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Conflit pygmées-bantous dans le territoire de Nyunzu: essai de l'analyse des conséquences socioéconomique sur la population


par Fabrice MULOLWA FATAKI
ISP Nyunzu - Graduat 2021
  

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I. INTRODUCTION

II. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Le territoire de Nyunzu, un territoire de la province du Tanganyika en République Démocratique du Congo, créé le 04 Juillet 1952 par le décret-loi royal N°21/132 dont sa superficie est de 17 275Km2 avec une densité de la population d'environ 18habitants par km; sa population est estimée à 226712habitants. 

Le territoire de Nyunzu possède des forêts et savanes abordées par :

- Une faune riche composée notamment d'Eléphants, d'Hippopotames, buffles, antilopes et singes.

- Des terres fertiles sur lesquelles sont produits essentiellement du maïs, du manioc, du riz, de la banane, de l'arachide, de l `huile de palme etc.

- Des minerais, dont le coltan, la cassitérite, l'or et le diamant.

Le fait pour un territoire de disposer l'une ou l'autre des ressources citées peut sans doute constituer un facteur pour son développement par les revenus tirés de l'exploitation de toutes ces ressources naturelles. Ceci n'est possible que lorsque la paix et la sécurité deviennent de caractéristiques principales du milieu, capables de rendre à libre aux habitants de circuler dans toute l'étendue du Territoire et leurs permettre de vaquer d'entreprendre des activités productrices.

Cependant, le territoire de Nyunzu connait depuis 2013, des sérieux d'hostilités qui menacent de façon permanente la paix et qui pousse la population de vivre ce dernier temps sous le seuil de l'extrême pauvreté en dépit d'énormes richesses qu'il égorge. Ces hostilités sont nommés par les uns comme conflit entre Pygmées-Bantous (tendance des Humanitaires) et rebellions pour les autres au regard des moyens utilisés et le Statut des Acteurs principaux (tendance des politiciens). Cette situation d'insécurité, attire notre attention et appelle à une étude sous le sujet : « Conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire : Essai d'analyse des conséquences socio-économiques sur le développement de la population ».

A cet effet, tout travail d'un chercheur doit avoir un caractère, accepté et justifié à la portée de tout le monde. Ainsi, il est de l'impérieuse nécessité pour nous de démontrer l'intérêt que ce travail présente sur le plan scientifique, social et personnel.

I.1. INTERET SCIENTIFIQUE

Tout travail scientifique apporte un apport théorique dans le monde scientifique, ainsi notre travail n'a pas fait l'exception, du fait qu'il est constitué d'un document qui met en évidence les informations réelles et vérifiables sur l'origine des conflits Pygmées-Bantous, ses causes et ses conséquences sur la vie socio-économique de la Population. Les résultats de notre recherche serviront d'autres chercheurs quia borderont la même question ultérieurement

I.2. INTERET SOCIAL

Sur le plan social, ce travail servira de guide pratique à la population sur la compréhension du phénomène conflit Pygmées-Bantous et ses conséquences sur la vie socio-économique. Il servira de moyens de prévention de conflits communautaire saur égard de recommandations qui y sortiront

I.3. INTERET PERSONNEL

Il est pour nous un plaisir de traiter un tel sujet parce que nous estimons que les recherches faites sur ce sujet vont contribuer à l'amélioration de notre expérience dans le domaine scientifique. En Qualité des chercheurs en Histoire, nous nous serviront de cette question pour expliciter le phénomène des conflits communautaires aux générations futures.

II. ETAT DE QUESTION

L'état de la question étant connu comme une étude approfondie des travaux antérieurs et théoriques sur un thème de recherche similaire pour une nouvelle thématique en vue d'en tirer une démarcation par rapport aux précédents auteurs.1(*)

IL est certain que la recherche que nous entreprenons sur le conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu : essai de `analyse des conséquences socioéconomiques sur la population a déjà fait objet de recherche par un certain nombre des chercheurs d'une manière ou d'une autre ;

Cas cela ne tienne, précisons tout de même que la nôtre ne sera point un redit dans le sens que nous voulons examiner attentivement ce qui a été dit dans le cadre de cette recherche en vue de connaitre le pourquoi:

SULUBIKA ELONGO Cicéron a traité sur « la contribution et la place de la minorité ethnique pygmée face à la construction de la nation congolaise »2(*) ; sa préoccupation majeure était celle de savoir quelle est la contribution de peuple pygmée dans la nation congolaise.

Le chercheur a cherché à connaitre la contribution et la place de la minorité ethnique pygmée dans la construction de la nation congolaise tout en cherchant le positionnement de ce bas peuple ou petit peuple sur le plan social, économique et politique en République démocratique du Congo d'une manière générale et la province du Tanganyika en particulier.

IL répond dans son hypothèse que la minorité ethnique occupe la dernière place des toutes les ethnies en RDC en général et la province du Tanganyika en particulier. Après analyse de son travail, Il nous a été impérieux de signaler que les points qui nous convergent avec SULUBIKA Cicéron est que tous, nous avions constaté le même problème des pygmées et bantous dans le territoire de Nyunzu.

Notre divergence est venue au point où lui a cherché à connaitre la contribution et la place de la minorité ethnique pygmée dans la construction de la nation congolaise tout en cherchant le positionnement de ce bas peuple ou petit peuple sur le plan social, économique et politique en RDC d'une manière générale et la province du Tanganyika en particulier et aussi ; savoir dans quel domaine cette population minoritaire pygmée peut apporter sa contribution à la construction de la province du Tanganyika précisément dans les trois territoires, entre autre : Nyunzu, Manono et Kalemie

Quant à nous, nous voulons savoir les conséquences socio comiques de conflit Pygmées-Bantous dans le territoire de Nyunzu.

SENGA RISASI BIN K3(*) s'est intéressé aux conflits sultanats dans le groupement Baseba, sa préoccupation est de savoir les causes de ces conflits sultanats et les difficultés rencontrées lors de la résolution des conflits sultanats dans le groupement.

Il conclut dans son étude que les conflits sultanats dans le groupement sont suscités par la mauvaise gouvernance du Chef vis-à-vis de la population. L'ignorance de la procédure coutumière par les concernés et l'avidité des richesses par les autorités administratives, qui changent les chefs de sous groupent de temps à autre aux fins de rançonner ceux qui sont ambitieux du pouvoir coutumier.

L'Auteur estime que plusieurs difficultés bloquent le processus de résolution pacifique de ce conflit. A titre exemplatif, il relève : l'ignorance de la coutume, l'ignorance de la loi et des droits fondamentaux reconnus aux autorités locales par les textes égaux ainsi que la procédure rigide de résolution des conflits coutumiers.

NDABAREYE NZITA PAULI4(*) quant à lui s'est préoccupé d'identifier les causes à la base de la conflictualité dans la zone de grands lacs afin d'examiner les voies et moyens du retour à la paix qu'il considère comme une des bases du développement

A la problématique de son sujet de recherche intitulé « les conflits d'une paix durable dans les pays des grands lacs africains face aux impératifs du développement de la région.L'auteur s'est posé la question de savoir : quelles sont les facteurs à la base de la conflictualité dans la région des grands lacs et quelles sont les conditions du retour à la paix aux impératifs ?

Cherchant à répondre à cette préoccupation, l'auteur démontre que la colonisation serait à la base des foyers de tension entre les peuples de grands lacs de la trace arbitraire des frontières qui n'a pas tenu compte des identités et clivage qui allaient en résulter.

Pour mieux assoir la paix dans la région des grands lacs, l'Auteur propose la création d'un comité de pacification dans chaque pays pour s'occuper des programmes de vulgarisation de la culture de la paix partant des nombreuses théories de la traumatisassions (trauma Healing).

Notre travail se distingue de ceux de nos prédécesseurs que nous venons de citer ci-haut qui ont aussi parlé de conflit qui est notre point de convergence. Nous nous divergeons dans ce sens que nous, nous abordons le phénomène de Conflit Pygmées-Bantou dans le Territoire de Nyunzu : essai d'analyse des conséquences socioéconomiques sur le développement de la population.

III. PROBLEMATIQUE

L'histoire de la relation entre les Pygmées et les bantous est aussi et peut être d'abord faite de métissage, d'intégration technique et culturelle. Elle est aussi marquée par le refoulement et l'assujettissement. En effet, les Pygmées disposent d'une connaissance approfondie de leur environnement qu'ils mettent à profit pour se nourrir (leurs techniques de chasse, leur connaissance des plantes alimentaires de la forêt et de toutes ses autres ressources, dont le miel...) mais aussi pour se soigner : la qualité de leur pharmacopée est reconnue y compris par les Bantous. Cette connaissance du milieu faisait que les Pygmées cohabitent depuis des décennies dans le Territoire de Nyunzu, avec les Bantous. Cette cohabitation a connu sa dégradation depuis 2013 et est passée d'un mécontentement croissant à un conflit ouvert et violent, obligeant la population à se déplacer pour fuir ces violences communautaires.

En effet, les conflits sociaux font partie des relations au sein d'une société globale. Quand ces conflits affectent négativement la société ils provoquent la fissure de la société globale et mettent en mal le projet de développement entrepris par l'autorité publique. Il s'agit donc des oppositions, des altercations, des contestations, des disputes qui mettent sur scène des individus ou des institutions qui s'affrontent autour des enjeux, des normes et culture de l'organisation

C'est à ce sens que Julien Freund5(*) donne une définition systématique d'un conflit. Le conflit consiste en un affrontement ou heurt intentionnel entre deux êtres ou groupes de même espèce qui manifestent les uns à l'égard des autres une intention hostile, en général à propos d'un droit, et qui pour maintenir, affirmer ou rétablir le droit essaient de briser la résistance de l'autre, éventuellement par le recours à la violence, laquelle peut, le cas échéant, tendre à l'anéantissement physique de l'autre.

Alain Touraine6(*) de son coté, ne s'écarte pas trop assez de cette définition lorsqu'il écrit qu'un « conflit est une relation antagonique entre deux ou plusieurs unités d'actions dont l'une au moins tend à dominer le champ social de leur rapport ». Pour qu'il y ait conflit, Alain Touraine retient deux conditions, à savoir :

- l'existence des acteurs réels qui possèdent un système de décision, une volonté et tendent à maximiser leurs avantages propres, soit par la poursuite rationnelle d'un intérêt de type économique, soit par le renforcement de leur propre intégration, soit selon tout autre processus ;

L'interdépendance des acteurs qui constitue les éléments d'un système social. Le système social est dénommé, champ social dans lequel les conflits se produisent et la coopération. Autrement dit, les conflits se produisent au sein de relations sociales et se meuvent dans un système social. Au sein d'un champ social conflictuel, les acteurs visent à s'approprier des biens rares (terre, matières premières, marchés, fiscalités, recettes, pouvoir, territoire, argent...)

Autrement dit, un conflit apparait lorsque la dimension de pouvoir (la capacité de dominer les rapports sociaux à l'intérieur d'un système social, tel que la répartition des biens sociaux comme l'autorité, le revenu ou l'éducation) sont convoités par les acteurs. Dans un conflit, l'interaction remet en cause le système des rapports sociaux et les conséquences sont incalculables. En Territoire de Nyunzu, il existe une méfiance entre Pygmées et Bantous et la situation socio-économique se détériore depuis l'avènement de conflit entre ces deux Peuples.

Au regard de tout ce constat, il s'avère nécessaire de soulever les préoccupations suivantes en terme de problématique :

- Quelles seraient les causes du conflit Pygmées-Bantous dans le Territoire de Nyunzu ?

- Quelles sont les conséquences socio-économiques de ce conflit sur la population de Nyunzu ?

IV. HYPOTHESE DE TRAVAIL

La démarche scientifique impose qu'une attention particulière soit soutenue dans la formulation des hypothèses.

Par définition, « les hypothèses sont des propositions formulées sur le phénomène étudié ou à étudier qui déterminent la pertinence de la recherche »7(*). Il s'agit « des réponses provisoires aux questions posées à la problématique. C'est donc une supposition, une présomption qui demande à être vérifiée ».8(*)

C'est ainsi qu'à la suite des questions que nous nous sommes posées à la problématique, nous formulons nos hypothèses de la manière suivante :

- l'origine de ce conflit semble être liée au contexte de sous-développement général, combiné avec des tensions survenues dans le contexte de la conscientisation sociale des Pygmées et des revendications socio-politiques basées sur le tribalisme, le sentiment de supériorité d'une communauté par rapport à l'autre, le non accès aux services sociaux de base qui l'accompagnent.

- Dans l'ensemble, le conflit pygmée-Bantou dans le Territoire de Nyunzu serait à la base des conséquences socio-économiques néfastes.

- Sur le Plan social : les différents affrontements seraient à la base de l'incendie de villages (destruction des infrastructures), pertes envie humaines, la recrudescence des maladies épidémiques, endémiques et hydriques (telles que la rougeole, le choléra, la fièvre jaune, le paludisme) ; la perturbation de la scolarité des enfants ; la famine la création des groupes d'autodéfenses (Eléments pour les Bantous et Buzolezole pour les Twa).

- Sur le plan économique : la hausse du taux de chômage, le manque des produits manufacturés, la carence des produits alimentaires voire l'inflation dues à la peur des investisseurs étrangers et autres entrepreneurs à oeuvrer dans la Zone.

V. METHODOLOGIE DU TRAVAIL

En science sociale, une recherche exige le recours à des procédures opératoires bien définis que l'on peut qualifier des méthodes et techniques. Le choix de ces procédés dépend des objectifs poursuivis, c'est-à-dire que chaque sujet correspond à une ou plusieurs méthodes.

V.1.METHODES

Le mot méthode revêt plusieurs sens, le dictionnaire Larousse la définie comme une démarche organisée et rationnelle de l'esprit pour arriver à un certain résultat9(*).

R.PINTO et M.GRAWITZ10(*) désignent la méthode comme l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie.

Pour atteindre les objectifs de la présente étude, nous avons fait recours à «la méthode historique ».

La méthode historique s'appuie sur un ensemble de sciences auxiliaires qui aident l'historien à construire son récit. Par- de là les époques et les méthodes, et quel que soit le but sous-jacent du travail de l'historien, l'histoire est toujours une construction humaine, inscrite dans l'époque où elle est écrite. Elle joue un rôle social et elle est incitée pour soutenir, accompagner ou juger les actions des hommes.

En effet, la science sociale est la discipline qui étudie les phénomènes sociaux qui caractérisent la vie de l'homme en société. Si cette discipline veut être positive et étudier les faits par l'observation et l'expérimentation, il apparait aussitôt que, par leur étendue ou leur nature, les phénomènes sociaux ne peuvent guère être embrassés par une observation individuelle directe. D'où la nécessité du recours à la  connaissance indirecte 11(*)

Dans cette étude, la méthode historique a permis de constater, et à mettre de l'ordre logique des faits, à faire la critique externe et la synthèse de textes en rapport avec notre objet d'étude.

* 1Louis Mpala,pour vous chercheur. Directives pour rédiger un travail scientifique, éd.Mpala, Lubumbashi, 1990, p.27.

* 2 SULUBIKA ELONGO Cicéron, La Contribution et la place de la minorité ethnique pygmée face à la construction de la nation congolaise, mémoire deuxième licence en sciences politiques et administratives, mémoire inédit,université de Kalemie, 2014-2015.

* 3SENGA RISASI BIN K, conflits sultanats dans le groupement deBaseba :cas de sous- groupement Bahanga,Tfcinedit ISP-Nyunzu,HSS,2011-2012

* 4NDABAREYE NZITA PAUL, les conflits d'une paix durable dans les Pays des Grands Lacs Africains face

aux impératifs du développement de la région, UNILU, DEA en R.I, 2005-2006.

* 5 Julien Freund cité par Bosco MUCHUKIWA RUKAKIZA, Cours de Gestion des conflits organisationnels, L2 Organisation sociale et Administration rurale, ISDR BUKAVU, année académique 2018-2019, p6 in www.isdrbukavu.ac.cd consulté le 10 septembre 2022

* 6Alain Touraine, Encyclopediauniversalis, Vol.4, n°856-865, 10e Editions, Paris, 1976.

* 7J. GUIGERT et G. JUMEL, Méthodologie des pratiques de terrain en sciences humaines et sociales, Arman Colin, Paris, 1997, p.3.

* 8G. MACE, Guide d'élaboration d'un projet de cherche, de Boeck-Wesmaels. à.Bruxelles, 1991, p.35.

* 9Dictionnaire Larousse, édition2010.p267.

* 10R.PINTON et M. GRAWITTZ,Méthodes de recherche en sciences sociales, 4ème édition, Dolloz, Paris, 1971,

p. 290.

* 11Par connaissance indirecte, il sied d'entendre la connaissance d'un phénomène par son effet ou par sa trace.

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