WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les auditeurs de Skyrock face à l'intolérance - Fonctionnement, valeurs et portée du discours de l'émission "Radio libre" dans le traitement des problèmes d'intolérance vécus par ses auditeurs

( Télécharger le fichier original )
par Mathieu Sicard
Université Paris III Sorbonne Nouvelle - DEA - Master 2 recherche 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Résonances et valeurs d'un discours

Développement de la skysolidarité

Dès la première phase que nous avons distingué, il ne s'agit pas seulement de laisser l'auditeur expliquer « ce qui [lui] arrive ", mais aussi d'évaluer le problème dont il va être question. Difool et ses acolytes demandent des précisions, de divers ordres : factuels, situationnels... Très vite, bien souvent, il s'agit de questionner l'auditeur appelant sur les soutiens qu'il ou elle pourrait trouver autour de lui ou d'elle. Un(e) parent(e), un(e) ami(e)... Ainsi on peut entendre de Difool demander « Et elle, elle en pense quoi, la belle-mère ? " (racisme, sujet 1, intervention 13), une autre fois un auditeur propose par message lu à l'antenne par Difool « demande à ta mère » du soutien à propos du sujet où le père n'accepte pas le copain noir de l'auditrice (racisme, sujet 2, intervention 142), attitude qu'avait eue avec succès Moïse qui témoigne plus loin dans la même séquence (intervention 212). Ailleurs, on demande à l'auditeur auprès de qui il aurait fait son coming out (sujet homophobie 1, intervention 23 à 26) et qui pourrait le soulager (Difool : « T'as au moins tes potes pour te confier ", homophobie, sujet 2, intervention 137). Dans les sujets de notre corpus concernant l'intolérance du fait de la religion/tradition, il en est de même. Difool s'inquiète dans le premier de savoir pourquoi l'auditrice ne parle pas du père se son copain (intervention 135), et dans le second, où l'auditrice à quitté sa famille du fait de sa grossesse, le premier réflexe est aussi de savoir si quelqu'un dans la famille peut être un allié pour l'auditrice (intervention 17).

La famille apparaît ainsi comme le premier refuge naturel dans le dispositif d'appel à la solidarité de l'émission, même si dans l'immense majorité des cas que nous traitons, le racisme, l'homophobie ou l'intolérance du fait de la religion/tradition, elle en est à l'origine. Les amis se présentent aussi dans ce cadre comme un cercle privilégié, possible alternative à l'épanouissement. Par exemple, si les parents ont du mal à accepter la relation homosexuelle de leur

enfant, celui-ci, d'après les conseils de la skysolidarité, peut substituer à leur approbation le refuge qu'il pourra trouver auprès d'amis qui seraient plus réceptif à l'épanouissement de sa sexualité (Difool : « T'as au moins tes potes pour te confier, mais bon ", homophobie sujet 2, intervention 137), sans nécessairement se priver de se réaffirmer plus tard. Comme ce fut la cas pour le frère jumeau d'Emilie, une auditrice que l'on a entendue à l'antenne dans le premier sujet de notre corpus concernant l'homophobie (« ...mes parents ont eu le temps de méditer dessus, ils ont vu qu'ils sont toujours ensemble [le frère et le copain de l'auditrice], et là, c'est eux qui refont une approche vers nous ", homophobie, sujet 1, intervention 217).

Ainsi, s'il ne s'agit pas pour les intervenants à l'antenne, bien au contraire, de se substituer à l'entourage de l'auditeur concerné par son problème, le dispositif skysolidarité se positionne comme celui du recours alternatif, plus ouvert d'esprit, et prône le dialogue avec les parents, les amis... à la condition qu'une évidente intransigeance ne contrevienne pas à l'épanouissement de l'identité de l'auditeur ou de ses choix amoureux. C'est ce que nous allons voir maintenant.

Quels sont les conseils donnés aux auditeurs, quel discours est construit dans la skysolidarité ?

Le premier réflexe, face au racisme, à l'homophobie ou à l'intolérance du fait de la religion/tradition dont sont victimes les auditeurs de la part de leurs parents ou ceux de leur copain(ines) est de prôner le dialogue avec ceux-ci, que le message vienne :

- de l'équipe de l'émission (Difool : « Moi, je sais pas, j'aurais plutôt envie de le con vaincre, parce que je le trouverais con de réagir comme ça ", racisme, sujet 1, intervention 227 ; Difool : « [...] Tu vas peut-être essayer de discuter avec eux, non, ça marche pas ? ", racisme, sujet 2, intervention 70)

- des auditeurs à l'antenne (le témoignage de Sophie, racisme, sujet 1, interventions 191 et 203 : « Donc voilà, elle a flippé, et puis bon, on en a parlé, tout ça, et je lui ai dit, que bon, pour l'instant, je sors avec lui et si

vous êtes pas content, c'est pareil, quoi. Et bon, là, elle l'a pas trop bien pris, mais bon ", « je lui ai dit `je vois pas ce que ça peut te faire, c'est ma vie'' et puis voilà, et si ça allait pas, ça durerait pas depuis huit mois, et il m'a dit `'ben ouais, mais bon, c'est comme ça, pas autrement' ' ")

- des auditeurs ayant laissé un SMS ou un mail (Difool : « Sinon, OCB59, là 19 ans, dans le Nord, qui dit `'il faut en parler avec tes parents, tranquillement, et il te comprendront'' ", racisme, sujet 1, intervention 75).

Il s'agit aussi, comme nous l'avons vu, de trouver du soutien auprès des amis (Difool : « Ouais, et puis parles-en à tes potes, t'as des potes qui sont plutôt ouvert, c'est plutôt pas mal, quoi ", homophobie, sujet 2, intervention 293). Un soutien que l'on trouve déjà à l'écoute de l'émission, en partageant des expériences dans un cadre de discussion empathique et tolérant. Sans doute un aspect à considérer en tant que tel dans le processus de la skysolidarité. Les auditeur sont à ce propos reconnaissant à l'antenne, comme Brian, par exemple, dont les parents n'acceptent pas l'homosexualité : « Ben en tout cas, je vous remercie, déjà, c'est super sympa, tu vois [...] dès qu'il y a un problème, c'est bien, tu vois, il y a quelqu'un pour parler, franchement, vous déchirez " (homophobie, sujet 2, intervention 285 et 287).

Les soutiens que les auditeurs sont appelés à trouver autour d'eux peuvent non seulement jouer un rôle dans leur épanouissement mais aussi servir de relais pour une argumentation plus solide face à la personne réticente. Une auditrice pensait ainsi faire jouer le rôle d'intermédiaire à sa mère, qui pourrait avoir meilleure autorité pour convaincre la mère de son copain de laisser son fils la fréquenter (intolérance du fait de la religion/tradition 1, intervention 30). Même si la raison de leur appel est souvent l'isolement extrême.

Le dialogue est, dans le discours développé par la skysolidarité, valorisé non seulement pour l'identité sociale de l'individu, mais aussi pour l'identité pour soi, comme on peut le lire, par exemple, dans le second sujet sur l'homophobie, avec le témoignage d'un auditeur sur les bienfaits du coming out : « J'appelais parce que j'étais un peu dans le même cas que Brian. Moi, j'ai commencé à dire à mes

amis tout ça que j'étais gay quand j'avais... quand j'allais en première. Donc ça remonte. Et en fait je l'ai dit à mes parents parce qu'on se sent beaucoup mieux quand on le dit à ses parents. Enfin, je sais pas, c'est... " (intervention 182).

Le dialogue veut présenter également une dimension préventive et pédagogique. Par exemple dans le témoignage de Momo, un membre de l'équipe, au sujet du choix amoureux qui ne concerne que l'individu (en l'occurrence lui, comme exemple à l'adresse de l'auditrice du sujet 1, intolérance du fait de la religion/tradition) et pas ses parents : « Non mais en plus j'en ai parlé tout à l'heure à ma mère, je lui ai dit `'y a même pas moyen, tu me fais jamais ça, hein'' ", « [...] j'ai essayé d'expliquer les choses... ", « Ah non non non, moi je veux pas. C'est moi qui la choisis ". Get exemple est révélateur du positionnement de la skysolidarité.

La fermeté est de rigueur lorsqu'il s'agit de défendre une valeur centrale dans le discours de la skysolidarité : le respect de la liberté de chacun, face à l'intolérance. Les auditeurs qui laissent des messages lus à l'antenne ne négligent pas non plus le lien parental et sont même souvent plus rigoureux que les membres de l'équipe s'agissant de préserver le dialogue coûte que coûte avec les parents : « Les parents sont ancrés dans leur culture, mais il suffit de discuter, de négocier, ce sera peut-être long, tu pourras peut-être les changer " (intolérance du fait de la religion/tradition, sujet 1, intervention 158).

Mais la situation évaluée (première phase d'évaluation), faute de dialogue possible, comme cela est le cas dans la plupart des sujets de notre corpus qui sont parmi les plus lourds dans Radio libre, le dispositif de la skysolidarité développe des propositions d'autonomisation de l'individu. Son épanouissement sentimental prévaut dans le dispositif et s'il est impossible de le partager avec les parents, autant exclure ces derniers.

Ainsi, quand les parents n'acceptent pas le petit ami noir, maghrébin ou kabyle, lorsqu'ils ont du mal à accepter le choix amoureux de leur enfant ou son identité sexuelle, les animateurs de Radio libre, après avoir proposé le dialogue et

constaté celui-ci difficile, proposent, souvent rejoints par des auditeurs, de vivre son amour sans le faire partager aux parents, quitte à le déplorer.

Ainsi, Romano suggère de ne pas imposer ce qui est vécu comme un traumatisme par des parents à cheval sur les orientations sexuelles : « Ouais, mais voilà, quoi, parce que si tu leur en parles et que ça les traumatise, ça sert à rien non plus, s'ils sont vraiment bloqués, bon... Enfin, je sais pas, moi je vois pas d'autres... Non, mais c'est vrai, moi je pense que je ferais ça, si mes parents étaient vraiment bloqués, tu vois, ils me poseraient des questions, je resterais vague... » (homophobie, sujet 1, intervention 129). Et Difool d'enfoncer le clou : « C'est ta vie privée, ta vie privée tu la vies, t'es pas obligée de la partager avec tes parents, hein... », « Ben écoutez, c'est triste, mais merci d'appeler pour Séréna. Merci pour tous les messages, regarde, il y a Titou du 94 qui nous fait `'mon père est pareil -donc un peu... raciste, on va dire- laisse couler et vis ta vie''. C'est vrai, t'es pas obligée de partager ça avec tout le monde » (racisme, sujet 1, interventions 128 et 188). « Il y a Billy qui nous dit `'Je suis bi, et j'ose même pas en parler à mes copines' ' Ben t'es pas obligée, c'est ta vie à toi, aussi, hein » (homophobie, sujet 2, intervention 132). Les parents intolérants sont alors envisagés comme « tout le monde », pas nécessairement concernés par les amours de leurs enfants. « Ta vie à toi » ne concerne que toi. Le choix d'en partager certains éléments avec certaines personnes doit se faire dans un but d'épanouissement, soit avec ceux qui prêteraient une oreille bienveillante dans la tolérance d'une identité « différente ».

Ces conseils en direction d'une démarche d'autonomisation du jeune adulte (majeur dans chacun de nos sujets) sont souvent confirmés par les propositions des auditeurs à l'antenne. Ainsi, pour ce même sujet, Moïse ajoute à son expérience un ultime conseil pour Séréna, dont les parents n'acceptent pas le copain noir : « [...] si je peux donner un conseil à Séréna, tu vois, je veux pas trop l'embrouiller, mais si je peux lui donner un conseil, c'est surtout de calmer le jeu, et de pas trop se prendre la tête et de laisser faire le temps, parce que... » (racisme, sujet 1, intervention 224).

Difool donne très directement son point de vue sur l'attitude d'autonomisation lorsqu'il paraît impossible de faire évoluer le point de vue des parents : en réaction au message d'une auditrice qui avait quitté son copain maghrébin à cause de l'intolérance de ses parents, il précise « Quand tu aimes quelqu'un, moi je pense qu'il faut résister, c'est pas... c'est pas manquer de respect à tes parents que de sortir avec un gars que t'aimes, hein. Enfin, je pense » (racisme, sujet 2, intervention 114). Le respect, une notion fondamentale sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir.

La liberté de chacun doit être respectée et il faut faire respecter la sienne. Même dans la configuration difficile de dépendance aux parents. En cloisonnant les relations familiales des relations amoureuses, voire en prenant son indépendance si les conditions peuvent être réunies pour les jeunes adultes en grande détresse, voire menacés comme c'est le cas dans les deux dernières séquences de notre corpus (Difool : « [...] quand on respecte pas ta liberté, il faut la prendre ta liberté. Donc il faut qu'il trouve un pote chez lequel il peut aller squatter... », religion/tradition, sujet 1, intervention 52). La skysolidarité se matérialisera dans ce cas de façon très concrète, par exemple en mobilisant une chaîne d'entraide : un auditeur ambulancier servira de chauffeur dans la nuit pour conduire Karine dans une joyeuse colocation de jeunes femmes qui hébergeront dans l'urgence l'auditrice, enceinte de six mois, rejetée par sa famille et par celui sur qui elle croyait pouvoir compter, et qui se retrouve à la rue. Au-delà des informations qui ont pu être échangées à l'antenne et hors antenne sur les services sociaux qui pourront aider Karine, il s'est agit ici de pallier l'urgence et de ne pas laisser une jeune femme enceinte dehors en hiver. Si la chose est plutôt exceptionnelle dans l'émission, elle confirme majestueusement, par la mise à l'épreuve la plus concrète, la solidarité qui lie les auditeurs dans l'émission.

Ainsi, lorsque le dialogue avec les parents semble sans promesse d'évolution vers l'acceptation de l'identité ou des choix de leur enfant, le discours que l'on voit se construire développe l'idée de l'autonomisation des jeunes adultes. Si des parents sont indéfectiblement racistes, ce n'est pas une raison pour choisir un compagnon ou une compagne qui leur plairait mieux que l'être aimé. Ne pas se

« prendre la tête " dans une situation pénible et qui semble inéluctable, séparer les relations, voilà ce qui résulte des propositions des auditeurs et de l'équipe de Radio libre pour faire cohabiter dans sa vie de jeune adulte un amour et des parents qui ne le cautionnent pas du fait de son appartenance ethnique ou de sa sexualité.

Il est parfois même question, comme nous l'avons vu, de proclamer sa liberté en prenant son autonomie, lorsque cela est matériellement possible. Difool n'est pas seul à aller dans ce sens. Comme cela est le cas la plupart du temps, les auditeurs laissent des messages en phase avec les points de vue de l'équipe : « mais il a 20 ans, il est majeur, moi je me casse dans une autre ville, je me cache chez des amis... ", « Il faut qu'il se barre de chez lui, les parents ils craignent trop, il a 20 ans, il est majeur, il fait ce quil veut " (intolérance du fait de la religion/tradition, sujet 1, interventions 125 et 141)

La question d'une normalité est affirmée au sens de la tolérance. On ne choisit pas son identité ethnique ou sexuelle. Un auditeur dont les parents veulent qu'il devienne hétérosexuel s'entend répondre par Difool et Romano : « Mais être obligé à être hétérosexuel, si t'es homo, t'es homo, il y a pas de... tu vas pas te forcer à faire un truc que t'aimes pas. ", « Il y a pas à choisir de toute façon " (homophobie, sujet 1 interventions 79 et 80)

« Il n'y a pas à choisir ". Dans le discours construit par la skysolidarité, ce qui est anormal n'est pas de préférer les filles ou les garçons, c'est de ne pas le respecter. Ce qui est anormal n'est pas d'avoir une couleur de peau différente, c'est de ne pas le tolérer. Cet échange synthétise d'une traite (sans coupures dans la citation) les phases de l'expression de la skysolidarité en cas de dialogue difficile :

[Expression du malaise de l'auditrice]

Séréna : Bah, franchement, j'en sais rien non plus, quoi... Je suis pas plus rassurée, quoi, j'ai toujours l'angoisse, quoi. Là, bon, je vais voir mon mec lundi, je crois que je vais en parler avec lui...

[Défatalisation et affirmation des valeurs]

Difool : Ouais, mais que ça devienne pas un problème pour... tu vois, qu'il ait pas l'impression d'être un problème, c'est pas lui le problème, c'est ton père. Séréna : Ah, ben non...

[Dédramatisation et recommandation]

Marie : Ouais, tu vis ta vie avec ton mec et puis voilà, tu fais une section entre les deux et puis c'est tout hein.

Difool : Ce qu'il faut que tu dises à ton mec c'est que sur ce plan là, ton père il te prend un peu la tête donc voilà, vous allez vivre tous les deux et puis... enfin, tous les deux votre histoire sans forcément la partager avec tout le monde. [Perspectives d'avenir quand à l'affirmation devant les parents]

Marie : Et puis ça peut peut-être évoluer, hein, il est peut-être pas forcément braqué... » (racisme, sujet 1, interventions 297 à 302).

Le choix de la clandestinité au regard des parents peut s'avérer, somme toute, provisoire dans les espoirs que développe la skysolidarité. Dans le discours que nous voyons se construire, tout peut changer, avec le temps. Et l'amour de ses enfants, le respect, finalement qu'inspirerait le sérieux de leur relation amoureuse peut faire évoluer la mentalité de parents un peu « québlos ». Les choix d'une vie de jeune adulte, ses amours, doivent primer sur l'intolérance, le racisme, l'homophobie de certains parents, et leur montrer exemplairement que l'épanouissement personnel qui en est la conséquence peut être la voie pour plus de confiance de leur part.

Rien n'est rédhibitoire, si le discours de la skysolidarité prône l'apaisement, ce n'est pas dans l'optique d'un repli. Au sens, nous l'avons vu qu'il s'agit de trouver de meilleurs espaces d'épanouissement personnel, mais le rapport de soi aux parents peut resurgir dans des conditions plus sereines, comme le proposent certains messages lus par Difool : « `'Vis ta vie, trouves-toi un mec, et après t'en parleras peut-être à tes parents si tu en sens le besoin'', c'est le message du Polac », (homophobie, sujet 2, intervention 263), messages qui rejoignent le point de vue de l'équipe de Radio libre (« T'attends d'avoir une relation avec un gars et puis... », homophobie, sujet 2, intervention 274).

On entend parfois dans Radio libre des solutions originales. Comme quand Marie propose d'écrire une lettre, dans le premier sujet sur l'homophobie : « Non, mais tu devrais peut-être, si t'arrives pas à discuter avec eux, écrire une lettre avec tout ce que tu ressens, vis-à-vis d'eux, vis-à-vis de toi... », « tu expliques bien ce que tu penses, ce que tu ressens, tout ça, même sur le moment s 'ils le prennent pas bien, la lettre ils la gardent, et avec un petit peu de recul, tu vois, peut-être ils peuvent comprendre. Même si c'est dans un an, j'en sais rien, mais ça peut peutêtre apporter quelque chose, quoi. De l'eau au moulin, en tout cas » (homophobie, sujet 1, interventions 134 et 136)

Primauté de la liberté.

La notion primordiale de respect (terme souvent employé de façon a priori bien galvaudée et hyperbolique dans le parler nouveau des banlieues mais ici érigée en véritable valeur) est, dans le discours développé par la skysolidarité, à considérer tant à attendre de la part des autres (sur la liberté de ses choix, la tolérance des autres à la couleur de peau différente) qu'à s'imposer à soi. Pour soi, se respecter c'est respecter sa liberté en jeune adulte. Et pour les autres : respecter l'autorité parentale, les appréhensions des parents, leurs peurs, même, en essayant de les faire évoluer.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery