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L'aspect verbal en français et en arabe


par Feryel Essaidi
ISEAHG - Master de recherche  2021
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE GAFSA

Institut Supérieur Des Etudes Appliquées en Humanités de Gafsa
Département de Français

Mémoire de Master de recherche en Linguistique

Sujet:

L'aspect Verbal en Français et en Arabe:

« Étude Comparative du Fonctionnement de L'aspect dans Les deux systèmes
Verbaux: Français et Arabe »

Elaboré par: Mlle. Essaidi Feriel

Sous la direction de: Mme. Elouni Najeh

Année Universitaire: 2021/2022

Dédicace

Je dédie Ce mémoire:

? À Mes chers Parents

? À Mes Enseignant (e) s

? À Mes Ami (e) s

Les mots ne suffisent point pour exprimer

l'affection, le respect et l'amour que je porte

pour vous.

Remerciements

Je tiens à remercier spécialement ma directrice de recherche Madame Elouni Najeh qui m'a accompagnée au cours des différentes étapes de ma recherche avec ses précieux conseils et ses encouragements. Ce travail n'aurait jamais été possible sans son soutien inconditionnel.

Mes sincères remerciements s'adressent également à Monsieur Bouomrani Mohamed Salah, directeur de l'Institut, qui m'a beaucoup aidée dans la rédaction de la partie qui porte sur la langue arabe et qui a ainsi contribué à l'enrichissement de ma documentation bibliographique.

Mes profonds respects et mes chaleureux remerciements vont à

l'ensemble des membres du Jury d'avoir accepté d'évaluer mon travail de recherche.

Je remercie mon cher ami Bassem Toumia de m'avoir encouragée dans les moments difficiles.

Merci à tous ceux qui ont contribué de prés ou de loin à la réalisation de ce modeste travail.

Table des matières

Introduction Générale 1

Chapitre I:Cadre théorique et Méthodologique de « L'étude de l'aspect dans la réflexion

Grammaticale » 4

1. Cadre théorique 5

2. Cadre méthodologique 14

Chapitre II:Le fonctionnement de l'aspect dans le système verbal Français et Arabe 17

1-Le fonctionnement de l'aspect dans le système verbal français: 18

1.1. L'étude de l'aspect en relation étroite avec les autres catégories grammaticales: 18

1.2- L'aspect et ses manifestations dans le système verbal Français: 19

1.3- L'étude de l'aspect comme une catégorie grammaticale: 20

1.3.1-L'aspect accompli: 21

1.3.2-L'aspect inaccompli: 23

1.3.3- L'aspect inchoatif: 25

1.4- L'étude de l'aspect comme une catégorie lexicale: 27

1.4.1-L'opposition itératif/ semelfactif: 27

1.4.2- L'opposition perfectif/ imperfectif: 28

1.4.3-Les valeurs aspectuelles de formes verbales: 30

1.4.4- Les périphrases verbales: 31

2-Le Fonctionnement de L'aspect dans le Système Verbal Arabe: 34

2.1- La divergence de points de vue sur la nature du système verbal Arabe entre

« Aspectuel/Temporel/ Aspectuo-Temporel »: 34

2.1.1- La langue Arabe comme langue aspectuelle: 34

2.1.2- La langue Arabe comme une langue temporelle : 36

2.1.3- La langue Arabe comme langue Aspectuo-Temporelle: 37

2.2- L'aspect et ses manifestations dans le système verbal Arabe: 38

2.3- L'étude de l'aspect comme une catégorie « Grammaticale »: (ÉíáßÔáÇ ÉíÍÇäáÇ äã ÉåÌáÇ) 39

2.3.1 -L'aspect accompli: (ÉãÇÊáÇ ÉåÌáÇ)

 

39

2.3.3-L'aspect itératif: (ÉÏÇÚáÇ ÉåÌáÇ)

 

46

2.3.4- L'aspect inchoatif: (ÏÈáÇ ÉåÌ)

 

47

2.3.5- L'aspect duratif: (áÕÇæÊãáÇ):

 

47

2.3.6-L'aspect progressif: (íÌíÑÏÊáÇ)

 

47

2.3.7- L'aspect non progressif: (íÌíÑÏÊáÇ ÑíÛáÇ):

 

48

2.4- L'étude de l'aspect comme une catégorie Lexicale: (ÉíãÌÚãáÇ

ÉåÌáÇ)

48

2.4.1- Les Verbes d'Etat: (ÉäßÇÓáÇ áÇÚáÇ)

 

49

2.4.2- Les verbes d'Activité: (ÉíßÑÍáÇ áÇÚáÇ)

 

49

2.4.3- Les verbes d'Accomplissement: (ÊÇãÇãÊáÅÇ áÇÚ)

 

50

2.4.4- Les verbes d'Achèvement: (áÇãÊßáÅÇ áÇÚ)

 

50

2.4.5- Les Verbes Perfectifs: (ÉáãÊßãáÇ ÉÒÌäãáÇ áÇÚáÇ)

 

51

2.4.6- Les verbes imperfectifs: (ÉáãÊßã ÑíÛáÇ æ ÉÒÌäã ÑíÛáÇ áÇÚáÇ)

 

51

Chapitre III: Étude comparative du fonctionnement de l'aspect verbal dans les deux systèmes

verbaux: « Français et Arabe » 53

1-Les convergences entre les deux systèmes verbaux: 54

1.1-Les Convergences sur le plan Grammatical: 54

1.1.1 Les concepts temporels équivalents: 54

1.1.2-Les concepts aspectuels équivalents: 60

2.1-Les convergences sur le plan lexical: 66

2.1.1-Le critère de dynamicité en (FR) qui équivaut au ÉíßíãÇäíÏáÇ ÑÇíÚã en (Arb): 66

2.1.2 - Les verbes perfectifs et imperfectifs: 67

2.1.3 Les interprétations contextuelles en (Fr) qui équivalent au ( ÉíÞÇíÓáÇ ÊÇÑíÓÊáÇ) en (Arb):

68

2-Les divergences entre les deux systèmes verbaux: 74

2.1-Les divergences sur le plan grammatical: ÉíáßÔáÇ ÉíÍÇäáÇ äã ÊÇáÇÊÎáÇÇ 74

2.1.1-Les concepts Temporels divergents: ÉáÊÎãáÇ ÉíäãÒáÇ ãíåÇãáÇ 74

2.1.2-Les concepts aspectuels divergents: ÉáÊÎãáÇ ÉíåíÌáÇ ãíåÇãáÇ 77

2.2-Les divergences sur le plan Lexical: ÉíãÌÚãáÇ ÉíÍÇäáÇ äã

ÊÇáÇÊÎáÇÇ

81

2.2.1 -L'emploi de particules verbales (ÉíÙááÇ ÊÇãíÓÌáÇ):

81

 

2.2.2-L'emploi de la dérivation affixale: ÞÍáÇáÇ ÞÇÞÊÔáÇÇ

 

82

2.2.3-L'emploi des adverbes de temps (ÉíäãÒáÇ äÆÇÑÞáÇ):

 

83

Conclusion Générale

 

84

Bibliographie

 

87

Traduction des concepts-clés du Français vers l'Arabe

 

91

 

1

« Il n'ya guère en linguistique de question plus difficile que celle de l'aspect parce qu'il n'y en a pas de plus controversée et sur laquelle les opinions divergent davantage (....) on n'est d'accord ni sur la definition même de l'aspect, ni sur les rapports de l'aspect et du temps, ni sur la façon dont l'aspect s'exprime, ni sur la place qu'il convient de reconnaitre à l'aspect

dans le système verbal des différentes langues2. »

1 Bien-ecrire.com

2 J.Vendryes (1942.85), d'autres spécialistes partagent la même impression (CF.H.SPITZBRDT (1954.56) : «Presumably now here in modern linguistics there is such a muddle as in the area of research on AKTIONSARTEN and aspect » et T.F.Mitchell (1979.159) : « If there is one thing that emerges of a large and heterogeneous literature on aspect in many languages(...) it is that no two linguists agree on the subject(....)the whole conceptual area of aspect is further bedevilled by the notion and term of AKTIONSART. »).

Introduction Générale

1

L'aspect et le temps sont deux notions ambiguies qui constituent depuis longtemps l'objet d'étude de nombreuses recherches en linguistique générale et ce à cause de leur complexité et leur importance dans tout système verbal. Ce sont deux notions clés dans l'étude de toute forme verbale dans toutes les langues. D'ailleurs de nombreuses revues, articles, séries et même ouvrages sont régulièrement consacrés à traiter ces deux catégories grammaticales. De plus, le temps et l'aspect jouent les deux à la fois un rôle assez important particulièrement au niveau de la construction d'une forme verbale. C'est ce qui nous invite à constater qu'une forme verbale est principalement exprimée par la combinaison de ces deux notions. En effet, le temps et l'aspect semblent comme deux catégories fondamentales et universelles dans les langues naturelles, c'est-à-dire la majorité des langues établit une liaison entre le temps et l'aspect. D'ailleurs, en dépit des différences qu'elles présentent, ces deux notions sont intimement liées voire complémentaires et inséparables l'une de l'autre.

Dans cette perspective, nous trouvons que le temps ou plutôt la temporalité est définie comme étant la localisation de la situation décrite par un énoncé sur l'axe du temps (Dik, p237). En fait, elle peut être exprimée de façon grammaticale, c'est-à-dire à l'aide de flexion verbale en se focalisant principalement sur « les temps verbaux ». Ces temps verbaux servent à indiquer une relation temporelle qui est topiquement le moment de la parole, en la calculant à partir de ce repère. Nous pouvons ainsi relever trois relations temporelles qui sont le passé, le présent et le futur (Klein2009, p 43/ Saussure 1998, p19-21). De même la temporalité peut être exprimée aussi par des outils lexicaux, en d'autres termes par des moyens contextuels. D'ailleurs, les langues naturelles sont des langues où la localisation de la situation peut se faire par des morphèmes flexionnels. Par contre, certaines autres langues ne disposent pas de catégories grammaticales dans leur système temporel (Comrie 1985, p 50). Mais il semble que toutes les langues naturelles sont certainement capables d'exprimer la temporalité de l'énoncé par des contenus grammaticaux et lexicaux à la fois. Et dans ce contexte, nous trouvons aussi que toutes les études qui sont consacrées à traiter l'approche de la temporalité affirment ce rapport étroit entre l'approche de la temporalité et celle de l'aspectualité. Cette dernière présente de sa part des valeurs temporelles de la situation décrite. En outre, la linguistique moderne établit une distinction entre les deux approches celle de la temporalité et celle de l'aspectualité, de façon que la première renvoie principalement à des informations temporelles externes de la situation. Quant à l'aspectualité, elle transmet des valeurs temporelles internes de la situation (Guillaume 1932/ Vetters 1996/ Klein 2009). C'est dans ce cadre que s'inscrit notre travail qui mettra l'accent notamment sur la question de l'aspect dans une visée

2

contrastive entre le français et l'arabe. Pour ce faire, nous partirons d'un corpus constitué de l'oeuvre de Mohamed Chokri « le Pain Nu » et de sa traduction en arabe « ,,iLÍJ/ jÈiJ/ ». Notre objectif à travers cette analyse est de traiter l'aspectualité et la temporalité dans les deux systèmes verbaux tout en focalisant l'attention particulièrement sur les systèmes flexionnels et les particules des langues arabe et française. Ce sont ces deux éléments de base qui nous permetteront de construire linguistiquement les structures temporelles des énoncés qui constitueront l'objet d'étude du présent travail de recherche. A ceci s'ajoute que l'aspect et le temps sont considérés comme des piliers sur lesquels la valeur temporelle de l'énoncé se réalise. Et dans le cadre d'une description de l'aspect et du temps, nous sommes alors contraints d'établir une étude générale de la morphologie verbale et des catégories grammaticales de l'arabe et du français. Dans ce contexte, nous allons prendre en considération les nuances structurelles et contextuelles propre à chaque langue apprise. Autrement dit, nous allons mettre en rapport l'expression de l'aspect et du temps dans les deux langues, vu qu'elles n'appartiennent pas à la même famille dans la mesure où la langue française est d'origine romane et l'arabe est d'origine sémitique. Ceci implique qu'il existe véritablement de lourdes divergences entre elles. C'est ce que nous essaierons dans la mesure du possible de montrer dans cette analyse.

Pour ce faire, nous allons opter pour le plan suivant. Nous verrons dans un premier temps qu'il est nécessaire de nous attacher au cadre théorique et méthodologique afin d'apporter un éclairage sur notre étude multidisciplinaire. Dans un second temps, nous nous attarderons sur le fonctionnement de l'aspect dans les deux systèmes verbaux français et arabe. Dans ce sens, notre intérêt sera alors fixé sur les propriétés de chaque langue tout en mettant l'accent sur l'aspect à la fois comme étant une catégorie grammaticalisée et comme une catégorie lexicalisée. Dans un dernier temps et avant de conclure, nous nous intéresserons à établir une étude contrastive en mettant en regard les deux systèmes linguistiques français et arabe dans le but de dégager les convergences et les divergences aussi bien sur le plan grammatical (formel) que sur le plan lexical (sémantique) afin de comparer les manifestations de l'aspect dans les deux systèmes linguistiques en question.

3

Chapitre I:

Cadre théorique et Méthodologique de

« L'étude de l'aspect dans la réflexion

Grammaticale »

4

1. Cadre théorique

Dans cette partie, nous essayerons de présenter le cadre théorique de notre travail qui mettra en lumière les différentes notions clés sur lesquelles nous nous appuierons ultérieurement. Notre attention sera principalement focalisée sur les notions liées au verbe en général et à l'aspect en particulier. Pour ce faire, nous allons commencer dans un premier temps par définir le concept de l'aspect et les notions liées à l'approche de l'Aspectualité.

En parlant de l'aspect, nous pouvons dire que cette notion a été abordée au XIXé siècle par les linguistes allemands pour l'étude des langues slaves. Le terme « Aspect » a été présenté présenté la première fois en 1829 par le linguiste allemand Carl Philippe Reiff qui traduisait le terme « Vid », « Vue, Espèce » qui désignait le mode de représentation du procès. Ce terme figurait déjà dans la grammaire russe en 1827. D'ailleurs, nous remarquons que les réflexions philosophiques à propos de l'aspect ont augmenté les interprétations divergentes entre les linguistes qui cherchent à développer des considérations générales sur l'aspect. Ce dernier semble comme un concept à discuter et à disputer à la fois. En effet, cette notion dans le domaine de la linguistique générale pose de redoutables problèmes méthodologiques au linguiste qui veut l'examiner dans la mesure où ce dernier peut souvent être confronté à divers problèmes tels que la diversité et l'hétérogénite des formes aspectuelles selon les langues les plus diverses. A ce propos Archaimbault a déclaré concernant cette dualité entre les langues :

Suivant les langues considerées, l'aspect est en effet vu soit

comme une catégorie générale, universelle, dont les moyens convergent vers la répresentation du procés, c'est le point de vue, soit comme une catégorie liée à des critéres morphologiques et lexicaux répertoriés, c'est alors l'espèce 3 .

Sans oublier dans ce contexte de tenir compte aussi de la complexité des systèmes linguistiques en présence, c'est-à-dire chaque langue a son propre style d'exprimer l'aspect. En réalité, il s'agit des langues comme certaines langues romanes qui combinent les deux notions « le temps et l'aspect » à titre d'exemple le système verbal français. Ce dernier fusionne les deux notions ensemble où nous trouvons des formes verbales impliquant des valeurs temporelles qui visent à situer chronologiquement la situation décrite et des valeurs aspectuelles qui permettent d'envisager le déroulement de l'action. Contrairement aux langues sémitiques comme le système verbal arabe qui est fondé sur deux grands paradigmes qui sont de nature « aspective » l'accompli et l'inaccompli. Ces deux paradigmes couvrent

3 Id.225

5

simultanément les trois époques (passé/présent/futur) ce qui a déja été mentionné par David Cohen dans son ouvrage l'Aspect Verbal en décrivant le système verbal arabe : « De cette pureté de l'expression de l'aspect dans son indépendance par rapport à l'expression du temps comme aux valeurs lexicales du verbe, certains états du sémitique peuvent fournir une claire illustration4. », c'est-à-dire, dans le système verbal arabe, nous trouvons que la catégorie de l'aspect est indépendante par rapport à celle du temps. Ce qui affirme que les deux catégories semblent comme deux catégories distinctes. En ajoutant encore, la confusion terminologique qui règne à propos de l'aspect. Cette notion qui est fondée sur « une opposition des termes ». Cette variété au niveau des termes utilisés pour décrire le procès-verbal montre qu'il n'est jamais une expression simple, limitée à une représentation unique. C'est totalement le contaire, il suppose souvent l'expression d'une notion et de l'expression de la notion contraire. Dans ce sens, nous trouvons le système verbal Français qui traite la notion d'aspect sous l'angle de « l'opposition aspectuelle ». En effet, il suggère une longue liste d'oppositions aspectuelles comme « accompli?inaccompli »/ « secant?non secant » / « achevé ?inachevé ». Cette diversité des expressions aspectuelles dans une même langue souligne certainement le caractère de « non-limitation » de l'aspect. Cette catégorie qui peut aller de l'expression d'un seul type à l'expression de plusieurs types. Tous ces problèmes méthodologiques indiquent par excellence que le traitement de l'aspect semble un peu compliqué. D'ailleurs, les linguistes ne sont pas d'accord même sur la définition de l'aspect. Certains linguistes traitent l'aspect comme une catégorie de nature grammaticale, d'autres le définissent comme une catégorie lexicale. Ainsi que, d'autres linguistes qui proclament que l'aspect est une catégorie grammaticale et lexicale à la fois. Dans ce contexte J.Vendryes a déclaré en parlant de cette divergence à propos de l'aspect :

Il n'ya guére en linguistique de question plus difficile que

celle de l'aspect par ce qu'il n'y en a pas de plus controversée et sur laquelle les opinions divergent davantage(...) on n'est d'accord ni sur la défintion même de l'aspect, ni sur les rapports de l'aspect et du temps, ni sur la façon dont l'aspect s'exprime, ni sur la place qu'il convient de reconnaitre à l'aspect dans le systéme verbal des différentes langues5.

C'est pour cela, la question de l'aspect en linguistique française reste toujours une question emblématique et un sujet de débat. D'ailleurs, les chercheurs ne cessent de chercher et de

4 David Cohen, L'Aspect Verbal, p 171.

5 J, Vendryes, 1942, 85.

6

travailler sur la variété et la divergence des informations afin de trouver des considérations générales appliquées à propos de l'aspect dans toutes les langues. En fait, les questions qui se posent toujours sur l'aspect s'articulent particulièrement autour de la nature grammaticale de cette notion, c'est-à-dire si l'aspect relevait de la morphologie verbale, du lexique, de la syntaxe, d'un contexte plus large, de la conjonction de tout ou partie de ces éléments, mais également sur sa position dans l'énoncé. Et dans la même direction, nous trouvons que les études modernes cherchent à vérifier si l'aspect doit obligatoirement des réponses claires et logiques pour résoudre le problème du pluralisme, les différences et les contradictions qui règnent par les études traditionnelles. Notre objectif premier à travers cette étude sur l'Aspectualité est d'éviter tout caractère dogmatique qui empêche les apprenants à comprendre ce phénomène linguistique. C'est pour cela, nous essaierons dans la mesure du possible d'éclaircir ce concept et ses relations avec les autres concepts grammaticaux comme (le temps! le mode! le verbe ! la morphologie verbale.). Et par la suite, nous aborderons la manière dont il s'exprime dans chaque langue notamment dans les deux systèmes linguistiques Français et Arabe, tout en mettant l'accent à ce propos sur les points de différences et de ressemblances entre les deux langues au niveau de son expression, en tenant compte à la spécificité de chaque langue.

Ce travail va aussi mettre l'accent sur plusieurs concepts-clés marquant les différentes parties de cette étude analytique. Pour cela, nous allons essayer dans ce cadre de les définir d'une manière générale. Parmi eux nous citons les notions suivantes :

1-Le Verbe:

Le verbe est un constituant syntaxique et sémantique à la fois, puisqu'il possède un lexème (radical) et un morphème (terminaison des temps verbale). De plus, il sert à exprimer une action, un état, un fait ou une intention, c'est-à-dire « un procès ». Le verbe peut se représenter sous de nombreuses formes différentes qui constituent sa conjugaison. Dans ce contexte, nous citons ce qui a été mentionné par Riegel en ce qui concerne la définition du verbe :

Morphologiquement, le verbe est un mot verbale qui se

conjugue, c'est-à-dire qui est affecté par plusieurs catégories morphologiques, il récoit les marques spécifiques (les désinences)

7

correspond au plan de la signification au nombre comme (le nom), à la personne, au temps et au mode6 .

En ajoutant dans ce cadre, que le verbe est le noyau de la phrase verbale puisqu'il a comme fonction syntaxique de structurer les termes constitutifs de l'énoncé. D'ailleurs Le linguiste Tesniére définit le verbe comme suit : « Le noeud des noeuds ou noeud central, il est au centre de la phrase, dont il assure l'unité structurale en nouant les divers élements en un seul faisceau, il s'identifie avec la phrase 7».

Bref, le présent travail est focalisé principalement sur l'étude de l'aspect du verbe. De plus, l'aspect est relevé du verbe qui sert à marquer « la durée de l'évènement8 » et à exprimer des valeurs aspectuelles.

2-L'aspect :

L'aspect sert à donner une représentation interne de l'idée verbale contrairement au temps qui vise à donner une représentation externe à l'idée verbale. Dans ce cadre, nous rappelons la définition guillaumienne en ce qui concerne l'aspect. Ce dernier selon Gustave Guillaume est défini comme le temps interne « impliqué » et le temps comme le temps externe « expliqué » :

Le verbe est un sémantème qui implique et explique le temps. Le temps impliqué est celui que le verbe emporte avec soi, qui lui est inhérent, fait partie intégrante de sa substance et dont la notion est indissolublement liée à celle du verbe. Il suffit de prononcer le nom d'un verbe comme « marcher » pour que s'éveille dans l'esprit, avec l'idée du procès, celle du temps destiné à en porter la réalisation. Le temps expliqué est autre chose. Ce n'est pas le temps que le verbe retient en soi par définition, mais le temps divisible en moment distincts - passé, présent, futur et leurs interprétations - que le discours lui attribue.9

Cette représentation de l'aspect sépare l'aspect et le temps de façon que l'aspect confère une représentation interne au verbe et propre à lui. Tandis que le temps donne une représentation externe à l'idée verbale, puisque cette dernière inscrite dans une chronologie, dans une époque. De plus, nous trouvons dans la même direction une autre définition illustrée par

6 Riegel, Pellat, Rioul 1994.

7 Tesniére, 1966.

8 J.Vendryes 1923, p117.

9 Gustave Guillaume, langage et science du langage1964: pages 47/48.

8

J.Vendryes. Ce linguiste définit la notion d'aspect comme une catégorie qui renvoie notamment à la durée : « On appel du nom d'aspect la catégorie de la durée10.. ».

En ajoutant aussi que certains linguistes définissent l'aspect comme une notion grammaticale

liée aux autres notions grammaticales comme (le temps/ le mode/ La personne...). Celles-ci fonctionnent entre eux pour décrire l'idée verbale. Dans ce contexte nous citons une définition

de dictionnaire :

L'aspect est une catégorie grammaticale qui exprime la répresentation que se fait le sujet-parlant du procés exprimé par le verbe (ou par le nom d'action) c'est-à-dire, la répresentation de sa durée, de son déroulement ou de son achévement (aspect inchoatif, progressif, résultatif...etc...) alors que les temps, les modaux et les auxiliaires de temps expriment les caractéres propres du procés indiqué par le verbe indépendamment de cette répresentation du procés par le sujet parlant11.

Cette représentation de l'aspect implique un lien réciproque entre le locuteur et l'Aspectualité. Le sujet parlant peut exprimer l'idée verbale sous plusieurs manières. Premièrement, le locuteur peut la représenter comme (postérieure/ contemporaine/ antérieure..) par rapport au moment de l'énonciation. Cette répresentation marque par excellence le rapport étroit entre les deux notions grammaticales (le temps et l'aspect). Deuxièmement, il peut exprimer son attitude vis-à-vis du procès-verbal ce qui implique la relation entre l'aspect et la modalité. Et dernièrement, le locuteur peut reprèsenter l'action comme référant à lui-même ou à son interlocuteur. Ceci affirme par excellence le rapport entre l'aspect et la personne.

Pour résumer, les définitions de l'aspect sont multiples et divergentes. Les linguistes se divergent encore sur la notion d'aspect. Cette dernière pose de nombreux problèmes dans le domaine de la linguistique générale. C'est pour cela nous avons choisi de citer quelques définitions qui sont en rapport étroit avec notre étude. Et de parler de l'aspect sous un angle spécifique qui traite cette catégorie en tant qu'une catégorie liée étroitement à la forme verbale pour ne pas tomber dans l'ambiguïté.

3-Le Temps :

Le temps est défini dans un usage linguistique comme un ensemble des marques morphologiques d'une conjugaison destinée à traduire « la situation chronologique » d'un procès. Cette définition sert à donner une conception générale sur cette notion grammaticale.

10 J.Vendryes, 1923, p117.

11 J.Dubois et al, dictionnaire de linguistique, Paris 1973.

9

Dans notre étude, nous allons parler du temps sous un angle spécifique, c'est-à-dire nous allons étudier le temps en tant qu'une unité de mesure qui situe chronologiquement la durée de l'évenement. En fait, La linguistique moderne distingue entre deux dimensions temporelles. Dans un premier temps, nous trouvons le temps quantitatif. Ce dernier est divisé selon certaines conventions qui ne varient jamais, qui sont totalement dégagées de l'étre humain. Ce dernier adopte des unités de mesure conventionnelles comme suit (l'heure/ la seconde/ la minute et le jour). Ce type est utilisé particuliérement avec la langue arabe qui applique parfaitement cette dimenssion temporelle. Tandis que le temps linguistique exprime de son coté une certaine forme de temporalité plutôt conceptuelle, le plus souvent floue dépend la morphologie verbale et le sens de l'énoncé. Généralement, nous trouvons que les deux systèmes temporels fonctionnent ensemble dans la construction du procès.

Bref, nous voulons focaliser notre attention sur cette représentation concernant la notion du temps car dans notre travail, nous nous intéresserons notamment sur la question de « temporalité ». Cette dernière qui se relève de la combinaison entre la notion d'aspect et les temps grammaticaux. De plus nous allons focaliser particuliérement sur les formes verbales et les particules des langues (le français et l'arabe) afin d'aborder une étude approfondie qui s'adopte d'une description des aspects et des temps.

4-L'aspect grammatical :

L'aspect grammatical dépend largement du temps auquel le verbe est conjugué. Dans ce cadre, le linguiste Gosselin a défini l'aspect grammatical comme suit : « L'aspect grammatical définit le mode de présentation du procés tel qu'il est indiqué essentiellement par les marques grammaticales (temps morphologiques, semi-auxiliaires, adverbes d'aspect.12 ».

De plus, nous parlons de l'aspect comme une catégorie grammaticalisée lorsque l'information aspectuelle est encodée par des « morphèmes grammaticaux13 ». Par ailleurs, certains linguistes définissent cette notion comme une partie intégrante « de la carte d'intentité des tirroirs verbaux 14».

En un mot, nous déduisons que l'aspect grammatical dépend les moyens grammaticaux qui sont mis en valeur dans l'énoncé comme la morphologie verbale, les terminaisons des temps verbaux et les semi-auxiliaires.

12 Gosselin, 1996, p10.

13 Stanojevic 2010, p108.

14 Van Raemdonck/ Meinertzhagen.

10

5-L'aspect Lexical :

L'aspect lexical correspond au sens du verbe et à l'environnement contextuel qui peut parfois interagir. Cette notion peut appelée aussi « Aktionsart15 » (Henrichs 1985), aspect « inhérent » (Comrie 1976) ou encore « Télicité » (Verkuyl 1993). Dans ce contexte, nous rappelons une définition illustrée par Stanojevic sur l'aspect lexical, comme une catégorie qui renvoie « Au sens lexical du verbe, ayant trait à la présence ou à l'absence des bornes intrinséques du procés denoté par le prédicat verbal 16».

Et par conséquent, l'aspect lexical sert à désigner l'aspect déterminé particulièrement par le

lexème du verbe. C'est contrairement à l'aspect grammatical qui est déterminé par le morphème du verbe selon des critères purement grammaticaux.

6-L'aspect accompli :

L'aspect accompli envisage le procès d'une action comme vu au moment où son terme est avéré. L'accompli est le plus souvent accompagné aux formes verbales composées (les formes du passé). Celles-ci présentent l'action comme totalement coupée du présent. Dans ce cadre, le linguiste Gosselin définit l'aspect accompli comme suit : « Montre l'état résultant du procés17 ».

7-L'aspect inaccompli :

L'aspect inaccompli envisage le procès comme en cours de réalisation. L'inaccompli est le plus souvelnt accompagné aux formes verbales simples (les formes qui renvoient au présent et futur) qui présentent l'action comme n'est pas envisagée, en cours de réalisation. En d'autres termes, l'aspect inaccompli correspond à l'aspect de l'action qui est en cours de déroulement, c'est-à-dire celui qui n'est pas parvenu à son terme. C'est totalement le contraire de l'aspect accompli.

8- L'aspect inchoatif :

L'aspect inchoatif exprime le procès en état de déclenchement. L'inchoatif sert à

représenter l'action comme immédiate, instantanée. À Ce propos le linguiste Marque-Pucheu définit l'inchoatif comme: « l'expression de commencement du procés18 ».

9-L'aspect progressif :

L'aspect progressif sert à présenter l'action comme en état de progression, c'est-à-dire l'action est en cours d'accomplissement, de réalisation.

15 Aktionsart: le terme d'origine allemande, s'applique en linguistique à la maniére dont est conçu le déroulement du procés et à son decoupage en phases, tells qu'exprimés, soit par le verbe lui-meme soit par sa formed grammaticale: fr.m.wikipédia.org

16 Stanojevic / Asio 2010, p108.

17 Gosselin 2005.

18 Marque Pucheu 1998.

11

10-L'aspect perfectif :

L'aspect perfectif ou l'aspect ponctuel. Ce dernier met l'accent sur le résultat final du procès, c'est à dire il exprime une action terminée. De plus le perfectif est le plus souvent employé avec les verbes perfectifs ou les verbes (-dynamiques19) à titre d'exemple les verbes d'État. Dans cette perspective, nous pouvons citer ce qui a mentionné Halba en ce qui concerne le perfectif :

Le procés verbal peut être envisagé comme un événement ponctuel et accompli ou (perfectif), le procés forme un tout indivisible ou (global) dont le début et la fin sont averés, l'integralité du procés est dominée par le locuteur qui peut l'analyser en dehors, il n'ya plus de coincidence possible avec lui, le procés est non-sécant 20.

11-L'aspect imperfectif :

L'aspect imperfectif (linéaire) envisage l'action dans sa durée. Il l'a présente comme un processus en cours de déroulement. D'ailleurs l'imperfectif est le plus souvent accordé avec les verbes imperfectifs autrement dit les verbes (+dynamique) comme par exemple (les verbes d'activité). Dans ce contexte, nous rappelons ce qui a déclaré Halba à propos de l'aspect imperfectif :

Le procés verbal est envisagé comme un évenement en cours d'accomplissement ou (imperfectif), l'action est vécue de l'intérieur sans que le locuteur ne connaisse le début ni la fin du procés car il est en train de se dérouler au moment ou le locuteur l'envisage, il n'ya coincidence entre ces deux temporalités, le procés est sécant21 .

12-L'aspect itératif :

L'aspect itératif souligne la récurence et la répétition de l'action plus qu'une fois. L'itératif

peut être indiqué par l'emploi de l'imparfait ou par des moyens contextuels qu'insistent sur la récurrence de l'action.

13-L'aspect semelfactif :

L'aspect semelfactif dénote une action ponctuelle, qui ne se produit qu'une seule fois. En

outre, le semelfactif sert à exprimer une action est achevée dans un moment passé. Cela se fait

19 Z.Vendler, Critére de dynamicité.

20 Halba 2002, p73.

21 Halba 2002, p73.

12

par l'emploi des verbes perfectifs qui sont employés avec le passé simple. Ce dernier implique par excellence le caractère de « ponctualité ».

14-Les périphrases aspectuelles :

Les périphrases aspectuelles constituent un ensemble de périphrases verbales. Il s'agit précisémment de celles qui marquent l'aspect du procès (état ou événement) de façon régulière et stable. En ajoutant aussi dans le même sens que, les périphrases aspectuelles peuvent marquer l'état du procès (commencement/ déroulement/ progression ou achévement).

Nous constatons que le présent travail s'appuie sur divers concepts qui servent à

progresser et enrichir notre étude sur « l'Aspectualité ». Cela nous fait comprendre que cette étude scientifique est multidisciplinaire.

13

2. Cadre méthodologique

Les faits relatifs à l'aspect verbal ont été identifiés et étudiés dans diverses langues appartenant aux familles les plus diverses. Cette notion a impliqué des problèmes dans le domaine de la linguistique. Ces problèmes surgissent à cause de la divergence d'opinions entre les linguistes. D'ailleurs cette divergence d'opinions à propos de l'aspect provient du glissement de ce terme d'une langue à l'autre, puisque chaque langue le traite par son propre style en s'accentuant sur des critères spécifiques, propres à cette langue. C'est pour cela, le linguiste éprouve une extrême difficulté au niveau de son traitement dans une perspective unique, acceptée dans toutes les langues. De plus, il semble difficile de l'aborder comme une catégorie grammaticale unifiée dans son champ d'application dans toutes les langues. Cela est dû à diverses raisons dont la plus importante est la différence des systèmes verbaux et la particularité de la structure interne de chaque langue. Toutes ces raisons ont formé un véritable problème pour fournir un concept unifié dans toutes les langues. Et malgré la diversité des études qui se sont consacrées à l'examiner, les linguistes s'interrogent encore concernant l'aspect. Ces interrogations s'articulent autour de sa nature grammaticale, sa position dans l'énoncé, sa relation même avec les autres catégories grammaticales par exemple(le temps/ le mode/ la personne/la voix). Dans ce cadre nous pouvons citer ce qui a été mentionné par J.Vendryes, lorsqu'il parle de l'aspect en tant qu'une catégorie qui pose de nombreux problèmes méthodologiques : « Il n'y a guére en linguistique de question plus difficile que celle de l'aspect par ce qu'il n'y en a pas de plus controversée et sur laquelle les opinions divergent davantage22... ». Pour résoudre ce problème, la linguistique a fourni des solutions alternatives à partir des études qui ont été menées à propos de cette notion, dans le but de simplifier son étude dans la grammaire et de l'analyser selon des critères qui peuvent être suivis dans toutes les langues. C'est pour cela, nous trouvons que certains linguistes ont convenu que l'aspect est relevé principalement du verbe et ils répartissent l'aspect comme une catégorie grammaticale et lexicale à la fois. Cette répartition est due à partir de la définition du verbe. Ce dernier est défini comme un terme qui est composé d'un côté d'un morphème, c'est-à-dire (la terminaison des temps verbaux/ les indicateurs de personne..). Et de l'autre côté d'un Lexéme qui désigne le radical qui renvoie au sens du verbe. Et par conséquent, l'aspect a été divisé alors en deux types principaux. Premièrement, nous trouvons l'aspect comme une notion grammaticale, c'est-à-dire une notion qui s'accorde avec les marques

22 J. Vendryes 1942, p 85.

14

grammaticales. De plus, l'aspect grammatical est défini comme suit : « L'aspect grammatical définit le mode de présentation du procés tel qu'il est indiqué essentiellement par les marques grammaticales (temps morphologiques, semi-auxiliaires, adverbes d'aspect 23 ». Deuxièmement, nous trouvons l'aspect défini aussi comme une catégorie lexicale, c'est-à-dire il correspond au sens du verbe. En outre, l'aspect lexical est determiné par le lexème verbal. C'est contrairement à l'aspect grammatical qui est déterminé par le morphème verbal. Dans ce contexte nous citons la définition de Confais en ce qui concerne l'aspect comme une catégorie lexicale :

On entend par Aktionsart24, le mode d'action impliquée dans le lexéme verbal indépendamment de ses réalisations grammaticales (...) Cet aspect lexical constitue donc une qualité sémantique invariante du verbe, il peut être dit objectif au sens ou le locuteur n'a aucun moyen de la modifier25.

A partir des ces perceptions, nous constatons que la notion d'aspect est exclusivement liée au verbe et à tous ses détails qu'ils soient grammaticaux ou lexicaux. Les détails grammaticaux sont les temps verbaux/ les semi-auxiliaires qui portent des valeurs temporelles. Et en ce qui concerne les détails lexicaux, ils sont toujours marqués par le sens propre du verbe. En fait, l'analyse de l'aspect est le plus souvent élaborée à partir de ses critères sans oublier à ce propos de tenir compte à l'environnement contextuel qui a également un rôle important dans la détermination de l'aspect. C'est ce que nous aborderons dans ce présent travail qui a comme objectif premier d'établir une étude analytique, descriptive sur les systèmes temporels et aspectuels de deux langues le Français et l'Arabe. D'ailleurs, notre problématique s'inscrit sous l'angle des aspects et des temps verbaux de deux systèmes linguistiques. Et nous entendons à mettre en rapport leurs différents niveaux morphologique, grammatical, sémantique ou contextuel, quand il sera nécessaire pour voir les distributions différentes de chaque langue en exprimant l'Aspectualité et la temporalité sans toucher à la spécificité de chaque système. Et notre second objectif à travers cette étude est d'aborder une étude comparative entre les deux langues. Cette comparaison vise à dégager les convergences et les divergences entre les deux systèmes linguistiques en traitant l'Aspectualité et la temporalité. Dans ce contexte, nous allons emprunter un chemin

23 Gosselin 1996, p 10.

24 Voir page 18 de ce document.

25 Confais 1995, p202.

15

méthodologique qui repose sur les multiples théories qui renforcent notre recherche sur l'aspectualité et la temporalité.

Dans le chapitre II, nous focaliserons notre attention sur le traitement des aspects et des temps dans le système français en suivant les théories de Comrie, Gosselin, et Vendler. Ces linguistes traitent l'aspect comme catégorie grammaticale exprimée à l'aide des moyens grammaticaux comme les temps verbaux/ les adverbes d'aspect/ les semi-auxiliaires. Et par la suite, ils l'examinent comme catégorie lexicale marquée par des outils lexicaux, c'est-à-dire par le sens propre du verbe, puisque les verbes se divisent en plusieurs types selon le critère de dynamicité. Ce critère est bien marqué avec la théorie de Z. Vendler. Ce dernier a établi une distinction entre les verbes selon le critère de dynamicité. Et puis, nous nous attarderons sur l'étude des aspects et des temps de la langue arabe, afin de dégager les critères fondamentaux qui décrivent comment l'aspect s'est manifesté dans le système verbal arabe. En s'interésserant dans ce cadre à la morphologie verbale et à l'emploi des particules préverbales qui permettent de construire des valeurs temporelles et aspectuelles à la fois. De plus, nous nous focaliserons en décrivant les aspects et les temps en arabe sur des théories précises comme la théorie de Marcel Cohen, David Cohen, Comrie. Ces théoriciens traitent les aspects et les temps dans le système verbal arabe et ils décrivent les propriétés du système arabe par rapport aux autres systèmes verbaux.

Et dans le dernier chapitre, nous établirons une étude contrastive qui vise à relever les points d'équivalence et divergence entre le Français comme une langue romane et l'Arabe comme une langue sémitique. Dans ce cadre, nous avons choisi dans notre corpus l'oeuvre de Mohamed Chokri « le Pain Nu ». Ce roman est écrit en français et traduit en arabe sous le titre de « ,-4LÍá/ JÈiJ/ ». Notre sélection s'est basée sur une méthodologie spécifique, précise visant à la réussite de cette comparaison que nous mènerons à la dernière étape de ce travail.

Pour terminer, cette étude vise principalement à analyser l'aspectualité d'un point de vue formel et lexical dans l'Arabe et le Français. En plus, nous nous intéresserons à établir une comparaison afin de mettre en regard les deux systèmes verbaux en relevant les ressemblances et les différences entre les deux. Cette comparaison s'est manifestée par l'entrecroissement de plusieurs théories. Tout cela rend compte en fait au pluralisme disciplinaire et à la complexité de notre travail.

.

16

Chapitre II:

Le fonctionnement de l'aspect dans le système

verbal Français et Arabe

17

1-Le fonctionnement de l'aspect dans le système verbal français:

1.1. L'étude de l'aspect en relation étroite avec les autres catégories grammaticales:

Dans le système verbal français, le verbe est un élément essentiel dans la structure d'une phrase, puisqu'il possède grammaticalement cinq catégories grammaticales qui sont les suivantes (le temps, le mode, la voix, la personne et dernièrement l'aspect). En fait, ces catégories grammaticales jouent un rôle important au niveau de la construction d'une « forme verbale ». Cette dernière est exprimée par l'entrecroissement de toutes ces catégories. D'ailleurs ces catégories semblent fondamentales et universelles dans les langues naturelles. C'est pour cela, nous voulons dans ce cadre prendre à l'analyse une forme verbale comme exemple pour mieux expliquer le lien étroit entre toutes ces catégories grammaticales. Nous prenons alors cette forme verbale «Il a chanté ». Cette forme verbale véhicule d'un point de vue de TAM26, les informations suivantes. Tout d'abord, nous remarquons que cette forme verbale d'un point de vue aspectuel indique précisément le type de la situation décrite, car il s'agit d'une activité. Cette dernière est exprimée par l'emploi d'un verbe (+dynamqiue), c'est-à-dire un verbe qui comporte en lui- même « une certaine durée ». Cette interprétation est d'un point de vue lexical, puisque nous mettons l'accent dans ce cadre sur le sens du verbe. Par la suite, cette forme verbale exprime aussi l'antériorité par rapport au moment de la parole, puisque l'acte de (chanter) est antérieure par rapport au moment ou le locuteur parle. Cette antériorité est marquée par l'emploi d'un temps passé (le passé composé). Ce dernier situe l'action comme accomplie. Et par conséquent, nous déduisons que cette forme verbale souligne d'une part une valeur temporelle (l'antériorité) et de l'autre part une valeur aspectuelle (l'accomplissement de l'action). Cette explication montre le rapport étroit entre les deux notions le temps et l'aspect. Par ailleurs, cette forme verbale exprime aussi un fait réel en s'accentuant sur l'emploi de l'indicatif comme mode personnel et temporel.

En résumé, nous constatons à travers ce que nous avons vu précédemment que ces trois catégories grammaticales sont étroitement liées entre eux. En effet, ces catégories sont plus ou moins liées à la représentation de la temporalité. De plus, la temporalité et l'Aspectualité désignent tous les deux des informations temporelles. Ces informations peuvent être externes, c'est-à-dire les relations temporelles entre le temps de la situation et le moment de l'énonciation. Et internes à travers les propriétés temporelles de la situation (cf.Comrie 1976). C'est pour cela, les deux approches « la temporalité et l'Aspectualité » vont de paire à la situation. Du fait que, la temporalité renvoie de son côté à des données

26 TAM: abréviation de: Temporalité/ Aspectualité/ Modalité.

18

temporelles externes et l'aspectualité marquent de l'autre coté des valeurs temporelles internes de la situation (Guillaume 1964/ Vetters 1996/ Klein 2009). Quant à la modalité, cette dernière de sa part désigne le statut assertif de la proposition par laquelle la situation est décrite (Nuyts 2005/Gosselin 2010). Dans ce cadre, nous pouvons citer ce qui a mentionné Gougenheim en ce qui concerne la notion de l'aspect : «La façon de voir l'action exprimée par le verbe, l'attitude du sujet parlant vis-à-vis du procés verbal, la façon dont le sujet se répresente l'action27 ». C'est également, le sujet parlant peut répresnter l'action de plusieurs manières. Il peut par exemple la représenter comme passée, présente ou future, c'est-à-dire antérieure, contemporaine ou postérieure par rapport au moment ou il parle. Cette premiére répresentation montre le lien étroit entre l'aspect et le temps. De même, le locuteur peut la répresenter comme référant à lui-même ou à son interlocuteur. Cette seconde représentation confirme par excellence la relation entre la personne et l'aspect. Inutile de souligner à ce propos que le mode n'est pas exclu. Car il indique « l'attitude du sujet parlant vis-à-vis du procès verbal 28». Ce sont aussi les mêmes termes par lesquels Marouzeau (1951, 147) définit la modalité.

1.2- L'aspect et ses manifestations dans le système verbal Français:

La notion d'aspect est fortement liée au verbe. Ce dernier est défini grammaticalement comme un constituant syntaxique et sémantique à la fois. Et cela s'explique par sa composition, puisque le verbe est composé d'un lexème (un radical/une forme de base)

Et d'un morphème (les terminaisons des temps verbaux). C'est pour cela, la linguistique traite le verbe comme une catégorie grammaticalisée et lexicalisée. En effet, Le verbe en tant qu'une catégorie grammaticalisée basée sur des critères grammaticaux qui lui sont attribués comme par exemple (la terminaison des temps verbale, les semi-auxiliaires...). Et comme une catégorie lexicalisée fondée sur un contenu sémantique. Par ailleurs, les verbes ou (les procès29) servent à présenter l'action en relation avec le temps. Ce dernier est divisé en deux types selon la théorie guillaumienne(1964). Le premier type est appelé « temps externe », qui situe l'action selon les trois dimensions temporelles (passé, présent, futur) à travers des déictiques syntaxiques à titre d'exemple (les temps morphologiques, les semi-auxiliaires...). Et le second type qui est nommé « temps interne ». Celui-ci indique que chaque verbe

27 Gougenheim 1938, p206.

28 Gougenheim 1938, 206.

29 « Généralement, on précis par ailleurs que la notion de procés renvoie à des entités qui douées d'une durée interne doivent se situer dans le temps ce qui expliquerait aussi au moins pour les langues indo-européenes l'association (nécessaire) du verbe avec les morphémes de temps et d'aspects » (A.Lipsky, défintion du verbe et type de procés).

19

comporte sa propre durée, impliquée dans son contenu lexical. De ce point de vue, nous trouvons que les linguistes proclament que l'aspect peut être identifié comme une catégorie grammaticale selon des critères grammaticaux déterminés par le temps linguistique. À ce propos nous citons ce qui a été déclaré par Gosselin en ce qui concerne l'aspect comme une catégorie grammaticale: « L'aspect grammatical définit le monde de présentation du procés (accompli, inaccompli, itératif...) tel qu'il est indiqué essentiellement par les marques grammaticaux (temps morphologiques, semi-auxiliaires, adverbes d'aspect30...»). Et aussi comme une catégorie lexicale par le sens propre du verbe. D'ailleurs, l'aspect lexical est défini aussi par le même linguiste comme suit : « L'aspect lexical correspond au type de procés (Activité, état, accomplissement) exprimé par le lexéme verbal et son environnement actanciel31 ».

Donc, l'aspect est identifié dans le domaine de la linguistique générale, d'un côté, comme une catégorie qui s'est manifestée grammaticalement par des moyens purement grammaticaux. Et de l'autre côté, il peut être exprimé aussi comme une catégorie lexicale selon l'emploi des outils lexicaux.

1.3- L'étude de l'aspect comme une catégorie grammaticale:

Nous avons vu précédemment que les linguistes distinguent deux types d'aspect. D'une part, l'aspect lexical qui concerne les types de procès (les états! les activités! les accomplissements et dernièrement les achèvements). ET de l'autre part, l'aspect grammatical qui sert à exprimer la présentation du procès comme par exemple (accompli! inaccompli) selon des moyens grammaticaux. Dans ce cadre, nous allons étudier l'aspect comme une catégorie grammaticale qui est exprimée essentiellement par le temps grammatical. Ce dernier est défini dans la grammaire comme suit : « le processus d'actualisation qui permet de situer le procès par rapport au moment de l'acte d'énonciation : trois positions Avant/Pendant/Après, sont possibles qui déterminent trois temps Passé/Présent/Futur 32». Cette définition nous a montré que le temps grammatical indique principalement le positionnement du procès par rapport au locuteur qui est à la fois (l'observateur et le raconteur). La présence du locuteur et le moment ou ce dernier parle (Moment de la parole) sont réservés comme des indications temporelles dans la détermination temporelle (Passé !

30 Gosselin 1996, p10.

31 Gosselin 1996, p10.

32 S.R.Giraud « les grilles de Procuste »: description comparé de l'infinitif en français, grec ancien, allemand, anglais et arabe »p26.

20

Présent / Futur). Par ailleurs, dans le système verbal français, nous remarquons le grand écart qui existe entre les notions de temps et leurs marqueurs formels par exemple dans le Passé, nous avons (imparfait/ passé composé/ passé simple...). Et dans le futur aussi nous distinguons (Futur catégorique/ futur.Hypothétique). Pour mieux expliquer cette diversité des temps verbaux. Nous allons présenter ce schéma qui sert à nous montrer de façon plus claire cette multiplicité des temps verbaux en Français:

Schéma1: Répartition des Temps Verbaux En Français33.

À travers ce schéma, nous avons constaté que l'indicatif comme un mode personnel et temporel à la fois, est le seul mode qui permette grâce à ses nombreux temps de situer le procès dans l'une des trois époques (passé/présent/futur). C'est pour cela, nous pouvons le considérer comme le mode « d'actualisation du procès ». En effet, il comporte cinq formes simples auxquelles correspondent cinq formes composées, puisque les formes simples et les formes composées semblent symétriques de manière que les formes simples expriment l'aspect comme inaccompli (en cours de déroulement) et les formes composées marquent l'aspect (accompli/achevé). C'est ce que nous allons voir ultérieurement en établissant une distinction entre les oppositions aspectuelles.

1.3.1-L'aspect accompli:

L'accompli sert à exprimer le procès comme parvenu à son terme, englobe même l'état de son accomplissement. C'est le fait de présenter la prédication (l'idée verbale) en tant qu'un événement advenu et non de la mise en marche d'un processus34 . Dans ce sens, le linguiste Gosselin a défini l'aspect accompli comme: « montre l'état résultant du procès 35». En outre, l'accompli est le plus souvent accompagné avec l'emploi (des formes composées) c'est-à - dire des formes verbales qui renvoient au temps du passé. Et pour mieux expliquer, nous

33 Le conjugueur.le Figaro.fr

34 David Cohen l'Aspect Verbal: p89.

35 Gosselin, 2005, p36.

21

allons traiter quelques exemples des « formes verbales » qui soulignent l'accomplissement du procès: (les exemples36 tirés de l'oeuvre « le Pain Nu de: Mohamed Chokri):

Les Formes Verbales

Morphologie/ Syntaxe

Explication

1-« Nous avons pris le

chemin de l'exil ».

-Forme verbale composée :

cette forme verbale est

composée d'un auxiliaire
(avoir) +un participe passé du verbe (prendre)

Cette forme verbale

indique que le verbe

(prendre) est conjugué au
(passé composé).

Le passé composé situe l'action comme accomplie au passé.

2-« Le jardin était

parfumée»

Forme verbale composée :

cette forme verbale est
composée d'un auxiliaire être conjugué (à l'imparfait) +un

participe passé du verbe
(parfumer)

Cette forme verbale

indique que le verbe est
conjugué au plus que parfait.

Le plus que parfait situe l'action comme accomplie au passé (Marque l'antériorité) par rapport au présent de l'énonciation.

3-«Je suis resté suspendu avec la peur ».

- Forme verbale composée :

cette forme verbale est
composée de deux verbes

auxiliares (suis/resté) +le
verbe (suspendre).

- Cette forme verbale

indique que le verbe
(suspendre) est conjugué à l'aide de deux auxiliaires ce qu'indique l'emploi de passé surcomposé.

Le Passé surcomposé

apporte une nuance
d'accompli.

4-« Je n'aurais pas fui de l'école ».

-Forme verbale composée :

cette forme verbale est

composée d'un auxiliare

avoir conjugué au

- Cette forme verbale

indique que le verbe (fuir) est

conjugué au conditionnel
passé.

36 Le Pain Nu : p5/36/30/40

22

 
 
 

(conditionnel présent) + le

participe passé de verbe
(fuir).

le conditionnel passé

exprime l'action comme

accomplie. (marque
l'antériorité) par rapport au

 
 
 
 

(Moment de la parole).

5-« Elle

m'apporta

du

- Forme verbale simple :

Cette forme verbale

pain ».

 
 

cette forme verbale est

composée de verbe
(apporter) conjugué au passé simple.

marque que le verbe est

conjugué au passé simple.

le Passé simple toujours

indique que l'action
accomplie.

Pour résumer ce que nous avons vu dans le tableau qui précède. Nous constatons que parfois il faut prendre en considération, que l'accompli peut être aussi indiqué par les formes verbales simples. C'est ce que nous avons vu dans le tableau précéde, puisque le passé simple est employé dans l'exemple (5) par une forme verbale simple, mais il marque l'accompli. D'ailleurs, ce temps revient toujours à présenter le procès comme déjà accompli au passé et qui marque l'antériorité par rapport au moment de l'énonciation(ME). Il exprime le plus souvent l'aspect aoristique, global et accompli. Dans ce contexte, nous allons citer la déclaration de R, Martin concernant le passé simple : « Un noyau indivis, comme un tout fermé sur lui même et en offre une vision globale, indifférenciée, non sécante 37». Et dans le même sens il a ajouté aussi: « Il parcourt l'espace temporel du procès de sa limite initiale à sa limite finale sans le pénétrer38 ». Et par conséquent, nous avons constaté que toutes les formes verbales composées appartiennent à la catégorie « des accomplis » alors que les formes simples appartiennent soit à « l'accompli », soit à « l'inaccompli ».

1.3.2-L'aspect inaccompli:

L'inaccompli c'est contrairement à l'aspect accompli. Le non-accompli indique que le procès est vu en cours de déroulement, pas encore achevé. L'inaccompli s'exprime le plus souvent par l'emploi des formes verbales simples. Le linguiste Gosselin a ajouté en ce qui concerne l'inaccompli: « ne présent qu'une partie du procès (..), l'intervalle de référence est

37 R.Martin 1971:70.

38 R.Martin 1971:95.

23

inclus dans celui du procès, les bornes initiale et finale ne sont pas prises en compte...39» . À ce propos, nous allons prendre à l'analyse quelques exemples à traiter dans ce tableau: (les exemples sont tirés de même ouvrage40):

Les formes verbales

Morphologie /syntaxe

Explication

1-« Je respirai
profondémment ».

-Forme verbale simple:
le verbe (respirer) est
conjugué au futur simple.

Le futur simple indique que
l'action inaccomplie.
(marque la postériorité par
rapport au (Moment de la
parole).

2-« Elle penchait sa tete ».

-Forme verbale Simple:
le verbe (pencher) est
conjugué à l'imparfait.

L'imparfait indique que
l'action est en cours de
déroulement (inaccomplie).

3-« tu remplis tes poches de
fruits ».

-Forme verbale Simple:
le verbe (remplir) est
conjugué au Présent de
l'indicatif.

Le présent de l'indicatif ou le
présent de l'énonciation
marque la simultanéité par
rapport au (Moment de la
parole).

Conséquemment, nous avons constaté selon le tableau qui précède. Les formes verbales simples indiquent par excellence l'aspect « inaccompli ». C'est également l'action s'est manifestée comme (en cours de déroulement). Et nous avons remarqué que l'imparfait exprime « l'aspect inaccompli », car il peut donner une vision ralentie du procès, c'est-à-dire l'absence de limites marquées dans le verbe.Dans ce sens, Gosselin a déclaré en ce qui concerne la valeur temporelle de l'imparfait:

L'imparfait renvoie donc typiquement à un moment du passé

pendant lequel le procès se déroule, sans préciser la situation temporelle du début et de la fin du procès, ce temps apparait non autonome (anaphorique) et situe le procès comme simultané par rapport à d'autres procès du contexte et comme se déroulant en un même lieu .... 41.

39 Gosselin, 2005, p36.

40 Le Pain Nu, p 40/32/75

41 Gosselin, 1996, p199

24

Généralement, l'aspect accompli situe le procès dans sa globalité comme terminé, limité. En revanche, l'aspect inaccompli exprime le procès comme en cours de déroulement. Autrement dit duratif, inachevé. D'ailleurs, l'aspect en français est divisé en deux sortes principales qui surgissent pour exprimer l'idée verbale. D'une part, il l'a exprimée comme durative (inaccomplie). Et de l'autre part comme limitée (accomplie). Comme le montrent les deux figures suivantes :

Figure242: La catégorie de L'aspect en français.

Figure343: L'opposition Aspectuelle: Accompli/ Inaccompli.

1.3.3- L'aspect inchoatif:

L'inchoatif sert à exprimer le commencement de l'action. Il marque la simultanéité par rapport au (Moment de l'énonciation). De plus, l'inchoatif s'est manifesté à l'aide des semi-auxiliaires aspectuels comme par exemple (se mettre à/ commencer à) + verbe infinitif. Ce qui indique le déclenchement du procès verbal. Comme dans les exemples suivants44 :

EXP1: « Elle commençait à m'énerver ». (Aux (commencer à) +verbe INF).

42 Le verbe: linguistes.com

43 Aspect : fr.m.wikipedia.org

44 Le Pain Nu: Mohamed Chokri, p 56

25

EXP2: « Il se mit à envoyer des signaux lumineux ». (Aux (mettre à) + vrb INF).

1.3.4- L'aspect Progressif:

Le progressif sert à démontrer à l'aide de la locution (être en train de) + verbe à l'infinitif, que l'action est en cours de déroulement (la continuité) comme dans cet exemple45 :

EXP1: Vous étes en train d'acheter. (Être en train de+ vrb INF)

1.5.3- L'aspect Immédiat:

L'immédiat s'est manifesté à l'aide de la locution (être sur le point de) + verbe à l'infinitif ou par un semi-auxiliaire aspectuel de (v.aller) + verbe à l'infinitif. Cet aspect est employé pour exprimer une action se produira dans un futur immédiat ou futur proche. Comme dans les exemples suivants46 :

EXP1: « Je vais chercher sa maison ». (Aux aller+v.INF)

EXP2: « Je vais chercher un autre bateau». (Aux aller+v.INF)

Bref, l'aspect grammatical est divisé en plusieurs types selon l'état de l'action. En commençant par l'accompli qui indique que l'action est terminée, totalement coupée du présent. L'accompli est exprimé le plus souvent par les formes verbales composés, en d'autres termes par les temps composées (Aux (être ou avoir) + participe passé). Et l'inaccompli qu'indique que l'action est en cours de déroulement, pas encore achevée. Ainsi il peut être exprimé par (les formes verbales simples) ou les temps simples ou à travers les périphrases aspectuelles qui servent à décrire l'état du procès entre autres, commencement (l'inchoatif) /déroulement (duratif)...

45 Le Pain NU : Mohamed Chokri p78

46 Le Pain Nu: Mohamed Chokri. P44/83

26

1.4- L'étude de l'aspect comme une catégorie lexicale:

L'aspect d'un verbe est dans une certaine mesure tout au moins lié à sa valeur sémantique. En effet, l'aspect fait partie de la définition lexicale du verbe et dans ce sens nous pouvons citer quelques désignations illustrées par des linguistes. Nous trouvons l'aspect lexical est appelé encore « Aktionsart » (Hinrichs, 1985), « Aspect inhérent » (Comrie 1976), ou encore plus « télicité » (Verkuyl, 1993). L'aspect lexical renvoie : « au sens lexical du verbe ayant trait à la présence ou à l'absence des bornes intrinsèques du procès dénoté par le prédicat verbal 47 ». Et par conséquent, nous constatons que l'aspect lexical exclusivement lié au sens du verbe avec lequel l'environnement contextuel peut interagir. C'est pour cela, la langue nous confère de multiples moyens qui servent à décrire l'aspect du verbe entre autres « le lexème verbal ». Ce dernier peut être perfectif ou imperfectif (Halba 2002). De plus, il s'agit des adverbes ou compléments circonstanciels en rapport avec l'expression de la durée comme les adverbes itératifs, numéraux, des préfixes et suffixes qui portent des valeurs aspectuelles. C'est également ce que nous allons voir en distinguant les différents critères qui servent à exprimer l'aspect comme partie du sens du verbe, c'est-à-dire l'aspect comme catégorie lexicalisée.

1.4.1-L'opposition itératif/ semelfactif:

L'aspect itératif sert à décrire un procès comme impliquant une certaine sorte de

répétition. C'est contrairement à l'aspect semelfactif. Ce dernier envisage le procès comme n'a lieu qu'une seule fois comme le montrent les exemples suivants48 :

Exp1: Souvent, La brosse m'échappait des mains.

Exp2: Je revoyais de Jardin d'Ain Khabbaz.

Exp3: IL achetait un sac de pain.

Exp4: c'est lui qui l'a tué.

Donc, nous avons constaté que le bornage et la durée du procès se déduisent selon le sémantisme du verbe et parfois par des indications contextuelles. Premièrement, en parlant de l'aspect itératif , nous avons remarqué dans l'exemple (1) que l'emploi de l'adverbe de temps (souvent) comme un indicateur contextuel souligne par excellence la valeur répétitive

47 Stanojevic, asic 2010, p 108.

48 Le Pain Nu: Mohamed Chokri,, p18/26/7/25.

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du procès. De plus, l'utilisation de l'imparfait sert à annuler le caractère ponctuel, non duratif du procès, puisque, l'imparfait est associé dans une interprétation itérative notamment avec l'emploi d'un verbe imperfectif pour marquer la répétition du procès, ce que nous appelons dans la grammaire « l'emploi de l'imparfait d'habitude ». Et dans l'exemple (2), l'aspect itératif est exprimé par la dérivation affixale, en effet, le (R) associé au verbe voir (revoir) indique que le procès est répété plus qu'une fois à côté de l'emploi de l'imparfait qui s'accorde bien avec le sémantisme des verbes imperfectifs. Comme le verbe (voir) qui apparaît comme un verbe (+dynamique49 ). Néanmoins, à l'aspect semelfactif. Ce dernier est exprimé dans les deux exemples (3+4) avec l'emploi des verbes perfectifs qui comportent en eux-mêmes « une limitation du procès ». Cette limitation est bien manifestée avec l'emploi des deux verbes (acheter/ tuer). Ces deux verbes sont de nature (-dynamique50). Et dans ce contexte, nous pouvons affimer que l'action est envisagée et sa limite finale est fixée.

1.4.2- L'opposition perfectif/ imperfectif:

L'aspect Perfectif ou ponctuel met l'accent sur le résultat final du procès. Il exprime une action achevée, terminée au passé et totalement coupé de présent : « l'aspect perfectif ou résultatif qui ajoute la notion supplémentaire de terme au sens du verbe51 ». C'est contrairement à l'aspect imperfectif ou linéaire, ce dernier envisage l'action dans sa durée. Il la présente comme un processus en cours de déroulement : « l'aspect imperfectif ou duratif ou continu qui exprime l'action dans sa durée ininterrompue ou sa continuité52 ».

Dans ce cadre, nous traitons les deux exemples suivant53 pour faire la distinction entre ces deux types d'aspect lexical:

Exp1: Nous traversâmes la rivière .... Nous passâmes une nuit à Oujda.

 

L'emploi de Passé Simple: Aspect perfectif

Dans l'exemple précédent, l'emploi de passé simple sert à conférer une vision synthétique et compacte au procès, puisqu'il l'envisage comme : « un noyau indivis comme un tout fermé sur lui-même et en offre une vision globale indifférenciée, non sécante54 ». Et dans le même sens, il a ajouté en ce qui concerne l'emploi de passé simple : « parcourt l'espace temporel du

49 Z, Vendler, Le critère de dynamicité,

50 Z, Vendler, Le critère de dynamicité

51 David Cohen, l'Aspect Verbal, p 20.

52 David Cohen, L'Aspect Verbal, p20.

53 Le Pain Nu : Mohamed Chokri, p23/10

54 R.Martin 1971, p70.

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procès de sa limite initiale à sa limite finale sans le pénétrer55 ». En réalité, nous trouvons le processus est perçu dans sa globalité sans qu'une action incidente puisse en interrompre le déroulement. Par conséquent, L'emploi de passé simple sert à présenter le procès comme nettement délimité dans son déroulement et orienté vers son terme final. Dans cette perspective, nous pouvons déduire que l'emploi de passé simple souligne l'aspect perfectif, c'est-à-dire le procès est coupé de la situation d'énonciation et il le rejette dans un passé révolu nettement délimité. Sa valeur générale est limitée temporellement.

Exp2: J'observais la jeune fille qui s'activait à laver le parterre.

 

L'emploi de L'imparfait: Aspect Imperfectif.

Dans l'exemple plus haut, nous remarquons que l'emploi de l'imparfait annule le caractère ponctuel, non sécant au procès. Par opposition au passé simple, puisque l'imparfait n'envisage pas les limites du procès auquel il n'assigne ni commencement, ni fin. De plus, l'imparfait s'accorde avec l'expression de la durée selon le sens du verbe ou le procès n'est pas forcément long objectivement. Mais il est perçu de l'intérieur dans son écoulement, dans la continuité de son déroulement, sans terme final marqué. De sorte que L'imparfait s'accorde avec les verbes imperfectifs comme dans l'exemple (2), nous remarquons que les deux verbes (observer/activer) sont deux verbes (+dynamiques).

En conclusion, nous déduisons que l'aspect perfectif vise à marquer l'accomplissement du procès. Par contre l'aspect imperfectif sert à montrer la continuité, la progression de l'action. Dans ce contexte, nous allons proposer la figure suivante afin d'indiquer les valeurs aspectuelles des deux aspects lexicales :

Figure456: Les valeurs aspectuelles de L'aspect Perfectif ET Imperfectif.

55 R.Martin 1971, p 95.

56 https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Les_aspects_(selon_Marc_Wilmet).svg

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1.4.3-Les valeurs aspectuelles de formes verbales:

Le système de la conjugaison des verbes français comporte essentiellement deux formes. En effet, la distinction entre ces deux formes est au même temps morphologique et aspectuel. En commençant par La forme simple. Cette dernière, elle présente l'action dans son déroulement comme inaccompli, car le verbe exprime un aspect non ponctuel du procès. Dans cette perspective, nous rappelons la définition Guillaumienne : « un aspect simple, tensif ou immanent, tient la pensée en dedans du procès et éveille dans l'esprit l'image même du verbe et dans son déroulement57 ». Par la suite, La forme composée. Cette dernière exprime un procès présenté dans son achèvement. En d'autres termes, la pensée dépasse le point de réalisation de l'acte pour l'envisager comme une totalité : « l'aspect composé, extensif ou transcendant, qui porte la pensée au- delà du procès et éveille dans l'esprit non plus le déroulement même de l'image mais le déroulement d'une séquelle de cette image 58».

Dans ce cadre, nous proposons ce tableau pour établir une distinction entre les valeurs aspectuelles des formes simples et composées (les exemples59 tirés de l'oeuvre: Le Pain Nu) :

Exemples

Forme

simple/composée

Temps

simple/composée

Valeurs aspectuelles

1-Je sortis en
courant.

-Forme simple

-Temps simple

-L'accomplissement
de l'action

2-Il continue de
nous suivre.

-Forme simple

-Temps simple

- La continuité de
l'action

3-J'ai vu ma mère
pleurer.

-Forme composée

-Temps composé

-L'achèvement de
l'action

4-une tombe qui sera effacée par le temps.

-Forme composée

-Temps composé

-L'accomplissement
de l'action

5-Je continuai mon
chemin.

-Forme simple

-Temps simple

- La continuité de
l'action

Tableau2: Les formes verbales et leurs valeurs aspectuelles.

Donc, nous admettons selon le tableau qui précède que toutes les formes composées soient

achevées, accomplies. Mais, nous rejetons l'idée que toutes les formes simples soient

57 Gustave. Guillaume (temps ET verbe), Théories des aspects, des modes et des temps, Paris1970, p21.

58 Guillaume, (temps ET verbe), Théories des aspects, des modes ET des temps, Paris 1970:p21.

59 Le Pain Nu, p10/11/12/43

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obligatoirement inachevées, inaccomplies, car le passé simple malgré sa forme verbale simple exprime le plus souvent l'accomplissement de l'action.

1.4.4- Les périphrases verbales:

La périphrase verbale est une forme verbale complexe constituée d'un semi-auxiliaire conjugué et d'une forme non conjugué (à l'infinitif). En outre, les périphrases verbales peuvent exprimer des valeurs temporelles et aspectuelles. De plus, les périphrases aspectuelles visent par excellence à présenter l'état de l'action à titre d'exemple (Commencement/ déroulement/achèvement). Dans ce cadre, nous proposons le tableau suivant de Halba dans lequel il classifie les périphrases verbales comme suit:

Procès
verbal

Antériorité
Immédiate

Début du
procés

Déroulement du procès

Fin du
procés

Postériorité
Immédiate

Aspect
verbal

Aspect
imminent

Aspect
inchoative

Aspect
duratif

Aspect
terminatif

Aspect
consecutive

Exemple

Il va+inf

Il

commence/il
se met à+inf

Il est en train
de+inf

Il finit/ il
cesse de+inf

Il vient de
+inf

Tableau 3: Classement de périphrases verbales60.

Et pour expliquer davantage ce que nous avons vu dans le tableau qui précède en ce qui concerne les différents types de périphrases verbales. Nous prenons ces exemples pour marquer les valeurs aspectuelles de périphrases verbales. (Les exemples sont tirés de même ouvrage61):

Exp1: - Je vais remplir cette bouteille.

(Aux aller+inf): L'aspect Imminent.

Exp2: -Se mettait à pratiquer sa folie .

(Se met à +inf):L'aspect Inchoatif.

Exp3: -J'étais en train de me kiffer dans un café.

(En train de +inf): L'aspect Progressif.

60 Classement de periphrases verbales selon Halba 2002.

61 Le Pain NU: Mohamed Chokri, p45/73/22

31

Par conséquent, les périphrases verbales servent à exprimer des valeurs aspectuelles et temporelles à travers des formes verbales composées d'un semi-auxiliaire conjugué + un verbe à l'infinitif. Et selon le linguiste Bruneau, les périphrases verbales visent à conférer principalement des valeurs aspectuelles que des valeurs temporelles notamment dans le système verbal français : « les périphrases verbales, c'est au fond le seul moyen que nous ayons en français d'exprimer nettement les aspects62 ».

Grosso Modo, nous avons constaté plus vite que le système verbal du français repose sur une véritable inflation terminologique notamment dans la description des phénomènes aspectuels. En fait, nous trouvons que les termes (accompli! achevé! terminé! ponctuel! !perfectif) qui sont utilisés comme des synonymes pour désigner que l'action est en état d'accomplissement. Cette variété de vocables facilite le traitement des aspects. En outre le système verbal de la langue française met en lumière des différentes procédures qui se manifestent comme des piliers par lesquels nous pouvons déterminer « le positionnement du procès », c'est-à-dire le procès en « commencement! achèvement! progression... ». D'ailleurs, l'Aspectualité dans le système verbal du français est fortement liée à la temporalité. Du fait que, les deux notions « aspect et temps » vont de pair pour décrire l'idée verbale. De façon que les temps composés comme par exemple (Le passé antérieur! le plus que parfait ! le passé composé..) désignent « L'accompli » par l'emploi des formes verbales composées (voir chapitre II ! aspect accompli ! tableau 1). Autrement dit les temps composés indiquent que l'action est terminée au passé. C'est contrairement aux temps simples comme

« L'imparfait ! le présent ! le futur simple » qui renvoient à « L'inaccompli » par des formes verbales simples (voir chapitre II ! aspect Inaccompli !tableau 2). Sauf dans quelques cas, comme par exemple le passé simple. Ce dernier exprime l'aspect accompli malgré sa forme verbale simple (voir chapitre II : partie1). Ainsi que le système verbal français est caractérisé par le grand écart qu'il y a entre les notions de temps et leurs marqueurs formels63 par exemple les temps du passé ou il y a « le passé simple! le passé antérieur! le passé composé.. ». Seulement le présent apparaît unique. Même le futur se répartit en futur simple et futur antérieur. Par ailleurs, l'emploi de périphrases verbales qui fonctionnent comme des marqueurs aspectuels. En fait, les périphrases aspectuelles servent à préciser l'état exact du procès à travers des formes verbales composées d'un (semi-auxiliaire conjugué+verbe à

62 Bruneau, 1931,271.

63 Voir le schéma de la répartition des temps verbaux en français, Chapitre II, partie1.

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l'infinitif). Ces périphrases servent à présenter le procès comme en état de « commencement! progression / d'accomplissement » (voir chapitre II partie1). Sans oublier dans ce cadre de parler sur le rôle de la dérivation affixale (la préfixation et la suffixation). Cette dernière sert à exprimer des valeurs aspectuelles à titre d'exemple (L'itération). De même, la notion d'aspect dans le système verbal du français peut être exprimée comme une catégorie « lexicalisée » (partie1! chapitre II). Et comme une catégorie « grammaticalisée ». En effet, l'aspect est lié au sens du verbe, c'est-à-dire au « lexème verbal ». Ce dernier peut être perfectif (non duratif) ou imperfectif (duratif). Dans le même sens, nous pouvons déduire que le contexte de son coté jouit un rôle essentiel au niveau de la vérification de « l'aspect du verbe » par l'emploi des adverbes temporels entre autres « souvent! brusquement! hier! après quelques minutes.. ». De même, l'aspect dans le système français est reconnu par la matérialisation morphologique en d'autres termes l'aspect est manifesté comme une catégorie grammaticale explicite, c'est-à- dire par des critères grammaticaux observables en particulier (les formes verbales, la derivation affixale, les locutions adverbiales...). Et pour clarifier cette classification, nous présentons ces deux figures comme suit :

Schéma5: Aspect Grammatical64.

64 Danielle Leeman Bouix: Grammaire du verbe français: Des Forms au sens.

33

Schéma6: Aspect Lexical65

Nous avons vu précédemment les manifestations de l'aspect dans le système verbal français en tant qu'une catégorie grammaticale et lexicale. Mais la question qui se pose dans cette perspective:

Est-ce que l'aspect est-il exprimé dans toutes les langues par les mêmes critères grammaticaux et lexicaux?

Nous essaierons dans la mesure du possible dans notre deuxième partie de ce travail de

répondre à cette question en traitant le fonctionnement de l'aspect dans le système de la langue arabe comme (langue sémitique).

2-Le Fonctionnement de L'aspect dans le Système Verbal Arabe:

2.1- La divergence de points de vue sur la nature du système verbal Arabe entre « Aspectuel/Temporel/ Aspectuo-Temporel »:

Les points de vue divergent autour la nature du système verbal arabe. En effet, certains linguistes pensent que la langue arabe est avant tout une langue principalement aspectuelle. Mais après avoir mené plusieurs études par des grammairiens arabes sur la nature de ce système. Il a été démontré que la langue arabe combine entre les deux notions « le temps et l'aspect », c'est-à-dire la langue arabe est une langue « Aspecto-Temporelle ».

2.1.1- La langue Arabe comme langue aspectuelle:

Selon certains linguistes, la langue arabe est une langue sémitique apparaît comme une langue aspectuelle par excellence. En outre, le verbe arabe peut se mettre à l'aspect accompli ou ce qu'on appelle en arabe (El-Madhi). Et aussi à l'aspect inaccompli (El-Moudharaa). Cela nous a montré que le système verbal arabe repose principalement sur une opposition

65 https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Les_aspects_(selon_Marc_Wilmet).svg

34

aspectuelle de l'accompli et l'inaccompli. Du fait que les formes verbales de l'arabe ne paraissent pas déterminées par le temps tel qu'il vient d'être défini dans le système verbal des langues romanes comme le « Français », puisque chacune de trois époques (passé/présent/futur) se trouve couverte simultanément par deux formes de nature aspectuelle en arabe (l'accompli et l'inaccompli). Premièrement et en ce qui concerne l'accompli, ce dernier est exprimé par la forme verbale de (Faala). Deuxièmement, l'inaccompli est exprimé par la forme verbale (Yafaalo). Par conséquent, certains linguistes ne voient dans l'opposition de ces deux formes verbales qu'une opposition purement aspectuelle. Dans cette perspective, le linguiste Marcel Cohen dans son ouvrage précisément dans(le chapitre II) a ajouté concernant la notion d'aspect dans le système verbal arabe : « il s'y rencontre deux formes qu'on dénomme en général d'une manière « impropre » des temps, ces deux formes servent à distinguer deux aspects de l'action qui sont l'accompli et l'inaccompli66 ». Dans ce contexte, nous remarquons que le mot « impropre » de la nomination de temps indique sa désapprobation à une analyse purement temporelle du système verbal arabe. De plus, David Cohen dans son ouvrage « l'aspect verbal » a mentionné en ce qui concerne le système arabe: « de cette « pureté » de l'expression de l'aspect dans son indépendance par rapport à l'expression du temps67 ». Ce qui montre que l'arabe comme une langue dont le système verbal serait fondamentalement aspectuel et non pas temporel. À cet égard, le linguiste David Cohen a insisté sur cette classification qui diminue la valeur de temps dans le système arabe: « Le système repose comme en ougaritique essentiellement sur l'opposition aspective inaccompli/accompli68 ». C'est pour cela, le temps dans le système verbal arabe est manifesté comme un élément secondaire ou le contexte qui rend compte des indicateurs temporels, et dans cette perspective nous citons ce qui ajouté David.Cohen dans son ouvrage concernant le positionnement de temps dans le système verbal arabe : « de manière générale le contexte au sens le plus général du terme peut fournir par lui même les indications d'ordre temporel et permettre éventuellement de référer le procès à un moment ou une situation donnés. 69». Dans le même sens, nous pouvons rappeler Fleisch lorsqu'il a affirmé que le système verbal arabe est un système aspectuel, puisque la forme verbale soit à l'accompli avec la forme de (Faala) ou à l'inaccompli avec la forme (Yafaalo), c'est-à-dire l'opposition aspectuelle semble comme suffisante pour décrire la situation. De ce fait, nous déduisons que les deux paradigmes de

66 Marcel Cohen, Chapitre II

67 David Cohen, L'aspect verbal, p171.

68 David Cohen, L'aspect verbal p 183.

69 David Cohen, L'aspect verbal, p183

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l'accompli et l'inaccompli sont suffisants pour décrire l'état de procès comme duratif ou non duratif en rejetant toute temporalité incluse. En conséquence, la langue arabe est une langue aspectuelle qui repose principalement sur les deux formes verbales de L'accompli/L'inaccompli70.

En définitive, les linguistes qui rejettent la notion de temps du système verbal arabe, ils n'excluent pas son existence d'une manière différente. C'est juste dans une seule image celle de la morphologie verbale, puisque la morphologie verbale en arabe n'indique pas « explicitement » le temps du verbe. Mais la temporalité est exprimée par l'utilisation de quelques indicateurs temporels dans l'environnement contextuel.

2.1.2- La langue Arabe comme une langue temporelle :

Certains grammairiens ont établi un lien étroit entre la forme verbale et le temps. D'ailleurs, les linguistes arabes répartissent le temps en trois époques (le présent : ÑÖÇÍáÇ), (le passé : íÖÇãáÇ) et (le futur : áÈÞÊÓãáÇ). En effet, nous pouvons déterminer le temps du verbe à partir de la morphologie verbale, par exemple les verbes qui ont pris la forme de (Faala : áÚ) ou (Faalto : ÊáÚ ) particuliérement avec ces verbes : « áÎÏ /ÐÎ /ÊÏÌæ ». Ces verbes indiquent le temps du (passé :íÖÇãáÇ ), c'est-à-dire le procès est accompli au passé de point de vue aspectuel. En revanche les verbes qui ont pris la forme de (Yafaalo : áÚí). Ceux-ci servent à indiquer (Le présent / le Futur/ El-Moudharaa : ÚÑÇÖãáÇ). Par ailleurs, le temps de (El-Moudharaa : ÚÑÇÖãáÇ) comme les verbes suivants (áÚÓí /Ëåáí /ÌÑÎí) indiquent que le procès est inachevé (en cours de déroulement) de point de vue aspectuel. De plus, certains linguistes affirment que le temps dans le système verbal arabe peut être indiqué par le contexte. Autrement dit, par l'illustration de quelques indicateurs temporels ou des particules à titre d'exemple (Kana :äÇß / Sawfa : æÓ). Dans cette perspective, nous pouvons citer ce qui a ajouté le linguiste Aartun. Ce dernier a démontré que le système verbal arabe est fondé sur le temps71 . En ajoutant dans le même sens ce qui a dit Khrakovsky en clarifiant le point de vue précédente de Aartun que la morphologie verbale de l'arabe indique le temps et non pas l'aspect.

Conséquemment, les études modernes en grammaire arabe démontrent que la langue arabe s'est manifestée comme une langue temporelle et non pas uniquement aspectuelle. En effet, nous remarquons l'existence de la notion de temps à travers « la forme verbale » comme nous avons déjà mentionné précédemment ou par « les indicateurs temporelles » qui sont

70 H.Fleisch : l'arabe classique : Esquisse d'une structure linguistique/Beirut Dar El Mashreq 1968, p111

71 Kjell Aartun, Zur Frage altarabischer Tempora (Universitetsforlget, Oslo, 1963).

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développés pour situer « le temps de l'événement » comme (Passé/ Présent/ Futur). Comme le montre la figure suivante:

Figure7: Répartition Des Temps Verbaux En Arabe72.

Cette répartition des temps verbaux en Arabe, nous a montré qu'elle repose principalement sur deux temps principaux qui sont d'origine deux formes aspectuelles et non pas temporelles. La première est la forme de l'accompli qui sert à exprimer une action comme terminée dans le (Passé / EL-Madhi). Et la deuxième la forme de l'inaccompli, qui vise à présenter l'action comme inaccomplie (en cours de déroulement) dans un moment présent ou qui peut se réaliser au futur (Présent-Futur : El Moudharaa).

2.1.3- La langue Arabe comme langue Aspectuo-Temporelle:

L'Arabe est une langue qui combine entre la notion d'aspect et celle de temps. En effet, le linguiste Comrie a affirmé que le verbe arabe exprime le temps et l'aspect à la fois.73 Par ailleurs, la langue arabe comporte « deux formes verbales » qui expriment des valeurs aspectuelles et temporelles. Dans ce cadre, nous citons ce qui a mentionné P. Larcher dans son analyse concernant l'encroisement de (Aspect/Temps):

Pour les grammairiens arabes (Faala) s'opposait à (Yafaalo) comme (passé à non-passé (présent/futur) et pour les grammairiens arabisants comme (accompli/Inaccompli) autrement dit les premiers voient dans le temps et les seconds dans l'aspect, le principe de corrélation entre les deux formes du système verbal de l'arabe74 .

72 Aleph-alger2.edinum.org

73 B.Comrie:op.cit.p78.

74 P. Larcher, le système verbal de l'arabe classique, publications de l'université de provence, Aix-en provence 2003, p137.

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Par conséquent, nous admettons que les deux concepts (Temps/Aspect) semblent comme fusionnés. Bien qu'il y ait des grammairiens qui aient convenu que le système arabe est fondamentalement aspectuel, d'autres ont évoqué le temps dans la définition même de deux termes (accompli/inaccompli). Dans ce contexte, P. Larcher a ajouté concernant la mise en relief entre Temps/ Aspect:

le temps c'est la relation entre ce dont on parle et le moment ou l'on

parle : un procès est présenté comme antérieur , simultané ou postérieur au moment de l'énonciation , l'aspect c'est la façon dont un procès se déroule dans le temps , si le procès se déroule dans la période de temps concernée par l'énonciation , l'aspect est inaccompli : « inaccompli » veut donc dire « s'accomplissant » s'il est présenté comme la trace dans cette période d'un accomplissement ultérieur , l'aspect est inaccompli75.

Ce point de vue admet que la langue arabe est une langue Aspectuo-temporelle. En effet, de nombreux linguistes comme: Marcel. Cohen/ M.Gaudefroy.Demombynes / Comrie ont confirmé que le système arabe combine entre les deux notions «le temps et l'aspect ». Les temps en arabe sont au coeur des deux formes verbales (Faala áÚ / Yafaalo áÚí ). Du fait que, l'appartenance de temps ne soit pas déclarée d'une manière explicite par des marqueurs temporels, mais le temps s'est manifesté d'une manière implicite dans les deux formes aspectuelles l'accompli et l'inaccompli. Ces deux formes portent des valeurs aspectuelles et temporelles. C'est pour cela, nous constatons que « la temporalité et l'Aspectualité » coexistent dans la langue arabe.

2.2- L'aspect et ses manifestations dans le système verbal Arabe:

La notion d'aspect s'est manifestée dans le système verbal arabe en deux sortes principales. Dans un premier temps, l'aspect se manifeste comme une catégorie grammaticale (ÉíáßÔáÇ ÉåÌáÇ), en effet cette notion est exprimée par des procédures grammaticales (Morphosyntaxiques) par exemple (la forme du verbe, les faits de conjugaison, les particules verbales, la dérivation ...). Et dans un second temps, l'aspect peut être exprimé comme une catégorie lexicale (ÉíãÌÚãáÇ ÉåÌáÇ), c'est-à-dire, la notion d'aspect est exprimée par le sens du verbe (le critère de dynamicité76) et aussi par l'environnement contextuel. Ce dernier emporte des moyens lexicaux qui servent par excellence de préciser « l'Aspectualité », en d'autres

75 Op.Cit.P.Larcher, p138.

76 Voir chapitre 1, l'aspect lexical.

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termes (la valeur aspectuelle). D'ailleurs la langue arabe a établi des multiples moyens qui se soient grammaticaux ou lexicaux pour exprimer le sens de l'aspect. Dans ce contexte, nous citons ce qui a mentionné Gosselin en parlant de l'aspect comme une catégorie grammaticale et lexicale à la fois :

La catégorie de l'aspect se décompose en aspect lexical correspond au

type de procès (activité, état, accomplissement) exprimé par le lexème verbal et son environnement actanciel (....), l'aspect grammatical définit le monde de présentation du procès (accompli, inaccompli, itératif.)Tel qu'il est indiqué essentiellement par les marques grammaticales (temps morphologiques semi-auxiliaires, adverbes d'aspect77.

Ce point de vue implique les différentes manifestations de l'aspect dans un système verbal soit dans la langue arabe comme étant une langue sémitique ou même dans la langue française comme étant une langue romane. En outre, les deux systèmes verbaux (l'Arabe et le Français) se ressemblent beaucoup particulièrement au niveau de la manière par laquelle la catégorie de l'aspect est exprimée. Du fait que, les deux langues ont convenu que l'aspect peut être une catégorie à la fois « grammaticalisée » et « lexicalisée ». La seule différence à noter entre les deux langues s'est manifestée précisément au niveau des procédures soient grammaticaux ou lexicaux que chacune des deux langues utilise pour exprimer la notion d'aspect. De plus dans le système verbal arabe la catégorie d'aspect a eu une place importante, en effet l'arabe est considérée comme une langue purement « aspectuelle » (Voir chapitre II/ Partie2/Axe 1).

2.3- L'étude de l'aspect comme une catégorie « Grammaticale »: (ÉíáßÔáÇ ÉíÍÇäáÇ äã ÉåÌáÇ)

L'aspect en tant qu'une catégorie « Grammaticale » est divisé dans le système arabe en deux types principaux, en effet le premier type est « l'aspect Accompli »(ãÇÊáÇ) et le second type « l'aspect inaccompli » (ãÇÊáÇ ÑíÛáÇ). En outre l'inaccompli en arabe peut être divisé à d'autres aspects qui semblent comme « Sous Aspects » et qui sont comme suit l'aspect itératif (ÉÏÇÚáÇ), l'aspect duratif ou le Continu (áÕÇæÊãáÇ) et l'aspect progressif (íÌíÑÏÊáÇ)). C'est également ce que nous étudierons dans cette analyse.

2.3.1 -L'aspect accompli: (ÉãÇÊáÇ ÉåÌáÇ)

L'accompli est défini comme suit: « montre l'état résultant du procès 78». En effet, le

procès est vu au moment où son terme est avéré79. Et nous avons mentionné précédemment

77 Gosselin 1996, sémantique de la temporalité en français « un modèle calculatoire et cognitif du temps et de l'aspect », p10.

78 Gosselin, 2005.

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que l'accompli (ãÇÊáÇ) dans le système verbal arabe exprime le procès comme terminé (íÖÞäã) au (Passé: íÖÇãáÇ). En fait, l'accompli est exprimé par la forme verbale (Faala: áÚ). Cette dernière est constituée par [3 consonnes] comme le montrent les exemples80 suivants:

Exp1... íÈÚÔ ìåÞã í áãÚ ìáÚ íÈ íá JËc

[Mon père m'a trouvé un travail dans un café populaire]

Exp2... ÉÈÇÔ ÉÑíÛÕ ÉíÓáÏä ÉáØ ,:Sidc

[Je suis tombé amoureux d'une fille andalouse, jeune ...]

Exp3... ÉíÑæÏ äã CeAÎ 44 íäÖÞä íÐáÇ ÞíÑáÇ í ûJli [J'ai pensé au camarade qui m'a sauvé hier soir de la patrouille...]

Exp4... ÉÙíáÛáÇ ÁÇÈÑåßáÇ ßáÇÓ ìáÚ ÏÏÑÊ áÇÈ ~
·,4.;)I
[Je me suis jeté sans hésiter sur les gros fils électriques...]

Dans ce cadre, nous remarquons dans l'exemple(1) le verbe (Trouver : ÑËÚ) indique le procès comme accompli, achevé au passé, c'est-à-dire que le procès est totalement coupé du présent (Moment de L'énonciation : ãáßÊáÇ ÉÙÍá). Cette forme verbale renvoie au passé (l'accompli) et elle transmettre des (valeurs aspectuelles et temporelles). Et nous comprenons «l'accomplissement de l'action» à partir de la forme verbale (Faala : áÚ). De plus, le locuteur n'est pas utilisé aucune indication temporelle dans le contexte pour indiquer le (passé). Néanmoins, dans l'exemple (3) il a utilisé un indicateur temporel qui exprime (le passé) et qui souligne aussi l'achèvement de l'action (ËÏÍáÇ ÁÇåÊäÅ) (Hier Soir : Óã Éáíá}. Mais dans les trois exemples (2/3/4), Le locuteur a utilisé d'autres formes verbales qui sont constituées dans les deux exemples (2/3) de [4 consonnes] et dans l'exemple (4) de [6 consonnes] comme {Faaltu : ÊáÚ} et {Infaala : áÚäÅ}. Ces formes verbales renvoient le plus souvent à la forme verbale de base (Faala : áÚ) comme une forme verbale abstraite d'incrément, c'est-à-dire de toute préfixation ou suffixation. Et par conséquent, le système verbal arabe a utilisé la derivation affixale. Cette dernière jouit un rôle essentiel pour exprimer l'accomplissement de l'action à titre d'exemple avec les deux formes verbales (Faalto : ÊáÚ) et (Infaala : áÚäÅ). En effet, la première forme verbale indique l'accompli par « la suffixation » et la deuxième par « la préfixation ».

79 Voir page 7 de ce document.

80 Le pain Nu, p29/66/101/94

40

Donc, L'accompli dans le système verbal arabe est expliqué par les deux phénomènes grammaticaux la préfixation et la suffixation. En fait il s'agit d'autres formes verbales qui servent à indiquer l'accompli que les formes de (Faala: áÚ / Faalto: ÊáÚ /Infaala: áÚäÅ) comme dans les exemples81 suivants:

-La forme verbale (Afaala: áÚ):

Exp1 : ÁæÏåÈ ÁÇãáÇ ÛÑí ÞØ æ ÉÈáÚáÇ ßÓã

[Il a pris la canette et il commence à vider lentement l'eau]

-La forme verbale (Istafaala: áÚÊÓÅ):

Exp2: äíÏÑÔÊãáÇ ÉÈÍÕ ÈæÑÏáÇ í ãæäáÇÈ ÚÊãÊÓÅ

[Je me suis plu de dormir dans la rue avec les vagabonds].

Donc, Nous pouvons remarquer dans les deux exemples de formes verbales (Afaala áÚ / Istafaala áÚÊÓÅ) qui sont toujours fondées sur la racine (Faala áÚ), en effet cette racine semble comme une base commune à l'ensemble du paradigme malgré l'ajout des divers morphèmes82et le verbe toujours garde le même lexème83. En plus les deux formes verbales (Afaala/ áÚ/ Istafaala áÚÊÓÅ) visent tous les deux à exprimer « l'accompli ». Ce dernier dans le système arabe ne se déduit pas uniquement par la forme verbale (Faala: áÚ) mais aussi par la forme verbale (Yafaalu: áÚí). Et nous pouvons comprendre « L'accomplissement de l'action » à travers « le contexte de la phrase » notamment avec les (textes narratifs: ÉíÏÑÓáÇ ÕæÕäáÇ) comme le montre cet exemple:

ÉÌäØ äÚ ÏíÚÈ äÇßã ìáÅ ÈåÐí, ÕíÎÑáÇ ÛÈÊáÇ æ ÖíÈáÇ ÒÈÎáÇ äã ÇÓíß íÑÊÔí]

[ 84ÏæäÌáÇ ÓÈáÇã áÇãÇÍ ÁÇÓã ÏæÚí

[Il achète un sac de pain blanc et de tabac bon marché et il va dans un endroit lointain de Tanger, il revient le soir portant les vêtements des soldats....].

81 Le Pain NU.p72

82 Morphèmes : (N.M) unité minimale de signification que l'on peut obtenir lors de la segmentation d'un énoncé sans atteindre le niveau phonologique : synonyme : Formant : Larousse.fr

83 Lexème : (N.M) : de lexique (d'après morphème) : unité minimale de signification appartenant au lexique : synonyme : Sémantème : Larousse.fr

84 Le Pain Nu: P14.

41

Dans ce contexte, nous déduisons que l'exemple précédent s'inscrit dans un cadre narratif, car le locuteur est en train de raconter « des événements achevés » au passé. Mais il a choisi de les raconter comme « des événements inachevés » c'est-à-dire qui se passent au moment où il parle (au présent) par l'emploi de la forme verbale de (Yafaalu: áÚí) afin de revivre les moments passés et mettre le lecteur en scène. Et dans cette perspective, nous avons constaté que la forme verbale (Yafaalu: áÚí) peut exprimer « l'accompli » à côté de la forme verbale (Faala: áÚ) notamment dans un contexte narratif. De même l'accompli dans le système arabe peut être exprimé par « des éléments explicites » qui peuvent intervenir comme des « modificateurs verbaux 85 ». Ces modificateurs sont dans la plupart de temps « des particules verbales » qui confèrent des valeurs temporelles et aspectuelles à la fois. En effet, l'emploi de la particule qad+L'accompli: (ãÇÊ áÚ+ÏÞ), cette composition toujours indique l'accomplissement de l'action dans le (Passé) comme le montrent les exemples suivants86 :

Exp1: ÑÙÊä ä ÉÇíÍáÇ íäÊãáÚ ÏÞá

[La vie m'a appris à attendre...]

Exp2: ßáãÚ äãË ÊÖÈÞ ÏÞ

[Tu as pris le montant de votre travail...]

Nous constatons que l'emploi de particule (qad: ÏÞ) dans les deux exemples (1+2), nous a montré que le procès est totalement coupé du présent (Le procès est achevé au passé). Et dans ce sens, nous citons ce qui a mentionné David Cohen en ce qui concerne l'emploi de la particule (qad: ÏÞ) dans le système sémitique: « qad+accompli correspond donc à un parfait résultatif87 ». De plus, nous remarquons que la composition (Kana qad+accompli): (ãÇÊáÇ + ÏÞ äÇß) est le plus souvent marquée l'accompli, c'est-à-dire l'action est achevée dans un passé lointain. En plus, la particule de (kana qad+ accompli: ãÇÊáÇ + ÏÞ äÇß) est suffisante pour exprimer (le passé et l'accompli) sans tenir compte à l'existence d'un indicateur temporel dans la phrase. Comme le montrent les deux exemples suivants88:

Exp1: ...ÉÏÆÇ ÖÈÞ äÚ ìáÎÊ ÏÞ äÇß

[Il avait renoncé à recevoir des intérêts ....]

85 En linguistique, un modificateur est un élement facultatif dans la phrase structure ou la clause la structure, qui modifie le sens d'un autre élement dans la structure. Les modificateurs peuvent venir soit avant soit après l'élement modifié (la téte), selon le type de modificateur et les régles de syntaxe du langage en question. Un modificateur placé avant la téte est appelé un «prémodificateur», celui qui placé après la téte est appelé un «postmodificateur» : modificateur grammaticale : Stringfixer.com

86Le Pain NU p, 30/8.

87 David Cohen, L'Aspect Verbal, p185.

88 Le Pain Nu : Mohamed Chokri p, 119/131

42

Exp2: áíæØ ÕÈ ÊãáÍ ÏÞ Êäß

[J'avais rêvé d'une longue rangée...]

Et dans la même direction, nous trouvons une autre particule verbale qui s'emploie avant un verbe accompli c'est le verbe KanaDÇß (être) + Accompli. Cet emploi du verbe Kana: DÇß + l'accompli indique l'accompli. D'ailleurs, la position grammaticale de Kana DÇß est le plus souvent en tête de la phrase avant le prédicat comme dans l'exemple suivant89 :

Exp1: ÑÊÚÕáÇ ÉÍÆÇÑ åäã ÍæÊ ßãÓáÇ äíÌÇØ DÇß [Le plat de poisson sentait le thym...]

En ajoutant aussi que, parfois l'emploi du verbe (Kana: :DÇß) uniquement dans la phrase peut indiquer l'accompli. Comme le montrent les deux exemples suivants90:

Exp 1: ÉÑÇÌÍáÇ äã ÊÇãÇßÑ ßÇäå DÇß

[Il y avait des tas de pierres]

Exp2: ÉÑíÑÍáá áÇæÌÊã ÇÚÆÇÈ DÇß [Il était un colporteur de Hrirra]

C'est pour cela, nous déduisons que le verbe (Kana: DÇß) semble comme un élément « explicite » qui peut intervenir comme un « modificateur verbal » qui confère une valeur temporelle et aspectuelle (L'aspect Accompli/ Le Passé). De plus, le verbe (Kana DÇß) n'a pas véritablement un statut d'auxiliaire, sauf lorsqu'il est employé avec son sens plein du verbe d'existence, c'est- à -dire, La suppression de ce verbe dans les énoncés ou il apparait ne poserait généralement aucun problème d'ordre morphologique ou syntaxique91.

En résumé, le système verbal arabe n'est pas fondé uniquement sur les temps verbaux pour exprimer l'aspect accompli: ÉãÇÊáÇ ÉåÌáÇ, puisque le temps semble comme un complément secondaire en arabe. En outre, l'accompli peut être exprimé par des procédures grammaticales en particulier par (La morphologie verbale (la forme du verbe) / La préfixation / les particules

89 Le Pain Nu : Mohamed Chokr, p 130

90 Le Pain Nu : Mohamed Chokri, p123/130

91 David Cohen, L'aspect Verbal, P 183.

43

préverbales). Et parfois peut être marqué par le contexte de la phrase à partir de les marqueurs temporels comme (Hier soir: Óã Éáíá).

2.3.2-L'aspect inaccompli: (ãÇÊ.Ç jíi.Ç):

L'aspect inaccompli dans le système verbal arabe sert à exprimer que l'action en cours de déroulement. De plus, son emploi indique aussi que l'action se répète dans les trois époques (le passé / le présent et le futur). L'inaccompli selon Comrie92 peut être déterminé à travers le temps interne (Temps impliqué 93 ). Et dans le même sens, Comrie a déclaré que l'inaccompli se répartit en deux types fondamentaux qui sont l'itératif et le duratif. Ce dernier peut indiquer (L'aspect progressif et le non progressif) comme le montre la figure suivante:

Aspect (ÉåÌáÇ)

Imperfectif Perfectif

(ãÇÊáÇ ÑíÛáÇ) (ãÇÊáÇ)

Duratif Itératif

(áÕÇæÊãáÇ) (ÉÏÇÚáÇ)

Progressif Non-Progressif

(íÌíÑÏÊáÇ) (íÌíÑÏÊáÇ ÑíÛáÇ)

Figure 7: Répartition de l'aspect entre Accompli/ Inaccompli selon B.Comrie94.

La langue arabe a exprimé l'aspect inaccompli par la forme verbale (Yafaalu: áÚí). Et par l'utilisation des particules (préfixées) avant la forme verbale de (Yafaalu:áÚí ), afin de décrire une action qui prend « une certaine durée » dans le temps comme dans les exemples suivants95 :

92 B.Comrie, op.cit p24.

93 Voir chapitre 2, partie 1, La Théorie Guillaumienne: Temps expliqué / Temps impliqué.

94 5cd54955-f3f4-4d5f-85ed-ba9f0875edf1 (1).pdf

95 Le Pain Nu, p151

44

Exp1: ÆØÇÔáÇ ìáÚ ßÑÇãÌáÇ áÇÌÑ ÇäÆÌÇí ä ËÏÍí

[Il arrive que des douaniers nous surprennent sur la plage.]

Exp 2: ßÑÇãÌáÇ áÇÌÑ ÉÚáÓáÇ ÈÍÇÕ íÔÑí

[La propriétaire de la marchandise corrompt les douaniers]

Exp3... ØæÞÓáÇ äã ÇÏíÌ ÑÐÍÊ ä ßá íÛÈäí

[Vous devez faire attention à ne pas tomber.]

Alors, nous constatons selon les exemples précédents, les formes verbales sont constituées à la forme verbale de base (Yafaalu: áÚí). En effet, cette racine semble comme une base commune à l'ensemble du paradigme et malgré l'ajout de quelques morphèmes aux formes verbales comme dans (Exp1 / Exp3) avec les deux verbes (Yufajiunà: (surprendre) ÇäÆÌÇí) et (Yànbaghi (Falloir):íÛÈäí ). Celles-ci indiquent toujours « L'aspect Inaccompli ». D'ailleurs, l'inaccompli dans le système verbal arabe n'est pas exprimé uniquement par la forme verbale (Yafaalu: áÚí) mais aussi par d'autres formes verbales comme (Faalala: ááÚ )/ (Tafaala: áÚÇÊ) à titre d'exemple dans les exemples suivants96 :

Exp1: ÞØÞØÊ íÊÈÞÑ ãÇÙÚ

[Mes os du cou se craquent]

Exp2: ÇåÏí í áíÇãÊ íÑÈáÇÇ

[La cruche se balançait dans sa main.]

À ce propos, nous déduissons qu'il s'agit d'autres formes verbales à coté de la forme verbale (Yafaalu: áÚí) qu'indiquent l'inaccompli. D'ailleurs, nous pouvons trouver aussi d'autres moyens syntaxiques qui peuvent exprimer l'aspect inaccompli par exemple l'emploi « des particules préverbales » qui sont fixées avant le verbe comme (l'association de(s) préfixée avant le verbe qui peut marquer l'inaccompli / la particule invariable sa (wfa) + un verbe inaccompli ....). Dans cette direction, nous allons traiter des exemples qui peuvent spécifier le fait à venir par rapport au présent du locuteur. En commençant tout d'abord par l'emploi de (S: äíÓáÇ) +un verbe inaccompli (ãÇÊ ÑíÛ áÚ). En effet, son emploi sert à marquer

96 Le Pain Nu : P 157/130

45

que l'action va se réaliser dans le futur (l'action est inaccomplie), comme dans les deux exemples suivants97 :

Exp1: äÇæØÊ ìáÅ ÏæÚÓ

[Je retournerai à Tétouan]

Exp2: ÎæßáÇ í ßÏÌÓ ÉÚÇÓ ÏÚÈ

[Je te trouverai après une heure dans la hutte]

Par la suite, l'emploi de la particule sa (wfa) +inaccompli: ( ãÇÊ ÑíÛ áÚ + æÓ). Cette particule est le plus souvent placée avant une forme inaccomplie pour marquer la valeur de l'inaccompli et de postériorité par rapport au moment de la parole.comme dans cet exemple98:

Exp1: ÎæßáÇ í ÉÚÇÓ ÏÚÈ ßÏÌ æÓ

[Je te trouverai après une heure dans la hutte].

Dans l'exemple précédent, nous remarquons la présence d'un indicateur temporel qui

marque la postériorité par rapport au moment ou le locuteur parle. L'emploi de l'indicateur (Après une Heure: ÉÚÇÓ ÏÚÈ) marque le futur proche et l'inaccompli.

2.3.3-L'aspect itératif: (ÉÏÇÚáÇ ÉåÌáÇ)

L'aspect itératif peut marquer une action (en cours de déroulement), c'est à dire une action habituelle, itérative. Comme dans l'exemple suivant99:

Exp1 .... ÁÇÓã áß ÏæÚí íÈ äÇß

[Mon père revenait chaque soir ...]

La composition de Kana äÇß +Yafaalu áÚí + indicateur temporel a marquée la valeur de répétition et la continuation de l'action à la fois. C'est-à -dire une action qui a commencé au passé et se prolonge encore au présent, en d'autres termes l'action n'est pas achevée.

97 Le Pain NU : Mohamed Chokri p59/155

98 Le Pain Nu, p 155

99 Le Pain NU : Mohamed Chokri p12

46

2.3.4- L'aspect inchoatif: (ÏÈáÇ ÉåÌ )

Cet aspect est exprimé par l'emploi de (Le verbe ÏÈ (commencer) + inaccompli).

L'inchoatif vise à exprimer le déclenchement de l'action. En d'autres termes, Passer d'un état vers un autre comme dans cet exemple100 :

Exp1: ÉÑÇÒÛÈ áØåí ÑØãáÇ ÏÈ

[Il a commencé à pleuvoir abondamment]

2.3.5- L'aspect duratif: (áÕÇæÊãáÇ):

Le duratif s'est manifesté à l'aide de l'emploi d'un verbe comme (dhala: áÙ / baka: ìÞÈ / mazala: áÇÒÇã ) qui est préfixé avant la forme verbale (Yafaalu: áÚí ) pour marquer (la continuation: ÉíÑÇÑãÊÓáÇÇ ) de l'action dans l'une des trois époques (Passé/ Présent /Futur) comme dans les deux exemples suivants101 :

Exp1: ãÇä íß ÑÚ áÇ ÇãÇí ÊááÙ

[Je restais des jours sans avoir connaitre comment dormir] Exp2... åÊÞæ ãÙÚã íÖÞí áÇÒÇã íÈ

[Mon père passait encore la plupart de son temps au café]

Conséquemment, Nous déduisons à travers les deux exemples (Exp 1/2) que la valeur aspectuelle de {Duratif} est exprimée par deux sortes. Prémierement, l'exemple (1) sert à marquer (la Continuité dans le Passé). Et deuxièmement, l'exemple(2) sert à indiquer que l'action est en cours de déroulement au moment de la parole (MP).

2.3.6-L'aspect progressif: (íÌíÑÏÊáÇ)

Le progressif est le plus souvent exprimé par cette composition (áÚí +äÇß) en arabe.En

effet, le progressif sert à indiquer que l'action a pris une « certaine durée » dans le passé comme dans l'exemple suivant102 :

Exp1: ÇÑíËß íäÈÑÖí íÈ äÇß

[Mon père me frappait beaucoup]

100 Le Pain Nu : Mohamed Chokri p 211

101 Le Pain Nu : Mohamed Chokri p , 36/71

102 Le Pain Nu, p 100

47

Donc, nous remarquons dans ce cadre que le verbe (frapper : ÈÑÖí) est un verbe de« mouvement », c'est-à-dire que l'action a pris certainement « une certaine durée », mais elle est achevée au passé. En outre, le verbe (frapper ÈÑÖí) est accompagné d'un verbe préfixé qui marque (le passé et l'antériorité).

2.3.7- L'aspect non progressif: (íÌíÑÏÊáI ÑíÛáI):

Le non progressif est exprimé par la même composition du progressif (le verbe Kana äÇß + Yafaalu áÚí), mais dans ce type d'aspect le verbe qui est utilisé après le verbe (kana) sera un verbe (- dynamique103) c'est-à-dire un verbe d'Etat qui marque la valeur de stabilité comme dans l'exemple suivant104:

Exp1: ÉÑÇíÎ äíÚ í äßÓä Çäß

[Nous habitions à Ain Khyara].

Bref, nous avons essayé dans la mesure du possible dans cette partie de notre analyse d'expliquer les différentes manifestations de l'aspect sur le plan formel (Grammatical) du système verbal arabe. En fait, la langue arabe repose essentiellement sur deux formes aspectives de base qui servent à marquer« L'Aspectualité ». D'un côté nous trouvons la forme

verbale (Faala : áÚ) qui marque (l'accompli et le passé). Et de l'autre côté l'aspect
inaccompli qui est exprimé par la forme verbale (Yafaalu : áÚí) qui présente une action comme en cours de déroulement (Présent / Futur : El Moudharaa). Par ailleurs, l'inaccompli peut exprimer aussi des « sous aspects » comme nous avons déjà vu (L'itératif ! le duratif ! le progressif et le Non -progressif/ l'inchoatif). De plus, nous avons également remarqué dans le même contexte que l'aspect est exprimé par l'ajout de quelques « modificateurs verbaux105 » qui sont préfixés avant le verbe. Cela nous fait déduire que la langue arabe repose sur un système complexe. Puisque l'aspect est exprimé par multiples procédés grammaticales en particulier les verbes-préfixés/ les particules verbales / les adverbes. .

Alors, quels sont les différents moyens lexicaux qui sont employés pour exprimer l'aspect comme une catégorie lexicale dans le système verbal Arabe?

2.4- L'étude de l'aspect comme une catégorie Lexicale: (ÉíãÌÚãáI ÉåÌáI)

Dans cette partie de notre travail, nous focalisons particulièrement sur la manière

par laquelle l'aspect est exprimé comme une catégorie lexicale. Dans ce cadre, nous mettons l'accent sur les différents outils lexicaux sur lesquels le système verbal arabe repose pour

103 Le critère de dynamicité (voir chapitre II: Partie 1).

104 Le Pain Nu : Mohamed Chokri p29

105 Voir page 49 de ce document.

48

décrire la « situation106 (ÚÖæáÇ) ». Cette dernière est divisée sous plusieurs types selon Vendler107 .Ce linguiste a établi une distinction radicale entre les types de verbes(Les procés). En effet, nous trouvons les verbes (d'Etat /ÉáÇÍáÇ ) / les verbes d'Activité (ÉíßÑÍáÇ) / les verbes d'Accomplissement (ÁÇåÊäáÅÇ ìáÚ ßæÔæáÇ) et dernièrement les verbes d'Achèvement (ÁÇåÊäáÅÇ). Dans ce sens, nous pouvons dire que ces verbes sont utilisés pour décrire la « nature de la situation : ËÏÍáÇ ÉÚíÈØ ». Du fait que le plus souvent nous nous distinguons la nature de la situation à partir de la signification lexicale (íãÌÚãáÇ ìäÚãáÇ). Cette dernière occupe un rôle important pour montrer les différentes faces par lesquelles l'aspect se manifeste sur le plan lexical. Et pour mieux clarifier ce que nous avons mentionné précédemment, nous proposons ce schéma qui classifie les différents types de la situation comme suit :

La Situation

Etats Activités Accomplissements Achèvements

ÉäßÇÓáÇ ÉíßÑÍáÇ ÊÇãÇãÊáÅÇ áÇãÊßáÅÇ

Figure 8: La Classification de Z. Vendler: Critère de dynamicité108.

2.4.1- Les Verbes d'Etat: ( ÉäßÇÓáÇ áÇÚáÇ )

Les verbes d'Etat ou (verbe statique:äßÇÓ áÚ ) est un type sémantique du verbe.En effet, le procès indique que son sujet possède une certaine propriété particulière telle que l'état, le devenir, la façon d'être. Ces verbes n'expriment aucune action, ni progression et n'impliquent aucune durée et ne fournissent qu'une description d'une condition. Comme le montre l'exemple suivant109 :

Exp1: íã íá ÇåÊÕæ íÊáÇ áæÞÈáÇ ÊÏÌæ

[J'ai trouvé les légumineuses que ma mère m'a prescrites]

2.4.2- Les verbes d'Activité: (ÉíßÑÍáÇ áÇÚáÇ)

Les verbes d'Activité ou plutôt verbes (dynamique). Ceux-ci sont un type sémantique de

verbes dont le procès indique un acte, une opération, une activité typiquement effectuée par

106 Ce terme est utilisé dans l'étude de l'aspect pour pouvoir exprimer les différents stades du procès verbal.

107 Vendler: Critère de dynamicité voir page 14 de ce document.

108 Vendler 1967: classification des verbes selon leur mode d'action.

109 Le Pain Nu : Mohamed Chokri p 50

49

un agent. De plus, les verbes d'Activité s'inscrivent dans le temps et qui peuvent impliquer « une certaine durée » comme dans les deux exemples suivants110 :

Exp1: ÓáãáÇ ÇåÚÐÌ ÇÑÇÑã ÊÞáÓÊ

[Je montais plusieurs fois son torse lisse]

Exp2: ÑÎáÇ íÕÑáÇ ìáÅ ÑÈÚ Êäß [Je traversais vers l'autre trottoir.].

2.4.3- Les verbes d'Accomplissement: (ÊÇãÇãÊáÅÇ áÇÚ)

Les verbes d'accomplissement expriment un 'événement commence à se produire.111 Mais

le point de commencement et le point de l'accomplissement sont approximativement « proches » ( äíÈÑÇÞÊã). Comme dans les deux exemples suivants112 :

Exp1: ÏÇãÑáÇ åÍæÑÌ í åá ÊÚÖæ

[J'ai mis dans ses blessures, de cendres]

Exp2: íáËã áÈÇÒãáÇ äã ÊÇÊÞí áÇØ ÊÏÌæ

[J'ai trouvé un enfant qui survit de dépotoirs comme moi].

2.4.4- Les verbes d'Achèvement: (áÇãÊßáÅÇ áÇÚ)

Les verbes d'achèvement expriment le résultat final de l'action. En effet, ces verbes servent

à présenter l'action comme « terminée » et « achevée » (ìåÊäÇ ËÏÍáÇ). Comme dans les exemples suivants113 :

Exp1: « áÓÚãáÇ ÒÈÎáÇ íäÊØÚ »

[Elle m'a donné du pain au miel]

Exp2: íÇÑØ æ íåÌæ íá ÊáÓÛ

[Elle m'a lavé mon visage et mes extrémités].

110 Le Pain Nu p 55/23

111 L'influence des distinctions aspectuelles sur l'acquisition des temps en français langue étrangère : Journals.openedition.org

112 Le Pain Nu p 63/10

113 Le Pain Nu : P 27

50

2.4.5- Les Verbes Perfectifs: (ÉáãÊßãáÇ ÉÒÌäãáÇ áÇÚáÇ)

Les verbes perfectifs (Parfait/ Terminé: ÉÒÌäãáÇ) expriment l'action comme terminée accomplie (ÉáãÊßã) , c'est à dire l'action a abouti à un résultat final et le présent n'a aucun sens. Ces verbes marquent le plus souvent la valeur d'antériorité par rapport au moment de la parole.Comme dans les deux exemples suivants114 :

Exp1: ÇÆÇÎ ÉÑÈÎãáÇ äã ÊÌÑÎ

[Je suis sorti de la boulangerie effrayé]

Exp2: äßÓã ìáÚ ÒÇÈÎ äíÚ íÍ í ÇÊÑËÚ

[Nous avons trouvé à cité d'Ain khabza, une maison].

2.4.6- Les verbes imperfectifs: (ÉáãÊßã ÑíÛáÇ æ ÉÒÌäã ÑíÛáÇ áÇÚáÇ)

Les verbes imperfectifs constatent l'action en train de se faire sans se préoccuper de son achèvement ou pas. En effet, ils servent à décrire « le processus115 » de l'action dans sa durée ou une action répétitive (fréquente/ Habituelle).De plus, ces verbes sont conjugués également au (passé/présent/futur) comme dans les deux exemples suivants116 :

Exp1: ÉßãÓ áËã ÍÈÓÊ

{Elle nageait comme un poisson]

Exp2: ÉØÈ áËã æØÊ æ ÕæÛÊ

[Elle plongeait et flottait comme un canard].

Pour résumer, le système verbal arabe repose essentiellement sur l'opposition aspective de « L'accompli et l'Inaccompli ». Du fait que tout verbe aussi ne présente à l'indicatif que deux formes verbales celle de (l'accompli avec la forme verbale Faala : áÚ) et celle de (l'inaccompli avec la forme verbale Yafaalu : áÚí). C'est pour cela, plusieurs grammairiens ont noté que la langue arabe est une langue « purement aspective ». Par ailleurs, les formes verbales de l'arabe ne paraissent pas déterminées par le temps tel qu'il vient d'être défini dans d'autres langues européennes. Puisque le système verbal de l'arabe exprime convenablement le temps et les nuances temporelles, c'est-à-dire « la chronologie » grâce aux particules verbales et aux particules adverbiales. En fait, nous trouvons l'accompli porte une valeur de passé (El Madhi) et l'inaccompli porte une valeur de présent et futur (El-

114 Le Pain Nu P 31/29

115 David Cohen, L'aspect verbal, p 55.

116 Le Pain Nu P34

51

Moudharaa). Et par conséquent, nous constatons que dans la langue arabe, il s'agit de deux grands paradigmes qui portent des valeurs temporelles et aspectuelles à la fois. D'ailleurs, la notion de l'aspect est exprimée en arabe comme une catégorie grammaticale à partir l'emploi des outils grammaticaux à titre d'exemple (les particules verbales/ la préfixation/la suffixation...) qui servent à exprimer des valeurs aspectuelles et temporelles. Et comme une catégorie lexicale par l'emploi des moyens lexicaux ou contextuels comme (Les adverbes d'aspect / les compléments circonstanciels de temps ...).

52

Chapitre III:

Étude comparative du fonctionnement de

l'aspect verbal dans les deux systèmes verbaux:

« Français et Arabe »

53

Dans ce dernier chapitre, nous espérons élaborer une étude contrastive entre les deux systèmes linguistiques le Français et l'Arabe. En effet, cette étude vise principalement à mettre en regard les deux systémes verbaux afin de dégager les convergences et les divergences structurellement et contextuellement. Autrement dit, nous sommes contraints à focaliser essentiellement sur les variations structurelles et contextuelles propres à chaque langue. C'est pour cela, nous aborderons une comparaison qui porte comme objectif premier de mettre en rapport l'expression de l'aspectualité et la temporalité dans les deux langues, bien qu'elles n'appartiennent pas à la même famille (la langue arabe comme une langue sémitique et la langue française comme une langue romane) et qu'il existe aussi de lourdes différences entre elles.

1-Les convergences entre les deux systèmes verbaux:

1.1-Les Convergences sur le plan Grammatical:

Dans le chapitre (II), nous avons étudié « les formes verbales » des deux systèmes le Français et l'Arabe d'un point de vue à la fois « Temporel et Aspectuel » dans le but de traiter les différents modes de manifestation de l'aspect sur les deux plans, en commençant par le plan formel et par la suite le plan lexical. En effet nous avons constaté que chacune des deux langues à son propre style d'exprimer l'aspect autrement dit « la catégorie de la durée 117» d'un point de vue structurel et contextuel. D'ailleurs les deux langues ont quasi réussi à exprimer la notion d'aspect à l'aide de multiples outils grammaticaux et lexicaux et dans cette partie de notre travail, nous essaierons de dégager les convergences concernant les outils formels que les deux langues sont convenues d'utiliser pour exprimer l'aspect comme « une catégorie grammaticalisée ».

1.1.1 Les concepts temporels équivalents:

Nous avons constaté que les formes verbales de temps de la langue française et celles de l'arabe marquent de nombreux cas d'équivalence directe comme suit:

1-La forme verbale (Yafaalu: áÚí)

Qui équivaut au «Il fait » (Forme du présent)

117 David Cohen, L'Aspect verbal p17.

54

2-La forme verbale (Faala: áÚ)

Qui équivaut au « Il a fait » (Forme du passé) 3-La forme verbale (sa (wfa) Yafaalu: áÚí æÓ)

Qui équivaut au « Il fera » (Forme du futur)

Dans cette perspective, nous remarquons que les deux langues situent d'une part, « la durée de l'événement » selon l'une des trois époques (passé/ Présent / futur). Et de l'autre part, les deux langues sont capables de situer « le moment de l'événement » par rapport à son occurrence soit dans le passé ou dans le futur comme le montrent les exemples suivants:

?Le passé proche /récent (FR) qui équivaut au (ÈíÑÞáÇ íÖÇãáÇ) en (Arb): Exp1118 : « ÈÍÊäÊ íã ÇßÑÇÊ Êãä»

« Je me suis endormi laissant ma mère avec ses angoisses »

Nous remarquons que, le passé proche (récent) en français est le plus souvent exprimé par l'utilisation du passé composé et en arabe par l'emploi de (ÈíÑÞáÇ íÖÇãáÇ). De plus, son emploi dans les deux systèmes linguistiques sert par excellence à situer le procès dans le passé. C'est-à-dire, le repère de l'événement est décalé avant le moment de l'énonciation(ME). Cette « proximité » du présent se manifeste également bien dans le système verbal de l'arabe notamment avec la particule verbale (qad : ÏÞ) préfixée avant le verbe de base (áÚ) comme dans l'exemple suivant :

Exp2119: «- ßáãÚ äãË ÊÖÈÞ ÏÞ »

« Tu as pris le montant de votre travail »

118 Le Pain Nu p 14

119 Le Pain Nu p30

55

Donc, L'emploi du (passé récent: ÈíÑÞáÇ íÖÇãáÇ) marque le prolongement d'une action qui s'est terminée déjà au passé dans le présent. En d'autres termes, l'action n'est pas totalement coupée du présent, mais elle est envisagée par le locuteur à partir du moment de l'énonciation avec « une certaine proximité psychologique 120». De plus, le passé récent (ÈíÑÞáÇ íÖÇãáÇ) établit un lien vivant entre l'action passée et le présent ou son évocation trouve place.

?Le passé Lointain (le parfait) en (Fr) qui équivaut au (ÏíÚÈáÇ íÖÇãáÇ) en (Arb):

Le passé lointain ou (le parfait) est exprimé dans la plupart des cas par l'emploi du (plus que parfait) et en arabe par l'emploi de (ÏíÚÈáÇ íÖÇãáÇ):

Exp3121: « ÉÏÆÇ ÖÈÞ äÚ ìáÎÊ ÏÞ äÇß »

« Il avait renoncé à recevoir d'intérêt ».

Nous déduisons que, le passé lointain ou (ÏíÚÈáÇ íÖÇãáÇ) vise dans les deux langues à situer le procès par rapport un repère temporel passé, puisqu'il exprime « l'achèvement de l'action » au point de référence passé. Par ailleurs, son emploi est le plus souvent indiqué par un verbe (perfectif : ãÇÊ áÚ), c'est-à-dire l'accent est mis sur le résultat découlant de l'achèvement du procès. Il marque aussi « l'antériorité » par rapport à un repère passé que se soit explicite ou implicite. C'est pour cela, le passé lointain ou (le plus que parfait) est indiqué dans le système verbal français par la corrélation avec un verbe (à l'imparfait, au passé composé ou au passé simple) comme le montre l'exemple précédent « avait renoncé ». Et en Arabe par l'emploi de la particule verbale (kana qad : ÏÞ äÇß) préfixée avant le verbe de base (Faala : áÚ) comme dans l'exemple(3): « ìáÎÊ ÏÞ äÇß ».

?Le passé continu en (Fr) qui équivaut au (ÑãÊÓãáÇ íÖÇãáÇ) en (Arb):

Le passé continu est exprimé en français le plus souvent par l'emploi de l'imparfait et en arabe par l'emploi de (ÑãÊÓãáÇ íÖÇãáÇ) comme dans l'exemple suivant122 :

Exp1:ãæÄÔãáÇ ËÏÇÍáÇ äÚ ËÏÍÊä ÇäááÙ

« Nous n'arrêtions de parler du malheureux accident ».

Par conséquent, le passé continu ou (ÑãÊÓãáÇ íÖÇãáÇ) se manifeste dans les deux systèmes

comme un temps analytique exprimant « l'aspect sécant123 ». En effet, le passé continu avec

120 Imbs 1960.

121 Le Pain Nu, p119

122 Le Pain NU, p131

123 L'aspect sécant caractérise les verbes à l'imparfait et s'oppose à l'aspect global du passé simple (voir site web : maxicours.com

56

l'emploi de l'imparfait, le procès est perçu « de l'intérieur », ce qui permet de le séparer en deux parties et de distinguer ce qui est effectivement réalisé et ce qui ne l'est pas encore. IL oppose « à un certain point du temps, une partie du procès déjà accomplie à une autre qui reste à accomplir124 ». D'ailleurs l'emploi de l'imparfait comme un passé continu permet de situer le procès exprimé comme inachevé (sans limites). De plus, l'emploi de l'imparfait marque par excellence la continuité de déroulement du procès sans avoir terme final marqué. Et dans le système verbal du français l'imparfait est exprimé par une forme verbale simple (verbe+terminaisons de l'imparfait) comme dans l'exemple précédent « arrêtions ». Et dans le système arabe le passé continu ou (ÑãÊÓãáÇ íÖÇãáÇ) est indiqué par l'emploi de la particule préverbale (dhala : J) employée avec le verbe (Yafaalu : áÚí). Autrement dit avec un (verbe imperfectif : ãÇÊáÇ ÑíÛáÇ) comme le montre l'exemple précédent : « `ia-Êä 1äááÙ ».

?Le présent en (Fr) qui équivaut au: (ÑÖÇÍáÇ) en (Arb)

L'emploi du présent dans les deux langues (Le Français et L'Arabe) sert à montrer que l'événement se déroule au moment où le locuteur parle (MP). En effet, dans le système verbal du français la forme verbale du présent est le plus souvent trouvée (unique /simple).

Et dans la langue arabe le présent (ÑÖÇÍáÇ) est indiqué par la forme verbale (Yafaalu : áÚí) et parfois par l'emploi de la particule préverbale (Yakunu :äæßí ) avec un verbe (imperfectif : áÚí) comme dans les deux exemples suivants :

Exp1125 : åÓÏÓã ÇÑåÇÔ c,5.Ì»

« Il brandit son arme »

Exp2126 : äÇßÏáÇ í íã a014-4:1 Û.9s»

« Il aide ma mère dans le magasin »

Donc, le présent (ÑÖÇÍáÇ) est employé dans les deux langues pour indiquer un événement

ou un état de choses contemporaines de l'acte d'énonciation. En d'autres termes, le procès est marqué comme vrai par le locuteur au moment de l'énonciation (ME).

124 R.Martin 1971, 70.

125 Le Pain Nu, p 124

126 Le Pain NU, p 100

57

? Le futur simple en (Fr) qui équivaut au (áÈÞÊÓãáÇ) en (Arb):

L'emploi du futur (áÈÞÊÓãáÇ) sert dans les deux langues à exprimer un fait se passera dans l'avenir. D'ailleurs dans le système verbal du français, la forme verbale du futur est le plus souvent trouvée (simple/ unique). Et dans le système arabe, l'emploi du futur (áÈÞÊÓãáÇ) est indiqué à l'aide de l'emploi de quelques particules préverbales comme (sa (wfa) : æÓ) ou avec (le(S) :äíÓáÇ ) et un verbe à la forme verbale de (Yafaalu : áÚí). Et parfois, l'emploi de la forme verbale (Yafaalu : áÚí) est suffisante pour exprimer le futur. Comme dans les exemples suivants127 :

Exp1:íäÞáÊí æ áÒäãáÇ äã ÌÑÎíÓ

« IL sortira de la maison et viendra me chercher ». Exp2: ÎæßáÇ í ÉÚÇÓ ÏÚÈ ßÏÌ æÓ

« Je te trouverai après une heure dans la hutte ».

Dans ce contexte, nous constatons que le futur (áÈÞÊÓãáÇ) vise à situer l'événement dans l'avenir. C'est-à-dire après le moment de l'énonciation(ME). En plus, la projection du procès dans l'avenir par rapport au présent de l'énonciation peut être marquée par la seule forme verbale au futur comme dans l'exemple (2) « trouverai » et dans l'exemple (1) par « sortira/ viendra ». Et la valeur du futur peut être aussi confirmée par l'emploi d'un adverbe ou un complément circonstanciel comme dans l'exemple (2) « après une heure » (ÉÚÇÓ ÏÚÈ). D'ailleurs, nous avons remarqué que les deux langues peuvent employer des adverbes de temps afin de préciser le moment de l'événement.

?Le futur proche en (Fr) qui équivaut au (ÈíÑÞáÇ áÈÞÊÓãáÇ) en (Arb):

L'emploi du futur proche (ÈíÑÞáÇ áÈÞÊÓãáÇ) est exprimé dans les deux systèmes par l'utilisation des indications temporelles dans le contexte de la phrase à côté de la forme verbale du futur. Comme le montre l'exemple suivant128 :

Exp1: ÉÌäØ ìáÅ ÇÏÛ ÑÇÓ æÓ

« Je voyagerai demain à Tanja »

En conséquence, nous déduisons que l'emploi du futur proche dans l'exemple plus haut

est indiqué pour marquer que l'action va se passer dans un futur trés proche du présent (le présent ou le locuteur parle).

127 Le Pain Nu, p 94

128 Le Pain Nu, p 97

58

?Le futur continu en (Fr) qui équivaut au (ÑãÊÓãáÇ áÈÞÊÓãáÇ) en (Arb):

Le futur continu (ÑãÊÓãáÇ áÈÞÊÓãáÇ) vise à indiquer dans les deux systèmes verbaux « la continuité de l'action » dans le futur. Comme dans cet exemple: Exp1129 : ìæÇåÊ ìÊÍ íÑÌ áÙÓ

« Je continuerai à courir jusqu'à ce que m'effondre ».

Nous remarquons que, le futur continu dans le système verbal français est employé dans l'exemple précédent par un verbe auxiliaire conjugué au futur simple+verbe à l'infinitif « continuerai à courir ». Et dans le système arabe le futur continu (ÑãÊÓãáÇ áÈÞÊÓãáÇ) est exprimé par la particule préverbale áÙÓ /sa (adhalu) employée avec un verbe à la forme verbale de (Yafaalu: áÚí) pour exprimer « la continuité » : « íÑÌ áÙÓ ».

Pour résumer ce que nous avons étudié précédemment, nous constatons que les deux systèmes verbaux (le Français et l'Arabe) disposent d'un ensemble de « verbes auxiliaires de temps » dont nous pouvons citer les suivants:

Les auxiliaires de temps en
(Arabe)

Les auxiliaires de temps en
(Français)

Valeurs temporelles

äÇß / áÙ

-Etait/Restait

-Le passé

íÖÇãáÇ-

áÙí/äæßí

-Est / Reste

-Le présent/ Futur áÈÞÊÓãáÇ-

ÑÖÇÍáÇ-

áÇÒÇã

-Restait

-Le passé continu

ÑãÊÓãáÇ íÖÇãáÇ -

Et dans la même direction, nous pouvons remarquer aussi que les deux langues utilisent « des indications temporelles » (ÉíäãÒ äÆÇÑÞ) afin de bien situer l'action par rapport à la situation d'énonciation don't nous mentionnons les suivants:

Les indications temporelles en (Fr)

Les indications temporelles en (Arb)

ÉíäãÒ äÆÇÑÞ

-Demain

ÇÏÛ-

-Hier

ÓãáÇÈ-

-Après une heure

ÉÚÇÓ ÏÚÈ-

129 Le Pain Nu, p 95

59

1.1.2-Les concepts aspectuels équivalents:

Les deux langues ont réussi à exprimer l'aspect comme une catégorie grammaticale en s'appuyant à ce propos sur de nombreux procédés grammaticaux qui servent à exprimer l'aspect comme la préfixation/ les semi-auxiliaires aspectuels / les adverbes d'aspect/, les temps verbaux ...et dans ce cadre nous allons mettre en regard les deux systèmes verbaux en essayant de dégager les cas d'équivalences entre les deux systèmes.

?L'aspect accompli (ÉãÇÊáÇ ÉåÌáÇ):

En français, L'accompli est exprimé par l'emploi des temps du passé. Quant à la langue arabe, l'accompli (ÉãÇÊáÇ ÉåÌáÇ) est marqué aussi par la forme verbale (Faala: áÚ) qui indique le (passé : íÖÇãáÇ).

?L'emploi du passé simple en (Fr) qui équivaut au (ØíÓÈáÇ íÖÇãáÇ) en (Arb):

Dans les deux systèmes, le passé simple (ØíÓÈáÇ íÖÇãáÇ) sert à exprimer « l'aspect accompli », car ce dernier situe le procès dans le passé. Du fait qu'il donne une vision synthétique et compacte du procès et il l'envisage : « comme un noyau indivis, comme un tout fermé sur lui- même et en offre une vision globale indifférenciée, non-sécante130 », c'est-à-dire le processus de la conquête est perçu dans sa globalité .L'emploi de ce temps soit dans le français ou l'arabe indique toujours l'aspect comme « accompli » et non-sécant131 ». Comme dans l'exemple suivant:

Exp1132 : ìåÞãáÇ äã áÌÑáÇ Lsà

« L'homme sortit du café ».

?L'emploi du passé lointain en (Fr) qui équivaut au: (ÏíÚÈáÇ íÖÇãáÇ) en (Arb):

Le passé lointain ou (ÏíÚÈáÇ íÖÇãáÇ) dans les deux systèmes sert à marquer « L'aspect

Accompli », Puisqu'il situe le procès comme totalement coupé du présent. C'est-à-dire le procès est terminé au passé comme le montre l'exemple suivant:

Exp1133: ÉØíÓÈ ÉÆÇãËáÇË e,.J A uts

« Il avait gagné trois cent simples ».

130 R.Martin 1971, 70.

131 Voir site web maxicours.com.

132 Le Pain Nu, p 114

133 Le Pain Nu : p 118

60

Dans l'exemple qui précède, l'aspect « accompli » est exprimé en français par l'emploi de

« plus que parfait » (avait chuchoté). Et dans la langue arabe indiqué par la formule suivante (Óãå ÏÞ äÇß).

?Le passé proche en (Fr) qui équivaut au (ÈíÑÞáÇ íÖÇãáÇ) en (Arb):

Le passé proche ou (ÈíÑÞáÇ íÖÇãáÇ) dans les deux systèmes linguistiques sert à exprimer que

le procès est accompli au passé, c'est-à-dire marque l'aspect comme « accompli » dans un moment passé. Comme dans l'exemple suivant:

Exp1134: íäØÈ ÑíÇÕÚ ÊßÓ ÏÞá

« Il a fait taire mes oiseaux d'estomac »

Nous constatons que, le passé proche ou (ÈíÑÞáÇ íÖÇãáÇ) dans le système verbal français est exprimé par l'emploi du (passé composé) comme le montre l'exemple plus haut « a fait ». Et dans le système verbal arabe par l'emploi de la particule préverbale (qad+ Faala: ãÇÊáÇ + ÏÞ) « ÏÞá ÊßÓ » pour marquer que l'événement est décalé avant le moment de l'énonciation.

Donc, l'aspect accompli dans la langue française et la langue arabe est toujours exprimée à l'aide de l'emploi des temps du passé comme (le passé simple /ØíÓÈáÇ íÖÇãáÇ / le passé lointain/ ÏíÚÈáÇ íÖÇãáÇ / le passé proche ÈíÑÞáÇ íÖÇãáÇ) .Mais aussi, nous trouvons que ce n'est pas suffisant d'exprimer l'accompli par les temps du passé. Par ailleurs, nous remarquons que les deux langues utilisent d'autres moyens grammaticaux à titre d'exemple les adverbes de temps / les particules préverbales ....

?L'emploi des adverbes de temps (ÉíäãÒ äÆÇÑÞ) qui marquent « l'aspect Accompli » (ÉãÇÊáÇ ÉåÌáÇ) :

L'accompli peut aussi indiquer par l'emploi « des adverbes de temps (ÉíäãÒ äÆÇÑÞ) » dans les deux langues, comme dans l'exemple suivant135 :

Exp1: «. ÉíÑæÏ äã Óã Éáíá íäÖÞä íÐáÇ ÞíÑáÇ í ÊÑß »

« J'ai pensé au camarade qui m'a sauvé hier soir de la patrouille ».

Pour résumer, selon les exemples qui nous avons étudiés, nous pouvons déduire que « l'accompli » dans les deux langues est exprimé par de multiples procédés grammaticaux comme (Les particules préverbales/les temps du passé/ Les adverbes de temps....). D'ailleurs les deux langues se ressemblent en exprimant « l'aspect accompli » sur le plan grammatical. Et dans cette perspective, nous allons classer les convergences au niveau des procédés

134 Le Pain Nu : p105

135 Le Pain Nu, p 101

61

grammaticaux utilisés dans les deux langues en exprimant « l'Accompli » dans un tableau comme suit:

La langue arabe en exprimant l'aspect
« Accompli »

La langue française en exprimant l'aspect
« Accompli »

1-l'utilisation du passé (El-Madhi : íÖÇãáÇ et
ses dérivations)

1-l'utilisation du passé (Le passé et ses
dérivations)

2-les adverbes de temps : qui marque
l'antériorité par rapport au moment de
l'enonciation.

2-les adverbes de temps : qui marque
l'antériorité par rapport au moment de
l'énonciation.

3-les verbes auxiliaires(Les particules
préverbales)

3-Les verbes auxiliaries

?L'aspect inaccompli en (Fr) qui équivaut au (ãÇÊáÇ ÑíÛáÇ) en (Arb):

En français, l'inaccompli est exprimé par l'emploi de « formes verbales simples ». Celles-ci indiquent « la continuité de l'action ». Et en arabe, cet aspect est marqué par « la forme verbale simple (Yafaalu: JÚí) » qui sert à exprimer une action est « en cours de déroulement ».

?L'emploi du passé continu en (Fr) qui équivaut au (ÑãÊÓãáÇ íÖÇãáÇ) en (Arb):

Le passé continu ou (ÑãÊÓãáÇ íÖÇãáÇ ) sert à indiquer que l'action est en cours de déroulement. En effet, nous remarquons que dans le système verbal français, le passé continu est employé le plus souvent avec (l'imparfait) comme un (temps simple employé par une forme verbale simple). D'ailleurs, l'imparfait exprime « l'aspect sécant ». Ce dernier n'envisage pas les limites du procès (exprime le duratif). Et dans la langue arabe, nous trouvons le passé continu ( ÑãÊÓãáÇ íÖÇãáÇ ) est toujours employé avec la particule préverbale (áÙ) préfixée avant la forme verbale de (Yafaalu )áÚí). Comme dans cet exemple :

Exp1: íäãáÄí íãÓÌ

« Mon corps n'arrêtait pas de me faire mal ».

Donc, L'emploi du passé continu sert dans les deux systèmes à présenter une action n'est

pas achevé. Autrement dit, une action qui a commencé au passé et elle se prolonge encore au moment de l'énonciation (le présent de l'énonciation).

62

?L'emploi du présent en (Fr) qui équivaut au (ÑÖÇÍáÇ) en (Arb):

Le présent vise à exprimer dans les deux langues une action qui se déroule au moment où le locuteur parle (Moment de la parole). De cette manière le présent marque l'aspect « inaccompli ». En outre, dans le système verbal français, le présent est exprimé par une forme verbale simple et en arabe dans la plupart des cas par la forme verbe (Yafaalu: áÚí) comme dans les deux exemples suivants136 :

Exp1:

ÍÇÊãáÇÈ ÞáÛí ÈÇÈáÇ ÚãÓ

« J'entends la porte qui se ferme par le clé »

Exp2: ÇåÏÓÌ í äáÂÇ ÕÞÑí äÇØíÔáÇ

« Le diable danse maintenant dans son corps ».

Par conséquent, nous constatons que le présent (ÑÖÇÍáÇ) sert à exprimer l'inaccompli, et son emploi vise à expliquer que l'action est en déroulement au moment de l'énonciation (ME).

?L'emploi du futur en (Fr) qui équivaut au (áÈÞÊÓãáÇ) en (Arb):

Le futur simple dans les deux systèmes verbaux est indiqué pour souligner un fait qui se passera ultérieurement et qui peut être dans un futur proche ou futur lointain. En outre, son emploi dans le système verbal français est toujours marqué par « une forme verbale simple ». Et dans le système verbal arabe est indiqué par l'utilisation « des particules verbales » à titre d'exemple (sa (wfa) æÓ / le (Syn)äíÓáÇ ) préfixées avant la forme verbale de base (Yafaalu : )áÚí) .Comme dans les exemples suivants137:

Exp1: íáÇíÎ í ÉäÇÈáÌáÇÈ ÌÇÌÏáÇ áßÓ

« Je mangerai du poulet avec le petit pois dans mon imagination »

Exp2:

íÏíÕÑ Ðäí ä áÈÞ áæÇÍ æÓ

« J'essaierai avant que mon solde ne soit épuisé »

136 Le Pain Nu, p 86/131

137 Le Pain Nu, p 89/109

63

Dans ce cadre, nous ne déduisons que l'emploi du futur (áÈÞÊÓãáÇ) exprime dans les deux langues l'aspect Inaccompli (ãÇÊáÇ ÑíÛáÇ). En plus, L'aspect inaccompli peut être exprimé dans les deux systèmes linguistiques par les aspects suivants (l'inchoatif/ L'itératif/ le Progressif/ le Duratif...).

?L'aspect itératif en (Fr) qui équivaut au (ÉÏÇÚáÇ ÉåÌáÇ) en (Arb):

L'itératif dans les deux langues exprime « l'inaccomplissement de l'action ». En effet, cet aspect vise à exprimer une action itérative, habituelle. Par ailleurs, dans le système verbal du français, cette itération est exprimée notamment par l'emploi de l'imparfait d'habitude. Cet emploi est associé comme le présent, notamment avec l'illustration « des adverbes de temps » qui servent à souligner (la fréquence). Et dans la langue arabe, l'itératif est employé par la particule préverbale de (Kana: áÚí + äÇß) et l'association « des indicateurs temporelles » pour renforcer la valeur de « répétition » comme dans cet exemple138 :

Exp1: ÁÇÓã áß ÏæÚí íÈ äÇß

«Mon père revenait tous les soirs »

Conséquemment, l'aspect itératif dans les deux systèmes verbaux sert toujours à marquer « l'inaccomplissement de l'action » et son déroulement d'une « manière fréquente ».

?L'aspect inchoatif en (Fr) qui équivaut au (ÏÈáÇ ÉåÌ) en (Arb):

L'inchoatif (ÏÈáÇ ÉåÌ) dans les deux langues annonce le « déclenchement de l'action ». En effet, l'inchoatif est défini comme : « l'expression du commencement de l'action139 », c'est-à-dire « saisit le procès immédiatement à son début 140». À cet égard, nous trouvons l'inchoatif dans le système verbal du français exprimé par les deux formules suivantes (se mettre à+v.inf/ commence à+v.inf), et dans le système de l'Arabe par un verbe comme (ÏÈ/ ÐÎ) qui est préfixé avant la forme verbale de base (Yafaalu áÚí) en citant à ce propos l'exemple suivant141 :

Exp1: äÇßÏáÇ í íã ÏÚÇÓ ÊÏÈ

« J'ai commencé à aider ma mère dans le magasin »

Donc, l'inchoatif soit en français soit en arabe toujours garde sa valeur aspectuelle comme un aspect qui mentionne « le commencement de l'action » et l'aspect « inaccompli ».

138 Le Pain Nu, p26

139 Marque Pucheu 1998,236.

140 Riegel et al 1994,295.

141 Le Pain NU, p 81

64

?L'aspect Progressif en (Fr) qui équivaut au (íÌíÑÏÊáÇ) en (Arb):

Le Progressif dans les deux systèmes linguistiques sert à montrer que l'action est « en cours de déroulement ». Et nous trouvons le progressif se manifeste en deux sortes dans le système verbal du français. D'un côté, le progressif peut se manifester par cette périphrase aspectuelle (être en train de +v.inf) .Et de l'autre côté, le progressif ou(le durat if142 ) peut être exprimé par l'emploi de « l'imparfait » qui marque « la continuité de l'action ».Et en arabe, cet aspect est développé par les deux verbes (áÙ) / (áÇÒÇã) qui sont préfixés avant la forme verbale de base (Yafaalu: áÚí) comme dans les deux exemples suivants143:

Exp1: ãæÄÔãáÇ ËÏÇÍáÇ äÚ ËÏÍÊä ÇäááÙ

« Nous n'arrêtions de parler du malheureux accident » Exp2... åÊÞæ ãÙÚã íÖÞí áÇÒÇã íÈ

« Mon père passait encore la plupart de son temps dans le café »

Donc, l'aspect progressif de façon générale dans les deux langues sert à exprimer la continuité et l'inaccomplissement de l'action.

En ajoutant aussi que, l'aspect inaccompli dans les deux langues peut être exprimé par

l'emploi « des adverbes temporels » qui servent à situer l'action dans un moment précis. Et dans ce cadre nous illustrons ces exemples144 comme suit:

Exp1: ÇåÏÓÌ í äáÂÇ ÕÞÑí äÇØíÔáÇ

« Le diable danse maintenant dans son corps »

Exp2:

ãÇí ÉËáÇË ÏÚÈ ßÇäå íÞÊáäÓ

« Nous retrouverons là-bas après trois jours »

Exp3:

ÉÌäØ ìáÅ ÇÏÛ ÑÇÓ æÓ « Je voyagerai demain à Tanja ».

142 L'aspect progressif est nommé par Marc Wilmet (aspect Duratif): grammaire critique du français 2003.

143 Le Pain Nu, p 131/70

144 Le Pain Nu, p 86

65

Pour conclure, nous avons constaté qu'il s'agit de nombreux points de convergences entre les deux langues l'Arabe et le Français. Du fait que les deux langues ont effectivement réussi à exprimer l'aspect du point de vue formel en s'appuyant quasiment sur les mêmes outils formels. Et dans cette perspective, nous voudrions aussi à mettre l'accent sur les convergences entre les deux langues en exprimant l'aspect du point de vue lexical.

2.1-Les convergences sur le plan lexical:

2.1.1-Le critère de dynamicité en (FR) qui équivaut au Éíßí-41-1:1 11 J 4-4 en (Arb):

Nous avons remarqué que les deux langues ont adopté « le critère de dynamicité145 » dans la classification lexicale des verbes. En effet, la langue française a suivi cette dynamique et elle classifie les verbes en quatre types comme suit (verbes d'Etat/ verbes d'Activité/verbes d'Accomplissement/verbes d'Achèvement). Par ailleurs, la langue arabe applique aussi la même classification, parce qu'il s'agit des verbes arabes (+ dynamique) et d'autres (dynamique) et dans ce contexte nous pouvons trouver en arabe (ÉäßÇÓáÇ áÇÚáÇ/ÉíßÑÍáÇ áÇÚáÇ/ ÊÇãÇãÊáÅÇ áÇÚ/ áÇãÊßáÅÇ áÇÚ).

?Les verbes d'état en (Fr) qui équivaut au ÉäßÇÓáÇ áÇÚáÇ en (Arb):

Les verbes d'état (ÉäßÇÓáÇ áÇÚáÇ) sont un type sémantique du verbe dont le procès indique que son sujet possède une « certaine propriété particulière » à titre d'exemple (L'état/ Le devenir/ la façon d'être). Généralement ils n'expriment aucune action, ni progression comme le montre l'exemple suivant146 :

Exp1: íã íá ÇåÊÕæ íÊáÇ áæÞÈáÇ 41i49

« J'ai trouvé les légumineuses que ma mère m'a décrits ».

?Les verbes d'activité en (Fr) qui équivaut au ÉíßÑÍáÇ áÇÚáÇ en (Arb):

Les verbes d'activité (ÉíßÑÍáÇ áÇÚáÇ) sont un type sémantique du verbe dont le procès

indique un acte, une opération ou une activité. Egalement, ce sont des verbes (- ponctuel) comme dans cet exemple147 :

Exp1: áãÑáÇ æ ÑÍÈáÇ ÈáÇÍØÈ íãÓÌ J,}ql ÊÏÈ

« J'ai frotté mon corps avec des algues de la mer et du sable ».

145 Voir chapitre II de ce document: Z.Vendler: critère de dynamicité.

146 Le Pain Nu, p 17

147 Le Pain Nu, p 102

66

?Les verbes d'accomplissement en (Fr) qui équivaut au ÊÇãÇãÊáÅÇ áÇÚ en (Arb):

Les verbes d'accomplissement expriment que l'événement « commence à se produire ».

Mais le point de commencement et le point de l'accomplissement sont approximativement « proches » (äíÈÑÇÞÊã) comme dans cet exemple148 :

Exp1: ÑÎáÇ íÕÑáÇ ìáÅ j..iai Êäß

« Je traversais vers l'autre trottoir ».

?Les verbes d'achèvement en (Fr) qui équivaut au áÇãÊßáÅÇ áÇÚ en (Arb):

Les verbes d'achèvement présentent le résultat final de l'action. Du fait que , le procès est

« terminé » ou « achevé » (ìåÊäÇ ËÏÍáÇ). Comme dans l'exemple suivant149 :

Exp1: « áÓÚãáÇ ÒÈÎáÇ íäÊLei »

« Elle m'a donné du pain au miel ».

2.1.2 - Les verbes perfectifs et imperfectifs:

?Les verbes perfectifs en (Fr) qui équivaut au ÉÒÌäãáÇ áÇÚáÇ en (Arb):

Les verbes perfectifs (ÉÒÌäãáÇ áÇÚáÇ) sont exprimés comme des verbes ponctuels qui portent en eux-mêmes une limitation temporelle. En effet, ils indiquent le résultat final du procès et servent à présenter ce dernier comme totalement coupé du présent énonciatif. Dans ce cadre nous citons ce qui a mentionné David Cohen dans son ouvrage «l'aspect verbal» concernant le perfectif : « résultatif qui ajoute la notion supplémentaire de terme au sens du verbe150 » comme dans montre les deux exemples suivants151 :

Exp1:

ÉÇÊ äÐ í ÈÇÔ Lie

« Un jeune home a chuchoté dams l'oreille de la fille ».

Exp2:

æíÏÇÑáÇ ÍÊ

« Il a ouvert le radio ».

148 Le Pain NU, p 23

149 Le Pain NU, p 27

150 David Cohen: L'Aspect Verbal p 185.

151 Le Pain Nu, p86/107

67

?Les verbes imperfectifs en (Fr) qui équivaut au (ÉÒÌäã ÑíÛáÇ áÇÚáÇ) en (Arb):

Les verbes imperfectifs envisagent l'action dans sa durée. En outre, ils présentent l'action comme « un processus152 » en cours de déroulement. L'imperfectif est définit par David Cohen comme suit: « L'aspect imperfectif ou duratif ou continu qui exprime l'action dans sa durée ininterrompue ou sa continuité153 ». Comme dans les exemples suivants154:

Exp1: æØÊ æ ÕæÛÊ

« Elle plongeait et flottait comme un canard ».

Exp2: ÉßãÓ áËã ÍÈÓÊ

« Elle nageait comme un poisson ».

Exp3: áÇáÇÛ æ ÇÑÖÎ íÑÊÔÓ

« J'achèterai des légumes et des fruits ».

2.1.3 Les interprétations contextuelles en (Fr) qui équivalent au ( ÉíÞÇíÓáÇ ÊÇÑíÓÊáÇ ) en (Arb):

Les interprétations contextuelles (ÉíÞÇíÓáÇ ÊÇÑíÓÊáÇ) sont des moyens lexicaux qui sont constitués autour du contexte et qui servent à donner des valeurs temporelles et aspectuelles à la fois. Et parmi ces moyens nous pouvons citer comme exemples (les adverbes de temps/ les périphrases aspectuelles/ la dérivation affixale ...).

?Les adverbes de temps en (Fr) qui équivaut au (ÉíäãÒáÇ áÇæÍáÇ) en (Arb):

Les adverbes de temps (ÉíäãÒáÇ áÇæÍáÇ) indiquent la manière dont l'action exprimée par le verbe est envisagée dans sa durée, son développement ou son achèvement comme le montrent les exemples suivants155 :

Exp1: ÈÍÊäÊ ÇåÊíÑ íÈ ÌÑÎ äíÍ

« Quand mon père est sorti, je l'ai vue sangloter ».

Exp2: ìÑÎ ÊÇãáÇÚ ÈßÑãáÇ äã ÊáÓÑ ÊãÕáÇ äã ÉÚÇÓ ÚÈÑ íáÇæÌ ÏÚÈ

152 David Cohen , L'aspect verbal p 55.

153 David Cohen, L'Aspect Verbal p185.

154 Le Pain NU, p 34/18

155 Le Pain Nu, P90

68

« Après environ un quart d'heure de silence d'autres signes ont été envoys depuis le bateau ».

Exp3: ÆØÇÔáÇ ÉÇÍ ìáÅ ÞÑæÒáÇ äæÚÏí ÇæÐÎ

« Ils ont commencé de pousser le bateau au bord de la mer » .

Et dans ce cadre, nous proposons le tableau suivant pour indiquer la valeur aspecto-temporelle de chaque adverbe de temps utilisé dans les exemples qui précedent:

Les adverbes Aspecto-temporels utilisés

La valeur Aspecto-temporelle des adverbes utilisés

Quand en (Fr) Qui équivaut au äíÍ en (Arb)-

L'emploi de l'adverbe (Quand : äíÍ) sert à

marquer la valeur de « simultanéité/ la
correspondance temporelle »

Après environ un quart d'heure en (Fr) Qui- équivaut au ÉÚÇÓ ÚÈÑ íáÇæÌ ÏÚÈ en (Arb)

L'emploi de cette locution adverbiale (Après environ un quart d'heure ÉÚÇÓ ÚÈÑ íáÇæÌ ÏÚÈ) sert à exprimer la valeur « de Postériorité »

Ont commencé de pousser en (Fr) Qui- équivaut au äæÚÏí ÇæÐÎ en (Arb)

L'emploi de cette périphrase aspectuelle (ils

ont commencé de pousser äæÚÏí ÇæÐÎ) sert à
marquer « Le commencement de l'action »

?L'emploi de périphrases Aspectuelles en (Fr) Qui équivaut au ÉíåíÌáÇ ÊÇÑÇÈÚáÇ en (Arb) :

Les périphrases aspectuelles (ÉíåíÌáÇ ÊÇÑÇÈÚáÇ) visent à exprimer la manière par laquelle nous voyons l'action. En outre, les périphrases verbales (Aspectuelles) sont exprimées par une forme verbale complexe dans les deux systémes verbaux. De plus, cette forme complexe constituée d'un semi-auxiliaire conjugué et d'une forme non conjugué (verbe à l'infinitif) dans le but d'indiquer l'état de l'action (commencement ÏÈ / déroulement äÇÑæÏ / achèvement ÁÇåÊäÅ ). Comme dans les exemples suivants156:

156 Le Pain Nu, p 35

69

Exp1: ÌäÑØÔáÇÈ ÈÚááÇ ÊÏÈ ÇãÏäÚ

« Quand j'ai commencé de jouer par le domino ».

Exp2: ÉÌäØ ìáÅ íÑÓ ÈÆÇÞÍ ÏÇÏÚÅ ÏÏÕÈ íääÅ

« Je suis en train de préparer mes sacs de voyage à Tanger ».

Exp3: ÑæØáÇ áæÇäÊ äã ÇäíåÊäÇ ÇãÏäÚ « Quand nous avons fini de déjeuner ».

Dans ce contexte, nous allons classifier les périphrases aspectuelles précédentes dans le tableau suivant pour exprimer la valeur aspectuelle de chaque périphrase verbale utilisée:

Les périphrases Aspectuelles utilisées :

ÉãÏÎÊÓãáÇ ÉíåíÌáÇ ÊÇÑÇÈÚáÇ

La valeur aspectuelle de chaque périphrase verbale utilisée : ÉíáÚ ÉÛíÕ áßá ÉíåíÌáÇ ÉãíÞáÇ

ÉãÏÎÊÓã

- J'ai commencé de jouer en (Fr) Qui équivaut

au (ÈÚááÇ ÊÏÈ) en (Arb)

La valeur aspectuelle de cette périphrase
est : « Le déclenchement de l'action »

ËÏÍáÇ ÉíÇÏÈ

2- Je suis en train de préparer en (Fr) Qui équivaut en (ÏÇÏÚÅ ÏÏÕÈ) en (Arb)

La valeur aspectuelle de cette périphrase est

« la progression de l'action » ËÏÍáÇ ÌÑÏÊ

3- Nous avons fini de déjeuner en (Fr) Qui équivaut au (áæÇäÊ äã ÇäíåÊäÇ) en (Arb)

La valeur aspectuelle de cette périphrase est

« L'achèvement de l'action ËÏÍáÇ ÉíÇåä

 

?La dérivation Affixale en (Fr) qui équivaut au ÞÍáÇáÇ ÞÇÞÊÔáÇÇ en (Arb):

La dérivation est un phénomène grammatical qui semble comme « un processus fondamental », qui vise à enrichir le register lexical de deux langues .En effet, la dérivation confère naissance d'un nouveau mot qui est déjà dérivé de la forme de base. À cet égard, nous pouvons dire que dériver c'est de tirer une expression nouvelle d'une autre expression par

70

suffixation ou préfixation. Ce phénomène linguistique a joui un rôle important puisqu'il peut marquer la valeur aspectuelle d'une forme verbale. Comme dans les exemples suivants157 : Exp1: Je revoyais le jardin d'Ain Khabbaz.

« Dérivation par Préfixation (Re) ».

Exp2: Je me brouillais très bien. « Dérivation par Préfixation » ().

Exp3:

Je retournai à Tétouan. « Dérivation par Préfixation »(Re).

Dans cette perspective, nous remarquons que dans les trois exemples précédents (1/2/3),

la forme verbale de base est assujettie à la dérivation préfixale. Mais, les formes dérivées gardent la même valeur aspectuelle de la forme de base.

-Voyais: l'aspect inaccompli

« Revoyais »: L'aspect inaccompli -Brouillais: L'aspect inaccompli

« Débrouillais »: L'aspect inaccompli -Tournai: L'aspect inaccompli

« Retournai »: l'aspect inaccompli

157 Le Pain Nu, p 100/85

71

Donc, nous constatons que dans l'exemple (1) la forme verbale de base est exprimée à l'inaccompli, c'est à dire l'action est durative. En d'autres termes, nous déduisons qu'avec l'addition de (Re) préfixée juste avant la forme de base a changé le sens du verbe et non pas sa valeur aspectuelle. Du fait que cette forme dérivée insiste sur l'idée de répétition (L'itération / la fréquence).Et dans l'exemple (2) l'ajout de () préfixée avant la forme de base, nous obtenons le contraire du mot de base sans toucher la valeur aspectuelle de la forme principale et dans le dernier exemple, nous constatons qu'avec la préfixation nous avons expliqué la valeur aspectuelle (d'itération/ d'habitude) à coté de la valeur de l'inaccomplissement. Et dans ce contexte, nous déduisons que la préfixation dans les trois exemples ne joue aucun rôle, car les verbes de base comme les verbes dérivés sont généralement du même type aspectuel. D'ailleurs, dans la langue arabe aussi, nous trouvons la forme verbale de (Faala : áÚ) par exemple vise à exprimer toujours l'accompli.En effet, cette forme de base peut être dérivée à d`autres formes verbales. Malgré cette opération dérivationnelle les formes dérivées gardent le plus souvent la valeur aspectuelle de la forme radicale comme dans les exemples suivants158 :

Exp1: ÁæÏåÈ ÁÇãáÇ ÛÑí ÞØ æ ÉÈáÚáÇ ßÓã

(áÚ)

« Il a pris la canette et il commence à vider lentement l'eau ».

Exp2: äíÏÑÔÊãáÇ ÉÈÍÕ ÈæÑÏáÇ í ãæäáÇÈ ÚÊãÊÓÅ

 

(áÚÊÓÅ)

 

« Je me suis plu de dormir dans la rue avec les vagabonds ».

Exp3: ÑÕäÇ æ ãÓÊÈÇ

(áÚäÇ)

« Il a souri et il est parti ».

Donc, nous constatons à travers les exemples qui précédent, que la forme verbale de base

(Faala: áÚ) qui sert à exprimer « L'accompli ». Cette forme est assujettie à la dérivation

158 Le Pain Nu, p 25/36/43

72

préfixale, puisque, la forme verbale de base (JÚi) est dérivée à d'autres formes verbales entre autres ((JÚiÇ) (JÚ1) (JÚÊÓi)). Et malgré cette opération dérivationnelle, les formes dérivées gardent la même valeur aspective de la forme radicale (JÚi) c'est-à-dire la valeur de l'accompli (É_4ÊIÇ Éå~IÇ).

En somme, l'aspect apparaît dans les deux langues étroitement lié au temps, de sorte que le les deux notions jouent un rôle essentiel dans la détermination temporelle de l'événement. D'ailleurs, le temps et l'aspect dans les deux systémes verbaux peuvent être expimés au niveau Formel de différentes manières, c'est-à-dire non pas seulement par la « forme verbale » mais aussi par d'autres moyens grammaticaux qui accompagnent le verbe dans l'énoncé à titre d'exemple l'emploi de particules préverbales en arabe et les semi-auxiliaires en français. En effet, les particules préverbales et les semi-auxiliaires peuvent donner des valeurs à la fois temporelles et aspectuelles. De plus, l'ajout des adverbes de temps qui servent à situer l'événement dans un moment précis. Et au niveau lexical par le sens du verbe lui-même ou l'environnement contextuel. Et malgré cette convergence entre les deux systémes aux niveaux formels et lexicaux, nous remarquons qu'il existe également des divergences ce que nous efforcerons de mettre en évidence dans notre deuxième partie en s'accentuant à ce propos sur les deux plans « Formel et lexical ».

73

2-Les divergences entre les deux systèmes verbaux:

2.1-Les divergences sur le plan grammatical: ÉíáßÔáÇ ÉíÍÇäáÇ äã ÊÇáÇÊÎáÇÇ

Dans la première partie de ce chapitre, nous avons étudié les convergences entre les deux systèmes verbaux concernant l'étude de l'aspect sur les deux plans (formel et lexical). Mais après avoir les propriétés de chaque système de deux, nous trouvons qu'il avait aussi de nombreuses divergences. Cela est dû aux origines différentes de chaque langue. En effet, la langue française est une langue d'origine romane et la langue arabe est une langue d'origine sémitique et le fait que ces deux langues n'appartiennent pas aux mêmes familles linguistiques nous faisons penser aux divergences.

2.1.1-Les concepts Temporels divergents: ÉáÊÎãáÇ ÉíäãÒáÇ ãíåÇãáÇ

L'expression de la « Temporalité » diffère dans les deux systèmes linguistiques. En effet, le système verbal du français se distingue par sa richesse morphologique. Cette richesse morphologique est assurée par la multiplicité des marqueurs temporels. D'ailleurs, le système flexionnel en français comporte une forme de conjugaison pour chaque temps, alors que le système verbal arabe dispose uniquement deux paradigmes temporels et aspectuels à la fois, c'est-à-dire nous conjuguons un verbe par un paradigme de deux soit l'accompli ou l'inaccompli. C'est pour cela, nous trouvons que l'expression de la temporalité en arabe n'existe pas comme dans le système du français. Puisque, la notion du temps en arabe n'existe pas pour elle-même mais pour ses proprieties. C'est pour cela nous avons constaté que la morphologie des formes verbales en arabe est le plus souvent indiquée selon les deux grands paradigmes qui sont « L'accompli et L'inaccompli », c'est-à-dire « íåÊäã ÑíÛáÇ æ íåÊäãáÇ » ou le premier sert à exprimer le passé avec ses dérivés et le second vise à indiquer simultanément le présent et le futur avec ses dérivés. Par ailleurs nous trouvons que ces deux formes verbales se construisent sur un même radical « lexème » avec quelques modifications de (voyelle ou consonne / préfixe ou suffixe) dans le but d'exprimer (le genre / la personne / le temps..). Et dans cette perspective, nous allons proposer deux schémas pour clarifier cette différence au niveau de l'expression de la temporalité entre les deux systèmes verbaux.

74

Schéma8159: « Répartition des temps verbaux en Français »

Schéma9160: « Répartition des temps verbaux en Arabe »

Selon les deux schémas qui précédent, nous constatons plus vite cette différence radicale entre les deux systèmes linguistiques au niveau de l'expression de la temporalité. En fait, le système du francais est très riche morphologiquement grâce à la diversité des temps verbaux. Et il est très remarquable aussi d'observer le grand écart qui existe notamment entre les formes du temps et leurs marqueurs morphologiques. Tandis que le système de l'Arabe ne montre que deux marqueurs de temps à savoir les deux paradigmes. En commençant par l'accompli qui renvoi principalement au passé : {El-Madhi} et deuxiémement l'inaccompli qui englobe le présent et le futur :{ El-Moudharaa}. Dans ce cadre, nous allons expliquer cette différence en ce qui concerne la structure temporelle dans les deux systèmes dans ce tableau qui comporte des structures temporelles en arabe et français .
·

159 Le conjugueur.le Figaro.fr

160 http://aleph.edinum.org/1417

75

La structure temporelle de l'arabe

La structure temporelle du français

-Le verbe (Faala áÚ ) v. Accompli (ãÇÊ áÚ)

-Il a fait / Il fit Le passé composé

+ le passé simple.

-V. Kana+v. Inaccompli

(áÚí ãÇÊ ÑíÛ áÚ + äÇß áÚáÇ)

-Il Faisait L'imparfait

-La particule préverbale (qad) +v. accompli (ãÇÊ áÚ +ÏÞ)

-Il a fait / il fit / il avait fait le plus

que parfait /le passé simple/ le passé
composé

-V. kana +la particule (qad) +v. accompli

(áÚ ãÇÊ áÚ+ ÏÞ+ äÇß áÚáÇ)

-Il avait fait / Il eut fait Le plus que

parfait / le passé antérieure

-La forme verbale (Yafaalu : áÚí) v.

inaccompli

(ãÇÊ ÑíÛ áÚ)

-Il fait le présent

-La particule (Syn / Sa (wfa)) +v. Inaccompli

(ãÇÊ ÑíÛ áÚ +æÓ/ äíÓáÇ)

-Il fera le futur simple

Nous déduisons selon le tableau précédent, que la langue arabe est fondée sur un système un peu complexe, car le système verbal de l'Arabe exprime les temps verbaux à l'aide des particules verbales. Ces particules sont le plus souvent trouvées avant la forme verbale de base qui peut être à l'accompli (íåÊäãáÇ) ou à l'inaccompli (íåÊäã ÑíÛáÇ). Contrairement au système verbal du français qui est plus strict au niveau de la détermination temporelle par rapport à l'arabe .D'ailleurs le linguiste Marcel Cohen a ajouté en ce qui concerne la notion du temps en arabe : « Il s'y rencontre deux formes qu'on dénomme en général d'une manière impropre des temps, ces deux formes servent à distinguer deux aspects de l'action l'accompli et l'inaccompli 161» et dans le même sens David Cohen a déclaré : «De manière générale, le contexte au sens le plus général du terme peut fournir par lui même les indications d'ordre temporel et permette éventuellement de référer le procès à un moment ou une situation données162 » . Et par conséquent, nous constatons que le temps dans la langue arabe n'avait pas une place importante par contre, dans la langue française le temps se manifeste comme un pilier fondamental de son système verbal.

161 Marcel Cohen, Chapitre II,

162 David Cohen, L'Aspect Verbal, p183.

76

2.1.2-Les concepts aspectuels divergents: ÉáÊÎãáÇ ÉíåíÌáÇ ãíåÇãáÇ

À la lumière de ce que nous avons vu précèdemment, nous remarquons que les deux langues ne suivent pas les mémes démarches sur le plan formel pour exprimer l'aspect du verbe. En effet après avoir décrit le système verbal du français qui se caractérise essentiellement par le grand écart qui existe entre les notions de temps et leurs marqueurs formels comme par exemple le passé qui englobe (Le passé simple! le passé composé! le plus que parfait ..) quant au futur (le futur simple ! le futur antérieur). Et seulement le présent apparaît unique dans ce système linguistique. Cela nous fait comprendre que le système verbal du français est caractérisé notamment par la richesse des marqueurs du temps, parce qu'à l'intérieur d'une même notion nous trouvons plusieures formes différentes. De plus, la notion d'aspect en français est liée étroitement par celle du temps. Du fait que, l'étude de l'aspect comme une catégorie grammaticale est le plus souvent exprimée à l'aide de la détermination temporelle et nous trouvons également que les temps composés avec leurs formes verbales composées marquent toujours « l'aspect accompli » et les temps simples avec leurs formes simples expriment « l'aspect inaccompli ». Alors que le système verbal de l'Arabe est totalement différent du français, puisque le système verbal de l'Arabe repose principalement sur deux grands paradigmes de nature purement « aspective » qui sont « L'accompli et L'inaccompli ». Et à ce propos nous pouvons citer ce qui a déclaré David Cohen dans son ouvrage concernant le système verbal arabe: «Ainsi dans son fonctionnement, le système verbal de l'arabe classique se manifeste fondamentalement dans une opposition simple, celle de l'accompli à un inaccompli, il apparait fondé sur la pure expression de l'aspect163.. ». Et par conséquent,le verbe arabe ne présente à l'indicatif que deux formes verbales celle de (Faala : JÚ ) avec l'accompli et celle de (Yafaalu : JÚí ) avec l'inaccompli et les formes verbales de l'arabe ne paraissent pas déterminées par le temps comme les formes verbales du français, puisque le système verbal de l'arabe exprime la notion de temps et le nuances temporelles grâce aux particules préverbales et aux adverbes de temps ou l'accompli porte une valeur (de passé : El-Madhi) et l'inaccompli a une valeur de (présent ! futur : El-Moudharaa). Ce qui sert à marquer que chacune de trois époques (passé ! présent!futur) se trouver simultanément couverte par les deux seules formes verbales de (l'accompli : JÚi) et de (l'inaccompli : JÚí) et dans ce cadre nous citons ce qui a mentionné Fleisch concernant l'expression de l'aspect dans le système verbal arabe:

163 David Cohen, L'Aspect Verbal p91.

77

La forme du verbe arabe est suffisant de nous montrer c'est

l'action est achevé ou en cours de déroulement sans tenir compte dans ce contexte à la relation qui existe entre la temporalité du procès et le locuteur, l'arabe pour lui est une langue aspective ou elle sert à exprimer les différents temps à partir de les formes verbales 164 .

?L'accompli et L'inaccompli en (Fr) ? íåÊäã ÑíÛáÇ æ íåÊäãáÇ en (Arb):

Ces deux aspects sont exprimés différemment dans les deux systèmes verbaux, puisque l'Arabe exprime l'accompli et l'inaccompli par des conjugaisons distinctes du même verbe (même lexème), c'est-à-dire par la conjugaison suffixale ou préfixale du même verbe et à ce propos nous pouvons citer ce qui a mentionné David Cohen dans son ouvrage l'aspect verbal:

« Le système verbal de l'arabe classique est d'une absolue régularité à cet égard. Structuralement dans tous les types de verbes, l'opposition inaccompli-accompli se marque pareillement par la différence des thèmes par la place et par la forme des autres morphèmes165 ».

Par contre le système verbal du français exprime l'accompli et l'inaccompli notamment par les formes verbales composées et les formes simples des temps comme dans les exemples suivants166 :

Exp1: ÉÑÇÌÊáÇ ÞíÑØ ÊßáÓ

[J'ai pris la route commerciale].

Exp2: ÉÐÇäáÇ äã Ê ááØ æ ÊÖåä

[Je me suis levé et j'ai regardé par la fenêtre] .

Donc, selon les deux exemples qui précedent, l'accompli (íåÊäãáÇ) est exprimé à l'aide de « la conjugaison suffixale » avec la forme verbale de (áÚ) qui vise à exprimer « l'accomplissement de l'action » (,4iiÇ ËÏÍáÇ ). Néanmoins au français, l'accompli est exprimé principalement par « les formes verbales composées » qu'indiquent « l'accomplissement de l'action » dans le passé. Comme dans les deux exemples suivants.

164 Fleisch, L'arabe classique: Esquisse d'une structure linguistique /Beirut Dar El Mashreq, 1968, p111.

165 David Cohen, L'Aspect Verbal, p32.

166 Le Pain NU, p 90

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Exp1167 : Il m'avait parlé de cet homme. Exp2168 : Je ne l'ai pas vu la frapper.

De même, L'accompli dans le système verbal arabe peut être indiqué par l'utilisation

« des particules préverbales » qui sont préfixées avant la forme verbale de base (áÚ) comme dans les exemples suivants169 :

Exp1: ÉÇÊáÇ äÐ í Óãå ÏÞ äÇß

{Il a chuchoté à l'oreille de la fille}.

Exp2: åÚã ÊßÑÇÚÊ ÏÞ

{Je me suis battu avec lui}.

Nous remarquons selon les exemples plus haut, que l'accompli en arabe est exprimé par l'ajout de « particules verbales » qui sont préfixées avant la forme de base comme le montrent les exemples précédents. En commençant par l'exemple (1), la valeur d'accompli est indiquée par cette composition (V. kana +la particule (qad) +v. accompli) et dans l'exemple (2) par (La particule préverbale (qad) +v. accompli). Et par conséquent, nous déduisons que chaque langue a son propre style pour exprimer l'accompli et aussi pour exprimer l'inaccompli comme le montrent les exemples suivants170 :

Exp1: åÓÑ ÇÖÇÎ ÊãÕ í äÎÏí ÈÇÔáÇ äÇß

{Le jeune homme fumait en silence, baissant la tête}.

Exp2: åÑÞí Çã ìáÅ ÏÇæÑáÇ áß íÛÕí æ æíÏÇÑáÇ ìåÞãáÇ ÈÍÇÕ ÊßÓí

{Le propriétaire du café coupe le radio et tous les convives écoutent ce que lit}.

Exp3: äÌÓáÇ ìáÅ íääæÏíÚí ÏÞ

{Ils pourraient me ramener en prison}.

Exp4: ãáÇÓÈ áÕä ä áæÇÍäÓ

{Nous essaierons d'arriver en toute sécurité}.

167 Le Pain NU, p 93

168 Le Pain NU, p 87

169 Le Pain Nu, p86

170 Le Pain Nu, P 13/25/28/80.

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Exp5: ÉÌäØ ìáÅ ÇÏÛ ÑÇÓ æÓ

{Je voyagerai demain à Tanger}.

Nous remarquons à travers les exemples précédents, que l'inaccompli en arabe est exprimé par multiples manières. En effet, nous remarquons dans l'exemple (1) l'inaccompli est souligné par l'emploi du verbe (Kana:äÇß) + un verbe inaccompli (Yafaalu : áÚí). Et dans l'exemple (2) par l'emploi de trois verbes à la forme verbale (Yafaalu : áÚí) qui porte la valeur de présent (l'instantanéité). De plus, dans l'exemple (3) la particule préverbale (qad : ÏÞ) est employée avec un verbe inaccompli (Yafaalu : áÚí) et dans l'exemple (4) nous insistons particulièrement sur l'emploi de (Syn : äíÓáÇ) préfixée juste avant la forme verbale de base (Yafaalu : áÚí) qui renvoie au futur et à l'inaccomplissement de l'action (íåÊäã ÑíÛáÇ). Et dans le dernier exemple la valeur de l'inaccompli est exprimée par la particule verbale (sa (wfa) : æÓ) fixée avant la forme de base (Yafaalu : áÚí). En conséquence, nous déduisons que la langue arabe semble capable à exprimer l'inaccompli par de nombreux procédés grammaticaux soient par l'emploi d'une forme verbale simple, unique comme (Yafaalu : áÚí) ou par l'emploi des particules verbales qui sont trouvées employer avant le verbe (la forme de base). Ainsi que cette forme de base (JÚí) peut être dérivée en d'autres formes verbales à titre d'exemple (Tafaala : áÚÇÊ / Faalala : ááÚ) (voir chapitre II, p45). Et ces formes verbales gardent toujours» l'aspect» de la forme verbale de base. Dans ce cadre nous pouvons citer ce qui a affirmé David Cohen concernant le système verbal de l'arabe :

Comme tout lexème, une forme verbale est toujours fondée, en

arabe sur ce qu'on appelle une racine, c'est-à-dire une base commune à l'ensemble du paradigme. Elle est constituée dans l'immense majorité des cas par trois consonnes parfois par quatre.la forme verbale inclut cette racine dans une unité complexe qui comprend en outre divers morphèmes représentent les marques propres par lesquelles elle est identifiées171...

En comparant le système verbal de l'Arabe par le système verbal du français, nous trouvons

que ce dernier exprime « l'inaccompli » notamment par l'emploi « des formes verbales simples » qui renvoient aux temps simples. Comme dans les trois exemples suivants172:

171 David Cohen, L'Aspect Verbal p 31/32.

172 Le Pain NU, p 33/25/55

80

Exp1:

Ce travail me faisait vivre l'aventure. {F.V.S}: « L'emploi de L'imparfait ».

Exp2: On frappa à La Porte.

{F.V.S}: « L'emploi de futur simple ».

Exp3: Tu gardes le secret de notre affaire. {F.V.S}: « L'emploi de présent ».

En définitive, nous constatons à partir de ce que nous avons vu précédemment, qu'il s'agit

d'une nette divergence entre les deux systèmes linguistiques comme le montre le tableau suivant en ce qui concerne les points de divergences entre l'arabe et le français:

Le système Arabe

Le système Français

Les points de divergences

L'opposition aspectuelle exprimée par deux
paradigmes purement aspective (L'accompli
et l'inaccompli)

L'opposition aspectuelle assurée par les
formes verbales (simples et composées)/ (des
temps simples ou composées)

L'utilisation des particules/copules verbales

L'absence des particules /copules verbal's

L'inaccompli est exprimé par diverses
structures

L'inaccompli est exprimé seulement par les
formes verbales simples (temps simples)

2.2-Les divergences sur le plan Lexical: ÉíãÌÚãáÇ ÉíÍÇäáÇ äã ÊÇáÇÊÎáÇÇ 2.2.1 -L'emploi de particules verbales ( ÉíÙááÇ ÊÇãíÓÌáÇ ):

Le système verbal de l'arabe est bien marqué par sa richesse lexicale. En effet, il rajoute au verbe un grand nombre de particules, ce qui fait qu'un seul verbe peut être l'équivalent de toute une phrase française. D'ailleurs, le système de particules aboutit à l'apparition de valeurs aspectuo-temporelles. Ces particules sont le plus souvent attachées aux verbes essentiels de la phrase pour leur donner une autre signification lexicale, comme (la continuité,

81

le déclenchement, la fréquence...). Par contre, dans le système du français, malgré l'existence des particules. Celles-ci jouent un rôle extérieur au verbe, c'est-à-dire le verbe français garde toujours ses valeurs temporelles propres. Et dans ce cadre, nous remarquons que les particules verbales dans le système de l'arabe portent des nuances temporelles et aspectuelles, puisqu'elles servent à exprimer (le perfectif/ l'accompliíåÊäãáÇ ) ou (l'imperfectif/ l'inaccompli íåÊäã ÑíÛáÇ) comme le montre ce tableau.

Les particules préverbales qu'expriment (le
perfectif / l'accompli)

Les particules préverbales qu'indiquent
(L'imperfectif/ L'inaccompli)

la particule (qad) +v. accompli (Faala)

ãÇÊ áÚ +ÏÞ

Le verbe Kana +v. Inaccompli

ãÇÊ ÑíÛ áÚ + äÇß

Le verbe Kana +la particule qad+v. accompli

(Faala)

ãÇÊ áÚ+ ÏÞ+ äÇß áÚáÇ

La particule préverbale (Dhala/Mazala) +v.
inaccompli

ãÇÊ ÑíÛ áÚ+ áÇÒÇã /áÙ

Le verbe Yakunu+la particule (qad) +v.
accompli (Faala)

ãÇÊ áÚ +ÏÞ +äæßí

La particule préverbale (Syn/ sa (wfa)) +v.
inaccompli

ãÇÊ ÑíÛ áÚ +æÓ /äíÓáÇ

Le verbe Yakunu+v .accompli

ãÇÊ áÚ +äæßí

La particule (qad) +v. Inaccompli

ãÇÊ ÑíÛ áÚ +ÏÞ

2.2.2-L'emploi de la dérivation affixale: ÞÍáÇáÇ ÞÇÞÊÔáÇÇ

Le système verbal de l'arabe est un système « dérivationnel » par excellence. En fait, la langue arabe est marquée notamment par la richesse de son champ lexical grâce au phénomène de la dérivation (ÞÇÞÊÔáÇÇ). Ce dernier se fait par « les affixes » qui s'ajoutent au radical (F.B). Et lorsque cet affixe est placé avant la forme de base, il est appelé « préfixe »

Et quand il est fixé après cette base, il est appelé « suffixe ». Cela résulte forcément un mot « dérivé ». D'ailleurs, « la dérivation affixale » est marquée dans le système arabe à partir de la forme verbale de base (Faala : áÚ), puisque, cette forme est dérivée sous plusieurs autres formes verbales comme par exemple (Istafaala : áÚÊÓÅ / Infaala : áÚäÇ / Afaala : áÚ). De même, pour la forme verbale (Yafaalu : áÚí) qui est dérivée aux autres formes verbales à titre

d'exemple (Tafaala : áÚÇÊ / Faalala : ááÚ ...). En outre, ces formes verbales dérivées
gardent toujours la valeur aspectuelle de la forme principale entre autres, (Faala : áÚ et ses dérivées expriment l'accompli de la forme radicale : íåÊäãáÇ ) et (Yafaalu : áÚí et ses

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dérivées marquent l'inaccompli de la forme de base : íåÊäã ÑíÛáÇ ). En plus, nous remarquons que la langue arabe repose essentiellement sur la dérivation dans son système verbal avec d'autres catégories comme (les adjectifs, les adverbes....). Contrairement au système verbal du français qui garde le même radical avec quelques changements au niveau de terminaisons des conjugaisons de temps à l'autre pour marquer la valeur de l'accompli ou l'inaccompli.

2.2.3-L'emploi des adverbes de temps (ÉíäãÒáÇ äÆÇÑÞáÇ):

La langue arabe s'appuie fondamentalement sur un emploi intensif « des adverbes de temps » qui se situent dans diverses places dans l'environnement contextuel (au début / au milieu ou à la fin). Les adverbes et ses dérivés sont des moyens lexicaux qui auront pour rôle de conférer un temps précis au verbe. Ceux-ci pourront indiquer des valeurs aspectuo-temporelles. De plus l'arabe a employé « des semi-auxiliaires temporels » qui servent à exprimer (La continuité ÉíÑÇÑãÊÓáÇÇ) comme (dhala áÙ / Baqiya íÞÈ / / mazala áÇÒÇã ....). Et des adverbes de temps comme par exemple (demain ÇÏÛ / le lendemain : ÏÛ ÏÚÈ / hier Óã / avant-hierÓã áæ / l'année précédente íÖÇãáÇ ãÇÚáÇ / l'année suivante áÈÞãáÇ ãÇÚáÇ). Ces adverbes visent à situer l'événement par rapport aux trois dimensions temporelles (passé/ présent, futur). Malgré le système français repose aussi sur l'emploi des adverbes temporels, nous trouvons la langue arabe au niveau de sa construction interne est plus riche que le français par les indicateurs temporels. D'ailleurs, les particules et les adverbes contribuent par excellence à construire autour de verbes de sémantismes précis des valeurs complexes.

Pour résumer, nous avons étudié le français et l'arabe particulièrement sur le plan de la morphologie verbale pour les mettre en regard au niveau de traitement des aspects et des temps. Dans cette perspective, nous avons remarqué l'existence d'une différence radicale entre les deux systèmes. Du fait que, quand nous plaçons vis-à-vis de deux systémes temporels et aspectuels comme le français et l'arabe, la première divergence à noter c'est la différence dans les constructions syntaxiques et l'emploi des temps et des aspects. D'un coté, le français a un emploi stable, régulier dans une très large mesure. De l'autre coté, l'arabe place des différences d'emplois des temps dans ses structures de telle façon que des règles d'utilisation semblent difficiles à dégager. Par ailleurs, le système arabe est riche en combinaisons. Celles-ci confèrent à la fois de multiples valeurs aspectuelles et temporelles. Et par conséquent, nous constatons que le système verbal arabe limité « morpho-syntaxiquement » est fortement « sémantique ». Par contre le systéme français s'accentue sur une morphologie très « developpée » qui consacre essentiellement la matiére de « Temps ».

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Conclusion Générale

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Dans le présent travail de recherche où l'accent a été mis sur la comparaison de l'expression de l'aspect dans deux systèmes temporels et aspectuels différents à savoir le français et l'arabe, nous avons constaté que le traitement des aspects et des temps diffère d'une langue à une autre. C'est également ce que nous a donné l'idée de faire cette étude comparative. Dans ce contexte, nous avons remarqué que, malgré les convergences que nous avons dégagées notamment sur les deux plans, c'est à dire le plan grammatical (structurel) et le plan lexical (contextuel), les deux systèmes verbaux étudiés présentent de nombreuses divergences.

En ce qui concerne les divergences, nous avons constaté que le système verbal de l'arabe est très riche notamment par les particules verbales. Celles-ci servent par excellence à transmettre des valeurs aspectuelles et temporelles phrastiques, entre autres les verbes déficients ajoutés aux verbes conjugués qui peuvent exprimer des valeurs aspectuo-temporelles telles que la continuité, le déclenchement, l'itérartion, etc. De plus, le système arabe est riche aussi par les marqueurs temporels. Ceux-ci peuvent confèrer des valeurs temporelles dans les trois dimensions, l'antériorité, la simultaneité et la postériorité. Le système arabe est également un système dérivationnel par excellence. En effet, la langue arabe est marquée par la richesse de son registre lexical. Cette richesse intervienne grâce à la dérivation affixale. D'ailleurs, la langue arabe peut exprimer l'inaccompli par de multiples compositions à la différence de la langue française qui exprime l'inaccompli principalement par les formes verbales simples des temps simples.

Certes le système verbal français est parfois limité au niveau de l'expression de certains aspects, mais nous ne pouvons pas nier sa richesse au niveau de sa morphologie verbale, puisqu'il est caractérisé particulièrement par la diversité des temps verbaux. D'ailleurs, la langue française semble très stricte en matière de temps que la langue arabe. Cette dernière n'est pas fondée sur l'expression de la temporalité, puisque le temps semble comme un élément secondaire, marginal qui peut être exprimé le plus souvent par l'emploi des indicateurs temporels à titre d'exemple les adverbes de temps qui sont employés dans l'environnement contextuel.

En guise de conclusion, nous pouvons dire que malgré toutes ces divergences, les deux systèmes verbaux adoptent la même méthode pour exprimer l'aspect. D'ailleurs, suite à l'étude de notre corpus qui a prouvé d'une manière très claire les points de convergence et de divergence entre les deux systèmes linguistiques, nous avons déduit que les deux langues ont réussi à expliquer et à traduire l'aspect en tant qu'une catégorie lexicalisée et grammaticalisée à la fois. L'objectif principal de notre travail était de mettre en regard le fonctionnement de

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l'aspect dans deux systèmes linguistiques différents. Cette comparaison était menée pour faire connaissance de la spécificité de chaque langue apprise et cette analyse nous a montré la complexité des études contrastives qui portent des fins didactiques en se focalisant sur les universaux langagiers et sur les convergences entre les langues avant même d'en explorer les divergences. Et dans cette perspective, la question qui se pose, est-ce que les études comparatives sont-elles encore adoptées aujourd'hui comme une méthode scientifique efficace à suivre pour découvrir les particularités des langues étrangères ?

86

Bibliographie

87

Les dictionnaires en ligne utilisés:

- Dictionnaire Larousse, Version électronique, www.larousse.fr . [Consulté le 15/02/2022].

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- RIEGEL MARTIN, JEAN-CHRISTOPHE PELLAT, RENE RIOUL, (1994), Grammaire Méthodique du Français.

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Les ouvrages en Arabe :

ÇåÇäÈãæ ÇåÇäÚã ÉíÈÑÚáÇ ÉÛááÇÑãÚ äÇÓÍ ãÇãÊ.

.íÈÑÚáÇ æÍäáÇ í ÊÇÓÇÑÏ åÊÇåÌ æ åÊÁÇÑÞ ÉíÈÑÚáÇ ÉÛááÇ í áÚáÇ äãÒ ÉãÇæÊ ÑÇÈÌáÇ ÏÈÚ Les références de recherche en ligne :

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89

- Aspect lexical - Lexical aspect - abcdef.wiki.

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- Le verbe: valeurs temporelles, aspectuelles, modales ( ralentirtravaux.com).

- La conjugaison arabe explication simple ET rapide - Apprendre l'arabe

( apprendrelarabe.fr).

- Larcher Pierre, Le système verbal de l'arabe classique, Aix-en-Provence, Presses

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- https://journals.openedition.org/erea/2987 .

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- https://www.persee.fr/doc/slave_0080-2557_2001_num_73_1_6696 .

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Les thèses/ les mémoires consultés:

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- MOHD. NOR. AZANBIN. ABDULLAH, 2013, Etude comparative des structures et des systèmes verbaux du Français et du Malais: Thèse de Doctorat.

- NATALIA. YOUSSEF, 2012, Proposition pour l'enseignement du Subjonctif aux adultes arabephones: Thèse de Doctorat.

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90

Traduction des concepts-clés du

Français vers l'Arabe

91

· L'aspect: ÉåÌáÇ

· L'aspect grammatical: ÉíáßÔáÇ ÉåÌáÇ

· L'aspect lexical: ÉíãÌÚãáÇ ÉåÌáÇ

· L'aspect accompli: ÉãÇÊáÇ ÉåÌáÇ

· L'aspect inaccompli: ÉãÇÊ ÑíÛáÇ ÉåÌáÇ

· L'aspect itératif: ÉÏÇÚáÇ ÉåÌ

· L'aspect inchoatif :ÏÈáÇ ÉåÌ

· L'aspect duratif: ÉáÕÇæÊãáÇ ÉåÌáÇ

· L'aspect progressif: ÉíÌíÑÏÊáÇ ÉåÌáÇ

· L'aspect non progressif: ÉíÌíÑÏÊ ÑíÛáÇ ÉåÌáÇ

· Les verbes d'Etat: ÉäßÇÓáÇ áÇÚáÇ

· Les verbes d'activité: ÉíßÑÍáÇ áÇÚáÇ

· Les verbes d'accomplissement : ÊÇãÇãÊáÅÇ áÇÚáÇ

· Les verbes d'achévement: ÁÇåÊäáÅÇ áÇÚ

· Les verbes perfectifs: ÉÒÌäãáÇ áÇÚ

· Les verbes imperfectifs : ÉÒÌäã ÑíÛáÇ áÇÚáÇ

· Les indicateurs temporels :ÉíäãÒáÇ äÆÇÑÞáÇ

· Le critère de dynamicité :ÉíßíãÇäíÏáÇ ÑÇíÚã

· Les interpretations contextuelles: ÉíÞÇíÓáÇ ÊÇÑíÓÊáÇ

· Les adverbes de temps :ÉíäãÒáÇ áÇæÍáÇ

92

· Les periphrases aspectuelles

 

:ÉíåíÌáÇ ÊÇÑÇÈÚáÇ

· Le déclenchement de l'action

 

:ËÏÍáÇ ÉíÇÏÈ

· La progression de l'action

 

: ËÏÍáÇ ÌÑÏÊ

· L'achévement de l'action

 

: ËÏÍáÇ ÁÇåÊäÅ

· La derivation affixale

 

: ÞÍáÇáÇ ÞÇÞÊÔáÅÇ

· Le plan formel

 

:íáßÔáÇ ìäÈãáÇ

· Le plan lexical

 

: íãÌÚãáÇ ìäÈãáÇ

· Les particules verbales

 

: ÉíÙááÇ ÊÇãíÓÌáÇ

· La forme verbale

 

:áÚáÇ áßÔ

· Le système verbal

 

:íÙááÇ ãÇÙäáÇ

· Le temps

 

: äãÒáÇ

· La temporalité

 

:ÉíäãÒáÇ

· L'Aspectualité

 

:ÉíåíÌáÇ

· Les convergences

 

:ÊÇåÈÇÔÊáÇ

· Les divergences

 

:ÊÇáÇÊÎáÅÇ

· Comparaison:

 

+ M

a.; ÑÇiA

· Etude contrastive

 

:ÉäÑÇÞã ÉÓÇÑÏ

 

93






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Changeons ce systeme injuste, Soyez votre propre syndic



"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille