

SOCIETE ET COMMERCE, UNE ORGANISATION SPATIALE ET ARCHITECTURALE
AU COEUR DES PROBLEMATIQUES CONTEMPORAINES DE LA VILLE.

1-14'
Tr-
A.. ·
.77.77
...WT....0 7.:
St
·
p
!SI

14J Is NI
11 11 11 ! :Nu NI Ito,
110Jki u.4,1 14111 14 11 If will III
1111 · · ·
J 11111 tie
III III! I III
tit j Ill
Hill I
III
PH .1111 Is
till 1111'1111111 1 !
IIJ1
il 11011'
.1,1 ·1 dud
11111 · 1 1
. 111
1 1
.tu 1111
1E `rd
til l ·
.11 $11'1'
· 44 JJ. · -14.:111
Comment les zones commerciales et les magasins de luxe
impactent-ils sur la fawn de vivre la vine ainsi que sur son devenir?

Comment les zones commerciales et les magasins de luxe
impactent-ils sur la fawn de vivre la ville ainsi que sur son devenir?

MEMOIRE
MASTER 01
PROSPERI M-C
ANNEE 2007
ENSEIGNANT EN ARRANT
BURLAT ANNE
)))))))
SOMMAIRE 01
PARTIE 01
+ ARCHITECTURE DU DISCOUNT
+ + + + + + +Comment les zones commerciales et les
magasins
de luxe impactent-ils sur la fawn de vivre la ville ainsi que sur
son devenir?
INTRODUCTION
01.ARCHITECTURE DU DISCOUNT
1.Emergence d'une nouvelle forme commerciale
|
|
2.d. Une architecture signalétique
|
1.a.
s omrn re
1
Les origines : naissance de la societe de consummation
1.b. Materialisation du concept : une installation en
peripherie
-Un foncier avantageux
-Acces : presence d'un reseau routier et avénement de
('automobile
1.c.Une mobilite accrue conduisant a la creation de grandes
zones commerciales depassant le simple supermarche
1.d. La mise en place d'une strategie d'implantation
commerciale a l'échelle urbaine developpée par les enseignes
Conclusion : Creation de nouvelles polarites et
apparition de nouveaux quartiers urbanises
2.Place et role de ('architecture : quelle qualite
spatiale ?
|
|
2.a. De ('architecture ignoree a une architecture prise en
compte
2.b. Une organisation sur un territoire et les qualites
spatiales clegagees
2.c. Une mise en valeur du produit par une architecture
d'interieur et une organisation spatiale transformee en symbole
A
Conclusion : ('emergence d'une economie propre au
discount.
)))))))
SOMMAIRE 02
PART IE 02
+ ARCHITECTURE DU LUXE
+ + + + + +Comment les zones commerciales et les
magasins
de luxe impactent-ils sur la fawn de vivre la ville ainsi due sur
son devenir?
02.ARCHITECTURE DU LUXE
1.L'apparition du « produit » luxe`
1.a. Quelle definition pour le luxe ?
|
Conclusion : le produit luxe, emergence « d'une
philosophie de vie »
|
1.b. Repéres historiques dans le developpement de
l'economie du luxe
1.c. Le luxe et la yule : ['usage du pa- ) POUR
NE PAS CONCLURE*
trimoine urbain
2.Place et rule de ('architecture
|
|
> Bibliographie
|
2.a. L' architecture comme gage de la qualité
-« L'effet Bilbao » : cristallisation de la presence
de ('architecture « icOne »
-Larchitecture comme image de
marque
-Une architecture federatrice de nouveaux usages
-Une « écrin signaletique » qui joue la carte
du rëve
2.b.
sommaire
2. page 06
21
Une architecture reinterpretee : ('architecture du luxe comme
image de marque pour des lieux non mercantiles
page 07
+ +INTRODUCTION

De nos jours, consommer, acheter et vendre sont des actions
essentiels, indispensables pour g bien vivre dans notre societe et
celui qui ne peut satisfaire ses envies d'achats peut se sentir vite exclus. En
effet, les lieux de vente sont devenus (c des espaces du quotidien >' et
agissent sur les relations humaines et leurs differents rap-ports a la ville
bien plus que la majoritb des equipements publics ou culturels.
« Ce qui dèfinit Ia
ville, ce n'est pas le lieu ou se trouve les vieilles
pierres. Depuis l'origine des temps, c'est le commerce qui dètermine la
ville »
Extrait de Ville Emergente
Avec ('emergence de la societe de consommation, puis de
loisirs, ces trente dernieres annees ont vu apparaitre et se developper un
eventail de formes commerciales qui ont chacune fraye leur chemin en se
deployant sur des territoires differents et en entretenant des liens distincts
avec leur environnement urbain, societale, architectu ral...
Ce mernoire s'interesse aux rapports qu'entretiennent societe
et commerce a travers leur organisation spatiale en etudiant deux archetypes de
('architecture commerciale : ('architecture du discount et I' architecture du
luxe. Ainsi, on se demandera comment les zones commerciales et les magasins de
luxe impactent-ils sur Ia facon de vivre Ia ville ainsi que
sur son devenir ?
Pour ce faire, on interrogera les caracteristiques de ces deux
architectures, leur position urbaine et leur rapport a ('image qu'elles donnent
a voir en s'appuyant sur des donnees historiques, urbanistiques,
architecturales, sociologiques mais aussi commerciales. Les deux types
d'architectures commerciales etudiees ici, seront abordees de manieres
differentes et non lineaires.
Le deuxieme fera ('objet d'un developpement plus philosophique
(le luxe) que le premier qui s'interrogera sur une forme commerciale encore peu
etudiee (le discount).


il
i3
i4
page 09. I I lust rat ions
i2
Societe de
I `if
consormation
1 Ili.
1975
I T
1945
1960
Pouvoir d'achat
1. Emergence d une nouve l le forme
commerciale
A
1.a. Les origines :
naissance de la societe de consommation
Les supermarches, les hypermarches, puis les grandes surfaces
specialisees se developpent rapidement en France a partir des annees 1950 et au
debut des annees 1960, grace a certains phenomenes de societe sans lesquels ces
grandes surfaces n'auraient pas eu ce succés. Dans ce contexte, elles
repondent aux besoins d'une nouvelle societe, une societe de consommation. Ce
contexte apparu une vingtaine d'annees plus tot aux Etats-Unis, avait donne
naissance aux grandes surfaces alimentaires que decouvre la France avec un
relatif retard i1.
La fin des annees 1950, le debut des annees 1960 est une
periode de prosperite en France. Le taux d'activite des femmes se developpe
fortement i2. Une partie de la population rurale quite les campagnes pour
s'installer dans la peripherie des villes. Le pouvoir d'achat des menages
explose. Ceux-ci s'equipent de voitures, de refrigerateurs. Tout est reuni pour
voir eclore et prospêrer des grandes surfaces, a la place des commerces
traditionnels.
Les femmes sent de plus en plus nombreuses a travailler a
l'exterieur. Elles manquent de temps pour faire leurs courses quotidiennement
comme dans le passe. Faire des courses en quantite une fois par semaine est un
besoin d'efficacite face a un emploi du temps de plus en plus contraint. La
chose devient possible avec les grandes surfaces concues pour vendre en grande
quantite i3.
La democratisation de ('automobile i4 va rendre possible ce
nouveau concept d'achat. Grace a leurs voitures, et aux coffres de celles-ci,
les ménages vont pouvoir realiser des courses en quantite a 5, 10, 20
kilometres de leur domicile. Faire son plein `alimentaire', une fois par
semaine dans une grande surface est envisageable grace a
rautomobife alors qu'en transport en commun cela relevait du
parcours du combattant.
Le concept de points de vente distribuant des produits en
quantite importante, moins cher que dans le commerce traditionnel - car vendus
en grande quantite avec des marges et des coots reduits - necessitait de
grandes surfaces, construites a moindre coot ainsi qu'un moyen de production en
grande quantite pour un montant reduit.
La concomitance de plusieurs faits a permit au
nouveau concept de grandes surfaces d'èmerger en France. En
effet, la femme qui occupe asormais un travail salariO,
la cidmocratisation de ('automobile, la `reorganisation' des
ménages et le clèveloppement de ('industrialisation ont Ot6 des
elements, des faits historiques composant un contexte favorable au
dèveloppement du discount. De plus la hausse du pouvoir
d'achat a permis aux ménages Francais d'acceder â
des biens `utiles' propulsant la vente par le biais des grandes
surfaces.

01/1/1.a .page 12

i6

1. Emergence d une nouvelle
forme commerciale

La hausse du pouvoir d'achat des francais se traduisit, par
exemple, par la dêmocratisation du rêfrigêrateur,
inventê dans les annêes 1910 aux Etats-Unis. Le refrigerateur i5
permet de conserver les produits frais, et donc d'espacer les visites chez les
commercants. Faire des courses importantes devient possible aussi par rapport
au souci de conservation des produits.
Enfin, plus gênêralement, la France devient une
sociêtê de consommation. Les fabricants multiplient les produits.
Les petits commerces sort gènês, faute de place, par le grand
nombre de nouveautês. Les grandes surfaces vont de ce point de vue aussi
satisfaire la soif de consommation de la population et le besoin de place des
fabricants pour leurs innovations.
Les grandes surfaces se scot donc multipliêes a cette
époque pour et grace a cette nouvelle sociátê mais aussi
grace a ('industrialisation. Sans ces deux transformations importantes,
supermarche, hypermarchê, GSS seraient restes des idees farfelues.
Certains pays les dêcouvrent depuis peu - en Europe de ('Est, en Asie -,
car tout ou partie de leur population voit enfin leur pouvoir d'achat se
developper.
Cette époque est egalement une periode d'exode rural.
De nombreux francais quittent leurs campagnes pour les villes. Cette
époque voit la croissance des banlieues, avec un habitat trés
dense constitue de grands immeubles modernes i6. Ur contexte favorable offrant
un vivier de population (potentiellement des families) important et dense a
permit, en parallele au développement de ('automobile, ('emergence du
concept de supermarch-16 en pêriphêrie des villes.

MEM
page 15. I l lust rat ions

1. Emergence d une nouve l le forme
commerciale


1.b. Materialisation du concept : une installation en
peripherie
foncier avantageux
L'emergence de ce nouveau concept de grands espaces
commerciaux n'a pu se construire et se materialiser qu'en peripherie de la
ville. En effet, ('implantation du grand commerce en peripherie avait pour but
d'eviter certaines contraintes pesant sur rexercice en centre-ville - , en
particulier le manque de place limitant les possibilites d'extension des
magasins, la preservation des sites historiques et, plus que tout, le prix
&eve du terrain et les difficultês d'acces en voiture. En effet, de
grands terrains accessibles et pas chéres etaient la seule possibilite
pour offrir au consommateur un concept de magasin proposant des produits moins
chéres mais aussi un moyen d'amenager facilement des acces et des
stationnements pour une clientele plus importante (annees 80).
Dans les annees 90, R.Peron0: , diplOme de
l'institut d' etudes politiques affirme que rien n'empechait de trouver des
solutions integrees aux ZUP et eviter cet x etalement commercial D et
cette nouvelle forme controversee. Rien, a part le surcoUt que cela pouvait
occasionner. SurcoOt qui selon lui toujours, n'êtaient pas provoquer par
les travaux eux-mérnes mais bien plus aux pratiques des amenageurs et
des collectivites locales qui, 0 pour equilibrer leur bilan ou pour
financer des realisations collectives inspirees par le recherche d'urbariitE et
d'animation ont exige des surcharges foncieres inconsiderees ». Le
debat reste entier et it n'est pas question, ici, d'etendre la reflexion sur
« des actions douteuses et controversees D.
Au cours de la periode 1968/1974 s'installe la structure
spatiale 11 qui va servir de matrice au regroupements ulterieurs de grandes et
moyennes surfaces peripheriques. La rapine de la diffusion de ce modele,
facilitee par sa simplicite et son faible coat, lui a permis de gagner des
parts de march& considerables ainsi que des parts de terrains (au sens
propre) qui ont fawnnees les territoires urbanises d'aujourd'hui, la ville
emergente....
o 1 Metton Alain., espoirs et amertumes du
commerce des centres-vines, 1998
- z Pêron Ren6., l'arbanisme commerciale
5 la Frangaise, 1993

11 Extension du reseau autoteul.er
Source DireCtion des Routes I MiniSt&e
IcrAlPernent-
10, Evolution du nombre de centres
commenciaux Source C Na 1991
Nombre le voitures pour IOW habnantS
SOurCe: Frybourg et Prionomme, 1984 ; Merlin 1994 ;
[omit* des constructeurs franals 199$.
7 6 5 4 3
2 1
O cs-% Lnl
cr` cr
devehicules
9
8
Dernarree tardivenient au debut des annees 60, la construction
du reseau autoroutier francais va permettre developpement des
hypermarchès. Les courbes de croissance, sensiblement paralleles de 1960
a 1990 revelen croissance proportionnelle, le developpement des infrastructures
precedant les nouvelles implantations,

1.Emergence d'une nouvelle
forme commerciale
-Acces : presence d'un reseau routier et avénement de
l'automobile
Le developpement du reseau routier, qui s'est fait en
parallele au developpement de ('automobile, « synonyme de liberte
d'horaires et de d6placements » (David MANGIN) a permis une mobilite
et une autonomie individuelle favorisant les deplacements de
la population et donc, par consequent, du consommateur i1.
Des les annêes 70, 64 % des menages êtaient
motorises et prés de 20 % d'entre eux possedaient deux vehicules. En 25
ans, le taux de motorisation a ainsi double et, en 2002, plus de 80
des ménages possedent une automobile. Ces trente
dernieres annees ont facilite ('accession pour des plus larges couches de la
societe grace a la baisse des coUts de fabrication. Elles ont aussi vu les
distances et vitesses des deplacements quotidiens doubler en France : 14300 km
en moyenne, dont 96% a l'interieur d'un rayon de 80 km a partir du domicile,
soit 3,2 deplacements par jour et par personne, sur une distance moyenne de 23
km - 27,3 km pour les hommes et mains de 19 km pour les femmes - (Gallez et
Orfeuil, 1995). De fawn generale, le constat etabli par Zahavi des 1976 dune
relative constance du budget-temps consacre aux deplacements semble yerifiee,
puisqu'en France le temps que les ménages ont consacre a se deplacer a
diminue de 1% de 1982 a 1994 (Orfeuil , 1995). Cependant, cette stabilite cache
des comportements dune grande connplexite ; en effet, durant la même
periode, tandis que le nombre de deplacements par personne et par jour a
diminue de 20% pour le travail et de 4% pour les achats, ceux occasionnes par
les loisirs ant progresse de 33%.
Ces changements de tendances font apparaitre une nouvelle
societe de Loisir avec, par consequent, des comportements de la clientele qui
varient et evoluent.
01 Chiffres et analyses issues des
recherches de J.P ORFEUIL (ingênieur statisticien) sur la mobilite,
1995

i1
page 19. I l lust rat ions
1.Emergence d'une nouvelle forme commerciale
1.c.Une mobilite accrue conduisant a Ia creation de grandes
zones commerciales de-passant le simple supermarche
Avec la presence d'un reseau routier et l'avenement de
('automobile, une cc sur-mobilite », une mobilite de tous les instants a
permis d'ouvrir les portes a de veritables zones commer-
ciales peripheriques depassant largement l'echelle du simple
supermarche i . Cette nouvelle forme commerciale debute son developpement
(annees 80) sur d'autres « terrains )7 tels que le textile, la
decoration....Une veritable strategie commerciale commence alors a se mettre en
place renforgant des polarites etablies et des nnobilites en pleines
expansions.
En effet, bien que ('utilisation de ('automobile pour
('ensemble des deplacements concernant les achats soit massive, la faiblesse
d'utilisation des transports en commun doit etre nuancee par differents types
d'achats : l'achat plaisir (equipement de la personne : vetement, loisirs et
culture) ou l'achat utile (equipement de la maison et courses
alimentaires)-L.
Avec ('apparition de differents types de grandes surfaces, la
mobilite du client est encore plus importante et variee (bus, train, voiture,
velo, pieton...).
Plus intenses et plus frequentes, les mobilites deviennent
aussi plus complexes : elles ne se concentrent plus a certains moments de la
journee et de la semaine (par exemple, le samedi a l'hypermarche), mais tendent
a s'etaler au point que certains auteurs parlent de mobilitbs d'archipels ou de
reseaux. La mobilite telle qu'elle est vecue aujourd'hui doit etre pensee en
termes de mouvements car si plus des trois-quarts des deplacements quotidiens
des consommateurs sont des trajets pendulaires, de plus en plus de
consommateurs effectuent des chaines de deplacements a motifs multiples.
Jasaroski et Minvielle , deux sociologues , ont ainsi constate que le tiers des
boucles concerne les motifs achats et loisirs ; la distance parcourue, de 14
km, est plus faible que la moyenne, tout comme le temps de transport qui
avoisine la demi-heure. Un quart des boucles ont pour mode quasi-exclusif la
marche
01 JASAROSKI E, MINVIELLE E.,"Analyse typologique
de la mobilite quotidienne", note de
synthêse du SES, 1999.
Chiffres et analyses issues des recherches de J.P ORFEUIL
(ingenieur statisticien) sur la mobilite, 1995
pied et bien que le motif etudes domine, les motifs achats et
loisirs apparaissent egalement. La distance ainsi que la durée d'absence
du domicile est plus faible que Ia moyenne.
01/1/1. c . page 20

Biciv?!?cor- ft)s tJooOeuEs CAi.15es
eig-rt 1,-)0A
NA-uoLls itQs gtso I 1%3 Dc -

V Celt 00-S 400 Q-C S ?

Sc 19cusoz risfis
ii6ir Qt.A.k
FIE, (2.
1.Emergence d'une nouvelle
forme commerciale

Cette nouvelle mobilite accrue du consommateur est simultanee
aux transformations sociales telles que remancipation de la femme (travail de
la femme) et ('apparition de la parite dans le ménage. En effet, la
localisation de ractivite feminine est primordiale pour comprendre les flux
d'achats courants, 60% des achats alimen-
taires etant le fait des femmes (Orfeuil ). A I' emancipation
de la femme et a ('augmentation du pouvoir d'achat s'ajoute une transformation
importante de ces dernieres annees : revolution de la societe de consommation
en une societe de loisirs. Les nouvelles organisations du travail ont
favorisees le developpement « d'une societe du temps libre » ; au
travail a temps partiel, de plus en plus utilise, notamment par les femmes,
s'est ajoutee la generalisation des 35 heures pour un grand nombre d'actifs,
ainsi que le temps choisi et les horaires decales (60% des actifs ont des
horaires de travail irreguliers). De plus, it semblerait que les deplacements
urbains se soient intensifies car de plus en plus d'actifs travaillent loin de
leur domicile.
01 Chiffres et analyses issues des
recherches de J.P ORFEUIL (ingênieur statisticien) sur la mobilite,
1995
Cependant, la mobilite du consommateur vane aussi en fonction
de son age et de sa categorie sociale. Pour les retraites, la croissance est
plus forte, car, inactifs sur le plan strictement professionnel, ils ant de
nombreuses occupations et les moyens de consommer. Pour les plus jeunes, les
dbplacements sont beaucoup mains motorises ; le rayon d'impact donc beaucoup
plus faible : les achats sont plus situes en centre-ville oil les transports en
commun, la marche, le vela sont les modes de deplacements les plus utilises.
01/1/1.c suite. page 22

+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+ + +
|
|
''',HITECTURE DU DISCOUNT
|
1.Emergence d'une nouvelle
forme commerciale
1.d. La mise en place d'une strategie d'implantation
commerciale a l'echelle urbaine developpee par les enseignes
Ce qui fait la force et leur renommè de ces grands
groupes commerciaux aujourd'hui c'est qu'ils ont su se developper par
&tapes en se faisant tout d'abord connaitre sur leurs territoires
d'origines ( ex : Leclerc en Bretagne, Auchan dans le nord...) et on ainsi,
acquis un certain prestige a l'êchelle d'une region et capter des parts
de marchê significatives. Ils peuvent alors se dêvelopper a
l'êchelle nationale, s'exporter et s'internationaliser et ceci avec a
chaque btape ('intention d'être omnipresent sur un territoire et creel
« un avantage concurrentiel clecisif » i1.
Les acteurs de I'urbanisme commerciale ont saisis rapidement
que le reseau routier construit ces trente dernieres annbes aux franges des
vines Frangaises induisait la disponibilitb de terrains plus vastes, a moindre
coat, accessibles et visibles offrant la possibilite de creer de nou-
veaux produits 'cies en main'. Cependant, ('emergence de ces
nouveaux poles commerciaux en peripherie et le choix d'implantation ne se
limite plus aujourd'hui a un faible coOt du foncier comme ce fut le cas au
depart. Line vraie strategie cornmerciale s'est mise en place ces vingt
derniéres annêes ; strategie qui devient, petit a petit, une
re-flexion commerciale a l'echelle nationale et continenta le.
o 1 BOUVERET M., Le commerce et la Wile,
bilan critique des etudes et recherches sur les pratiques urbaines du
commerce, CNRS editions, Paris.
° Conseil des ministres, 29 avril 1996: " II nous faut
aujourd'hui detruire les tours et les barres, mais it faut aussi mettre un
terme a certaines formes d'urbanisme commercial"; 1 er mai 1996: "La grande
distribution, phenomene purement Francais qui n'existe nulle part ailleurs peut
faire &tat d'un bilan extraordinairement negatif, s'agissant de la
distribution, de I' equilibre de I' amênagement de notre territoire et de
la convivialite".
Le choix d'implantation de grands groupes commerciaux se fait
selon trois grands criteres : ('air d'attractivite, les pouvoirs d'achats et
les taux de penetration par rapport a la concurrence (le CDEC, conseil
départemental d'equipement commerciale, contrOle cette implantation). Le
reseau routier offre tous ces critéres. En effet, les routes nationales
pènetrant dans les villes, les rocades et les echangeurs routiers of-
frent flux, accessibilite, visibilite, co-presence et capacite
d'accueil. Ces acteurs ont bien saisis la potentialite de ces enjeux et les
chiffres sont fres eloquents. En France, 70% des chiffres d'affaires des
commerces sont realises en peripherie, 10 % dans les quartiers et 20% dans les
centres-villes
01/1/1. d . page 24
Dans les centres-villes, l'activite commerciale, qui devient
elle aussi franchisee (on retrouve une mème enseigne et ceci plusieurs
fois dans une mbrine rue) (David MANGIN), est rêduite a une ou deux rues
pietonnes. Et, malgre 'le gel Balladur' en 1993 et la loi Raffarin 2 de 1996
freinant la grande distribution, le commerce du centre-ville se voit
notablement affaibli.

1
CID
i2
i2
page 25. I I lust rat ions
OU NOUS TROUVER
Roissy notd)
Z AC Kw, Nod 62 50 173 6.11.A. 93210 No, Cloo1o. d 49*
Law, wood 103 203
mar O., 223
Newer grove. epeou&RIR do open
ea
14 /031261 01 02111415 1.0146172n
Plaisir marts mew)
Caw. Cod God by
202 no Mow Swbow 78370 Now
lool. wood 103200
: means jowl e 2111
Sow 14.0.0Wpwww.6Ww.
Tod 00-163101 67 11 16 14
fe. 01 30 70 21 2.7
ft' APSo,YC4, mp Po4wbn: 115 awe RSA Ad...4
Kw. o'S. mod* 3 kw 2 1101. 70.14319 01 62 11
1600
fox 01 6411 16 SO
0.1.11. No, M. hos o. 2020
lass' Vises or Hem pis Ian nI 119
10.1214-1201 01 69 11 16 13
iv 01 4911 .045
ked *awls, had:
|
10320/. ofews
|
lod*s ans. WW1. N.,*
lwd · owed 10.2106
|
RI R tvo
|
Coonwoorew poo hot
|
hod
|
hog. 223
|
Fernsetures exceisoonnelles: 25/12/1999, 1/1, 1/5,
12/6, 14/7 e115/6 2000 IKEA info sur mind.( 3615 IKEA 11,294beC171 ou
werasikersfr
ale
OU NOUS TROUVER
tonneaux
Co...Coot loodowoloc
Aowo do. AO w ·o... 37002 eao 00.3 wed. 10312100,
1(12011
Weal *We 271
Lille
Cows Col 11.4 do Good WO o06 too 26.......o16.1260.1 121W
Wow lord Lod 191123121 so* 103200 *Id *oda 729
Lyon
SAC doCleropei,oto 1 662000 SwOkod
Lod ow. 10307...wod
%whoa mean. 94
bac& 90
NW, n. 62.,01
rY 01,1014 Can 52112e
00.611 71 70 00 15
1. 01, 19 05 57
|
16 05 57 1003 10
|
10 09 02
|
Who kw. 414gwo
94031017510100111,1
|
|
|
|
1,03 20 17 52 CR
|
Marseille
(.3 Gras/ wale wale.* Cod,.
19117 WA.. Low& Semi 166-233
317 Cee.r n. lAQbw
howwwww
1.
0031914 01 12 10 16 CO
Os a? 10 16 la
Strasbourg
°wafture It 27 odd's'. 1999 I
20 *a/ d Akt.a. Coownn,
629 97037
lm 030171710
krnoiono ...6.60w60.1 non now,.
Toulouse
Cw.Cd4.ra4., 31120 *4..e.
lood weed ICC IPA? wood 101. Z01.1.1 ram 01.064
229 N.A. AU iota n. 39 anuefor
w boo V ST
TO 0, 1201 09 61 72 73
710
Owenwe du dinvenche oniseagnernents aupres du magosin
concern* sur rnioitel 3615 IKEA 11,79f fain) ou werw,i1cro.1,
1.Emergence d'une nouvelle
forme commerciale
Prenons par exemple le cas du groupe Suedois Ikea, dans son
implantation sur Paris, qui avec 800 millions d'euros de chiffre d'affaire et
92 millions de catalogues diffuses touche pres de 200 millions de personnes. En
France, aprés un premier test sur 6000 m2 a Paris (porte de
Bagnolet), le groupe a ouvert le premier magasin a Evry, sur l'A6, en 1982,
suivi par ceux de plaisir en 1992, de Paris-Nord en 1996 sur l'Al , de
Villiers-sur-Marne sur l'A4, et de Franconville sur l'A15. Ainsi dans un rayon
de 11 a 35 km, Ikea s'est impose aux differentes entrées de la capitale.
La region Parisienne, qui avec ces 11 millions d'habitants a une heure d'acces
offrait des taux de penetration interessants, a Me la cible privilegiee du
groupe i2 .
01/1/1.d suite. page 26

Montpellier

Creation de nouvelles polaritês et apparition de
nouveaux quartiers urbanises
L'emergence d'une societe de consomme-lion et
l'avénement de ('automobile (annees 50) ont conduit au developpement
exponentiel et regulier d'infrastructures tels que les reseaux routiers, les
rocades, les autoroutes creant, ainsi, de grands espaces peripheriques
accessibles, visibles et fres attractifs pour le developpement d'une nouvelle
forme commerciale emergente. Ce sont les voles rapides urbaines qui, selon
leurs profils, I'interdistance entre les echanges, les vitesses autorisees ont
favorisb ce type d'activite.
Une nouveau territoire urbain semble apparaitre ; un
territoire CO se joue une ville polynucleaire avec ('apparition de nouveaux
quartiers qui pourraient, a terme, menacer les centres-villes tels qu'on [es a
connus jusqu'e aujourd'hui ; ceux que Ion pourrait nommer, qui salt, peu a peu,
centres anciens, centres historiques. Ces nouvelles zones corn merciales
deviennent des espaces urba ins ()CI vivent les usagers de cette societe de
consommetion : 'les consommateurs' et sont assimiles a de 'nouveaux centres'
par Is majorite de ces mêmes usagers. C'est pour cette raison que les
acteurs de la ville souhaitent que les acteurs de ces nouveaux territoires
commerciaux travaillent en collaboration et deviennent des partenaires a part
entiere de Ia construction de Ia ville contemporaine et de son
dêveloppement futurg Les eilus se trouvent
contraints d'incorporer leurs logiques de prospective
konomique et du comportement du consommateur dans leur propre logique de projet
» ernergente
Cependant, la societe evolue et change vite, la societe de
consommation est en train de laisser place a une nouvelle societe : 'la societe
de loisirs'. Les grands groupes de distribution slinterroge sur leur
avenir...En effet, selon, David
Mangin, it la croissance des villes et !'urbanisation
gènerale du territoire conduisent a de nouvelles
exigences D. La concurrence des zones de loisirs
deborde sur les parkings et sur le temps de consommation des grandes surfaces
et pousse ces 'boites a chaussures' a se transformer.
De plus, le commerce electronique qui ne necessite pas de
'vitrine' sur la ville et le gout accrue des clients pour le shopping
specialise en centre-ville relevant, pour moi, d'un besoin de retrouver une
identite et une intimite, accentuent ce changement. Les enseignes ant bien
compris cette nouvelle realite et tentent d'investir les centres villes en
reduisant souvent le commerce a des kilometres de rues pietonnes qui
reproduisent a ciel ouvert les galeries commerciales. Les centres villes et les
galeries commerciales deviennent alors deux lieux d'achats qui se nourrissent
reciproquement (ex : passage de l'arche a Lyon qui est entre rue et galerie
commercia le).
Des batiments enseignes' poussent a tous les coins de rues et
dans taus les arrondissements des grandes villes et de nouveaux systemes de
circulation (ex : zone 30) delimitent des nouvelles aires commerciales et de
loisirs. De plus, de nouvelles entreprises viennent se substituer e des
logements et l'on assiste a ce que l'anthropologue Marc Auge decrit comme
« la triple substitution, des lieux de travail aux lieux
d'habitations, des voles de circulation aux espaces de deambulation, et du
decor aux lieux de vie D.
Ainsi cette evolution recente, fait naitre une complementarite
des territoires ou les centres villes existents pourraient cohabiter avec ces
nouvelles polaritês, 'ces villes dans la Ville'. Cependant la societe et
l'usager devenu au fil du temps trés mobile, changent vite et leur
mutation ou leurs comportements sort difficilement saisissables. °Celle
evolution pourrait on supposer ou imaginer pour la ville futur ? A mon sens, on
tend vers une 'aseptisation' des nouveaux territoires urbains mais aussi de
ceux existants en raisonnant de la même maniere des territoires tres
differents et en leur offrant les memes types de structures commerciales.

ii

2.Place et role de l'archi
tecture: quelle qualite
spat iale?
2.a. De ('architecture ignoree a une architecture prise en
compte
Depuis ('emergence de cette nouvelle forme commerciale, les
questionnements mis en exergue avaient pour cible principale la domination
exercee par ces nouveaux commerces peripheriques sur les petits commences
existants qui disparaissaient petit a petit 1. Mais la thbmatique spatiale ne
jouait alors qu'un role tres mineur. Le soucis premier était de chercher
a maitriser et limiter les impacts, consider:es comme negatifs,
d'une nouvelle forme commerciale « proliferante » sur des commerces
existants. Rene Peron affirme que cette concurrence entre o grands »
et 0 petits
» a « parasite la prise en consideration des
problémes lies a ('organisation spatiale du commerce D.
L'effet de consommation de masse (l'acces a la panoplie des
biens de consommation ) avait relegue connplêtement les qualitês
architecturales du bati et de son contexte au dernier rang des preoccupations
des distributeurs et des clients. Mais aujourd'hui it y a eu une prise de
conscience evidente di) a la proliferation excessive de cette forme commerciale
qui se place a l'entrée de nos villes et leur donne un
visage aseptisê et sommaire. La question de ('image de la ville commence
alors a emerger : on traverse des endroits differents qu'on ne traversait pas
avant. Certaines villes comme Nimes par exemple (annees 80). qui fut la
premiere, commence a travailler leur image et a la vendre.
Cependant, aujourd'hui, l'interet porte pour ces zones
commerciales peripheriques est autre. L'esthetique des 'boites a chaussures' ,
des hangars est au centre des polerniques, faisant la quasi-unanimite centre
elle. Au depart les rares traitements de l'espace se traduisaient de la maniere
suivante : dans un premier temps, la recherche d'un ordre visible de la
voiture, on s'attachait
01 PERON R., L'urbanisme commercial a
la Francaise, les annales de la recherche urbaine n°78,
11p.
dessiner les circulations, a aligner les bâtiments, soigner
le peu de mobilier urbain, a harmoniser les accroches denseigne et a
discipliner signalbtique et annonce publicitaire. Dans un deuxierne temps, on
s'efforgait de dorloter les pelouses et de faire pousser les arbres dans le but
`d'humaniser' la zone et lui donner un cote mouvant en evitant, bien sur, que
rien n'entrave la visibilite de l'enseigne 1. Neanmoins, certaines
tentatives ont eu pour but de bonifier le hangar en lui offrant par-ci par-la
quelques bardages en facades ou fenétres triangulaires en aluminium .
Tentatives qui ne semble pas, pour autant, avoir fait remonter la valeur
architecturale des 'boites'. Aux commencements des zones commerciales
peripheriques, les clients interroges repondaient unanimement que
1/2/2.a .page 30
ces batiments etaient laids, mais que ca leur etait
parfaitement egal car ils ne venaient pas pour acheter le decor, mais pour
payer moins cher.

2.Place et role de l'archi
tecture: quelle qualite
spat iale?
Comment se traduit alors cette prise de conscience ? A petite
echelle, certaines enseignes ont commence a developper le concept de la boite
en ouvrant celle-ci sur plusieurs cotes a son contexte proche, en creant de
vrai halls d'entree, des espaces verts cOtoyant ('automobile. A une echelle
plus importante, dans un premier temps, ('interrogation Porte sur le devenir et
la reconversion de ces espaces pbripheriques qui seront, peut-être,
precipites, pour certains, dans l'oubli par le developpement futur des achats
en ligne appeles
s'accelerer dans la sphere des achats banalises ou encore
reconvertis en entrepOts pour l'achat en ligne qui ne necessite plus de vitrine
direct sur la ville. Dans un deuxieme temps, la notion d'espace public commence
a rentrer en jeu dans les debats sur les quakes spatiales de ces zones
commerciales et la notion de diversification devient un theme central. En
effet, P.Veltz developpe quatre concepts qui sont les nouvelles preoccupations
actuelles pour les zones commerciales peripheriques : Ia quake, Ia
varlet& la reactivite et ('innovation. Larchitecture commerciale
perk pherique est passee d'une architecture « ignoree » a une
architecture que Ion analyse, re-garde ; une architecture pleine d'ambitions
pour le futur.
01/2/2.a suite. page 32

13
12
i4
14
ii
Page 33. Il I
- us _ rations
2.Place et role de l'archi
tecture: quelle qualite
spat iale?
2.b. Une organisation sur un territoire et les qualitès
spatiales d6gagees
Au travers de deux espaces commerciaux differents de la region
lyonnaise : ChampagnelLimonest (parte de Lyon) au Mont d'Or et Saint Priest
(porte des alpes); H est question ici d'analyser une organisation spatiale sur
un territoire et d'en degager les qualites potentielles.
Dans un premier temps, 'fart re commerciale' de
Champagne au Mont d'or est, a son emergence, caracterisee par une typologie
tout a fait particuliere et nouvelle. En effet, ce fut un des premiers lieu
caractêristique du developpement de cette nouvelle forme commerciale ; sa
mise en place est differente de celle que ron peut trouver majoritairement
aujourd'hui. La construction de cette 'artere commerciale' est anterieure a la
mise en place de la zone commerciale de la porte des alpes et offre des
qualites ou des non-qualites spatiales differentes i1.
L'automobile est au cceur de cette espace commercial car
celui-ci est traverse et parcouru de part en part par ('autoroute A6. De chaque
cote de la route se deploie une succession de magasins et offre ainsi une
organisation en `arrete de poisson' i2.
Cependant, dans ce cas de figure appliqué a Champagne
au Mont d'Or, l'espace reste nettement fractionne et freine, a mon avis,
l'envie de passer d'un commerce a un autre a pied. On sait pourquoi on
frequente tel ou tel magasin et on est tres peu tente par l'envie d'aller en
visiter un autre ; l'effort est trop important pour le consommateur qui aime a
se laisser seduire 'sans s'en apercevoir '. On pourrait mettre en parallele
cette typologie avec le cas de figure du Strip de Las Vegas mais ,cependant,
des differences importantes les êloignent : la tentative d'accroche du
client est 'sur dosêe' et 'sur informatisee', l'echelle est plus
importante i4 et le contexte beaucoup moms urbain en ce qui concerne Las Vegas
(desert) i4.
A l'origine, chaque 'hangar' est connecte et 'accroche' a
cette voie principale par l'intermediaire d'un parking de taille relativement
modeste et d'une 'enseigne sur pied' qui lui sont propre. Plus precisement,
chaque commerce posséde son acces avec sa propre entrée et son
parking bien que, des connections entres les differents espaces de
stationnements ont ête tentbes pour instaurer une certaine fluidite dans
le parcours du consommateur et de is circulation de la RN6. Avec le temps,
cette organisation spatiale premiere s'est vu quelque peu modifie. En effet, la
rapidite de developpement de cette nouvelle forme commerciale a entraine un
rajout, non plank fie, de hangars a l'arriere de ceux existants i3.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
. page 34
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
16
|
|
|
|
|
|
i7
|
|
|
|
i8
|
|
|

2.Place et role de l'archi
tecture: quelle qualite
spat iale?
Dans un deuxieme temps, etudions le cas de la zone commerciale
de Is porte des alpes. Celle-ci, construite sur un dessin plus recent et
totalement different a accuellii de grands groupes tels que Ikea, Auchan et non
loin Decathlon...16
Re est bordee pas ('autoroute A 46 qui lie, entre autres, Lyon
a Grenoble, Chambery...L'automobile a toujours une place centrale dans Is zone
commerciale et la place faite au parking est beaucoup plus importante que dans
le premier cas. Grace au plan, on volt au premier coup crceil que la proportion
de ('automobile par rapport au bat est phenomenale 17.
La taille de la zone commerciale &passe largement celle de
Champagne au Mont d'Or et possede une capacite d'accuell ltitanesque' destinee
a une population de masse. La nationale longe Is zone commerciale mais ne la
traverse jamais. Le reseau routier secondaire a ete amenage pour desservir le
mieux possible 'ces locomotives commerciales' et laisser un espace ou la
voiture cohabite avec les pietons ; on retrouve un element central, une
`locomotive' (ex : Auchan) autour duquel gravitent les autres commerces. En
effet, contrairement au cas n°1, le gain premier ici, est d'offrir Is
possibilite aux clients de passer facilement d'un commerce a un autre et ceci
sans reprendre la voiture i8. De plus, regrouper de gran-des enseignes sur un
même site, a tres peu de distance, offre une dynamique de vente benefique
pour taus ; l'un apportant une nouvelle clientele potentielle a l'autre.
se sont multiplies 19 et sent devenus de grandes enseignes
nationales et internationales s'integrant dans une nouvelle logique de zones
commerciales les faisant interagir sur un meme site. L'agencement de ces zones,
l'acces, le stationnement, ('architecture tc des boites a chaussures »
sent de ce fait devenus des elements majeurs de reflexion et ceci dans le but
d'en faire des lieux agreables et incontournables pouvant etre aussi reconnus
grace a leurs qualites spatiales differ-entes de celles observees en
centre-ville.
Le nom que Von donne generalement a ces zones est signe de
('importance qu'elles prennent a ('entree de nos villes. En effet, elles sont
souvent considerees comme "les portes" de nos villes...

01/2/2.13 suite .page 36
Ces deux cas d'espaces commerciaux permettent de comprendre un
evolution dans la construction et la raise en place du discount en peripherie
de ville. En effet, au depart de tallies asset petites et rejetes sur les bards
des axes routiers importants, ces tt magasins-hangars

i1
i1
page 37. I I lust rat ions
2.Place et role de l'archi
tecture: quelle qualite
spat iale?
2.c. Une mise en valeur du produit par une architecture
d'interieur et une organisation spatiale transformee en symbole
L'amenagement interieur joue un role trés important. En
effet, nnéme dans ce type d'architecture qui peut paraitre sommaire, les
matbriaux, la lumiére et la forme ont un role essentiel pour mettre en
valeur les produits. Pierre Brunerie
affirme : « un magasin, cela parait une boite toute
simple, mais en fait, elle est trés travaillée. Tout est fait
pour mettre le produit en valeur
va passer au bout d'un vingtaine de minutes d'un êtat
d'esprit erratique et defensif a un êtat compulsif qui le conduit a
acheter, non seulement ('objet requis, mais aussi et surtout des achats
inutiles pour amortir le deplacement ».
L'architecture simple met en valeur un dispositif spatial
particulier propre au magasin Ikea. Les labyrinthes de 5000 a 7000m2
que l'on peut trouver mettent en situation des objets et ceci a plusieurs
reprises ; ('organisation spatiale, trés directive, incite le client a
visualiser ('ensemble des produits et donc a acheter.
L'architecture de ces espaces commerciaux doit repondre a un
critére essentiel : la visibilite (une visibilite a la fois exterieure
et interieure). L'enveloppe et la marque ne doivent faire qu'un et
ceci dans le but de faire 'reference pour le consommateur'.
David Mangin nous dit que
('architecture de ces programmes dolt rèpondre aux
critéres de visibilite dans un espace publicitaire satur6 : l'enveloppe
s'identifie a la marque, et la marque a renveloppe . En effet, « ces
boites
a chaussures » sont voulues dune architecture simple pour
mettre la marque et les produits en avant et renvoyer une certaine image au
consommateur (image de produits bon marché, image d'un lieu d'achat
familial....). De ce fait, l'enveloppe est travaillee tres minutieusement et
('interieur agence tres habilement afin que le consommateur soit « invite
» a acheter des pro-
'1 DUBOIS-TAINE G., CHALAS Y., La Wile amergente,
edition de l'aube, 1997.
MANGIN D., Ville franchisee, formes et structures de la vine
contemporaine, ?
' 3 GRUEN V., Du magasin urbain a la nouvelle vine, ?
duits qui ne faisaient pas parti de sa liste. L'amenagement
interieur i1 joue un role primordiale de communication et permet d'evoquer et
de
provoquer differentes sensations, emotions et 'pulsions' chez
le consommateur qui est mis en condition. Prenons une nouvelle fois l'exemple
d'Ikea qui maitrise un art consommé de diriger le client en brouillant
les pistes. Leur strategie est
1/2/2.c .page 38
d'appliquer le celébre Gruen transfer du nom de
l'architecte americain pionnier en matiere de centres commerciaux. Des les
annbes 50, celui-ci avait mis en evidence les modalites psychologique du
passage a l'achat du consommateur de galerie commerciale : venu pour un achat
precis, celui-ci


--SALON
CENTIE
-;1.11
i1

2.Place et role de l'archi
tecture: quelle qualite
spat iale?
Chaque enseigne possede sa propre strategie pour pousser les
consommateurs a ache-ter mais les ambitions architecturales restent
sensiblement les mêmes : une volonte de
o 1 GRUEN V., Du magasin urbain a la nouvelle
vile, ?
s'effacer » face aux produits, de capter des flux de
personnes importants par une organisation spatiale claire et simple.
Independamment des particularites propres a chaque enseigne, la plupart des
magasins cites recemment sont plus ou moins construits selon les nnemes
principes. En premier lieu, le magasin interpelle le chaland : le nom de la
boutique est identifiable a distance i1 et la façade est congue pour
inciter le client a entrer, grace a une inclinaison de la vitrine ou, c'est le
cas dans les centres commerciaux, en supprimant une partie de la vitrine pour
menager une large ouverture sur l'exterieur. L'espace juste aprés
l'entree est laisse libre. II fait office de sas : it donne au visiteur le
temps de s'habituer et de decouvrir le contenu du magasin. Le regard du client
va d'abord etre attire par les promotions, mises en evidence a proximite de
l'entree. Le fond du magasin est generalement bien eclaire et dote d'une
decoration, d'un equipement ou d'une animation qui ont, eux aussi, un pouvoir
d'attraction sur le client. Celui-ci glisse alors dans le magasin. II suit,
sans en etre vraiment conscient, le sens de circulation, commencant par la
droite, forme par le mobilier, l'Aclairage et divers signaux visuels

i2


12
Auchan vous re ercie de votre visite...
Bon retour et a bientek.
page 41. I 1 lust rat ions
i2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ICentre Commercial
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
nGRENOBLE Roca de-Est
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SAINT PRIEST
Nir
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2.Place et role de l'archi
tecture: quelle qualite
spat iale?
2.d. Une architecture « signaletique >>
Mettre en valeur le produit de maniere efficace et peu
onereuse est une chose mais attirer le consommateur est tout aussi important.
En effet, l'enveloppe batie et ce qu'elle traduit du concept du magasin est
primordial et doit laisser une trace qui permette aux clients d'associer a un
lieu une marque et un produit (et ceci depuis ('autoroute qui relie son lieu de
travail a son domicile). En effet, par exemple, tout le monde connait la boite
jaune et bleu d'Ikba ou l'enseigne d'Auchan... Alain Berriat, architecte,
temoigne de cette volontë de marquer ('esprit du consommateur avec
l'exemple des
boutiques BUT : « Pour de tres nombreux cornmergants,
la facade est leur premier media. Pour les magasins BUT it sest agit d'inscrire
le nouveau design dans la continuite, de garder les fondamentaux, de
conserver les racines de l'image, d'amener de la modemit6, de l'homogeneite
entre l'interieur et l'exterieur et la publicite. Les grands principes retenus
sont les suivants : le parti pris du blanc pour la boite, blanc, image du fun
de la montagne, du blanc rayonnant, image de nettete, de propret6, de modemite
; en cleuxierne point, on a garde le bleu et le rouge. Le bleu est
surtout expiate pour la presentation de la TV, Hifi, le rouge pour la
signalisation ; en troisieme, on a garde le logo type de base et les cravates
avec le slogan «
le juste prix ; en quatrieme, on a maintenu les
indicateurs de families de produits qui sont presentes a l'interieur du magasin
» i1.
- DUBOIS-TAINE G., CHALAS Y., La Wile
emergente, edition de l'aube, 1997.
01/2/2.d .page 42
Ces grandes enseignes cherchent a toucher un large public, un
large &entail de population et doivent, pour se faire, marquer les esprits
en creant des bâtiments qui jouent un role de signaletique dans le
paysage et ceci en s'ajoutant a la signalbtique de la zone (panneaux de
direction, accueil...etc.), une signaletique a outrance, qui est tout aussi
importante pour guider le consommateur i2.
'emergence d'une economie propre au discount
Ces trois dernieres decennies ont vu naltre de grandes
evolutions sociales, culturelles, techniques telles que ('emancipation de la
femme, I' industrialisation favorisant la production de masse, la
democratisation de ('automobile et la societe de consommation. Ces grandes
transformations ont composees (en se complêtant et en se developpant
conjointement) un contexte favorable a ('emergence d'une nouvelle forme
commerciale : o le discount ». Plus
precisement, offrir
une population importante des espaces d'achats encore inedits,
de tailles considerables et regroupant des produits trés varies qui
etaient, jusqu'a lors, vendus dans de petits commerces independants. On peut
dire aujourd'hui que cette forme commerciale n'est plus inedite mais qu'elle
fagonne la peripherie de nos villes actuelles. Elles interrogent, o brassent
une importante masse de population et sort des elements emblematiques de notre
sociéte (ex : Carrefour, Ikea, Auchan, Decathlon), comme le furent en
Ieur temps, les architectures en fer et en verre.
Une veritable economie du discount est nee, une economie qui a
cree de la concurrence entre commerces existants/nouvelle forme commerciale
reinterrogant alors le rapport centre ville/periphérie et par
consequent, le devenir de la ville et des ses territoires contemporains. Encore
recente, cette nouvelle economie, qui se traduit par une nouvelle forme urbaine
et architecturale, est au cceur des debats actuels et ceci, depuis peu de
temps. On commence a vouloir en comprendre les usages, le fonctionnement, les
repercussions mais aussi son devenir dans la ville. Le consommateur trés
incertain et volage devant l'offre commercial rend difficile des previsions
possibles quand au devenir de cette economie encore jeune. En effet, par
exemple, Internet et l'achat en ligne volt sa cote augmenter notablement et
pourrait vite conduire ces tt boites a chaussures )) dans l'oubli ou au
contraire prod u ire un autre urbanisme en faisant de ces espaces existants des
o espaces de stockages herrnetiques )) a la ville....
page 45

page 4
· · ·

1.L'apparition du "produit'
luxe
1.a. Quelle definition pour le luxe ?
Avant de parler du luxe, je souhaitais definir quel en est le
sens. En effet, le mot luxe peut supporter plusieurs definitions et it est
difficile de dêcrire ce qu'est le « Luxe D. Est-ce une question de
prix II semblerait que non car si Ion prend par exemple le materiel Hi Fi, meme
haut de gamme, on I'apparente difficilement a du luxe. Le luxe est-il une
question de marque ? Une marque renommee dont le chiffre d'affaire est
important ne vend pas forcement « des produits luxes » (zara,
h&m...). Si on cherche la definition dans le dictionnaire le petit Robert,
voila ce qui nous est propose x Le luxe designe les elements de
raffinement, par example esthetique par opposition aux facteurs ne relevant que
de la stricte nécessite. Cet aspect d'inutilite est si marquant qu'il
est a la base de 'expression pejorative « Crest du luxe !
» qui condamne un investissement deraisonnable.[...]
Le luxe favorise la creativite et ('innovation technique, it
stimule les multiples secteurs d'activite qui peuvent conforter tout
"consommateur" dans le sentiment qu'il jouit dune certaine aisance et d'un
certain gout. De plus, quand le luxe - quoique toujours un peu elitiste et
exceptionnel - peut se concilier avec les seductions de la mode, it incite a
des achats de renouvellement qui peuvent ne plus correspondre a aucun besoin
reel mais s'averer tires favorables au commerce.
Un produit de luxe represente avant tout un label de qualite :
racheteur sait par avarice qu'il a ate produit grace a un savoir-faire au
sommet de "retat de l'art" dune profession et est donc prêt a payer la
raretê d'un tel produit . Cette definition est la plus courante mais
d'autres definitions viennent la completer de maniere interessante et preciser
le sens du mot « Luxe ». Olivier Bomsel, directeur adjoint du centre
d'economie industrielle, par exemple, dèfinit le luxe et plus
precisement « le produit luxe » comme « !'association d'un
objet at dune representation, autrement dit, d'un element objectif at d'une
idee ou une image subjective »- .
A priori, le luxe s'oppose a l'utilitaire et au fonctionnel
pur. II n'y a pas de marques de luxe en electromenager, en bureautique...
['association d'un produit comme produit de luxe tient alors,
pour beaucoup, dans la renomme de la marque et le « fort coefficient
» d'images qu'elle renvoie. Autrement dit, la part de representation doit
tenir une place nettement plus importante que ('objet en lui-meme. Le
consentement du consommateur a payer pour la marque est d'autant plus fort que
celui-ci se sent impliquê dans ses representations. En regle generale,
les representations des marques de luxe engagent la personne meme du
consommateur : vatements, odeur, apparence physique, objets personnels,
cadeaux, hospitalite En résumé, nous parle- rons alors ici du
« produit luxe comme un produit de marque dont la renomme, souvent
internationale, et le coefficient d'images sont gages d'un produit de qualite
qui s'avere souvent etre 'hors de prix'.
0 BOMSEL 0., L'industrie du luxe ou comment
associer objets et representations, centre d'acononnie industrielle de le
l'ecole des mines de Paris, p 1 a 6.
02/1/1.a . page 48
|
ii
|
|
|
|
i2 12
|
|
i 3 14
|
|
|
|
page 49. I l lust rat ions
|
|
1.L'apparition du "produit"
luxe

1.h. Reperes historiques dans le clèveloppement de
l'economie du luxe
La richesse et par declinaison, le luxe, sont des notions qui
ont toujours existe et qui ont vu le jour avec la naissance de l'Homme. De la
prehistoire avec le luxe de la parure (luxe sup& deur l'or) A aujourd'hui
avec sa democratisation, le luxe a toujours fait partie de la societe avec,
evidemment, des evolutions importantes et des courants d'iclees qui ont marque
l'histoire. Par exemple, le XVII siecle voit naitre un luxe royal 1 ou la
prefiguration du luxe moderne ; le siècle des lumiéres ou «
le luxe philosophique »2 soutenu par Voltaire...Mais pour
autant l'economie du luxe n'est pas nee avec le luxe.
C'est seulement a partir du XIXe siècle, avec
l'embourgeoisement et la democratisation du luxe , que Ion volt naitre une
economie du luxe. De nouvelles formes de fabrication et de distribution rendent
favorable l'apparition de cette nouvelle economie. L'industrie du luxe est
alors composee de confreries d'artisans, taus ayant leurs signes distinctifs.
De cette époque on retiendra surtout, comme le raconte Zola dans "Au
Bonheur des Dames ", l'ouverture de grands magasins symbolisant la
democratisation du luxe 12. En effet, on trouve cote a cote des marques de luxe
et d'autres ; ainsi, on donne ('impression d'ouvrir le luxe a une clientele
plus importante et de le rendre accessible a une plus grande part. Un
intermediaire se cree et, en quelques sortes, on observe une 'de-luxalisation'.
Mais le luxe peut-il vraiment se democratiser et rester Luxe ?
II faudra attendre le XXe siècle, pour voir fleurir a
Paris, une multitude de petits ateliers d'artisans, devouês aux metiers
du luxe. En 1929, malgrê la crise economique, le rayonnement intellectuel
de notre pays est preserve et Coco Chanel i7, Jeanne Lanvin, Louis Cartier sont
les rois et les reines que les "grands" s'arrachent pour s'habiller ou acheter
des bijoux.
Mais la guerre de 1939-1945 portera un nouveau coup a la
France et au developpement
de l'industrie du luxe. La France ne reprendra sa place de
leader de l'industrie du luxe qu'a l'heure de la Liberation, grAce a la mode
notamment de Christian Dior et le "new look" i , a Ilheure de la
revolution zazou (les Zazous etaient un courant de mode de la France des
annêes 1960. II s'agissait de jeunes gens reconnaissables a leurs
vetements anglais ou americains, et affichant leur amour du Swing.) et de
l'existentiallsme.
Dans l'apres-guerre i1 faudra reetlement attendre, [es annees
1950 et les aides du Plan Marshall pour que les manufactures reprennent leurs
activites et que le luxe reparte. Le textile vient alors en tete des
exportations avec pres de 20 % de la valeur des produits exportes, grAce aux
creations parisiennes trés appreciees outre-atlantique.
71
02/1/1.10 .page 50

1.L'apparition du "produit"
luxe

La [Del-lode de mai 68 rappelle a tous, concernant le luxe,
qu'll ne dolt pas faire oublier les grands enjeux technologiques du XXe
siècle. Le dêveloppement industriel est desormais prioritaire et
preuve en est faite par Pompidou luimeme : " Chere vieille France ! La bonne
cuisine
Les Folies-Bergeres ! Le Gai-Paris ! La Haute-Couture ( ....)
[ C'est termine. La France a commence et largement entame une revolution
industrielle ".
Le fait marquant des annees 80 se situe au niveau du
consommateur du luxe. Les jeunes decouvrent le luxe grace aux accessoires. Fin
des annees 80 les boutiques vont se multiplier. Les acteurs de l'industrie du
luxe sent desormais conscients du risque de la concurrence. II devient
necessaire d'occuper tous [es creneaux, de conquerir de nouveaux territoires de
peur que le concurrent ne les occupe.
Le XXIe siecle, n'est pas comme certains experts l'avaient
predit, Pere de ['effacement du luxe. MaIgre des evenements majeurs : le 11
septembre 2001; la guerre du golfe qui ont amplifie une crise
economique dans le secteur du luxe, celui-ci tient bon en tirant des
conclusions necessaires. Le secteur du luxe est plus sensible que d'autres
secteurs aux aleas de la conjoncture. Une fois les crises passees, le luxe
retrouve alors toute son ardeur car le rapport a la richesse et a Is domination
existera toujours pour le faire perdurer.

1.L'apparition du "produit"
luxe
1.c. Le luxe et la vine : ('usage du patrimoine
urbain
le-m6me vitrine »"1.

Contrairement a l'architecture du discount en peripherie de la
Ville, l'architecture du luxe entretient un rapport etroit avec la ville qui le
place au cceur d'un patrimoine architecturale et urbain existant, un
environnement de qualite
En effet, le patrimoine ou les « objets patrimoniaux
sort des elements reconnus par plus d'un comme structurants le
paysage urbain contemporain, comme d'importants marqueurs territoriaux. Ils
constituent des reperes, « un fil conducteur historique » pour les
usagers de la ville, qu'ils soient habitants ou touristes de passage. En ce
sens, ils sont des elements reprêsentatifs, dans lesquels se concentrent
l'histoire et la memoire d'une cornmunauté. Ce rapport a la `valeur' du
patrimoine comme un element de qualite offre au luxe la possbilitê
d'être identifie comme tel.
Les marques de luxe ant saisit le potentiel qu'offre
('installation de leurs boutiques au cceur des centres historiques de la Ville.
Elles se servent de ('image du patrimoine de la ville et saisissent une qualite
urbaine qui renforce I' image de la marque. La qualite de l'espace public joue
un ['Ole fondamental et offre une visibilite en prise directe avec l'espace de
la rue. Ainsi les boutiques de luxe, contrairement aux « hangars de
peripherie, developpent cette relation avec l'espace public i2 et ceci dans le
but de creel- une certaine atmosphere qui attire le chaland et le valorise.
Cependant aujourd'hui, l'apparat de la vitrine n'est plus une fin en soi. Comme
le soulignent Francois Fauconnet et Karin Leopold, tous deux architectes, les
priorItes sort ailleurs, « dans l'échange, fa mise a
disposition, la marchandise, se projeter a l'exterieur. Le regard distant nest
plus de mise ; if y a, au-dela de l'êchange commercial,
l'opportunitê d'un êchange humain. Cette dualitè rend le
rapport entre l'espace intèrieur et la rue, plus intime, celle-ci
consider-6e souvent comme un fit fonctionnel tendu entre divers lieux, devient
el-
De plus, la quake du patrimoine urbain des centres villes
offre, souvent, dans un rayon
une population avec un certain « standing ». Les
cadres superieures qui travaillent en ville ou la classe aisee qui habite le
centre sont les principales cibles des marques de Luxe. Ils participant
cette qualite urbaine des centres villes et a ('atmosphere qui
s'en dêgage en ajoutant une notion « d'inaccessibilite » qui
laisse part au rave pour toutes les autres couches de la population mains
aisees qui « pratiquent et vivent » aussi le centre ville....
FAUCONNET F., FITOUSSI B., LEO-
POLD K., Vitrines d'architecture- Les boutiques a Paris,
Edition du pavilion de
('arsenal-Picard editeur, 1997, 221 p.
02/1/1.c .page 54

ler
IV
"1.....c
i4
i3

i5

2.Place et role de l'ar
chitecture

2.a. L' architecture comme gage de Ia qualite
-« L'effet Bilbao » : cristallisation de Ia
presence de ('architecture « icOne
A l'instar des 'hangars' de peripheries, le [uxe cherche a
`personnifier' son nom, sa marque en travaillant minutieusement taus les
details ou les elements qui la representent et ceci se traduit, entre autre,
par une architecture particuliére
Les marques de Luxe ont compris l'interet d'une architecture
« identitaire et de ce qu'elle pouvait apporter a leur image....Elles en
ont saisis tout le potentiel et tentent de se démarquer par leurs
architectures qui deviennent des 0 produits » a part entiere, « des
objets » associes a une image, a un nom. Cette identite singuliére
se differencie de nos « boites a chaussures » de peripherie en
cherchant a vehiculer un Nom et un prestige international et, par consequent,
un produit qui se veut « unique » et de qualite.
Cet engouement pour l'architecture comme « bel objet
», une architecture de qualite qui peut rehausser le prestige d'une marque
et favoriser la vente ou la diffusion de ses produits connait ses debuts
lorsque les Brands musses du monde entier influences par le succés du
musee Guggenheim Bilbao de Frank 0. Gehry decident de s'adresser a des
architectes reputes pour
la realisation d'architectures « icOnes «
emblematiques N...Les responsables de musses s'apercoivent alors qu'une
signature architecturale peut revitaliser une institution ou une ville (selon
ce qu'on appelle « effet Bilbao ») et se servent de cet argument
clecisif pour convaincre les mecenes et le public.Le Guggenheim de Bilbao est
le parfait
exemple de ('impact du choix d'un architects connu, tel que
Gehry, pour la conception dun bâtiment; it peut attirer les visiteurs par
milliers.
Nombreuses sent [es villes qui aspirent a acquerir leur objet
phare, leur « Bilbao D.Quelle que soit la scene, milieu patrimonial ou
friche industrielle, la logique d'objet se verifie. Le theatre Mariinsky de
Dominique Perrault i2, future silhouette prismatique en plein cur de
Saint-Petersbourg, le musee des Confluences a Lyon de Coop Himmelblau ii, cet
incroyable « nuage » destine a la pointe de la presqu'ile entre SaOne
et RhOne, la Casa de la Musica, le monolithe taille par Rem Koolhass sur une
place de Porto (2005) Hi, le puissant Science Centre de Wolfsburg (2005) en
Allemagne modelé par Zaha Hadid
cote de batiments signes en leur temps par Aaa[to ou Scharoun
; sans oublier le Bigo de Renzo Piano (2001) iF, repére monumental et
flamboyant du port de Genes, ni le pont Erasmus a Rotterdam (1996) dont la
puissante silhouette, dessinee par Un Studio, marque le her symbole de la
reconquete des quartiers sud de la metropole neerlandaise.
Toutes ces architectures « phares N emblêmes d'une
ville ont revels une nouvelle architecture, une architecture singuliere,
identitaire et se demarquent de la banalisation de ('architecture dite «
corporate D, qui contribue a 0 aseptiser » toutes les villes et leurs
identites.
02/2/2.a .page 56


i2
i2

2.Place et role de l'ar
chitecture
-L'architecture comme image
de marque
Contrairement aux annees 1980 et 1990 oil le luxe etait
synonyme de distinction sociale et de paraitre, it est desormais associe a un
plaisir personnel. Seuls 10 % des consommateurs les plus riches disent trouver
dans le luxe un mayen d'affirmer leur statut social 1.
Cependant, les attentes du consommateur vis-a-vis des marques
du luxe vont au-dela de la satisfaction d'un plaisir personnel : ils
recherchent un lien individuel et unique avec la marque, les placant en
situation d'acteur de la relation. Le luxe n'echappe pas, en effet, a la remise
en cause par les individus de l'autorite des marques. Pour seduire les
consommateurs, les marques du luxe ne peuvent plus se contester de revendiquer
leur identite et leur univers (le voyage pour Vuitton, la liberte de la femme
pour Chanel, l'univers hippique pour Hermes...). Elles doivent reussir a
affirmer leur unicitê tout en repondant au besoin d'individualisation des
consommateurs. A la difference du commerce de periphárie, les marques de
Luxe jouent sur ('unite et la difference, parfois, au sein meme d'une marque
(ex : boutiques Prada) i1.
Avec ('emergence d'une nouvelle forme commerciale de
peripherie, « l'achat » s'est inscrit dans une consommation de masse
o0 tel individu n'importe pas plus qu'un autre ; de ce fait, le client, que
l'on nomme rarement. dans ce cas, le consommateur, trouve dans le «
produit luxe )7 un
sentiment d'individualite, d'identite et d'importance. H vient
y chercher une intimite, un decor, une mise en scene qui le valorisent et le
seduisent 2. Aujourd'hui, l'univers de vente se decline comme une scene de
theAtre. Une mise en perspective des produits est devenue indispensable, pour
permettre leur appropriation subjective par le visiteur du magasin. «
Les individus ache-tent de moms en moms par besoin et de plus en
plus pour exister et definir leur maniere d'être.
Desormais, les objets les personnalisent », estime Gerard Barrau,
president d'Architral, agence d'architecture commerciale « Les achats
deviennent err majorite un mode d'expression affective >'. Bref, en
conserve ou sur cintre, maintenant on met en scene du plaisir. Si un lieu
reussit
creer une emotion et a proposer une experience inedite, it "
touche " l'acheteur qui sommeille en tout visiteur.
La vente de « produit luxe )5 va bier au-dela de
l'amenagement interieur d'espaces. Aujourd'hui, createurs, marques mondialement
reputees et architectes collaborent pour reveler un Nom au cceur de la ville.
Des croisements artistiques produisent une architecture dediee, « vitrine
de la marque .
o GIRAUD P-N., BOMSEL 0., PREVOT E., L'industrie
du luxe dans reconomie Francaise, collection etudes, minisyere de
l'industrie, 1995.
http://www.architral.com
02/2/2.a .page 58



2.Place et role de l'ar
chitecture
Des Brands noms s'associent ; par exemple, le couturier
d'avant-garde japonais Issey Miyake a collabore avec Frank 0. Gehry pour le
projet de sa boutique new-yorkaise Carlos Miele avec asymptote '4, Comme des
garcons avec Futur systems et l'audacieuse Miuccia Prada a choisi Rem Koolhaas
pour developper un concept global de boutiques dans le monde. Pour les
boutiques Prada, Rem Koolhaas a deployer le concept « d'epicentres ) en
s'inscrivant dans un concept global de « flagship stores » («
magasin porte drapeau )). Avant cette association et le dêveloppement
d'un concept a rechelle internationale, la marque Prada etait identifiable par
son design interieur a la couleur verte (au même titre que le discount
utilise la couleur pour etre identifie sans pour autant traiter le cote
avant-gardiste de I' architecture) et ceci partout ou la marque etait presente.
L'architecture ou le design d'espaces a proprement parle n'êtaient pas au
cceur des preoccupations. L'association Prada/
Rem Koolhas marque un tournant dans Ia conception d'espaces
commerciaux de Luxe en associant Architecture, Design, Graphisme, nouvelles
technologies pour dêvelopper l'identite de l'enseigne sur Ia scene
internationale i5.
L'architecture des boutiques Prada se presente comme une
vitrine sur la ville, un espace en mouvement qui change au fil des collections,
ou alors, comme un ecrin dans la ville, lieu o6 Ion se refugie. L'architecture
prend alors une place centrale car elle devient un element gue Ion visite au
méme titre que Ion vient pour acheter « un produit > luxe.
L'enseigne n'a pas, ici, une place importante et s'appose discretement sur la
facade ; c'est ('architecture qui prime et identifie la marque.
Une nouvelle typologie d' architecture est en train d'emerger,
une architecture « insolite », qui developpe ('utilisation de
materiaux surprequi dêveloppe ('utilisation de materiaux surprenants,
('innovation technologique, la construction de formes allusives in
mais aussi s'interesse plus seulement au simple fait de vendre mais bien
plus au rapport qu'entretient ('architecture avec la ville et ses usagers.
L'architecture des boutiques de Luxe « s'expose »
dans la ville et presente la marque non plus comme un produit mais bien plus
comme une « philosophie » qui se rattache a un ensemble de valeurs
permettant d'ouvrir de nouveaux horizons sans que celles-ci perdent leurs
identites. De nouvelles combinaisons d'usages et, donc d'espaces, peuvent ainsi
voir le jour ; des espaces ou Ion pourrait, par exemple, s'enrichir
culturellement mais aussi materiellement. Ainsi les marques de luxe proposent
aux clients d'acheter `Lin style de vie' et non plus un produit !
02/2/2.a suite.page 50

i3 i2
i4



IL Shopping >
Museum
a museum's rot margin i meat stores.
it. raing
'I:: .10 pQifib
i4
2.Place et role de l'ar
chitecture
-Une architecture federatrice de nouveaux
usages
L'architecture commerciale de luxe connait aujourd'hui une
evolution et tend a combiner de nouveaux usages. Elle s'inscrit dans un «
courant » de l'architecture du XXI erne siècle qui cherche a
imbriquer de nouveaux usages pour offrir de nouvelles fawns de vivre
l'architecture et la vile en « mixant les fonctions et les types
d'usagers
Pour l'architecture des boutiques de luxe, ii s'agit d'offrir
et diversifier les experiences d'achats pour seduire un client de plus en plus
exigeant. La fonction premiere n'est plus seulement de vendre mais plutOt de
developper ce concept de « way of life » (mode de vie) au tour de la
marque et ainsi, proposer d'autres activites et typologies spatiales encore
inconnues . De plus, les marques de luxe entretiennent un rapport a
('avant-garde tres fort et donne ainsi au client la sensation d'être a la
pointe des derrieres inventions, collections....
Prada a ête precurseur de ce nouveau courant. En
abandonnant le concept de magasin generique au profit de la notion «
d'epicentres » et de boutiques « unique », respectueuses d'un
milieu urbain , Prada 12 a su intégrer de nouvelles typologies spatiales
dans ['architecture commerciale en combinant des usages encore meconnus et
inhabituels : des zones d'e-commerces (achats par le biais d'Internet) et
d'hyper technologie, des espaces de representation ou spectacles au sein memo
d'une boutique, une bibliothéque consadr-6e au systeme de Is
mode....D'autres marques
ont emboite le pas. Par exemple, la maison Hermes a Tokyo i3
vient de s'offrir deux grandes tours êtroites dessinees par Renzo Piano,
composee de 13000 briques de verre en facade jouant le role d'un ecran de 11
etages. Les 6000 m2 d'espaces accueillent les luxueuses
collections
Hermes, les bureaux de la societe et au dernier etage, des
espaces d'expositions et un petit jardin (illustration l'internaut.com). Autre
exemple, la boutique Ka qui ouvrira on octobre a paris et developpera le
concept de « boutique-galery d'art , le tout realise par l'agence MCH.
D'autres modeles fourmillent dans les grandes capitales du
monde, dêveloppant ainsi un nouveau concept. un nouveau moyen de vendre
en diversifiant l'offre qui devient aussi une offre culturelle legitime ; au
memo titre, que les musees proposent des points de vente de produits derives
in. Ne serait-ce pas la, pour les marques de luxe, un
moyen de se detacher du cote mercantile et vêhiculer une image x saine
» ?
Cette evolution ouvre un nouveau débat et de nouvelles
perspectives pour ('architecture commerciale qui propose desormais des espaces
« sans obligation d'achats ». Aujourd'hui, rien n'est plus chic que
de mouvoir les frontieres entre commerce et culture, a defaut de nous faire
acheter le dernier tailleur Prada ou le dernier sac Hermes, les boutiques de
Luxe ven-
dent du rove`)- · A quand le restaurant
Dior ou le spa louis Vuitton?
01 POLLIQUEN K., Une architecture
ties
couture, ('express.

02/2/2.a .page 62

13
i3
i1
page 63. Illustrations
£2
2.Place et role de l'ar
chitecture
-Une « ecrin signalètique » qui joue la
carte du rave
Le Luxe, au même titre que les « hangars » de
peripherie, utilise ('architecture comme moyen de vehiculer une information,
une sensation, une impression a un client .Cependant, dans les deux cas,
I'objectif n'est pas tout a fait le même. En effet, le luxe utilise au
depart ('architecture comme un espace ouvert
(transparent) sur l'espace public pour communiquer une image,
une marque, un produit et ceci, avec un soucis de se demarquer par rapport a
une autre « enseigne de luxe », mais aussi d'en vehiculer la qualite.
Le luxe communique avec le client a une echelle moindre et ne s'inscrit pas
dans un meme cadre ; it est plus dans un dialogue pieton/vitrine i7
contrairement au discount qui entretient un rapport
voiture/vitesse/boïte.
Toutefois, aujourd'hui, le luxe va plus loin et s'inscrit dans
une architecture qui depasse celle de certaines boutiques de centre vine. En
effet, l'ecrin qui contient la marque luxe devient tout aussi important que le
bijou qu'il contient. Des grandes marques i3 telles que Dior, Louis Vuitton ou
Prada ont cree leur propre architecture, « un batiment identitaire »,
unique et ceci grace a ('association avec des architectes de renommee. Ces
nouvelles architectures jouent un role de signalêtique mais aussi de
grandes vitrines en trois dimensions dans un paysage urbain qui tend a
s'uniformiser. Larchitecture du luxe, identifiable par son caractere
transparent et trés lumineux, offre au client une part de [-eve qui
('attire dans ces nouvelles boutiques et ne cherche pas, a l'instar des «
hangars h, a pousser le client a consommer et a associer une marque avec une
architecture « type N.
0 FAIJCONNET F., FITOUSSI B., LEOPOLD K., Vitrines
d'architecture- Les
boutiques a Paris, Edition du pavilion de
('arsenal-Picard editeur, 1997, 221 p.
02/2/2.a .page 64
Le luxe vend du Ceve, son architecture doit le
transmettre.

i2
i3

page 65. I I lust rat ions
2.Place et role de l'ar
chitecture
2.b.Une architecture r6interprdt6e ('architecture du luxe
comme image de marque pour des Iieux non mercantiles
L'apparition d'une nouvelle combinaison d'usages comme, par
exemple, fart et la mode et le dêveloppement du concept du « way of
life » autour des marques de Luxe poussent a develop-per une communication
de plus en plus pointue en interdisant la Thediocrite'. Beaucoup d'exemples
illustrent parfaitement un mariage possible entre une marque de luxe et l'art
(ex : fondation Cartier
pour raft contemporain entre espaces de defi-
les et luxe (ex : Prada New York et Bien d'autres
combinaisons.... Mais aujourd'hui, le luxe va plus loin en appliquant «
['architecture ecrin » des espaces non mercantiles comme leur sieges
sociaux, les usines, les entrepOts, les
bureaux...etc. A la base; ('architecture etait un
vecteur pour vendre un produit et le mettre en valeur ; aujourd'hui, elle est
utilisee pour vehiculer « une philosophie de vie D, une image autour de la
marque et faire rayonner la France (par l'intermediaire de ce que vehicule is
marque de luxe) dans le monde. Plus que pour assouvir le dêsir de vendre
un produit par des techniques de marketing poussees, le luxe utilise «
('architecture de grands architectes > pour construire une renommee, faire
vivre et perdurer un mythe en veillant a ce que tous les maillons de la chaine,
y cornpris les lieux non mercantiles, representent le standing de la marque
13.
Louis Vuitton a ête precurseur de cette duete de ['image
absolue, parfaite et de renomme Internationale. En effet, Bernard Arnault, pdg
du groupe LVMH et Passionne d'architecture, a déjà confie a
plusieurs grands createurs les bâtiments amêricains ou japonais de
ses filiales : « Le projet remonte au debut des annêes 90. Quand
nous avons demarre notre action de mecenat avec Jean-Paul Claverie, l'idee
etait de rendre a la societe la creativite qui caracterise notre groupe.un
magasin, Cal toujours pense fallait egale- ment projeter une dimension
creative. Nous avons ainsi realise la tour de notre siege americain New York
avec Christian de Portzamparc 14. » De plus en plus, on observe une
multiplication des collaborations architecte connulmarque de luxe et ceci pour
toutes les architectures qui peuvent &Ere associees a la marque et en
dormer la valeur en la reprêsentant.
@2,'2/2.b .page 66

Le produit luxe, emergence d'une philosophie de
vie
A la difference du discount qui repond a une consommation de o
masse et s'inscrit dans un registre plus utilitaire, l'economie du luxe et par
consequent ('architecture du luxe jouent sur un registre de o distinction
». En effet, le luxe s'efforce d'inscrire I'individu dans `un
monde' de representations qui fait appel a l'êmotionnel
de la personne, a ce qui le fait rêver.
Chaque marque de luxe se positionne volontairement comme
« concepteur d'une philosophie de vie » qui rendra
l'acheteur heureux en lui offrant ce dont it reve. Tout est alors fait pour ne
rien laisser au hasard. Architecture, concept, combinaisons des usages, lieux
d'implantation se combinent pour composer ('image de la marque et valoriser son
territoire. Le territoire de la marque etant « respace de
representations associees a ses produits >>. « Celui-ci
s'arrete la 01), selon les professionnels, elle cesse d'être <
legitime », ciest-a-dire aux objets dont le lien symbolique
avec les representations de la marque cesse d'être explicite
»
« Si Chanel griffait une lessive, son Ian-gage
deviendrait insaisissable »
0- GIRAUD P-N., BOMSEL 0., PREVOT E.,
L'industrie du luxe dans reconomie Frangaise, collection etudes,
minisyere de l'industrie, 1995.
Olivier Bomsel

En general, les representations des marques de luxe engagent
la personne mbme du consommateur : vetements, odeur, apparence physique,
bien-titre Le rapport au luxe est aujourd'hui moins ostentatoire et plus
personnel.


+ + + + + +POUR NE PAS ON
LURE
Grace a ('etude de deux grands types d'architecture
commerciale ('architecture du discount et I' architecture du luxe, on a observe
de quelle maniere Societe et Commerce impactent sur la ville et le tissu
urbain.
En effet, le discount avec sa multiplication exponentielle et
rapide a faconne les entrees de nos villes au point qu'on les appelle
aujourd'hui des portes. Favorise par la concomitance de plusieurs 'evenements
historiques' (emancipation de la femme, developpement du parc automobile,
presence de terrains peux onereux en peripherie de ville....), cette forme
commerciale encore toute jeune, a l'epoque, a pris place dans nos villes en
creant de veritables poles de vie ou un vivier de population important et dense
achéte et consomme dans ces 'boites
chaussures'. Que l'on apprecie au non ces gran-des zones
commerciales, celle-ci sont terrains d'une époque importante dans la
societe : la naissance de la societe de consommation.
Tres different du discount, le luxe se veut porteur d'une
philosophie de vie ' et gage de la qualite par-dessus tout. De ce fait, la
logique d'implantation n'est pas la même : les centres des villes a forte
valeur patri mon iale sort la cible preferee des boutiques de luxe. L'
architecture n'est plus, seulement, ici, support d'une information visuelle
mais bien plus ['image de la marque et de ce qu'elle donne a voir. Le luxe
innove, combine, invente, joue, fait rever, mixe les usages et ceci dans le but
de s'adresser a UN individu et non pas a une masse (discount). Le client
cherche un lien particulier avec le luxe ; un lien qui le place comme acteur de
la relation.
Cependant, on constate que les frontieres entre ces deux types
de forme commerciales se brouillent...le discount' propose desormais une
quantite de produit phenomenale et de marques (a l'interieur meme du
supermarche, pas encore vraiment des marques de luxe) . On peut retrouver, par
exemple, dans les ga[eries commerciales de nos 'hangars discount' des boutiques
vendant des marques de luxe. A ['inverse, on trouve dans les centres de nos
villes, de grandes chaines de magasins ( qui appartiennent a des grands groupes
avec differentes marques de differents standings) qui se donnent ('allure' de
boutiques chics et luxes. -
On est alors en mesure de se poser plusieurs questions. Des
marques comme Zara, H&M, Ikea, par exemple, qui sont des marques grand
public' avec une renommee internationale vont-elles se laisser seduire par une
collaboration avec un grand architecte etant donne que certaines font
déjà appel a de grands couturiers ou encore ; Is volonte d'etre
toujours innovant, ' mode ', avantgardiste va-t-elle donner, aux boutiques de
luxe, l'idee de s'installer dans nos zones commerciales ? Differentes
possibilites, plus ou mains realisebles, sort envisageables. L'evolution de
la societe et des mceurs determine revolution
du commerce et, par consequent, [Impact urbain et architecturale dans la
ville.
Aujourd'hui, la societe du 'surf sur Internet' menace a long
terme la viabilite du commerce dans nos villes tel qu'll existe aujourd'hui. En
effet, Internet et ses frontieres infinies offre taus les produits a un clic de
chez sois et etiole les distinctions entre produits de luxe et produits bon
march& Certains sites proposent des produits luxe d'occasions ou deux fois
mains chers qu'en boutique a deux rubriques des produits utiles.
Conc usion.page 70
D'autre part, le plaisir (loisir) devenant la premiere
motivation d'achat, de nouvelles formes d' emplettes apparaissent, des
achats mettant ('accent sur le style de vie des individus : Home
cinema, spas a domicile, voyages d'exception, etc. De ce fait, les objets
high-tech sont l'achat numero 1 du moment ; un achat qui touche toutes les
couches de population, des mains aux plus aisees....Rien d'etonnant a ce que
Prada se lance dans le design de telephone mobiles. Comment ce nouveau
'phenomene' qui prend de ['importance va-t-il faire evoluer la ville et le
tissu urbain ? Que vont devenir ' les boites a chaussures ' avec I'achat en
ligne ? Le risque a long terme pourrait bien etre, qui salt, la reconversion
des lieux d'achats, gulls soient des 'hangars' ou des boutiques chics, en
espaces de stockages hermetiques a la ville et sans vie.

page 71
+BIBLIOGRAPHIE


LIVRES
BARRENECHE A., Nouvelle architecture commerciale,
Phaidon 2005, 199 p.
BERTELLI P.,KUBO M., sous la direction de KHOOLAAS R.,
Projects for Prada, Fondazione Prada, 2001, 600 p.
CASTAREDE J., Le luxe, Que sais-je,
chapitre 3
CASTAREDE J., Histoire du luxe en France,
eyrolles, 2007.
DUBOIS-TAINE G., CHALAS Y., La vine emergente,
edition de I'aube, 1997.
FAUCONNET F., FITOUSSI B., LEOPOLD K., Vitrines
d'architecture- Les boutiques a Paris,
Edition du pavilion de ('arsenal-Picard editeur, 1997, 221 p.
GRUEN V., Du magasin urbain a
la nouvelle vine,
MANGIN D., Ville franchisee, formes et structures
de la Wile contemporaine, Edition de la villette, 480 p, 2004.
Sous la direction de Rem KHOOLAAS, Project on the
city 2-Harvard Design school guide to shopping, Taschen 2001, 800
p.
VENTURI R., SCOTT BROWN D., IZENOUR S.,
L'enseignement de Las Vegas ou le symbolysme oublie de la forme
architecturale, Architecture+ Recherches/Mardaga, 190 p.

+BIBLIOGRAPHIE
NOTES
ESSAIS
BOMSEL O., L'industrie du luxe ou comment associer
objets et represen-
tations, centre d'economie industrielle
de le l'ecole des mines de Paris, p 1 a 6.
BOURDIN V., BONNEVILLE M.,
Planification urbaine et
developpement
commercial, les annales de la recherche
urbaine n°78, 7p.
BOUVERET M., Le commerce et /a ville,
bilan critique des etudes et recherches sur les pratiques
urbaines du cornmerce, CNRS editions, Paris.
CHIVAILLON C., MARNE N.,
PROST D., Artefact de lieu et urbanite,
les
annales de la recherche urbaine n°78,1997, 10 p.
CLIQUET G., Le geomarketing Methodes et strategies
du marketing spatial, Hermes, Paris, 2002.
GIRAUD P-N., BOMSEL 0.,
PREVOT E., L'industrie du luxe dans
reconomie Frangaise, collection etudes,
minisyére de I'industrie, 1995.
JASAROSKI E., MINVIELLE.,
Analyse typologique de la mobilitê
quoti-
dienne, note de synthese du SES,
1999
KAUFMAN V., Mobilite et vie quotidienne:
synthése et questions de recherche, 2001 Plus, Syntheses
et Recherches n°48, Centre de Prospective et de Veille Scientifique,
2001.
MARZLOFF B., BELLANGER
F., Les nouveaux territoires du
marketing,
Ed. Liaisons, Paris, 1996.
METTON A., Espoirs et amerfumes du commerce des
centres-villes,
les annales de la recherche urbaine n°78, 8 p.
ORFEUIL J-P., Les deplacements domicile-travail,
enquele Transports de I'I.N.S.E.E. 1993-1994, Rapport de
Recherche Inrets, 2, Arcueil, 1995
PERON R., L'urbanisme commercial a la Frangaise,
les annales de la
recherche urbaine n°78, 11 p.
TRENIVAL A., CLIQUET G.,
Localisation commerciale et mobilite du
consommateur, 5eme colloque Etienne

THIL, 2002.

page 75
+BIBLIOGRAPHIE

SITES
INTERNETS
http://www.placeaudesign.com
http://fr.wikipedia.org
http://www.lenouveaucournerfr
http://wvvw.architral.com
http://www.fondazioneprada.org
http://www.luxe-magazine.com
http://www.distripedie.com
http://www.lesechos.fr
http://www.annalesdeiarechercheurbaine.fr



A
456389243687302310923769109120071
P49879ER07343573P3987E7 ROI
E N 75S20: A G
|