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Taux de change réel et les parts de marché d'exportation du coton du Cameroun et du Nigeria

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par Calvain LEKEUFACK FONGOU
Université de Yaoundé II (SOA) - DEA 2006
  

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CHAPITRE 1 

INTRODUCTION GENERALE

1-1- Introduction et problématique

Comme la plupart des pays de l'Afrique sub-saharienne (ASS), le Cameroun et le Nigeria ont connu de faibles performances économiques par rapport à d'autres régions du monde. Dans les années 1980, la Banque Mondiale (BM) et le Fond Monétaire International (FMI), ont fait adopter à plusieurs pays de cette région du monde, des programmes d'ajustement structurel (PAS)1(*) dont l'un des objectifs majeurs était de restructurer la base de production de ces économies cela dans l'esprit d'accroître en priorité la production et les exportations agricoles. L'une des politiques recommandées par ce programme était la reforme des taux de change à cause du rôle crucial qu'il joue dans la stabilisation et le processus d'ajustement (Aghevli et Montiel, 1991 ; Edwards, 1990 ; Elbadawi, 1992 ; Khan et Baye, 2005). Le taux de change est donc devenu un instrument de politique économique d'une importance particulière pour ces pays de l'ASS, puisqu'ils produisent et exportent des produits de base et doivent devenir compétitifs sur le marché international.

Le taux de change est l'un des prix dont les effets se répercutent à travers toute l'économie et qui affecte peut être plus de transaction que tout autre prix. La théorie de la détermination du taux de change réel est donc particulièrement pertinente dans l'évaluation empirique des effets des politiques des incitations agricoles, tant sur les secteurs spécifiques que sur l'économie tout entière (Bautista et Valdes, 1993). Puisque le taux de change réel est l'expression de tout l'environnement macroéconomique, c'est donc une variable critique que les pays en développement peuvent surveiller et gérer d'une façon appropriée à travers des politiques fiscales, des politiques de revenu et bien d'autres, s'ils veulent éviter les distorsions des incitations relatives de production entre les biens échangeables et non échangeables.

Néanmoins, certains de ces pays notamment ceux de la Zone Franc (ZF)2(*) n'ont pas la possibilité de changer individuellement leur taux de change nominal pour atteindre les objectifs de politique économique. Leur monnaie (le franc CFA) était institutionnellement indexée au Franc Français (FF) jusqu'en janvier 1999, date à laquelle s'est substitué ce franc CFA à l'Euro. Le taux de change nominal est donc exogène en ce qui les concerne. Il ne constitue pas un instrument de politique économique. Par contre d'autres pays à l'instar du Nigeria exercent un contrôle sur son taux de change nominal, il pourrait en faire meilleur usage dans la gestion des autres variables macroéconomiques à travers le taux de change réel, pour l'amélioration des performances de son secteur agricole.

L'agriculture est le principal secteur de l'économie de la plupart des pays de l'ASS ; en effet ce secteur couvre les besoins de subsistances et de revenu pour une large population rurale. Cependant, différents éléments du contexte international ont fortement marqué les économies africaines avec d'importantes répercussions sur l'évolution du secteur agricole. Parmi ces contraintes liées à son évolution, nous mentionnerons entre autres les subventions pratiquées par certains pays développés. Celles-ci sont de nature à fausser les mouvements de la production et du commerce de certains produits agricoles comme le coton.

Le coton revêt une importance économique et sociale considérable pour l'Afrique qui possède un avantage comparatif à le produire. Ainsi 33 des 53 pays africains produisent et exportent du coton. Il se situe au troisième rang en valeur des produits agricoles d'exportation du continent après le cacao et le café. La spécificité du coton en Afrique réside dans le fait que ce produit n'a pas pour premier objectif de satisfaire les besoins de la filature locale. Cette forte dépendance par rapport au marché international rend la filière et par conséquent, les économies de nombreux pays africains, particulièrement sensible aux fluctuations du marché.

Beaucoup de pays en développement en particulier ceux de l'ASS produisent et exportent des produits agricoles de base. Ce sont des preneurs de prix (price taker) dans ces marchés et lorsqu'un pays qui n'est pas classé parmi les plus grands producteurs augmente ses exportations, celles-ci peuvent être absorbées sans aucune baisse significative des prix (Thomas et Nash, 1991) ; d'où la connaissance des facteurs déterminant l'offre des exportations. Car un pays faisant face à une demande étrangère infiniment élastique de son produit compte sur la quantité exportée pour accroître ses recettes d'exportation.

D'après le comité consultatif international du coton (CCIC), les subventions accordées aux cultivateurs de coton en 1999 se sont chiffrées à 4 milliards de dollars EU aux Etats-Unis d'Amérique, et à 800 millions de dollars EU au sein de l'Union Européenne. Une étude du CCIC a estimé que ces aides et celles d'autres pays développés ont réduit le cours du coton d'environ 20 %, soit une perte de 300 millions de dollars EU pour les pays exportateurs de coton africain (note d'information sur le FAO).

La nécessité pour les pays en développement en général et pour le Cameroun et le Nigeria en particulier de devenir compétitifs et de gagner d'importantes parts de marché ne pourrait être plus évidente ; étant donné l'importance de l'industrie cotonnière pour ces deux pays de part de nombreux emplois qu'ils génèrent. Le fait que le Nigeria ait le pouvoir de contrôler son taux de change nominal implique qu'il peut dévaluer sa monnaie au cas où il réalise que son coton perd sa compétitivité sur le marché international. C'est une possibilité que le Cameroun ne possède pas. Plusieurs études ont montré qu'une gestion appropriée du TCR est d'une importance capitale pour la compétitivité internationale (Edwards, 1997 ; Elbadawi et Soto, 1997 et Williamson, 1994). Si les effets des variations du taux de change nominal sur le TCR et / ou ses dérivées sont importants dans la fonction des parts d'exportation du coton, on peut s'attendre à ce que le Nigeria soit potentiellement plus compétitif sur le marché de coton que le Cameroun. Sinon, il devrait exister d'autres facteurs plus importants que le TCR dans la détermination de la compétitivité.

1-2- Question de recherche

Le faible poids du coton africain dans le commerce international (estimé entre 10 % et 15 % des exportations mondiales) qui pourtant constitue une source vitale des recettes d'exportation pour un certain nombre de pays de la zone subsaharienne, nous amène à nous pencher sur la question de savoir quel peut être le rôle du taux de change réel dans l'évaluation des parts de marché des exportations dans ce secteur agricole pour le Cameroun et le Nigeria ?

Cette question peut être subdivisée en deux questions spécifiques qui sont les suivantes :

· Quel rôle joue le taux de change nominal dans la détermination du taux de change réel pour les deux pays ?

· Quel rôle joue le taux de change réel et ses dérivées dans la détermination des parts de marché des exportations du coton pour les deux pays ?

1-3- Objectif de l'étude

L'objectif principal de notre étude est d'évaluer le rôle du taux de change réel et ses dérivées dans la détermination des parts de marché des exportations du coton du Cameroun et du Nigeria

L'atteinte de notre objectif principal passe par la réalisation des objectifs spécifiques suivants : 

· Explorer les déterminants du taux de change réel ainsi que la trajectoire du taux de change réel d'équilibre (TCRE) et le degré de mésalignement pour chacun des deux pays,

· Spécifier et estimer les fonctions des parts de marché du coton pour ces pays,

· Formuler les recommandations des politiques économiques qui pourraient permettre à ces pays d'obtenir et de maintenir de plus grandes parts de marché.

1-4- Hypothèse de recherche

Pour aborder la problématique de notre étude nous formulons l'hypothèse générale suivante :

H : le choix du régime du taux de change a un impact significatif dans la détermination des parts de marché des exportations du coton. Plus spécifiquement nous avons les hypothèses ci-dessous :

H1 : Le choix d'un régime de taux de change joue un rôle important dans l'explication de la compétitivité global d'un pays,

H2 : Le taux de change réel et ses dérivées expliquent significativement la détermination des parts de marché des exportations du coton.

1-5- Importance de l'étude

Les problèmes liés à la détermination du taux de change réel, son évolution au cours du temps et sa position par rapport à l'équilibre, occupent aujourd'hui une place importante dans les débats politiques et académiques. Ceci à cause du rôle qu'il joue dans l'amélioration des performances du secteur agricole des pays de l'ASS.

Il s'agit ici d'un cas pratique pouvant permettre aux décideurs d'avoir une idée relativement exacte du poids de leurs décisions dans le choix des facteurs stimulant la croissance. L'importance de cette étude réside également dans le fait que notre analyse est faite dans deux pays ayant des caractéristiques différentes. D'une part, nous avons le Cameroun qui, en tant que pays membre de la Zone Franc n'a connu qu'un régime de taux de change fixe puisque sa monnaie aussi bien, avant qu'après l'indépendance a été indexée au Franc Français (FF) jusqu'en janvier 1999 où s'est substitué l'ancrage du même franc CFA à l'Euro. D'autre part, nous avons le Nigeria qui a connu plusieurs régimes de taux de change au cours de son histoire. Ogun (1998) distingue trois période entre1960 et 1990.

De 1960 à 1970, régime de taux de change fixe ;

De 1974 à 1985, régime de taux de change flexible mais ajustable ;

De 1986 à1990, régime de change flottant.

Beaucoup de travaux ont été effectués pour comprendre et expliquer le rôle du taux de change dans les économies africaines (Khan et Baye, 2005 ; Edwards, 1990 ; Elbadawi, 1992 ; Elbadawi et Soto, 1997 ; Khan et Ostry, 1991 ; Amin, 1996 ; etc) surtout lorsque les bailleurs de fond internationaux ont ciblé le taux de change comme l'un des instruments clés des programmes d'ajustement structurel dans plusieurs pays africains. Toutefois très peu d'études ont été effectuées pour le cas du Cameroun et du Nigeria et aucune étude ne traitent de la relation entre les parts de marché des exportations du coton et du taux de change réel. Amin (1996), Khan et Baye (2005) fournissent une démarche utile pour le cas du Cameroun. Ogun (1998) examine l'effet de la volatilité et du mésalignement du TCR sur les performances des exportations du Nigeria.

1-6- Méthodologie

Nous adopterons dans cette étude une approche dite des variables fondamentales (Edwards, 1989; Williamson ,1997 ; Elbadawi et Soto, 1997 ; et Ghura et Grennes, 1994). Celle-ci décrit l'évolution du TCR comme une fonction des variables fondamentales de l'économie. L'idée générale ici est d'évaluer le taux de change réel d'équilibre par équation réduite. Ceci au moyen de relations de long terme existant entre le Taux de Change Réel et diverses variables macroéconomiques influençant les équilibres internes et externes. Les théories traditionnelles nous renseignant en effet sur le fait que bien que la valeur d'équilibre du taux de change n'est pas observable, elle dépend néanmoins d'un ensemble de variables macroéconomiques, et qu'au cours du temps, la valeur actuelle du taux de change tend vers sa valeur d'équilibre [Edwards (1989), Devarajan, Lewis et Robinson (1993)].

La tendance récente de la littérature empirique utilise ces observations pour développer une équation réduite, une approche en série temporelle pour estimer la valeur d'équilibre du taux de change [Edwards (1989), Elbadawi (1994), Elbadawi et Soto (1997)]. La mise en place de telles relations fait donc appel à la théorie de la cointégration et ainsi qu'à la représentation de la procédure du modèle à correction d'erreur (MCE). Une telle analyse nous pousse dans un premier temps à tester la stationnarité des séries par le test de Dickey-Fuller augmenté. En suite, si les séries ne sont pas stationnaires, alors il est nécessaire de s'intéresser à une relation de cointégration entre elles. Cette analyse de cointégration se fera par l'approche de Engle et Granger.

Sources de données :

Les données de cette étude ont été obtenues des sources suivantes : Banque Mondiale "African development indicators" et "Africa database time series query" ; des annuaires du CCIC. L'étude utilise les données annuelles d'une période allant de 1980 à 2003 pour les deux pays.

1-7- Définition des termes clés

Il est important pour la bonne compréhension de notre travail de définir quelques termes clés.

- Le taux de change nominal (TCN)

Il peut être défini comme le prix en monnaie nationale d'une unité de monnaie étrangère (cotation à l'incertain) ou comme le prix en monnaie étrangère d'une unité de monnaie nationale (cotation au certain).

- Le taux de change réel (TCR)

C'est le taux de change nominal entre deux monnaies déflaté par le niveau général des prix.

- Le taux de change réel d'équilibre (TCRE)

Edwards (1989) définit le TCRE comme le prix relatif des échangeables sur les non échangeables qui, compte tenu des valeurs d'équilibre durables et d'autres variables pertinentes résulte en la réalisation d'un équilibre interne et externe3(*) .

- Le mésalignement du TCR

C'est l'écart entre le taux de change réel courant et le taux de change réel d'équilibre.

- Volatilité du TCR

La volatilité du TCR correspond aux variations rapides et répétées du taux de change réel sur une période de temps réduite.

- Exportation

Les exportations peuvent être considérées autant comme les ventes d'un pays donné à l'étranger (approche"fonction d'offre"), que l'achat des biens de ce pays par le reste du monde (approche "fonction demande") (Fiodendji, 2005).

- Cointégration

La cointégration est une manière de décrire des relations d'équilibre entre les variables macroéconomiques qui ne sont pas stationnaires.

- Compétitivité

Le concept de compétitivité peut se définir selon l'aspect macroéconomique et l'aspect microéconomique.

D'après l'aspect macroéconomique, «Tyson4(*) affirme que la compétitivité est notre capacité de produire des biens et services qui satisfont aux conditions de la concurrence internationale tout en permettant aux citoyens de bénéficier d'un niveau de vie à la fois croissant et soutenable.»

En mettant l'accent sur la performance d'une seule ou de plusieurs industries, c'est-à-dire en privilégiant l'aspect microéconomique, Cockburn et Siggel (1995) définissent la compétitivité d'une firme ou d'une industrie comme étant sa capacité à accaparer de manière rentable et durable, une part de marché importante.

1-8- Etendue et limite de l'étude

L'étude est portée sur deux pays de l'ASS ayant des caractéristiques monétaires différentes ; particulièrement un pays de l'Afrique de l'ouest (Nigeria) et un autre de l'Afrique du centre (Cameroun) appartenant à la Zone Franc. Cette étude inclut les données de la Banque Mondiale (2005) pour une période de 1980 à 2003. Etant donné qu'il existe plusieurs autres sources de données qui auraient pu être utilisées dans cette étude, le choix de cette dernière ne nous a pas permis d'avoir des informations sur des séries plus étendues ; d'où la taille de notre échantillon qui se limite à 24 observations. Une autre limite dans cette étude réside dans la difficulté de spécifier les fondamentaux à cause d'une insuffisance de données sur ceux-ci.

1-9- Proposition du plan

Pour évaluer les performances du secteur coton au Cameroun et au Nigeria à travers le TCR, nous allons subdiviser le présent travail en six chapitres : Après une brève introduction générale au premier chapitre, le deuxième chapitre sera consacré à une aperçue générale de l'économie camerounaise et nigériane. Ensuite, dans le troisième chapitre nous effectuerons une revue de la littérature relative à l'influence du taux de change réel sur la détermination des parts de marchés du coton. Au chapitre quatre, nous étudierons la méthodologie qui nous permettra d'analyser et d'interpréter les résultats empiriques faisant ainsi l'objet du chapitre cinq afin de donner une réponse à notre question de recherche. Le chapitre six quant à lui sera consacré à la conclusion générale de notre étude.

* 1 Ces programmes avaient pour but de stabiliser ou de limiter l'absorption domestique à court terme afin de combattre l'inflation et restaurer l'équilibre de la balance des paiements, et à terme, d'ajuster les structures afin qu'elles permettent un rythme de croissance soutenable, en remplaçant progressivement les importations par une plus grande production nationale de biens échangeables. Ce programme a été adopté au Cameroun en 1988 et au Nigeria en 1986.

* 2 La Zone Franc constitue un espace économique, monétaire et même culturel qui rassemble deux unions monétaires ayant signé en 1972 et 1973 des accords de coopération monétaire avec la France. Il s'agit d' une part de l ' UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africain) dont les pays membres sont : Bénin, Burkina - Faso, Côte - d'ivoire, Guinée - Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo ; il s'agit d' autre part de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l ' Afrique Centrale) qui regroupe : Cameroun, Congo, Gabon, Guinée - équatoriale, Tchad, République Centrafricaine. Chacune de ces unions monétaires dispose d'une monnaie commune le Fcfa et d'une banque centrale commune la BCEAO (Banque Centrale des Etats de l ' Afrique de l ' Ouest) pour l ' UEMOA, la BEAC (Banque des Etats de l ' Afrique Centrale) pour la CEMAC. Le quinzième membre africain de la zone franc est la république islamique des Comores qui a sa propre monnaie et sa propre banque centrale. La Coopération monétaire avec la France s'articule autour de quatre principaux axes : La stabilité, la convertibilité, la transférabilité et la solidarité.

* 3 L ' équilibre interne, dans le cadre d ' un petit pays (c ' est - à - dire preneur de prix), correspond à l ' équilibre du marché du travail et à l ' équilibre du marché des biens non échangeables ; l ' équilibre du marché du travail se ramenant au plein emploi des facteurs sans tension inflationniste ; l ' équilibre du marché des biens non échangeables lui est réalisé lorsque l ' offre et la demande domestique sont ex - post égales à chaque période. L'équilibre externe quant - à lui est réalisé lorsque le solde de la balance courante [somme de la balance commerciale et de la balance des revenus des facteurs (constituée du montant des aides étrangères reçues par le gouvernement et des actifs détenus à l' étranger) rémunérés au taux r ] est nul.

* 4 L Tyson présidente en titre du «Council of Economic Advisers» du président Clinton, cité par Philippe de Ville (1995): «La compétitivité: concepts, mesures et enjeux», problèmes économiques N° 2.433 du 2 août 1995.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo