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Contribution d'une éthique de la discussion et de l'action à  la lutte contre la pauvreté à  l'échelle planétaire

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par Jean Barnabé Milala Lungala
Université de Kinshasa - Diplôme d'études supérieures(DES) 2005
  

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CHAPITRE PREMIER : LA PAUVRETÉ COMME PRÉOCCUPATION DE LA PHILOSOPHIE

1. Théories de L'Eudémonisme.

En son chapitre V, de l'Ethique à Nicomaque, Aristote utilise une méthode qui consiste à partir des définitions de sens commun, des sens contraires d'une seule notion, et monter peu à peu pour introduire des notions connexes. Il applique cette méthode à ce qu'il appelle la plus grande des vertus, c'est-à-dire, la justice. En effet, il définit la justice au sens commun : « par justice tout le monde entend la disposition par laquelle on est propre à faire ce qui est juste et à vouloir le droit ; de la même façon on entend par injustice la disposition par laquelle on commet l'injustice et on veut ce qui est injuste »1(*). Comme nous pouvons bien le remarquer, Aristote prend comme point de départ, deux définitions contraires d'un seul sujet. « Nous admettons ces définitions à titre de prémisse, dira-t-il par la suite»2(*). En effet, « en raison de la proximité de sens l'équivoque n'apparaît pas et n'est pas évidente comme dans le cas des termes dont les sens sont plus éloignés les uns des autres »3(*).

De proche en proche, Aristote atteint une définition plus avancée : « nous appelons juste ce qui produit et conserve le bonheur de la communauté politique ou les constituants de celui-ci »4(*). Le bonheur en ce lieu est ce qui constitue la toile de fond qui donne sens à la doctrine morale d'Aristote.

Les morales prescriptives se scindent habituellement en deux groupes,celles des morales dites absolutistes(ou déontologiques),dont les actions sont bonnes ou mauvaises en soi,et celles qualifiées des morales conséquentistes,dont les actions doivent ,en effet,être évaluées uniquement en rapport avec leurs résultats. L'utilitarisme est du second groupe, et en tant que tel, se fixe pour ultime fin : « le plus grand bonheur du plus grand nombre. » 5(*) L'utilitarisme antique renvoie à la philosophie grecque, spécialement à l'analyse de l'eudaïmonia, bonheur. L'eudémonisme est donc une philosophie morale, qui consiste en une recherche et à la possession du bonheur pour le Souverain Bien. Chez Aristote, dans Ethique à Nicomaque, le bonheur est pris comme l'activité de la raison, en ce qu'elle s'accompagne de santé, de la considération, des plaisirs et de la richesse, pour culminer dans la contemplation6(*). Or, le problème de l'éthique chez Habermas ,se déplace de la question du bien,vers la question du juste,de celle du bonheur vers celle de la validité prescriptive des normes.

Nous choisissons de prendre la conception aristotélicienne du bonheur telle qu'elle s'applique à la richesse au chapitre V de l'Ethique à Nicomaque. Aristote distingue de prime à bord les notions qui renvoient à la morale et celles qui relèvent de la philosophie politique. : « l'homme de bien n'est vraisemblablement pas toujours la même que le bon citoyen »7(*).

Rappelons que partant du sens commun, « la justice est souvent considérée comme la plus importante des vertus »8(*). Parce que dans la « justice toute vertu est réunie ». La justice fait ce qui est utile à un autre, soit au chef, soit à la communauté.

Finalement, il définit la justice comme étant « ce par quoi l'homme juste est dit agir selon un choix de ce qui est juste, et partager entre lui-même et autrui ou entre un homme et un autre) non pas de manière à avoir plus de ce qui est souhaitable, et que son prochain en ait moins (et inversement pour ce qui est nuisible), mais selon une égalité proportionnelle »9(*).

Le droit au sens de ce qui est placé droitement au milieu (se dit du Droit et de la monnaie), et « présuppose alors nécessairement quatre termes au moins : car les personnes pour qu'ils se trouvent être juste sont deux, et les choses dans les quelles consiste ce qui est juste sont deux ». De telle sorte que s'en suivent plusieurs principes : 

- « si les personnes sont inégales, elles n'auront pas des parts égales, et voilà d'où viennent des conflits et des accusations, soit quand des personnes égales ont et reçoivent en partage des parts inégales, soit quand des personnes inégales reçoivent des parts égales »10(*) ;

- « l'union du terme A au terme B et du terme C au terme D définit alors le juste distributif »11(*) ;

- le juste réside dans la proportion ;

- Celui qui commet l'injustice a plus de bien, celui qui est victime de l'injustice en a moins12(*) ;

- le droit dans la distribution des biens communs est toujours conforme à la proportion ;

- le Droit dans les échanges est quelque chose d'égal, l'injuste quelque chose d'inégal ;

- le grand est le milieu entre le plus grand et le plus petit, l'avantage et le dommage constituant respectivement le plus grand et le plus petit, le plus de bien et le moins de mal est un avantage, le contraire pour le dommage ;

- en cas des désaccord on a recours au juge, et aller vers le juge, c'est aller vers le droit : car le juge veut être comme le droit incarné.13(*)

Une série des conséquences sont inhérentes à la vie publique :

- la cité conserve son unité grâce à cette réciprocité ;

- les citoyens se maintiennent ensemble grâce à l'échange. La monnaie est apparue et elle est d'une façon un milieu ;

- s'il n'y avait pas de réciprocité il n'y aurait pas de communauté ;

- ni communauté sans échange, ni échange sans égalité sans commune mesure.

Aristote culmine dans les droits politiques proprement dits. Le droit politique concerne des gens qui forment une communauté de vie, sont égaux et libres en vue d'une certaine auto-suffisance. Pour ceux qui ne sont pas dans cette situation, il n'y a pas entre eux de droit politique. Le chef est le gardien, et s'il est le gardien du droit, il est aussi le gardien de l'égalité. Les règles de droit qui résultent de la convention de l'utilité sont comparables aux unités de mesure. Les règles de droit et des prescriptions légales se comportent comme l'universel à l'égard du singulier.14(*) Nous pouvons voir plus en détail cette question de l'inégalité qui résulte de l'injustice.

Bien de choses sont contestables de notre point de vue. L'ordre social de paradigme de la philosophe du langage dépasse une telle société qui basée sur l'agir téléologique et stratégique d'échange des biens communs, tant et si bien que cet ordre social suppose explicitement l'a priori de l'agir communicationnel orienté vers l'intercompréhension. Le nouvel ordre social chez Habermas, c'est l'instauration d'une communauté dialogale ou communicationnelle. Il se trouve qu'en Afrique cet ordre coïncide avec cette conception.

* 1 Jean LACHIA, Ethique à Nicomaque, livre V (1-10)-la justice, Aristote,Ellipses/MarketingS.A.,1998, Paris, p.9.

* 2 Ibidem.

* 3 Ibidem.

* 4 Ibidem, p.10.

* 5 Philipe RAYMOND et Stéphane RIALS, (Dir.), Dictionnaire la philosophie politique, puf, Paris, 1996, P.711.

* 6 Edouard PRIVAT, Dictionnaire des grandes philosophies, Toulouse, 1978, p.144.

* 7 Jean LACHIA, op.cit., p.13.

* 8 Ibidem, p.11.

* 9 Ibidem, p.19.

* 10 Ibidem, p.14.

* 11 Ibidem.

* 12 Ibidem.

* 13 Ibidem, p.15.

* 14 Ibidem, Pp.17-21.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault