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Mutation de l'environnement financier de l'UEMOA et Performances économiques du Bénin

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par Fidelia Beugre DAGO
Université de Cocody-Abidjan, UFR Sciences économiques et de Gestion, Programme GPE de la WBI (World Bank Institute) - DESS - GPE (Gestion de la Politique Economique) 2007
  

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CHAPITRE IV : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Dans ce chapitre, deux sections seront abordées pour analyser et interpréter les résultats. Nous ferons d'abord l'interprétation de l'effet de la mutation de l'environnement financier à travers la libéralisation du secteur bancaire et financier sur l'épargne et les performances dans le secteur réel, puis au niveau de la compétitivité globale de l'économie Béninoise.

IV-1- Epargne et performances dans le secteur réel

Les indicateurs retenus pour mesurer l'effet de la libéralisation du secteur financier sur les activités financières sont le taux d'épargne (TOEPAR) et le coût du capital (COK).

Ainsi, il semble exister un lien de causalité au sens de Granger entre la mobilisation de l'épargne et la libéralisation du secteur financier. Cette causalité est unidirectionnelle, elle part de la libéralisation du secteur financier à la mobilisation de l'épargne financière. Il apparaît une forte corrélation positive de l'ordre de 75%.Ceci montre bien que la reforme financière est l'un des moteurs de la disponibilité de fonds prêtables. Ce résultat peut s'expliquer par les autres aspects de la libéralisation du secteur bancaire et financier, comme la création des nouveaux produits d'épargne plus attractifs en terme de rentabilité et de risque.

Contrairement à d'autres études, notamment celles de Bandiera et al (1998, 2000), s'interrogeant sur l'impact de la libéralisation financière sur la mobilisation de l'épargne dans huit pays en développement, trouvent que la libéralisation financière a un impact négatif au Ghana, en Turquie, en Corée et au Mexique. Ils ont même estimé la baisse du taux d'épargne à cause de la libéralisation financière à 12 % pour la Corée et 6 % pour le Mexique.

Nos résultats montre bien qu'il existe une disponibilité d'épargne induit par la reforme du secteur bancaire et financier, dés lors il appartient aux banques de faire davantage de transformation financière afin de satisfaire les besoins de financement de l'économie. Cependant, il est important de mentionner que le niveau de l'épargne au Bénin demeure encore relativement faible. L'analphabétisme, la faiblesse du taux de bancarisation et du revenu par tète semblent être des facteurs de la faiblesse du taux d'épargne.

Nos résultats concernant le coût réel du capital (COK), montre qu'il existe une causalité au sens de Granger entre la reforme du secteur financier à travers la libéralisation financière et l'acquisition du capital. Cette causalité est unidirectionnelle, allant du coût réel du capital à la libéralisation du secteur financier. Ce résultat montre bien que le coût réel du capital est l'un des facteurs de la libéralisation du secteur financier. Cette politique devrait à terme favoriser une concurrence saine entre les institutions financières afin de réduire le coût réel du capital.

Les performances économiques dans le secteur réel ont été mesurées par le revenu par tête (PIBT), et le taux d'investissement (TOINV).

Les résultats des tests laissent apparaître, un lien de causalité au sens de Granger entre la libéralisation du secteur financier (mesuré par l'indicateur de politique financière) et la croissance de la sphère réelle (mesurée par le PIB par tète). Cette causalité au sens de Granger peut se lire de deux façons. Une causalité qui va de la libéralisation du secteur financier vers le secteur réel, implique que la politique financière libérale stimule la croissance, mais elle indique également que la crise du secteur financier handicape la croissance. Ainsi, les crises profondes connues par le secteur financier et bancaire du Bénin à la fin des années 80 a pu avoir un impact négatif sur le niveau d'activité, donc sur la croissance. En effet, le niveau d'activité est corrélé positivement à la politique financière au Bénin de l'ordre de 38%. Ce résultat semble aller dans le sens de Amaira Bouzid (2003). En outre, nos résultats montre que l'économie Béninoise connaîtraient des phénomènes de « Demand-following » où le développement du secteur financier est lié à la croissance économique et dans une configuration dite de « Supply-leading » où la croissance serait positivement influencée par le développement de la sphère financière. Ce résultat suggère que le Bénin semble connaître un cercle vertueux de développement économique et financier, induit par la libéralisation du secteur bancaire et financier.

Quant au taux d'investissement (TOINV), les résultats révèlent un lien de causalité au sens de Granger entre la libéralisation du secteur bancaire et financier et le niveau d'investissement au Bénin. Cette causalité est unidirectionnelle. Elle part de la libéralisation du secteur bancaire et financier à l'investissement. La politique de libéralisation financière semble améliorer l'investissement au Bénin. Ce résultat peut s'expliquer par la disponibilité de l'épargne et la libéralisation des conditions débitrices qui incitent les banques à améliorer leur compétitivité en matière d'offre de crédit. Il apparaît cependant une corrélation de l'ordre de 22 % entre l'indice amélioré de politique financière et le taux d'investissement. Ce taux de corrélation faible peut s'expliquer par le fait que le secteur bancaire et financier ne participe pas profondément au développement économique. En outre, le caractère excessif des conditions des banques, le faible niveau du revenu par tête et l'absence d'un véritable esprit d'entrepris seraient aussi des facteurs qui freinent l'impact de la politique de libéralisation financière sur l'investissement. Bien vrai que les investissements aient atteints leurs niveaux les plus élevés en 1989 et 1993, à la faveur de la libéralisation de plusieurs secteurs d'activité économique, ils restent encore en dessous de la moyenne des pays émergents d'Asie (en moyenne 28%) et d'Amérique latine (en moyenne 22%)22(*), mais au dessus de la moyenne23(*) (14,7%) des pays de l'UMOA durant la période 1990 - 2004. En outre, le niveau faible de la corrélation s'explique aussi, par le fait que de façon générale dans les pays africains, l'investissement est caractérisé par une efficacité globale faible et instable.

* 22 « Convergences » 2002 - 2006, Document officiel du Ministère de l'économie et des finances

* 23 Nos calculs sur la base des données du rapport sur la compétitivité des économies des Etats membres de l'UMOA (BCEAO, 2005). Il ressort que le taux d'investissement du Bénin est de 16% en moyenne sur la période.

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