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Le traitement médiatique de l'anorexie mentale, entre presse d'information générale et presse magazine de santé

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par Audrey Arnoult
 - Institut d'Etudes Politiques de Lyon 2006
  

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b) Le recours à une terminologie médicale

A partir des années 90, la qualification de la maladie devient plus précise : l'anorexie est une maladie « psychique »308(*), « psychologique »309(*) d'où le qualificatif de « mentale », qui se manifeste « de façon physiologique »310(*). Toutefois, une part de d'incertitude subsiste comme le révèle cette succession de questions : « L'anorexie mentale, un syndrome culturel ? Une maladie psychosomatique ? Ou bien un trouble du comportement alimentaire ? En réalité, l'anorexie mentale est un peu tout cela à la fois »311(*). L'anorexie mentale est donc présentée comme une maladie composite au carrefour du psychisme et du somatique, et en rapport avec la nourriture. Il est intéressant de noter que Santé Magazine utilise presque toujours le terme médical « anorexie mentale » là où la plupart des quotidiens parlent simplement d' « anorexie ». Outre le terme de « maladie »312(*), nous trouvons celui de « pathologie », « syndrome », « trouble », « trouble du comportement alimentaire »313(*) qui servent à désigner l'anorexie. Ainsi, la terminologie utilisée par le magazine nous rappelle que c'est sous un angle de vue médical qu'il entend aborder le sujet. De plus, les termes et les adjectifs qualificatifs employés sont variés et plus nombreux que dans les discours des quotidiens que nous avons étudiés. Notons également que dans quasiment tous les articles, le magazine s'attache à décrire les trois symptômes de l'anorexie, à fournir « les données cliniques »314(*) que sont : l'amaigrissement, l'anorexie et l'aménorrhée. Par exemple, il précise que « l'anorexique peut perdre entre 25 et 50% de son poids d'origine en quelques mois [...] [que les règles] se font de plus en plus irrégulières jusqu'à disparaître complètement »315(*). Presque tous les discours du magazine fournissent des précisions de ce type, qui reflètent la rigueur avec lequel Santé Magazine parle de l'anorexie. Si ces trois symptômes sont parfois mentionnés dans les autres quotidiens comme nous l'avons souligné, c'est la plupart du temps de façon allusive. Les critères de la maladie sont juste évoqués sans détails. Notons d'emblée que ces précisions introduisent un clivage entre la représentation de l'anorexie que véhicule Santé Magazine et celle que nous livrent les quotidiens.

c) L'anorexie de l'adolescente, une maladie du refus qui ne vise pas à l'autodestruction

Santé Magazine ne se contente pas d'utiliser des termes médicaux pour nommer l'anorexie. Les discours nous livrent plusieurs définitions de la maladie qu'il est important de citer car elles nous permettront de comprendre comment le magazine construit la figure du destinateur de l'anorexique, évoque sa performance et la prise en charge de la maladie. Dans le premier article de la période, le magazine écrit que l'anorexie survient chez les jeunes filles qui « refusent, ont peur »316(*), une définition que les propos d'un médecin viennent confirmer voire même renforcer : « l'attitude de refus de la nourriture est une attitude de refus tout court ». Nous retrouvons ce thème du refus quelques lignes plus loin : l'anorexie « traduit un refus de grandir »317(*) et « de devenir adulte ». Cette fois-ci, c'est le témoignage d'une ancienne anorexique qui vient confirmer, légitimer cette interprétation. Elle « avait peur des hommes. Peur de la société des adultes toute entière [...] et voulai[t] rester une enfant ». Cet article de Santé Magazine nous fournit un dernier élément quant à la définition de l'anorexie qui peut « alterne[r] souvent avec des formes sévères de boulimie ». Une phrase qui renvoie au second type d'anorexie que nous avons identifié : l'anorexie-boulimie. Notons qu'à aucun moment, le magazine ne distingue explicitement les deux formes d'anorexie.

Dans deux article, l'anorexie est qualifiée de « conduite restrictive face à l'alimentation »318(*), le magazine ne fait que reprendre la définition courante de l'anorexie. En 1997, Santé Magazine délègue la parole à un expert qui assimile l'anorexie à une « `stratégie de défense' ». Le journaliste précise cette définition en écrivant que si « le refus de s'alimenter [peut] conduire à la mort, l'anorexie mentale n'est pas un comportement d'autodestruction, c'est une tentative désespérée d'affirmation de soi »319(*). Une précision importante qui introduit un clivage entre la façon dont Santé Magazine se représente la maladie et l'interprétation qu'en donnent certains quotidiens nationaux. En effet, nous avons montré dans les analyses précédentes Libération assimilait, par la vois d'un expert, l'anorexie à un autosabotage.

Enfin, le témoignage de Vanessa confirme ce refus de grandir et plus particulièrement le rejet de la féminité : « j'avais la sensation que mon état était une forme d'émancipation alors qu'il n'était que la peur de devenir femme, adulte. Grâce à l'anorexie j'avais le pouvoir d'aller contre et d'arrêter le cycle naturel de la vie, des métamorphoses corporelles »320(*).

A travers ces citations, nous voyons que Santé Magazine donne plusieurs dimensions à l'anorexie : l'adolescente refuse de grandir mais rejette aussi la féminité cependant, son comportement ne vise pas à l'autodestruction. Cette représentation de l'anorexie est identique à la définition que donne le corps médical de cette pathologie.

d) Ne pas confondre l'anorexie à l'adolescence avec les autres formes d'anorexie

L'étude de notre corpus nous a révélé qu'à plusieurs reprises Santé Magazine prend soin de distinguer l'anorexie des adolescentes des autres formes d'anorexie. Dans un premier temps, « la véritable anorexie mentale » ne doit pas être confondue avec « les conduites anorexiques - qui sont fréquentes »321(*). Une première distinction que le magazine établit à nouveau en 1997 : « il ne faut pas confondre les conduites anorexiques, fréquentes (celles des adolescents qui, se trouvant trop gros, se mettent à suivre un régime draconien pendant quelques semaines), avec la véritable anorexie mentale »322(*).

L'anorexie de l'adolescente se distingue également de l'anorexie de nourrisson323(*) auquel le magazine consacre un encart en 1991. En 1997, il est à nouveau précisé que « si l'anorexie est d'abord une maladie de l'adolescence [...] elle touche aussi des enfants, des femmes de la quarantaine, des personnes âgées et même des hommes »324(*). Santé Magazine délègue la parole à des experts scientifiques et s'appuie sur des données chiffrées pour décrypter ces autres formes d'anorexie. Des détails qui témoignent de la rigueur et de la qualité de l'information que diffuse le magazine.

Au cours de la période les informations se font plus précises. Si l'anorexie est bien décrite comme la maladie « des jeunes filles »325(*) qui survient à l'adolescence, le magazine n'omet pas de préciser que les garçons sont aussi concernés et que la maladie touche de plus en plus les pré-adolescents, donc des enfants. A ce titre, il consacre un article à l'anorexie des enfants afin d' « alerter parents et médecins »326(*), et un autre à l'anorexie des garçons prépubères327(*). Nous ne procèderons pas à une analyse détaillée de ces deux articles puisque notre étude concerne l'anorexie à l'âge de l'adolescence cependant, nous pourrons les utiliser à titre de comparaison. Le premier discours est en réalité une interview d'un psychiatre qui insiste sur l'augmentation des cas d'anorexie chez les enfants comme l'illustre la citation suivante : « c'était très rare avant, mais les enfants et les préadolescents représentent aujourd'hui près de 30% des patients anorexiques suivis dans le service où l'exerce ». Nous pouvons noter une évolution dans les discours de Santé Magazine puisque l'anorexie des enfants qui était reléguée dans un encart dans les années 90, devient le thème principal d'un article dans les années 2000. Le magazine ne peut plus se contenter de faire allusion à cette forme d'anorexie alors qu'elle devient de plus en plus fréquente et inquiète le corps médical. Cet exemple reflète encore une fois la rigueur du magazine et son souci de prévention.

e) L'anorexie est une maladie grave

Le magazine met l'accent sur « la gravité de la maladie » en employant des termes tels que « terrible maladie », « anorexie sévère »328(*), « conséquences graves »329(*) dans le corps du texte ; en titrant « Anorexie : le drame alimentaire » et en évoquant « l'horreur de l'anorexie »330(*) ou encore en sous-titrant « Quand cela devient grave »331(*). Nous pouvons noter que si l'anorexie n'est pas une maladie « très » grave comme l'écrivait La Croix, les qualificatifs auxquels recourt le magazine sont plus variés et connotent également la gravité. Dans l'un des discours nous apprenons que c'est « 5% [des anorexiques] qui en meurent »332(*). Enfin, la phrase suivante a retenu notre attention : « l'anorexie est une maladie grave, et non un caprice alimentaire »333(*), car nous trouvons des propos similaires dans un article de La Croix. Des parents témoignent et soulignent que la maladie de leur fille « ce n'était pas le caprice d'une adolescente qui commence un régime »334(*). Comme La Croix encore, le magazine souligne que « la vision dramatique que l'on se fait de l'anorexie vient aussi du fait que toutes les données connues sur cette maladie ne concernent que les cas sévères nécessitant une hospitalisation »335(*). Les statistiques sont donc à lire avec précaution. Ces deux citations nous permettent d'ores et déjà de signaler qu'il existe des similitudes entre le traitement médiatique de l'anorexie dans Santé Magazine et le traitement médiatique opéré par La Croix. En attirant l'attention du lecteur sur la gravité de l'anorexie, Santé Magazine le met en garde. Cette posture nous permettra de comprendre l'importance que le magazine accorde à la prévention dans l'ensemble des articles.

f) L'anorexie, une maladie plus fréquente

Le magazine nous fournit plusieurs chiffres quant à la fréquence de l'anorexie qui permettent de voir l'évolution de la maladie et notamment son augmentation chez les garçons. En effet, en 1991 l'anorexie « atteint en majorité les filles (9 fois sur 10) »336(*) ; une prévalence qui reste identique en 1996 et en 1997337(*) mais qui évolue en 2001 : « 75% des anorexiques sont des filles [...] et 25% des garçons »338(*). Le magazine précise qu'aux Etats-Unis, ce sont 40% des garçons qui sont touchés, remettant ainsi en cause l'idée d'une maladie féminine. Ces précisions nous révèlent que l'existence de l'anorexie masculine est bien réelle. Il faut également noter qu'en 1991, le magazine mentionne que l'anorexie peut toucher « quelques garçons, fils de mères anorexiques »339(*). Ce détail laisse deviner qu'il y aurait soit une hérédité, soit une influence de la mère sur son fils. Cette affirmation est erronée et les études actuelles s'accordent pour dire que les garçons anorexiques n'ont pas forcément une mère qui a été anorexique. Cependant, cette citation est intéressante car elle montre qu'au début des années 90, l'anorexie était une pathologie encore mal connue, notamment l'anorexie masculine.

L'évolution est aussi assez nette quant à la répartition socioculturelle de la maladie. Dès 1991 Santé Magazine précise qu' « aujourd'hui, le phénomène a évolué [et que] la maladie touche toutes les classes sociales »340(*). Néanmoins quelques années plus tard, il revient sur cette position et réduit l'anorexie à une maladie qui « touche de préférence les jeunes femmes occidentalisées, d'une classe sociale plutôt favorisée, faisant des études supérieures, appartenant à une famille `intacte' »341(*). Les articles suivant ne nous donnent pas d'indications supplémentaires.

La majorité des termes utilisés par Santé Magazine pour désigner les anorexiques renvoient à l'adolescence : « adolescente »342(*), « jeunes filles »343(*), « filles »344(*) cependant, dans deux articles apparaît le mot « enfant »345(*). Nous pouvons avancer les deux explications suivantes : d'une part, l'anorexie est présentée comme un refus de grandir et de devenir adulte, ce qui justifie l'emploi du terme « enfant » ; d'autre part, à plusieurs endroits le magazine s'adresse aux parents et leur parle logiquement de leur « enfant ». L'alternance dans l'emploi des termes « enfant » et « jeune fille » ou « adolescente » traduit bien la situation particulière dans laquelle se trouve l'anorexique : au seuil de l'adolescence, elle veut « rester une enfant »346(*)

g) Un portrait de l'anorexique très complet

Dans plusieurs discours nous avons trouvé des informations permettant de dresser un portrait d'une adolescente anorexique. Le premier article de la période avance que la fillette est « charmante, prévenante, obéissante, bonne élève, petite fille modèle »347(*). Des termes qui sont ceux d'un médecin, encore une fois. Plus loin, c'est un autre expert qui résume que l'adolescente « `renonce au plaisir alimentaire' ». Ces deux citations rejoignent les éléments déjà cités auparavant, à savoir de bonnes capacités intellectuelles et le rejet du plaisir.

Un discours intitulé Portrait d'une anorexique a retenu notre attention puisqu'il est entièrement consacré à la personnalité des anorexiques alors que les autres quotidiens ne nous donnaient que des informations succinctes. Nous avons choisi de citer plusieurs phrases ou expressions qui permettent d'avoir une idée relativement précise de la personnalité des anorexiques. Le magazine débute en écrivant que « les anorexiques sont des filles souvent supérieurement intelligentes et brillantes en études »348(*), une information qui n'est pas nouvelle en soi. L'adolescente est qualifiée d'« obsédée par la nourriture », un terme qui peut sembler péjoratif mais qui en réalité signifie que la nourriture est l'unique objet de préoccupation de la jeune fille. A cette obsession s'ajoute sa « hantise de grossir » et sa « volonté de contrôle », contrôle de ses pulsions et de ses désirs. D'ailleurs « elle perd toute notion de plaisir ». L'anorexique prétend que tout va bien dans sa famille, ce que le magazine nuance : « les relations familiales sont faussement harmonieuses ». Enfin, le magazine insiste sur « l'aspect suicidaire [qui] est souvent évoqué en présence d'anorexie ». « En vérité, l'anorexie mentale n'est pas un comportement suicidaire en tant que tel, la victime ne souhaite pas se laisser mourir de faim ». Santé Magazine insiste sur le refus de la mort car il répète dans un autre article que la maladie peut entraîner la mort « bien que ce ne soit pas une attitude suicidaire »349(*). Nous pouvons compléter ce portrait de l'anorexie en citant une dernière information que nous avons trouvée dans un article ultérieur. Le magazine évoque le « manque de confiance en soi » et la « très grande dépendance affective vis-à-vis de l'entourage notamment de la mère »350(*). Force est de constater que Santé Magazine dresse un portrait très complet et relativement juste de l'adolescente anorexique351(*). Contrairement aux quotidiens d'information générale, il ne réduit pas ses propos à la « supériorité » intellectuelle ou à la peur que ressent la malade mais insiste sur toutes les facettes de la personnalité des anorexiques, mettant ainsi en valeur la complexité de la maladie

Les discours de Santé Magazine sont incontestablement les plus détaillés et les plus précis de notre corpus. D'emblée il souligne que l'anorexie est une maladie grave et non un caprice alimentaire. Le magazine fait preuve d'une grande rigueur en s'attachant par exemple à distinguer l'anorexie des autres formes d'anorexie que sont les conduites anorexiques mais aussi l'anorexie du nourrisson et l'anorexie des enfants. Les indications chiffrées qu'il nous fournit sont particulièrement intéressantes car elles permettent de mesurer l'évolution de la maladie, ce que nous ne pouvions pas faire avec les données des autres quotidiens. Ainsi, le magazine souligne bien comme le fait le corps médical, que l'anorexie touche de plus en plus les garçons et s'étend à tous les milieux socioculturels. L'article qui a pour thème le portrait de l'anorexique est précis et révélateur de ce que les médecins s'attachent à souligner aujourd'hui. Enfin, Santé Magazine s'appuie très fréquemment sur les propos des experts qui viennent renforcer les discours et leur donner une certaine crédibilité.

Ce premier volet de notre analyse nous permet d'ores et déjà de pointer des divergences et des similitudes dans le traitement médiatique qu'opèrent les quotidiens et Santé Magazine de l'anorexie. En ce qui concerne les similitudes, nous avons souligné le fait que l'anorexie faisait l'objet d'un faible traitement médiatique, lequel est quantitativement identique dans tous les journaux. Cependant, les contenus des discours varient ainsi que les rubriques dans lesquels les articles sont publiés. Un autre point commun concerne la désignation de l'anorexie qui est reconnue par tous les journaux comme une maladie. Cependant, au-delà de ces similitudes, ce sont surtout des différences que l'analyse comparative nous a permis de mettre au jour.

L'objectif de cette première partie était de repérer les termes utilisés par les journaux pour qualifier la maladie. Nous avons souligné qu'il existait un clivage entre les quotidiens qui recouraient à une terminologie médicale et ceux dont le lexique était peu varié. Ainsi, La Croix, Le Monde et Santé Magazine emploient des termes médicaux tandis que dans Libération, L'Humanité et Le Figaro, le vocabulaire se veut moins riche. Les termes utilisés tout au long de la période pour qualifier la maladie n'évoluent pas. Une seconde différence concerne la gravité de l'anorexie. Nous avons souligné que Santé Magazine, La Croix, Le Monde et Le Figaro qualifiaient l'anorexie de maladie grave alors que L'Humanité et Libération n'en disent rien. Cependant, parmi les discours qui affirment que la maladie est grave, nous avons noté des nuances : La Croix parle d'une maladie très grave tandis que Le Monde souligne simplement qu'elle est grave et Le Figaro ne le précise que deux fois sur toute la période. Ces remarques nous permettent déjà de souligner qu'il y a des écarts dans la façon dont les journaux représentent la maladie.

En ce qui concerne la qualification de l'actant sujet, les journaux sont plus consensuels. Tous s'accordent à dire que l'actant sujet est une jeune fille adolescente même si L'Humanité opère une confusion et désigne également les femmes comme pouvant être anorexiques. De façon plus ou moins explicite, les discours désignent aussi les garçons comme actant sujet. Les articles de chaque quotidien étant peu nombreux, il est difficile de noter une évolution de la prévalence de la maladie. Seuls les discours de Santé Magazine reflètent l'augmentation des cas d'anorexie chez les garçons comme le souligne le corps médical.

Enfin, nous avons souligné que certains quotidiens comme L'Humanité, Le Figaro et Libération tenaient des propos erronés, se montraient peu précis dans leurs discours tandis que dans Santé Magazine, La Croix et Le Monde les discours se veulent plus rigoureux et se distinguent par un recours assez fréquent à des experts.

Un des éléments sur lequel nous devons insister à cette étape de l'analyse est la question de la publicité de l'anorexie. Nous avons montré que le corps médical considérait l'anorexie comme un problème de santé publique au regard de sa gravité tandis que les médias se contentent de souligner la gravité de la pathologie mais n'en font pas un problème public. E. Neveu explique qu'un problème public « n'est rien d'autre que la transformation d'un fait social quelconque en enjeu de débat public et/où d'intervention étatique ». Selon lui, « tout fait social peut potentiellement devenir un problème `social' s'il est constitué par l'action volontariste de divers opérateurs [dont la presse] comme une situation problématique devant être mise en débat et recevoir des réponses en terme d'action publique »352(*). Force est de constater que la faiblesse numérique des articles portant sur l'anorexie, les rubriques dans lesquelles ils sont publiés, ne permettent pas de considérer l'anorexie comme un problème public.

Maintenant que nous avons analysé comment les discours de presse qualifiaient l'anorexie et désignaient l'actant sujet, il nous faut s'intéresser aux facteurs déclencheurs de cette maladie.

* 308 Santé Magazine, « L'anorexie des jeunes filles », n°182, février 1991, p. 54-55. 

* 309 Santé Magazine, « Portrait d'anorexique », n° 244, avril 1996, p. 70-72. ; « Anorexique, il faut l'aider ! », n° 263, novembre 1997, p. 64-65.

* 310 Santé Magazine, n°182, février 1991, p. 54-55. 

* 311 Santé Magazine, n°244, avril 1996, p. 70-72.

* 312 Santé Magazine, n°182, février 1991, p. 54-55. ; n°244, avril 1996, p. 70-72. ; n°263, novembre 1997, p. 64-65. ; « Anorexie : le drame alimentaire », n° 311, novembre 2001, p. 100-105. ; « De plus en plus d'enfants anorexiques », n° 336, décembre 2003, p. 92. ; « Anorexie, les garçons en souffrent aussi », n° 360, décembre 2005, p. 140-142.

* 313 Santé Magazine, n°263, novembre 1997, p. 64-65.

* 314 Santé Magazine, n°244, avril 1996, p. 70-72.

* 315 Santé Magazine, n°244, avril 1996, p. 70-72.

* 316 Santé Magazine, n° 182, février 1991, p. 54-55. 

* 317 Santé Magazine, n° 182, février 1991, p. 54-55.

* 318 Santé Magazine, n° 244, avril 1996, p. 70-72. ; n°263, novembre 1997, p. 64-65.

* 319 Santé Magazine, n°263, novembre 1997, p. 64-65.

* 320 Santé Magazine, n° 311, novembre 2001, p. 100-105. 

* 321 Santé Magazine, n°244, avril 1996, p. 70-72. 

* 322 Santé Magazine, n°263, novembre 1997, p. 64-65.

* 323 Santé Magazine, n° 182, février 1991, p. 54-55.

* 324 Santé Magazine, n°263, novembre 1997, p. 64-65.

* 325 Santé Magazine, n° 182, février 1991, p. 54-55.

* 326 Santé Magazine, n°336, décembre 2003, p. 92.

* 327 Santé Magazine, n°360, décembre 2005, p. 140-142.

* 328 Santé Magazine, n° 182, février 1991, p. 54-55. 

* 329 Santé Magazine, n° 244, avril 1996, p. 70-72. ; n° 336, décembre 2003, p. 92.

* 330 Santé Magazine, n° 311, novembre 2001, p. 100-105. 

* 331 Santé Magazine, n° 244, avril 1996, p. 70-72.

* 332 Santé Magazine, n°244, avril 1996, p. 70-72.

* 333 Santé Magazine, n°360, décembre 2005, p. 140-142.

* 334 La Croix, 18 janvier 2005, p. 15.

* 335 Santé Magazine, n°263, novembre 1997, p. 64-65.

* 336 Santé Magazine, n° 182, février 1991, p. 54-55. 

* 337 Santé Magazine, n°244, avril 1996, p. 70-72. ; n°263, novembre 1997, p. 64-65.

* 338 Santé Magazine, n°311, novembre 2001, p. 100-105.

* 339 Santé Magazine, n° 182, février 1991, p. 54-55. ;

* 340 Santé Magazine, n° 182, février 1991, p. 54-55. 

* 341 Santé Magazine, n°244, avril 1996, p. 70-72. 

* 342 Santé Magazine, n° 182, février 1991, p. 54-55. ; Anorexie, boulimie, pourquoi ?, n°238, octobre 1995, p. 108-109. ; n°244, avril 1996, p. 70-72. ; n°263, novembre 1997, p. 64-65. ; n°311, novembre 2001, p. 100-105.

* 343 Santé Magazine, n° 182, février 1991, p. 54-55. ; n°244, avril 1996, p. 70-72. 

* 344 Santé Magazine, n°244, avril 1996, p. 70-72. ; n°238, octobre 1995, p. 108-109. ; n°263, novembre 1997, p. 64-65. 

* 345 Santé Magazine, n° 182, février 1991, p. 54-55. ; n°238, octobre 1995, p. 108-109.

* 346 Santé Magazine, n° 182, février 1991, p. 54-55. 

* 347 Santé Magazine, n° 182, février 1991, p. 54-55. 

* 348 Santé Magazine, n°244, avril 1996, p. 70-72. 

* 349 Santé Magazine, n°263, novembre 1997, p. 64-65. 

* 350 Santé Magazine, n°263, novembre 1997, p. 64-65. 

* 351 Par rapport aux caractéristiques mentales telles que nous les avons définies dans la première partie.

* 352 NEVEU, Erik, « L'approche constructiviste des `problèmes publics'. Un aperçu des travaux anglo-saxons », Études de Communication, n°22, « La médiatisation des problèmes publics », Lille, Université Charles-de-Gaulle - Lille 3, décembre 1999, p. 42.

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