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Le traitement médiatique de l'anorexie mentale, entre presse d'information générale et presse magazine de santé

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par Audrey Arnoult
 - Institut d'Etudes Politiques de Lyon 2006
  

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4. Libération : l'anorexie est une maladie dont le journal parle très peu

a) Un traitement quasi inexistant du sujet

Le premier article dont nous disposons sur l'anorexie date de 2000. Il y a donc une différence assez flagrante entre Libération et certains quotidiens comme Le Monde qui dès 1989, aborde le sujet. Cette quasi absence peut s'interpréter comme un désintérêt pour la maladie, Libération occulte un sujet qu'il ne considère pas comme important. Nous pouvons souligner le décalage entre l'apparition d'un discours relativement tardif sur cette maladie et l'importance que le corps médical lui accorde depuis plusieurs années. Entre 2000 et 2005, seuls dix articles abordent le thème de l'anorexie. Si quantitativement, ce traitement médiatique est supérieur à celui d'autres quotidiens comme Le Monde, il doit être relativisé. En effet, parmi ces dix articles, très peu abordent la maladie en elle-même et les discours du journal sont bien souvent des discours sur autre chose que l'anorexie. Le rubricage constitue la seconde spécificité du traitement médiatique de l'anorexie par Libération : les discours se répartissent entre la rubrique Télévision (trois articles), la rubrique Vous (trois articles), la rubrique Livres (deux articles), la rubrique Monde et la rubrique Multimédia (un article dans chaque). Ce rubricage diffère sensiblement de celui qu'adopte La Croix par exemple qui publie la plupart de ses articles sur l'anorexie dans la rubrique Médecine, ou de L'Humanité qui privilégie la rubrique Société. Cela laisse présager des discours peu rigoureux du moins d'un point de vue médical.

Le quotidien ne parle pas réellement de cette maladie au sens où il ne donne que très peu d'informations médicales : aucun article ne porte sur les facteurs de l'anorexie qui sont mentionnés de façon implicite, le seul article qui fournit des données chiffrées est une brève ce qui illustre bien le faible intérêt que porte le journal à cette maladie. Nous avons remarqué que dans un article, le mot « anorexie » figure uniquement dans le titre mais pas dans le corps de l'article280(*). En réalité, le journal s'intéresse aux mannequins américains « anorexiques ». Dans le reste du corpus, un article annonce l'émission de Julien Courbet sur l'anorexie et la boulimie, un autre est consacré à la fermeture des sites pro-anorexiques ou encore à la publication d'un livre sur l'anorexie. Le thème de ces discours souligne bien que le quotidien n'aborde pas l'anorexie directement en tant que pathologie mais à travers des événements qui y sont liés. A ce titre, nous pouvons préciser que Libération interviewe un sociologue (et non un médecin) qui évoque « le rapport des femmes au gras »281(*). Au cours de l'interview, cet expert précise qu'il parle « d'un point de vue sociologique - et pas pathologique ». Un indice intéressant qui révèle que le journal n'entend pas non plus parler de l'anorexie d'un point de vue pathologique, donc médical. Cependant, nous pouvons quand même déceler dans les discours de presse des indications relatives à la qualification de la maladie et à l'anorexique.

* 280 Libération, « Une histoire. Miss Anorexie America», 23 mars 2000, p. 12.

* 281 Libération, « `Depuis les années 60, la France est lipophobe' ; Jean-Pierre Corbeau, sociologue, sur le rapport des femmes au gras, », 5 novembre 2003, p. 31.

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