2.2.9.
Responsabilité
Les groupements d'éleveurs membres de l'Association
Coopérative sont responsables financièrement et solidairement des
engagements de celle-ci jusqu'à concurrence du montant de leurs parts
sociales souscrites. Tout groupement qui cesse de faire partie de l'Association
Coopérative à un titre quelconque reste tenu, pendant une
année et proportionnellement à ses parts, au règlement de
toutes les dettes sociales existant au moment de sa sortie.
2.2.10. REALISATIONS
Dans le souci de bâtir une coopérative forte et
unie, l'Acoopeli a affecté une part importante de ses ressources
à l'animation coopérative au niveau de la base (Prodel). Dans le
cadre de développement de l'élevage, l'Acoopeli assure
l'approvisionnement de ses membres en produits et matériels
vétérinaires. Pour mieux satisfaire les besoins des
éleveurs, elle dispose d'un magasin central à Bunia et trois
succursales situées au Nord, centre et Sud. Les animateurs en plus de la
vulgarisation des techniques d'élevage et règles d'hygiène
distribuent des médicaments et petits matériels aux
éleveurs plus éloignés.
L'Acoopeli assure la gestion de l'Abattoir Industriel de Bunia
(AIB) en vue de livrer de la viande bien conditionnée à la
population de Bunia et d'autres centres urbains du pays.
L'Association Coopérative a ouvert cinq stations
zootechniques en vue de produire et de distribuer des géniteurs et
génisses plus performants à ses membres. Elle se doit de
représenter ses membres au près du pouvoir public et
défend leurs intérêts. Elle fait siennes les
préoccupations pertinentes de Coopératives de base qui touchent
le domaine de l'élevage et les transmet fidèlement aux
autorités compétentes. Il s'agit de réglementer la
circulation de bétail, intervenir dans le règlement de conflits
de terres pastorales, commercialisation du bétail, recherche des moyens
d'approvisionnement en vaccins.
L'Acoopeli a facilité l'obtention des titres fonciers
pour plusieurs pâturages collectifs (plus de 800 pâturages
collectifs dont 300 ont des titres fonciers et sont catégorisés
en pâturages délimités, bornés et
certifiés).
Un des aboutissements logiques de l'activité
d'élevage qu'organisent les éleveurs de l'Ituri au sein de leur
coopérative c'est Abattoir Industriel de Bunia.
L'abattoir industriel de Bunia (AIB) est une unité de
production dont l'intérêt socio-économique est largement
confirmé au fil du temps de son existence tant pour l'Ituri que pour
toute la RDC. Avec une capacité théorique d'abattage de 25.000
bêtes par an et un volume de conservation de 100 tonnes à la fois,
l'Abattoir Industriel de Bunia dessert toute la population de la ville de Bunia
évaluée à plus de 500.000 personnes et les autres centres
importants de consommation du pays tels que Kisangani, Kinshasa, Isiro, Goma,
etc.
L'Acoopeli a géré l'AIB depuis 1986
jusqu'à ces jours grâce au fonds de roulement accordé par
l'ACDI (Agence Canadienne de Développement International) pour le
renouvellement de plusieurs machines et installations.
Le tableau ci-dessous illustre le nombre de bêtes
abattues à l'Abattoir industriel de Bunia au cours de ces dix
dernières années.
Tableau IV : abattage de gros bétail
contrôlé
Année
|
Nombre de bêtes abattues
|
1996
|
14.118
|
1997
|
12.340
|
1998
|
5.940
|
1999
|
13.375
|
2000
|
15.703
|
2001
|
8.790
|
2002
|
10.660
|
2003
|
4.566
|
2004
|
5.321
|
2005
|
5.670
|
Total
|
96.483
|
Source: Acoopeli, Rapport annuel, 2005,
P.78
Au regard des données statistiques du tableau
ci-dessus, on constate que la tendance générale d'abattage de
gros bétail est baissière, avec une moyenne qui se situe à
9.648 bêtes abattues par an. Alors que la capacité
théorique d'abattage de l'AIB est de 25.000 bêtes par an. Ainsi,
le taux d'utilisation de la capacité de cette unité industrielle
est de l'ordre de 40% seulement.
Le nombre le plus élevé des bêtes abattues
s'est réalisé à l'an 2000, avec 15.703 bêtes
abattues ; le nombre le plus bas s'est situé en 2003 avec 4.566
bêtes en 2005, soit une variation de - 70,92 %.
La production est passée de 14.118 bêtes abattues
en 1996 à 5.670 bêtes en 2005, soit une différence de 8.448
bêtes de moins.
Les raisons qui expliquent cette baisse de l'activité
d'abattage à l'AIB sont multiples ; mais la principale raison
serait l'insécurité qui a régné dans la
région au cours de ces dernières années.
Les années 1999 jusqu'à 2003 se sont
caractérisées par une recrudescence de violence suivie de pillage
de richesse, raison pour laquelle au cours de cette période l'Ituri a
connu une baisse sensible de son économie. Les éleveurs et les
bouchers ne se rendaient plus à l'abattoir industriel par peur de
tracasserie des militaires et miliciens. En 2003 précisément,
l'AIB a été saccagé et pillé par des inciviques
durant la guerre interethnique et a connu des dégâts très
importants, notamment : les pertes considérables des pièces
de rechange, des installations électriques, des pompes à eau,
outillage de plomberie, le système de froid fortement endommagé.
Cette situation a entraîné aussi la baisse de
l'expédition de viande traitée à l'AIB, tel que nous
pouvons le constater dans le tableau qui suit :
Tableau V : Expédition de viande de 1996
à 2005
Année
|
Viande expédiée (en tonne)
|
1996
|
15,715
|
1997
|
21,790
|
1998
|
14,130
|
1999
|
2,000
|
2000
|
1,800
|
2001
|
1,993
|
2002
|
2,130
|
2003
|
1,500
|
2004
|
4,000
|
2005
|
5,300
|
Total
|
70,358
|
Source: Acoopeli, op.cit, P.97
L'Acoopeli se doit, à travers l'Abattoir Industriel de
Bunia, d'expédier les viandes traitées pour desservir les autres
centres importants de consommation du pays tels que Beni, Kisangani, Isiro,
Goma, Kinshasa, ...
Mais tel que énoncé ci haut, la situation de la
guerre et l'insécurité persistante dans la région n'ont
pas favorisé aussi cette activité d'expédition de viande.
Ainsi, au cours de ces dix dernières années l'expédition
de la viande traitée n'a fait que baisser pour atteindre son niveau le
plus bas en 2003. Elle a accusé une baisse progressive chaque
année avec une moyenne se situant à 7,036 tonnes
expédiées par an. Le niveau d'expédition le plus
élevé s'est réalisé en 1997 avec 21,790 tonnes
expédiées, tandis que le niveau le plus bas s'est situé en
2003 avec 1,500 tonnes de viande, soit une variation de - 93,12%.
Nous remarquons quand même une reprise timide en 2004 et
2005 qui redonne de l'espoir, on est passé de 1,500 tonnes en 2003
à 5,300 tonnes en 2005, soit une augmentation de 71,69%. Ceci peut
encore s'expliquer par l'arrêt de la guerre et la sécurité
qui commence à se rétablir petit à petit favorisant ainsi
la circulation des commerçants et des bouchers à travers la
région.
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