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Pour les radios associatives aussi, " l'argent est-il le nerf de la guerre ? " L'exemple de la radio girondine R.I.G.

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par Anonyme
Université Michel de Montaigne - Bordeaux III - D.U.T. Communication des Organisations 2007
  

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II/ DES RADIOS LIBRES AUX RADIOS ASSOCIATIVES

A/ À la croisée des chemins

L'année 1984 est marquée par des tensions au sein des partis politiques français. Des manifestations se produisent pour la défense de l'école libre, soutenue par les partis de droite. Le parti socialiste passe pour un parti liberticide, et l'introduction d'un certain libéralisme en matière de radio modère les ardeurs des plus libéraux.

Ainsi la publicité est autorisée par le biais d'une loi : la logique commerciale entre en jeu. Peut-on alors toujours parler de « radios libres » ?

Les radios locales privées peuvent désormais choisir entre deux statuts : garder une structure associative sans avoir recours à la publicité ou devenir commerciales. Celles qui conservent le statut associatif reçoivent une subvention d'État prélevée sur les recettes publicitaires. Cependant, il est touj ours possible de rester associative avec accès à la publicité, mais sans subvention d'État. D'autres peuvent devenir des sociétés commerciales et former un maillon de l'économie.

Les stations qui choisissent le statut associatif ont le droit, d'après la loi, à une subvention prélevée sur les recettes publicitaires de la télévision. Le problème est que cette subvention est accordée en théorie une fois par an, et n'est donc pas une pension. En réalité, les véritables radios associatives sont subventionnées par ailleurs, comme les « Radios Campus » par les universités.

Mais quel que soit le statut, il faut un émetteur limité à 500 Watts dans un rayon maximal de 30 kilomètres, une fréquence attribuée et au moins 80% de programmes spécifiques pendant le temps antenne. Un programme spécifique étant un programme réalisé par la radio elle-même.

Si plusieurs radios peuvent partager la même fréquence, une radio ne peut posséder qu'une seule fréquence. Les réseaux ne sont pas encore autorisés mais des radios comme N.R.J.28, Nostalgie ou R.F.M. se préparent à d'éventuelles prises de contrôle de petites structures associatives.

Suite à la possibilité de diffuser de la publicité, les projets de radios affluent sur les bureaux de la Haute Autorité. Cette dernière a touj ours du mal à faire face à cette pléthore de demandes de fréquences, sachant que la bande FM s'arrêtait à l'époque à 104 (les fréquences de 104 à 108 appartenant encore à l'armée).

Certaines stations choisissent de devenir ou redevenir des sociétés commerciales. R.F.M. par exemple abandonne sans regrets le statut associatif. Elle redevient une station purement professionnelle : elle diffuse ouvertement de la publicité. N.R.J. continue pour sa part à diffuser de la publicité, bénéficiant d'une relative impunité de la part du gouvernement de l'époque.

28 Outre l'allusion à « énergie », Nouvelle Radio Jeune

Les petites radios, de leur côté, refusent de se doter d'un agencement structuré de programmes et se sabordent la plupart du temps, ce qui libère quelques fréquences. Le public, lui, change, et veut des émissions plus régulières ainsi que plus de professionnalisme dans l'animation. Les radios qui n'ont pas de grilles précises n'ont donc pas grande audience.

Les radios professionnelles et commerciales recherchent la plus forte audience. Les annonceurs aiment se faire voir, mais en matière de radios ils veulent se faire entendre. C'est pourquoi les radios professionnelles commencent à adopter une programmation étudiée d'après ce que les auditeurs potentiels aiment entendre. Les « formats radios » commencent à se dessiner.

Ces radios cherchent à plaire à leurs publics, mais surtout aux éventuels annonceurs. L'audience n'est-elle pas la marchandise vendue aux annonceurs ? Les publicités ne concernent que l'auditorat visé. Ces concepts qui paraissent évidents dans une logique de communication ne l'étaient pas dans le monde de la radio privée de la première moitié des années 80. Ils entrent néanmoins rapidement dans les moeurs.

Il n'est pas obligatoire d'être une société pour pouvoir diffuser de la publicité sur les ondes. Certaines radios optent pour une structure associative, avec des bénévoles et un tout petit nombre de salariés, et diffusent des messages à caractère publicitaire. Elles sont généralement très locales : on y entend souvent les accents prononcés des animateurs, des bafouillages. Certains animateurs ont un parlé agréable et leurs émissions ont une programmation digne de stations professionnelles. Certaines d'entre elles quittent le statut associatif au bout de quelques mois.

Fin 1984, la Haute Autorité décide de suspendre 6 radios qui dépassent largement la puissance autorisée de leurs émetteurs : parmi elles, N.R.J. Son patron va alors faire preuve de vision en contactant un conseiller en communication qui lui organise une manifestation dans Paris pour entraîner les jeunes à soutenir « la plus belle des radios ». Des artistes de renom comme Dalida acceptent de parrainer l'événement et se retrouvent en tête du cortège . Laurent Fabius et le Président de la République interdisent la force publique et N.R.J. n'est finalement pas suspendue.

L'année 1986 entérine les évolutions des années précédentes en matière de radio. Pour la première fois un Président de gauche nomme un Premier Ministre de droite. Une nouvelle loi en matière de médias voit le jour : est-elle entièrement déterminée par le changement de majorité politique ?

L'année 1986 est marquée par l'élargissement de la bande F.M. de 104 à 108 MHz, mais aussi par le début de la formation de réseaux. La loi du 30 septembre 198629 dite « loi Léotard » a été rédigée par le nouveau gouvernement issu de l'alternance. Dans l'exposé des motivations nous pouvons lire « la liberté accordée aux exploitants opérant en situation concurrentielle est non seulement un gage de liberté, mais aussi d'efficacité et de compétitivité pour notre économie ».

29 cf. annexes

Une nouvelle instance est créée en remplacement d'une autre : la légitimité d'une autorité de régulation n'est pas remise en cause malgré la volonté de libérer les médias de toute tentative monopolistique. La C.N.C.L.30 remplace la Haute Autorité. En effet la Haute Autorité était vue comme un organisme incapable de gérer les attributions de fréquences. En réalité, cette commission poursuit le travail déjà entrepris avec un pouvoir plus vaste et des moyens plus importants. Elle délivre toujours les autorisations pour les radios, mais ne consulte plus T.D.F. comme le faisait l'instance précédente. Elle a le pouvoir de contrôler et sanctionner les stations en cas de dérapage. Elle impose un cahier des charges pour tout candidat à une fréquence et en cas d'acceptation du projet le valide et veille à son respect.

Le principe de monopole est abandonné, la publicité est reconnue comme nécessaire à la vie d'une radio non subventionnée. Le point le plus important étant que les réseaux sont autorisés, mais dans une certaine limite. La « loi Léotard » entérine un fait : des réseaux existaient avant, ils étaient illégaux, donc non contrôlés.

À cause de leurs difficultés financières, de nombreuses radios locales privées meurent ou se réunissent sous une bannière et deviennent ainsi un maillon d'un réseau. N.R.J. adapte ainsi le concept de franchises connu dans la grande distribution au monde de la FM. Certaines radios acceptent de prendre le label N.R.J. à cause de leurs difficultés financières. La station commerciale fournit l'émetteur si besoin est, et des moyens de mener des campagnes publicitaires. En échange, la radio change de nom et établit sa programmation en fonction d'une liste donnée par la tête de réseau.

Cette période a mis en exergue la suprématie des radios commerciales qui ne diffusaient pas de messages à caractère politique. Certaines radios ont créé leur réseau, qu'il soit national ou régional, d'autres ont préféré recentrer leur auditorat sur une ville ou une région. 1984 - 1986 montre une période où, hormis en cas de rupture d'autorisation de la part de la C.N.C.L., la plupart des radios qui cessent leurs émissions manquent de fonds. Seules quelques radios associatives fortement subventionnées gardent leur indépendance.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo