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Le bouddhisme theravada, la violence et l'état. Principes et réalités

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par Jacques Huynen
Université de Liège - DEA Histoire des religions 2007
  

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La peine de mort dans les pays de tradition theravada

Bien que certains souverains anciens se réclamant du bouddhisme, par exemple Asoka au Magadha et Jayavarman VII à Angkor, semblent avoir sincèrement cherché à modeler leur gouvernance sur celle de l'idéal du cakkavatti , la peine de mort resta présente jusqu'à nos jours dans nombre d'états theravada. Même sous Asoka sous le règne duquel «les `commissaires à l'équité' avaient l'ordre de veiller spécialement à ce que les prisonniers fussent bien traités [...] Les familles des prisonniers, si elles étaient sans ressource, reçurent une aide [et] Les condamnés à mort disposèrent de trois jours de sursis pour mettre leurs affaires en ordre [...] il ne fut pas question d'abolir la peine capitale.215(*)» Au Cambodge, par contre, avant Jayavarman VII en tous cas, si les peines étaient d'autant plus forte que le rang social du coupable était élevé, elle pouvaient aussi être particulièrement cruelles : ablation des orteils du nez ou des oreilles, dépeçage, enterrement vivant. Cependant note L.FRÉDÉRIC (op.cit., p. 111) « l'exercice de la justice ne devait pas être partout aussi sévère, notamment dans le royaume birman des Pyûs en Birmanie où, nous disent les chroniques, chinoises `les habitants professent l'amour de la vie et l'horreur de tuer.' [...]. Ceux qui sont reconnus coupables reçoivent sur le dos des coups de bambou dont le nombre est de cinq pour les fautes graves et de trois pour les fautes légères. L'homicide seul est puni de mort216(*). » Notant malgré tout les progrès dûs à l'influence du bouddhisme succédant à l'animisme au Laos, L. FRÉDÉRIC (Ibid.) cite le roi Fa-Ngum désapprouvant la peine de mort «Il ne faut pas tuer les assassins, car c'est assez d'un mort et qu'en faire un second est une faute... ».

De nos jours, de tous les pays de tradition theravada217(*), le Cambodge est le seul où, depuis la nouvelle constitution de 1993 (art. 32) la peine de mort soit officiellement abolie. Cela n'y empêche cependant pas les exécutions « extra-judiciaires ». Au Sri Lanka, après une période (1976-1989) où les peines étaient commuées, le nombre d'exécution augmente. En Thaïlande, le roi Bhumipol commue presqu'automatiquement ; mais il y eut depuis 2002, sous Takshin Shinawatra, plusieurs exécutions dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue218(*). Au Laos, la peine de mort est depuis la réforme du droit criminel de 1990 réservée aux crimes de meurtre, de viol, et de trahison; à cette liste à été ajouté en 2001, le trafic de drogue 219(*). Mais les peines ne sont en général pas appliquées220(*). Au Myanmar, depuis 1993, la peine était commuée mais en 2003 neuf personnes accusées de complot en furent à nouveau menacées ; une campagne arriva à faire suspendre l'exécution221(*).

* 215 D.D.KOSAMBI, op.cit., p. 200.

* 216 G. COEDÈS, op. cit., pp. 180 et 197.

* 217 Damien P. HORIGAN, op.cit., pp. 271-288.

* 218 www.amnesty.be/doc/article7976.html

* 219 www.handsoffcain.info (4 mars 2007).

* 220 http://web.amnesty.org/report 2006/lao

* 221 www.amnesty.be/doc/article7976.html

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