CHAPITRE V. DISCUSSION
La présente étude a été
menée auprès de 413 participants et habitants de la ville
à Lubumbashi, elle a permis de constater que la majorité de la
population enquêtée avait déjà entendu parler du don
de sang, qui est un geste d'ultime importance et qui sauve des vies. Cependant
plusieurs ont été prêts à donner de leur sang
à un membre de famille ou à un proche. En pratique, une
minorité des enquêtés avaient déjà
donné de leur sang mais le plus souvent sur demande d'un proche ; la
peur constituait le frein principal au don de sang sous prétexte que
cela engendrait une faiblesse ou une douleur.
S'agissant du sexe des participants, dans notre étude,
les femmes étaient plus nombreuses (53 %) que les hommes. Cette tendance
diffère des résultats obtenus ailleurs. En Éthiopie,
à l'Université d'Arsi et à l'Université des
sciences et technologies d'Adama, 84,4 % des participants étaient des
hommes (Gebresilase et al., 2017). De même, à
l'Université de Samara, 67 % étaient de sexe masculin (Tadesse et
al., 2018). En RDC, à Kinshasa, Ngole et al. (2018)
ont observé une prédominance masculine (71 %). En Arabie
Saoudite, Almulhim et al. (2020) ont rapporté 66,5 % d'hommes,
tandis qu'au Cameroun, à Kribi, Fouda et al. (2024) ont
également constaté que la majorité des donneurs
étaient masculins (30,3 %). La prédominance féminine
observée dans notre étude pourrait s'expliquer par une plus
grande disponibilité des femmes à participer à
l'enquête.
Pour ce qui concerne l'âge des participants, dans notre
étude, l'âge des enquêtés se situait majoritairement
entre 18 et 27 ans (49 %). Ce résultat rejoint plusieurs études
où les jeunes constituent le groupe le plus représenté.
À l'Université d'Arsi en Éthiopie, 84,4 % des participants
avaient entre 18 et 24 ans (Gebresilase et al., 2017). À
Kinshasa, 40 % avaient entre 20 et 24 ans (Ngole et al., 2018). Au
Cameroun, à Kribi, 59,6 % se situaient entre 21 et 30 ans (Fouda et
al., 2024). Cette prédominance des jeunes pourrait s'expliquer
par la participation massive des étudiants.
S'agissant des connaissances sur le don de sang, nos
résultats révèlent que 99 % des participants avaient
déjà entendu parler du don de sang, ce qui traduit une
sensibilisation élevée. Toutefois, 45 % ignoraient la
quantité de sang prélevée et 41 % ne connaissaient pas la
fréquence possible des dons, ce qui montre un déficit
d'informations pratiques. Dans notre étude, 94 % savaient que le sang
est systématiquement testé avant transfusion et 90 %
reconnaissaient son rôle vital dans le sauvetage des vies.
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Ces résultats sont supérieurs à ceux
rapportés ailleurs. En Arabie Saoudite, Almulhim et al. (2020)
ont trouvé que seulement 58 % avaient un bon niveau de connaissance. En
Éthiopie, Gebresilase et al. (2017) ont rapporté 79,4 %
de bonnes connaissances chez les étudiants en sciences de la
santé et 13,9 % chez les étudiants non spécialisés.
À Kinshasa, 33,4 % des étudiants avaient de bonnes connaissances
(Ngole et al., 2018). À l'Université de Gondar, en
Éthiopie, 48,2 % des participants avaient un niveau satisfaisant (Melku
et al., 2018). Dans la bande de Gaza, Alsarafandi et al.
(2023) ont montré que 54,7 % avaient de bonnes connaissances, tandis
qu'à Kribi, 61,59 % avaient un niveau insuffisant (Fouda et
al., 2024). À l'Université de Wachemo, en
Éthiopie, Mussema et al. (2024) ont trouvé 77,6 % de
participants avec un bon niveau. Ces comparaisons montrent que la population de
Lubumbashi est bien informée, mais reste limitée sur les aspects
techniques du don.
S'agissant des attitudes vis-à-vis du don de sang, dans
notre étude, 96 % jugeaient le don important et 73 % étaient
prêts à donner pour un membre de famille, contre 58 % pour un
inconnu. Les principales sources d'information provenaient des professionnels
de santé (34 %). Ailleurs, d'autres sources dominaient : à Kribi,
la télévision représentait la première source
(31,92 %) (Fouda et al., 2024), tandis qu'à Madagascar, les
médias jouaient un rôle central (Rakotoniaina et Rakoto, 2023).
Nos résultats rejoignent aussi ceux de Tadesse et
al. (2018), qui ont observé 65,8 % d'attitudes favorables
à Samara (Éthiopie). À Hosanna (Éthiopie), Mussema
et al. (2023) ont trouvé 49,5 % d'attitudes positives, tandis
qu'à Wachemo (Éthiopie), 79,6 % affichaient une attitude
favorable (Mussema et al., 2024). La forte acceptabilité dans
notre étude s'explique par la solidarité familiale et
communautaire, caractéristique des sociétés africaines.
Malgré un niveau de connaissance élevé et
des attitudes favorables, la pratique du don reste faible : seuls 22 % avaient
déjà donné leur sang, dont 66 % à la demande d'un
proche et 14 % par volontariat. Parmi eux, 65 % n'avaient donné qu'une
seule fois. La peur de la douleur et de la faiblesse (89 % des
enquêtés) reste le principal obstacle.
Ces résultats sont proches de ceux observés dans
d'autres pays africains. À l'Université d'Arsi, 27,2 % des
étudiants en sciences de la santé et 22,8 % des non-sciences de
la santé avaient déjà donné (Gebresilase et
al., 2017). À Wachemo, 19,3 % étaient donneurs (Mussema
et al., 2024). À Kinshasa, 15,2 % des étudiants avaient
déjà donné leur sang, surtout pour sauver une vie
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(74,2 %) ou répondre à la demande d'un proche
(24,5 %) (Ngole et al., 2018). À Hosanna, 29,15 % donnaient
positivement leur sang (Mussema et al., 2023).
Enfin, 25 % des enquêtés de Lubumbashi se
déclaraient prêts à participer à une campagne, et 44
% proposaient de renforcer la sensibilisation dans la communauté. La
majorité des participants provenaient de la commune de Katuba, ce qui
reflète une proximité géographique avec
l'enquêteur.
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