WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les auditeurs de Skyrock face à l'intolérance - Fonctionnement, valeurs et portée du discours de l'émission "Radio libre" dans le traitement des problèmes d'intolérance vécus par ses auditeurs

( Télécharger le fichier original )
par Mathieu Sicard
Université Paris III Sorbonne Nouvelle - DEA - Master 2 recherche 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Seconde Partie

---
Ecouter et écrire le discours radiophonique

Analyser des séquences radiophoniques

Il ne faut pas perdre de vue le caractère fondamental de notre corpus : l'oralité. Nous nous intéressons ici à des conversations radiophoniques entre les animateurs d'une émission et certains de ses auditeurs, qui endossent pour l'occasion la responsabilité de co-constructeurs directs du discours élaboré à l'antenne.

L'analyse conversationnelle à laquelle nous allons procéder demande que nous en proposions ici quelques fondements que nous compléterons de caractéristiques de notre approche pratique.

L'analyse conversationnelle

Les informations échangées dans la conversation sont, pour Christian Baylon1, de trois natures :

- cognitive (contenu des signes linguistiques échangés) ;

- indicielle (qui portent sur le locuteur dans le but de définir et de contrôler le rôle qu'il joue durant la conversation) ;

- injonctive (échangée par les participants pour faire progresser la conversation, varier les locuteurs, aboutir à un résultat).

Les moyens de communication de la conversation orale (ou comportements) sont à considérer dans leur ensemble. Appliqué à notre cas, nous distinguerons ainsi :

- les moyens linguistiques à proprement parler (manifestation vocale : expressions singulières...) ;

1 Christian Baylon, Sociolinguistique, société, langue et discours, Paris, Nathan Université, 1996, p. 201 et suivantes.

- les moyens paralinguistiques (non-verbal : ton de la voix, intonation, rythme... plus ou moins conscients, compris par les membres d'une même culture1, et, il est vrai, peu perceptibles dans une retranscription écrite) ;

- les moyens extralinguistiques (qui échappent au contrôle du locuteur dans la conversation (ici nécessairement vocal : la qualité de la voix, apporte des renseignements biologiques, psychologiques ou sociaux sur le locuteur).

Nous devrons garder à l'esprit le contexte de la conversation, soit ce que nous avons défini comme une libre antenne sur une radio jeune de culture multicolore, largement écoutée dans les grandes villes et leurs périphéries. Un contexte qui est aussi du côté de l'auditeur lui-même (potentiellement participant) celui qu'a peint Hervé Glévarec2, une radio écoutée essentiellement seul, sur l'oreiller, par un auditorat en demande de partage des expériences adolescentes.

La conversation est également à mettre en relation avec un projet d'interaction sociale. Outre l'évidente et nécessaire coordination de la langue, George Herbert Mead3 pointe du doigt que l'identité est construite par et à travers l'interaction sociale. Plus que l'influence du langage, il s'agit donc aussi de celle des codes et des comportements. Un concept d'interaction que nous retrouverons chez Goffman, il n'est pas de « moi » mais des sois différents selon nos interactions avec nos amis, y compris ceux qui sont de passage, à la radio. L'image que l'on (se) donne, le comportement que l'on adopte, les codes que nous utilisons (syntaxiques, lexicaux, intonatifs...) dépendent des interactions que nous formons avec l'ensemble des interlocuteurs avec qui l'on co-construit non seulement un discours, mais aussi sa propre opinion, son imaginaire, son personnage, sa personnalité, son identité.

1 Christian Baylon, op. cit., p. 203

2 Hervé Glévarec, op cit, 2005.

3 George Herbert, Mead, Mind, self and society, University of Chicago press, 1962.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway