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Taux de change réel et les parts de marché d'exportation du coton du Cameroun et du Nigeria

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par Calvain LEKEUFACK FONGOU
Université de Yaoundé II (SOA) - DEA 2006
  

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CHAPITRE 4

METHODOLOGIE ET DONNEES D'ANALYSE

4-1- Modélisation du TCR et de la fonction des parts de marché

4-1-1- Modélisation du taux de change réel et détermination du degré de mésalignement

Le taux de change réel utilisé dans le cadre de cette étude est défini comme étant le prix relatif des biens échangeables par rapport aux non échangeables (PE / PN). La dérivation théorique du TCR n'est pas très opérationnelle. La difficulté principale réside dans la manière d'obtenir le prix des non échangeables. Les biens non échangeables constituent un large groupe hétérogène de biens de production et de consommation, ou des services qui tendent à être substituables à plusieurs biens échangeables dans la production, la consommation, ou qui ont des composantes associées aux biens échangeables respectivement.

Comme proxy pour le prix des non échangeables, nous avons utilisé le déflateur du PIB. En supposant que les prix des biens échangeables évoluent en général en accord avec les prix étrangers, alors le taux de change réel opérationnel devient le taux de change nominal corrigé par le rapport de la moyenne pondérée des prix des importations et des exportations sur l'indice des prix intérieurs appropriés (le déflateur du PIB). Comme Baye et Khan (2008) cette relation du TCR peut s'écrire de la façon suivante :

Où :

TCN= taux de change nominal

=prix internationaux des exportations

=prix internationaux des importations

=indice des prix intérieurs des exportations

=indice des prix intérieurs des importations

Déflateur du PIB

Les variations du taux de change réel sont capturées à la fois par les facteurs structurels qui comprennent : l'aide extérieure, la consommation publique et les politiques commerciales ; En plus des facteurs de court terme qui sont constitués du crédit intérieur à l'économie et les politiques fiscales et monétaires.

Les composantes retenues dans la modélisation du TCR sont les suivantes :

- La consommation publique en bien échangeable et non échangeable (CP)

Le TCR est affecté par la consommation publique (CP). Mais ceci dépend de la distribution des dépenses gouvernementales entre les échangeables et les non échangeables. Si les dépenses gouvernementales sur les biens non échangeables sont supérieures à celles sur les biens échangeables (comme c'est souvent le cas), cela pourrait conduire à une appréciation du TCR puisque les prix des non échangeables auraient tendance à augmenter.

-L'ouverture de l'économie (OE)

La variable OE représente la libéralisation du commerce ou encore l'ouverture de l'économie. Le consensus général est qu'elle se caractérise par la réduction ou l'élimination des taxes sur les exportations et sur les tarifs d'importation qui mènent à une augmentation du volume du commerce. Une élimination des tarifs sur les importations par exemple, permet aux importateurs d'acheter plus de devises étrangères sans augmenter le niveau de leurs dépenses totales. L'augmentation de la demande de devises étrangères qui en résulte sous un régime de taux de change flexible, cause une hausse (dépréciation) du TCR. Le TCR augmente aussi sous un régime de taux de change fixe, mais provient du fait que la contraction de la masse monétaire intérieure, cause une baisse du niveau général des prix d'une part. D'autre part, une réduction ou élimination des droits de douanes à l'exportation réduit les dépenses requises pour une quantité d'exportation donnée. Les exportations deviennent tellement plus attrayantes que leur courbe d'offre se déplace vers la droite. Par conséquent, le TCR s'apprécie. Sous un régime de taux de change fixe, la conversion d'une grande quantité de devises en monnaie nationale cause une expansion de la masse monétaire. Le niveau des prix augmente et le TCR baisse (s'apprécie). Les tarifs sur les importations et les taxes sur les exportations n'ont de l'importance que pour une politique commerciale implicite, mais la politique commerciale implicite a également été importante pour le Cameroun et le Nigeria. Elle inclut l'usage des contrôles de change, des quotas et des licences d'importation. Nous utilisons comme proxy de OE, la somme des exportations et des importations comme ratio du PIB. De cette manière, les politiques commerciales implicites et explicites sont prises en compte (Elbadawi et Soto, 1997).

- Les termes de l'échange extérieur (TE)

L'effet du TE sur le TCR opère à travers les variations des prix des importations et des exportations. Si les prix mondiaux des exportations augmentent (c'est-à-dire, les termes de l'échange s'améliorent), toutes choses égales par ailleurs, l'offre de devises étrangères augmente. Sous un régime de taux de change flottant, la courbe de l'offre des devises se déplace vers la droite menant à une appréciation du TCR. Dans un régime de taux de change fixe, l'augmentation des devises étrangères mène à une expansion de la masse monétaire et une augmentation du niveau général des prix, avec pour résultat une appréciation du TCR d'une part. Un changement des prix des importations d'autre part, peut entraîner la demande de devise à augmenter ou à diminuer selon les élasticités de la demande. Par conséquent, le TCR peut se déprécier ou s'apprécier.

La relation entre le TCR et TE dépend de l'importance des effets de revenu et de substitution. Si l'effet revenu est dominant, une amélioration de TE se traduit par une augmentation de la demande des biens échangeables et non échangeables. Au fur et à mesure que les prix des échangeables sont cotés dans le marché mondial, les prix des non échangeables augmentent, suite à l'accroissement de la demande. Par conséquent, le TCR s'apprécie. Si l'effet de substitution est dominant, alors une amélioration de TE agit en sens inverse en diminuant le coût intérieur des intrants apportés pour la production de biens non échangeables, et TE prendra un coefficient positif. Mais habituellement, l'effet revenu d'une amélioration de TE domine l'effet de substitution (Edwards, 1989).

- La dette extérieure (DE)

De manière générale une augmentation du stock de la dette de long terme cause une appréciation du TCR et une diminution présente un effet opposé. En particulier, l'augmentation du ratio de la dette extérieure sur le PIB peut conduire à une appréciation du taux de change réel. Cet afflux de devises étrangères incombe surtout au gouvernement plutôt qu'au secteur privé et est donc plus susceptible d'être dépensé sur les biens non échangeables. Les dépenses sur les biens non échangeables (agricoles et non agricoles) conduisent invariablement à une augmentation relative des prix de ces biens et une baisse du taux de change réel.

- Le taux de change nominal (TCN)

Une augmentation (ou une diminution) du TCN mène à une hausse (ou baisse) du TCR. L'aptitude des variations du TCN d'affecter le TCR dépend de la mesure dans laquelle les autres politiques macroéconomiques sont compatibles avec l'objectif du changement du taux de change nominal. Ces politiques compatibles pourraient inclure l'ancrage de l'inflation (c'est-à-dire une stabilisation des prix intérieurs). En particulier, une dépréciation nominale du taux de change peut ne pas avoir beaucoup d'effets si les politiques macroéconomiques d'accompagnement sont incohérentes avec le régime du TCN.

- Le crédit intérieur à l'économie (CIT)

L'effet du crédit intérieur sur le TCR sera positif ou négatif selon que le crédit est dépensé dans le secteur des échangeables ou bien des non échangeables.

- Le progrès technique (PT)

Le progrès technique (PT) accroît la productivité, cause la baisse des prix des biens échangeables et peut apprécier le TCR. Cette appréciation est atteinte en rendant les exportations plus compétitives à cause de leur prix relativement bas et de l'amélioration de la qualité. Ce mécanisme a été dénommé " l'effet de Ricardo-Balassa ". D'après Edwards (1989), Ghura et Grennes (1994), l'effet du progrès technique est capturé par la croissance du PIB réel. Le progrès technique peut aussi augmenter la demande des non échangeables à travers un effet revenu réel. Le proxy du (PT) est le taux de croissance du PIB.

-Le flux d'aide extérieure (AID)

Un flux d'aide extérieure (AID) tend à causer une appréciation du TCR par accroissement du revenu réel et par conséquent de la demande des biens échangeables et non échangeables. Etant donné que les prix des importables sont déterminés sur le marché international, une hausse de la demande de ces biens n'aura aucun impact sur les prix locaux. Une augmentation de la demande des non échangeables cependant va entraîner une augmentation des prix domestiques et ainsi causer une appréciation du TCR. Il faut également noter que les flux d'aide extérieure accroissent les ressources intérieures, améliorent la situation économique globale et le TCR. Le degré d'amélioration dépend de la manière dont ce surcroît de ressources est utilisé.

-La dévaluation (DEV)

La dévaluation du franc CFA en 1994 et du Naira en 1992 est prise comme variable muette. Elle nous permet de voir son impact éventuel sur le taux de change réel. Cette variable prendra la valeur 0 avant la dévaluation et 1 après.

Le taux de change réel d'équilibre de long terme (TCRE)

Edwards (1989) définit le TCRE comme le prix relatif des échangeables sur les non échangeables qui, compte tenu des valeurs d'équilibre durables et d'autres variables pertinentes résulte en la réalisation simultanée d'un équilibre interne (l'économie se trouve sur son sentier de croissance potentielle ou soutenable) ; d'un équilibre externe (son compte courant est soutenable à long terme). Sa détermination a été élaborée par Edwards (1989), Elbadawi (1994), Nyoni (1997), Khan et Baye (2005). Il convient dans cette analyse de séparer les variables fondamentales qui sont des variables de long terme, des variables de court terme qui affectent la structure dynamique du TCR.

A long terme le modèle du TCRE est le suivant :

(1)

D'après Edwards (1989), la structure dynamique du TCR est capturée par l'équation suivante :

(2)

Où z est un vecteur de politiques macroéconomiques non durables qui ont tendance à introduire des déviations de court terme entre TCR et TCRE. ë compris entre 0 et 1 est le coefficient d'ajustement. L'équation (2) stipule que : une variation courante du TCR à un instant t est donnée par une certaine fraction ë du taux de change désiré de la période, augmenté des politiques macroéconomiques non soutenables. Si ë=1, cela signifie que la différence entre le TCR courant et le TCRE provient uniquement des politiques macroéconomiques non durables de court terme. Cependant si ë=0, cela exprime que le changement du TCR courant d'une période à l'autre est uniquement dû aux composantes des politiques macroéconomiques non durables. Théoriquement, ë est lié à ces 2 extrêmes car l'ajustement du TCR au TCRE s'avère incomplète en terme de composante durable d'où le nom de modèle d'ajustement partiel.

(3)

En substituant (3) et (1) dans (2) nous obtenons le modèle de court terme du TCR suivant :

(4)

Avec , .

Puisque l'équation (1) représente l'équation de long terme ou encore le taux de change réel d'équilibre, l'équation (4) peut être défini comme équation de court terme du TCR car, à court terme le TCR courant n'est pas nécessairement égal à son niveau de long terme. Nous estimons cette fonction de court terme et obtenons ainsi l'estimation du coefficient ë (à partir du coefficient de TCRt-1), nous pouvons dès lors dériver facilement la fonction de long terme en divisant simplement les coefficients du coté droit de l'équation (4) par ë et en omettant la variable retardée du TCR, ce qui nous donne l'équation (5).

A long terme, . De telle sorte que le modèle de long terme du TCR s'écrive comme suit :

(5)

Les contreparties de long terme des estimations des coefficients () dans l'équation (1) sont donc données par.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon