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La République tchèque : analyse de son "retour à l'Europe"

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par Audrey Arnoult
Université Lyon 2 - Master 2 en Sciences de l'Information et de la Communication 2007
  

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c) « L'opinion publique n'existe pas »95(*)

Les discours médiatiques donnent la parole à des Tchèques de façon individuelle, chacun argumentant ou donnant simplement son opinion sur l'intégration de la République tchèque dans l'UE. C'est par le biais de la critique que fait Pierre Bourdieu aux sondages d'opinion que nous aborderons ces énoncés. Il considère que l'opinion publique telle que la construisent les sondages n'existe pas. C'est un artefact qui résulte de l'agrégation statistique d'opinions individuelles. Il remet en cause les trois postulats sur lesquels reposent les enquêtes d'opinion :

- Les sondages supposent que tout le monde peut avoir une opinion alors que les personnes interrogées n'ont pas forcément les connaissances suffisantes pour pouvoir se prononcer sur tous les sujets. Par conséquent, tout le monde n'est pas capable d'exprimer une opinion puisque la production d'une réponse dépend notamment de la compétence politique « qui n'est pas universellement répandue »96(*).

- L'opinion publique sondagière résulte d'une agrégation d'opinions individuelles, elle postule donc que toutes les opinions se valent alors que les opinions recueillies n'ont pas « la même force réelle »97(*).

- Interroger toutes les personnes sur un même sujet suppose qu'il y a un consensus sur les questions qui méritent d'être posées. En réalité, il n'y a pas de « problème omnibus » pour reprendre le terme de Bourdieu. En effet, les questions posées n'interpellent pas les individus de la même façon. Chacun accorde une importance plus ou moins grande au problème soulevé et l'interprète en fonction de ses intérêts.

Ces trois critiques nous paraissent intéressantes pour aborder les discours médiatiques. Le fait que toutes les opinions ne se valent pas se traduira peut-être dans les discours de presse par la prédominance d'un certain type d'opinion. De même, le manque de connaissances suffisantes pour se forger une opinion pourrait se traduire par des aveux d'indifférence par rapport à l'intégration. Enfin, si chacun interprète l'entrée dans l'UE selon ses intérêts, les différentes représentations de l'opinion proposées par les quotidiens seront peut-être divergentes.

* 95 BOURDIEU, Pierre, « L'opinion publique n'existe pas », Questions de sociologie, Paris, Editions de Minuit, 1980, p. 222-235

* 96 Idem, p. 226

* 97 Idem, p. 222

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand