
Faculté des Sciences Economiques et
Gestion
Département des Techniques
quantitatives
Année Universitaire 2015-2016
Master en Econométrie Bancaire et Finance
Quantitative
Thème : Analyse économétrique de la
demande de monnaie dans
l'UEMOA
Directeur de mémoire : Professeur Babacar SENE ;
Maitre de conférence
agrégé
Présenté par : Mariama CISSE
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page i
DEDICACES ET REMERCIEMENTS
Après ALLAH (SWT) et MOUHAMED
(psl) son messager
Je dédie ce travail :
? A ma mère Mame khoudia NDIAYE, ma
force et ma volonté.
? A mon père El hadji Alioune CISSE,
mon ami, celui qui a tout fait pour la réussite de mon cursus scolaire
et universitaire.
? A mes frères et soeurs qui sont tout
pour moi pour le soutien moral et l'amour qu'ils ont à mon
égard.
Mes remerciements vont :
Au Professeur Babacar Séne, maitre de
conférence agrégé des universités, mon directeur de
mémoire, pour sa disponibilité, ses conseils et les connaissances
mises à ma disposition. Je vous remercie de la maniére la plus
sincère.
Au Docteur Fodiyé Bakary DOUCOURE,
Responsable du département des Techniques quantitatives à la
FASEG pour la rigueur, les connaissances et le suivi que vous nous avez
accordé tout au long de notre formation.
Au Professeur Mbaye DIENE, maitre de
conférences agrégé à la FASEG et assesseur de la
FASEG.
Au Professeur Ibrahima THIAM du
CREFAT, maitre de conférence agrégé dont
je ne cesserai de remercier pour le confort, les conseils et suggestions mis
à ma disposition pour la rédaction de ce mémoire.
Au Docteur Latif DRAMANI du CREFAT pour la
disponibilité, les corrections et les connaissances accordées
A M. El Hadji Alioune Camara du CREFAT pour
la disponibilité, les corrections et les connaissances
accordées
A tous les professeurs du master Econométrie Bancaire
et Finance Quantitative (EBFQ) de la FASEG pour la qualité des cours
dispensés pour la réussite de notre formation.
A tout le personnel du CREFAT, je vous remercie.
Analyse économétrique de la demande de
monnaie dans l'Uemoa Page ii
SOMMAIRE
DEDICACES ET REMERCIEMENTS I
SOMMAIRE ii
LISTES DES ANNEXE, GRAPHIQUES ET TABLEAUX iii
LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS v
INTRODUCTION GENERALE .1
CHAPITRE1 :
APPROCHE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE LA DEMANDE DE MONNAIE
5
I. LA REVUE THEORIQUE DE LA DEMANDE DE MONNAIE 5
II. LA REVUE EMPIRIQUE DE LA DEMANDE DE MONNAIE .14
III. CONCLUSION 21
CHAPITRE2 :
LES FAITS STYLISES DE LA DEMANDE DE MONNAIE AU SEIN DE
L'UEMOA 22
I. SITUATION MONETAIRE DANS L'UEMOA 24
II. ANALYSE DES FAITS STYLISES DE LA DEMANDE DE MONNAIE AU SEIN
DE
L'UEMOA .29
III. DEBAT SUR L'IMPORTANCE ET LE CHOIX DES AGREGATS MONETAIRES
37
IV. CONCLUSION 40 CHAPITRE3 :
MODELISATION ECONOMETRIQUE DE LA DEMANDE DE MONNAIE AU
SEIN DE
L'UEMOA 41
I. DEMARCHE METHODOLOGIQUE 41
II. LA MODELISATION ECONOMETRIQUE 44
III. ESTIMATIONS ET INTERPRETATIONS ECONOMIQUES ET
ECONOMETRIQUES.47
IV. DISCUSSION .57
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS 60
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 63
ANNEXES 66
TABLE DES MATIERES ....74
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page iii
LISTE DES ANNEXES, DES GRAPHIQUES
ET TABLEAUX
ANNEXE 1 : Carte de l'Uemoa 67
ANNEXE 2: Données sur les variables du modèle
...67
ANNEXE 3 : Estimation du modèle sans effets ....70
ANNEXE 4 : Estimation du modèle à effets fixes
.71
ANNEXE 5 : Estimation du modèle à effets
aléatoires .71
ANNEXE 6: Statistiques descriptives des variables 72
ANNEXE 7 : Estimation du modèle par pays
(régression stepwise par pays) 73
Graphique 1 : Evolution du financement bancaire et non bancaire
dans l'Uemoa de 2000 à
2015 25
Graphique 2 : Evolution de la masse monétaire dans les
pays de l'Uemoa de 2006 à 2014 27
Graphique 3 : Evolution du PIB réel de 1971 à 2016
.30
Graphique 4 : PIB réel des pays membres de l'Uemoa en 2016
.31
Graphique 5 : Evolution du taux débiteur moyen des banques
de l'Uemoa de 2005 à 2012...34 Graphique 6 : Evolution de l'inflation
sous-jacente en glissement annuel de 2012 à 2016....35 Graphique 7 :
Evolution des avoirs extérieurs nets totaux de 2000 à 2012 dans
l'Uemoa.....37
Graphique 8 : Evolution des crédits à
l'économie de 1970 à 2016 37
Tableau 1 : Evolution de la masse monétaire dans l'Uemoa
de 2006 à 2014 en % 26
Tableau 2 : Situation monétaire à fin 2016 .27
Tableau 3 : Coefficients de réserves obligatoires
applicables aux banques en % 29
Tableau 4 : Evolution du taux d'intérêt
débiteur moyen des banques de l'Uemoa de 2005 à
2012 en % 33 Tableau 5 : Evolution de l'inflation sous
-jacente en glissement annuel de 2012 à 2016 en
% 35
Tableau 6 : Identification des pays dans le logiciel Stata12.0
..48
Tableau7 : Résultats des tests de racine unitaire sur
l'Uemoa (2000-2015) .48
Tableau 8 : Résultats des tests de cointégration de
Westerlund (2007) .50
Tableau 9 : Résultats des tests de cointégration
sur le TIR, TINFL et le TCM ....51 Tableau 10 : Résultats des tests
de cointégration de Westerlund sur la LMd, LPIBR et
LCRED ...51
Tableau 11 : Test de cointégration de Westerlund sur
l'ensemble des variables 51
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page iv
Tableau 12 : Estimation des paramètres du modèle
à effets aléatoires dans l'Uemoa 53
Tableau 13 : Estimation de la demande de monnaie dans l'Uemoa
à long terme 54
Tableau 14 : Estimation de la demande de monnaie dans l'Uemoa
à court terme 56
Tableau 15 : Estimation des paramètres du modèle
vectoriel à correction d'erreur .57

Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page v
AEN : Avoirs Extérieurs Nets
AMAO : Agence Monétaire de l'Afrique
de l'Ouest
BCC : Banque Centrale Congolaise
BCE : Banque Centrale Européenne
BCEAO : Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
BOAD : Banque Ouest Africaine de
Développement
BRVM : Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale
CFA : Communauté Financière
Africaine
DPEE : Direction de la Prévision et
des Etudes Economiques
DOLS : Dynamics Ordinary Least Squares
DSGE : Modèles d'équilibre
général dynamique stochastique
FMI : Fonds Monétaire International
IPC : Indice des Prix à la
Consommation
IPS: Im Peseran Shin
LLC: Levin Li Chu
MFR : Marché Financier
Régional
OPCVM : Organismes de Placement Collectif en
Valeurs Mobilières
PAS : Politique d'Ajustement Structurel
PIB: Produit Intérieur Brut
PMG: Pooled Mean Group
RBC: Real Business Cycles
TVA: Taxe sur la Valeur Ajoutée
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest Africain
UMOA : Union Monétaire Ouest
Africain

Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 1
Dans le cadre d'une intégration économique
réussie, la mise en place d'une monnaie commune au sein des unions
économiques a permis d'atteindre la forme la plus avancée de
l'intégration. Cette dernière a permis d'atteindre un
degré de développement non négligeable
caractérisé par une profonde mutation des structures
économiques et financières .En effet la monnaie a une très
grande influence sur l'activité économique qui se manifeste
à travers l'incidence de l'équilibre du marché de la
monnaie sur les conditions de formation des prix et des taux
d'intérêt. Par ailleurs, les politiques de ciblage ont beaucoup
participé sur l'évolution de la politique monétaire. Les
principales politiques de ciblage appliquées par la majorité des
banques centrales sont le ciblage monétaire à travers les
agrégats monétaires et le ciblage d'inflation. L'une comme
l'autre connait des limites mais celles de l'inflation sont moindres et plus
récents que celles des agrégats monétaires.
Le souci majeur qu'ont les autorités monétaires
lorsqu'elles veulent équilibrer le marché monétaire les
pousse à considérer la fonction de demande de monnaie. C'est un
élément indispensable pour l'équilibre du marché
monétaire et dont son analyse peut être assimilée à
la recherche des raisons qui poussent les agents économiques à
préférer la détention de la monnaie à celle des
autres actifs réels ou financiers. Les raisons de détention de la
monnaie sont nombreuses et non indépendants causant ainsi une
instabilité de la demande de monnaie.
La demande de monnaie est considérée comme
étant le centre d'un grand débat pour les économistes. Au
coeur de ces débats se trouvent le problème de la
détermination de la vitesse de circulation de la monnaie ainsi que les
variables qui déterminent la détention de monnaie par des agents
économiques. De ce fait de nombreuses théories ont
été émises à son endroit notamment la
théorie quantitative de la monnaie qui est l'approche la plus ancienne
et qui se veut libérale. Elle passe pour la plus réaliste en
considérant les premiers modèles de demande de monnaie
conçus dans les pays en voie de développement et s'est
imposée à travers deux approches : l'approche par les
transactions ou l'analyse de Fisher et l'approche par les encaisses ou approche
cambridgienne. Cette dernière approche est néoclassique avec des
auteurs tels qu'A. Marshall et A.C.Pigou. Nous pouvons affirmer que l'analyse
classique
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 2
privilégie uniquement la fonction de moyen
d'échange de la monnaie considérant ainsi le motif de transaction
comme seul motif de détention de la monnaie. D'autres auteurs ont repris
les deux points évoqués par Marshall et Pigou mais en les
rejetant pour simplifier l'analyse. On peut citer pour le 1er point Keynes dans
la théorie générale de l'emploi, de l'intérêt
et de la monnaie en 1936 et dans le traité sur la monnaie en 1930. Il
distingue trois motifs de détention de la monnaie que sont le motif de
transaction, celui de précaution et celui de spéculation. En ce
qui concerne le deuxième point, ce sera Milton Friedman et les
monétaristes qui élargissent l'analyse classique en
considérant la demande de monnaie comme la recherche de la part optimale
de la monnaie au sein du patrimoine, au sens large, des agents
économiques. Friedman stipule que la demande de monnaie est stable
d'où l'instabilité économique est causée par les
fluctuations de la masse monétaire induite par les autorités
monétaires. Il faut aussi noter le prolongement de l'analyse
keynésienne par W.Baumol et de J.Tobin et du modèle de King et
Plosser (1984) des modèles d'équilibre général qui
résultent d'un approfondissement des analyses de demande de monnaie et
des critiques adressées à Lucas (1976).
Des études sur la demande de monnaie effectuées
dans les pays en voie de développement, ont démontré que
la théorie quantitative était la plus adaptée pour ces
économies, mais récemment les modèles de
l'équilibre général semblent être plus
adaptés à ce type d'économie. Le motif de transaction
comme motif de détention de la monnaie est privilégiée
même si, le motif de précaution est quelquefois reconnu dans ces
modèles.
Les résultats contradictoires de certains travaux
amènent régulièrement les autorités
monétaires à faire des choix basés seulement sur les
prévisions malgré l'instabilité de la fonction demande de
monnaie due au choix d'une méthode d'estimation non convenable ou
l'omission d'une variable explicative.
C'est dans ce contexte que de nouvelles variables
exogènes de la préférence de la détention de
monnaie sont introduites et une amélioration des méthodes
d'estimation est faite pour faire face à ce problème en tenant
compte bien sur des caractéristiques des économies.
D'autre part, si dans les pays développés
l'analyse des facteurs déterminants de la demande de monnaie se fait
avec précision, le problème reste non résolu pour les pays
sous-développés notamment dans l'Union Economique
Monétaire Ouest Africain(UEMOA), caractérisée par une
politique monétaire unique depuis 1994. Il est important de se poser la
question : Quels sont actuellement les variables explicatives de la demande de
monnaie dans l'UEMOA ?
Répondre à cette question, c'est faire une
analyse approfondie sur les raisons de détention de la monnaie dans
l'Uemoa. Si on considère le début des années 1970 à
nos jours, les pays
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 3
membres de l'Uemoa ont connu plusieurs perturbations
macroéconomiques. Étant donné l'existence d'une relation
entre la demande de monnaie et certaines variables macroéconomiques, il
est important de noter qu'il faut une fonction demande de monnaie qui est plus
adaptée au modèle économique de l'Uemoa.
Formée par les pays situés à l'ouest du
continent africain, la zone UEMOA est caractérisée par une
économie dominée par l'agriculture, des politiques
monétaires inappropriées et une balance commerciale
déficitaire. En effet cette dernière est
caractérisée aussi par un faible degré de
monétisation, une appartenance à la zone Franc
contrôlée par la France qui se manifeste à travers la
parité fixe entre le Franc CFA et le Franc Français, un
développement économique et financier très
dépendant de l'Europe en général et de la France en
particulier. La plus grande part de réserve de la BCEAO se trouve en
France. Si l'on considère un pays de la zone Uemoa comme le
Sénégal, toutes les privatisations en cours font l'objet de
propositions françaises. La France reste le premier partenaire du
Sénégal. En moyenne selon le cabinet d'expertise du Poste
Expansion Economique, les entreprises françaises sondées au
Sénégal en 1996 réalisaient un chiffre d'affaire de 3,84
milliards de chiffre d'affaires (source : Gollock, A. les déterminants
de la demande de monnaie dans l'Uemoa : Cas du Sénégal). Il est
donc important de connaitre les facteurs déterminants de la demande de
monnaie et son impact sur les variables macroéconomiques en dépit
des chocs subis par l'économie dans l'Uemoa.
Pour ce faire quelques hypothèses de recherche sont
exposées : - La demande de monnaie dans l'Uemoa est stable.
- Le revenu réel est considéré comme la
principale variable explicative de la demande de monnaie.
- Le taux d'intérêt, le taux d'inflation, le taux
de change et les crédits à l'économie sont des variables
explicatives de la demande de monnaie.
- Les modèles de l'équilibre
général sont plus adaptés à une étude
théorique de la demande de monnaie dans l'Uemoa actuellement.
- Un modèle de panel non stationnaire
cointégré est utilisé pour l'étude empirique
Notre étude est importante et déterminante
puisqu'à l'heure actuelle tous les acteurs économiques sont
conscients de l'instabilité de la demande de monnaie et de la
difficulté à
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 4
l'expliciter en dépit du rôle majeur qu'il tient
dans le fonctionnement de l'activité économique en
général et du marché monétaire en particulier. En
plus l'intérêt de cette étude peut résider dans la
nécessité de faire le point sur l'évolution et
l'efficacité de la politique monétaire de l'Uemoa.
Sur le plan personnel, la documentation qui a
précédé la rédaction de ce mémoire nous a
permis d'approfondir nos connaissances sur le marché
monétaire.
L'objectif principal de notre étude est donc d'indiquer
les déterminants de la fonction de demande de monnaie au sein de
l'UEMOA.
De ce fait pour répondre à la question
posée, le plan suivant sera proposé: Le chapitre1 sera
intitulé cadre théorique de la demande de monnaie et abordera les
différentes théories en rapport avec la demande de monnaie
c'est-à-dire la revue théorique et des travaux qui ont
été effectués dans ce sens (revue empirique). Le chapitre2
sera consacré aux faits stylisés de la demande de monnaie et
enfin le chapitre3 sera consacré à une modélisation
économétrique de la demande de monnaie de l'Uemoa, donc à
la présentation d'un modèle théorique basé sur les
modèles d'équilibres général et une
modélisation économétrique basée sur un panel non
stationnaire et des résultats économétriques. Enfin la
conclusion générale tirera des grands enseignements de la
recherche mais aussi présentera sur la base des résultats
obtenus, quelques recommandations en matière de la politique
monétaire de la zone qui aideront les autorités monétaires
à atteindre leurs objectifs.

Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 5
Les recherches sur la demande de monnaie ont fait l'objet d'une
abondante littérature. Dans ce chapitre, nous ferons la revue de
certaines analyses et études réalisées par des chercheurs
sur la demande de monnaie. Cette dernière étant sujette de
plusieurs controverses, a donné naissance à plusieurs
interprétations économiques au fur et à mesure que
l'économie évolue. Ces recherches ont eu comme principales
motivations les différentes mutations économiques et
financières subies par l'économie et des besoins de la politique
monétaire. Que cela soit théorique ou empirique, les recherches
ont été pour la plupart menées dans les pays
développés avant de s'étendre aux pays en voie de
développement. De ce fait nous pouvons noter des controverses
théoriques opposant notamment les classiques, des keynésiens et
des monétaristes. Cependant, la fin des années 1970 est
marquée par une concordance sur les variables influençant la
demande de monnaie. Ce qui a été rompu au début des
années 1980 avec de nouvelles études avec des auteurs tels
qu'Arestis et Demetriades (1991) ainsi que des théoriciens des
modèles de l'équilibre général.
L'objectif de ce chapitre sera d'abord de faire une revue sur
la théorie de la demande de monnaie qui montrera qu'au-delà de la
controverse existe une complémentarité et enfin nous exposerons
la revue de certains travaux empiriques effectués dans les pays
développés et dans les pays en voie de développement. Mais
notons que ces divers travaux ont permis d'aider les autorités
monétaires à trouver les solutions face aux problèmes qui
découleraient d'une analyse impertinente de la demande de monnaie.
I. La revue théorique de la demande de monnaie
1. La demande de monnaie chez les classiques et les
néoclassiques
La théorie quantitative de la demande de monnaie se
trouve être l'approche la plus ancienne de la demande de monnaie. Selon
Irving Fisher, auteur principal dans son livre intitulé (The purchaising
power of money (1911)), cette analyse repose principalement sur l'idée
selon laquelle la monnaie est un moyen d'échange. L'analyse classique de
la demande de monnaie tourne autour de la neutralité de la monnaie et
d'une demande de monnaie destinée aux
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 6
transactions .En effet les individus détiennent la
monnaie pour effectuer des transactions quotidiennes, donc elle
considère la fonction échange de la demande de monnaie. Des
travaux de D. Ricardo se sont dégagé l'idée d'un lien
entre la quantité de monnaie et les prix. Ce lien stipule que les prix
augmentent parce que la quantité de monnaie augmente. Au début du
XXe siècle, la théorie quantitative de la monnaie s'impose sous
forme de deux équations :
? L'équation de Fisher
MV+??'??'=PT
La vitesse de circulation (V) est en fait le
nombre de fois où une unité de monnaie est échangée
dans les transactions.
L'analyse de Fisher est macroéconomique. La fonction
principale de la monnaie est d'être un intermédiaire des
échanges. En effet le désir de détenir de la monnaie
augmente au fur et à mesure que l'individu effectue des transactions.
L'objet de cette analyse est de déterminer la quantité de monnaie
en circulation. Fisher s'intéresse à l'aspect institutionnel de
la demande de monnaie et cherche à déterminer la quantité
de monnaie nécessaire à l'économie pour effectuer un
volume donné de transactions. V et T étant constants, le niveau
général des prix est déterminé uniquement par la
quantité de monnaie (M).
? Et l'équation de Cambridge qui est une approche de la
demande de monnaie
développée par des auteurs tels que Marshall,
Pigou et Hicks découlant ainsi de la théorie quantitative de la
demande de monnaie. La logique néoclassique stipule que la demande de
monnaie ne dépend pas de certaines variables telles que le taux
d'intérêt car il n'a aucune influence sur le choix entre
détention de monnaie et placements financiers. Elle ajoute le rôle
de réserve de valeur à la monnaie après celui de
l'intermédiaire des échanges.
Ainsi, l'école de Cambridge poursuivit la
théorie de Fisher à partir des mêmes hypothèses mais
avec des interprétations qui différent un peu. Par
conséquent l'équation des échanges de Fisher devient :
M/K = MsV = PY
Cette équation montre que la demande de monnaie est une
fonction croissante du revenu réel, du niveau général des
prix et une fonction décroissante de la vitesse de circulation de la
monnaie.
Selon Laidler (1985) la différence entre la
théorie quantitative de la monnaie et l'équation monétaire
de Cambridge est le fait que Fisher considère la nécessité
de détenir la monnaie et non la volonté tandis que l'école
Cambridgienne se place dans une optique individualiste et
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 7
s'interroge sur les raisons de détention des encaisses.
Une autre différence, c'est que l'école de Cambridge n'est pas
concernée par la détermination de la masse monétaire de
manière macroéconomique mais plutôt de manière
microéconomique.
L'analyse de Fisher privilégie les transactions comme
facteur explicatif de la demande de monnaie et le taux d'intérêt
n'est pas pris en compte alors que dans la formulation cambridgienne, le taux
d'intérêt devient implicitement une variable explicative de la
demande de monnaie. Il faut aussi noter l'existence d'un débat sur le
choix du taux d'intérêt à utiliser dans la pratique.
Certains auteurs optent pour le taux d'intérêt à court
terme en avançant l'idée selon laquelle l`étude de la
demande de monnaie intègre la politique monétaire. D'autres
portent leur choix sur le taux d'intérêt à long terme pour
réduire la volatilité de ce dernier.
Les points évoqués par Marshall et Pigou seront
repris ultérieurement par Keynes dans la théorie
générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie
en 1936 et dans le traité sur la monnaie en 1930 d'une part et d'autre
part par Milton Friedman et les monétaristes. Par ailleurs ce type
d'économie est caractéristique des PVD où la demande de
monnaie pour effectuer des transactions quotidiennes occupent une part
importante dans la demande de monnaie. Cela s'explique par le fait que ce sont
systèmes monétaires naissants et que les demandes de
crédits pour la consommation et l'achat de biens d'équipement
nécessitent de la liquidité contrairement aux pays
développés où la monnaie scripturale est plus
demandée. Par conséquent la plupart des travaux effectués
sur les PVD se basent sur la théorie quantitative de la monnaie.
2. La théorie keynésienne de la
demande de monnaie
a. Fondement théorique
Keynes (1936) définit la monnaie comme un actif liquide
qui permet d'acquérir des biens et services à moindre coût
et rapidement. L'auteur rejette l'hypothèse selon laquelle la vitesse de
circulation de la monnaie est constante contrairement aux classiques. L'analyse
Keynésienne de la demande de monnaie s'est fait à partir de
l'étude et l'analyse de la préférence de la
liquidité. Keynes attribue au taux d'intérêt une importance
non négligeable comme variable explicative de la demande de monnaie
contrairement à ces prédécesseurs Fisher et l'école
de Cambridge bien qu'ils en soient conscients. L'analyse keynésienne
initiale retient quatre motifs de détention de la monnaie qu'il a
appelé « motifs
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 8
psychologiques et commerciaux » Mais le philosophe grec
Aristote les a spécifiés en trois motifs que sont: le motif de
transaction, le motif de précaution et le motif de
spéculation.
? Le motif de transaction
Pour faire des transactions courantes (biens et services), les
agents économiques ont besoin de constituer une encaisse
monétaire. Le motif de transaction est composé de deux
sous-motifs, le motif de revenu et le motif professionnel. Le motif de revenu
concerne les ménages. Il correspond « à la détention
de monnaie rendue nécessaire par l'existence d'un intervalle de temps
entre le moment où les ménages perçoivent leurs revenus et
celui où ils les dépensent ». Quant au motif professionnel,
il concerne les entreprises. Il correspond à la détention de
monnaie rendue nécessaire par l'existence d'un intervalle de temps qui
sépare les dépenses engagées dans le processus productif
et les recettes. Le déterminant principal pour les entreprises est le
niveau de la production courante, au niveau global-macro c'est le revenu
global. Cette idée est retrouvée chez les théoriciens de
l'école de Cambridge qui parle de non synchronisation entre les recettes
et les dépenses des agents économiques justifiant ainsi leur
désir de détenir une encaisse monétaire. En
définitif, nous pouvons dire que la demande de monnaie pour motif de
transaction est une fonction croissante du revenu courant qui est un revenu de
sous-emploi.
? Le motif de précaution
L'incertitude sur l'avenir est un élément
fondamental de la théorie keynésienne. La raison de
détention de titres pour faire face à l'imprévu comporte
un risque car si le taux d'intérêt futur des titres venait
à augmenter, la vente du titre pour effectuer une dépense va
avoir pour conséquence une perte en capital. C'est pour faire face
à ce risque de perte en capital sur les actifs financiers, que les
agents économiques rationnels préfèreront détenir
de la monnaie pour motif de précaution plutôt que des titres.
Keynes considère le revenu courant comme un bon indicateur pour estimer
les dépenses futures imprévues. Plus le montant des
dépenses futures imprévues est élevé (toutes choses
égales par ailleurs) et plus l'encaisse monétaire pour motif de
précaution doit être élevée. Plus le revenu courant
est élevé, plus la demande de monnaie pour motif de
précaution est grande (ceteris paribus). Keynes souligne aussi qu'il y a
une relation inverse entre le taux d'intérêt et l'encaisse
monétaire pour motif de précaution. La conséquence est
qu'un taux d'intérêt du marché très
élevé va engendrer probablement sa baisse dans le futur et si
c'est le cas le prix des titres va augmenter, de ce fait les individus vont
préférer détenir des titres plutôt que de la monnaie
pour motif de précaution et inversement un faible taux
d'intérêt du marché aura pour conséquence probable
une
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 9
préférence pour la monnaie. Donc Keynes attribue
un rôle secondaire au taux d'intérêt sur la demande de
monnaie pour motif de précaution et une place
prépondérante comme variable, le revenu courant.
? Le motif de spéculation
La détention de monnaie pour motif de
spéculation consiste à pousser les agents à faire des
arbitrages entre détention de monnaie et détention de titres en
vue de réaliser des gains et d'éviter des pertes. En fonction de
l'évolution des taux d'intérêts courants et de celle qu'ils
anticipent, les agents économiques vont opter entre garder de la monnaie
plutôt que des obligations ou l'inverse. Pour pouvoir opérer cet
arbitrage, les agents conservent des encaisses monétaires au-delà
de ce que le seul motif de transaction exigerait. Nous pouvons affirmer que
Keynes rejette l'hypothèse de la neutralité de la monnaie. La
demande de monnaie pour motif de spéculation dépend du taux
d'intérêt et peut se résumer à l'arbitrage monnaie-
obligation à travers le taux d'intérêt. Il existe une
relation inverse entre le cours d'un titre et le taux d'intérêt.
Selon David Laidler l'existence d'un rapport négatif entre la demande de
monnaie et le taux d'intérêt provient du fait que les individus
font des prévisions qui différent selon les fluctuations du taux
d'intérêt à différents niveaux. Si l'on
considère les pays en voie de développement ou le marché
des obligations est peu développé, le taux d'intérêt
n'aura pas un rôle considérable sur la demande de monnaie.
Keynes ajoute à ces trois motifs le degré de
préférence pour la liquidité qui est fonction de la
confiance des agents économiques sur l'avenir du système. Dans ce
sens, la préférence pour la liquidité permet de mesurer le
degré de confiance des agents dans l'évolution de
l'économie. Selon cette théorie, la demande de monnaie
dépend négativement du cout d'opportunité de la
détention de la liquidité. Dans un article paraissant
après la publication de la Théorie Générale de la
monnaie, de l'intérêt et de l'emploi, Davidson (1985) ajoutera un
quatrième motif de détention de la monnaie, le motif de
financement où la demande de monnaie additionnelle selon lequel toute
augmentation des commandes d'investissement n'est pas possible sans l'apport
d'encaisses monétaires supplémentaires. Ce dernier motif concerne
la production totale donc en somme la production de biens de consommation et
d'investissements. Ici Keynes considère la monnaie comme une monnaie de
crédit.
La principale différence entre la théorie
keynésienne et celle de Fisher est le rôle
prépondérant du taux d'intérêt dans la
première et son inexistence dans la seconde approche. Cependant cette
approche a donné naissance à deux extensions. W.BAUMOL (1952) et
J. Tobin ont montré que dès lors que l'on prenait en compte les
coûts de transaction , il était possible de faire apparaitre une
influence du taux d'intérêt sur la demande de monnaie,
même
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 10
en se limitant au motif de transaction ; et J.Tobin (1958) a
développé un modèle de demande de monnaie pour motif de
diversification de portefeuille dans lequel les agents détiennent
à la fois de la monnaie et des titres en réponse à la
critique principale de la théorie keynésienne. J.Tobin a
montré que si l'on intégrait l'incertitude, la prise en compte du
motif de spéculation devenait compatible avec l'extension au long terme
du modèle keynésien de demande de monnaie.
b. Prolongement de la théorie
keynésienne
? Le modèle de Baumol-Tobin
Le motif de transaction est le fondement exclusif de ce
modèle. D'inspiration classique, il développe une approche
microéconomique. Baumol introduit dans la théorie les taux
d'intérêts et l'arbitrage entre monnaie et titres. Il confirme le
résultat de Keynes sur la dépendance de la demande de monnaie au
taux d'intérêt sous certaines hypothèses d'imperfection du
marché du crédit. Le modèle de BAUMOL-TOBIN s'inspire de
la « théorie de l'inventaire » ou de la gestion optimale des
stocks. Il spécifie la demande d'encaisse réelle des agents
économiques tout en supposant que le niveau des transactions est connu
avec certitude. Les limites de son approche se situent d'une part dans le fait
qu'il ne parvient pas à fournir une explication convaincante à la
détention de monnaie et d'autre part Howitt(1992) souligne
l'inadéquation des restrictions imposées sur le timing et sur
l'intervalle entre deux transactions successives dans les comportements des
agents par rapport à la réalité observée.
? Le modèle de préférence pour
la liquidité de Tobin
J.Tobin est l'auteur du modèle des « anticipations
régressives ». En s'inspirant des motifs de précaution et de
spéculation, il considère la monnaie comme une composante d'un
portefeuille d'actifs financiers. Tobin montre l'implication de la demande de
monnaie sur les phénomènes réels. Son modèle
stipule que : l'agent anticipe un taux d'intérêt (????) qui
correspond à une moyenne normale des taux d'intérêt de long
terme. L'agent prévoit une baisse future du taux d'intérêt
lorsque le taux d'intérêt observé s'élève
au-dessus de cette moyenne et vice versa. Ses anticipations sont donc
progressives. Le gain anticipé (g) de l'agent est
déterminé par le taux d'intérêt anticipé
(????) et le taux d'intérêt observé de marché (
????). Lors de la détermination du taux d'intérêt critique
(????) c'est-à-dire un taux qui annule le rendement anticipé (r),
l'agent peut décider s'il doit investir ou non dans les obligations
selon les cas suivants :
- Si ????>???? , l'agent investit tout son patrimoine dans
les obligations.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 11
- Si ????<????, l'agent détient tout
son patrimoine sous forme de monnaie.
Cependant ce modèle, en dépit du fait qu'il
fournit un fondement rigoureux à la relation inverse entre demande de
monnaie et taux d'intérêt et aussi à la théorie de
la préférence pour la liquidité, connait des limites. Il
ne répond pas à la contradiction de Leontief selon laquelle dans
un équilibre stationnaire strict la préférence pour la
liquidité est nécessairement nulle.
3. La demande de monnaie dans l'optique des
monétaristes
Le courant monétariste notamment M. Friedman (1959)
propose une analyse de la demande de monnaie à partir de la richesse des
individus et des rendements anticipés des autres actifs. L'analyse
proposée par Friedman conçoit la demande de monnaie comme
résultat d'un choix de composition d'un patrimoine. Sa fonction de
demande de monnaie ne dépend pas du revenu quotidien mais de l'ensemble
des revenus présents, passés et futurs et de tous les actifs
financiers disponibles. La demande de monnaie friedmanienne pour une
période donnée dépend du revenu permanent qu'il
considère comme un indicateur de richesse à la place du revenu
courant.
Le cadre analytique de la demande de monnaie chez Friedman est
celui de la théorie économique du choix du consommateur dont les
implications sont les suivantes :
-A l'inverse de la théorie keynésienne, les
agents économiques prennent leurs décisions en fonction de leur
stock d'actifs monétaires et non monétaires.
- Le choix des agents s'établit sur la base d'un calcul
économique fondé sur le prix et sur le rendement des actifs
réels, monétaires et financiers.
-Les agents économiques ont une échelle de
préférences individuelles.
Cependant dans une étude de la demande de monnaie aux
Etats Unis, Mankiw et Summer (1986) vont adopter les dépenses de
consommation comme variable d'échelle de la fonction demande de monnaie.
Cela se justifie car la consommation peut être considérée
comme la variable proxy idéale du revenu permanent. Ces deux auteurs
considèrent que la consommation est la composante du revenu permanent
qui génère plus de demande de monnaie.
D'autres auteurs vont ajouter comme variables explicatives les
facteurs externes comme le taux de change, le taux versé sur les
eurodollars et le taux d'intérêt international. Cependant leur
implication dans la fonction de demande de monnaie peut ne peut pas être
validé d'une part à cause des problèmes techniques que
soulève la considération du taux de change et
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 12
d'autre part à cause de l'effet directeur qu'exerce le
taux d'intérêt international sur la structure des taux
internes.
4. Les modèles de l'équilibre
Général
Les modèles d'équilibre général
simple et dynamique stochastique ont pour origine les critiques
adressées à Lucas (1976) et Kydland et Prescott (1977). Ils
apparaissent comme l'étape la plus récente du
développement de la macroéconomie depuis Keynes. Leur
succès est imputable à leur capacité à
intégrer la réaction des agents économiques à la
politique économique tout en prenant en compte l'incertitude
macroéconomique. De nombreux travaux ont été
élaboré dans ce contexte, notamment le modèle de de King
et Plosser (1984) et le modèle de Smets et Wouters (2003). Ce sont des
modèles basés sur une modélisation dite rationnelle des
comportements des agents économiques et une rigidité des prix et
des salaires.
a. Le modèle de King et Plosser (1984)
Le modèle King et Plosser (1984) constitue la
référence centrale du courant Real Business Cycles (RBC) ou
cycles d'affaires réels sur la relation entre la monnaie, crédit
et activité. Il stipule que les dimensions réelles et nominales
sont endogènes par rapport à la sphère réelle. En
effet la masse monétaire est endogène et dépend de la
demande de monnaie des agents. Il y a aussi une relation entre la
création monétaire et l'évolution des prix qui
détermine le taux d'inflation. Le modèle fait intervenir deux
agents : les ménages et les entreprises. En effet les ménages
consomment, empruntent du capital et demandent du travail aux entreprises, donc
demandent des services de transaction et de la monnaie, alors que les
entreprises disposent des services de transactions qu'elles offrent aux agents
pour faciliter les transactions désirées. La monnaie est ainsi
considérée comme un substitut imparfait aux services de
transactions car étant plus efficace à utiliser. Par contre ces
services de transaction sont assurés par le secteur bancaire. King et
Plosser(1984) supposent une existence préalable d'un stock de
dépôt des ménages pour pouvoir bénéficier des
services de transactions. Ce modèle a introduit une innovation
technologique dans le secteur bancaire. En définitif les travaux de KING
et Plosser(1984) analyse la corrélation entre monnaie et
l'activité économique comme le résultat des variations
endogènes de la monnaie en réponse à d'autres chocs
b. Le modèle de Smets et Wouters(2003)
Le modèle de Smets et Wouters (2003) a prouvé la
pertinence empirique des DSGE et leur apport dans l'analyse ses
scénarios de politique économique. Ce modèle fait partie
des modèles de de DSGE de dernière génération. En
effet dans leur article, ces deux auteurs développent et estiment un
DSGE pour la zone euro et montrent qu'un modèle DSGE néo-
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 13
keynésien en économie fermée, incluant un
nombre suffisant de rigidités et de chocs structurels peut donner des
résultats meilleurs comparables à ceux d'un VAR. Le modèle
stipule que d'autres caractéristiques interviennent tels que la
formation des habitudes, les coûts d'ajustement de l'accumulation du
capital et l'utilisation variable de la capacité. Ils estiment le
modèle à l'aide des techniques bayésiennes. Il a
été utilisé par plusieurs banques centrales surtout dans
le cas des prévisions à partir des modèles
athéoriques. Des variables endogènes passés,
contemporaines et anticipées interviennent toutes dans le système
d'équation. Deux agents interviennent, les ménages et les
entreprises qui réagissent aux fluctuations de variables
exogènes. La différence avec le modèle de King et Plosser
(1984) est que les agents achètent des titres émis par l'Etat et
que les ménages consomment un bien homogène, de ce fait ils
bénéficient de transferts forfaitaires de l'Etat pour leurs
services de transaction. La politique monétaire a pour objectif de
stabiliser l'inflation et à contrôler les problèmes
liés à l'existence des rigidités nominales.
Mendoza (1995) est le premier à utiliser le DSGE en
Afrique subsaharienne. Cependant plusieurs critiques ont été
adressées aux modèles de DSGE. D'abord Lubik et Schorfheide
(2004) critiquent ces modèles en soulevant le problème
d'indétermination de l'équilibre dans une modélisation
DSGE et l'existence de plusieurs équilibres. Sims (2008) trouve les
modèles d'équilibre général irréalistes dans
leur construction. En somme trois principales critiques à l'endroit des
modèles ont été identifiées. Le premier est relatif
à l'économie monétaire et financière, la
deuxième est relative aux politiques économiques et enfin la
troisième est relative aux méthodes utilisées.
5. L'analyse de Cagan de la demande de monnaie
Cagan (1956) estime comme Friedman, que les agents
économiques déterminent leurs comportements en fonction du
pouvoir d'achat de leurs encaisses. Il propose un modèle avec
principalement comme variables exogènes le stock de monnaie (M) et le
niveau des prix (P). La demande de monnaie de l'auteur est fonction du revenu
réel et du taux d'intérêt nominal (obtenu en additionnant
le taux d'intérêt réel et le taux d'inflation). La fonction
de demande de monnaie de Cagan s'écrit :
Log Mt/Pt = a0+ a1log yt +a2 Rt + ut
Le taux d'inflation intervient ainsi dans l'étude de la
demande de monnaie. En effet dans son analyse le taux d'inflation
anticipée peut être considéré comme la moyenne
pondérée des taux d'inflation actuelle et passée mais avec
une pondération plus forte des taux d'inflation
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 14
récents. L'utilisation de la méthode des
moindres carrés sur sa fonction de demande de monnaie a permis
d'introduire le taux d'inflation anticipé pour étudier la
fonction de demande de monnaie. L'analyse de Cagan permet de justifier la
considération du taux d'inflation anticipé comme variable
explicative de la demande de monnaie.
La principale critique du modèle est celle liée
à la fiabilité de la valeur nominale du taux
d'intérêt. En effet les données sur la valeur nominale du
taux d'intérêt sont très liées au
développement du marché des capitaux en question. Il y a aussi
l'inadéquation de la méthode utilisée par Cagan et enfin
il y a l'utilisation d'une anticipation adaptative avec des erreurs non
aléatoires.
II. La revue empirique de la demande de monnaie
1. Séries temporelles
L'application sur la période de 1870 à 1954 aux
États Unis, période partagée en 20
cycles avec l'hypothèse que le revenu permanent est
considéré comme un revenu de
long terme par Friedman (1959) donc, fluctuant moins que le
revenu courant. L'hypothèse du revenu permanent appliquée
à la demande de monnaie a permis à Friedman de rendre compatible
sa fonction de demande de monnaie d'avant à celle observée
empiriquement.
Cette hypothèse appliquée sur la demande de
monnaie des États Unis a permis de mettre en relief deux choses :
D'abord que la vitesse de circulation-revenu suit un mouvement
séculaire décroissant à mesure que le revenu réel
s'élève. Ensuite que la vitesse de circulation-revenu suit un
mouvement cyclique croissant avec le revenu.
Les concepts prix et revenu permanent ont permis
d'interpréter l'écart observé.
On peut faire une approche empirique de ce concept comme dans
l'étude de la consommation par :
????(??) = ? ??
?? ??(??-??)(??-??)Y(t).dt
??
y= revenu global nominal
Y??= revenu global nominal permanent
P= niveau des prix
T= moyenne pondérée des revenus passée
L'analyse empirique conduit à ?? = 0,4 et
a = 0,02
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 15
On peut déterminer les variables explicatives de la
demande de monnaie avec la demande de
long terme M*= 0,00323(y ??1,81
N ) NP ?? en étudiant la difference M- M*
à l'intérieur des cycles.
N= population
P??= niveau des prix permanent
-La liaison entre monnaie et « richesse » est
très forte.
- Le taux d'intérêt influence la demande de
monnaie faiblement à court terme et ne l'influence pas à long
terme.
-Contrairement aux thèses quantitatives,
l'évolution des prix ne semble pas significative. -L'hypothèse de
« revenu permanent » en tant qu'indicateur de richesse est pertinente
aussi bien dans l'étude de la consommation que dans l'étude de la
demande de monnaie.
- Le multiplicateur de monnaie à court terme est plus
élevé que le multiplicateur de monnaie à long terme
(environ 3 fois).
-« Les effets de la politique économique agissent
davantage qu'on ne le supposerait autrement, à travers les effets
directs des variations du stock de monnaie sur la dépense, et
plutôt moins à travers les effets indirects sur le taux
d'intérêt, par conséquent sur l'investissement, et par
là sur le revenu ».
Tirupati Basutkar (2010) effectue une analyse
de la demande de monnaie en Inde. Le but de cette étude est de
dériver la fonction de demande de monnaie sur l'économie indienne
sur la période allant de 2004 à 2014 en premier lieu et en second
lieu de mettre en évidence l'efficacité de M3 (la monnaie au sens
large) dans sa contribution important au niveau de la dérivation de la
demande de monnaie indienne.
T. Basutkar fait l'hypothèse suivant l'approche
keynésienne que le revenu représente le motif de transaction et
de précaution et utilise le taux d'intérêt interbancaire
comme proxy du coût d'opportunité qui représente le motif
de spéculation. Il prévoit que la composante du revenu
réel aura un signe positif et que les niveaux de revenus réels
plus élevés feront appel aux niveaux accrus de la demande de
monnaie réelle et que celui du taux d'intérêt aura un signe
négatif puisque une hausse du taux d'intérêt entraine une
baisse du cout d'opportunité. Les résultats montrent que pour
chaque augmentation d'un point du PIB, la demande de monnaie réelle
augmente de 0,011points et elle chute de 6,950 points pour chaque augmentation
d'un point du taux d'intérêt.
Les fondements théoriques de la fonction de demande de
monnaie sont vérifiés. La demande de monnaie est
corrélée positivement au PIB et négativement au taux
d'intérêt. Par
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 16
conséquent, conformément à l'objectif, on
peut affirmer avec certitude que la demande de monnaie au sens large (M3) est
plus apte à donner de meilleurs résultats.
Ivars Tillers (2004) effectue une étude sur la demande
de monnaie en Lettonie. La Lettonie est un pays caractérisé par
une petite économie ouverte, un régime fixe des taux de change,
un marché financier peu développé et un nombre
d'instruments financiers limité. Sa demande de monnaie se
caractérise par une élasticité-revenu élevé
ce qui est une caractéristique typique d'une économie en phase
d'expansion monétaire. Le but de cette étude est de
déterminer la puissance et la stabilité de la demande de monnaie
réelle. L'étude porte sur la période allant de 1996
à 2000.
La quantité de monnaie réelle est
calculée en divisant l'indicateur nominal de l'indice des prix à
la consommation pour caractériser l'offre de monnaie. Le PIB à
prix constant de l'année 2000 a été choisi comme proxy de
la variable revenu.
L'analyse des résultats nous montre que
l'élasticité-revenu de la demande de monnaie dans le long terme
est élevé environ (2,3% -2,4%) impliquant ainsi une tendance
descendante de la vitesse de la masse monétaire. Les résultats
des estimations économétriques indiquent que
l'élasticité de la demande de monnaie par rapport au taux
d'intérêt réel est statistiquement insignifiante. La
demande de monnaie est aussi stable.
La demande de monnaie de la Lettonie est stable. Par
conséquent cela permet d'utiliser les agrégats monétaires
comme indicateurs de l'activité économique. En tenant compte de
la relation étroite entre la monnaie au sens large et les facteurs de la
demande de monnaie, la fonction de la demande de monnaie inversée peut
être utilisée dans l'estimation effective du PIB. L'analyse du
paramètre exogénéité indique que l'ajustement de
l'équilibre est entraîné uniquement par les variations de
la quantité de monnaie.
A. Gollock (2000) a fait une étude sur les
déterminants de la demande de monnaie dans l'Uemoa : cas du
Sénégal sur la période (1982.3-1999.4). L'objectif de
cette recherche est de déterminer les déterminants de la demande
de monnaie au Sénégal en utilisant le modèle à
correction d'erreur.
Les variables choisies pour l'estimation
économétriques sont les variables d'échelle (P113
réel, consommation privée réelle), le taux d'inflation,
les taux d'intérêt au Sénégal et à
l'étranger et le taux de rationnement de politique monétaire.
On remarque que l'hypothèse de Mankiw et Summer
consistant à utiliser la consommation privée comme variable
d'échelle alternative au détriment du P113 n'est pas
vérifiée pour le Sénégal. La faiblesse des
t-student et la presque inexistence des coefficients tant pour la
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 17
masse monétaire au sens strict qu'au sens large nous
poussent à conclure que cette variable n'influence pas significativement
la demande de monnaie. Le taux d'inflation anticipé revêt un
caractère particulier dans le comportement de la demande de monnaie
Sénégalaise. Le délai de retour à
l'équilibre de long terme est d'environ de deux trimestres pour M1 et
M2. L'hypothèse de complémentarité entre les actifs
physiques et les actifs monétaires est rejetée pour le
Sénégal. On note une faible valeur de l`élasticité
de la monnaie par rapport au taux d'intérêt. Le taux
d'intérêt n'est pas significatif si on prend le P11B comme
variable d'échelle et que la variable expliquée est M2.
D'après les résultats, le motif de transaction
reste le seul motif de détention des encaisses. La consommation
privée n'influence pas significativement la demande de monnaie. Le taux
d'inflation anticipé joue un rôle important dans le comportement
de la demande de monnaie au Sénégal .Lorsque le P11B est choisi
comme variable d'échelle, la banque centrale doit impérativement
cibler la masse monétaire M1pour atteindre ses objectifs. La demande de
monnaie semble plutôt répondre à l'hypothèse
néoclassique de substitualité des actifs. La valeur des
élasticités du taux d'intérêt étranger
prouvent que le comportement des agents économiques est influencé
par le rendement des actifs financiers français. L'étude d'A.
Gollock connait des limites compte tenu de la faiblesse de la taille de
l'échantillon et d'une base de données trimestrielles.
Meneguer Noureddine (2010) effectue une étude sur la
demande de monnaie dans le but de bien vérifier la stabilité dans
le temps de la fonction de demande de monnaie de M2 en Algérie.
D'abord on augmente le nombre de variables explicatives
utilisées dans la fonction de demande de monnaie, notamment avec l'ajout
du taux de change et de l'inflation.
Ensuite on suppose la présence des changements
structurels ou des points de rupture dans l'économie pouvant rendre la
fonction de demande de monnaie instable. Par conséquent deux points de
rupture ont été choisis : le premier à l'année
1990, date qui marque l'année du passage vers l'économie de
marché et le second en 1993 qui représente les
négociations avec la Fmi.
L'auteur a utilisé des tests de cointégration
pour estimer l'équation d'encaisses réelles et une estimation VAR
pour analyser les effets d'une variable sur une autre variable à travers
les simulations de chocs aléatoires.
Toutes les variables sont du même ordre
d'intégration (1). En effet le volume réel des transactions
influence positivement l'encaisse réelle. Les résultats montrent
aussi un impact négatif du taux de change sur la demande de monnaie.
Concernant taux d'inflation et le taux
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 18
d'escompte, les résultats ne sont pas significatifs.
D'autre part le test de Chow valide la stabilité de la demande de
monnaie algérienne.
La fonction de la demande de monnaie en Algérie est
bien une demande de monnaie de transaction et elle est aussi stable. Ces
résultats mettent aussi en évidence l'importance du taux de
change et du revenu réel.
Amine Teffal (2012) effectue une étude sur la demande
de monnaie selon ces différentes formes au Maroc en 2012 avec comme
objectif la modélisation de la demande de monnaie fiduciaire,
scripturale et de celle contenue dans le sous-agrégat M1-M3.
Les variables explicatives prises en comptes sont le PIB, le
taux du compte de carnet publié par Bank Al- Maghrib. Dans un premier
temps il utilise un modèle univarié dans lequel il a
adopté une spécification en niveau, ensuite une autre en termes
de logarithme et dans un second temps il fait recours à un modèle
multivarié ou il n'a adopté que la spécification
logarithmique. L'hypothèse d'une élasticité-revenu
unitaire qui permet d'interpréter la relation de long terme comme une
équation de vitesse de circulation a été donc
testée.
Il ressort que la spécification en termes de logarithme
donne de meilleurs résultats pour le modèle univarié. En
ce qui concerne la demande de monnaie fiduciaire M1, seule la
spécification logarithmique sur les séries stationnarisées
a pu être validée. L'élasticité-revenu de ce dernier
(0,61) est bien inférieure à celle obtenue par la banque de
France pour l'agrégat M3. La demande de monnaie scripturale M1 n'a pas
été retenue, même si la spécification non
logarithmique a été validée. Mais la spécification
logarithmique de cette dernière a pu être retenue avec une
élasticité-revenu de 0,59. D'autre part la demande de monnaie
fiduciaire M1 est plus sensible au taux sur compte de carnet que la demande de
monnaie scripturale M1. Enfin pour M3-M1, le modèle avec
spécification logarithmique sans correction d'erreur sur les
séries non stationnarisées a été retenue avec une
élasticité-revenu de 2,13.
L'hypothèse d'une élasticité -revenu
unitaire a été testée pour chacun de ces modèles.
Mais elle n'a été acceptée par aucun modèle. Par
conséquent la constante obtenue par chacun d'eux ne peut être
interpréter comme la vitesse de circulation.
2. Etude sur des données de panel
Antonin S. Dossou (1998) effectue une analyse
économétrique de la demande de monnaie au Ghana et au
Bénin en utilisant les deux approches suivantes.
L'utilisation des techniques de cointégration et des
modèles à correction d'erreurs pour l'estimation de la fonction
de demande de monnaie.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 19
L'interrogation sur la détermination de la variable
appropriée (consommation ou revenu) à utiliser dans la fonction
de demande de monnaie.
La spécification du modèle repose sur
l'hypothèse de Friedman. A S. Dossou pose l'hypothèse qu'il
existe une relation d'équilibre de long terme entre le revenu
réel, les encaisses réels et les variables exprimant le
coût d'opportunité de la détention d'encaisses(taux
d'inflation, taux d'intérêt).
-L'hypothèse néoclassique de
substitualité des actifs est vérifiée au Ghana (pour M1 et
M2) mais pour le Bénin, la demande de monnaie M2 semble répondre
plutôt à l'hypothèse de complémentarité des
actifs.
-La consommation réelle est une variable pertinente
pour le Bénin mais pas pour le Ghana.
- Pour les deux types de masse monétaire, le
délai de retour à l'équilibre dans le modèle
dynamique à court terme, est environ égal à deux
trimestres. En revanche, celui du Ghana est plus faible (21 % pour M1 et 15%
pour M2), soit environ cinq à sept trimestres.
-Les anticipations inflationnistes occupent une place
importante dans le comportement de demande de monnaie des deux pays.
- L'effet feed-back au Bénin est plus rapide qu'au
Ghana
Une estimation de la fonction de demande de monnaie dans la
CEMAC dans la période allant de 1970 à 2012 par Mounkala Evrard
Ulrich, (Estimation d'une fonction de la demande de monnaie dans la CEMAC
(2013)) a permis de faire plusieurs constats sachant que la zone CEMAC est
caractérisée par des économies
hétérogènes, peu diversifiées et une
surliquidité bancaire qui limitent la portée de la politique
monétaire sur l'activité économique. L'utilisation de la
méthode des moindres carrés dynamiques DOLS appliquée
à un panel hétérogène cointégré
montre une stabilité des résultats de cette estimation de la
fonction de demande de monnaie de long terme des agents économiques de
la CEMAC. L'analyse des résultats à court terme met en
évidence quelques faits stylisés de la demande de monnaie. Une
anticipation d'une hausse d'un point du PIB réel dans la zone entraine
une augmentation de la demande d'encaisses de 24 points de base dans la CEMAC.
La demande d'encaisses des agents économiques augmente environ de 25
points de base si on cumule l'impact des variations du PIB réel sur les
périodes t-2 et t-1.
3. Simulations basées sur des modèles en
équilibre général
Dans une étude effectuée dans la zone CEMAC par
Ulrich M.E. (2013), le modèle théorique a été
spécifié dans le cadre de la théorie de l'équilibre
général de la
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 20
demande du consommateur. Le modèle stipule deux types
d'agents : les ménages et les entreprises.
Pour les ménages, on considère un ménage
représentatif qui répartit son temps entre le travail
(nt), les loisirs (le) et les achats(st).
nt + It + st = 1
La faiblesse relative de l'inflation dans la zone Franc
Africain, a poussé l'auteur à choisir la formulation de Vickens
(2010) selon laquelle il propose une variante sur le temps alloué aux
achats, en le faisant dépendre de façon non linéaire
à la consommation et des encaisses monétaires contemporaines
détenues par les ménages. On considère aussi que le
ménage représentatif retire une certaine utilité de sa
consommation et de ses loisirs suivant la fonction d'utilité CES. Le
ménage représentatif fait face à une contrainte
budgétaire exprimée en termes nominaux et que le logarithme des
encaisses réelles est positif. Une résolution du programme
d'optimisation dynamique par la méthode du lagrangien donne une forme
implicite à l'équation.
Pour les entreprises, on considère une fonction de
production de type Cobb-Douglas où le revenu réel est en fonction
du stock de capital. L'hypothèse d'existence d'une relation non
linéaire entre production réelle (yt) et population active (nt)
émise. La faible diversification de la base productive des
économies de la zone CEMAC est la base de l'hypothèse de
proportionnalité entre la consommation et le revenu réel.
Par ailleurs, il faut noter que les résultats attendus
peuvent différer si on tient compte de
l'hétérogénéité des données de
panel.
Houssa et Al (2010) ont effectués des travaux
basés sur des modèles de DSGE de taille moyenne au Ghana sur la
période de 1983(3)-1997(4). Ils ont eu recours aux méthodes
d'estimation bayésienne et se sont basés sur le modèle de
Smets et Wouters (2007). Les deux auteurs apportent une estimation de la
règle de Taylor régissant la politique monétaire. Ils
prennent en considération les chocs qui frappent l'économie et
qu'ils considèrent plus important que leur mécanisme de
propagation. Ils estiment le comportement via l'évolution de onze chocs
à partir des méthodes d'estimation bayésienne. Leur
analyse a permis d'identifier les particularités des chocs qui affectent
l'économie Ghanéenne et de connaitre la politique
monétaire du pays.
Les résultats de leurs estimations prouvent que les
chocs technologiques permanents expliquent à 98% les fluctuations des
importations, à 97% celles des exportations, à 83% celles de
l'inflation, à 52% celles du taux d'intérêt et à
50%, celles de la production. Les
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 21
chocs monétaires affectent essentiellement l'inflation,
leur impact sur les autres variables est presque inexistant.
La principale limite de cette analyse se situe dans un manque
d'identification des paramètres nécessaire pour une meilleure
estimation.
III. Conclusion
Au regard de ce chapitre, nous pouvons dire que la demande de
monnaie a toujours été un sujet attractif de débats et de
travaux. Ainsi nous pouvons retenir que la demande de monnaie est quel que soit
l'économie considérée ou la zone considérée,
pour la plupart du temps fonction du revenu, du taux d'inflation et du taux
d'intérêt qu'importe la nature de l'impact. Mais il faut aussi
souligner que seule la structure économique de l'économie
considérée, est déterminante sur le choix du modèle
applicable pour une économie donnée. Que cela soit les
modèles classiques, keynésiens ou monétaristes, ces
théories semblent toutes avoir franchie la limite. Les nouveaux
modèles comme ceux du modèle d'équilibre
général stochastique sont devenus cependant les nouvelles
approches utilisées dans la plupart des recherches car ils permettent
d'obtenir de meilleurs résultats comme dans le cas des
prévisions. Par conséquent, théoriquement notre
étude se réfèrera au modèle d'équilibre
général qui semble être plus adapté à notre
économie. En effet la prise en compte des chocs sur la sphère
réelle et celle monétaire de ce modèle permet de mieux
appréhender la demande de monnaie dans l'Uemoa. Pour les travaux
empiriques, un modèle de panel non stationnaire avec l'utilisation de la
méthode des moindres carrés ordinaires dynamiques (DOLS) qui
pourra tenir compte des hétérogénéités
structurelles servira de modèle pour l'analyse empirique de la demande
de monnaie dans l'Uemoa.

Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 22
L'Uemoa, comme son nom l'indique est née de la
volonté des pays nouvellement indépendants de renforcer la
compétitivité des activités économiques et
financières des différents membres et de créer un
marché commun pour la libre circulation des personnes, des biens, des
services et des capitaux. Elle a aussi permis de mettre en place une
institution unique d'émission monétaire et une coordination des
politiques sectorielles de chaque Etat pour un bon fonctionnement de la zone.
De ce fait la mise en oeuvre de tous ces objectifs passe nécessairement
par la mise en place de politiques économiques expansionnistes ou
restrictives plus précisément des politiques budgétaire et
monétaire. Ainsi intervient la politique monétaire qui est
entièrement déterminée par un ensemble d'arrangements
institutionnels, et dont les objectifs traditionnels sont la stabilité
des prix, la croissance économique, l'équilibre externe et le
plein emploi. Comprendre la politique monétaire c'est comprendre l'offre
et la demande de monnaie. Sur ce , le présent chapitre a pour objet de
faire un bref aperçu sur la situation monétaire de l'union,
ensuite de circonscrire les faits stylisés de la demande de monnaie en
utilisant les variables explicatives telles le PIB, le taux
d'intérêt, le taux de change, le taux d'inflation et les
crédits à l'économie pour mieux expliquer les fluctuations
de la demande de monnaie et enfin de parler de l'importance du choix des
agrégats dans la politique monétaire.
-Le Produit Intérieur Brut (PIB) est
le principal agrégat qui mesure l'activité économique d'un
pays. Dans certaines études, le revenu représenté par le
PIB est la principale variable explicative de la demande de monnaie, notamment
chez les classiques et les néoclassiques où la demande de monnaie
est une demande de monnaie de transaction qui est représentée par
le PIB nominal. De même pour les Keynésiens, il y a une demande
pour motif de transaction pour effectuer des transactions courantes et qui est
fonction du revenu. De ce fait plusieurs études empiriques ont
privilégié le revenu comme facteur prépondérant
dans l'explication de la demande de monnaie notamment dans les études
effectuées dans les pays en voie de développement.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 23
-Le taux d'intérêt
résulte de la confrontation sur un marché entre ceux qui
veulent emprunter de la monnaie pour différents motifs et ceux qui
veulent prêter de la monnaie pour un coût donné. L'analyse
Keynésienne stipule que le taux d'intérêt dépend de
trois variables que sont : la préférence pour la
liquidité, l'efficacité marginale du capital et la propension
marginale à la consommation. Hicks, disciple de Keynes montre que le
taux d'intérêt n'exerce son action que dans le long terme. Une
synthèse des critiques de la théorie Keynésienne qu'est la
théorie des fonds prêtables le définit comme l'usage des
fonds prêtables. Économiquement, il existe un lien entre la
quantité de monnaie et le taux d'intérêt car la demande de
monnaie est proportionnelle au taux d'intérêt. Donc la
quantité de monnaie demandée varie en fonction du taux
d'intérêt nominal.
-Le taux d'inflation est défini dans
un sens plus général comme une augmentation soutenue du niveau
général des prix. La cause la plus certaine de l'inflation est
celle causée par la demande. Il y a les monétaristes qui
considèrent l'augmentation de la masse monétaire comme la
principale source de l'inflation à long terme. Dans la pratique, le taux
d'inflation dans l'Uemoa est calculé à partir des variations de
l'Indice des Prix à la Consommation (IPC). La nouvelle année de
base de l'IPC est l'année 2008. Cette nouvelle année de base
confère à l'union une méthodologie de détermination
du taux d'inflation conforme aux nouvelles normes statistiques
internationales.
-Le taux de change mesure la quantité
de devises étrangères que l'on peut acquérir avec une
autre unité de monnaie. En vue d'échanger leurs monnaies
nationales contre des devises étrangères, toutes les monnaies
sont confrontées dans un marché appelé marché de
change côté soit au certain, soit à l'incertain. Cependant,
il existe deux types de régime de change : Le régime de change
fixe dans lequel le taux de change est déterminé par la banque
centrale ou l'Etat qui émet la monnaie par rapport à une autre
monnaie qui est la monnaie de référence. Par exemple la monnaie
qui circule dans l'Uemoa est le Franc CFA qui est déterminé par
rapport à L'euro qui est la monnaie de référence de la
zone. Et le régime de change flexible ou le taux est
déterminé par une confrontation de l'offre et de la demande de
devises. Dans ce régime le taux de change en vigueur varie selon les
fluctuations de l'offre et de la demande de devises.
-Les crédits à l'économie
sont des modalités de financements de l'économie qui
consiste à injecter une quantité considérable de monnaie
dans l'économie. En effet, la banque centrale pour relancer
l'économie peut procurer la monnaie aux banques secondaires qui le
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 24
redistribuent sous forme de crédits aux agents qui
peuvent l'utiliser convenablement pour satisfaire des besoins
économiques et investir. Les crédits à l'économie
sont accordés à des taux d'intérêts beaucoup plus
attractifs que les taux d'intérêts appliqués habituellement
par les banques. Dans l'Uemoa , la politique visant à augmenter le
volume et la gamme de crédits accordés aux entreprises et aux
ménages que cela soit à court terme, à moyen terme ou
à long terme constituent un instrument important de lutte contre le sous
financement des économies de la zone.
I. La situation monétaire dans
l'Uemoa
L'évolution de la politique monétaire de l'Uemoa
est marquée par trois grandes périodes. La première se
termine en 1973, elle est caractérisée par la continuité
de bonnes performances économiques, une institution
contrôlée par la France et une politique économique
conforme à la théorie. La seconde s'étale de 1975 à
1989 est marquée par l'installation à Dakar de la Banque Centrale
des Etats de l'Afrique de l'Ouest(BCEAO) unique institut d'émission de
la zone et la mise en place de la première réforme qui a
redéfini les objectifs de la politique monétaire. Cette
période est marquée aussi par une hausse et une baisse des
produits de base et de la mise en place des politiques d'ajustements
structurels de la FMI pour sortir les pays membres de l'endettement. Enfin, il
y a la réforme des années 1989 qui marque la dernière
période dont le tout peut se résumer à un
réaménagement complet du dispositif de la gestion de la monnaie
et du crédit. Cependant de nouvelles réformes économiques
et financières ont été mises à la disposition des
pays membres pour stimuler la demande intérieure et booster le secteur
privé au cours des années 2000 notamment avec la mise en place
d'un nouveau dispositif de gestion monétaire en 2000. La BCEAO a
augmenté le nombre de concours octroyés à certains
secteurs, diminué le taux directeur appliqué aux banques et
opérer des injections de liquidités pour soutenir la croissance
économique et lutter contre l'inflation.
Graphique 1 : Evolution du financement bancaire et du
financement non bancaire dans l'Uemoa de 2000 à 2015

-500,000
500,000
0
fin. Banc fin.non.banc
Source : BCEAO
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 25
L'analyse graphique comparative de l'évolution du
financement bancaire et du financement non bancaire dans l'Uemoa, montre que de
2000 à 2007, le financement bancaire dans l'Union n'évolue pas de
façon positive. Ce qui montre la faiblesse de l'implication des banques
dans le financement de l'activité économique. Par contre le
financement non bancaire même s'il est plus impliqué montre des
variations positives ou nulles dans cette période. En 2007, la valeur du
financement bancaire correspond environ à celle du financement non
bancaire. Les banques commencent à s'investir dans l'activité
économique et il y a eu la diversification des crédits bancaires
et l'entrée de plusieurs nouvelles banques en faveur des agents
économiques. On note une hausse de courte durée du financement
non bancaire sur la période de 2007- 2008. Cela s'explique par la crise
financière de 2008 qui a affecté toutes les économies du
monde et d'autre part il faut noter que l'essentiel du financement non bancaire
dans l'Union provient de l'extérieur. En 2011, il augmente de nouveau
avant de rechuter en 2014, conséquence de la chute des cours
internationaux du pétrole. Par ailleurs le financement bancaire
évolue de façon positive dans l'ensemble de 2007 à 2015
même si on note une baisse en 2011 liée à la situation
sociopolitique du Cote d'ivoire en cette année.
L'analyse comparée de l'évolution de la masse
monétaire dans les différents pays membres de l'Union de 2006
à 2014 semble avoir des résultats plutôt
Hétérogènes.
Tableau1 : Evolution de la masse monétaire dans
l'Uemoa de 2006 à 2014(en milliards de FCFA) avec 2005 comme
année de base.
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Bénin
|
726.0
|
869.4
|
1106.5
|
1188.9
|
1274.7
|
1377.7
|
1463.0
|
1720.0
|
2027.8
|
Burkina Faso
|
661.6
|
813.2
|
910.6
|
1107.1
|
1319.5
|
1501.1
|
1741.5
|
1927.8
|
2141.8
|
Côte d'Ivoire
|
2294.8
|
2836.6
|
2997.4
|
3511.8
|
4152.3
|
4595.7
|
4910.6
|
5480.4
|
6363.8
|
Guinée-Bissau
|
55.220
|
68.9
|
89.2
|
95.3
|
123.6
|
173.7
|
162.8
|
186.9
|
244.3
|
Mali
|
932.0
|
1018.3
|
1024.8
|
1172.7
|
1294.5
|
1492.0
|
1718.5
|
1820.4
|
1976.8
|
Niger
|
289.1
|
356.2
|
399.2
|
473.1
|
576.0
|
611.2
|
802.5
|
885.8
|
1112.6
|
Sénégal
|
1751.2
|
1972.0
|
2006.6
|
2234.6
|
2540.8
|
2718.7
|
2894.7
|
3127.2
|
3484.6
|
Togo
|
385.0
|
449.5
|
531.4
|
616.7
|
717.0
|
831.3
|
905.3
|
978.2
|
1097.5
|
Source : BCEAO
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 26
Graphique2 : Evolution de la masse monétaire dans
les pays de l'Uemoa de 2006 à 2014

20000
15000
10000
5000
0
2006200720082009 2010 2011 2012 2013 2014
Togo
Sénégal
Niger
Mali Guinée-Bissau Côte d'Ivoire Burkina Faso
Source : BCEAO
En effet, la Cote d'ivoire a la plus grande valeur avec une
masse monétaire qui s'élève à 6363,8 milliards en
2014 contre 2294,8 milliards en 2006. Elle suivie par le Sénégal
avec 3484,6 milliards en 200 contre 1751,2 milliards en 2006. Cela s'explique
par la force de l'activité économique dans ces pays contrairement
aux autres et il y a la force du secteur bancaire dans ces deux pays où
les ménages et les entreprises ont plus accès au secteur
bancaire. Ils sont suivis respectivement par le Mali avec 1976,8 milliards en
2014, le Bénin avec une masse monétaire qui s'élève
à 2027,8 milliards en 2014, ensuite le Burkina, le Togo, le Niger et
enfin la Guinée Bissau avec une faible masse monétaire qui
s'élève à 244,3 milliards en 2014. Par ailleurs on
remarque une baisse de l'accroissement de la masse monétaire en 2007 de
toutes les économies par rapport aux autres années. Cela
s'explique par les répercussions de la crise financière sur la
sphère réelle et monétaire de la zone. Une baisse de
l'accroissement de la masse monétaire en Côte d'ivoire en 2011 a
été observée. C'est la conséquence de la crise
politique que traversait ce pays en cette année.
Tableau2 : Situation monétaire à fin juin
2016 (En milliards de FCFA sauf indication contraire)
|
Encours à fin juin
|
Encours
à fin
|
Encours à fin juin
|
Variation trimestrielle
|
Variation en
glissement
|
|
2015
|
mars
|
2016
|
mars 2016/
|
annuel à fin
|
|
|
2016
|
|
juin 2016
|
juin 2016
|
Masse monétaire
|
20 104,9
|
22 131,9
|
22 589,5
|
457,6 2,1%
|
2 484,7
12,4%
|
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 27
Avoirs extérieurs nets
|
|
5 341,1
|
4 790,4
|
4 655,9
|
-134,5
|
-2,8%
|
-685,2
12,8%
|
-
|
Crédit
|
|
17 103,3
|
19 638,0
|
20 366,6
|
728,6
|
3,7%
|
3
|
263,3
|
intérieur
|
|
|
|
|
|
|
19,1%
|
|
PNG
|
|
4 960,9
|
6 457,6
|
6 693,5
|
235,9
|
3,7%
|
1
|
732,6
|
|
|
|
|
|
|
|
34,9%
|
|
Crédit
|
à
|
12 142,4
|
13 180,4
|
13 673,1
|
492,7
|
3,7%
|
1530,7
|
|
l'économie
|
|
|
|
|
|
|
12,6%
|
|
Source : BCEAO
La situation monétaire à fin juin 2016 est
caractérisée par une augmentation de 2,1% de la masse
monétaire. Cette hausse est en grande partie expliquée par une
augmentation du crédit intérieur. Les réserves officielles
de change représentent 5,4 mois d'importations de biens et services dans
ce deuxième trimestre de l'année 2016. Les avoirs
extérieurs nets ont baissé et s'établissent à
4655,9 milliards à fin juin 2016 contre 5341,1 milliards à fin
juin 2015. On note une évolution de la liquidité bancaire qui est
1707,9 milliards en fin juin 2016. Elle est principalement liée à
la hausse des concours de la BCEAO aux banques (+ 460,7 milliards). En dehors
du système de refinancement de la Banque Centrale, la position
structurelle de liquidité des banques est déficitaire de 1947,2
milliards contre un déficit de 702,4 milliards un an plus tôt.
Cela peut aussi s'expliquer par la hausse du crédit intérieur qui
est de 20366,6 milliards en juin 2016 contre 17103,3 milliards en juin 2015. On
note d'autre part sur le marché monétaire un accroissement du
taux moyen pondéré des opérations hebdomadaire d'injection
de liquidités de 3,46% ce trimestre contre 3,12% le trimestre
précédent. Le taux moyen interbancaire à une semaine a
aussi évolué et est passé de 4,31 à 4,64% ce
trimestre. Contrairement, sur le marché des titres publics, le taux
d'intérêt moyen pondéré des bons de trésor a
chuté et est de 4,68% contre 4,95% le trimestre
précédent.
Le taux d'inflation en glissement annuel, a baissé et
est de 0,5% à fin juin 2016 contrairement au trimestre
précédent. Cette diminution est due à la baisse des prix
du carburant et des denrées alimentaires au niveau mondial. L'union
prévoit un taux d'inflation moyen annuel de 0,8% pour l'année
2016.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 28
Pour le PIB, il est de 7,2% en glissement annuel dans ce
trimestre, ce qui s'explique par une forte demande intérieure. La
croissance de l'activité économique dans l'Uemoa est attendue
à 7,1% pour l'ensemble de l'année 2016.
Tableau3 : Coefficients de réserves obligatoires
applicables aux banques (en pourcentage)
|
Jusqu'au 15 nov.
1998
|
16
nov. au 15 déc. 1998
|
16 déc. 1998 au 15 avril 2000
|
16 avril au 15 aout 2000
|
16 aout au 15 sept. 2000
|
16 sept. 2000 au 15 avril 2002
|
16 avril 2002 au 15 mars 2004
|
16 mars 2004 au 15 juin 2005
|
16 juin 2005 au 15 juin 2009
|
16 juin 2009 au 15 mai 2010
|
16 mai au
15 déc.
2010
|
16 déc. 2010 au 15 mars 2012
|
Depuis le 16 mars 2012
|
Bénin
|
9,0
|
9,0
|
3,0
|
3,0
|
9,0
|
9,0
|
9,0
|
13,0
|
15,0
|
9,0
|
7,0
|
7,0
|
5,0
|
Burkina Fasso
|
9,0
|
9,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
7,0
|
7,0
|
7,0
|
7,0
|
5,0
|
Cote d'ivoire
|
9,0
|
1,5
|
1,5
|
3,0
|
3,0
|
5,0
|
5,0
|
5,0
|
5,0
|
5,0
|
5,0
|
7,0
|
5,0
|
Guinée- Bissau
|
5,0
|
5,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
5,0
|
7,0
|
5,0
|
Mali
|
9,0
|
9,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
9,0
|
9,0
|
9,0
|
7,0
|
7,0
|
7,0
|
5,0
|
Niger
|
5,0
|
5,0
|
1,5
|
3,0
|
5,0
|
5,0
|
5,0
|
5,0
|
9,0
|
5,0
|
5,0
|
5,0
|
7,0
|
Sénégal
|
5,0
|
1,5
|
1,5
|
3,0
|
9,0
|
9,0
|
9,0
|
9,0
|
9,0
|
7,0
|
7,0
|
7,0
|
5,0
|
Togo
|
9,0
|
3,0
|
1,5
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
5,0
|
7,0
|
5,0
|
Source : BCEAO
L'analyse de l'évolution des coefficients de
réserves obligatoires des banques dans les pays de l'Uemoa sur la
période 1998-2012 montre des résultats plutôt
mitigés. En effet on voit que dans tous les pays de l'union le
coefficient de réserves obligatoires varie énormément que
cela soit de maniére croissante ou décroissante. Comparé
à la période précédente, en septembre 2000, le
coefficient a baissé pour tous les pays membres se retrouvant ainsi
à 3% sauf pour le Bénin qui a eu le même coefficient qu'en
novembre 1998 soit 9% ainsi que le Niger avec un coefficient de 5% et enfin le
Sénégal qui a vu son coefficient passé de 5 à 9%.
Par ailleurs la Cote d'ivoire, le Burkina Fasso et le Mali semblent être
ceux qui ont le plus vu chuter leur coefficient de réserves obligatoire
qui est passé de 9% en 1998 à 3% en 2000. Entre 2005 et 2009, on
note une nette augmentation du coefficient de réserves obligatoires dans
tous les pays membres. De 2002 à 2012, la Cote d'ivoire a maintenu le
même coefficient, soit 5% malgré son accroissement à 7% en
du 16 décembre 2010 au 15 mars 2012. Pour le Sénégal, le
coefficient diminue au fur et à mesure et s'est établi à
5% depuis le
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 29
16 mars 2012. Tous les pays de l'union ont un coefficient de
5% sauf le Niger qui a un coefficient de 7% à partir du 16 mars 2012.
II. Analyse des faits stylisés de la demande de
monnaie dans l'Uemoa :
Dans la zone Uemoa, la demande de monnaie est une variable
difficile à cerner à cause de certains chocs qu'elle subit et qui
sont en dehors de la juridiction des autorités monétaires de la
zone. De ce fait on se réfère pour la plupart sur des travaux sur
la demande de monnaie effectués dans d'autres pays pour le comprendre et
mieux s'en servir comme instrument dans la politique monétaire. Ce qui
par conséquent a permis de détecter les variables revenu
réel(PIB) , taux d'intérêt, le taux d'inflation ,le taux de
change ainsi que les crédits à l'économie et d'autres
comme variables explicatives dans la plupart des économies
considérées malgré les différentes analyses que
comporte la théorie. Nous n'allons pas théoriser mais
plutôt témoigner par des faits stylisés de la demande de
monnaie.
1. Le Produit Intérieur Brut
(PIB)
L'analyse de l'évolution du taux de croissance du PIB
en volume d'un certain nombre de pays en relation avec les fluctuations de la
demande de monnaie nous ont permis de faire les constats suivants.
Graphique3 : Evolution du PIB réel dans l'Uemoa de
1971 à 2016

40,000,000
60,000,000
50,000,000
30,000,000
20,000,000
10,000,000
0
1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995
1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015
Evolution du PIB dans l'Uemoa de 1971 à
2016
pib
Source : BCEAO
L'analyse du graphique 2 de l'évolution du produit
intérieur brut sur la période qui s'étend de 1971 à
2016 montre dans l'ensemble une évolution positive de cette variable
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 30
macroéconomique dans l'Uemoa au cours du temps. Le
graphique montre en premier une hausse subite du PIB au début des
années 80, ce qui marque la mise en oeuvre des politiques d'ajustement
structurel. Une autre période marquante aussi l'année 1994 qui
est l'année de la dévaluation de la monnaie de la zone le FCFA
face à l'Euro suite à la découverte des effets
négatifs des plans d'ajustement structurel. La dévaluation du CFA
a permis d'augmenter la compétitivité de la zone sur le
marché international avec une relance importante des exportations. On
voit ensuite une augmentation continue du PIB dans l'ensemble jusqu'à
2008 qui marque la crise financière et énergétique avec la
flambée des prix des hydrocarbures. Il y a aussi eu en 2007 la crise
alimentaire avec l'augmentation des prix des denrées alimentaires de
base. D'autre part une faible baisse du produit intérieur brut est aussi
remarquée en 2011. Cette baisse est la conséquence des
perturbations économiques et politiques de la Cote d'ivoire qui est fait
partie de l'une des économies de l'union les plus fortes. De 2011
à nos jours la croissance de l'activité économique dans
l'ensemble de l'union ne cesse d'évoluer malgré les
différences structurelles économiques des pays membres et des
chocs extérieurs. D'ailleurs une hausse de la croissance en 2016 avec
une P11B de 7,1% est attendue contre 7% en 2015.
Graphique4 : PIB réel des pays membres de l'Uemoa
en 2016

20,000,000
15,000,000
10,000,000
5,000,000
0
PIB réel
PIB
Source : BCEAO
L'analyse du graphique 2 montre une grande disparité
des économies de la zone. Elle montre que la Cote d'ivoire est la plus
grande économie de la sous-région avec un P11B réel en
2016 de 17230,480 milliards de FCFA. Elle est suivie par le
Sénégal avec 8229,740 milliards de FCFA. Les contributions de ces
deux économies à elles seules représentent plus de la
moitié du PIB de l'Uemoa. Ils sont suivis ensuite par le Burkina, le
Mali, le Bénin, le Niger et le Togo. La Guinée-Bissau enregistre
le plus faible P11B de la zone avec un P11B réel en 2016 de
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 31
512,780 milliards de FCFA. Sa contribution dans le produit
intérieur brut de l'Uemoa est presque inexistante.
D'après le rapport annuel de la BCEAO de l'année
2015, étant dans un contexte de baisse de l'activité
économique, la Banque Centrale chinoise pour relever le niveau du PIB de
la Chine a procédé à la baisse de tous ces taux
directeurs, à la dévaluation de la monnaie le yuan et à la
diminution des taux de réserves obligatoires applicables aux banques. En
aout 2015, la Chine a procédé à trois dévaluations
successives du yuan qui a perdu 3,6% de sa valeur face au dollar. Cette
politique de baisse des taux vise à booster l'économie en
augmentant le pouvoir d'emprunt des agents économiques. La baisse des
taux va se répercuter positivement sur la liquidité des banques
et va entrainer une augmentation de la demande de monnaie des agents qui va
entrainer à son tour une hausse de l'investissement, de l'exportation et
de la consommation par conséquent une variation positive de
l'activité économique.
2. Le taux d'intérêt
L'analyse des taux d'intérêts est assez complexe
dans l'Uemoa. Elle se heurte à la différence des structures
économiques et financières des différents membres et
à la typologie des crédits proposés. L'équation de
l'équilibre sur le marché monétaire permet de
détecter un lien négatif entre le taux d'intérêt et
la demande de monnaie puisqu'une hausse du cout d'opportunité de la
détention d'encaisses réduit la quantité de monnaie
demandée. La flexibilité du taux d'intérêt sur le
marché monétaire permet ainsi de réguler la demande de
monnaie. En effet lorsque la demande de monnaie est excédentaire, une
hausse du taux d'intérêt par la banque centrale permet de la
diminuer et aussi de l'équilibrer avec l'offre de monnaie. Cependant,
dans la pratique des études effectuées sur les pays en voie de
développement caractérisés par des marchés
financiers diversifiés et qui ne sont pas totalement
contrôlés par le gouvernement, montrent un impact significatif du
taux d'intérêt sur la demande de monnaie. C'est le cas de
Reinhardt et Vegli (1994) qui ont obtenu un impact significatif du taux
d'intérêt sur la demande de monnaie de l'Argentine, du Chili et
Uruguay.
Concernant les taux d'intérêts directeurs, dans
le rapport annuel de la BCEAO 2015, la Banque Centrale de l'union les a
maintenus inchangés. Le taux d'intérêt directeur impacte
les taux bancaires qui influent sur la demande de biens et de crédits.
Le taux d'intérêt minimum de soumission aux opérations
régulières d'appels d'offre d'injections de liquidité
et
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 32
le taux d'intérêt du guichet de prêt
marginal sont restés respectivement de à 2,50% et à
3,50%.
Tableau 4: Evolution du taux d'intérêt
débiteur moyen des banques de l'Uemoa de 2005 à 2012
Périodes
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
TDM
|
7,5
|
7,8
|
7,8
|
8,1
|
8,6
|
8,4
|
8,3
|
8,0
|
Source : BCEAO
L'analyse graphique des taux d'intérêts
débiteurs des banques de l'Uemoa sur la période de 2005 à
2012, montre que :
Dans l'ensemble de l'Uemoa, les taux d'intérêts
débiteurs ont évolué même si on note une baisse
récente. Le Sénégal et la Cote d'ivoire enregistre les
taux d'intérêts débiteurs les plus faibles de l'union. Cela
s'explique par la présence élevée des banques dans ces
pays d'où la concurrence impose une diversification des produits
bancaires. Ensuite Il y a le Mali, le Burkina et le Togo qui viennent avec des
taux moyens respectifs de 9,4 %, 9,4 % et 9,7 %. Le cout du crédit dans
ces pays est supérieur à la moyenne de l'union. Enfin il y a le
Niger, la Guinée Bissau et le Bénin qui enregistrent les taux
débiteurs les plus élevés de la zone avec des taux
débiteurs moyens respectifs de 11,2 %, 10,4 % et 10,1 % sur la
période 2005-2012. Cela s'explique par la rareté des banques et
le risque élevé qui caractérisent l'économie de ces
pays. Le nombre de banques joue un rôle capital sur les fluctuations des
taux débiteurs à travers la concurrence. C'est à partir de
2010 que l'on note une baisse des taux d'intérêts débiteurs
à un rythme moyen annuel de 20 points de base. Certaines grandes
entreprises à surface financières obtiennent des crédits
à des taux faibles (inférieurs à 5%).
En 2008, on a assisté à la crise des subprimes
ou crise du marché immobilier aux Etats Unis qui a finalement atteint
des proportions élevées dans le monde. Cette crise a
engendré des pertes colossales dans la plupart des établissements
financiers dans le monde et cela s'est manifesté par une hausse des taux
d'intérêt débiteurs dans les banques dans l'Uemoa.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 33
Graphique5 : Evolution du taux d'intérêt
débiteur moyen des banques de l'Uemoa de 2005 à 2012

8.5
7.5
6.5
9
8
7
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Taux débiteur moyen
TDM
Source : BCEAO
3. Le taux d'inflation
La moyenne du taux d'inflation dans l'Uemoa sur la
période de 1971 à 2005 est de 6,6% par an, avec une forte
volatilité traduit par un écart type de 6,9%. Si on sépare
cette période en trois sous parties, on note que la première qui
s'étend de 1986 à 2016 est marquée par des taux
d'inflation élevés (9,9% en moyenne par an). Ceci s'explique par
l'évolution de la conjoncture économique internationale, plus
précisément des chocs extérieurs tels que ceux
pétroliers de 1973 et 1979 et des chocs internes que sont la
sècheresse de 1969-1973, de 1973 et de 1984. La deuxième
période qui s'étend de 1986 à 1993 est marqué par
un faible taux d'inflation (0,8% en moyenne par an) avec une faible
volatilité (écart type de 0,83%). Cette période est
marquée par la mise en oeuvre du plan d'ajustements structurels se
traduisant par une évolution de l'économie libérale et la
mise en oeuvre de réformes structurelles. La troisième
période qui s'étend de 1994 à 2005 qui est marquée
d'une part par la dévaluation du FCFA 1994, le taux d'inflation a
atteint 31,3% en 1994 et 12% en 1995. D'autre part la sous-période
1995-2005 est marquée par une augmentation de l'inflation même si
on note une baisse du taux d'inflation sur la période allant de novembre
2003 à février 2004 soutenue par une croissance des productions
céréalières dans la zone. Cette sous période est
aussi marqué par la mise en oeuvre d'un nouveau dispositif de gestion
monétaire. Le taux d'inflation moyen en 2005 est de 4,4%,
conséquence de la sècheresse dans les pays du sahel. Ce taux a
ensuite augmenté en 2008 avec une moyenne de 7,4% avec les effets de la
crise énergétique, financière et alimentaire pour ensuite
redescendre à 3,9% suite aux perturbations politiques et
économiques en Côte d'ivoire en 2011. En glissement annuel ce taux
est de
0,4% à fin décembre 2016 contre celui de 2015 qui
est de 0,5% à fin mars. Cela est imputable au renchérissement des
produits alimentaires et des services dans la zone.
Tableau 5 : Evolution de l'inflation sous-jacente en
glissement annuel en (%) de 2012 à 2016
|
Bénin
|
Burkina
|
Cote d'ivoire
|
Guinée- Bissau
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
UEMOA
|
2012
|
6,7
|
2,9
|
2,1
|
1,4
|
3,3
|
0,3
|
1,2
|
1,8
|
2,3
|
2013
|
0,5
|
0,9
|
2,4
|
0,2
|
0,8
|
2,7
|
0,6
|
0,9
|
1,5
|
2014
|
-1,3
|
1,0
|
0,9
|
-1,4
|
1,9
|
-0,7
|
-0,5
|
0,8
|
0,4
|
2015
|
0,3
|
0,5
|
1,3
|
2,2
|
0,6
|
1,6
|
0,1
|
0,7
|
0,9
|
2016
|
0,9
|
0,7
|
0,2
|
5,5
|
-2,7
|
1,4
|
0,9
|
1,0
|
0,5
|
Sources : INS, BCEAO
Une étude effectuée sur l'évolution de
l'inflation sur la période 2012-2016 dans l'Uemoa montre que dans
l'ensemble, celui de 2012 est plus élevé. Sa valeur diminue de
2013 à 2016 même si on note une légère augmentation
de l'inflation en glissement annuel en 2015 qui est de 0,9% par rapport
à celui de l'année 2014. D'autre part si on effectue une analyse
de l'inflation par pays, on voit que le Bénin a enregistré
l'inflation la plus élevée en glissement annuel en 2012 avec une
valeur de 6,7% sur toute la période (2012-2016). Le
Sénégal est le pays qui enregistre les plus faibles taux compris
entre -0,5 et 1,2. Le Mali enregistre le plus petit taux d'inflation soit 0,2 %
en glissement annuel en 2016. Par contre le taux d'inflation en glissement
annuel du Togo n'a pas beaucoup varié tout au long de ces cinq
années.
Au niveau mondial, le taux d'inflation moyen devrait baisser
à la fin de l'année 2015. C'est la conséquence d'un
ralentissement de la demande intérieure dans tous les pays
émergents et de la baisse des cours des matières
premières.
Graphique 6: Evolution de l'inflation sous-jacente en
glissement annuel en (%) de 2012 à 2016 des différents pays
membres de l'Uemoa.

-2
-4
4
8
0
6
2
2012 2013 2014 2015 2016
Source : BCEAO
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 34
4. Analyse économétrique de la demande de monnaie
dans l'Uemoa Page 35
Le taux de change
La demande de monnaie est très sensible aux variations
du taux de change et cela constitue un risque inhérent pour ce dernier
qui est d'une importance capitale comme instrument de la politique
monétaire.
La dévaluation de la monnaie de l'Uemoa, le FCFA face
à l'euro a permis de booster la compétitivité de la zone.
En effet le taux de change effectif réel TCER en composite s'est
dépréciée de 36% entre 1993 et 1994 contrairement à
celui de la zone CEMAC qui s'est déprécié de 32,5%
seulement. Entre 2000 et 2005, le TCER a pris de la valeur et s'est
apprécié de 13,5% en zone Uemoa et 14,3% en CEMAC. Dans
l'ensemble , la zone Franc a enregistré une perte de
compétitivité globale qui s'explique par l'appréciation du
TCER à l'exportation de 30,5% en zone franc et une appréciation
moindre du TCER à l'importation de 18,7% en zone franc entre 1994 et
2005. La perte de compétitivité s'explique en grande partie par
l'appréciation de l'euro face au dollar de 43 ,6% entre 2001 et 2005. Si
l'on compare les pays membres de l'Uemoa entre eux en termes de gains
résiduels depuis 1993, on note que le Mali arrive en premier avec une
dépréciation résiduelle du TCER composite de -0,6%,
ensuite le Sénégal avec -29,1%, suivi du Burkina-Faso avec -24,9%
et enfin le Niger avec -22,9%. Ces résultats différent parce que
l'inflation induite par la dévaluation n'a pas la même ampleur
pour toutes les économies.
Dans le rapport annuel de la BCEAO en 2015 le FCFA de l'Uemoa
s'est apprécié par rapport au naira nigérien (2,7%) et au
cédi ghanéen (7,4%). Par contre, il a perdu de la valeur face au
Dalasi gambien (-13,4%) et dollar libérien (-11,3%).
Sur les marchés de changes, l'euro s'est fortement
déprécié face aux principales devises dans l'année
2015. Son cours s'est établi à 1,0862 dollar à fin
décembre 2015 contre 1,2098 en 2014. Le cours de l'euro a
également déprécié par rapport au yen japonais, au
franc suisse, au yuan et à la livre sterling, respectivement de 10,9%,
10,5%, 6,3% et 5,4%.
5. Les crédits à l'économie :
L'analyse de l'évolution des crédits à
l'économie montre une évolution plus positive. En effet,
plusieurs politiques ont été mises en oeuvre dans le cadre des
financements des économies de la zone Uemoa au cours de ces
dernières années. Son impact sur l'amélioration des
niveaux de vie des populations s'est ressenti, surtout pour la gente
féminine.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 36
Graphique 7: Evolution des avoirs extérieurs nets
totaux de 2000 à 2012 dans l'Uemoa (en millions)

4,000,000,000
8,000,000,000
6,000,000,000
2,000,000,000
0
20002001200200320042005200620072008200920102011
Avoirs Extérieurs Nets totaux
AEN totaux
Source : BCEAO
L'analyse graphique de la courbe de l'évolution des
avoirs extérieurs nets totaux de l'Union montre une évolution
croissante. En 2000, la plus grande partie des AEN de l'Union est
composée des avoirs en monnaie étrangère avec 2292426,700
millions, ils sont suivis par les comptes d'opération avec 2216146,500
millions. Cela s'explique en grande partie par une faiblesse de la
compétitivité de l'économie. En 2008, on note une
légère baisse des avoirs extérieurs nets
conséquence de la baisse des positions de réserves et des avoirs
en monnaie étrangère suite à la crise financière.
Ensuite on note une augmentation continue des avoirs extérieurs nets sur
la période qui va de 2010 à 2011. Ce sont les mêmes
composantes qui génèrent le plus à savoir, les avoirs en
monnaie étrangère, les comptes d'opérations et les
engagements extérieurs. Cela montre une fois de plus que les
fluctuations des créances extérieures ont un impact significatif
sur la demande d'encaisses.
Graphique 8: Evolution des crédits à
l'économie dans l'Uemoa de 1970 à 2016

15,000,000,000
10,000,000,000
5,000,000,000
0
1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994
1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014
Crédits à l'économie
C.E
Source : BCEAO
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 37
L'analyse graphique de l'évolution des crédits
à l'économie montre dans l'ensemble une progression plutôt
positive. On remarque une hausse des crédits à l'économie
après 1980 qui marque l'année de la mise en place des mesures
d'ajustement structurel. Ensuite ils baissent au début des années
1990 conséquence des effets pervers des plans d'ajustement structurel
avant d'atteindre un très bas niveau en 1994, année de la
dévaluation du FCFA . Étant étrangère à
cette dernière les banques ont diminué les crédits pour
réduire le risque et se prévenir des conséquences de la
dévaluation. Une évolution assez spectaculaire est notée
depuis les années 2000 à nos jours. En effet les crédits
à l'économie en 2000 sont de 2 milliards environ contre 4
milliards environ en 2005 et 13 500 milliards environ en 2015. Cela s'explique
par l'impact des nouvelles politiques de l'union notamment le nombre de banques
qui a augmenté avec la concurrence. La baisse des taux directeurs de la
banque centrale, l'impact du financement des institutions de microfinance qui
ont permis à beaucoup d'agents économique d'avoir accès au
crédit bancaire avec l'augmentation et la diversification des
crédits offerts. Les nouvelles mesures pour soutenir l'activité
économiques dans l'union ont permis d'octroyer des concours à
certains secteurs bien définis et à encourager l'investissement.
L'épargne intérieure a progressé, d'ailleurs en 2008 elle
s'est établie à 11,2% contre 9,1% en 2007. En 2015 l'encours des
crédits à l'économie a augmenté de 15,5% pour
s'établir à 13 508,8 milliards de FCFA dans l'Uemoa. Cet
accroissement est lié à la hausse de crédits ordinaires et
celui des campagnes. L'augmentation des crédits ordinaire en 2015
s'explique par les concours accordés aux secteurs de l'énergie,
des télécommunications, des transports, des mines, de
l'agro-industrie et du service. Au final les crédits à moyen et
long terme ont augmenté de 18,6% tandis que les créances à
court terme se sont accrues de 13,3%. Par contre au Bénin l'encours des
crédits au secteur privé a diminué de 1,8% en 2015. Les
crédits à court terme au Bénin ont baissé de 5,7
milliards, alors que ceux à moyen et long terme se sont accrus de 13,9
milliards.
III. Débats sur l'importance et le choix des
agrégats monétaires
Un agrégat monétaire est défini comme un
indicateur statistique qui mesure l'ensemble des moyens de paiement
détenus par les agents non financiers résidents. C'est une mesure
comptable de la masse monétaire donc de la monnaie en circulation.
Traditionnellement, il existe trois agrégats de la masse
monétaire :
L'agrégat monétaire étroit M1 qui
regroupe l'ensemble des billets et pièces en circulation ainsi que les
dépôts à vue.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 38
L'agrégat M2 qui regroupe les composantes de
l'agrégat M1 ajouté des dépôts remboursables avec
préavis < 3 mois et des dépôts à terme non
négociables d'une durée < 2ans.
L'agrégat monétaire au sens large M3 qui
regroupe les composantes de l'agrégat M2 ajouté des instruments
négociables tels que les titres de créances de durée <
2ans et les OPCVM monétaires.
La littérature sur le choix des agrégats
monétaire n'est pas aussi abondante que celle sur la demande de monnaie.
Par contre le choix des agrégats est déterminant et
décisif pour l'orientation de la politique monétaire et la
connaissance du comportement financier des agents économiques pour
soutenir l'économie. En effet le choix effectué sur des
agrégats monétaires joue un rôle majeur sur la
stabilité des prix, donc c'est le meilleur critère de politique
monétaire. Mais avec la libéralisation financière, on note
de forts changements sur les agrégats monétaires modifiant ainsi
les élasticités de la masse monétaire. Il y a une
controverse théorique qui oppose particulièrement les
monétaristes entre eux. Par ailleurs, au milieu des années 1990,
plusieurs banques centrales des pays développés, ont choisi un
objectif intermédiaire portant sur les agrégats
monétaires. Cette politique avait pour but de trouver un agrégat
qui servira d'indicateur pour connaitre le comportement des agents
économiques et anticiper avec des instruments de la politique
monétaire.
Selon Friedman, le choix des agrégats monétaires
que les autorités monétaires décident de contrôler
n'est pas important. Il affirme que les agrégats monétaires
jouent un rôle mineur dans la plupart des économies lors de la
mise en oeuvre de la politique monétaire. Cependant l'agrégat
monétaire choisi diffère selon les différentes
écoles. En effet les monétaristes intégristes posent leur
choix sur l'agrégat M0 communément appelé la base
monétaire. C'est le cas de la Banque nationale suisse qui dès
1979 a affiché un objectif sur la base monétaire et de la banque
d'Angleterre qui avait assigné une norme de progression au seul
agrégat M0 à partir de 1987. Au début des années
1970, la politique des agrégats cibles encore appelé ciblage de
la quantité de monnaie pour stabiliser la politique monétaire a
été prônée même si plus tard on note que les
innovations et le développement financier ont remis en cause
l'importance de cette politique pour certains pour se tourner vers une
politique ou le taux d'inflation devient l'objectif principal. En effet les
fondements monétaristes de cette politique reposent sur
l'hypothèse d'un lien étroit entre la masse monétaire et
l'inflation qui sera plus tard remis en cause avec l'essor de la
libéralisation financière. Les monétaristes orthodoxes
fixent leur choix sur l'agrégat monétaire M1, contrairement aux
monétaristes conservateurs qui optent pour l'agrégat au sens
large M3.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 39
La Banque Centrale européenne poursuit implicitement
des objectifs intermédiaires en termes d'agrégats
monétaires au début des années 1980. Elle a choisi
l'agrégat M3 en contrôlant ainsi ses écarts par rapport
à la valeur de référence pour analyser les risques
liés à la stabilité des prix. En effet des études
empiriques ont montré l'existence à long terme d'une relation
stable entre l'agrégat M3 et le niveau des prix et d'autres variables
macroéconomiques. Par ailleurs le contrôle des agrégats
monétaires et du crédit jouent un rôle important sur le
mécanisme de la transmission de la politique monétaire sur le
niveau des prix, ce qui explique pourquoi la BCE lui a assigné un
rôle de premier plan dans sa stratégie avec la fixation d'une
valeur de référence quantifiée pour la croissance de
l'agrégat monétaire au sens large M3. Cette stratégie est
fondée sur une demande de monnaie stable. Mais l'expérience sur
cette approche a permis à la BCE de détecter d'autres variables
économiques qui peuvent influencer la stabilité des prix
au-delà des agrégats monétaires. De ce fait, une nouvelle
stratégie basée sur le ciblage d'inflation a été
mise en oeuvre pour atteindre l'objectif final de stabilité des prix.
Les limites de cette dernière ont poussé la BCE de se
réfugier finalement vers une stratégie de diversification des
approches analytiques.
Étant donné de la relation stricte
qu'entretienne l'Uemoa et l'union européenne, une politique de ciblage
monétaire est choisie comme objectif intermédiaire pour
stabiliser les prix au moment de sa création. En effet, les
autorités monétaires ont décidé de suivre
l'agrégat M2 dans la zone pour contrôler la demande de monnaie. Le
suivi de cet agrégat permet de se renseigner sur la capacité
transactionnelle des agents économiques dans l'Uemoa. La réussite
d'une politique de cible monétaire nécessite l'existence d'un
contrôle de l'offre de monnaie par les autorités
monétaires. En effet que cela soit l'Uemoa ou dans les pays tels que le
Nigéria et le Ghana, leur politique consiste à recourir au
ciblage des agrégats monétaires et d'autres variables dans la
deuxième moitié des années 80. Par contre la question sur
la détermination de la vitesse de circulation de la monnaie a remis en
cause la pertinence du contrôle des agrégats monétaires
dans la zone. La capacité transactionnelle des agents dépend de
cette vitesse. II y a aussi les instabilités observées sur la
demande de monnaie et sur les multiplicateurs de crédit. Ainsi la
question est ce que la politique du ciblage d'inflation est appropriée
comme instrument, devient un sujet de débat intense. La banque Centrale
analyse l'écart entre l'inflation observée et celle de
référence pour essayer de s'approcher le plus possible de la
valeur de référence. Cette politique couvre actuellement la
conduite de la BCEAO avec un taux d'inflation cible inférieur ou
égal à 3%. Cependant l'efficacité de la politique du
ciblage de l'inflation sur le plan institutionnel dépend d'un certain
nombre de paramètres liés à l'indépendance de la
Banque Centrale, le développement du système
financier, la transparence, et l'absence de dominance fiscale
de la politique monétaire ((Miskhin (2001), Masson et al (1998)).
IV. Conclusion
À travers ce chapitre, nous pouvons d'abord comprendre
la grandeur de cette variable qu'est la demande de monnaie et enfin l'incidence
des variables macroéconomiques sur la demande de monnaie. Dans le
contexte qui régit l'Uemoa, avec l'instabilité politique, une
Banque Centrale qui n'est pas souveraine, le taux de croissance
économique qui dépend de la consommation et des importations de
l'Union et enfin une inflation qui varie selon la structure des pays membres de
l'Union, il est important de trouver et d'analyser les relations exactes
qu'entretiennent la demande de monnaie et les variables que sont le revenu
réel, le taux d'intérêt, le taux d'inflation, le taux de
change et aussi- les crédits à l'économie. D'autre part
les politiques de ciblage ont été mené dans la plupart des
politiques monétaires notamment celui des agrégats
monétaires et de l'inflation. En effet, elles ont permis de mieux
connaitre le comportement transactionnel des agents économiques pour
pouvoir mettre en oeuvre les programmes adéquats pour atteindre
l'objectif final de stabilité des prix de la Banque Centrale. Il est
tout aussi important d'effectuer une modélisation économique de
la demande de monnaie dans l'Union. Sur ce, le chapitre suivant sera
consacré à l'analyse empirique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 40

Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 41
Ce chapitre sera consacré à la
détermination empirique des variables explicatives de la demande de
monnaie dans l'Uemoa après avoir tout au début du mémoire
fait une revue de tout ce qui a été dit et de tout ce qui a
été fait sur la demande de monnaie. Cette modélisation
économétrique permettra d'actualiser les travaux faits sur la
demande de monnaie au sein de l'Uemoa.
Le chapitre sera organisé de la façon suivante :
La première section sera consacrée à la démarche
méthodologique que nous allons suivre pour la détermination des
variables qui expliquent la demande de monnaie dans l'Uemoa, ensuite la
deuxième section sera consacrée à la présentation
des résultats empirique des différents tests effectués,
à leurs interprétations économiques et à la
conclusion enfin la troisième et dernière section sera
consacré à la discussion.
Dans le cadre de la recherche effectuée tout au long de
cette étude, il nous est apparu nécessaire de se pencher comme
approche théorique, les modèles d'équilibre
général et d'utiliser un panel non stationnaire pour la
modélisation économétrique. Ce choix repose sur la
performance du modèle de panel à faire ressortir les
hétérogénéités structurelles des
différents pays membres.
I. Démarche méthodologique :
Cette section correspond à la présentation d'un
cadre méthodologique à travers la spécification du
modèle, les tests à effectuer tout en indiquant la nature et la
source des données utilisées.
1. Spécification du
modèle
Nous utiliserons un modèle de panel non stationnaire
pour la modélisation économétrique. La variable
endogène M2 sera utilisée en termes réels en utilisant le
déflateur du PIB pour représenter la demande de monnaie. Le choix
de l'agrégat M2 se justifie. En effet avec un système financier
pas très développé dans l'ensemble de l'union, on note que
l'agrégat M2 occupe la plus grande partie dans la masse monétaire
comparé aux autres. Si l'on prend en compte les travaux effectués
dans les pays en voie en développement, nous postulons que la
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 42
demande de monnaie est stable à long terme et on
considère que le PIB réel est la principale variable explicative
de la demande de monnaie. Le taux d'inflation annuel en pourcentage sera
considéré comme variable explicative de la demande de monnaie. Le
rapport crédits à l'économie sur PI13 réel est
utilisé aussi comme variable explicative pour montrer l'impact des
crédits à l'économie sur la demande de monnaie des pays
membres de l'Union. Le taux d'intérêt réel est
utilisé pour voir le véritable impact du taux
d'intérêt sur la demande de monnaie. Nous pouvons
représenter le modèle simplifié comme suit :
M d=aXt+ET
(1)
Avec Md la demande de
monnaie
- a est le vecteur des coefficients
- Xt Le vecteur des
variables explicatives
- ET Représente le terme
d'erreur
t représente le temps
En définitive les variables retenues comme variables
explicatives de la demande de monnaie sont : le produit intérieur brut
réel (PIBR), le taux d'intérêt
réel(TIR), le taux d'inflation
(TINFL), le taux de change moyen (TCM), le
ratio des crédits à l'économie mesuré par le
rapport crédits à l'économie sur PI13
(CRED). Le déflateur du PIB permet de disposer des
séries en termes réels comme pour la masse monétaire
(Md). Le taux d'inflation est obtenu en pourcentage. Le taux
de change moyen annuel entre le Franc XOF et le Dollar est
considéré pour tous les pays. Les variables masse
monétaire réel, PIB réel et le taux d'inflation sont en
logarithme par contre le taux d'intérêt réel, le ratio
crédits à l'économie et le taux de change moyen sur la
période étudiée ne le sont pas. Toutes les données
sont en pourcentage.
Par conséquent, le vecteur
Xt comprend le PI13 réel, le taux
d'inflation, le taux d'intérêt réel, le taux de change
moyen annuel sur la période étudiée et le rapport
crédits à l'économie sur PIB réel.
Finalement, le modèle économétrique de base
devient :
Log (Md)= an + alntlog(PIBRnt) +
a2nt (TIRnt) + a3nt(TINFLnt )
+a4nt log
(CREDnt) + a5nt(TCM)
+Ent (2)
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 43
-n allant 1 à N, avec N= {Bénin, Cote d'ivoire,
Burkina, Mali, Niger, Sénégal, Togo et Guinée-Bissau}. Il
matérialise l'effet spécifique propre à chaque pays. Nous
avons donc huit individus dans la dimension spatiale.
-t allant de 2000 à 2015, soit 16 observations dans la
dimension temporelle.
Les ??fl?? sont les coefficients et
les efl?? sont les termes de l'erreur. Ils sont
constants et stationnaires.
2. Source des données
Les informations sur le PIB réel, l'indice des prix
à la consommation, le déflateur du PIB et les crédits
à l'économie sont fournies par la base de données de la
BCEAO. Le taux de change moyen annuel du dollar sur le franc Cfa est fourni par
le site
investing.com. Ce sont les taux
moyens annuels qui sont choisis pour l'étude. Le taux
d'intérêt réel, la masse monétaire et le taux
d'inflation sont fournis par la base de données de la banque mondiale.
Par contre les données sur le taux d'intérêt réel ne
sont disponibles que pour la période allant de 2005 à 2015 sur la
base de données de la Banque Mondiale. Pour le reste des données
du taux d'intérêt réel, nous avons eu recours à la
technique de l'imputation basée sur le concept développé
par Rubin (1987) et Shafer (1997) pour obtenir les données manquantes du
taux d'intérêt réel à partir des données des
autres variables sur le logiciel Stata. On utilise les données annuelles
couvrant la période de 2000 à 2015 pour l'étude. Les
logarithmes des données sur le la demande de monnaie
(LMd), le PIB réel (LPIBR), et les
crédits à l'économie (LCRED) sont
utilisés pour pouvoir avoir des nombres beaucoup plus manipulable et qui
gardent la même tendance. Par ailleurs le taux de change moyen
(TCM) est utilisé sans modification de même que
le taux d'inflation (TINFL) et le taux d'intérêt
réel (TIR). Le choix de cette période est
lié à la disponibilité des données sur les
variables utilisées et au souhait de faire une étude sur une
période assez récente.
Les données concernent les huit pays membres de
l'UEMOA : La Cote d'ivoire, le Bénin, le Burkina, le Mali, le Niger, le
Sénégal, la Guinée Bissau et le Togo.
3. Hypothèses de recherche
Les hypothèses de la recherche sont :
Hypothèse 1 : Il y a une
corrélation positive entre le PIB réel et la demande de monnaie.
Hypothèse 2 : On anticipe une corrélation
négative entre le taux d'intérêt réel et la demande
de monnaie.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 44
Hypothèse 3 : On anticipe une
corrélation négative entre le taux d'inflation et la demande de
monnaie.
Hypothèse 4 : On anticipe une
corrélation positive entre les crédits à l'économie
et la demande d'encaisses.
Hypothèse 5 : Les coefficients
attendus du PIB et des crédits à l'économie sont positifs
mais ceux du taux d'intérêt, du taux d'inflation et du taux de
change sont négatifs.
Hypothèse 6 : Le taux de change moyen
dollar/XOF n'a pas d'influence significative sur la demande d'encaisses dans
l'Uemoa
II. La modélisation
économétrique.
Cette méthode de panels dynamiques
hétérogènes est choisie pour tenir compte des
hétérogénéités structurelles entres les pays
de l'Uemoa de par la double dimension temporelle et individuelle. En effet,
l'utilisation du modèle de panel permet de réduire les risques de
multicolinéarité ainsi qu'accroitre le degré de
liberté et la variabilité des données. D'abord, nous
allons effectuer le test de de Levin-Li-Chu (2002) qui est inspiré des
tests de racine unitaire en séries temporelles de Dickey et Fuller
(1979). Dans ce test de racine unitaire de première
génération, l'hypothèse nulle de racine unitaire contre
l'hypothèse alternative de stationnarité est testée. Enfin
si l'hypothèse de non stationnarité est confirmée, nous
allons effectuer le test de racine unitaire de deuxième
génération d'Im, Perasan & Shin-IPS (1997, 2002 et 2003) qui
spécifie la prise en compte des
hétérogénéités sous l'hypothèse
alternative non seulement d'une
hétérogénéité de la racine
autorégressive, mais aussi une
hétérogénéité quant à la
présence d'une racine unitaire dans le panel. Ces auteurs
considèrent un modèle sans tendance déterministe. Hurlin
et Mignon dans leur ouvrage ont montré l'apport du test de racine
unitaire de Levin-Li-Chu (2002) qui est basé sur le test de racine
unitaire de Dickey et Fuller en séries temporelles, ainsi que celui du
test d'IPS vers des modélisations hétérogènes. Ces
auteurs soulignent que l'application des tests de premières
générations comme ceux de Levin et Chu possèdent des
limites : ils supposent une indépendance interindividuelle des
résidus. Les tests de seconde génération comme celui d'Im,
Pesaran et Shin viennent corriger cette insuffisance.
Le test de cointégration de Westerlund (2007) sera
aussi utiliser pour tester la cointégration des variables du
modèle. En effet ce test propose quatre statistiques de
cointégration en panel. L'idée est de tester l'hypothèse
nulle d'absence de cointégration.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 45
Ensuite, pour bien spécifier le modèle, trois
tests de spécification seront utilisés. D'abord le test de
Fisher, ensuite le test de Breusch-Pagan et enfin le test de Hausman.
L'approche à partir des méthodes de
cointégration sur données de panel
hétérogènes, notamment les méthodes des moindres
carrés ordinaires dynamiques (DOLS) développées par
Saïkkonen (1991) dont la supériorité face au modèle
FMOLS a été prouvé par Kao & Chiang (2000) dans leur
évaluation comparative de de la précision de ces deux estimateurs
est choisie en premier, ensuite on effectuera une estimation Pooled Mean Group
de Pesaran-Shin-Smith(1999) pour estimer les paramètres du modèle
vectoriel à correction d'erreur.
Par conséquent, nous estimerons la formulation
générale suivante au moyen de la méthode DOLS sur panels
dynamiques hétérogènes. Le modèle de
régression sur panels dynamiques hétérogènes de
Pedroni(2000) est de la forme :
??????= ?????? + ??????
t+ ???? + ??'???? â+
?????? (3)
i allant 1 à N et t allant 1 à T
?? ???? = ??????-?? + ??????
?????? : Une variable endogène intégrée
d'ordre 1.
??????: Un vecteur regresseur k×1 I(1) non
cointégrées entre eux.
?????? : Un vecteur 1×1 de processus stationnaire qui
représente une perturbation.
?????? : Un k×1 vecteur des termes d'erreurs
stationnaires.
Par ailleurs, Saïkkonen (1991) réécrit le
processus ?????? de la façon suivante : ?????? = ?7 L8
????????????+?? + ?????? pour tout i
??8?=-8??????? ? < 8 (4)
?????? est un processus stationnaire de moyenne nulle et il
non corrélé temporellement avec le vecteur des termes d'erreurs
??????.
Soit le vecteur des innovations ?????? = ??? (L) ?????? avec i
allant 1 à N. L'estimateur des moindres carrés ordinaires du
modèle sont :
??^?????? = [ ? ? ?? (?????? -
????)(??????-????)'
?? ]-??[ ? ? (?????? - ????)(??????-????)
?? ?? ] (5)
??=?? ??=?? ??=?? ??=??
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 46
L'estimateur DOLS, du vecteur de paramètres ??^?? *
dans le modèle de cointégration sur panels
hétérogènes est donné par la formule suivante :
???* ??? = ?????? + ???????? + ???* ?????+ ?
??????
??=-???? ???????+??
???? * + ??????
* (6)
Avec ?? ??*??? = ??????
+???>???? ?????? ??????+??. (7)
D'autre part, l'estimation par la méthode du PMG permet
d'estimer une spécification dynamique dans lequel seuls les coefficients
de long terme sont soumis aux restrictions d'homogénéité
et uniquement si ces restrictions ne sont pas rejetées pour des motifs
statistiques. Donc cette méthode est assez souple pour permettre
d'introduire un sous-groupe de restrictions d'homogénéité
à long terme. Comparé à l'estimateur MG, l'estimateur PMG
est moins sensible à l'inclusion de cas extrêmes en raison du
mécanisme de moyennes pondérées. Pour ces
différents motifs, il constitue donc un bon compromis entre consistance
et efficacité dans le groupe d'estimateurs considérés. Par
ailleurs, cette méthode nous permettra de déterminer de quelle
façon, la demande de monnaie peut être suivie à travers les
variables explicatives choisies.
1. Tests de racine unitaire sur les variables.
Test de stationnarité de Levin-Li-Chu:
Nous allons utiliser le test de Levin-Li-Chu (2002) qui est
inspiré des tests de racine unitaire en séries temporelles de
Dickey et Fuller (1979). L'hypothèse nulle de racine unitaire contre
l'hypothèse alternative de stationnarité.
Test d'Im Pesaran Shin
La méthode est basée sur la moyenne des
différences statistiques des tests ADF pratiqués sur les
séries. Elle est basée sur une loi normale et la statistique du
test est définie par la moyenne des N statistiques du test de
Dickey-Fuller :
?? ??
t_??????????=?? ? ?? ????
??=?? (????, ????) (8)
Avec ?????? qui correspond à la statistique de student,
???? est le nombre de retards et ???? est un vecteur de paramètres
ADF.
2. Analyse économétrique de la demande de monnaie
dans l'Uemoa Page 47
Test de cointégration de sur les
variables
Nous allons utiliser le test de cointégration sur
panel de Westerlund (2007) qui est basé sur la dynamique structurelle de
modèle à correction d'erreur avec comme hypothèse nulle
l'absence de cointégration et comme hypothèse alternative
présence de cointégration. Westerlund (2007) a
développé quatre nouveaux tests de cointégration qui sont
basés, non pas sur les résidus mais sur la dynamique structurelle
des relations et qui par conséquent n'imposent aucune restriction sur
les facteurs communs.
3. Tests de spécification du
modèle
Nous allons vérifier avec ces tests si le processus
générateur des données du modèle est
homogène ou hétérogène. Cela revient à voir
si le modèle théorique étudié est parfaitement
identique pour tous les pays du panel, ou au contraire il existe des
spécificités propres à chaque pays membres de l'Uemoa.
Nous allons utiliser trois tests : D'abord le Likelihood Ratio test de Fisher,
ensuite le test de Breusch et Pagan et enfin le test de Hausman.
III. Estimations et interprétations
économiques des résultats
Pour les besoins de l'étude, nous avons affecté
des numéros pour servir d'identification pour chaque pays membres.
Tableau9 : Identification des individus dans le logiciel
Stata12.
PAYS
|
Cote d'ivoire
|
Sénégal
|
Bénin
|
Guinée Bissau
|
Mali
|
Niger
|
Burkina Fasso
|
Togo
|
N°
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
Source : Calcul de l'auteur
1. Résultats des tests de racine unitaire sur
les séries
-Test de racine unitaire de première
génération de Levin-Li-Chu (2002)
H?? : Série non stationnaire Prob>5%
H1 : Série stationnaire Prob< 5%
- Test de racine unitaire de deuxième
génération d'IPS : H0: p?? = 0 (Série
non stationnaire) Prob>5%
H1: p?? < 0 (Série stationnaire) Prob<
5%
Tableau 10: Résultats des tests de racine unitaire
sur l'Uemoa (2000-2015) a. Test de racine unitaire de première
génération de LLC.
|
LMd
|
|
LPIBR
|
|
TIR
|
|
TINFL
|
|
LCRED
|
TCM
|
|
|
|
|
|
|
|
Var. niveau
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
LLC
|
1.3203
|
0.9066
|
0.7109
|
0.7614
|
-
4.7477
|
0.0000
|
-
7.0053
|
0.0000
|
-
1.0661
|
0.1432
|
-
4.5688
|
0.0000
|
Var.diff.
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
LLC
|
-
8.5289
|
0.0000
|
-
4.0383
|
0.0000
|
-
14.1281
|
0.0000
|
-
14.7340
|
0.0000
|
-
1.8713
|
0.0307
|
-
0.0520
|
0.4793
|
Source : Calcul de l'auteur sur Stata
L'analyse des résultats du tableau ci-dessus montre
pour les tests à niveau qu'au seuil de 5%, la variable à
expliquer LMd accepte l'hypothèse de non stationnarité suivant le
test de LLC avec une statistique de 1,3203. L'hypothèse de non
stationnarité ou de présence de racine unitaire est aussi
acceptée par les variables LPIBR et LCRED. Par ailleurs les variables
TIR, TINFL et TCM rejettent l'hypothèse de non stationnarité
suivant le test de LLC avec des statistiques négatives et une
probabilité de 0,000 pour toutes les trois variables. En somme les
variables LMd, LPIBR et LCRED sont non stationnaire à niveau, mais les
variables TIR, TINFL et TCM sont stationnaires à niveau. Ils sont
d'ordre I(0).
Par contre, pour les tests en difference première, les
résultats montrent que les variables LMd, LPIBR et LCRED acceptent
l'hypothèse de stationnarité au seuil de 5% suivant le test de
LLC. Donc elles sont intégrées d'ordre I(1). . Les deux
premières ont des probabilités nulles et la dernière LCRED
accepte l'hypothèse de stationnarité avec une probabilité
de 0.0307 au seuil de 5% et de 10%, mais elle la rejette au seuil de 1%. Les
séries TIR et TINFL acceptent aussi l'hypothèse de
stationnarité en différence première suivant le test de
LLC. Par contre la série TCM est non stationnaire en différence
première suivant ce test.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 48
b. Test de racine unitaire de deuxième
génération d'IPS
|
LMd
|
|
LPIBR
|
|
TIR
|
|
TINFL
|
|
LCRED
|
TCM
|
|
|
|
|
|
|
|
Var. niveau
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
IPS
|
5.4292
|
1.0000
|
4.7040
|
1.0000
|
-4.1666
|
0.0000
|
-
5.3778
|
0.0000
|
5.6022
|
0.9993
|
-
2.2759
|
0.0114
|
Var.diff.
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
Stat.
|
P. value
|
IPS
|
-
5.5846
|
0.0000
|
-
4.5391
|
0.0000
|
-6.2218
|
0.0000
|
-
6.3812
|
0.0000
|
-
4.1361
|
0.0000
|
-
1.1263
|
0.1300
|
Source : Calcul de l'auteur sur Stata
L'analyse des résultats du tableau ci-dessus montre
pour les tests à niveau qu'au seuil de 5%, la variable à
expliquer LMd accepte l'hypothèse de non stationnarité suivant le
test d'IPS avec une statistique de 5,4292. L'hypothèse de non
stationnarité ou de présence de racine unitaire est aussi
acceptée par les variables LPIBR et LCRED pour ce test de
deuxième génération. Par ailleurs les variables TIR, TINFL
et TCM rejettent l'hypothèse de non stationnarité suivant le test
d'IPS avec des statistiques négatives et une probabilité de 0,000
pour les deux premiers variables.
Pour les tests en difference première, les
résultats montrent que les variables LMd, LPIBR et LCRED acceptent
l'hypothèse de stationnarité au seuil de 5% suivant les deux
tests d'IPS. Les deux premières ont des probabilités nulles de
même que la dernière LCRED. Au seuil de 1%, 5% et de 10%, elles
acceptent toutes l'hypothèse de stationnarité. Donc elles sont
intégrées d'ordre 1 (I(1)). Les séries TIR et TINFL
acceptent aussi l'hypothèse de stationnarité en différence
première suivant le test d'IPS. Donc, elles sont intégrées
d'ordre 1. Par contre la série TCM est non stationnaire en
différence première suivant ce test.
Au seuil de 5%, on accepte la stationnarité des
séries LMd, LPIBR et LCRED ainsi que celles des séries TIR, TINFL
et TCM en différence première si on considère la
proposition selon laquelle toute combinaison linéaire de variables
d'ordres d'intégration différents est généralement
intégrée à l'ordre le plus élevé.
Comme que toutes les variables sont intégrées
d'ordre 1, nous pouvons effectuer des tests de cointégration sur les
variables.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 49
2. Résultats des tests de cointégration
sur l'Uemoa (2000-2015)
Notre panel comporte les 8 pays membres de l'Uemoa ainsi que 6
variables sur la période de 2000à 2015. Il faut souligner que
l'analyse de la cointégration en panel soulève le problème
de la prise en compte et de la spécification des dépendances
inter-individuelles. Les deux premiers tests Gt et Ga testent l'alternative
d'existence d'au moins un individu pour lequel les variables sont
cointégrées. Les deux autres tests Pt et Pa testent
l'hypothèse nulle d'absence de cointégration sur le panel dans
son ensemble contre l'hypothèse alternative de cointégration du
panel dans son ensemble. Ce test permet de voir l'existence ou non d'une
relation de long terme entre la demande de monnaie et ses variables
explicatives dans l'Uemoa.
Tableau 11 - Résultats des tests de
cointégration Westerlund (2007) sur l'Uemoa (2000-2015)
|
LMd et LPIBR
|
LMd et TIR
|
LMd et TINFL
|
LMd et LCRED
|
LMd et TCM
|
Statistiques
|
Coef.
|
Pvalue
|
Coef.
|
Pvalue
|
Coef.
|
Pvalue
|
Coef.
|
Pvalue
|
Coef.
|
Pvalue
|
Gt
|
-3.675
|
0.000
|
-1.044
|
0.427
|
-0.978
|
0.498
|
-2.123
|
0.001
|
-1.101
|
0.367
|
Ga
|
-
12.308
|
0.000
|
-2.383
|
0.811
|
-2.409
|
0.807
|
-9.315
|
0.000
|
-3.394
|
0.600
|
Pt
|
-8.469
|
0.000
|
-2.865
|
0.112
|
-2.853
|
0.114
|
-5.761
|
0.000
|
-3.261
|
0.060
|
Pa
|
-9.946
|
0.000
|
-2.429
|
0.085
|
-2.493
|
0.076
|
-8.512
|
0.000
|
-3.672
|
0.005
|
Source : Calcul de l'auteur sur Stat 12.0
NB : Le nombre de lags utilisé est 1 pour
tous les tests de cointégration.
D'après ces résultats Les statistiques des tests
Gt et Ga et des tests Pt et Pa montrent que l'hypothèse de non
cointégration des variables est rejetée entre les variables LMd,
LPIBR et LCRED, de même que l'hypothèse d'absence de
cointégration du panel dans l'ensemble. En effet pour ces tests il y a
au moins un pays pour qui les variables sont cointégrées et le
panel est aussi cointégré dans l'ensemble. Il existe bien un
mécanisme à correction d'erreur. À long terme, les
séries ont des évolutions similaires car les
déséquilibres de court terme entre les variables se compensent
dans le temps. Par ailleurs, les variables TIR, TINFL et TCM acceptent
l'hypothèse de non cointégration avec la variable LMd même
si elles acceptent
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 50
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 51
l'hypothèse de cointégration entre
elles-mêmes. Elles rejettent aussi l'hypothèse d'un panel
cointégré dans l'ensemble.
Tableau 12 : Test de cointégration de
Westerlund des variables TIR, TINFL et TCM de 2000 à 2015
statistic
|
value
|
Z-value
|
P-value
|
Gt
|
-4.173
|
-7.534
|
0.000
|
Ga
|
-9.945
|
-2.132
|
0.017
|
Pt
|
-12.505
|
-7.416
|
0.000
|
Pa
|
-11.156
|
-4.996
|
0.000
|
Source : Calcul de l'auteur sur Stata12.0
Toutes les probabilités sont inférieures aux
seuils conventionnels. Elles acceptent l'hypothèse de
cointégration pour laquelle au moins pour un individu du panel les
variables sont cointégrées à travers les statistiques de
Ga et Gt, et acceptent aussi l'hypothèse de cointégration du
panel dans son ensemble suivant les statistiques Pt et Pa.
Tableau 13: Test de cointégration de Westerlund
des variables LMd, LPIBR et LCRED
statistic
|
value
|
Z-value
|
P-value
|
Gt
|
-3.394
|
-5.432
|
0.000
|
Ga
|
-9.004
|
-1.645
|
0.050
|
Pt
|
-7.899
|
-3.950
|
0.000
|
Pa
|
-8.167
|
-3.271
|
0.001
|
Source : Calcul de l'auteur sur Stata.12
Toutes les probabilités sont inférieures aux
seuils conventionnels. Donc elles acceptent toutes l'hypothèse
alternative de cointégration des statistiques Gt et Ga, et aussi
l'hypothèse alternative de panel cointégré des
statistiques Pt et Pa.
Tableau 14 : Test de cointégration de Westerlund
pour toutes les variables du modèle
statistic
|
value
|
Z-value
|
P-value
|
Gt
|
.
|
.
|
.
|
Ga
|
1
|
5
|
1
|
Pt
|
.
|
.
|
.
|
Pa
|
-1,517
|
2
|
0.99
|
Source : Calcul de l'auteur sur Stata12.0
Les résultats des deux statistiques rejettent
simultanément l'hypothèse de cointégration des variables
du modèle pour un pays donné et de cointégration du
panel.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 52
3. Résultats des tests de spécification
du modèle
Ces tests serviront à vérifier la
spécification homogène ou hétérogène du
processus générateur des données. Sur le plan
économique, cela revient à déterminer si le modèle
théorique étudié est parfaitement identique pour tous les
pays, ou s'il existe des spécificités propres à chaque
pays membre de l'Uemoa.
-Likelihood Ratio Test (Test de Fisher)
H0 : Modèle sans effets (estimateur MCO)
H1 : Modèle à effets fixes (estimateur
Within)
F test that all u_i=0: F (7, 115) = 10346.57 Prob. > F =
0.0000
La pvalue associée au test vaut 0, on rejette H0 au
seuil de 1% et au seuil de 5%. Par conséquent, l'estimateur Within est
plus performant que l'estimateur des MCO.
-Test de Breusch-Pagan
|
|
|
(9)
|
H0 : Modèle sans effets (estimateur
MCO)
H1 : Modèle à effets
aléatoires (estimateur MCG) Le logiciel donne : chibar2(01) = 938.55
Prob > chibar2 = 0.0000
La pvalue associée au test vaut 0. Par
conséquent, on accepte l'hypothèse H1 de présence à
effets aléatoires au seuil de 1% et au seuil de 5%. L'estimateur MCG est
plus performant que celui des MCO.
Ainsi, l'estimateur des MCO est exclu totalement dans notre
étude. D'autre part, il reste à effectuer le test de Hausman pour
déterminer quelle procédure, il faut considérer.
-Test de Hausman
H0 : Modèle à effets aléatoires
(estimateur MCG)
Hi. : Modèle à effets
fixes (estimateur Within)
chi2 (4) = (b-B)'[(V_b-V_B) ^ (-1)] (b-B)
= 0.25
Prob>chi2 = 0.9929
La pvalue associée au test vaut 0.9929. On accepte
l'hypothèse H0 de présence à effets aléatoires.
L'estimateur MCG est plus performant que l'estimateur Within dans notre
étude. Le modèle à effets aléatoires estimé
et qui prend en compte les résultats des tests de stationnarité
se présente comme suit.
DLog (Md) = an + alntDlog(PIBRnt) + a2nt
(TIRnt) + a3nt(TINFLnt ) +a4nt
Dlog (CREDnt) + a5nt(TCM)
+Ent (10)
Tableau 15 : Estimation des paramètres du
modèle à effets aléatoires dans l'Uemoa
Random-effects GLS regression
Group variable: PAYS Number of Obs. - 120
R-sq.: within: 0.2123 Number of groups - 8
Between: 0.1480 Wald chi2 (5) - 30.30
Prob. > chi2 - 0.0000
dLMd
|
Coef.
|
Std. Err
|
Z
|
P >IzI
|
[95% Conf. Interval]
|
Degré de significativité
|
dLPIBR
|
0.7049659
|
0.3421589
|
2.06
|
0.039
|
0.0343467 1.375585-
|
**
|
TIR
|
0.004444
|
0.0017185
|
-2.59
|
0.01
|
-0.0078121 0.0010758
|
**
|
TINFL
|
-0.0068831
|
0.0023651
|
-2.91
|
0.004
|
-0.0115186 0.0022475
|
-***
|
dLCRED
|
0.3638952
|
0.1011916
|
3.6
|
0.000
|
0.1655634 0.562227
|
***
|
TCM
|
1.07E-06
|
0.00084
|
0.01
|
0.99
|
|
.
|
|
0.0601593
|
0.0426148
|
-0.0001636 0.0001658_cons
1.41
|
0.158
|
-0.0233642 0.1436828
|
|
Source: Calcul de l'auteur sur Stata12.0
Niveau de significativité : * :10% ** : 5% *** : 1%
R2 -Between =0,1480. 14,80% des
fluctuations de la demande de monnaie dans l'Uemoa sont expliquées par
le LPIBR, TIR, TINFL, LCRED et le TCM.
La probabilité associée à la statistique
de Wald est nulle. Ce qui traduit une bonne adéquation d'ensemble du
modèle. Les variables retenues expliquent la demande de monnaie. Les
coefficients estimés du LPIBR, LCRED et du TCM sont positifs. Les
coefficients soumis au
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 53
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 54
test sont significativement différents de zéro
pour toutes les variables sauf pour le TCM car leurs probabilités sont
inférieures aux seuils conventionnels. Cela veut dire que les variables
explicatives LPIBR, TIR, TINFL et LCRED sont toutes significatives au seuil de
1%. Par contre la variable TCM n'est pas significative ni au seuil de 1%, ni au
seuil de 5% et 10%.
Le coefficient du LPIBR est significatif et positif donc
contribue effectivement à la demande de monnaie. Si le LPIBR augmente de
1 point, alors la demande de monnaie augmente de 0,704 points. Le coefficient
du TIR est significatif et négatif, une augmentation d'un point du TIR
dans les pays de l'Uemoa entraine une baisse de 0,004 points de la demande de
monnaie. Il est de même que celui du TINFL qui est négatif et
significatif. Une hausse d'un point du TINFL entraine une baisse de 0,0068
points de la demande de monnaie dans la zone. Celui associé au LCRED est
positif et significatif et contribue effectivement à la demande de
monnaie. Une hausse d'1 point du ratio crédits à
l'économie sur PIB, entraine une hausse de 0,363 points de la demande de
monnaie. Par ailleurs le TCM dollar /XOF est non significatif pour la demande
de monnaie de l'union. Cela peut s'expliquer par la dépendance du taux
de change de l'Uemoa qui est en régime de change fixe face à
l'Euro.
4. Résultats de l'estimation de la fonction de
demande de monnaie de l'Uemoa a. Estimation par la méthode des
moindres carrés ordinaires dynamiques (DOLS)
L'estimateur DOLS est considéré comme le
meilleur estimateur en panel dynamique. Nous allons effectuer deux estimations,
le premier sera une estimation de la fonction de demande de monnaie au sein de
l'Uemoa à long terme et le second sera une estimation de la fonction de
demande de monnaie à court terme au sein de l'Uemoa.
Tableau 16 : Estimation de la fonction de demande de
monnaie à long terme
OLS estimation
Estimate efficient for homoskedasticity only
Statistics robust to heteroskedasticity and autocorrelation
Kernel-Bartlett, bandwidth- 3 Number of obs. 128
F (5, 122) 7.31
Prob > F 0.000
Centered R2 0.1490 Uncentered R2 0.9558
|
ROBUST
|
LMd
|
Coef.
|
Std. Err
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf. Interval]
|
Degré de significativité
|
LPIBR
|
1.027305
|
0.3138214
|
3.27
|
0.001
|
0.4060647 1.648546
|
***
|
TIR
|
0.0410645
|
0.0371154
|
1.11
|
0.271
|
-0.0324092 0.1145382
|
.
|
TINFL
|
0.0240181
|
0.450746
|
0.53
|
0.595
|
-0.0652117 0.1132478
|
.
|
LCRED
|
1.00866
|
0.4914554
|
2.05
|
0.042
|
0.0357747 1.981545
|
**
|
TCM
|
-5.62E-05
|
0.0025261
|
-0.02
|
0.982
|
-0.0050568 0.0049444
|
.
|
_cons
|
-1.585838
|
1.757398
|
-0.9
|
0.369
|
-5.064784 1.893107
|
|
Source : Calcul de l'auteur sur Stat 12.0
Niveau de significativité : * :10% ** : 5% *** : 1%
L'analyse des résultats de l'estimation de la fonction
de demande de monnaie à long terme par la méthode DOLS de l'Uemoa
montre que le modèle est globalement significatif car la
probabilité associée au F-statistic est inférieur aux
seuils conventionnels. Les élasticités du PIB réel (1,027)
et du ratio crédits à l'économie (1.00) sont
significativement supérieures ou à l'unité. Donc il faut
dire que, plus le P113 augmente, plus les agents souhaiteront détenir de
la monnaie quel que soit son coût. En d'autres termes cela montre qu'une
hausse de 10% à long terme du LPIBR ou du LCRED entraine une
augmentation de 10,27% de la demande de monnaie grâce à la
première et de 10% grâce à la dernière. Par ailleurs
les probabilités montrent qu'à long terme la seule la variable
P113R a une influence significative sur la demande de monnaie dans l'Union si
on considère tous les seuils conventionnels. Ce résultat confirme
les théories de la demande de monnaie qui considèrent cette
dernière comme la principale variable explicative de la demande de
monnaie. Au seuil de 1%, 5% et 10%, les semi-élasticités
associées aux autres variables taux d'intérêt réel
et taux d'inflation sont positifs mais différents de l'unité. Par
contre elles ne sont pas significatives aux seuils conventionnels, sauf la
variable ratio des crédits à l'économie qui semble avoir
une influence significative au seuil de 5%. Le taux d'intérêt
réel et le taux d'inflation n'influencent pas la demande d'encaisses
monétaires dans l'Union conformément à la théorie
économique de Fisher. Le taux d'intérêt n'influence pas la
demande de monnaie dans le long terme conformément aux résultats
de l'étude de Friedman(1959) sur les Etats Unis et des résultats
de Gollock(2000) sur la demande de monnaie au Sénégal. Pour le
taux de change moyen, il n'a pas une influence significative sur la demande de
monnaie à long terme et son élasticité est proche de 0. Il
ne contribue pas sur la demande de monnaie.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 55
Sur la base de ces résultats, on voit qu'à long
terme seul la variable PIB réel a une influence significative et
contribue positivement sur la demande de monnaie dans l'Union. En effet cela
peut s'expliquer par le fait que les autres variables telles que le taux
d'intérêt réel pour qui à long terme les agents
économiques ne se soucient plus de son augmentation pour demander des
encaisses à cause de la conjoncture et de l'instabilité politique
et financière dans la zone Uemoa et du taux d'inflation qui se stabilise
dans le long terme à travers les politiques économiques et
l'objectif final de la Banque centrale. Par contre pour les crédits
à l'économie, leur non significativité à long terme
peut s'expliquer par les hétérogénéités
structurelles entre les pays membres qui font que la demande de crédits
n'est pas la même dans tous les pays. Seuls les pays comme la Cote
d'ivoire et le Sénégal ont atteint une certaine étape de
développement dans le domaine des financements des états et des
agents économiques.
Tableau 17: Estimation de la fonction de demande de
monnaie à court terme.
OLS estimation
Estimate efficient for homoskedasticity only
Statistics robust to heteroskedasticity and autocorrelation
Kernel-Bartlett, bandwidth- 3
Number of obs. 120
F (5, 114) 7.42
Prob. > F 0.0000
Centered R2 0.2100 Uncentered
R2 0.4151
|
ROBUST
|
dLMd
|
Coef.
|
Std. Err
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf. Interval]
|
Degré de significativité
|
dLPIBR
|
0.7049659
|
0.2460035
|
2.87
|
0.005
|
0.2176348 1.192297
|
***
|
TIR
|
-0.004444
|
0.001798
|
-2.47
|
0.015
|
-0.0080057 -0.0008822
|
**
|
TINFL
|
-0.0068831
|
0.0025161
|
-2.47
|
0.007
|
-0.0118674 -0.0018987
|
***
|
dLCRED
|
0.3638952
|
0.1757633
|
2.07
|
0.041
|
0.0157094 0.712081
|
**
|
TCM
|
1.07E-06
|
0.000762
|
0.01
|
0.989
|
-0.0001499 0.0001521
|
.
|
_cons
|
0.0601593
|
0.0418159
|
1.44
|
0.153
|
-0.0226778 0.1429963
|
|
Source : Calcul de l'auteur sur Stata12.0
Niveau de significativité : * :10% ** : 5% *** : 1%
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 56

ec
LPIBR L1.
TIR L1.
2.107783
-
0.0907008
0.0010178
23.24
-3.16
1.930013
-
1.930013 2.285553
- -0.012262
L'examen à court terme des résultats montre le
modèle est globalement significatif et que les variables PIB
réel, taux d'intérêt réel et taux d'inflation ont
une influence significative sur la demande d'encaisse dans l'Uemoa aux seuils
de 5% et de 10%. Le taux d'intérêt a une influence
significativement dans la demande de l'Uemoa conformément à la
théorie keynésienne. En effet leurs probabilités
associées à la statistique de student sont inférieures aux
seuils conventionnels. L'élasticité du PIBR égal à
0,704 traduit qu'une hausse de 10% du PIBR, entraine une hausse de 7,04% de la
demande de monnaie. Celle du taux d'intérêt réel montre
qu'une hausse de 10% du taux d'intérêt réel entraine une
baisse de 0,04% de la demande de monnaie de même qu'une hausse du taux
d'inflation de 10% entraine une baisse de 0,06% de la demande d'encaisses dans
l'Union. Donc l'impact des variables TIR et TINFL est significatif et
négatif. Le taux d'intérêt influence faiblement la demande
de monnaie à court terme. Ce résultat confirme les
résultats obtenus pars Friedman (1959). Par ailleurs la variable LCRED
n'a qu'une influence significative sur la demande de monnaie qu'au seuil de 5%.
Mais une hausse de 10% du ratio crédits à l'économie
entraine une hausse de 3,63% de la demande de monnaie. Le TCM n'a pas
d'influence sur la demande d'encaisses de l'Union.
b. Estimation des paramètres du modèle
à correction d'erreur par PMG
Le Pooled Mean Group de Peseran, Shin et Smith (1999) permet
d'estimer les paramètres du modèle vectoriel à correction
d'erreur. Les paramètres du modèle de long terme sont
supposés homogènes, tandis que ceux de court terme sont
supposés hétérogènes.
Tableau 18 : Estimation des paramètres du
modèle à correction d'erreur
Pooled Mean Group Regression
(Estimate results saved as pmg)
Number of Obs. 120 Number of groups 8
Log likelihood 258.172
ROBUST
dLMd
|
Coef. Std. Err. Z P>IzI [95% Conf.
Interval]
|
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 57
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 58
|
|
0.0032211
|
|
|
0.0052159
|
0.0052159
|
|
TINFL L1.
|
0.0050217
|
0.0009691
|
-3.18
|
0.0069211
|
0.0069211 0.0031224
|
LCRED L1.
|
0.1811452
|
0.0224857
|
8.05
|
0.1369739
|
0.1369739 0.2251164
|
TCM L1.
|
-0.002063
|
0.000961
|
-2.15
|
0.0003946
|
0.0003946 -0.000018
|
sr
|
|
|
ec
|
0.6316684
|
0.18669
|
-3.38
|
0.001
|
0.9975741 0.2657627
|
dLPIBR
|
0.9161343
|
0.5351995
|
1.71
|
0.087
|
0.1328375 1.965106
|
TIR
|
0.0021893
|
0.0019585
|
-1.12
|
0.264
|
0.0060279 0.0016493
|
TINFL
|
0.0069828
|
0.002248
|
-3.11
|
0.002
|
0.0113888 0.0025769
|
dLCRED
|
0.154348
|
0.2366847
|
0.65
|
0.514
|
0.3095456 0.6182415
|
TCM
|
0.0002467
|
0.0001939
|
1.27
|
0.203
|
0.0001332 0.0006267
|
_cons
|
-3.949329
|
1.308519
|
-3.02
|
0.003
|
-6.513979 -1.38468
|
Source : Calcul de l'auteur sur Stata 12.0
Les estimations par le Pooled Mean Group montre que toutes les
variables revêtent le signe prévu et que toutes les variables
étudiées sont significatives qu'importe le seuil
considéré sauf le TCM qui ne se trouve significative qu'au seuil
de 5%. La demande de monnaie est corrélée positivement avec le
PIBR et le ratio crédits à l'économie. Par ailleurs elle
est corrélée négativement avec les variables taux
d'intérêt réel, taux d'inflation et le taux de change
moyen. Le coefficient moyen estimé du terme de correction d'erreurs est
négatif et significatif, confirmant ainsi une relation
d'équilibre de long terme entre la demande de monnaie et le groupe de
variables explicatives significatives. À court terme comme à long
terme les corrélations sont les mêmes. Par ailleurs seul le taux
d'inflation est significatif à court terme quel que soit le seuil
considéré. Toutes les autres variables ne sont pas significatives
au seuil de 5%. Seule la variable PIBR est significative au seuil de 10%.
D'après les résultats des différents
estimations effectuées pour faire ressortir l'influence des variables
explicatives telles que le PIB, le taux d'intérêt, le taux
d'inflation, les crédits à l'économie et le taux de change
moyen dollar sur XOF sur la variable à expliquer qu'est la demande de
monnaie, nous pouvons dire qu'à l'exception du PIB et des crédits
à l'économie, toutes les autres variables sont
négativement corrélées avec la demande de monnaie dans
l'Uemoa.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 59
IV. Discussion
L'objectif de cette étude est de vérifier si les
variables choisies expliquent explicitement la demande de monnaie au sein de
l'Uemoa. L'importance de la variable étudiée relève de la
relation qu'elle entretienne avec les variables macroéconomiques, donc
en global des déterminants de la croissance économique. Elle est
très importante et se trouve au coeur des politiques économiques
et plus particulièrement celui de la politique monétaire dans
l'Uemoa.
D'après les résultats obtenus, l'influence
positive et significative du P113 réel sur la demande de monnaie de
l'Union est prévisible puisque le P113 peut être
considéré comme le centre de toutes les variables
économiques. En effet une augmentation du P113 ne peut qu'être
positive sur la demande de monnaie. D'autre part tous les travaux et
théories adressés à la demande de monnaie le
considère comme la principale variable explicative de la demande de
monnaie que cela soit dans les pays en développement que dans les pays
développés. D'après nos résultats, on voit que la
plupart des transactions effectuées sont directement liées
à l'activité économique. Donc c'est la demande de monnaie
de transaction qui est effectivement liée au PIB. Cela prouve encore le
bas niveau de développement financier dans les pays de l'Uemoa où
le marché financier est peu développé et où le
motif de spéculation comme motif de demande d'encaisses est
négligeable. Par ailleurs, si on observe les composantes du P113, il
serait intéressant d'utiliser comme proxy du P113 la consommation
finale. Elle a une forte contribution sur le PIB et puis dans une zone comme
l'Uemoa, l'essentiel de la demande d'encaisses se fait à la fin du mois.
Ce qui montre que la plus grande partie de la demande de monnaie des individus
est destinée à la consommation finale. Ce qui est observable dans
le court terme. Il faut aussi noter que le PIB non agricole pourrait aussi
donner des résultats meilleurs en qualité de variable explicative
sur la demande de monnaie, puisque l'apport du P113 agricole est très
faible dans l'activité économique comme dans l'étude de
Diop, A. (libéralisation financière et demande de monnaie dans
l'Uemoa : Cas du Sénégal (2003)). Pour le deuxième
variable qu'est le taux d'intérêt réel, il est clair que
dans la réalité, il a un impact significatif et négatif
sur la demande de monnaie comme il a été prouvé dans
l'étude. Par contre son impact n'est significatif qu'à court
terme. En effet la préférence pour les crédits à
court terme accordés par les banques limite aussi les projets des
demandeurs, ce qui contribue à sa significativité à court
terme. Il y a aussi le fait que les variations du taux d'intérêt
réel dans l'Uemoa sont faibles, ce qui réduit son impact sur la
demande de monnaie. Cela peut donner raison aux théoriciens qui
suggèrent le taux d'intérêt de court terme pour
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 60
expliquer la demande de monnaie. Il faut aussi souligner qu'il
serait aussi pertinent de considérer le taux du crédit comme
proxy du taux d'intérêt réel puisque le financement par
octroi de crédits semble être la source la plus importante
d'augmentation de la demande d'encaisses dans la zone. Il est aussi important
et plus objectif si on prenait en compte l'impact de la libéralisation
financière sur la demande de monnaie en considérant le taux
débiteur moyen des banques dans l'Uemoa. En résumé le taux
d'intérêt réel, en dépit de sa pertinence semble
être inopérant et peut ne pas refléter la
réalité dans les pays en développement. En effet dans
l'Uemoa, le taux d'intérêt de la dette publique est
élevé et il faut savoir que son impact direct sur la demande de
monnaie des agents n'est pas important et il y a aussi l'importance du secteur
informel d'où une autre limite du taux d'intérêt
réel. Concernant la troisième variable qui est le taux
d'inflation, son choix est justifié. Son influence sur la demande de
monnaie est irréfutable dans le cadre où on se
réfère à sa définition la plus simple.
C'est-à-dire une augmentation soutenue du niveau des prix. Il influence
significativement la demande d'encaisse des agents dans l'Union où la
stabilité des prix semble être la préoccupation majeure de
la Banque Centrale. Surtout dans certains pays membres où
l'instabilité politique bouleverse la situation économique. Par
contre dans certaines études c'est le taux d'inflation anticipé
qu'il considère plus approprié pour mesurer l'impact de la hausse
des prix sur la demande de monnaie. Par ailleurs l'utilisation de l'Inflation
passée pourrait donner de véritables résultats puisque
l'observation de son impact sur la demande de monnaie de l'année en
cours peut nous renseigner sur sa significativité ou non sur la demande
d'encaisses dans l'Union. Pour le quatrième variable ratio des
crédits à l'économie sur le PIB tous les résultats
confirment sa significativité positive sur la demande de monnaie de
l'Union. En effet si on tient compte des nouvelles réformes
financières, avec les politiques de financements de la Banque Centrale
et de l'avènement de la microfinance, les crédits alloués
aux agents ont permis aux agents d'augmenter leur demande d'encaisses
monétaires pour financer leurs projets et leur consommation finale. Mais
il y a ce qu'on appelle l'auto rationnement c'est-à-dire le fait que
certaines entreprises s'abstiennent à demander du crédit aux
établissements financiers sous contexte que les banques n'accordent pas
du crédit. Ce phénomène est observé dans plusieurs
pays membres de l'union tels que le Sénégal, le Bénin etc.
Cela tend à réduire l'impact significatif des crédits
à l'économie sur la demande de monnaie. Enfin pour ce qui est de
la dernière variable du modèle le taux de change moyen annuel du
dollar sur le Franc CFA, il n'a aucun impact significatif sur le comportement
des agents. En effet l'hypothèse de début est confirmé,
cela montre encore la dépendance parfaite du Franc Cfa face à
l'euro.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 61
Au-delà de tout ce qui vient de se dire, il est
important d'inclure les innovations apportées par les modèles
d'équilibre général pour faire une meilleure analyse de la
demande de monnaie en y incluant les rigidités nominales et les
anticipations. Il serait intéressant d'utiliser l'indice des conditions
monétaires réels (ICM) à la place des variables taux
d'intérêt réel et taux de change réel pour voir
réellement dans un autre angle leur impact sur la demande d'encaisses
dans l'union surtout si son sait que cet indice tient en compte le taux de
change effectif réel et le taux d'intérêt réel
à court terme. L'ICM est calculé par la moyenne
pondérée des écarts du taux d'intérêt et du
taux de change relativement à leurs valeurs au cours d'une
période de base.
Par ailleurs, il serait aussi intéressant de prendre en
compte les effets de la corruption sur la demande de monnaie dans la zone
Uemoa. En effet, la corruption reste un des facteurs que tous les pays membres
de l'Uemoa ont en commun. C'est un fléau qui semble avoir un impact
significatif sur la demande d'encaisses des individus.

Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 62
Au terme de cette étude dont le but a été
de faire une analyse économétrique de la demande de monnaie au
sein de l'Uemoa, il nous est paru convenable de se trouver comme tache
d'analyser les variables explicatives de la demande de monnaie. À cet
effet, l'intégration de nouvelles variables telles que le taux
d'inflation, les crédits à l'économie et le taux de change
dans l'analyse pour compléter les variables explicatives traditionnelles
que sont le revenu et le taux d'intérêt, nous a permis de mieux
connaitre la demande de monnaie dans une zone monétaire où les
pays membres sont en développement. L'analyse de la demande de monnaie
est large. Cela peut s'expliquer par le fait qu'elle soit liée d'une
part à la politique monétaire de l'Union et d'autre part aux
chocs extérieurs. L'utilisation du taux de change comme variable
explicative de la demande de monnaie relève du souhait de prendre en
compte l'impact des chocs extérieurs à travers les
opérations entre un pays membre quelconque et le reste du monde
notamment celles qui dépendent du cours des devises. Quant 'au choix
posé sur l'inflation, plusieurs explications peuvent être
fournies, mais la plus importante de toutes est le fait qu'elle soit
liée à l'objectif de stabilité des prix de la Banque
Centrale. Son accroissement ou sa diminution affecte naturellement la
quantité de monnaie demandée dans la zone. Concernant les
crédits à l'économie, étant des moyens de
financement de l'économie d'une très grande importance dans
l'union, ils augmentent la quantité de monnaie en circulation.
L'étude est effectuée sur les huit pays de l'Uemoa pour prendre
en compte les hétérogénéités structurelles
des économies. Nombreux ont été les théories et les
études empiriques adressées à la demande de monnaie, mais
peu sont consacrées aux pays en développement. Récemment,
de nouveaux modèles tels que le modèle de Cagan, celui de Smet et
Wouters ont eu à actualiser les travaux effectués dans le
passé. Théoriquement, les modèles d'équilibre
général dynamiques semblent plus correspondre à notre
modèle économique. Ils prennent en compte des facteurs comme les
rigidités nominales des salaires.
Par ailleurs, si on tient compte de l'évolution de la
politique monétaire de la zone, de son impact à travers
l'ajustement de l'offre de monnaie de la Banque Centrale et de la demande de
monnaie des établissements financiers de second rang et au trésor
public, la surliquidité bancaire et la question du financement bancaire
jouent un rôle important sur la vitesse de
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 63
circulation de la monnaie. Malgré les nouvelles
réformes instaurées en 2000 et la libéralisation
financière, la politique monétaire demeure instable surtout si on
considère les différents comportements qui régissent les
pays membres de l'Union et les difficultés liées à la mise
en oeuvre des programmes.
Notre étude, nous a permis de connaitre l'impact
réel des variables explicatives choisies sur la demande de monnaie des
pays de l'Uemoa. En effet les principaux enseignements que suggèrent les
résultats obtenus peuvent être résumés comme suit
:
Le PIB est la principale variable explicative dans notre
modèle. Elle est corrélée positivement avec la demande de
monnaie dans l'Union. Par conséquent toutes les politiques mises en
oeuvre pour accélérer la croissance économique dans
l'Uemoa, auront pour conséquence une augmentation de la quantité
de monnaie demandée dans l'Union.
Le taux d'intérêt réel, en termes
d'influence sur la demande de monnaie n'a pas une grande importance. En effet
son impact semble plus significatif à court terme dans l'Union. Mais il
faut souligner qu'il entraine un effet négatif sur la demande de monnaie
à court terme. À long terme, il n'a pas une influence
significative sur la demande de monnaie.
Le taux d'inflation est tout comme le taux
d'intérêt réel. Son influence significative sur la demande
de monnaie ne se limite qu'à court terme. Toute politique visant
à réduire le taux d'inflation aura pour conséquence une
hausse de la demande d'encaisse dans le court terme.
Le taux de change moyen du dollar sur le franc Cfa n'a aucune
influence significative sur la demande de monnaie que cela soit à long
ou à court terme. Par conséquent la demande de l'union ne peut
s'expliquer à partir de la dévaluation ou de la
surévaluation du dollar.
Les crédits à l'économie influencent
significativement la demande de monnaie dans l'Union que cela soit à
long ou à court terme. En effet une hausse des crédits à
l'économie dans l'Uemoa se traduit pratiquement par une augmentation de
la quantité de monnaie demandée.
En définitive, la demande de monnaie dans l'Uemoa est
actuellement liée avec les variables macroéconomiques.
D'après ce que l'on vient de voir, ses fluctuations relèvent pour
une grande partie de l'activité économique et ensuite vient les
variables contrôlables par la Banque Centrale.
Les recommandations que l'on pourrait suggérer peuvent
être :
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 64
? A l'endroit de la CEDEAO, qui doit faire en sorte que la
zone possède une monnaie indépendante de l'euro, propre à
la zone et dont le régime de change et les politiques appropriées
selon à leur entière décision.
? Les pays membres doivent essayer de prendre les
hétérogénéités structurelles qui les
qualifient comme un atout pour que les différentes politiques
spécifiques à chaque pays mises en oeuvre puissent donner des
résultats positifs.
? La Banque Centrale doit contrôler si les
réformes et les opérations mise en oeuvre sont
régulièrement respectées par les banques de second
rang.
? Les politiques budgétaires et monétaires mises
en oeuvre ne doivent pas être des politiques copiées, on doit
mettre en place des politiques qui sont propres à nos types
d'économie.

Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
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ANNEXE 1 : Carte de l'UEMOA

Source : UEMOA
ANNEXE 2: Données sur les variables du
modèle
PAYS
|
ANNEE
|
LMd
|
LPIBR
|
TIR
|
TINFL
|
LCRED
|
TCM
|
1
|
2000
|
7.33
|
7.01
|
9.886
|
2.531
|
2.055
|
737.452
|
1
|
2001
|
7.334
|
7.011
|
5.565
|
4.362
|
2.077
|
733.089
|
1
|
2002
|
7.431
|
7.004
|
6.120
|
3.077
|
2.082
|
695.934
|
1
|
2003
|
7.276
|
6.998
|
3.626
|
3.297
|
2.041
|
581.024
|
1
|
2004
|
7.298
|
7.003
|
11.733
|
1.458
|
2.067
|
527.933
|
1
|
2005
|
7.281
|
7.01
|
7.491
|
3.886
|
2.065
|
528.109
|
1
|
2006
|
7.336
|
7.017
|
5.726
|
2.467
|
2.094
|
522.898
|
1
|
2007
|
7.448
|
7.024
|
4.505
|
1.892
|
2.161
|
479.343
|
1
|
2008
|
7.447
|
7.035
|
-0.574
|
6.309
|
2.196
|
448.346
|
1
|
2009
|
7.527
|
7.049
|
6.101
|
1.02
|
2.221
|
471.612
|
1
|
2010
|
7.595
|
7.058
|
2.281
|
1.226
|
2.244
|
495.827
|
1
|
2011
|
7.614
|
7.038
|
6.302
|
4.912
|
2.274
|
471.777
|
1
|
2012
|
7.635
|
7.083
|
3.403
|
1.305
|
2.281
|
510.891
|
1
|
2013
|
7.671
|
7.121
|
2.743
|
2.581
|
2.331
|
494.089
|
1
|
2014
|
7.727
|
7.156
|
5.256
|
0.453
|
2.381
|
494.553
|
1
|
2015
|
7.793
|
7.196
|
4.428
|
1.237
|
2.454
|
591.605
|
2
|
2000
|
6.988
|
6.632
|
10.015
|
0.732
|
2.164
|
737.452
|
2
|
2001
|
6.936
|
6.651
|
9.635
|
3.074
|
2.165
|
733.089
|
2
|
2002
|
6.957
|
6.654
|
13.511
|
2.231
|
2.183
|
695.934
|
2
|
2003
|
7.081
|
6.682
|
10.616
|
-0.03
|
2.213
|
581.024
|
2
|
2004
|
7.135
|
6.707
|
7.581
|
0.508
|
2.226
|
527.933
|
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 69
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 70
2
|
2005
|
7.167
|
6.731
|
4.085
|
1.705
|
2.298
|
528.109
|
2
|
2006
|
7.208
|
6.741
|
4.066
|
2.113
|
2.305
|
522.898
|
2
|
2007
|
7.236
|
6.762
|
2.205
|
5.853
|
2.327
|
479.343
|
2
|
2008
|
7.251
|
6.778
|
1.248
|
5.77
|
2.38
|
448.346
|
2
|
2009
|
7.314
|
6.788
|
8.545
|
-2.248
|
2.386
|
471.612
|
2
|
2010
|
7.352
|
6.806
|
5.113
|
1.229
|
2.411
|
495.827
|
2
|
2011
|
7.365
|
6.814
|
2.500
|
3.403
|
2.477
|
471.777
|
2
|
2012
|
7.387
|
6.832
|
4.272
|
1.421
|
2.499
|
510.891
|
2
|
2013
|
7.419
|
6.848
|
9.559
|
0.699
|
2.535
|
494.089
|
2
|
2014
|
7.476
|
6.868
|
7.534
|
-1.08
|
2.542
|
494.553
|
2
|
2015
|
7.551
|
6.89
|
6.106
|
0.145
|
2.547
|
591.605
|
3
|
2000
|
6.796
|
6.358
|
10.506
|
4.165
|
1.93
|
737.452
|
3
|
2001
|
6.782
|
6.381
|
18.386
|
3.984
|
1.904
|
733.089
|
3
|
2002
|
6.72
|
6.401
|
8.797
|
2.489
|
1.946
|
695.934
|
3
|
2003
|
6.799
|
6.415
|
13.284
|
1.487
|
2.053
|
581.024
|
3
|
2004
|
6.743
|
6.434
|
13.459
|
0.874
|
2.06
|
527.933
|
3
|
2005
|
6.787
|
6.442
|
5.433
|
5.365
|
2.133
|
528.109
|
3
|
2006
|
6.876
|
6.458
|
6.022
|
3.782
|
2.161
|
522.898
|
3
|
2007
|
6.946
|
6.484
|
11.186
|
1.298
|
2.232
|
479.343
|
3
|
2008
|
7.011
|
6.504
|
5.041
|
7.947
|
2.291
|
448.346
|
3
|
2009
|
7.043
|
6.514
|
8.270
|
2.157
|
2.333
|
471.612
|
3
|
2010
|
7.075
|
6.523
|
10.430
|
2.307
|
2.356
|
495.827
|
3
|
2011
|
7.101
|
6.536
|
4.990
|
2.713
|
2.391
|
471.777
|
3
|
2012
|
7.104
|
6.556
|
0.762
|
6.753
|
2.41
|
510.891
|
3
|
2013
|
7.168
|
6.585
|
6.798
|
0.972
|
2.425
|
494.089
|
3
|
2014
|
7.247
|
6.612
|
8.158
|
-1.086
|
2.423
|
494.553
|
3
|
2015
|
7.272
|
6.634
|
7.839
|
0.32
|
2.393
|
591.605
|
4
|
2000
|
5.922
|
5.55
|
5.761
|
8.636
|
1.102
|
737.452
|
4
|
2001
|
5.845
|
5.551
|
14.971
|
3.348
|
1.096
|
733.089
|
4
|
2002
|
5.927
|
5.519
|
11.951
|
3.3
|
1.105
|
695.934
|
4
|
2003
|
5.56
|
5.52
|
13.777
|
-3.503
|
0.903
|
581.024
|
4
|
2004
|
5.709
|
5.532
|
8.179
|
0.883
|
0.821
|
527.933
|
4
|
2005
|
5.769
|
5.55
|
5.671
|
3.329
|
0.977
|
528.109
|
4
|
2006
|
5.779
|
5.56
|
14.606
|
1.955
|
1.241
|
522.898
|
4
|
2007
|
5.862
|
5.574
|
5.419
|
4.617
|
1.433
|
479.343
|
4
|
2008
|
5.942
|
5.588
|
-1.197
|
10.46
|
1.653
|
448.346
|
4
|
2009
|
5.984
|
5.602
|
12.733
|
-1.651
|
1.736
|
471.612
|
4
|
2010
|
6.052
|
5.621
|
6.749
|
2.518
|
1.79
|
495.827
|
4
|
2011
|
6.194
|
5.661
|
-3.324
|
5.046
|
2.072
|
471.777
|
4
|
2012
|
6.16
|
5.653
|
11.056
|
2.131
|
2.155
|
510.891
|
4
|
2013
|
6.176
|
5.657
|
9.487
|
1.207
|
2.166
|
494.089
|
4
|
2014
|
6.355
|
5.669
|
-5.145
|
-1.509
|
2.117
|
494.553
|
4
|
2015
|
6.453
|
5.689
|
0.915
|
1.405
|
2.107
|
591.605
|
5
|
2000
|
6.713
|
6.397
|
7.138
|
-0.678
|
2.06
|
737.452
|
5
|
2001
|
6.771
|
6.445
|
6.578
|
5.187
|
2.091
|
733.089
|
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 71
5
|
2002
|
6.849
|
6.463
|
4.894
|
5.033
|
2.151
|
695.934
|
5
|
2003
|
6.94
|
6.495
|
4.806
|
-1.347
|
2.188
|
581.024
|
5
|
2004
|
6.938
|
6.505
|
10.694
|
-3.1
|
2.207
|
527.933
|
5
|
2005
|
6.959
|
6.531
|
2.491
|
6.398
|
2.152
|
528.109
|
5
|
2006
|
6.993
|
6.553
|
4.418
|
1.544
|
2.207
|
522.898
|
5
|
2007
|
6.982
|
6.571
|
5.533
|
1.412
|
2.22
|
479.343
|
5
|
2008
|
6.883
|
6.592
|
2.715
|
9.171
|
2.234
|
448.346
|
5
|
2009
|
7.025
|
6.611
|
4.863
|
2.464
|
2.261
|
471.612
|
5
|
2010
|
7.086
|
6.636
|
3.911
|
1.109
|
2.289
|
495.827
|
5
|
2011
|
7.126
|
6.648
|
-3.320
|
2.856
|
2.373
|
471.777
|
5
|
2012
|
7.166
|
6.648
|
5.014
|
5.427
|
2.393
|
510.891
|
5
|
2013
|
7.203
|
6.655
|
11.284
|
-0.606
|
2.436
|
494.089
|
5
|
2014
|
7.223
|
6.685
|
6.225
|
0.895
|
2.478
|
494.553
|
5
|
2015
|
7.26
|
6.706
|
5.062
|
1.436
|
2.536
|
591.605
|
6
|
2000
|
6.121
|
6.21
|
1.556
|
2.9
|
1.626
|
737.452
|
6
|
2001
|
6.276
|
6.242
|
10.340
|
4.006
|
1.578
|
733.089
|
6
|
2002
|
6.176
|
6.264
|
10.431
|
2.629
|
1.616
|
695.934
|
6
|
2003
|
6.343
|
6.279
|
7.341
|
-1.614
|
1.641
|
581.024
|
6
|
2004
|
6.378
|
6.275
|
8.659
|
0.263
|
1.729
|
527.933
|
6
|
2005
|
6.366
|
6.306
|
6.559
|
7.797
|
1.777
|
528.109
|
6
|
2006
|
6.414
|
6.331
|
11.854
|
0.04
|
1.873
|
522.898
|
6
|
2007
|
6.578
|
6.344
|
5.375
|
0.054
|
1.939
|
479.343
|
6
|
2008
|
6.571
|
6.384
|
3.070
|
11.305
|
2.036
|
448.346
|
6
|
2009
|
6.65
|
6.381
|
5.544
|
0.583
|
2.112
|
471.612
|
6
|
2010
|
6.735
|
6.416
|
7.153
|
0.804
|
2.125
|
495.827
|
6
|
2011
|
6.751
|
6.425
|
6.184
|
2.942
|
2.18
|
471.777
|
6
|
2012
|
6.869
|
6.474
|
6.002
|
0.455
|
2.225
|
510.891
|
6
|
2013
|
6.9
|
6.493
|
7.340
|
2.299
|
2.222
|
494.089
|
6
|
2014
|
7
|
6.522
|
9.625
|
-0.925
|
2.236
|
494.553
|
6
|
2015
|
7.015
|
6.543
|
9.081
|
1.007
|
2.27
|
591.605
|
7
|
2000
|
11.594
|
6.371
|
8.370
|
-0.304
|
1.969
|
737.452
|
7
|
2001
|
11.58
|
6.399
|
9.875
|
5.007
|
1.998
|
733.089
|
7
|
2002
|
11.567
|
6.418
|
12.110
|
2.176
|
2.059
|
695.934
|
7
|
2003
|
11.795
|
6.45
|
10.367
|
2.035
|
2.082
|
581.024
|
7
|
2004
|
11.777
|
6.469
|
6.191
|
-0.4
|
2.113
|
527.933
|
7
|
2005
|
11.766
|
6.505
|
6.449
|
6.415
|
2.171
|
528.109
|
7
|
2006
|
11.809
|
6.532
|
9.776
|
2.333
|
2.202
|
522.898
|
7
|
2007
|
11.842
|
6.549
|
7.122
|
-0.231
|
2.188
|
479.343
|
7
|
2008
|
11.946
|
6.574
|
0.438
|
10.66
|
2.246
|
448.346
|
7
|
2009
|
12.036
|
6.586
|
7.329
|
2.608
|
2.241
|
471.612
|
7
|
2010
|
12.11
|
6.622
|
5.213
|
-0.764
|
2.265
|
495.827
|
7
|
2011
|
12.168
|
6.65
|
2.431
|
2.76
|
2.329
|
471.777
|
7
|
2012
|
12.231
|
6.677
|
3.474
|
3.818
|
2.396
|
510.891
|
7
|
2013
|
12.275
|
6.703
|
10.337
|
0.534
|
2.471
|
494.089
|
7
|
2014
|
12.321
|
6.72
|
9.215
|
-0.258
|
2.52
|
494.553
|
7
|
2015
|
12.397
|
6.738
|
8.401
|
0.955
|
2.54
|
591.605
|
8
|
2000
|
6.498
|
6.124
|
10.403
|
1.89
|
2.046
|
737.452
|
8
|
2001
|
6.44
|
6.128
|
14.726
|
3.91
|
2.012
|
733.089
|
8
|
2002
|
6.415
|
6.144
|
8.345
|
3.074
|
1.964
|
695.934
|
8
|
2003
|
6.473
|
6.172
|
8.939
|
-0.963
|
2.05
|
581.024
|
8
|
2004
|
6.548
|
6.168
|
10.380
|
0.392
|
2.073
|
527.933
|
8
|
2005
|
6.53
|
6.147
|
1.817
|
6.802
|
2.143
|
528.109
|
8
|
2006
|
6.613
|
6.159
|
10.291
|
2.227
|
2.134
|
522.898
|
8
|
2007
|
6.692
|
6.154
|
6.918
|
0.96
|
2.253
|
479.343
|
8
|
2008
|
6.713
|
6.171
|
-4.330
|
8.682
|
2.215
|
448.346
|
8
|
2009
|
6.756
|
6.194
|
7.800
|
3.313
|
2.275
|
471.612
|
8
|
2010
|
6.81
|
6.22
|
8.246
|
1.834
|
2.335
|
495.827
|
8
|
2011
|
6.865
|
6.126
|
1.795
|
3.572
|
2.578
|
471.777
|
8
|
2012
|
6.896
|
6.151
|
2.704
|
2.631
|
2.629
|
510.891
|
8
|
2013
|
6.957
|
6.173
|
10.743
|
1.767
|
2.666
|
494.089
|
8
|
2014
|
6.972
|
6.198
|
4.203
|
0.187
|
2.684
|
494.553
|
8
|
2015
|
7.045
|
6.223
|
4.075
|
1.79
|
2.725
|
591.605
|
Source : Calcul de l'auteur sur Excel
Note : Le taux d'intérêt réel (TIR) et le
taux d'inflation (TINFL) sont en %
ANNEXE 3 : Estimation
|
du modèle sans effets
SS df MS
|
|
Number of obs
|
|
|
|
|
Source
|
58.5887043
|
5 11.7177409
|
|
Prob > F
|
|
|
334.555838
|
122 2.74226097
|
|
F( 5, 122)
R-squared
|
|
|
|
|
|
|
Model
|
|
|
Residual
|
393.144542
|
127 3.09562632
|
|
Root MSE
|
|
Total
|
|
|
P>|t|
|
|
|
LMd
|
Coef.
1.027305
|
Std. Err. t
.4644173 2.21
|
0.029
|
[95% Conf.
.107945
|
|
|
.0410645
|
.0449644 0.91
|
0.363
|
-.0479469
|
|
LPIBR
|
.0240181
|
.0604166 0.40
|
0.692
|
-.0955827
|
|
TIR
|
1.00866
|
.5907573 1.71
|
0.090
|
-.1608034
|
|
TINFL
|
-.0000562
|
.0018709 -0.03
|
0.976
|
-.0037598
|
|
LCRED
|
-1.585838
|
2.606705 -0.61
|
0.544
|
-6.746071
|
|
= 128
= 4.27
= 0.0013
= 0.1490
Adj R-squared = 0.1141
= 1.656
Interval]
1.946666 .1300759 .1436188
2.178123 .0036474 3.574395
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 72
ANNEXE 4 : Estimation du modèle à effets
fixes
Fixed-effects (within) regression
Group variable: PAYS
|
|
|
|
|
|
|
R-sq: within = 0.9075
|
between = 0.1235 overall =
0.1346
1.615932 .1184879
-.0037606 .0020026
-.0050141 .002588
.3558061 .0383642
.0001432 .0000853
-3.726272 .7349022
|
Number of obs =
Number of groups =
Obs per group: min =
avg = max =
13.64 0.000 1.38123
-1.88 0.063 -.0077274
-1.94 0.055 -.0101404
9.27 0.000 .2798141
1.68 0.096 -.0000258
-5.07 0.000 -5.181972
|
|
corr(u_i, Xb) = -0.0674
|
.99848863 (fraction
|
F(5,115) =
Prob > F =
|
|
128 8 16 16.0
16 225.72 0.0000 Livid
Coef. Std. Err.
t P>|t| [95% Conf.
Interval]
LPIBR
TIR
TCivi
1.850634
.0002061
.0001122
.4317981
.0003122
-2.270572
sigma_u
sigma_e
rho
1.7455364
.06791137
of variance due to u_i)
F test that all u_i=0: F(7, 115) = 10346.57
Prob > F = 0.0000
ANNEXE 5 : Estimation du modèle à effets
aléatoires
TINFL
Random-effects GLS regression Number of obs =
128
LCRED
Group variable: PAYS Number of groups =
8
_cons
R-sq: within = 0.9075 Obs per group: min =
16
between = 0.1235 avg = 16.0
overall = 0.1346 max = 16
Wald chi2(5) = 1164.94
corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob >
chi2 = 0.0000
|
|
|
z P>|z|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1.615012
|
.1165137
|
13.86 0.000
|
|
1.38665
|
|
|
-.0037575
|
.0019715
|
-1.91 0.057
|
|
-.0076215
|
|
LMd
|
Coef.
-.0050142
|
Std. Err.
.0025478
|
-1.97 0.049
|
|
[95% Conf.
-.0100078
|
|
|
.3560079
|
.0377562
|
9.43 0.000
|
|
.2820071
|
|
LPIBR
|
.000143
|
.000084
|
1.70 0.089
|
|
-.0000216
|
|
TIR
TINFL
|
-3.720669
|
1.148664
|
-3.24 0.001
|
|
-5.972009
|
|
LCRED
|
|
|
|
|
|
|
TCM
|
|
|
|
|
|
|
_cons
|
.99929963
|
(fraction
|
of variance due
|
to
|
|
|
Interval] 1.843375 .0001066
-.0000207 .4300087 .0003076
-1.469328
2.5652333
.06791137
rho
u_i)
Analyse économétrique de la demande de
monnaie dans l'Uemoa Page 73
ANNEXE 6 : Statistiques descriptives des variables
|
|
|
|
|
|
|
LMd
|
|
|
1.759439
|
5.56
|
|
|
|
|
|
|
1.859841
|
5.980562
|
|
|
|
|
|
|
.2125112
|
7.037234
|
|
|
|
|
|
6.445117
|
.4136603
|
5.519
|
|
|
|
|
|
|
.4321647
|
5.5935
|
|
|
|
|
|
|
|
6.25593
|
|
|
|
|
|
6.755672
|
4.059089
|
-5.145
|
|
|
|
|
|
|
|
5.144125
|
|
|
|
|
|
|
3.913658
|
-5.364891
|
|
|
|
|
|
|
2.731236
|
-3.503
|
|
|
|
|
|
|
.3914748
|
1.595313
|
|
|
|
|
|
|
2.706381
|
-3.745039
|
|
|
|
|
|
2.129922
|
.3532935
|
.821
|
|
|
|
|
|
|
.270632
|
1.529625
|
|
|
|
|
|
|
|
1.421297
|
|
|
|
|
|
549.0301
|
91.38989
|
448.346
|
|
|
|
|
|
|
0
|
549.0301
|
|
|
|
|
|
|
91.38989
|
448.346
|
|
|
|
Variable
Mean
Std. Dev.
Min
Max
Observations
overall
7.48767 2
12.397
N =
between
11.95088
n =
7.960109
T=
LPIBR
overall
7.196
N =
between
7.050813
n =
.08004 72
6.62293
T=
N =
between
1.146636
n =
within
T=
TINFL
overall
2.39371 1
11.305
N =
between
2.845437
n =
within
11.53965
T=
N =
n =
T=
N =
n =
T=
ANNEXE 7 : Estimation du modèle par Pays
(Régression stepwise par pays)
within
-Cote d'ivoire
begin with full model
within
p < 0.2000 for all terms in model
TIR
overall
18.386
Linear regression Number of obs = 16
8.710062
F( 5, 10) = 476.86
16.43161
Prob > F = 0.0000
R-squared = 0.9884
Root MSE = .02249
LCRED
|
|
overall
|
|
|
2.725
|
|
|
between
|
|
t P>|t|
|
2.353625
|
|
|
within
-1.622802
|
.3501651
|
.2454083
-4.63 0.001
|
2.766297
|
TCM
|
|
overall
-.003578
|
.001358
|
-2.63 0.025
|
737.452
|
|
|
between
-.0148343
|
.0032842
|
-4.52 0.001
|
549.0301
|
|
|
within
2.001119
|
.1267835
|
15.78 0.000
|
737.452
|
|
|
.0003474
|
.0001151
|
3.02 0.013
|
|
|
|
14.41271
|
2.182312
|
6.60 0.000
|
|
-Sénégal
|
|
|
|
|
LMd
Coef.
Std. Err.
|
|
|
|
LPIBR
|
|
|
TIR
Linear regression
|
|
|
|
|
TINFL
|
|
|
|
p =
|
LCRED
|
|
|
|
p =
|
TCM
|
|
|
|
|
_cons
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t
|
|
|
|
2.114425
|
.0926542
|
22.82
|
|
|
|
-.0060259
|
.0017973
|
-3.35
|
|
|
|
-.0113743
|
.0030847
|
-3.69
|
|
|
LMd
|
Coef.
-6.999458
|
Std. Err.
.6363397
|
-11.00
|
|
128
8
16
128
8
16
128
8
16
128
8
16
128
8
16
128
8
16
Robust
[95% Conf. Interval]
-2.403019 -.8425859
-.0066038 -.0005521
-.0221519 -.0075166
1.718627 2.28361
.000091 .0006038
9.550218 19.2752
0.9006 >= 0.2000 removing LCRED
0.8147 >= 0.2000 removing TCM
Number of obs = 16
F( 3, 12) = 270.17
Prob > F = 0.0000
R-squared = 0.9910
Root MSE = .01977
Robust
P>|t| [95% Conf. Interval]
0.000 1.912549 2.316301
0.006 -.0099418 -.00211
0.003 -.0180953 -.0046534
0.000 -8.385923 -5.612993
Analyse économétrique de la demande de
monnaie dans l'Uemoa Page 74
-Bénin
p = 0.5769 >= 0.2000 removing
TINFL p = 0.2256 >= 0.2000 removing
LPIBR
Linear regression Number of obs = 16
F( 3, 12) = 163.94
Prob > F = 0.0000
R-squared = 0.9720
Root MSE = .03457
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t
|
P>|t|
|
|
|
|
1.38302
|
.0897872
|
15.40
|
0.000
|
1.18739
|
|
|
.0066689
|
.0028274
|
2.36
|
0.036
|
.0005086
|
|
|
.0009832
|
.0001489
|
6.60
|
0.000
|
.0006586
|
|
|
3.305528
|
.2776543
|
11.91
|
0.000
|
2.700571
|
|
-Guinée Bissau
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Linear regression
|
|
|
Number of
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Prob > F
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
|
|
|
|
|
Root MSE
|
|
|
LCRED
TIR
TCM
|
p = 0.5853 >= 0.2000
removing
|
|
t
|
P>|t|
|
|
|
_cons
|
.4581573
|
.0482606
|
9.49
|
0.000
|
.3530065
|
|
|
-.0099872
|
.0027621
|
-3.62
|
0.004
|
F( 3,
-.0160052
|
|
|
.0009594
|
.0002267
|
4.23
|
0.001
|
.0004654
|
|
|
4.822667
|
.184092
|
26.20
|
0.000
|
4.421565
|
|
p = 0.2056 >= 0.2000 removing
LPIBR
-Mali
Robust
LMd
Coef.
Std. Err.
TINFL
LMd
Coef.
Robust
Std. Err.
LCRED
TCM
_cons
p = 0.9733 >= 0.2000 removing
TCM
p = 0.6849 >= 0.2000 removing
TIR
[95% Conf.
obs = 16
12) = 41.98
= 0.0000 = 0.9382 = .06659
[95% Conf.
Interval]
.563308
TIR
-.0039692
.0014535
5.223769
Linear regression Number of obs = 16
F( 3, 12) = 123.25
Prob > F = 0.0000
R-squared = 0.9517
Root MSE = .03961
|
|
|
t
|
P>|t|
|
|
|
|
.9473287
|
.2366642
|
4.00
|
0.002
|
.4316817
|
|
LMd
|
Coef.
.5087937
|
Std. Err.
.1607008
|
3.17
|
0.008
|
[95% Conf.
.1586568
|
|
|
-.0065552
|
.0046069
|
-1.42
|
0.180
|
-.0165927
|
|
LPIBR
|
-.3562018
|
1.227356
|
-0.29
|
0.777
|
-3.030381
|
|
Interval]
1.578649 .0128293 .0013077
3.910485
Robust
Interval]
1.462976 .8589306 .0034824
2.317978
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 75
-Niger
p = 0.6540 >= 0.2000 removing
TIR p = 0.4819 >= 0.2000 removing
TCM
Linear regression Number of obs = 16
F( 3, 12) = 414.58
Prob > F = 0.0000
R-squared = 0.9800
Root MSE = .04561
|
|
|
|
|
|
|
|
t
|
P>|t|
|
|
|
|
2.041676 .3185081
|
6.41
|
0.000
|
1.347707
|
|
|
.279889 .1573747
|
1.78
|
0.101
|
-.0630012
|
|
|
-.0063083 .0020757
|
-3.04
|
0.010
|
-.0108308
|
|
|
-6.961984 1.735442
|
-4.01
|
0.002
|
-10.74319
|
|
-Burkina Fasso
|
|
|
|
|
Linear regression
|
|
|
Number of obs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Prob > F
|
|
|
|
|
R-squared
|
|
LMd
Coef. Std. Err.
|
|
|
[95% Conf.
Root MSE
|
|
LPIBR
LCRED
|
|
|
|
|
|
TINFL
|
|
t
|
P>|t|
|
|
|
_cons
|
2.263045 .1048155
|
21.59
|
0.000
|
2.036605
|
|
|
-.0054238 .0029933
|
-1.81
|
0.093
|
-.0118904
|
|
|
-2.882467 .6990282
|
-4.12
|
0.001
|
F( 2, 13)
-4.392626
|
|
p = 0.6701 >= 0.2000 removing
LCRED p = 0.2207 >= 0.2000 removing
TIR p = 0.3701 >= 0.2000 removing
TCM
-Togo
Robust
Robust
LMd
Coef. Std. Err.
LPIBR
TINFL
_cons
p = 0.3613 >= 0.2000 removing
TIR
p = 0.4784 >= 0.2000 removing
TINFL
Interval]
2.735646
-.0017858
-3.18078
= 16 = 321.95 = 0.0000 =
0.9680 = .05277
[95% Conf.
Interval]
2.489486
-1.372309
Linear regression Number of obs = 16
F( 3, 12) = 248.62
Prob > F = 0.0000
R-squared = 0.9781
Root MSE = .03416
|
|
|
t
|
P>|t|
|
|
|
|
1.051487
|
.2277631
|
4.62
|
0.001
|
.5552338
|
|
LMd
|
Coef.
-.0002008
|
Std. Err.
.0001044
|
-1.92
|
0.078
|
[95% Conf.
-.0004283
|
|
|
.6585858
|
.034872
|
18.89
|
0.000
|
.5826061
|
|
LPIBR
|
-1.185514
|
1.378253
|
-0.86
|
0.407
|
-4.18847
|
|
.6227791
.0010428
Robust
Interval]
1.54774 .0000266 .7345654
1.817442
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 76
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 77
Table des matières
DEDICACES ET REMERCIEMENTS i
SOMMAIRE ii
LISTES DES ANNEXE, GRAPHIQUES ET TABLEAUX iii
LISTES DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS v
INTRODUCTION GENERALE 1
Chapitre1 : Approche théorique et empirique de
la demande de monnaie
I. La revue théorique de la demande de monnaie 5
1. La demande de monnaie chez les classiques et les
néoclassiques 5
2. La théorie keynésienne de la demande de monnaie
7
a. Fondement théorique ..7
b. Prolongement de la théorie keynésienne 10
3. La demande de monnaie dans l'optique des monétaristes
.11
4. Les modèles d'équilibre général
12
a. Le modèle de King et Plossa (2005) 12
b. Le modèle de Smets-Wouters (2003) ...12
5. Le modèle de Cargan de la demande de monnaie .13
II. La revue empirique de la demande de monnaie ..14
1. Etudes sur des séries temporelles 14
2. Etude sur des données de panel ....18
3. Simulation basée sur les modèles
d'équilibre général ..19
III. Conclusion ...21
Chapitre 2 : Les faits stylisés de la demande de
monnaie dans l'Uemoa 22
I. Situation monétaire dans l'Uemoa ..24
II. Analyse des faits stylisés de la demande de monnaie au
sein de l'Uemoa 29
1. Le produit intérieur brut (PIB) ..29
2. Le taux d'intérêt 31
3. Le taux d'inflation 33
4. Le taux de change 35
5. Les crédits à l'économie 35
III. Débat sur l'importance et le choix des
agrégats monétaires .....37
IV. Conclusion 40
Chapitre 3 : Modélisation
économétrique de la demande de monnaie au sein de
l'Uemoa.
I. Démarche méthodologique 41
1. Spécification du modèle .41
2. Source de données 43
3. Hypothèses de recherche 43
II. La modélisation économétrique .44
1. Tests de racine unitaire sur les variables .46
2. Test de cointégration sur les variables 46
3. Tests de spécification du modèle 46
III. Estimations et interprétations économiques et
économétriques 47
1.
Analyse économétrique de la demande de monnaie dans
l'Uemoa Page 78
Résultats des tests de racine unitaire sur les
séries ..47
2. Résultats des tests de cointégration sur
l'Uemoa 49
3. Résultats des tests de spécification du
modèle 50
4. Résultats de l'estimation de la fonction de demande de
monnaie dans
l'Uemoa 53
a. Estimation par la méthode des moindres carrés
ordinaires dynamiques .54
b. Estimation des paramètres du modèle à
correction d'erreur par la méthode du
PMG 57
IV. Discussion ..59
Conclusion générale et recommandations
62
Références bibliographiques
....65
ANNEXE 68
TABLE DES MATIERES 76
|