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Elevage bovin en Ituri

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par Aimé Byensi
Université de Kinshasa - Licence 2005
  

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2.1.4. Population

L'Ituri a servi de zone de passage aux divers peuples africains du Nord vers le Sud, mais pour se diriger soit dans la forêt équatoriale au cours des grandes migrations, soit dans l'occupation des savanes et montagnes. Ce passage a permis à l'Ituri de voir des peuples d'origine et de cultures diverses s'implanter sur ledit territoire. Ceci est remarquable par la diversité de groupes ethniques. L'Ituri apparaît comme le carrefour des populations congolaises. En effet, on y rencontre :

Ø Les Pygmées : qui occupent la forêt équatoriale (territoire de Mambasa et l'Ouest ceux de Djugu et d'Irumu). IL semble qu'ils sont en Ituri depuis l'époque pharaonique et considérés par conséquent comme les premiers occupants de l'Ituri. Ils ont été refoulés dans la forêt par les poussées successives venant du Nord de l'Afrique. Ils s'adonnent à la cueillette, au ramassage, à la chasse et à la pêche.

Ø Les Bantous : sont venus du Nord du Cameroun dans la région du bassin du Niger, de Bénoué et du Congo. Il s'agit des Banyali, Babira et Babila (Babira de la forêt). Les Babira de la savane en contact avec les pasteurs ont acquis du bétail de sorte qu'en plus de l'agriculture, certains possèdent de cheptel bovin.

Ø Les Nilotiques : ont suivi la vallée du Nil en descendant le plateau Abyssin. Eleveurs dès le Néolithique entre 4400 et 4200 avant Jesus Christ. Il s'agit de Bahema, des Alur, des Kakwa, des Mambisa et des Ndoo ; mais d'autres s'adonnent également à l'agriculture.

Ø Les Soudanais : comprennent les Lugbara, Kaliko, Walendu, Mabendi, Walese. Venus du Soudan Oriental, ils sont spécialement agriculteurs et devenus éleveurs par contiguïté.

2.1.5. Principales activités rurales de l'Ituri

L'économie rurale est la branche de l'économie générale qui s'occupe des activités économiques se déroulant en dehors des agglomérations urbaines, ou en dehors de villes. C'est ainsi qu'il s'agira dans cette partie d'analyser les activités telles que : agriculture, élevage, pêche, chasse, cueillette, exploitation forestière, exploitation artisanale de l'or, artisanat et aussi le petit commerce.

a. Agriculture :

C'est l'activité principale qui occupe la majorité de la population active rurale au Congo et particulièrement aussi en Ituri.

L'agriculture de subsistance, de tenure, de traite, paysanne, d'entreprise et l'agriculture à temps partiel sont les différents types d'agricultures qui existent en Ituri sous diverses formes parfois non perceptibles.

D'après le rapport d'évaluation des réalisations des activités annuelles du service de l'inspection de l'agriculture et d'élevage de l'Ituri (1997), la dégradation successive de la situation salariale, la prise en charge par les parents de la collation des enseignants ont mis une partie de la population active dans un état de chômage. Celle-ci s'est déversée dans l'agriculture d'où l'accroissement des agriculteurs. Cette situation a poussé ceux-ci à pratiquer beaucoup plus l'agriculture de subsistance leur servant à subvenir aux besoins physiologiques. Les caractéristiques de cette agriculture sont : traditionnelle, basée sur une technologie archaïque avec une très faible productivité. Elle a aussi un caractère héréditaire, ancien et presque figé ou immuable de cette technologie issue de plusieurs générations d'ancêtres.

A part la production vivrière qui est l'apanage de la majorité des agriculteurs, l'Ituri se distingue dans des plantations essentiellement de café arabica dans les régions de Mahagi, Djugu et Irumu et robusta à Mambasa ; mais aussi de coton dans la plaine du lac Albert, et de palmier à huile dans le territoire de Mambasa surtout. Quant au plantations du thé, de quinquina, ... exploitées autrefois par les colons belges se retrouvent aujourd'hui dans un état de délabrement total.

b. Elevage

L'élevage occupe également une place de choix en Ituri parce qu'il est pratiqué dans tous les territoires du district. Les peuples pratiquent l'élevage du gros bétail, du petit bétail voire de la basse cour comme le révèle le tableau ci-dessous.

Tableau III. Recensement exhaustif de bétail en 1998

TERRITOIRE

GROS BETAIL

PETIT BETAIL

BOVINS

%

CAPRIDES

OVIDES

SUIDES

BASSE COUR

ARU

93.552

29,6

128.011

61.686

18.386

159.704

MAHAGI

50.229

15,9

122.682

50.940

73.354

166.549

DJUGU

43.814

13,8

96.146

23.531

48.874

144.641

IRUMU

128.890

40,7

-

-

-

-

MAMBASA

32

0,01

4.667

171

1.784

9.764

TOTAL

316.517

100

351.506

136.328

142.398

480.658

Source: Ministère de l'agriculture et élevage, Rapport annuel, 1998, P.64

Selon ce tableau l'Ituri occupe une place enviable dans la pratique de l'élevage sur l'ensemble du pays. Pour ce qui concerne le gros bétail, le territoire d'Irumu compte à lui seul 40,7% du cheptel bovin de l'Ituri. Les autres territoires se repartissent le reste de pourcentage : pour le territoire d'Aru 29,6% ; 15,9% pour Mahagi ; 13,8% pour Djugu et Mambasa 0.01%.

Toutes les données dans ce tableau montrent qu'en dehors de l'agriculture les peuples ituriens restent très sensibles à la pratique de l'élevage. Ainsi, la prolifération de l'élevage en Ituri est fonction de climat dont jouit celui-ci, donc le climat tropical humide d'altitude qui occupe la majorité de l'Ituri, avec la température annuelle de 15° et 25°c, les précipitations annuelles de l'ordre de 1.200 et 2.200 mm et le climat tropical dominé par la plaine du lac Albert. Ce climat enregistre la température élevée que les vaches supportent mieux, comme dans le territoire d'Irumu avec 128.890 têtes de bétail.

Par contre le territoire de Mambasa enregistre le taux de bétail le plus bas soit 0.01% suite à son climat équatorial type dominé par la forêt équatoriale rendant difficile la pratique de l'élevage.

c. Pêche

La pêche est une activité aussi très pratiquée en Ituri. Elle est surtout lacustre et en majorité artisanale, à part l'exploitation effectuée par quelques commerçants Grecs (exemple la COGEPA) qui produisaient une grande quantité des poissons. Les autres entreprises comme la SGA sont tombées en faillite suite aux multiples crises qu'a connues le pays.

Le lac Albert situé à l'Est de ce district, à la frontière avec l'Ouganda, réputé être le plus poissonneux du Congo, permettait à l'époque de fournir une grande quantité de poissons dans la majeure partie de la Province orientale et du Nord Kivu.

d. Exploitation Forestière

La forêt équatoriale couvre la majeure partie de l'étendue nationale. En Ituri, elle occupe tout le territoire de Mambasa, l'Ouest et le Sud-Ouest de territoire d'Irumu et l'Ouest du territoire de Djugu.

Son exploitation a toujours été l'apanage des commerçants locaux. Ceux-ci ont installé des scieries ça et là dans la forêt et vendent les bois de toute sorte soit sur place soit dans leurs dépôts au village ou encore à Bunia (centre urbain). 

e. Exploitation artisanale de l'or

Cette activité occupe aussi une grande partie de la population iturienne surtout dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa, la société Kilo-Moto créée depuis l'époque coloniale exploite l'or d'une façon industrielle.

Depuis la libéralisation de l'exploitation de l'or par l'Etat, cette activité n'avait cessé d'attirer une grande partie de la population rurale qui abandonna d'autres activités comme l'agriculture au profit des carrières.

f. Artisanat

L'artisanat c'est l'ensemble des métiers des artisans qui font un travail manuel à leur propre compte, aidés souvent par leur famille, les compagnons, les apprentis, etc.

On peut citer l'exemple des forgerons, des vanniers, des potiers, des cordonniers, des bijoutiers, etc.

Leurs travaux dépendent beaucoup plus du pouvoir d'achat des clients. La plupart d'entre eux habitent la périphérie du centre urbain.

g. Le Petit commerce

Cette activité est pratiquée partout dans le district de l'Ituri, à différents niveaux. Les marchandises vendues en gros ou en demi-gros dans le centre urbain sont détaillées de village en village selon les besoins et les moyens des autochtones. Cette activité est influencée surtout par la stabilité du pays, le pouvoir d'achat des clients, le prix du carburant à la pompe, l'état des routes et aussi les différentes taxes imposées par l'administration locale.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo