR BUKAVU, année académique 2018-2019, p6 in www.isdrbukavu.ac.cd consulté le 10 septembre 2022

* 6Alain Touraine, Encyclopediauniversalis, Vol.4, n°856-865, 10e Editions, Paris, 1976.

* 7J. GUIGERT et G. JUMEL, Méthodologie des pratiques de terrain en sciences humaines et sociales, Arman Colin, Paris, 1997, p.3.

* 8G. MACE, Guide d'élaboration d'un projet de cherche, de Boeck-Wesmaels. à.Bruxelles, 1991, p.35.

* 9Dictionnaire Larousse, édition2010.p267.

* 10R.PINTON et M. GRAWITTZ,Méthodes de recherche en sciences sociales, 4ème édition, Dolloz, Paris, 1971,

p. 290.

* 11Par connaissance indirecte, il sied d'entendre la connaissance d'un phénomène par son effet ou par sa trace.

* 12J.W. GOODE, cité par SHOMBA et KUYANGA, Initiation aux méthodes de recherche en sciences sociales, PUZ,

Kinshasa, 1999, p.22.

* 13 Julien Freund cité par Bosco MUCHUKIWA RUKAKIZA, Cours de Gestion des conflits organisationnels, L2 Organisation sociale et Administration rurale, ISDR BUKAVU, année académique 2018-2019, p6 in www.isdrbukavu.ac.cd consulté le 10 septembre 2022

* 14 Alain Touraine, Encyclopediauniversalis, Vol.4, n°856-865, 10e Editions, Paris, 1976

* 15Loi n°22/030 DU 15 JUILLET 2022 portant protection et promotion des droits des peuples autochtone pygmées.

* 16NEERING, R et GRANT, P. Visages temps passé. Canada, édition 1987,p 285

* 17 François Perroux cité par Pearson France, stratégies de développement, in https://www.pearson.fr consulté le 09 juin 2021 à 09h10

* 18 Jean-Yves Capul et Olivier Garnier, Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, Hatier, Avril 2013, P149

* 19 Robert DEBOURSE, économie du développement, Kin, Ed. CRK, 2005, P7

* 20Jean-Marc KATONGOLA, notes de cours des aspects politiques et administratifs de développement,

L2SPA/UNIKAL, 2019-2020, P.9, Inédit

* 21Robert DEBOURSE, économie du développement, Kin, Ed. CRK, 2005, P7

* 22 François Perroux cité par Bernard Conte, le concept de développement, in http://www.fsegs.rnu.tn consulté le 08 octobre à 00H05

* 23Idem

* 24Plan de développement intègre du Territoire de Nyunzu, version finale, 2010,p.10. inédit.

* 25Plan de développement intègre du Territoire de Nyunzu, version finale, 2010,p.10. inédit

* 26 http://www.statcan.gc.c.a/edu/power-pouvoir/ch13/5214895-fr.htm.

* 27 http://www.statcan.gc.c.a/edu/power-pouvoir/ch13/5214895-fr.htm.

* 28 http://www.statcan.gc.c.a/edu/power-pouvoir/ch13/5214895-fr.htm.

* 29 Dynamique des Groupes des Peuples Autochtones, Rapport alternatif au rapport périodique de la République Démocratique du Congo au Comité des Droits de l'Homme, Les Peuples Autochtones Pygmées en RDC : l'état de leurs droits et la situation dans la Province du Tanganyika, Septembre 2017, P16

* 30 Exposé des motifs de la LOI n°22/030 du 15 juillet 2022 portant protection et promotion des droits des peuples autochtones pygmées, col.1

* 31Dynamique des Groupes des Peuples Autochtones, Rapport alternatif au rapport périodique de la République Démocratique du Congo au Comité des Droits de l'Homme, Les Peuples Autochtones Pygmées en RDC : l'état de leurs droits et la situation dans la Province du Tanganyika, Septembre 2017, P16

32 Exposé des motifs de la LOI n°22/030 du 15 juillet 2022 portant protection et promotion des droits despeuples autochtones pygmées, col.1

* 33 Ghislain Mugalu, notes de cours de méthodes de recherches en sciences sociales, université de Kalemie, 2017-2018. 22 Ghislain, M., Op.cit.






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