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I. INTRODUCTION
II. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le territoire de Nyunzu, un territoire de la province du
Tanganyika en République Démocratique du Congo,
créé le 04 Juillet 1952 par le décret-loi royal
N°21/132 dont sa superficie est de 17 275Km2 avec une
densité de la population d'environ 18habitants par km2 ;
sa population est estimée à 226712habitants.
Le territoire de Nyunzu possède des forêts et
savanes abordées par :
- Une faune riche composée notamment
d'Eléphants, d'Hippopotames, buffles, antilopes et singes.
- Des terres fertiles sur lesquelles sont produits
essentiellement du maïs, du manioc, du riz, de la banane, de l'arachide,
de l `huile de palme etc.
- Des minerais, dont le coltan, la cassitérite, l'or et
le diamant.
Le fait pour un territoire de disposer l'une ou l'autre des
ressources citées peut sans doute constituer un facteur pour son
développement par les revenus tirés de l'exploitation de toutes
ces ressources naturelles. Ceci n'est possible que lorsque la paix et la
sécurité deviennent de caractéristiques principales du
milieu, capables de rendre à libre aux habitants de circuler dans toute
l'étendue du Territoire et leurs permettre de vaquer d'entreprendre des
activités productrices.
Cependant, le territoire de Nyunzu connait depuis 2013, des
sérieux d'hostilités qui menacent de façon permanente la
paix et qui pousse la population de vivre ce dernier temps sous le seuil de
l'extrême pauvreté en dépit d'énormes richesses
qu'il égorge. Ces hostilités sont nommés par les uns comme
conflit entre Pygmées-Bantous (tendance des Humanitaires) et rebellions
pour les autres au regard des moyens utilisés et le Statut des Acteurs
principaux (tendance des politiciens). Cette situation
d'insécurité, attire notre attention et appelle à une
étude sous le sujet : « Conflit Pygmées-Bantous
dans le Territoire : Essai d'analyse des conséquences
socio-économiques sur le développement de la
population ».
A cet effet, tout travail d'un chercheur doit avoir un
caractère, accepté et justifié à la portée
de tout le monde. Ainsi, il est de l'impérieuse nécessité
pour nous de démontrer l'intérêt que ce travail
présente sur le plan scientifique, social et personnel.
I.1. INTERET SCIENTIFIQUE
Tout travail scientifique apporte un apport théorique
dans le monde scientifique, ainsi notre travail n'a pas fait l'exception, du
fait qu'il est constitué d'un document qui met en évidence les
informations réelles et vérifiables sur l'origine des conflits
Pygmées-Bantous, ses causes et ses conséquences sur la vie
socio-économique de la Population. Les résultats de notre
recherche serviront d'autres chercheurs quia borderont la même question
ultérieurement
I.2. INTERET SOCIAL
Sur le plan social, ce travail servira de guide pratique
à la population sur la compréhension du phénomène
conflit Pygmées-Bantous et ses conséquences sur la vie
socio-économique. Il servira de moyens de prévention de conflits
communautaire saur égard de recommandations qui y sortiront
I.3. INTERET PERSONNEL
Il est pour nous un plaisir de traiter un tel sujet parce que
nous estimons que les recherches faites sur ce sujet vont contribuer à
l'amélioration de notre expérience dans le domaine scientifique.
En Qualité des chercheurs en Histoire, nous nous serviront de cette
question pour expliciter le phénomène des conflits communautaires
aux générations futures.
II. ETAT DE QUESTION
L'état de la question étant connu comme une
étude approfondie des travaux antérieurs et théoriques sur
un thème de recherche similaire pour une nouvelle thématique en
vue d'en tirer une démarcation par rapport aux précédents
auteurs.1(*)
IL est certain que la recherche que nous entreprenons sur le
conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu : essai de
`analyse des conséquences socioéconomiques sur la population a
déjà fait objet de recherche par un certain nombre des chercheurs
d'une manière ou d'une autre ;
Cas cela ne tienne, précisons tout de même que la
nôtre ne sera point un redit dans le sens que nous voulons examiner
attentivement ce qui a été dit dans le cadre de cette recherche
en vue de connaitre le pourquoi:
SULUBIKA ELONGO Cicéron a traité sur « la
contribution et la place de la minorité ethnique pygmée face
à la construction de la nation congolaise »2(*) ; sa préoccupation
majeure était celle de savoir quelle est la contribution de peuple
pygmée dans la nation congolaise.
Le chercheur a cherché à connaitre la
contribution et la place de la minorité ethnique pygmée dans la
construction de la nation congolaise tout en cherchant le positionnement de ce
bas peuple ou petit peuple sur le plan social, économique et politique
en République démocratique du Congo d'une manière
générale et la province du Tanganyika en particulier.
IL répond dans son hypothèse que la
minorité ethnique occupe la dernière place des toutes les ethnies
en RDC en général et la province du Tanganyika en particulier.
Après analyse de son travail, Il nous a été
impérieux de signaler que les points qui nous convergent avec SULUBIKA
Cicéron est que tous, nous avions constaté le même
problème des pygmées et bantous dans le territoire de Nyunzu.
Notre divergence est venue au point où lui a
cherché à connaitre la contribution et la place de la
minorité ethnique pygmée dans la construction de la nation
congolaise tout en cherchant le positionnement de ce bas peuple ou petit peuple
sur le plan social, économique et politique en RDC d'une manière
générale et la province du Tanganyika en particulier et aussi ;
savoir dans quel domaine cette population minoritaire pygmée peut
apporter sa contribution à la construction de la province du Tanganyika
précisément dans les trois territoires, entre autre : Nyunzu,
Manono et Kalemie
Quant à nous, nous voulons savoir les
conséquences socio comiques de conflit Pygmées-Bantous dans le
territoire de Nyunzu.
SENGA RISASI BIN K3(*) s'est intéressé aux conflits
sultanats dans le groupement Baseba, sa préoccupation est de savoir les
causes de ces conflits sultanats et les difficultés rencontrées
lors de la résolution des conflits sultanats dans le groupement.
Il conclut dans son étude que les conflits sultanats
dans le groupement sont suscités par la mauvaise gouvernance du Chef
vis-à-vis de la population. L'ignorance de la procédure
coutumière par les concernés et l'avidité des richesses
par les autorités administratives, qui changent les chefs de sous
groupent de temps à autre aux fins de rançonner ceux qui sont
ambitieux du pouvoir coutumier.
L'Auteur estime que plusieurs difficultés bloquent le
processus de résolution pacifique de ce conflit. A titre exemplatif, il
relève : l'ignorance de la coutume, l'ignorance de la loi et des
droits fondamentaux reconnus aux autorités locales par les textes
égaux ainsi que la procédure rigide de résolution des
conflits coutumiers.
NDABAREYE NZITA PAULI4(*) quant à lui s'est préoccupé
d'identifier les causes à la base de la conflictualité dans la
zone de grands lacs afin d'examiner les voies et moyens du retour à la
paix qu'il considère comme une des bases du développement
A la problématique de son sujet de recherche
intitulé « les conflits d'une paix durable dans les pays des
grands lacs africains face aux impératifs du développement de la
région.L'auteur s'est posé la question de savoir : quelles
sont les facteurs à la base de la conflictualité dans la
région des grands lacs et quelles sont les conditions du retour à
la paix aux impératifs ?
Cherchant à répondre à cette
préoccupation, l'auteur démontre que la colonisation serait
à la base des foyers de tension entre les peuples de grands lacs de la
trace arbitraire des frontières qui n'a pas tenu compte des
identités et clivage qui allaient en résulter.
Pour mieux assoir la paix dans la région des grands
lacs, l'Auteur propose la création d'un comité de pacification
dans chaque pays pour s'occuper des programmes de vulgarisation de la culture
de la paix partant des nombreuses théories de la traumatisassions
(trauma Healing).
Notre travail se distingue de ceux de nos
prédécesseurs que nous venons de citer ci-haut qui ont aussi
parlé de conflit qui est notre point de convergence. Nous nous
divergeons dans ce sens que nous, nous abordons le phénomène de
Conflit Pygmées-Bantou dans le Territoire de Nyunzu : essai
d'analyse des conséquences socioéconomiques sur le
développement de la population.
III. PROBLEMATIQUE
L'histoire de la relation entre les Pygmées et les
bantous est aussi et peut être d'abord faite de métissage,
d'intégration technique et culturelle. Elle est aussi marquée par
le refoulement et l'assujettissement. En effet, les Pygmées disposent
d'une connaissance approfondie de leur environnement qu'ils mettent à
profit pour se nourrir (leurs techniques de chasse, leur connaissance des
plantes alimentaires de la forêt et de toutes ses autres ressources, dont
le miel...) mais aussi pour se soigner : la qualité de leur
pharmacopée est reconnue y compris par les Bantous. Cette connaissance
du milieu faisait que les Pygmées cohabitent depuis des décennies
dans le Territoire de Nyunzu, avec les Bantous. Cette cohabitation a connu sa
dégradation depuis 2013 et est passée d'un mécontentement
croissant à un conflit ouvert et violent, obligeant la population
à se déplacer pour fuir ces violences communautaires.
En effet, les conflits sociaux font partie des relations au
sein d'une société globale. Quand ces conflits affectent
négativement la société ils provoquent la fissure de la
société globale et mettent en mal le projet de
développement entrepris par l'autorité publique. Il s'agit donc
des oppositions, des altercations, des contestations, des disputes qui mettent
sur scène des individus ou des institutions qui s'affrontent autour des
enjeux, des normes et culture de l'organisation
C'est à ce sens que Julien Freund5(*) donne une définition
systématique d'un conflit. Le conflit consiste en un affrontement ou
heurt intentionnel entre deux êtres ou groupes de même
espèce qui manifestent les uns à l'égard des autres une
intention hostile, en général à propos d'un droit, et qui
pour maintenir, affirmer ou rétablir le droit essaient de briser la
résistance de l'autre, éventuellement par le recours à la
violence, laquelle peut, le cas échéant, tendre à
l'anéantissement physique de l'autre.
Alain Touraine6(*) de son coté, ne s'écarte pas trop assez
de cette définition lorsqu'il écrit qu'un « conflit est
une relation antagonique entre deux ou plusieurs unités d'actions dont
l'une au moins tend à dominer le champ social de leur
rapport ». Pour qu'il y ait conflit, Alain Touraine retient deux
conditions, à savoir :
- l'existence des acteurs réels qui possèdent un
système de décision, une volonté et tendent à
maximiser leurs avantages propres, soit par la poursuite rationnelle d'un
intérêt de type économique, soit par le renforcement de
leur propre intégration, soit selon tout autre processus ;
L'interdépendance des acteurs qui constitue les
éléments d'un système social. Le système social est
dénommé, champ social dans lequel les conflits se produisent et
la coopération. Autrement dit, les conflits se produisent au sein de
relations sociales et se meuvent dans un système social. Au sein d'un
champ social conflictuel, les acteurs visent à s'approprier des biens
rares (terre, matières premières, marchés,
fiscalités, recettes, pouvoir, territoire, argent...)
Autrement dit, un conflit apparait lorsque la dimension de
pouvoir (la capacité de dominer les rapports sociaux à
l'intérieur d'un système social, tel que la répartition
des biens sociaux comme l'autorité, le revenu ou l'éducation)
sont convoités par les acteurs. Dans un conflit, l'interaction remet en
cause le système des rapports sociaux et les conséquences sont
incalculables. En Territoire de Nyunzu, il existe une méfiance entre
Pygmées et Bantous et la situation socio-économique se
détériore depuis l'avènement de conflit entre ces deux
Peuples.
Au regard de tout ce constat, il s'avère
nécessaire de soulever les préoccupations suivantes en terme de
problématique :
- Quelles seraient les causes du conflit
Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu ?
- Quelles sont les conséquences
socio-économiques de ce conflit sur la population de Nyunzu ?
IV. HYPOTHESE DE TRAVAIL
La démarche scientifique impose qu'une attention
particulière soit soutenue dans la formulation des hypothèses.
Par définition, « les hypothèses sont
des propositions formulées sur le phénomène
étudié ou à étudier qui déterminent la
pertinence de la recherche »7(*). Il s'agit « des réponses provisoires
aux questions posées à la problématique. C'est donc une
supposition, une présomption qui demande à être
vérifiée ».8(*)
C'est ainsi qu'à la suite des questions que nous nous
sommes posées à la problématique, nous formulons nos
hypothèses de la manière suivante :
- l'origine de ce conflit semble être liée au
contexte de sous-développement général, combiné
avec des tensions survenues dans le contexte de la conscientisation sociale des
Pygmées et des revendications socio-politiques basées sur le
tribalisme, le sentiment de supériorité d'une communauté
par rapport à l'autre, le non accès aux services sociaux de base
qui l'accompagnent.
- Dans l'ensemble, le conflit pygmée-Bantou dans le
Territoire de Nyunzu serait à la base des conséquences
socio-économiques néfastes.
- Sur le Plan social : les
différents affrontements seraient à la base de l'incendie de
villages (destruction des infrastructures), pertes envie humaines, la
recrudescence des maladies épidémiques, endémiques et
hydriques (telles que la rougeole, le choléra, la fièvre jaune,
le paludisme) ; la perturbation de la scolarité des enfants ;
la famine la création des groupes d'autodéfenses (Eléments
pour les Bantous et Buzolezole pour les Twa).
- Sur le plan économique : la
hausse du taux de chômage, le manque des produits manufacturés, la
carence des produits alimentaires voire l'inflation dues à la peur des
investisseurs étrangers et autres entrepreneurs à oeuvrer dans la
Zone.
V. METHODOLOGIE DU TRAVAIL
En science sociale, une recherche exige le recours à
des procédures opératoires bien définis que l'on peut
qualifier des méthodes et techniques. Le choix de ces
procédés dépend des objectifs poursuivis,
c'est-à-dire que chaque sujet correspond à une ou plusieurs
méthodes.
V.1.METHODES
Le mot méthode revêt plusieurs sens, le
dictionnaire Larousse la définie comme une démarche
organisée et rationnelle de l'esprit pour arriver à un certain
résultat9(*).
R.PINTO et M.GRAWITZ10(*) désignent la méthode comme l'ensemble
des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifie.
Pour atteindre les objectifs de la présente
étude, nous avons fait recours à «la
méthode historique ».
La méthode historique s'appuie sur un ensemble de
sciences auxiliaires qui aident l'historien à construire son
récit. Par- de là les époques et les méthodes, et
quel que soit le but sous-jacent du travail de l'historien, l'histoire est
toujours une construction humaine, inscrite dans l'époque où
elle est écrite. Elle joue un rôle social et elle est
incitée pour soutenir, accompagner ou juger les actions des hommes.
En effet, la science sociale est la discipline qui
étudie les phénomènes sociaux qui caractérisent la
vie de l'homme en société. Si cette discipline veut être
positive et étudier les faits par l'observation et
l'expérimentation, il apparait aussitôt que, par leur
étendue ou leur nature, les phénomènes sociaux ne peuvent
guère être embrassés par une observation individuelle
directe. D'où la nécessité du recours à
la connaissance indirecte 11(*)
Dans cette étude, la méthode historique a permis
de constater, et à mettre de l'ordre logique des faits, à faire
la critique externe et la synthèse de textes en rapport avec notre
objet d'étude.
V.2. TECHNIQUES
Par définition, les techniques sont des outils
utilisés dans la collecte des informations qui devront plus tard
être soumises à la l'intervention et à l'exploitation
grâce aux méthodes12(*)
Au cours de notre recherche, nous avons fait recours
principalement à la technique documentaire, à l'entretien
structuré et à l'analyse de contenu.
V.2.1.La technique documentaire
Elle est intervenue en appui des méthodes sus
évoquées. Elle a été utile dans la collecte des
informations nécessaires pour réaliser la présente
étude.
Elle a permis, par la consultation de documents officiels,
d'ouvrages, de revues, de travaux similaires et de sites web, de collecter les
données qui ont été analysée, pour atteindre les
objectifs visés.
V.2.2.L'entretien structuré
L'entretien structuré est une technique dans laquelle
le Chercheur pose une série de questions préparées
à l'avance au participant. Tous les participants reçoivent les
mêmes questions, dans le même ordre et de la même
manière.
Cette technique nous est utile du fait que le rôle du
Chercheur est neutre et de par sa nature l'entretien structuré se
concentre sur des questions rationnelles et non émotionnelles. Un guide
d'entretien sur les questions relatives aux causes et conséquences des
conflits pygmée-Bantou a été élaboré et
soumis aux personnes prises comme échantillon de notre étude.
V.2.3.L'analyse de contenu
La collecte et l'analyse de documents est l'un des principaux
moyens d'accéder à l'information dans la recherche qualitative,
car les documents historiques ou contemporains peuvent être une source
importante de recherche. L'importance de cette technique s'accroit car la
documentation est devenue l'une des caractéristiques fondamentales des
sociétés modernes. Grace aux différents documents
existants que nous avons exploités et aux fournies par l'entretien, nous
avons étudié et analysé les causes et les
conséquences de conflit Pygmées-Bantous et obtenir des
résultats importants qui ressortent de cette analyse.
VI. DELIMITATION DU SUJET
Il est indispensable qu'un travail
scientifique soit délimité temporellement et spatialement. Le
sujet d'étude est délimité temporellement sur une
période allant de 2014 à 2022.
Cette période est celle du déclenchement du
conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu avec ses
conséquences socio-économiques. Cet intervalle nous a permis
d'élargir nos sources pour pouvoir armer nos arguments pour enfin de
démontrer à quel point le conflit communautaire a affaibli la
vie de la population de Nyunzu.
Spatialement nous avons choisi comme cadre
géographique d'investigation le Territoire de Nyunzu entier, dans la
province du Tanganyika en République Démocratique du Congo.
VII. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Ce présent travail comprend trois chapitres hormis
l'introduction et la conclusion :
- Le premier chapitre sera consacré sur l'armature
conceptuelle ;
- Le deuxième chapitre quant à lui parle de
l'impact socio-économique du conflit pygmées-bantous dans le
territoire de Nyunzu ;
VIII. DIFICULTES RENCONTREES
Réaliser un travail scientifique à l'occurrence
celui du TFC n'est pas une chose aisée.
C'est ainsi pendant notre recherche, nous nous sommes
butés aux difficultés suivantes :
- Les moyens financiers insuffisants pour parcourir dans tous
les coins du territoire afin de recueillir les données ;
- L'absence de la documentation ou bibliothèque pouvant
nous servir dans notre travail.
- Le manque de personnel scientifique en histoire et sciences
sociales pour les orientations.
CHAPITRE PREMIER :
ARMATURE CONCEPTUELLE
La production scientifique répond
à des exigences précises, elle requiert non seulement le respect
logique des méthodes et théories, mais recommande aussi l'usage
conséquent et cohérent des concepts afin d'éviter tout
risque d'interprétation, de confusion et d'incompréhension. Il
sied à tout chercheur de commencer en premier lieu l'analyse de termes
constitutifs clés et connexes de son sujet.
Par une bonne intelligence de cette étude, la
précision terminologique de concepts clés et connexes fera
l'objet de ce premier chapitre.
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE
I.1.1. LE CONFLIT
Julien Freund13(*) donne une définition systématique d'un
conflit. Le conflit consiste en un affrontement ou heurt intentionnel entre
deux être ou groupes de même espèce qui manifestent les uns
à l'égard des autres une intention hostile, en
général à propos d'un droit, et qui pour maintenir,
affirmer ou rétablir le droit essaient de briser la résistance de
l'autre, éventuellement par le recours à la violence, laquelle
peut , le cas échéant, tendre à l'anéantissement
physique de l'autre.
Alain Touraine14(*) ne s'écarte pas trop assez de cette
définition lorsqu'il écrit qu'un « conflit est une
relation antagonique entre deux ou plusieurs unités d'actions dont l'une
au moins tend à dominer le champ social de leur rapport ».
Pour qu'il y ait conflit, Alain Touraine retient deux conditions, à
savoir :
- l'existence des acteurs réels qui possèdent un
système de décision, une volonté et tendent à
maximiser leurs avantages propres, soit par la poursuite rationnelle d'un
intérêt de type économique, soit par le renforcement de
leur propre intégration, soit selon tout autre processus ;
- l'interdépendance des acteurs qui constitue les
éléments d'un système social. Le système social est
dénommé, champ social dans lequel les conflits se produisent et
la coopération. Autrement dit, les conflits se produisent au sein de
relations sociales et se meuvent dans un système social. Au sein d'un
champ social conflictuel, les acteurs visent à s'approprier des biens
rares (terre, matières premières, marchés,
fiscalités, recettes, pouvoir, territoire, argent...)
Autrement dit, un conflit apparait lorsque la dimension de
pouvoir (la capacité de dominer les rapports sociaux à
l'intérieur d'un système social, tel que la répartition
des biens sociaux comme l'autorité, le revenu ou l'éducation)
sont convoités par les acteurs. Dans un conflit, l'interaction remet en
cause le système des rapports sociaux.
A cet effet, plusieurs autres raisons sont à la base
d'un conflit dans la société, mais celles-ci sont d'ordre majeur.
Il s'agit de :
- La concurrence (la rareté des ressources, argent,
nourriture, matières premières etc...)
- L'inégalité structurale (des
inégalités dans la puissance et la récompense augmentent
dans toutes les structures sociales)
- La révolution (ce brusque transfert du pouvoir
résulte de conflit entre les différentes classes).
I.1.2 PYGMEES
1. Description
Peuple chasseurs cueilleurs vivant généralement
dans la forêt, qui s'identifie en tant que tel et se distinguent des
autres peuples Congolais par leur identité culturelle, leur mode de vie,
leur culture, leur attachement et leur lien étroit à la nature
ainsi que par leurs savoirs endogènes15(*).
Les pygmées vivent dans la forêt
équatoriale. En République Démocratique du Congo, on les
trouve :
- A l'équateur dans la province de la Tsuhuapa
- Au Bandundu dans le district de Mai-ndombe
- A la province Orientale en Ituri
- Au Nord-Kivu dans le Territoire de Nyiragongo
- Au Kasaï Occidental dans le Territoire de Dekese
- Dans la province de Tanganyika.
2. Les caractéristiques des
pygmées
Les pygmées sont de très petite taille
(1,20-1,44m) mais aujourd'hui en contact avec le Bantous, on trouve les
Pygmées de plus grande taille. Ils vivent en forêt et font la
chasse toujours en groupe ; Ils parlent les langues d'origine
pygmées, mais en contact avec les Bantou, ils s'adaptent aux langues du
milieu dans lequel ils se trouvent. Ils sont de très bons chasseurs
à l'arc et au filet. Ils se nourrissent des produits de la chasse, de la
pêche et du ramassage (champignon, racines, des noix, des insectes de la
forêt)
Ils étaient un peuple nomade surtout lorsque la terre
où ils habitaient ne portait plus de fruits ou gibiers. Mais
aujourd'hui suite au contact avec le Bantous, ils ont adopté les modes
de vie des Bantous et le nomadisme n'est plus fréquent.
I.1.3 LES BANTOUS
Les Bantous constituent l'ensemble de peuple vivant sur le
Territoire de l'Afrique centrale, australe, orientale.
Pendant leur migration, les Bantous venaient du Nord, de la
région du lac Tchad aux environs du Nigéria occidental où
ils ont contourné la forêt équatoriale par deux vagues pour
occuper la République Démocratique du Congo. Ils soumirent et
chassèrent les pygmées de leur sol grâce aux armes de
fer16(*).Ils se
nourrissent des produits de la chasse, de la pêche. Ils cultivent la
terre, ils élèvent quelques animaux domestiques et pratiquent le
commerce.
I.1.4. LE DEVELOPPEMENT
1. Définition
Pour définir le développement, on se
réfère souvent à la définition devenue classique
proposée par l'économiste français François Perroux
en 1961 : Le développement « est la combinaison des
changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à
faire croitre cumulativement son produit réel et
global »17(*).
Le développement implique l'amélioration du
bien-être de toute la population et se traduit par une hausse de revenu
par tête, un accroissement de la ration alimentaire et meilleurs
accès aux services de santé et de l'éducation. Il s'agit
donc de « l'ensemble des transformations techniques, sociales et
culturelles qui permettent l'apparition et la prolongation de la croissance
économique ainsi que l'élévation des niveaux de
vie »18(*).
Le développement s'évalue par des
critères qui sont de nature économique : le niveau
d'équipement en matière de transport, l'ouverture aux
échanges internationaux, la production et consommation d'énergie,
la productivité de l'agriculture. Il passe par l'urbanisation,
l'industrialisation, l'alphabétisation et la formation ainsi que par la
destruction des sociétés rurales.
Robert DEBOURSE19(*) donne deux significations au
développement :
- Il désigne la croissance économique
accompagnée d'une amélioration de bien-être matériel
à l'intérieur d'un pays ;
- Il implique une amélioration de l'alimentation, des
services sanitaires, des routes, la baisse de la mortalité.
Le développement consiste donc à un
élargissement des possibilités des réussites à ceux
qui ont le désir d'échapper à l'équilibre de la
pauvreté de masses et ses cultures. Il implique à cet effet, une
hausse du bien-être social, des changements des structures et des
mentalités de la société toute entière.
2. Critères de mesure du
développement
Le PNUD propose quatre critères pour mesurer le niveau
de développement d'un pays :
- La productivité qui permet d'enclencher un processus
d'accumulation ;
- La justice sociale : les richesses doivent être
partagées au profit de tous ;
- La durabilité : les générations
futures doivent être prises en compte (dimension à long terme du
développement) ;
- Le développement doit être engendré par
la population elle-même et non par une aide extérieure.
De nombreux critères doivent donc évoluer
simultanément : « le niveau de vie (mesuré
par le PNB par habitant, par exemple), la part de l'industrialisation et des
services dans la production et dans la population active, les écarts de
revenus, l'espérance de vie, le taux de mortalité infantile, le
taux d'alphabétisation, le nombre d'étudiants, de chercheurs,
etc. »20(*).
C'est à ce sens que le développement donne des choix qui
créent un environnement permettant à l'être humain
d'exploiter pleinement leurs potentialités et de vivre d'une
manière productive et créative.
3. La croissance et le
développement
Habituellement les individus confondent la croissance au
développement. Il ne faut pas confondre croissance et
développement, même si ces deux notions sont liées.
La croissance est un
phénomène économique quantitatif, donc mesurable,
caractérisant l'augmentation des richesses produites par un pays sur une
période donnée. Le développement correspond à
l'ensemble des transformations techniques, sociales et culturelles qui
permettent l'apparition et la prolongation de la croissance
économique.21(*) La
croissance traduit une augmentation de la production et elle se mesure
grâce au PIB (produit intérieur brut).
Le développement, en
revanche, est un phénomène qualitatif, irréversible et qui
ne peut s'observer que sur une très longue période. Un processus
de développement peut être défini par la combinaison des
changements touchant l'ensemble des structures économiques, sociales,
culturelles et démographiques.
La croissance est « l'augmentation
soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de
dimension : pour une nation, le produit global net en termes
réels »22(*). Le développement est par contre,
« la combinaison des changements mentaux et sociaux qui rendent la nation
apte à faire croitre, cumulativement et durablement son produit
réel global »23(*).
Si la croissance peut se réaliser sans
forcément entrainer le développement (partages très
inégalitaires des richesses, captation des fruits de la croissance par
une élite au détriment du reste de la population), il y a tout de
même une forte interdépendance entre croissance et
développement (le développement est source de croissance et
nécessite une accumulation initiale). Le développement est un
processus de long terme, qui a des effets durables. Une période
brève de croissance économique ne peut ainsi être
assimilée au développement.
Enfin, le développement englobe des bouleversements
plus grands (valeurs et normes sociales, structure sociale, etc.) que le simple
processus de croissance économique : Le développement est
par nature un phénomène qualitatif de transformation sociale
(éducation, santé, libertés civiles et politiques...)
alors que la croissance est seulement un phénomène quantitatif
d'accumulation de richesses.
Le concept de développement apparait donc plus
englobant que celui de croissance, en ce sens qu'il implique la croissance mais
au-delà, met l'accent sur la satisfaction des besoins fondamentaux, la
réduction des inégalités, du chômage et de la
pauvreté. Le développement ne peut s'opérer sans
croissance mais une croissance sans développement est
envisageable.
Les concepts de base étant bien
élucidé ; ces concepts sont circonscrits dans une
évolution de temps matériel qui leur donne force et attirent la
curiosité de chercheurs qui les abordent des différentes
manières selon les domaines et les objectifs poursuivis. Il est
nécessaire dans le chapitre qui suit, de connaitre l'évolution
histoire de la gestion décentralisée en République
Démocratique du Congo.
I.2.PRESENTATION DU TERRITOIRE DE NYUNZU
I.2.1. APPERCU HISTORIQUE DU TERRITOIRE DE
NYUNZU
Le territoire de Nyunzu a été créé
le 04 Juillet 1952 par le décret-loi royal N°21/132 avec une
superficie est de 17 275Km2 et une densité de la
population d'environ 18habitants par km2 ; sa population est
estimée à 226712habitants.
L'histoire du Territoire de Nyunzu passe par plusieurs
étapes qu'il convient de relever ici.
1. A la colonisation arabe
A leur arrivée, les arabes trouvèrent 30 chefs
coutumiers tous aux mêmes pieds d'égalité notamment :
chef Kabeya, Kilwa, Kalima, Kisengo, Tengu, Kampulu, Kabamba, Kilega, Munena,
Butondo, Kasangandega, Lugunda, Zongwe, Lumbu, Pende, Lengwe, Kahinda,
Kitengetenge, Kiliya, Mbeya, KyengeTangi, Kanunu, Mulongo, Muhuya, Mokimbo,
Kahunda, Makumbo, Ngoy, Luba le chef des bamgotes. C'est l'ensemble des terres
représentées par ces chefs qui deviendront le territoire de
Nyunzu. Ces Chefs allèrent répondre à l'autorité
arabe à Sungura, puis à Kasho, KalungaMugabo. Les arabes n'ont
pas instauré l'administration publique pour modifier l'organisation
administrative ancestrale, chaque chef avait son entité autonome. Les
stationnements des arabes étaient repartis comme suit : à
Kilega, Kilunga, Lengwe, Mulagilwa, Ngoy, Lubile, Zongwe. Cette
présence arabe dans ces entités explique la connaissance de la
langue Kiswahili dans ce Territoire de Nyunzu. Les activités des arabes
consistaient à recruter les jeunes garçons et filles pour le
transport des ivoires, les peaux des lions, léopards, crocodiles
etc..... Mais ces jeunes une fois partis ne revenaient plus. Ils devenaient
leurs esclaves.24(*)
2. A la Colonisation Belge de 1885 arrivée de
Belge
Dans la mission de décrire les limites des
entités des chefferies, libérer les esclaves et identifier les
chefs responsables des entités, tout en pourchassant les Arabes, les
Belges se sont implantés premièrement dans la chefferie de
Mokimbo sous l'appellation de Territoire de la Lwizi, District de
TanganikaMwero qui contrôlait les chefs de l'actuel territoire
de Kongolo, Kabalo, Kalemie, Manono et Moba. Ensuite ils se sont
installés au poste d'encadrement de Kitule à l'embouchure de la
Lukuga, dans le fleuve Lwalaba ; Puis au poste de Kongolo.
Dans le but de réduire les distances parcourues par les
chefs pour répondre à l'autorité Belge, le chef de poste
Monsieur BWANA NDEKE s'installa au village MilindiLukombe actuel Kabeya May
où il rassembla les chefs des alentours. En 1910 le chef de poste
traversa la Lukuga pour s'installer à la rive gauche de la
rivière Lukuga de l'autre côté du village, et donna
naissance au nom de Kabeya May sur la colline TUULU, où il rassembla
tous les chefs allant de la rivière Lubile à la rivière
Lwika au moyen de messagers, les fils choisis par chaque chef de chefferie mis
à la disposition du Chef de Poste.
Le poste administratif de Kabeya May deviendra poste
de Nyunzu puis le Territoire de Nyunzu. Le nom de Nyunzu a
commencé de la manière suivante : Pour transporter la malle
du Chef le Poste administratif, nécessitait les stiques de bois
solides ; Pendant que sur cette colline Tuulu où il habitait,
était entouré par les arbres appelés Nyunswe. Les
policiers recommandaient aux prisonniers de transporter en forme de
Typoï, le tank d'eau et la malle suspendue sur une branche
d'arbre. Les prisonniers n'avaient pas d'autres choix que d'utiliser les
arbres environnants qui ne sont d'autres que Nyunswe. C'est alors qu'ils
découvrent que la qualité de cet arbre Nyunswe était
solide et résistant. Dans les travaux de punition, les policiers
avaient par ironie appelé les tâches de punition qui consistait
à transporter le tank d'eau pour le blanc, de
« Nyunswe », nom de l'arbre dont ils se servaient
pour le transport. Au fil de temps ce nom Nyunswedésignera
carrément la punition.
Pour la population, ce nom Nyunswe va maintenant symboliser
les actes de punition, se déroulant sur cette colline,pour
désigner l'emplacement où habite le Blanc l'auteur des punitions,
étant donné que ces mêmes arbres étaient
utilisés comme fouets aux prisonniers. Le nom Nyunswe par la
prononciation de Blanc change Nyunswe en Nyunzu. Ainsi
désignera le poste de Nyunzu comme suit ;
Le village Bwamba fut trouvé déjà
installé à cet endroit par le gardien du château d'eau de
la Compagnie des Chemins des ferres du grand Lac (CFL), puis le
pensionné dénommé (NYEMBO l'origine du nom du quartier
Nyembo). Par la suite, à cause des retards que connaissaient les
correspondances de l'agent territorial installé à Kabeya-May (34
km) au passage du train, ce dernier s'installa prêt du château
d'eau. Ce groupe ainsi installé était rejoint par la population
civile qui vivait au côté des militaires à Nyemba,
après le départ de ces derniers pour s'installer dans le camp
militaire de Kongolo en I947. A ce groupe est venu se joindre les agents de la
société cotonnière et l'installation de la gare CFL, ont
constitué une agglomération qui a attiré les
activités commerciales. Ces activités ont nécessité
des investissements en bâtiments commerciaux et construction des bureaux
de l'Etat. La présence de l'autorité administrative de poste de
Nyunzu dans le village appelé « KYUNGUNKYA MAY>, changea
automatiquement en POSTE DE NYUNZU qui sera confirmé en chef-lieu du
territoire de Nyunzu en 1958.
3. La Libération des esclaves individuels de
1924, 1925,1926.
A partir des années 1924, une mission spéciale
dirigée par Monsieur Le Blanc KomboKomboKawaya passe de
village en village sur l'étendue du Poste de Nyunzu en libérant
tous les esclaves.
De 1927 à 1931 la création des groupements par
la fusion des chefferies suivant le critère d'appartenance au même
clan. Celui qui a plus de population passe chef de groupement. C'est ainsi
que :
- Le groupement Bakalanga 1 : Etant seul
MukwaBeya à l'ouest loin de ses frères à l'Est, plus les
relations personnelles du chef d'alors avec les Blancs n'ont influencé
la décision de l'autorité coloniale pour reconnaître Mbeya
comme groupement autonome bien petite qu'elle soit.
- Le groupement Bakalanga 2 comprend les
chefferies ci-après : Kisengo, Kampulu, et Tengu le chef-lieu du
groupement. Ces derniers ont reconnu avoir suivi leur frère Tengu.
- Le groupement BangoBango comprend 5
chefferies ayant des clans différents mais ont tous reconnu avoir suivi
leur frère Butondo. Bien que MwinaMbango c'est lui qui était
favorisé de diriger le groupement Bangobango réunissant les
chefferies Zongwe : Muzila Mbala, chefferie Kasangandega :
MuzilaNkanka, chefferie Lugunda : Musamba, chefferie Lumbu : Musongo
et chefferie Butondo : MwinaMbango.
- Le groupement Baseba comprend les
chefferies ci-après des Baseba et un de BenaKamania, de Balumbu,
associé aux Baseba, suite à la position géographique avec
leurs frères BalumbuNgoy et KyengeTangi ; et Kamanya. Il s'agit de
Baseba de Pende, Kabeya May, Kalima, Kilega, Kahinda, Baseba de Kitengetenge
qui est le chef de groupement Baseba, Munena, Kilwa, Kiliya.
- Groupement BenaKahela : Ce
groupement n'a pas eu des difficultés du fait que le pouvoir appartenait
depuis lors à un seul chef parmi ses localités.
- Groupement Kanunu : Kanunu est un
groupement du clan Basongo. Il n'a pas posé de problème pour sa
constitution. Mais le problème a commencé par la décision
de l'autorité coloniale de léguer le pouvoir du groupement
BalumbuKyengeTangi réunissant les chefferies KyengeTangi, MulagilwaMbulu
et Kamutobongo qui n'ont pas accepté que l'un d'entre les trois
frères dirige le groupement. C'est ainsi, en attendant que les trois
frères présentent l'un des trois à l'autorité
coloniale pour diriger leur groupement, le Chef Kanunu a été
confié le pouvoir de gérer ce groupement jusqu'à nouvel
ordre. Dès lors le pouvoir n'a jamais été restitué.
Cet état de chose, continue à susciter des désordres et
des actes d'insoumissions, revendications d'autonomie par la population de la
chefferie BalumbuKyengeTangi et freine le développement dans ce
groupement, suite à l'insoumission des administrés, qui sont plus
nombreux et plus performant et organisés que leur métropole
- Groupement Bayoro : la constitution
de ce groupement n'a pas posé de problèmes du fait qu'ils sont
tous de même clan Bayoro dont Mulongo est leur grand frère.
- Groupement Balumbu: constitué de 4
sous groupements frères ci-après : Kahunda, Mokimbo, Luba
leur oncle et Ngoy leur cadet. A l'arrivée des blancs, les 4
frères ont tous désigné Ngoy le cadet pour les
représenter à l'autorité coloniale. Lors de la fusion
Ngoy s'est vu confier le groupement BalumbuNgoy.
- Groupement Babinga : Il n'y avait pas
eu de problème étant une seule famille de clan Kamania.
- Groupement Kamania : Etant
constitué des enfants du chef sa constitution n'a pas posé de
problème25(*).
4. La création des secteurs en 1958
Le territoire de Nyunzu n'a aucune collectivité
chefferie comme dans les territoires voisins (Kalemie, Kabalo, Kongolo), parce
que les recettes produites par chaque groupement ne suffisaient pour payer les
salaires des agents au service de l'Etat dans le groupement respectif, raison
pour laquelle l'autorité coloniale était obligée de
créer les secteurs (Nord-Lukuga et Sud-Lukuga).
Le Secteur Nord-Lukuga : a
regroupé 6 groupements suivants : Baseba, Bakalanga 1, Bakalanga 2,
BenaKahela, Bangobango, Kanunu.
Le Secteur Sud-Lukuga : a
regroupé 4 groupements ci-après : Bayoro, Babinga, Kamania
et Balumbu.
2.2.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE
Le Territoire de Nyunzu est limité :
- Au Nord : par le Territoire de Kabambare dans la
province du Maniema
- Au Sud : par le Territoire de Manono
- A l'Est : par le Territoire de Kalemie
- A l'Ouest : par le Territoire de Kabalo
- Au Nord-Est : par le Territoire de Kongolo
Avec une population estimée à 226 712 habitants
hormis les enfants ; le Territoire de Nyunzu est scandaleusement riche.
Toute l'étendue du territoire est fertile :
- Des forêts et savanes arborées ; et des
forêts claires et des galeries forestières le long des ruisseaux
et rivières. Il est important de signaler que, c'est dans le territoire
de Nyunzu que débute la forêt équatoriale,
précisément dans la collectivité Nord-Lukuga groupement
BENAKAHELA et groupement BANGOBANGO
- Une faune riche composée notamment
d'éléphants, hippopotames, Buffles, antilopes et Singes ;
- Des terres agricoles sur lesquelles sont produits
essentiellement du Maùs mais aussi du Manioc (aliment de base), du riz,
de la banane, de l'arachide et de l'huile de Palme. Les Paysans pratiquent
également le petit élevage de Caprins et de Volaille ;
- Des minerais dont l'Or
exploité (Lunga, Kamoko, Musoy, Kadeza, Kateke,Mulunguy, Sangokibanga,
Luliya, Mpyana Manga) et non encore exploité (Katunda, Kitentenge,
Mbeya, Muguya, Kabeya May) ; le Coltan (Colombo
tantalite) (Kisengo, Katato, Kilunga, Kahendwa, Kyenge,
Malemba, Luhi) et la Cassitérite (Tambwe,
Kitengetenge, Beya).
.
CHAPITRE DEUXIEME :
IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE DU CONFLIT PYGMEE-BANTOUS DANS
LE TERRITOIRE DE NYUNZU
Dans ce chapitre qui constitue l'objet de notre
recherche, il sera question ici de déceler l'origine du conflit
Pygmée-Bantous avant d'en analyser ses conséquences
socio-économiques dans le territoire de Nyunzu.
A cet effet, les données récoltées par
les techniques utilisées dans notre recherche, vont être
présentées et analysées dans ce chapitre.
II.1. LA PRESENTATION DES DONNEES
D'ENQUETE
Les informations recueillies des
enquêtés à l'aide de notre questionnaire sont
résumées dans les tableaux qui suivent avec des commentaires y
afférents.
II.1.1. LA POPULATION D'ETUDE
Telle qu'elle est définie, une
population d'étude est l'ensemble des personnes sur lesquelles porte
l'étude. Notre population d'étude est constituée de
tousles habitants de Nyunzu qui ont vécu les conséquences de
conflit Pygmées-Bantoues pendant la période
considérée de notre étude. Cette population
hétérogène est estimée à 226.712.habitants
repartie en cinq ethniques : Luba, Bakalanga, Hemba, Benalengwe, Twas,
Batungwa.
Face aux contraintes temporaires, pécuniaires et
méthodologiques, nous avons estimé prendre un échantillon
plus représentatif de la population.
Tel qu'il est défini, il est l'ensemble choisi dans une
population de manière à la présenter et pouvant servir
d'échelle pour l'appréciation des cas de même
genre26(*). C'est donc un
ensemble d'individus ou sujets sur lesquels le chercheur a affectivement
recueilli des mesures27(*).
Ainsi la taille de notre échantillon est de 105
personnes issues dans tous les deux secteurs du Territoire de Nyunzu. Cet
échantillon de 105 personnes est fait sur base de
l'échantillonnage probabiliste qui « repose sur le principe
de randomisation (la sélection au hasard ou aléatoire) ou la
chance ».28(*)
II.1.2. IDENTITE DE L'ENQUETE
Tableau 1 : Age de
l'enquêté
|
Age
|
Effectif
|
Pourcentages
|
|
De 18- 40 ans
|
42
|
40%
|
|
De 40ans-60
|
63
|
60%
|
|
TOTAL
|
1O5
|
100%
|
L'analyse de ce tableau reflète la vérité
selon laquelle, sur 105 enquêtés repartis dans deux (4) tranches
d'âges (de 18 - 40 et de 40-60 ans) ; 63 personnes soit 60% de nos
enquêtés sont de la tranche d'âge de 40-60ans. Ceci
s'explique par la disponibilité et l'ouverture d'esprit de la
population adulte lors de collecte des données. Il sied de
préciser que les Jeunes non seulement qu'ils n'étaient pas
disponibles, ils maitrisent aussi difficilement l'histoire des conflits
Pygmées-Bantoues dans le Territoire de Nyunzu.
Tableau 2 : Le sexe de
l'enquêté
|
SEXE
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
MASCULIN
|
67
|
64%
|
|
FEMININ
|
38
|
36%
|
|
TOTAL
|
105
|
100%
|
Sur un ensemble de 105 enquêtées, 67 personnes
soit 64% sont de sexe masculin et 38 personnes soit 36% sont des femmes.
Tableau 3 : Entité administrative de
l'enquêté
|
Secteur
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
NORD-LUKUGA
|
30
|
29%
|
|
SUD-LUKUGA
|
75
|
71%
|
|
TOTAL
|
105
|
100%
|
Ce tableau nous représente 30 personnes soit 29% de la
population enquêtée dans le secteur Nord-Lukuga, et 75 personnes
soit 71% sont enquêtés dans le secteur Sud-Lukuga. Il est donc
à préciser que les résultats de notre recherche seront
influencés à 75% par les données issues de la population
du Sud-Lukuga. Ceci s'explique par le fait que le conflit
Pygmée-Bantoues a pour origine le Secteur Sud-Lukuga avant de
s'étendre dans le Nord-Lukuga où le terme conflit a
cédé la place à la rébellion qui rendu inaccessible
certains groupements du Secteur Nord-Lukuga jusqu'aux dernières dates de
notre recherche.
Tableau 4 : La profession de
l'enquêté
|
Profession
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
L'AGRICULTURE
|
54
|
51%
|
|
L'ENSEIGNEMENT
|
30
|
29%
|
|
L'INFIRMERIE
|
3
|
3%
|
|
LE COMMERCE
|
18
|
17%
|
|
TOTAL
|
105
|
100%
|
Sur 105 personnes qui constituent notre échantillonnage
aléatoire, nous nous sommes rendu compte que notre échantillon
est constitué de professions différentes : l'agriculture,
l'enseignement, le commerce et l'infirmerie. De ces 4 professions, nos
enquêtés se répartissent de la manière
suivante : 54 personnes soit 51% des agriculteurs, 30 personnes soit 29%
des enseignants, 3 personnes soit 3% des infirmiers et 18 personnes soit 17% de
commerçants. La proportion des agriculteurs étant
élevé dans le Territoire de Nyunzu, nos données sont donc
influencées par cette catégorie sociale.
II. 2. LES CAUSES DE CONFLIT PYGMEES-BANTOUS DANS LE
TERRITOIRE DE NYUNZU
Tableau 5 : Analyse des causes de conflit dans le
territoire de Nyunzu
|
Causes
|
Effectif
|
pourcentage
|
|
Le tribalisme
|
14
|
14%
|
|
La marginalisation
|
26
|
25%
|
|
La discrimination sociale
|
36
|
34%
|
|
La manipulation
|
22
|
21%
|
|
Les mauvaises habitudes
|
7
|
7%
|
|
TOTAL
|
105
|
100%
|
Source : notre conception inspirée des
données de l'entretien
Sur cent cinq (105) personnes interrogées, 14 personnes
soit 13% affirment que la cause de conflit serait le tribalisme, 26 personnes
soit 25% pensent que la marginalisation de Pygmées par le Bantous est
la cause de conflit, 33 enquêtés soit 31% soutiennent que la
discrimination sociale des Pygmées par les Bantous est la cause
principale du Conflit dans le Territoire de Nyunzu, 22 personnes soit 21%
disent que c'est la manipulation politique et enfin 7 personnes soit 7%
affirment que c'est la mauvaise habitude de Pygmées.
Eu égard à ce qui précède, le
plus grand nombre de nos enquêtés soit 34% estiment que la cause
principale de conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu c'est
la discrimination sociale.
En effet, les peuples autochtones dits
« Pygmées » sont une composante de la
société congolaise et sont repartis sur toute l'étendue du
Pays (à l'exception du Kongo Central). Ils forment une communauté
minoritaire dont les membres sont aujourd'hui encore discriminés et
opprimés par le reste de la population issue des communautés
ethniques dominantes. Ils sont caractérisés par le manque de
terre, notamment de leurs terres ancestrales, accentuant leur extrême
pauvreté, par une sous-représentation dans tous les domaines de
la vie nationale ne permettant pas de faire entendre leurs voix et leurs
préoccupations, par le manque d'accès aux services sociaux de
base ( soins de santé et éducation), entrainant un taux plus
élevé d'analphabètes parmi eux et un taux plus
élevé de mortalité suite au non-accès aux soins de
santé ainsi qu'à la transformation brutale de leur
environnement29(*). Cette
situation conditionne les peuples autochtones Pygmées à un mode
de vie très précaire et qui les expose ainsi à
l'exploitation et aux violences en tout genre.
En République Démocratique du
Congo, « les Peuples autochtones Pygmées n'ont pas
toujours bénéficié de l'attention particulière en
tant que groupe autochtone. Délaissés dans le processus de
l'intégration sociale des communautés nationales, leurs
conditions de vie se caractérisent d'une part, par diverses formes de
maltraitance et d'autre part, par la stigmatisation qui sont à la base
de leur marginalisation sur le plan politique, administratif,
économique, social et culturel. Sous représentés dans les
instances publiques de conception des politiques nationales, les pygmées
ne jouissent pas pleinement des terres qu'ils occupent ainsi que des ressources
qu'elles renferment. »30(*)
La dépossession de ces terres se fait, le plus souvent,
sans prise en compte, de leur existence, ni de leur indemnisation juste,
équitable et proportionnelle. Les conditions d'accès aux services
sociaux de base, notamment, l'éducation, l'habitat, les soins de
santé et la justice restent en grande partie en défaveur de ce
groupe et l'enfoncement dans un déséquilibre social
récusable.
Cette discrimination sociale s'explique par le fait que les
Pygmées sont traités comme des citoyens de seconde zone, sinon
des sous-hommes. Sur le plan social (mariage) ; les hommes Bantous
épousent facilement les femmes Twas,c'est pratiquement impossible aux
hommes Twas d'épouser les femmes Bantous.
Cette discrimination sociale s'étend aussi aux
salaires, étant donné que les Twas reçoivent un salaire
inférieur aux Bantous pour le même travail, quand ils ne sont pas
soumis au travail forcé.
Cet état d'assujettissement des Pygmées par les
autres ethnies dominantes du Territoire, à savoir «
Bantous » spécifiquement les Bakalanga et les Baluba, et
leurs incorporations dans les coutumes qui ne sont pas les leurs font les
Pygmées des propriétés des familles Bantous,
c'est-à-dire, « les Pygmées se faisaient identifier
par rapport à leur famille d'appartenance. Cet état de chose,
orchestre malheureusement, la domination totale des Pygmées, leur
utilisation abusive dans les travaux forcés par les familles auxquels
ils sont sensés appartenir, et ce jusqu'aux traitements
dégradants et inhumain. Cette situation intolérable ne peut
être qualifiée que d'esclavagisme et a été à
l'origine des plusieurs soulèvements ».31(*)
Les Bantous, ceux refusant l'émancipation des
Pygmées et la vente de leurs terres à vil prix, vont se regrouper
en milice/forces d'Autodéfense populaires appelés LunzoleNzole.
Ils sont de l'ethnie Luba et vont alors s'allier à la milice mayi-mayi
pour mener des attaques contre les peuples autochtones. Chacune des milices a
ses objectifs propres à elle. Les exactions commises par ces deux
groupes peuvent être considérées comme des crimes contre
l'humanité. Toute personne identifiée comme Pygmée
était en danger de mort sur le territoire de Nyunzu. Il s'agit là
d'extermination des pygmées par les Bantous et le contraire
était aussi observé.
Les théoriciens de la frustration-agression estiment
à cet effet, il y a violence dans la société politique
parce que les gens sont frustrés vis-à-vis de leurs aspirations
aux différents besoins comme la sécurité, le bonheur,
l'occupation d'un statut social, la justice, etc. ... Tout un chacun a des
aspirations pour sa vie lorsqu'elles ne sont pas atteintes, cela créent
l'insatisfaction qui engendre la frustration qui risque de créer une
agression, mais par contre, il faut aussi noter que toute insatisfaction ou
toute frustration ne mène pas essentiellement à la violence,
elle peut mener à d'autres formes de frustration comme l'apathie,
l'indifférence. La frustration peut donner lieu à la violence :
- Lorsque la violence est acceptée comme un des moyens
ou une des solutions pour résoudre les besoins
- Lorsque les membres de la société estiment
qu'il n'y a que la violence comme le seul moyen de résolution des
besoins.
- Lorsque la frustration devient de plus en plus
intense33(*).
De cette question, nous avons remonté l'histoire qui
nous renseigne que les pygmées sont les premiers habitants duCongo,
c'est vers une certaine époque qu'ils ont été envahis et
soumis devant les bantous dans des diverses forces sans contrepartie ;
nous pouvons donc déduire que c'est à cette époque
même que la discrimination sociale a vu le jour.
II. 3. LES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES DU CONFLIT
DANS LE TERRITOIRE DE NYUNZU
Tableau 6: Analyse des conséquences
sociales de conflit Pygmées-Bantous
|
Les conséquences
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
La destruction des infrastructures sociales de base
(incendie des villages, des écoles, centres de
santé)
|
30
|
28%
|
|
La tuerie
|
21
|
20%
|
|
Le taux d'analphabétisme élevé
|
5
|
5%
|
|
La création des groupes d'autodéfense
|
3
|
3%
|
|
La famine
|
19
|
18%
|
|
Les maladies épidémiques
|
8
|
8%
|
|
AUTRES REPONSES NON PREETABLIEES SUR LE QUESTIONNAIRE
|
Le déplacement régulier de la population
|
7
|
7%
|
|
Les guerres
|
7
|
7%
|
|
Les pillages
|
5
|
4%
|
|
TOTAL
|
105
|
100%
|
Source : notre conception inspirée des
données de l'entretien
Ce tableau représente 30 personnes soit 28% sur 105
personnes qui ont répondu à nos questions affirment que le
conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu a pour
conséquence sociale la destruction des infrastructures de base avec
pour effets secondaires le taux d'analphabétisme très
élevé et l'apparition des maladies épidémiques.
Le conflit Pygmées-bantous survenu dans le Territoire
de Nyunzu revêt plusieurs conséquences, en outre, ce conflit a
occasionné plusieurs incidents d'ordre social dans ce Territoire qui
fait l'objet de notre champ d'investigation.
Des groupes armés ont attaqué des nombreuses
structures sanitaires et éducatives du Territoire, les rendant ainsi non
fonctionnelles. Cette situation expose de nombreux enfants a abandonné
leurs écoles et aux maladies infantiles, pourtant évitable
telles que la rougeole ou la fièvre jaune. Les enfants en âge
scolaire ont tous été affectés par le fait que certains
ont été contrôlés dans des groupes des milices et
d'autres ont été décapités d'une manière
horrible. En plus de ce fléau, on a enregistré plusieurs cas de
pillage et occupations des villages et la destruction des infrastructures
sanitaires et éducatives par les différentes milices twa (PERCI)
et bantous (Eléments).
Pour ce faire, il est plus nécessaire de faire les
analyses par rapport à ce que l'on a retenu et récolté
près de la communauté par l'entretien sur base de notre
échantillon. Certes, ce conflit a dégénéré
des mouvements populaires de leurs milieux habituels vers d'autres endroits non
habituels. Ce mouvement a affecté une partie de la vie de la
population victime de ce conflit tant du côté Pygmées que
du côté Bantous..
A cet effet, l'accès difficile de cette population aux
services sociaux de base, surtout dans le secteur eau, hygiène et
assainissement a accéléré la propagation des
épidémies dans les champs des déplacés du fait que
les conditions de vie de cette population ne répondaient pas aux normes
vitales d'un individu.
Le conflit Pygmées-Bantous a par ailleurs,
occasionné des violences de tout genre y compris la dépossession
des biens de la population, le banditisme notamment les convoyeurs des fonds
des commerçants, éleveurs, agriculteurs et ces actes se sont
passés surtout dans les axes routiers et les sites miniers. S'il faut
dénombrer des cas exemplatifs ; nous citerions entre autres :
- Augmentation du taux de maladies sexuellement transmissible
du fait que les femmes et les jeunes filles ont été les cibles et
victimes de violence sexuelle.
- La destruction infrastructures sanitaires et scolaires (les
établissements scolaires, les centres de santé, les
dépôts) parce que les twa ont estimé que ce sont les
facteurs de civilisation des bantous et des milieux où la discrimination
a été outrance ;
- La destruction méchante des logements de uns tout
comme des autres ;
- La tuerie de certaines personnes dont certains hommes sont
restés veufs et femmes restent veuves et les enfants sont restés
délaissés et sont devenus enfants de la rue ;
- La séparation familiale (enfants, père, et
mère).
Tableau 7 : Les conséquences
économiques du conflit
|
Les conséquences économiques
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
La hausse de cout de vie des ménages
|
45
|
42%
|
|
L'absence d'investisseur à cause de
l'insécurité
|
10
|
10%
|
|
La hausse des prix des produits du secteur primaire
|
30
|
29%
|
|
La hausse du taux de chômage
|
2O
|
19%
|
|
Total
|
105
|
100%
|
Source : Conception personnelle tirées des
données de l'entretien
Au regard de ce tableau, le plus grand nombre dont 45
personnes soit 42% soutiennent que la hausse de coût de vie de la
population est la conséquence économique la plus majeure de
ce conflit dans ce Territoire. Pour cette conséquence, le fait que la
population ne parvenait plus à faire librement leurs activités
économiques pouvant leur servir à bien vivre.
Le conflit twa-bantou n'a pas eu seulement des
conséquences d'ordre social, mais également des
répercutions d'ordre économique ; et c'est ce qui peut freiner
aussi le développement dans le territoire de Nyunzu.
Ceci étant, les diverses activités
économiques bien qu'elles sont informelles, elles contribuent à
la hausse de standing social de la population qui en considère comme une
source principale des revenus.
Les produits agricoles menacés par le conflit, sa vente
constituait une des sources de revenus des ménages, mais aussi les
petits commerces que la population faisait en ralliant la cité de Nyunzu
centre et la campagne.
Actuellement, les ménages ne pratiquent pas les
activités champêtres que dans les concessions d'autrui et le petit
commerce n'est plus viable à cause de l'inquiétude qui
règne dans les fiefs des habitants de crainte qu'ils ne soient victimes
de cambriolage. D'où, les productions agricoles ne sont désormais
pratiquées que par 5% au lieu de 56 % avant ce conflit.
En effet, l'exode rural occasionné par les
déplacements de la population clandestine a eu un impact sur la
variation de prix des produits de première nécessité.
C'est notamment le cas de la farine, du sel, l'huile de palme pour ne citer que
ceux-là. Cette variation serait due à une incompatibilité
entre l'offre des produits de première nécessité et
à la demande qui est devenue supérieur dans le territoire de
Nyunzu conséquence de la promiscuité populaire.
Eu égard à ce qui précède, il sied
de préciser que, ce conflit a eu un impact considérable sur le
plan économique étant donné que les activités
paysannes considérées comme nourricières des Nyunzu centre
et les villages ont été paralysées causant ainsi la
rareté des produits des premières nécessités dans
le marché.
Il est admis de tous que nul ne peut préférer
vivre bin chez autrui que chez soi. Après le rétablissement de
la paix dans certains villages anciennement victimes des affrontements, le
principe est que la population devait se réinstaller rapidement et
recommencer les activités champêtres pour enfin se procurer les
biens nécessaires à leur survie et à la survie de centres
qui sont les principales débouchées des produits agricoles.
Mais hélas, suite à un climat de terreur que
présente chaque partie prenante et aussi l'habitude qu'a la population
de mener une vie tributaire, la grande partie de celle-ci a
préféré rester dans les camps de déplacés
pour continuer à recevoir les dons des humanitaires et laisser de faire
leur vie pouvant les propulser, cela a eu un impact aussi sur la
flambée du prix des produits de première nécessité
sur le marché qui devient de matière à importer des
Territoires voisins, eux-mêmes incapables de répondre à la
demande de leurs habitants. La vie de la population est devenue de plus en plus
difficile parce qu'il fallait acheter les produits importés, mais
également les conditions d'accession à des endroits
d'approvisionnement trop difficiles ont occasionné
l'insécurité alimentaire et la famine dans le Territoire de
Nyunzu.
CONCLUSION
Le travail dont nous avons l'honneur de présenter
l'économie s'intitule : «le
conflit Pygmées-Bantou dans le Territoire de Nyunzu : essai
d'analyse des conséquences socioéconomiques sur le
développement de la population».
Pour bien structurer l'objet d'étude, nous avons
subdivisé notre étude, hormis l'introduction et la conclusion, en
deux chapitres : le premier porte sur armature conceptuelle où nous
avons d'abord défini les concepts clés qui constituent notre
sujet de recherche et ensuite présenter notre milieu d'étude qui
est le Territoire de Nyunzu. Et le second parle de l'impact
socio-économique des conflits sur le développement de la
population. Il s'agit ici de confronter les données de l'entretien pour
tirer des conclusions objectives issues de position de notre population
d'étude représentée par un échantillonnage de 105
personnes.
Pour arriver à bien analyser notre objet
d'étude, les questions ci-après ont constitué la
problématique de cette étude :
- «Quelles seraient la cause
du conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu?»
- « Quelles sont les conséquences
socioéconomiques du conflit sur la population de
Nyunzu ? »
A cet effet, les réponses ci-dessous aux questions de
la problématique ont constitué notre hypothèse de
travail :
- l'origine de ce conflit semble être liée au
contexte de sous-développement général, combiné
avec des tensions survenues dans le contexte de la conscientisation sociale des
Pygmées et des revendications socio-politiques basées sur le
tribalisme, le sentiment de supériorité d'une communauté
par rapport à l'autre, le non accès aux services sociaux de base
qui l'accompagnent.
- Dans l'ensemble, le conflit pygmée-Bantou dans le
Territoire de Nyunzu serait à la base des conséquences
socio-économiques néfastes.
Sur le Plan social : les
différents affrontements seraient à la base de l'incendie de
villages (destruction des infrastructures), pertes envie humaines, la
recrudescence des maladies épidémiques, endémiques et
hydriques (telles que la rougeole, le choléra, la fièvre jaune,
le paludisme) ; la perturbation de la scolarité des enfants ;
la famine la création des groupes d'autodéfenses (Eléments
pour les Bantous et Buzolezole pour les Twa).
Sur le plan économique : la
hausse du taux de chômage, le manque des produits manufacturés, la
carence des produits alimentaires voire l'inflation dues à la peur des
investisseurs étrangers et autres entrepreneurs à oeuvrer dans la
Zone.
Les données de cette recherche ont été
récoltées et interprétées grâce à
l'utilisation de la « Méthode historique » soutenue
par les techniques documentaire, l'entretien structuré et analyse des
contenus.
Après analyse et interprétation des
données issues de techniques ci-haut citées, les conclusions
suivantes se sont dégagées.
Sur cent cinq (105) personnes interrogées, 14 personnes
soit 13% affirment que la cause de conflit serait le tribalisme, 26 personnes
soit 25% pensent que la marginalisation de Pygmées par le Bantous est
la cause de conflit, 33 enquêtés soit 31% soutiennent que la
discrimination sociale des Pygmées par les Bantous est la cause
principale du Conflit dans le Territoire de Nyunzu, 22 personnes soit 21%
disent que c'est la manipulation politique et enfin 7 personnes soit 7%
affirment que c'est la mauvaise habitude de Pygmées.
Eu égard à ce qui précède, le
plus grand nombre de nos enquêtés soit 34% estiment que la cause
principale de conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu c'est
la discrimination sociale.
En effet, les Pygmées n'ont pas toujours
bénéficié de l'attention particulière en tant que
groupe autochtone. Délaissés dans le processus de
l'intégration sociale des communautés nationales, leurs
conditions de vie se caractérisent d'une part, par diverses formes de
maltraitance et d'autre part, par la stigmatisation qui sont à la base
de leur marginalisation sur le plan politique, administratif,
économique, social et culturel. Sous représentés dans les
instances publiques de conception des politiques nationales, les pygmées
ne jouissent pas pleinement des terres qu'ils occupent ainsi que des ressources
qu'elles renferment.
La dépossession de ces terres se fait, le plus souvent,
sans prise en compte, de leur existence, ni de leur indemnisation juste,
équitable et proportionnelle. Les conditions d'accès aux services
sociaux de base, notamment, l'éducation, l'habitat, les soins de
santé et la justice restent en grande partie en défaveur de ce
groupe et l'enfoncement dans un déséquilibre social
récusable
Cet état d'assujettissement des Pygmées par les
autres ethnies dominantes du Territoire, à savoir «
Bantous » spécifiquement les Bakalanga et les Baluba, et leur
incorporation dans les coutumes qui ne sont pas les leurs font les
Pygmées des propriétés des familles Bantous,
c'est-à-dire, les Pygmées se faisaient identifier par rapport
à leur famille d'appartenance. Cet état de chose, orchestre
malheureusement, la domination totale des Pygmées, leur utilisation
abusive dans les travaux forcés par les familles auxquels ils sont
sensés appartenir, et ce jusqu'aux traitements dégradants et
inhumain. Cette situation intolérable ne peut être
qualifiée que d'esclavagisme et a été à l'origine
des plusieurs soulèvements.
S'agissant des conséquences sociales de conflit
Pygmées-Bantous sur le développement de la population, 30
personnes soit 28% sur 105 personnes qui ont répondu à nos
questions affirment que le conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de
Nyunzu a pour conséquence sociale la destruction des infrastructures
de base avec pour effets secondaires le taux d'analphabétisme
très élevé et l'apparition des maladies
épidémiques.
Des groupes armés ont attaqué des nombreuses
structures sanitaires et éducatives du Territoire, les rendant ainsi non
fonctionnelles. Cette situation expose de nombreux enfants a abandonné
leurs écoles et aux maladies infantiles, pourtant évitable
telles que la rougeole ou la fièvre jaune. Les enfants en âge
scolaire ont tous été affectés par le fait que certains
ont été contrôlés dans des groupes des milices et
d'autres ont été décapités d'une manière
horrible. En plus de ce fléau, on a enregistré plusieurs cas de
pillage et occupations des villages et la destruction des infrastructures
sanitaires et éducatives par les différentes milices twa (PERCI)
et bantous (Eléments).
Le conflit twa-bantou n'a pas eu seulement des
conséquences d'ordre social, mais également des
répercutions d'ordre économique ; et c'est ce qui peut freiner
aussi le développement dans le territoire de Nyunzu.
Ceci étant, les diverses activités
économiques bien qu'elles sont informelles, elles contribuent à
la hausse de standing social de la population qui en considère comme une
source principale des revenus.
Les produits agricoles menacés par le conflit, sa vente
constituait une des sources de revenus des ménages, mais aussi les
petits commerces que la population faisait en ralliant la cité de Nyunzu
centre et la campagne.
Toutes ces conclusions confirment
nos hypothèses de travail et nous amènent aux suggestions
suivantes :
- Pour mettre fin à cette situation et rétablir
une paix durable, le gouvernement doit penser au désarmement des
toutes les armes que détiennent certains Pygmées et Bantou en
brousse afin de favoriser le retour des Peuples (Pygmées et Bantous)
dans leur milieux respectifs ;
- le Gouvernement doit encourager l'éducation des
Pygmées par une politique de prise en charge des enfants Pygmées,
car l'éducation est l'élément le plus important pour
l'émancipation d'un peuple. Si du moins ils sont éduqués,
ils seront à mesure de savoir leurs droits et leurs devoirs ;
- le gouvernement doit instaurer les mécanismes
d'intégrations des Pygmées à la gestion de la chose
publique qui favorisent l'accès des Pygmées aux services
publics ;
- Le Gouvernement doit encourager des formations sur les
initiatives d'auto prise en charge des Pygmées pour leur
indépendance économique vis-à-vis des Bantous.
Loin de nous l'intention d'avoir tout dit dans ce
présent travail sur les aspects relatifs aux conflits
Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu, c'est pourquoi une
brèche est restée ouverte à tout chercheur qui voudrait
investiguer dans ce domaine.
BIBLIOGRAPHIE
I. TEXTES OFFICIELS
1. Loi n° 22/030 DU 15 Juillet Portant Protection et
promotion des droits des peuples autochtones pygmées.
II. OUVRAGES
1. Alain TOURAINE, Encyclopédiauniversalis, vol 4,
n°856-865, édition, Paris 1976.
2. NEERLING, R et GRANT, P. visages temps passé Canada,
édition 1987, P. 285
3. ROBENT DEBOURSE, économie du développement,
Kinshasa, Ed. CRK, 2005, P. 7
4. Louis MPALA, pour vous chercheurs, Directives pour
rédiger un travail scientifique, Ed. MPALA, Lubumbashi, 1990, P. 27
5. R. PINTON et M. GRAWITTE, méthodes de recherche en
sciences sociales, 4ème édition, DOLLOZ, Paris 1971,
P. 290.
III. TRAVAUX SCIENTIFIQUES
1. SULUBIKA ELONGO Cicéron : La contribution et la
place de la méthode éthique pygmée face à la
construction de nation congolaise, mémoire deuxième licence
sciences politiques et administratives, mémoire inédit,
université de Kalemie, 2014-2015.
2. SENGA RISASI Bink, conflits sultanats dans le groupe de
BASEBA : cas sous groupement BAHANGA, TFC médit ISP-Nyunzu, HSS,
2011-2012.
3. NDABAREYE NZITA Paul, les conflits d'une paix durable dans
les pays des Grands lacs africains face aux impératifs du
développement de la région, UNILU, DEA en R.I, 2005-2006.
IV. NOTES DE COURS
1. Julien FREUD cité par MUCHUKIWA RUKAKIZA, cours de
gestion des conflits organisationnels. L2, organisation sociale et
administration rurale, ISDR Bukavu, année académique
2018-2019.
2. J.W GOODE, cité par SHOMBA et KAYUNGA initiation aux
méthodes de recherche en sciences sociales, PUZ, Kinshasa, 1999, P.22
3. Jean-Marc KATONGOLO, notes de cours des aspects politiques
et administratifs de développement L2 SP A/UNIKAL, 2019-2020, P.9,
inédit.
4. Ghislain MUGALU, notes de cours recherche en sciences
sociales, université de Kalemie 2017-2018.
5. J. GUIGERT et G. Jumel, méthodologie des pratiques
de terrain en sciences humaines et sociales, ARMAN COLIN, Paris 1997, P.3
6. G. MACE, Guide d'élaboration d'un projet de
recherche, de BOECK WESMALS à Bruxelles, 1991, P.35
V. DICTIONNAIRE
1. Dictionnaire d'économie et de sciences sociales,
Hatier, avril 2013, P.149
2. Dictionnaire Larousse, édition 2010, P.267.
VI. AUTRES SOURCES
1. Par connaissance indirecte, il sied d'entendre la
connaissance d'un phénomène par son effet ou par sa trace.
2. Plan de développement intégré du
Territoire de Nyunzu, version finale, 2010, P.10, inédit.
3. Notre conception inspirée des données de
l'entretien.
4. Rapport alternatif au rapport périodique de la RDC
au comité de l'homme, les peuples autochtones pygmées en
RDC : l'Etat de leurs droits et la situation dans la province du
Tanganyika, septembre 2017, P.16
VII. WEBOGRAPHIE
1. https://www.pearon.fr
consulté le 09 Juin 2021 à 9h10'
2. https://www.fsegs.rnu.tn
consulté le 08 octobre 2022 à 00h05'
3.
http://www.statcon.gc.c.a/edu/power-pouvoir/ch13/5214895-fr
* 1Louis
Mpala,pour vous chercheur. Directives pour rédiger
un travail scientifique, éd.Mpala, Lubumbashi, 1990, p.27.
* 2 SULUBIKA ELONGO
Cicéron, La Contribution et la place de la minorité ethnique
pygmée face à la construction de la nation congolaise,
mémoire deuxième licence en sciences politiques et
administratives, mémoire inédit,université de Kalemie,
2014-2015.
* 3SENGA RISASI BIN K,
conflits sultanats dans le groupement deBaseba :cas de sous-
groupement Bahanga,Tfcinedit ISP-Nyunzu,HSS,2011-2012
* 4NDABAREYE NZITA PAUL,
les conflits d'une paix durable dans les Pays des Grands Lacs Africains
face
aux impératifs du développement de la
région, UNILU, DEA en R.I, 2005-2006.
* 5 Julien Freund cité
par Bosco MUCHUKIWA RUKAKIZA, Cours de Gestion des conflits
organisationnels, L2 Organisation sociale et Administration rurale, ISDR
BUKAVU, année académique 2018-2019, p6 in
www.isdrbukavu.ac.cd
consulté le 10 septembre 2022
* 6Alain Touraine,
Encyclopediauniversalis, Vol.4, n°856-865, 10e Editions,
Paris, 1976.
* 7J. GUIGERT
et G. JUMEL, Méthodologie des pratiques de terrain en sciences
humaines et sociales, Arman Colin, Paris, 1997, p.3.
* 8G. MACE, Guide
d'élaboration d'un projet de cherche, de Boeck-Wesmaels.
à.Bruxelles, 1991, p.35.
* 9Dictionnaire
Larousse, édition2010.p267.
* 10R.PINTON et M.
GRAWITTZ,Méthodes de recherche en sciences sociales,
4ème édition, Dolloz, Paris, 1971,
p. 290.
* 11Par connaissance
indirecte, il sied d'entendre la connaissance d'un phénomène par
son effet ou par sa trace.
* 12J.W. GOODE, cité par
SHOMBA et KUYANGA, Initiation aux méthodes de recherche en sciences
sociales, PUZ,
Kinshasa, 1999, p.22.
* 13 Julien Freund cité
par Bosco MUCHUKIWA RUKAKIZA, Cours de Gestion des conflits organisationnels,
L2 Organisation sociale et Administration rurale, ISDR BUKAVU, année
académique 2018-2019, p6 in
www.isdrbukavu.ac.cd
consulté le 10 septembre 2022
* 14 Alain Touraine,
Encyclopediauniversalis, Vol.4, n°856-865, 10e Editions, Paris,
1976
* 15Loi n°22/030 DU 15
JUILLET 2022 portant protection et promotion des droits des peuples autochtone
pygmées.
* 16NEERING, R et GRANT, P.
Visages temps passé. Canada, édition 1987,p 285
* 17 François Perroux
cité par Pearson France, stratégies de
développement, in
https://www.pearson.fr
consulté le 09 juin 2021 à 09h10
* 18 Jean-Yves Capul et
Olivier Garnier, Dictionnaire d'économie et de sciences
sociales, Hatier, Avril 2013, P149
* 19 Robert DEBOURSE,
économie du développement, Kin, Ed. CRK, 2005, P7
* 20Jean-Marc KATONGOLA,
notes de cours des aspects politiques et administratifs de
développement,
L2SPA/UNIKAL, 2019-2020, P.9, Inédit
* 21Robert DEBOURSE,
économie du développement, Kin, Ed. CRK, 2005, P7
* 22 François Perroux
cité par Bernard Conte, le concept de développement, in
http://www.fsegs.rnu.tn
consulté le 08 octobre à 00H05
* 23Idem
* 24Plan de
développement intègre du Territoire de Nyunzu, version finale,
2010,p.10. inédit.
* 25Plan de
développement intègre du Territoire de Nyunzu, version finale,
2010,p.10. inédit
* 26
http://www.statcan.gc.c.a/edu/power-pouvoir/ch13/5214895-fr.htm.
* 27
http://www.statcan.gc.c.a/edu/power-pouvoir/ch13/5214895-fr.htm.
* 28
http://www.statcan.gc.c.a/edu/power-pouvoir/ch13/5214895-fr.htm.
* 29 Dynamique des Groupes
des Peuples Autochtones, Rapport alternatif au rapport périodique de la
République Démocratique du Congo au Comité des Droits de
l'Homme, Les Peuples Autochtones Pygmées en RDC :
l'état de leurs droits et la situation dans la Province du
Tanganyika, Septembre 2017, P16
* 30
Exposé des motifs de la LOI n°22/030 du 15 juillet 2022 portant
protection et promotion des droits des peuples autochtones pygmées,
col.1
* 31Dynamique des Groupes des
Peuples Autochtones, Rapport alternatif au rapport périodique de la
République Démocratique du Congo au Comité des Droits de
l'Homme, Les Peuples Autochtones Pygmées en RDC :
l'état de leurs droits et la situation dans la Province du
Tanganyika, Septembre 2017, P16
32 Exposé des motifs de la LOI
n°22/030 du 15 juillet 2022 portant protection et promotion des droits
despeuples autochtones pygmées, col.1
* 33 Ghislain Mugalu, notes de
cours de méthodes de recherches en sciences sociales, université
de Kalemie, 2017-2018. 22 Ghislain, M., Op.cit.
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