WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Mutation de l'environnement financier de l'UEMOA et Performances économiques du Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Fidelia Beugre DAGO
Université de Cocody-Abidjan, UFR Sciences économiques et de Gestion, Programme GPE de la WBI (World Bank Institute) - DESS - GPE (Gestion de la Politique Economique) 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion

Nous avons essayé tout au long de cette étude de déterminer la contribution de la reforme du secteur financier dans l'UMOA sur les performances économiques du Bénin, à travers un bilan de cette reforme d'une part, et d'autre part l'évaluation de son impact.

Pour la place financière du Bénin, le processus de libéralisation du système financier basé sur la restructuration du système bancaire a favorisé l'évolution des dépôts primaires et a également favorisé l'installation de nouvelles banques. Cependant, il apparaît pour cette place une faiblesse dans la transformation financière laissant ainsi, une bonne partie des besoins en financement de l'activité économique insatisfaits.

En outre, pour évaluer l'impact de la reforme financière, nous avons retenu comme indicateur de performances économiques, la croissance économique, le taux d'investissement, le taux d'épargne, le coût du capital et des indicateurs de compétitivité globale, notamment, le taux d'exportation, le taux de pénétration étrangère, le taux de change réel effectif.

Pour tester l'effet de la reforme du secteur financier de l'UMOA sur les performances économiques, au Bénin, nous nous sommes inspirés des travaux de King et Levine (1993), Levine (1997), de Mouldi et Mourad (2004), et de Hamdi khalifaoui (2006,b) qui ont confirmé l'étroite liaison positive entre la libéralisation du secteur financier et le secteur réelle. A la différence de ces auteurs, nous avons construit un indicateur amélioré de politique financière, fondé essentiellement sur des indicateurs de développement financier qui captent l'effet de la libéralisation du secteur financier. En outre, nous avons essayé de déterminer le lien entre la libéralisation du secteur financier et les indicateurs de performances économiques à partir du test de causalité au sens de Granger. En suivant une approche à la fois théorique et empirique, nous avons pu montré que la reforme du secteur financier de l'UMOA à travers la politique de libéralisation financière semble générer les résultats positifs que l'on souhaitait. Bien vrais que la libéralisation financière ait joué un rôle dans le secteur réel et sur l'épargne sur notre période d'étude, en revanche, l'on observe une absence de causalité au sens de Granger, entre la reforme du secteur financier et les performances du commerce extérieur du Bénin d'une part, et d'autre part le degré de concurrence entre les producteurs nationaux et étrangers sur le marché domestique. Par contre, la reforme financière semble causée au sens de Granger la compétitivité de l'économie Béninoise à travers son taux d'échange réel effectif.

Au total, la mutation de l'environnement financier dans l'UMOA semble peu contribuer à la performance de l'économie réelle au Bénin. En outre, elle semble peu stimuler l'amélioration de la compétitivité globale de l'économie Béninoise. De plus, malgré l'arrivée de nouvelles banques, la place financière du Bénin reste très oligopolistique, ce qui se traduit notamment par des marges d'intermédiation très élevées. Enfin, les banques ne collectent pas suffisamment d'épargne à long terme et la gamme des produits financiers reste encore très étroite. Par ailleurs, le secteur financier est fragmenté, beaucoup d'opérateurs sont écartés du marché bancaire et interviennent uniquement sur le marché financier informel. Il faut cependant souligner une certaine évolution allant vers un rapprochement du formel et de l'informel. Elle se traduit par la mise en place d'organismes spécialisés dans le micro-crédit et par l'adoption de lois concernant leur cadre d'activité.

Cependant, un impact élevé de la reforme du secteur bancaire et financier sur le secteur réel nécessite des mesures d'approfondissement de la reforme. Nous voudrons à travers nos différents résultats, apporter notre modeste contribution, en proposant quelques recommandations de politique économique.

Recommandations de politique économique

La première implique qu'un nombre plus important d'institutions financières spécialisées dans le financement des petites entreprises se mettent en place. En effet, il est important de rappeler qu'il existe une méfiance des banques envers les entreprises (en majorité des PME et PMI) au Bénin. Dès lors, la mise en oeuvre par les autorités d'une véritable politique de soutien (fiscalités adaptées, fond de garantie, formation) à ces entreprises, favoriserait l'acquisition de crédit et permettrait d'influer positivement et fortement sur le secteur réel. Aussi, les autorités monétaires doivent agir sur la Masse monétaire, car elle constitue en elle-même une source de la croissance. En outre, l'Etat se devrait d'approfondir les reformes institutionnelles, économiques et sociales afin d'attirer davantage les investissements directs étrangers.

La seconde implique pour un meilleur fonctionnement des banques, l'amélioration de l'environnement dans lequel s'exerce leur activité. Il s'agit d'augmenter les informations à la disposition des banques, d'améliorer la qualité de ces informations à la centrale des bilans de la Banque Centrale et de rétablir un fonctionnement correct du système judiciaire, notamment en matière de loi sur le non remboursement de crédit. Ces mesures favoriseraient une forte transformation financière et amélioraient l'investissement qui est sans doute l'un des moteurs de la croissance économique au Bénin.

En fin la dernière implique de compléter les financements accordés par les banques par le développement des sociétés de capital-risque et de crédit-bail. En outre, les autorités devraient promouvoir l'introduction des entreprises Béninoises au marché boursier sous régionale (BRVM) afin de compléter le financement bancaire et attirer les capitaux.

Au terme de notre étude, il est nécessaire de noter que des limites relatives à sa pertinence s'imposent. En effet, notre étude a été fortement tributaire de la qualité de nos données qui d'ailleurs, ont été collectées en différentes sources. Il est aussi important d'émettre des réserves sur la qualité de notre indicateur amélioré de politique financière (IPF). Pour une meilleure compréhension de la libéralisation financière et de son impact sur le secteur réel, il serait intéressant de mener une étude profonde sur l'évaluation du système d'information des banques, d'analyser les conditions de réussite la libéralisation financière d'une part et d'analyser d'autre part, son effet sur la répartition du revenu.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams