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Les stations de sports d'hiver face au changement climatique

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par Siv-Ann LIPPERT
Université Joseph Fourier - Institut Géographie Alpine, Grenoble - Master 2 2007
  

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6.4 Le changement climatique dans les Alpes en général

Les scientifiques constatent que certaines régions sont plus vulnérables au changement climatique que d'autres. Ainsi, le littoral et les régions montagnardes semblent être très sensibles.

Selon Frey (2006), dans les Alpes il y a eu lieu une hausse de la température moyenne de 2°C pendant les dernières 120 ans ce qui représente une augmentation à peu près deux fois plus importante que la moyenne globale.

Cependant, il est difficile de déterminer le climat propre à une station de sports d'hiver. Dans les régions montagnardes les conditions du microclimat peuvent changer à très petite échelle géographique à cause de la morphologie montagnarde qui forme des frontières climatiques. Les modèles généraux actuels de la modélisation du microclimat travaillent avec des maillages beaucoup plus important que l'étendue d'une station de ski. En raison de la quantité immense d'informations climatiques le maillage couvre en général un espace de 200km de côté, de 1km de hauteur d'air et au maximum de 300m de profondeur dans les océans (cf. Loubier J.Ch., 2004 et Denhez F., 2005). Un tel maillage ne permet pas de simuler un climat en dessous de cette échelle. Mais selon Pröbstl U. (2006), la connaissance du microclimat d'une station est décisive pour les décisions à prendre aujourd'hui. Certaines stations, notamment en Autriche, ont un microclimat très favorable aux sports d'hiver, même si elles ne se trouvent pas à très haute altitude en général.

Plusieurs projets de recherche sont en cours d'étude ou ont été réalisé récemment pour donner une réponse à cette problématique de pérennité du modèle économique de «l'or blanc ».

La thèse de J.Ch. Loubier, 2004 simule les effets du changement climatique à l'horizon de 2015 sur les domaines skiables de Savoie et d'HauteSavoie. Cette étude s'appuie sur le scénario A1B du GIEC (cf. chapitre précédent sur le climat actuel) et permet de décrire des évolutions climatiques spécifiques aux différentes stations de sports d'hiver savoyardes39. Dans sa conclusion Loubier J.Ch. constate que l'activité de ski va être complètement remise en question pour certaines stations. Cependant, toutes les stations vont être touchées au moins par une contraction de saison au début et à la fin.

Le programme de recherche «ProVision» examine actuellement les impacts du changement climatique à l'environnement et au social. Ulrike Pröbstl, professeur à l'université des ressources naturelles et des sciences humaines à Vienne en Autriche, qui mène ce programme de recherche est en train d'étudier dans ce contexte le cas de «Schladming» une station autrichienne à moyenne altitude qui se trouve à des altitudes entre 745m et

39 La Haute-Savoie inclut.

1900m. Cette station a été une des premières à être équipée en canons à neige pour les Jeux Olympiques de 1984 et elle profite donc des enregistrements météorologiques d'une longue durée. (cf. Pröbstl U., 2006, Taschwer K., 2006) Les résultats de cette étude vont être disponible probablement vers la fin de l'année 2007.

Début 2007 a été publié un rapport sous la direction de Shardul Agrawala, Direction de l'Environnement de l'OCDE, concernant les changements climatiques dans les Alpes. Ce rapport présente une synthèse de tous les résultats d'études menées par des scientifiques et donne donc des informations complexes sur l'évolution de la situation climatique des Alpes, notamment des stations de sports d'hiver. Les modèles climatiques régionaux (une résolution de 20km) constatent un réchauffement général des Alpes plus prononcé en été qu'en hiver. De plus, la hausse de température sera plus intense dans les Alpes occidentales avec des précipitations plus abondantes et plus intenses en hiver. Cela résulte dans une forte réduction du manteau neigeux et de la masse des glaciers. Nous pouvons déjà témoigner d'un fort recul des glaciers dans les dernières années. Selon Agrawala Sh. les Alpes pourraient perdre la quasi-totalité de leurs glaciers d'ici 2100 si un réchauffement moyen de 5°C a lieu.

Les glaciologues Bernard Francou et Christian Vincent (2007) constatent cependant que l'état des glaciers tel qu'il a été observé il y a 100 à 150 ans n'est pas représentatif de leur «état moyen» sur le long terme. Mais en même temps ils s'aperçoivent de certaines anomalies dans le schéma du recul des glaciers: Le début de la récession d'une grande partie des glaciers date du milieu ou de la fin du XIXe siècle, tandis que le réchauffement n'est visible sur les courbes de température que depuis le début du XXe siècle. Donc, le recul des glaciers a commencé déjà avant la fin du petit âge glaciaire qui s'est terminé au début du XXe siècle. Les deux glaciologues évoquent également que beaucoup de glaciers se trouvent en déséquilibre avec le climat actuel. Cela veut dire que même si le climat reste stable, ils vont reculer encore avant de se stabiliser.

Le report du GIEC constate de plus une montée de la limite inférieure du pergélisol40 de plusieurs centaines de mètres, un déplacement des zones à risque et une modification profonde du cycle hydrologique dans les Alpes qui est conditionnée partiellement par la hausse des précipitations hivernales et en même temps la réduction des précipitations estivales.

Cependant, la critique a été fait par des différents scientifiques que le report du GIEC soit encore trop conservative et dessine une image trop positive de l'évolution climatique et ses impacts (cf. Walsh B., 2007). Mais il est sur que les impacts du changement climatique vont être d'une forte ampleur et influencer l'activité humaine et la nature dans les Alpes. Ce n'est pas forcement la connaissance exacte de l'évolution climatique dans l'avenir41 qui aide à la prise des «bonnes » décisions mais la conscience et la capacité d'action.

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