Université Libre de Bruxelles Institut de Gestion de
l'Environnement et d'Aménagement du Territoire Faculté des
Sciences Master en Sciences et Gestion de l'Environnement
La pollution intérieure dans les
écoles
Mémoire de Fin d'Etudes présenté
par Keijzer Marie-Noëlle en vue de l'obtention du grade
académique de Master en Sciences et Gestion de
l'Environnement Année Académique: 2008-2009 Pour septembre
09
mnkeijzer@gmail.com
Directeur : Prof. Mr Jacques KUMMER
Table des matières
1. RESUME 4
2. INTRODUCTION 5
3. METHODOLOGIE 7
4. PARTIE #1 (BIBLIOGRAPHIQUE) 8
4.1. LA POLLUTION INTERIEURE 8
4.2. L'ETAT DES LIEUX DANS NOS ECOLES 12
4.3. AVANCEMENT DES CONNAISSANCES MEDICALES
14
Exposition personnelle et biomonitoring 15
Exposition aigüe ou chronique ? 16
Les enfants plus fragiles ? 16
Les cancers et notre environnement intérieur 17
Les allergies: pathologies en forte progression 18
Troubles neurologiques 18
Les troubles du neuro-développement de l'enfant 19
Pathologies du système endocrinien 19
Les effets secondaires: capacité à étudier
20
4.4. QUELLES SOURCES DE POLLUTION ? 21
Sources spécifiques aux écoles 21
Sources liées à l'environnement intérieur
26
Quel impact de l'air extérieur? 37
4.5. LEGISLATIONS ET AUTRES INITIATIVES 39
La législation européenne 39
Les concentrations maximales autorisées 42
Y a-t-il une législation pour les écoles? 42
D'autres législations 44
De nombreuses initiatives en cours 46
Quelles sont les substances prioritaires? 51
4.6. SOLUTIONS ADAPTEES AUX ECOLES ? 53
Mesurer la pollution 53
Outils de mesure de la pollution 55
Bien construire 58
Purifier par les plantes 64
Purifier par les huiles essentielles 66
Prévenir la pollution au radon 66
Mieux utiliser les produits d'entretien 67
Bien choisir le contenu du cartable 68
Prévention contre le plomb 69
4.7. QUELS PROGRAMMES POUR LES ECOLES? 70
5. PARTIE #2: ENQUÊTES DE TERRAIN 76
5.1. LES ECOLES CONSCIENTES DU PROBLEME ? 76
Méthodologie 76
Les interviews d'écoles en BE, FR et NL. 77
Analyse des résultats 83
Interprétation des résultats 85
5.2. D'AUTRES INTERVIEWS PLUS ANCIENNES 88
Méthodologie d'un «focus group» 88
Les principaux résultats de ces focus groups 89
5.3. CEUX QUI TRAVAILLENT SUR LA CONSCIENTISATION DES
ECOLES 90
Interview d'un responsable de «LEKKER FRIS» 90
Interview d'une responsable de «GEZOND, FRIS & SLIM
» 93
6. PARTIE #3: DISCUSSION & RECOMMANDATIONS
95
Prévenir ou guérir ? 95
Peut-on attendre la législation pour agir? 95
Il faut communiquer maintenant ! 97
Le financement: un problème chronique. 99
Question de bon sens. 100
A qui de jouer ? 100
7. CONCLUSION 102
8. BIBLIOGRAPHIE 104
9. ANNEXES ET TABLEAUX 109
1. RESUME
Le problème de pollution intérieure est encore mal
connu.
Depuis longtemps les experts nous alertent sur le «Sick
Building Syndrome»: il s'avère que le phénomène est
encore plus sensible dans les écoles, ce qui commence à susciter
des réactions, mais malheureusement pas encore suffisamment sur le
terrain. L'objectif de cette étude est de mesurer la prise de
conscience face au problème de pollution intérieure dans les
écoles et de proposer des pistes pratiques et
recommandations.
Dans la partie bibliographique de ce travail nous
constaterons:
· l'amplitude du problème dans les écoles,
· les avancées médicales qui ne laissent
aucune ambigüité sur les conséquences sanitaires de la
pollution intérieure,
· l'inventaire des sources de pollution pertinentes en
milieu scolaire, qui diffèrent parfois d'un bureau ou d'un
bâtiment résidentiel,
· la législation en vigueur ainsi que les nombreuses
initiatives en cours. Des solutions existent: certaines sont faciles
d'application et ne nécessitent pas toujours de gros investissements,
d'autres visent le long terme.
La seconde partie mesure au moyen d'un certain nombre
d'interviews la prise de conscience dans les écoles (en Belgique, France
et aux Pays Bas) et les actions déjà entreprises sur le terrain.
Les réponses des directeurs d'établissements sont parfois
surprenantes, laissant entrevoir qu'un grand travail reste à faire. Les
résultats d'une enquête précédente dans
l'enseignement primaire en Flandre- sur ce même sujet- sont aussi
analysés. Par ailleurs, deux acteurs de terrain qui animent les
programmes de conscientisation dans les écoles en Flandre et aux
Pays-Bas, nous parlent de leur expérience et font un bilan sur les
programmes en cours.
Dans la dernière partie, les recommandations faites
devraient permettre aux politiques ou responsables d'éducation de mettre
en place des outils et des campagnes d'information simples, pragmatiques en
réutilisant les bonnes pratiques déjà utilisées
dans certaines régions.
2. INTRODUCTION
Pourquoi choisir le thème de pollution
intérieure?
On considère en général que chacun
d'entre nous passe 90 % de son temps «enfermé» soit à
la maison ou bien sur un lieu de travail. Pour les enfants ce temps à
l'intérieur se répartit entre la maison, le transport et
l'école: dans les périodes scolaires ils y passent environ 7
heures par jour (mais 9 à 10 heures pour ceux qui restent à
l'étude). Au total cela fait plus de 800 heures par an pour une
population européenne de 70 millions d'enfants et de jeunes [14].
Pourquoi dans les écoles?
Nous déposons nos enfants tous les matins à
l'école en toute confiance sans penser qu'ils peuvent y être
exposés à des risques élevés: il ressort cependant
que la plupart des écoles n'ont pas un environnement intérieur
sain. En cause : le mauvais état des bâtiments scolaires et/ou le
manque d'air frais, dû à un système de ventilation
inefficace, à la surpopulation et/ou aux mauvaises habitudes du corps
enseignant et de la direction. C'est surtout la teneur en CO2 qui est bien trop
élevée dans les locaux1.
Nous verrons que l'air intérieur est souvent plus
contaminé que l'air extérieur, les sources de pollution peuvent
être innombrables et qu'une meilleure isolation pour des économies
d'énergie peut avoir des conséquences néfastes sur la
santé.
Les enfants sont plus fragiles que les adultes et souvent plus
exposés. Par ailleurs, les moyens dans les écoles sont souvent
modestes, certains matériaux utilisés peuvent être
dangereux.
Des avancées scientifiques indéniables existent sur
la connaissance de pollution intérieure en général de
même dans une certaine mesure dans les écoles plus
spécifiquement. Les sources de pollution intérieure et leurs
effets sont connus des spécialistes : le sont-elles aussi du grand
public et surtout de l'encadrement scolaire où nous envoyons nos enfants
4 jours sur 7?
1 Test achats
Des mesures de prévention existent: lesquelles sont
réellement une solution au problème de pollution
intérieure, applicables et utiles aux écoles qui sont, par
ailleurs, toujours confrontées à des difficultés
budgétaires ?
Des outils spécifiques existent en Flandre et aux
Pays-Bas, outils qui sont mis gratuitement à disposition des
écoles : est-ce que ceci fait une différence au quotidien pour
les écoliers? Est-ce un modèle à suivre pour les autres
régions ? Les avancées juridiques, les commissions d'experts qui
se penchent sur le problème seront-elles en mesure d'infléchir le
manque d'attention dont souffre le problème de pollution
intérieure et de l'inclure dans les réglementations
d'hygiène et de sécurité?
L'objectif de cette étude est de mesurer la
prise de conscience face au problème de pollution intérieure dans
les écoles, d'évaluer si celles-ci sont équipées
pour y répondre et proposer des pistes pratiques et des
recommandations.
3. METHODOLOGIE
Pour ce faire, une première partie
(bibliographique) répondra aux 5 questions suivantes
1. Quel état des lieux dans nos écoles?
2. Quel état d'avancement des connaissances
médicales sur les effets de cette pollution?
3. Quelles sources de pollution pertinentes en milieu
scolaire?
4. Quelle législation?
5. Quelles solutions potentielles et leur adaptabilité
aux réalités scolaires?
Une seconde partie (étude de terrain)
mesure la prise de conscience dans les écoles et les actions
entreprises:
1. Dix interviews d'écoles en Belgique, France et aux
Pays Bas
2. Une enquête de 2005 sur la base de «focus
groups» auprès du personnel de l'enseignement primaire en Flandre
2 [59].
3. Des interviews d'acteurs qui travaillent sur ce sujet avec
les écoles en Flandre et aux Pays-Bas.
En dernière partie une discussion et des
recommandations.
2 point de départ du programme « Lekker Fris
»
4. PARTIE #1 (bibliographique)
4.1. LA POLLUTION INTERIEURE Qu'est ce que la pollution
intérieure?
En 1991 le ministre italien de la santé a donné
à la pollution intérieure une définition
intéressante: «la présence de contaminants physiques,
chimiques ou biologiques dans l'air de milieux confinés qui ne sont pas
présents naturellement en grande quantités dans l'air
extérieur».
Notons aussi la définition donnée par l'IBGE dans
son site pour professionnels: « Pollution qui affecte l'air ambiant
à l'intérieur d'un bâtiment, qui est due
principalement au manque d'aération, à
l'utilisation de produits toxiques, à la fumée de tabac voire
à la conception du bâtiment et qui peut avoir un impact sur la
santé humaine».
Plus de pollution à l'intérieur qu'à
l'extérieur ?
La plupart des gens sont conscients que la pollution de l'air
extérieur peut être mauvaise pour leur santé mais peu
réalisent que la pollution de l'air intérieur peut aussi avoir
des effets néfastes sur la santé, comme l'asthme. Des
études effectuées par Santé Canada, l'EPA3 des
É.-U., et d'autres agences indiquent que
les niveaux de polluants intérieurs peuvent être
beaucoup plus élevés que les niveaux extérieurs: la
pollution de l'air intérieur devient une préoccupation
importante. Ces études soulignent aussi que les enfants peuvent
être plus sensibles à la pollution de l'air, comme nous le verrons
plus tard.
Si la nature des pollutions auxquelles l'individu est
confronté est la
même à l'extérieur qu'à
l'intérieur, les concentrations peuvent être
3 Environmental Protection Agency
plus importantes à l'intérieur qu'à
l'extérieur pour un certain nombre de composés. L'ozone,
indicateur fort pour les indices de pollution atmosphérique
extérieure, a une concentration très faible à
l'intérieur parce qu'il réagit avec les autres molécules
présentes à l'intérieur sur les surfaces, mais de fait, en
réagissant avec les molécules éventuellement inoffensives,
comme odorantes (les terpènes), il fabrique d'autres molécules
qui peuvent être irritantes. L'exemple du formaldéhyde (formol):
les campagnes de mesure de la qualité de l'air à
l'intérieur démontrent systématiquement que les
concentrations en formaldéhyde y sont beaucoup plus importantes (presque
dix fois plus qu'à l'extérieur) que ce soit dans les logements,
les écoles, les bureaux, etc. Les concentrations moyennes
intérieures sont de l'ordre de 20
microgrammes/mètre3 alors qu'à
l'extérieur, on dépasse rarement les 4,5
microgrammes/mètre3 [50].
Dans des études en Europe occidentale et Amérique
du Nord on constate que l'exposition au benzène des enfants dans les
écoles par opposition à la concentration dans l'air
extérieur augmente d'un facteur 1.5 à 4. Pour les
COV4, l'air intérieur à l'école est
supérieur à l'air extérieur d'un facteur compris entre 2
et 5. Pour les PM105 la concentration intérieure
excède la concentration extérieure d'un facteur compris entre 2
et 3 [16].
De plus, selon un rapport de «santé-habitat» il
serait empiriquement prouvé qu'un polluant à l'intérieur
d'un local aurait mille fois plus de chances d'atteindre les poumons d'une
personne que les polluants libérés à l'extérieur
[60].
Le SBS n'est pas nouveau
Le problème de la pollution intérieure
intéresse de nombreux spécialistes depuis longtemps
principalement dans les domaines de l'habitat résidentiel ou de
l'environnement professionnel (bureaux).
Déjà en 1984 l'OMS6 dans un rapport
suggérait que 30 % des bâtiments nouveaux ou rénovés
dans le monde pouvaient souffrir des symptômes de SBS
4 Les composés organiques volatils, ou COV (VOC en
anglais)
5 particules en suspension (notées PM en anglais pour
Particulate Matter) inférieures à 10 micromètres
6 Organisation Mondiale de la Santé
(Sick Building Syndrome aussi traduit syndrome de l'immeuble
insalubre), principalement dû à la mauvaise qualité de
l'air intérieur. 7
Selon l' EPA8 les causes sont les suivantes:
> ventilation inadéquate
> contaminants chimiques de sources intérieures
> contaminants chimiques de sources extérieures
> contaminants biologiques
Les écoles plus polluées que les autres
bâtiments ?
Les concentrations de matières particulaires (MP) sont
souvent plus élevées dans les écoles que dans
l'environnement professionnel des adultes. Cette forte concentration est due
aux matières que les enfants apportent avec eux sur leurs chaussures,
l'usage de la craie des tableaux et la plus grande activité physique des
enfants à l'intérieur [9].
Le problème commence à susciter des
réactions
Aux Pays-Bas par exemple. Le ministère de
l'aménagement du territoire et de l'environnement9
déclare sur son site internet sous la rubrique `ventilation':
«suite à diverses études il semble que l'environnement
intérieur dans les écoles primaires puisse être
amélioré. Un environnement intérieur malsain cause des
problèmes de santé et il y a des signaux nous indiquant qu'une
mauvaise ventilation peut influencer la capacité à lire. Diverses
études semblent indiquer que le problème résulte de la
qualité de l'air, de la température et du bruit intérieur
et extérieur». 10
Aux Etats-Unis, une étude réalisée en
Août 200811 révèle qu'une école sur 3 se
trouve dans la «zone de danger» quant à la pollution de son
air intérieur ceci dû principalement à la proximité
des zones de circulation intense c'est à dire à moins de 400 m
d'une autoroute.
Lors d'un colloque à Paris, organisé par le
réseau « Recherche santé
environnement intérieur », plusieurs études
européennes de terrain ont été
7 Wikipedia
8 Environmental Protection Agency
9 VROM
10 Traduction
11 CCAAPS : The Cincinnati Childhood Allergy and Air Pollution
Study
présentées. Les conclusions sont formelles : les
écoles sont mal aérées et ce confinement favorise les
concentrations de polluants. Au final, nos enfants respirent dans leurs salles
de classe un air plus pollué qu'à l'extérieur
12.
Quel progrès?
Dans nos pays riches nous pensons souvent utiliser les meilleurs
matériaux de construction, et pourtant ... Au cours des dernières
décennies, l'exposition des gens aux polluants de l'air intérieur
s'est accrue à cause d'une variété de facteurs
incluant13:
> La construction d'immeubles plus étanches;
> Les taux de ventilation réduite pour
économiser de l'énergie; > L'utilisation de matériaux
de construction et d'ameublement synthétiques;
> L'utilisation de produits de soins personnels sous formule
chimique; > L'utilisation de pesticides et de produits d'entretien
ménager;
> La complexité accrue des systèmes d'immeubles
modernes;
> La détérioration d'immeuble à cause de
l'âge, du mauvais entretien ou
de la mauvaise conception;
> La surcharge des immeubles scolaires à cause de
classes plus grandes ou d'utilisation accrue des installations; et
> Une réduction des ressources monétaires et
humaines pour faire fonctionner et entretenir les installations scolaires.
D'autres facteurs comme l'éclairage, le bruit et les
champs électromagnétiques (CEM) peuvent aussi avoir un impact sur
l'environnement intérieur.
Dans leur article «Personal Exposure of Children to Air
Pollution» Dimitroulopoulou et Ashmore [16] expliquent que pour assurer la
qualité de l'air intérieur il faut «build tight and
ventilate right» c'est-à-dire construire de façon
hermétique et ventiler correctement.
12
http://www.e-sante.fr/.
13 Source :SANTE CANADA
4.2. L'ETAT DES LIEUX DANS NOS ECOLES Des études
en Belgique
L'air est pollué par des composés organiques
volatils (COV), comme le benzène ou le formaldéhyde. Dans
certaines écoles, l'eau est beaucoup trop chargée en plomb. Cette
analyse de l'environnement intérieur a été
réalisée dans 20 écoles volontaires belges durant les mois
de février et mars 2007 par Test-Achats pour analyser la qualité
de l'air, la température, l'humidité et la teneur en plomb de
l'eau du robinet. L'association a également vérifié la
présence de gaz radioactif, le radon. Les mesures ont été
prises à chaque fois dans 3 locaux (classes et/ou gymnases et/ou
réfectoires).
Il est intéressant de mentionner que les nouvelles ne sont
pas toujours mauvaises partout: en Flandre on a étudié [25]
pendant 7 jours entre janvier et mars 07 les niveaux de particules fines et de
14 gaz différents 14 . En parallèle aux maisons, les
écoles ont aussi été mesurées. Les résultats
étaient plutôt positifs:
la médiane des concentrations se trouvait à un
niveau inférieur à l'école que dans les maisons
étudiées.
Selon Alfred Bernard, toxicologue à l'Université
Catholique de Louvain, on est en
Belgique, encore loin du compte. Bien que des normes pour la
ventilation des locaux existent, il n'y a aucun contrôle: «Pour les
salles de classe, la Région wallonne impose un renouvellement de l'air
de 8,6m3/h/m2. Si l'on prend une petite classe de 40
m2 sur une hauteur de 2 mètres, il faudrait renouveler l'air
4
14 (PM1, PM2,5, PM1 0 en TSP) et Methyl tertiairbutyl ether
(MTBE), benzeen, trichlooretheen, tolueen, tetrachlooretheen, ethylbenzeen, m+p
xyleen, styreen, o-xyleen, 1,2,4- trimethylbenzeen, p-dichloorbenzeen, nitriet
(NO2), formaldehyde en acetaldehyde).
à 5 fois par heure. Or, ventiler a un coût, puisque
ensuite, en hiver, il faut à nouveau chauffer cet air frais... Or, bien
souvent, les écoles n'ont pas les moyens financiers pour le faire,
d'autant plus avec l'augmentation du coût du mazout ».
«Aujourd'hui, tout le mobilier ou presque est en
contreplaqué et émet du formaldéhyde, notamment. Le
matériel scolaire est de plus en plus chimique, avec de plus en plus de
solvants et de COV. Bref, les sources de pollution sont de plus en plus
nombreuses dans les classes. Et le coût du chauffage ne cesse de
croître. Le dilemme entre faire des économies d'énergie et
ventiler les classes se pose avec toujours plus d'acuité »,
poursuit le Pr Bernard. Malheureusement, le premier est nettement plus facile
à chiffrer que l'impact d'une mauvaise ventilation et l'exposition des
enfants et des enseignants à cet air intérieur vicié.
«J'ai aussi remarqué, dans certaines écoles que j'ai
visitées, que dans les classes qui n'étaient pas
ventilées, les enseignants avaient tendance à vaporiser des
désodorisants pour masquer les odeurs résultant, justement, de ce
manque de ventilation. Au lieu d'apporter une solution, ils aggravent, en toute
bonne foi, le problème en ajoutant encore des substances chimiques. Sans
parler des sanitaires qui sont hyper-chlorés par l'utilisation abondante
d'eau de Javel, qui vient aggraver l'exposition des petits enfants à une
source polluante. Il me semble important de sensibiliser le corps enseignant
à la nécessité de tout simplement aérer les locaux.
En hiver, on peut imaginer que les fenêtres des classes soient ouvertes
durant les récréations, ce serait déjà un
progrès important. Il faut aussi que les directions d'école
sachent qu'il existe des normes à respecter, même si elles ne sont
pas contraignantes. Si elles existent, c'est qu'elles sont nécessaires,
surtout dans un contexte d'épidémie d'asthme.»
Une autre étude réalisée par Wouters [55]
entre mars et mai 1988 dans 96 locaux scolaires répartis sur 10
écoles belges montre que la teneur moyenne en CO2 était de 1702
ppm. Dans la moitié des locaux le niveau de 1500 ppm était
dépassé. Des dépassements de 3000 ppm ne seraient pas
rares alors que la recommandation est de ne pas excéder les 1000 ppm.
Des études en France
Sur la base d'une étude menée dans 10 écoles
de la capitale française il semblerait que l'air intérieur des
écoles soit riche en hydrocarbures chlorés (1,1,
1-trichloroéthane et 1,4-dichlorobenzène) et en composés
carbonylés (aldéhydes, cétones et esters). Les profils de
COV en adéquation avec les
activités scolaires ont permis de mettre en
évidence l'impact des fournitures utilisées par les enfants
(feutres, colles, effaceurs...).Globalement, la plupart des
COV - hormis le benzène - et les aldéhydes sont
plus concentrés à l'intérieur qu'à
l'extérieur des classes; on constate même une concentration en
formaldéhyde et acétaldéhyde excessive d'un point de vue
sanitaire. Des taux moyens de 38.4ug/m3 ont ainsi été
relevés dans les classes reprises dans cette étude, avec des pics
de 66.8ug/m3.
Pour situer l'ampleur du problème, la norme
européenne est fixée à 10ug/m3; au-delà
de 30, on note des signes d'irritation. Il faut aussi se souvenir que le
formaldéhyde est classé comme substance
cancérogène... Par ailleurs, on retrouve dans une proportion non
négligeable de classes des traces de moisissures. 15
4.3. AVANCEMENT DES CONNAISSANCES MEDICALES
Comme nous l'avons vu, l'état des lieux dans nos
écoles n'est pas brillant mais doit-on pour autant s'en inquiéter
? Quels sont les véritables risques sanitaires pour nos enfants?
Y-a-t-il unanimité parmi les scientifiques?
Selon une étude scientifique (2008) réalisée
par l'Institut de Veille Sanitaire sur la population citadine de 9 villes
françaises (et non pas spécifiquement sur les enfants) [58]:
«l'ensemble des études toxicologiques, expérimentales et
épidémiologiques publiées a ce jour, vont dans le sens
d'une relation de nature
15 Source : Education Santé, n° 222, avril 2007
MAILLARD C.
causale entre la pollution atmosphérique et la
mortalité, notamment cardiorespiratoire». L'étude
décrit comment la pollution atmosphérique peut
«précipiter le passage d'un stade de l'histoire naturelle d'une
maladie à un autre» et conclut: «sur l'ensemble des neuf
villes, des associations ont pu être mises en évidence entre tous
les indicateurs de pollution et de mortalité
considérés». Il s'agit ici de la pollution
atmosphérique extérieure, la qualité de l'air
intérieur n'y est pas mentionnée.
Exposition personnelle 16et
biomonitoring
Dans le rapport EXPOLIS [23] il est souligné qu'il ne
suffit plus de mesurer les concentrations de l'air (intérieures ou
extérieures) mais plutôt les expositions personnelles des millions
d'individus dans leurs activités quotidiennes à la maison,
à l'école, au travail ou dans les transports car les niveaux
varient grandement par sous-groupes enfants/adultes) ou bien par individu. Ces
informations d'exposition personnelle sont nécessaires, voire
indispensables à une bonne évaluation des risques. L'exposition
personnelle peut être définie comme la concentration de contact du
polluant chez l'individu voire même une coexistence d'un polluant chez
l'individu et dans son environnement. L'exposition d'un individu dépend
du moment et de la durée de l'exposition.
On utilise aussi le biomonitoring ce qui permet en outre de voir
les synergies entre polluants dans le corps humain: en Flandre en 1999, un
projet pilote de biomonitoring a porté sur l'analyse de divers polluants
dans le sang et l'urine de 200 adolescents. Cette étude a indiqué
une activité immunitaire plus faible lorsque les concentrations en
dioxines dans le sérum sanguin étaient plus
élevées. Elle a montré un ralentissement du
développement pubertaire corrélé aux concentrations en PCB
chez les garçons et en dioxines chez les filles, cohérent avec
l'hypothèse que les PCB agissent comme des oestrogènes et les
dioxines comme des anti-oestrogènes.
16 Personal Air Pollution Exposure
Elle a également permis de mettre en relation les
concentrations mesurées en métabolites du benzène, du
toluène et de HAP dans l'urine avec des dommages causés à
l'ADN.17
Exposition aigüe ou chronique ?
Comme nous l'avons vu, les analyses de l'air intérieur
révèlent des centaines de polluants différents. La
toxicité de ce cocktail chimique est très difficile à
analyser,
> parce qu'on connaît mal les interactions entre
polluants (chimie), > parce que la composition de ceux-ci peut varier, et
> parce que les doses sont souvent faibles avec une
durée d'exposition très importante (toxicité
chronique).
Il existe deux types d'exposition :
> l'exposition des personnes à de fortes doses de
polluants dans un environnement intérieur (qui est un
phénomène relativement rare, tel que l'intoxication grave par le
monoxyde de carbone),
> l'exposition continue à de faibles doses de
polluants sur de longues périodes (qui peut avoir des
conséquences importantes à court ou long terme).
Les enfants plus fragiles ?
Les enfants sont plus sensibles à une mauvaise
qualité de l'air intérieur [56] car:
> Ils se développent physiquement et ces
phénomènes de croissance les rendent plus vulnérables
> Les enfants sont moins capables que les adultes de
métaboliser et d'excréter les plupart des toxines
environnementales
> Les enfants sont relativement plus exposés aux
toxines environnementales car ils inhalent un plus grand volume d'air
comparé à leur poids.
17 Rapport analytique de la RW, chapitre 14 p 619
Selon une étude du Harvard School of Public Health [47],
l'exposition des enfants à la pollution de l'air est une grosse
préoccupation car leur système immunitaire ainsi que leurs
poumons ne sont pas encore complètement développés et
l'exposition à des polluants augmente la possibilité de
réactions différentes de celles observées chez les
adultes. Ceci est confirmé par l'étude de Dimitroulopoulou [16]:
pour une même exposition l'absorption par unité de poids du corps
sera supérieure chez les enfants. L'exposition à des particules
fines a montré une augmentation des allergies, de l'asthme et une
diminution des fonctions pulmonaires. La croissance même des poumons
semble en être affectée [45]. Voir en annexe 1 les concentrations
maximales recommandées par l'OMS.
A exposition égale, les doses absorbées par
l'enfant sont souvent plus élevées (ventilation pulmonaire plus
importante, rapport surface/ poids plus élevé, absorption
intestinale plus élevée...). L'appareil respiratoire, les
systèmes nerveux, immunitaire et hormonal sont plus sensibles parce que
leur développement n'est pas achevé18.
Les cancers et notre environnement
intérieur
En Europe, les chiffres de 2004 montrent une augmentation de
l'incidence des cancers de l'enfant de 1970 à 1990 et ce dans toutes les
classes d'âge. D'autres chiffres parlent d'augmentation moyenne du taux
d'incidence des cancers de 1 % par an chez l'enfant depuis trente ans.
19
En France, comme dans tous les pays industrialisés,
environ 1 enfant sur 500 est atteint d'un cancer avant 15 ans. Avec 10,5
millions d'enfants de moins de 15 ans en France, on compte 1 500 nouveaux cas
par an dont la moitié avant 6 ans. Les cancers les plus fréquents
sont les leucémies, les tumeurs cérébrales, les tumeurs
rénales et les tumeurs osseuses. Ces données sont très
proches de celles des autres pays d'Europe. En revanche, il y a des
différences avec les pays en développement, notamment pour les
leucémies où l'incidence est moins
18 Source rapport analytique RW 2006-2007
19 Source rapport analytique RW 2006-2007
élevée. En France, où les données
d'incidence sont disponibles depuis 1990, on n'observe pas d'augmentation de
cancers de l'enfant sur la période 1990-1999. Le lien éventuel
entre des expositions environnementales et certains types de cancers de
l'enfant, comme ceux touchant le sang et le cerveau, est de plus en plus
étudié. Seule l'exposition aux radiations ionisantes a une
responsabilité démontrée. D'autres facteurs, tels que les
champs électromagnétiques
d'extrêmement basse fréquence, les pesticides et la
pollution atmosphérique générée par le trafic
automobile sont suspectés [1].
Les allergies: pathologies en forte
progression
Toujours selon l'AFFSET [1], les allergies respiratoires sont au
premier rang des maladies chroniques de l'enfant. La prévalence de
l'asthme augmente: elle était de 2 à 3 % il y a 15 ans, contre 5
à 7 % actuellement. Les rhinites sont stabilisées à 6 %
chez les enfants mais sont retrouvées chez 12 à 25 %
d'adolescents. Près de 2 000 décès sont enregistrés
chaque année en France, du fait d'un asthme, dont 112 à 204 chez
les enfants, les adolescents et les adultes de moins de 45 ans. Les
dermatologues français estiment que près de 15 % des enfants et
4,2 % des adultes vus en consultation sont allergiques. Ces dernières
décennies, l'incidence des allergies a augmenté
dans l'Europe tout entière. En moyenne, 10 % des enfants souffrent de
symptômes asthmatiques. Cette progression a été
constatée dans plusieurs pays européens où des
études selon la même méthodologie ont été
répétées au cours du temps.20
Troubles neurologiques
Les agents environnementaux susceptibles d'entraîner ces
effets neurotoxiques sont principalement des substances chimiques. Ceux que
nous avons déjà mentionnés sont par exemple: le plomb, les
solvants organiques
(hydrocarbures, hydrocarbures halogénés, alcools,
cétones, glycols, éthers de glycols, amides, éthers,
esters, etc.) et le monoxyde de carbone.
20
http://www.afsset.fr/upload/bibliotheque/301829192144697173518532259520/09_asthme_allergies.pdf
accédé le 11 août 09
Ces troubles peuvent selon AFFSET concerner le système
nerveux central: l'encéphale et la moelle épinière. Ils se
traduisent par exemple, par des troubles de la conscience, des modifications du
comportement, de la mémoire ou des capacités intellectuelles. Ils
peuvent également toucher le système nerveux
périphérique, c'est-à-dire les nerfs et se manifestent
alors, par exemple, par des fourmillements, des douleurs, des
difficultés à la marche ou des troubles de la
sensibilité.
Les troubles du neuro-développement de
l'enfant
Les agents environnementaux suspectés sont les
polychlorobiphényles (PCB), le plomb et le méthylmercure,
neurotoxiques avérés et fréquemment retrouvés dans
l'environnement [1]. A l'école c'est surtout le plomb que nous
retrouvons dans les peintures et dans l'eau du robinet.
Chez les enfants, le taux d'absorption du plomb et du
méthylmercure est bien supérieur à celui des adultes. De
plus, le système de protection du cerveau n'étant pas
arrivé à maturité avant l'âge de 6 mois, sa
vulnérabilité aux neurotoxiques à ce stade précoce
de la vie est donc majeure.
Les troubles du neuro-développement de l'enfant sont
présents dès la naissance ou apparaissant entre 0 et 18 ans, ils
se caractérisent par des dysfonctionnements physiques, cognitifs,
psychiques, sensoriels et du langage. Leur fréquence et leur
gravité sont suffisamment importantes dans les pays
industrialisés pour constituer un problème de santé
publique : entre 3 et 8 % des enfants européens seraient
concernés. Leur origine peut être génétique mais
également environnementale suite à l'exposition du foetus ou de
l'enfant dès sa naissance, à des substances chimiques. Le
système nerveux est très sensible à l'action de certains
toxiques au cours de son développement et les effets qui en
résultent sont irréversibles.
Pathologies du système endocrinien
Les principaux perturbateurs endocriniens mentionnés
dans cette étude sont les phtalates retrouvés dans les agents
plastifiants, (Phtalate de dibutyle, phtalate de benzyle et de butyle)
présents dans les matériaux de construction, des tapis
de sport, dans l'intérieur des automobiles qui conduisent
nos enfants à l'école ou bien du matériel scolaire pour
n'en citer que quelques sources.
Les perturbateurs du système endocrinien sont des
substances chimiques
d'origine naturelle ou artificielle qui peuvent
interférer avec le fonctionnement des glandes endocrines. Les effets sur
la santé humaine des perturbateurs du système endocrinien sont
sujets à controverse. La relation causale entre une exposition à
une substance environnementale et un effet sanitaire via un
mécanisme d`altération du fonctionnement des
hormones n'a pas selon AFFSET [1] encore été établie.
Cependant tout le monde n'est pas si optimiste: les scientifiques
ont observé dans bon nombre de parties du monde, des effets sur les
systèmes endocriniens du poisson et de la faune. Et selon Santé
Canada, le problème que posent les substances perturbatrices des
systèmes endocriniens (SPSE) est complexe et nécessite une
réponse coordonnée des organismes gouvernementaux, des
universités, de l'industrie et du public. Environnement
Canada par exemple a accordé la priorité à la recherche
sur les SPSE afin d'obtenir les connaissances nécessaires à la
prise de décisions informées en matière de politiques et
de règlements.
Les effets secondaires: capacité à
étudier
Selon une enquête danoise menée entre 2003 et 2005
révélée par e-Santé, les résultats des
élèves diffèrent en fonction des conditions de ventilation
des
locaux scolaires. Les résultats des tests de lecture et de
compréhension sont deux fois meilleurs lorsque le volume d'air
renouvelé est multiplié par deux, passant de 4,2 à 8,4
litres.
Cette variation de la performance scolaire des enfants est
très certainement applicable aux petits Français, car aucune des
11 écoles françaises visitées en 2001 par l'Observatoire
de la qualité de l'air intérieur ne respectait les
renouvellements d'air réglementaires de 15 m3 par heure et
par personne, nécessaire à la dispersion des polluants. Le
débit maximal constaté était de 10
m3. La grande majorité des écoles ne
disposent pas de ventilation mécanique, et lorsque c'est le cas, elle
n'est le plus souvent pas entretenue21.
Ces résultats sont confirmés par
l'expérience de Wargocki et al. en 2005 [53] voir
détails en annexe. Dans 2 classes d'enfants de 10 ans: la
température plus
faible (20°C) et une aération plus importante (9.6
litres par seconde (l/s) par personne) ont montré une
amélioration potentielle des résultats scolaires
22.
Sur la base de toutes ces informations on ne peut plus nier ce
que de nombreux
scientifiques crient haut et fort: une mauvaise qualité de
l'air nuit à la santé- surtout des enfants- même si
certains liens de cause à effet, les doses et les effets cocktails sont
encore à l'étude. La difficulté de concentration des
enfants dans un air vicié est un aspect qu'il faut aussi mettre en avant
dans toute communication sur le sujet.
4.4. QUELLES SOURCES DE POLLUTION ? Sources
spécifiques aux écoles
La concentration humaine
Une forte concentration humaine dans un local non
aéré est non seulement désagréable mais peut
s'avérer dangereuse. Le magazine Test Achats en Belgique a
réalisé 60 tests: dans 47 classes le niveau de CO2 prouvait que
les locaux n'étaient pas assez aérés et à
l'évidence surpeuplés. Cela fatigue les enfants et altère
leur capacité de concentration. La concentration de CO2 est, selon la
revue, sans aucun doute le problème le plus important constaté.
La concentration humaine dans un local fermé (classe, cantine,
gymnase...) pose aussi un certain nombre de problème d'hygiène et
de pollution outre l'émission de CO2: vapeur d'eau, squames, microbes,
odeurs, acétone... 23
21
http://www.e-sante.fr/pollution-air-respire-ecole-influence-performances-scolaires-NN_8881-100-
6.htm
22 Voir détails en annexe 2
23 L'acétone est une cétone corporelle,
présente normalement, en très petites quantités, dans
l'urine et dans le sang
L'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur en
France [30] a engagé en 2004 une étude
épidémiologique sur l'impact énergétique et
sanitaire du renouvellement d'air dans deux écoles primaires. La
recherche d'établissements scolaires pour mener cette étude a
montré qu'en France, comme dans d'autres pays, une grande
majorité d'écoles n'est pas équipée de
système de ventilation et celles qui le sont présentent
fréquemment des débits d'air neuf inférieurs aux
recommandations en vigueur. Sur les 11 établissements ayant fait l'objet
d'une
visite préliminaire, aucun ne respectait le renouvellement
d'air réglementaire imposé par le Règlement Sanitaire
Départemental Type (RSDT, 1978) de 15 m3/h/personne à
introduire dans les salles de classes (écoles maternelles et primaires,
collèges) lorsque le bâtiment est équipé d'un
système spécifique de ventilation. Les débits maxima
observés dans cet échantillon étaient de 10
m 3/h/perso n ne.
En Allemagne la norme pour la quantité d'air par personne
est de 30 m3/h/personne (DIN 1946)
Le matériel scolaire
Il y a encore du chemin à faire... L'offre de
matériel scolaire est dominée par les gadgets, le plastique et
les accessoires qui misent davantage sur le marketing que sur la conscience
environnementale. La plupart d'entre eux contiennent des composants toxiques
tels que solvants organiques (toluène, xylène...) et
métaux lourds. A part pour quelques rares marques, l'aspect
écologique des fournitures scolaires n'est pas considéré
comme un objectif en soi.
On parle souvent de crayon à «mine de plomb»
mais heureusement celui ci - constitué autrefois d'un alliage nocif de
33% d'étain et de 66% de plomb- est remplacé depuis le 19eme
siècle par le graphite 24.
Quels risques associés à quel matériel
scolaire? 25
> Crayons: souvent «sans bois» et donc faits
à partir de résine de synthèse.
24
http://www.dotapea.com/crayon.htm
25 Source
http://www.ecoconso.be/spip.php?article211
> Feutres et marqueurs: certains contiennent des solvants
toxiques tels que trichloroéthane, toluène ou xylène
repérables à leur forte odeur.
> Surligneurs: les surligneurs fluorescents, bien que
n'ayant pas d'odeur, n'en contiennent pas moins des substances nocives pour la
santé et l'environnement. L'effet fluorescent de l'encre est obtenu au
moyen de pyranine, et parfois de dérivés de coumarine et de
xanthène. Ces composés sont toxiques et à éviter au
maximum.
> Les gommes: souples aromatisées, elles sont
dangereuses car les enfants peuvent les sucer et les avaler.
> Les effaceurs d'encre: ils contiennent du savon, de la
soude et du thiosulfate de sodium, parfois même du formaldéhyde.
Il ne faut donc jamais les mettre en bouche pour les humecter même s'ils
se dessèchent.
> Les correcteurs liquides: ils sont composés de
solvants toxiques. Attention, ce type de produit n'est pas adapté
à une utilisation par des enfants. Ils sont d'ailleurs interdits dans
certaines écoles. En effet, les produits à l'eau sont
additionnés de conservateurs allergènes.
> Blocs, cahiers, papier d'impression... souvent blanchis au
chlore.
> Les colles: la toxicité des colles est due
principalement aux résines et solvants qu'elles contiennent. Les
solvants organiques tels que le toluène, le formaldéhyde,
l'acétone sont volatiles. Leur inhalation est dangereuse pour la
santé.
> Les livres et magazines neufs émettent des COV
(aldéhydes)
En résumé le matériel scolaire que nous
donnons à nos enfants et qui est souvent mis en bouche -même par
les plus grands d'entre eux!- peut contenir du toluène, du
formaldéhyde, de l'acétone, des solvants toxiques et
du chlore.
Le bricolage
Les produits de bricolage utilisés en classe sont
potentiellement toxiques (des COV sont présents dans les solvants, les
colles, les vernis par exemple). De plus, les enfants les manipulent, les
respirent et ne lavent pas forcement leurs mains de façon suffisante
après chaque manipulation. Encore ici il est difficile de dresser un
inventaire complet car les bricolages sont réalisés avec toutes
sortes de matériaux.
Ces matériaux de bricolage et autres sont parfois
détournés de leur usage initial pour être inhalés:
colles, typex, solvants pour adhésifs, détachants, vernis,
laques, dégraissant, antigel... Ils sont en vente libre dans le commerce
(supermarchés, drogueries...) donc difficiles à contrôler.
C'est dire néanmoins la toxicité des substances qu'ils
contiennent.
Le bruit
S'agissant dans cette étude de pollution intérieure
et non pas uniquement de pollution de l'air, j'ai choisi d'inclure le bruit
comme source de nuisance.
Pollution invisible, inodore et incolore, les nuisances sonores
en milieu scolaire constituent un réel problème subit par
l'ensemble de la communauté scolaire. Trop souvent, l'indiscipline des
élèves est déclarée principale source de cette
nuisance sans que des solutions soient recherchées dans d'autres
domaines. Pourtant, les nombreux projets menés dans les écoles
démontrent que cette vision est très réductrice. L'IBGE
propose des solutions pratiques pour améliorer l'environnement sonore
d'un établissement scolaire. IBGE sur son site pour les
écoles26.
26
http://www.bruxellesenvironnement.be/Templates/Ecoles/Informer.aspx?id=2554&langtype=2060&de
ta il =tab3
Selon une étude canadienne [28], le bruit dans les
écoles est excessif au point de nuire à l'apprentissage et
d'incommoder les professeurs. Le seuil acceptable de tolérance de 90
décibels fixé par le Québec apparait comme
ultraconservateur pour certains: l'Amérique du Nord en est actuellement
à 85 dB.
Dans le tableau ci-dessous on voit que le niveau sonore moyen des
conversations par exemple est de 60 db ce qui suscite déjà des
désagréments: mais le bruit dans les classes, les gymnases et la
cour de récréation est bien plus élevé.
FIG. 1 - Échelle de bruit et effets sur l'homme. La
progression du bruit mesuré n'est pas linéaire selon les lois de
l'arithmétique, mais logarithmique: 60 décibels (dB)
représentent une énergie dix fois plus forte que 50
décibels. Une progression de 20 décibels, c'est donc 100 fois
plus d'énergie acoustique!27
Le bruit, bien qu'unanimement reconnu par les spécialistes
comme source de nuisances importantes chez les jeunes (apprentissages en
péril, aggravation de comportements agressifs et tensions
interpersonnelles ou inter-groupes,
27 Source
http://medias.cohabiter.ch/pdf/bruit.pdf
affectation de la santé), souffre d'un manque criant
d'information et de concertation des différents publics [20].
Sources liées à l'environnement
intérieur Matériaux de construction
La qualité de l'air intérieure est très
dépendante des types de matériaux de construction
utilisés. La pollution provient du bâti (l'enveloppe) et des
finitions comme le montrent les tableaux en annexe.
Les peintures à l'huile, les vernis, les colles, les
vitrificateurs de parquet, les revêtements de sol, les tissus
d'ameublement et les meubles en matériaux composites émettent
tous des COV.
Les revêtements de sol ainsi que les meubles en tissu
émettent en plus des poussières, bactéries et acariens.
Parmi ces COV le formaldéhyde est prédominant
dans le mobilier ou les meubles en matériaux composites (panneaux de
bois, aggloméré, contreplaqués, MDF) et ceci parfois
pendant des années.
Depuis 2002, la norme E1 impose des teneurs inférieures ou
égales à 8 mg de formaldéhyde pour 100 g de
matériau, ce qui correspond à des émissions
maximales de 0,124 mg par mètre cube d'air. La plupart des
grands fabricants proposent aujourd'hui des produits de classe E1, et
même avec des teneurs plus faibles.
Il a été démontré que les
concentrations élevées de formaldéhyde,
acétaldéhyde, acétone, benzène et de
limonène provenaient exclusivement des matériaux de construction
[6].
Les premiers matériaux à l'étude par cette
équipe sont d'ailleurs:
> Le placoplâtre > la peinture
> le linoleum
> la Mélanine
> les moquettes
> les dalles de plafond
> les tapis et collants pour les revêtements de sol
> le MDF
Les substances principales généralement
émises par les matériaux de construction sont les
COV (principalement formaldéhyde,
acétaldéhyde, acétone, benzène et d-
limonène) ainsi que poussières, bactéries
et acariens .
|
Chauffage, ventilation, climatisation
Même si c'est de plus en plus rare dans nos régions,
l'utilisation de poêles à bois, de poêles à charbon,
poêles à kérosène, feux ouverts ou de radiateurs
à gaz peut produire du CO, CO2, SO2, NO2, NOx et des particules fines.
Un système de chauffage plus récent mais mal entretenu pourrait
aussi être dangereux.
Dans une publication autorisée par le ministre de la
santé canadienne28 on définit le bon fonctionnement
des systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC) pour
les écoles comme suit :
> Contrôle la température et l'humidité
afin de fournir le confort thermique; > Distribue des quantités
adéquates d'air pur extérieur afin de satisfaire les besoins de
ventilation des occupants de l'école;
> Fournit la circulation d'air;
> Enlève les odeurs et les polluants grâce au
contrôle de la pression, à la dilution, à la filtration et
à l'évacuation.
Les substances principales qui peuvent être émises
par des appareils de chauffage défectueux ou mal réglés
sont le monoxyde de carbone (CO), Les oxydes d'azote (Nox) et les
particules fines.
Pollutions électromagnétiques
De plus en plus d'établissements mettent en place des
réseaux WiFi pour permettre aux élèves d'accéder au
réseau de l'école ou à Internet depuis les classes.
De nombreux parents et scientifiques craignent que les
radiations émises par
28 Santé Canada
les transmetteurs de l'école ne produisent des effets
négatifs, comme la perte de concentration, des maux de tête, une
fatigue latente ou encore des troubles cognitifs ou comportementaux.
Au Royaume-Uni, des parents et des instituteurs tentent de bannir
les réseaux WiFi à l'école, par crainte d'effets sur la
santé. L'argument principal serait que les enfants présentent une
plus grande vulnérabilité du fait d'une boîte
crânienne plus fine que celle d'un adulte, et donc moins protectrice, et
de la
maturation incomplète de leur système nerveux, plus
sensible aux radiations. Le flou est total sur cette question au Royaume-Uni
(et ailleurs aussi !) si bien que le porte-parole du Département de la
Protection de la Santé anglais en est réduit à promouvoir
une approche raisonnée, en l'absence de faits établis.
Finalement, c'est à chaque établissement de décider de sa
position vis à vis du WiFi et de ses dangers potentiels.29
Force est de constater que l'exposition aux champs
électromagnétiques s'est accrue de manière exponentielle
avec les multiples usages de l'électricité, le travail sur
écran, l'explosion des télécommunications et des appareils
sans fil30. Son impact sur la santé fait l'objet d'intenses
polémiques.
Pour y voir plus clair il faut distinguer les basses et hautes
fréquences:
Aux basses fréquences (lignes et
câbles électriques, transformateurs, appareils
électroménagers, matériel de bureau ou industriel
utilisant l'électricité, nouvelles ampoules basse consommation),
on considère séparément les champs électriques et
magnétiques.
> L'intensité du champ électrique dépend
du voltage et non de l'intensité du courant (il existe donc même
quand le courant ne circule pas). Il est dangereux d'habiter à
proximité d'une ligne à très haute tension ou d'un
transformateur. La protection vis-à-vis du champ électrique est
assurée par l'enterrement des lignes électriques mais cette
solution est beaucoup
29
http://www.generation-nt.com/commenter/wifi-sante-danger-ecole-actualite-19333.html
30 TerreVivante
plus coûteuse que les lignes aériennes. Le champ
électrique peut être atténué par des
barrières physiques (murs, bâtiments, blindage, arbres).
> Quant au champ magnétique, il diminue rapidement avec
l'éloignement de la source.
Les fréquences plus élevées
(radiofréquences et micro-ondes) sont émises par les
téléphones portables, les fours à micro-ondes, les relais
de radio ou de télévision et les radars. La nocivité de
l'exposition à ces champs électromagnétiques (stress,
insomnies, défaut de concentration, pertes de mémoire,...) fait
l'objet de vigoureuses controverses.
En Belgique, selon le Vif L'express, le taux moyen de possession
de téléphone portable a légèrement
évolué ces dernières années. On constate cependant
une augmentation plus importante chez les jeunes de 13-14 ans qui le
reçoivent le plus souvent en cadeau. En plus de la diminution des prix
d'achat, le succès du GSM s'explique par le fait qu'il constitue un
élément d'identification du jeune et donc de reconnaissance
sociale. Des producteurs ont déjà procédé à
des créations de téléphones mobiles destinés
à des enfants de 4 et 5 ans. Même à 9 ans, le GSM sert plus
de moyen de reconnaissance sociale entre pairs que d'outil de communication.
Le rapport «Bioinitiative», publié en août
2007 et validé par l'Agence Européenne de l'Environnement,
synthétise quelque 1 500 travaux récemment publiés dans le
monde par des sommités indépendantes sur les effets des ondes
électromagnétiques. Il en ressort une augmentation des risques de
cancer, de neurinome de l'acoustique, de perturbation du sommeil, des effets
génotoxiques, des risques de cataracte... « De
nombreux exemples montrent que l'absence de recours au principe de
précaution par le passé aurait causé des dommages
importants et parfois irréversibles à la santé et à
l'environnement », souligne Jacqueline McGlade, directrice de l'Agence.
Celle-ci encourage les Pays Membres à prendre « des mesures de
précaution appropriées et proportionnées visant à
éviter les menaces plausibles et potentiellement importantes que font
peser sur la santé les champs électromagnétiques
».
Les enfants sont encore plus vulnérables:
Les micro-ondes des téléphones portables
pénètreraient très profondément dans le cerveau
humain, en particulier dans celui des enfants31. 2 minutes
d'exposition suffiraient pour que l'activité
électronique du cerveau de l'enfant soit perturbée pendant plus
d'une heure.32 Heureusement la législation (en France du
moins) commence à s'y intéresser, comme nous le verrons.
Les imprimantes
Un tiers des imprimantes laser émettrait dans l'air des
particules à des niveaux potentiellement dangereux pour la santé.
Selon les chercheurs de l'Université de technologie du
Queensland33, en Australie, certaines imprimantes devraient
même être vendues accompagnées d'un message d'avertissement
pour les utilisateurs.
Les scientifiques australiens ont analysé les rejets de 62
appareils dans un
espace ouvert de bureaux (open space). Leurs résultats
sont publiés dans le
31 selon IEEE
32 A non-profit organization, IEEE is the world's leading
professional association for the advancement of technology
33 QUT
journal «Environmental Science and
Technology». Les imprimantes dégagent des
"particules ultrafines" provenant du toner (l'encre en poudre). "Ces
particules sont aussi fines que les particules de la fumée de
cigarette, explique à l'agence AAP le professeur Lidia
Morawska, et une fois qu'elles ont pénétré
profondément dans les poumons, elles commettent le même type de
dégâts." Leur impact dépend de leur composition,
poursuit la spécialiste de la QUT, qui évoque des effets allant
"de l'irritation respiratoire à des maladies plus graves comme des
problèmes cardio vasculaires ou le cancer".
Ces émissions sont plus ou moins importantes selon les
modèles et l'âge des imprimantes et des cartouches d'encre. Les
particules sont beaucoup plus
nombreuses lorsque la cartouche est neuve et lorsque des
graphiques ou des images sont imprimées, car cela requiert une plus
grande quantité de toner. Aussi l'équipe australienne en
appelle-t-elle aux pouvoirs publics et aux fabricants pour veiller à ce
que les imprimantes soient installées dans des lieux bien
ventilés.
L'amiante
A l'heure actuelle on ne fabrique plus de produits contenant de
l'amiante pouvant se retrouver dans les bâtiments. Mais les anciens
produits comme les plaques en amiante-ciment, sont souvent en place et par
l'usure du temps ou à l'occasion de travaux de démolition ou de
rénovation, ces matériaux sont susceptibles de disperser des
fibres d'amiante dans l'air intérieur.34
Selon l'agence de la santé et services sociaux de
Montréal [29], à l'intérieur des écoles et des
édifices publics, on trouve de très faibles concentrations
d'amiante (de l'ordre de 300 fois moins que dans les milieux de travail
reliés à l'amiante). Beaucoup d'écoles et
d'édifices publics ont été construits avant 1980, à
une
époque où on utilisait souvent des matériaux
contenant de l'amiante comme isolation thermique ou acoustique de murs ou de
plafonds. Dans la plupart des écoles et des édifices publics
où l'on trouve des matériaux d'amiante, les
34 Voir fiche n°86 "L'amiante dans la maison" site
www.ecoconso.be/article39.html).
concentrations dans l'air sont faibles et souvent à peine
plus élevées que dans l'air extérieur. En effet, l'amiante
étant utilisée dans de nombreux produits
commerciaux, on en retrouve aussi dans l'air extérieur,
particulièrement dans les villes.
En Belgique, en réponse à un reportage sur RTL en
Sept 2007 évoquant sur base du témoignage anonyme d'un enseignant
la présence d'amiante dans les écoles de la Communauté
française, la ministre de l'époque 35 déclare:
«La Communauté française s'est conformée à la
législation en vigueur, les
inventaires des matériaux contenant de l'amiante ont
été réalisés dans toutes les provinces (330
établissements) mais sont toujours en cours dans le Hainaut (120
établissements) et seront terminés prochainement.
L'humidité et les moisissures
Un des aspects très importants quand on parle de
qualité de l'air intérieur est celui de l'humidité. Le
taux d'humidité dans l'atmosphère intérieure,
appelé humidité relative se situe idéalement entre 40 et
60%. Chaque personne produit environ 1 à 1.5 litre d'eau par jour. Cette
eau est émise sous forme de vapeur, qui se répand dans
l'environnement immédiat. La condensation de l'eau contenue dans l'air
se fait de façon privilégiée sur les surfaces froides,
comme les vitres et les murs, surtout s'ils sont mal isolés. Cette
humidité favorise le développement des moisissures, qui peuvent
avoir un impact très négatif sur la santé. Selon Test
Achats en Belgique, presque un local sur trois dans les écoles s'est
avéré trop humide.
Ces moisissures peuvent coloniser des endroits très
différents: bois, plâtre, papier (tâches sur les murs ou le
papier peint), tissus, climatiseurs, plantes d'intérieur... Les spores
libérées dans l'air sont généralement allergisantes
et provoquent des réactions asthmatiques chez les personnes
sensibles36.
35 Marie Arena
36
www.ecoconso.be/article39.html
Toujours selon Test Achats, dans plus de la moitié des
écoles, la charge fongique était trop élevée. La
plupart du temps, des traces de Penicillium sp, Cladosporium sp et
d'Aspergillus sp, trois espèces ayant des effets allergènes,
étaient détectées. Et souvent, des acariens, friands de
moisissures, étaient aussi découverts.
Les allergènes d'animaux domestiques
Pourquoi parler de poils d'animaux à l'école? On a
en fait constaté que les vêtements, les sacs des enfants -qui chez
eux avaient des animaux domestiques- transportaient ces poils à
l'école. Les poils des animaux domestiques véhiculent des
protéines provenant de fragments de peau, de salive, qui peuvent
déclencher des crises chez l'asthmatique. D'autres effets allergiques
sont les rhinites et conjonctivites.37
Par ailleurs il n'est pas rare que certaines écoles
acceptent la présence d'animaux dans les classes, ce qui a d'ailleurs
été évoqué lors des interviews dans les
écoles comme source de réactions allergiques.
Le plomb
Le plomb dans les bâtiments provient
généralement de trois sources : les vieilles conduites d'eau en
plomb, les poussières venant d'un environnement pollué ou les
anciennes peintures. Les enfants sont fort sensibles à une intoxication
par le plomb, pouvant perturber leur développement physique, nerveux et
psychologique (voir plus loin les moyens de prévention dans le section
4.6).
37
www.ecoconso.be/article39.html
Une étude de Test Achats a détecté du plomb
dans l'eau de distribution, dû à des canalisations trop vieilles.
Dans cinq écoles, la valeur guide de 10 ìg/L était
dépassée (valeur guide européenne à partir de
2013), dont deux cas particulièrement problématiques, où
l'eau contenait entre 83 et 108 ìg/m3 de plomb. Les enfants
ne devraient plus boire de cette eau.
L'analyse de l'eau de la commune d'Overijse par exemple,
révèle une teneur inférieure à 5 ìg/l (le 25
novembre 08) pour une norme de 25 ìg/l (norme en vigueur en Europe
depuis le 25 décembre 2003, qui sera remplacée par 10 ìg/L
en 2013)38.En comparaison l'eau minérale de SPA contient <
0,002 milligrammes de plomb par litre (2 ìg/L).
Les produits d'entretien
L'obsession de la propreté qui caractérise notre
société multiplie faux besoins et nouveaux produits au
mépris de l'environnement39 : décapants, nettoyants
«surpuissants», lingettes dégraissantes...
Tous les détergents contiennent des tensioactifs,
également appelés "agents de surface". Les tensioactifs des
produits conventionnels sont d'origine pétrochimique. Ils cumulent
parfois une action désinfectante grâce à l'adjonction
d'eau de Javel. Or, mieux vaut limiter son utilisation: le
chlore libéré dans les eaux usées se combine facilement
avec certaines molécules pour former des organochlorés, qui sont
extrêmement toxiques. On évitera également la
38 Researchpark Haasrode (Zone 1)3001 Heverlee -
Leuven Betreft de rapportering van de monstername: 0835040
39
http://www.terrevivante.org/226-produits-menagers-avec-moderation-.htm
présence de soude (type lessive Saint-Marc), irritante et
polluante à doses répétées. Enfin, les
détergents conventionnels ont recours à des parfums de
synthèse, nocifs et allergisants qui contiennent notamment des solvants.
Ces derniers se retrouvent ensuite dans les eaux usées et nuisent au bon
fonctionnement des fosses septiques et des stations d'épuration. Quant
aux gels WC, excepté une référence "organique, au vinaigre
d'alcool" les gels WC traditionnels sont à base de tensioactifs
d'origine pétrochimique, d'acides
(chlorhydrique, sulfurique, phosphorique) et d'additifs
(épaississants, parfums, colorants...).
Dans des études en Europe occidentale et Amérique
du Nord on constate que l'exposition au COV des enfants scolarisés est
supérieure à celle des adultes en activité principalement
à cause de l'excès de produits d'entretiens utilisés dans
les écoles [16].
En résumé qu'ils s'agisse de nettoyants pour
meubles pour les sols, les produits d'entretien peuvent émettre des
organochlorés , de la soude , des
solvants, des acides chlorhydriques,
sulfuriques, phosphoriques, et des COV.
Le radon
Gaz radioactif d'origine naturelle, inodore et incolore. Il
émane de certaines roches du sous-sol et, en moindre mesure des
matériaux de construction
pierreux comme le plâtre ou les pierres naturelles. Dans
certaines conditions il peut s'accumuler à l'intérieur des
bâtiments, exposant les occupants à un risque de
développement de cancer du poumon qui augmente avec la durée de
l'exposition et avec la concentration du radon dans l'air intérieur.
Il est reconnu depuis 1987 par l'Organisation mondiale de la
santé (OMS) comme cancérigène pulmonaire certain pour
l'homme et la France estime le risque à environ 2 000
décès par an, selon l'Institut de
radioprotection et de sûreté nucléaire40.
40 IRSN
En Belgique le risque est surtout localisé en Wallonie, un
peu à Bruxelles et pas du tout en Flandre comme le montre cette
carte:
En France les zones à risque sont identifiées sur
la carte ci-dessous sur la base
de 12 000 mesures, ce qui a permis d'établir une carte des
concentrations moyennes par département 41
Quel impact de l'air extérieur?
On ne peut omettre de prendre en compte les niveaux de pollution
extérieurs pour étudier l'air intérieur d'un
bâtiment surtout si le bâtiment est situé à
proximité d'industries ou près des grands axes de
circulation et les polluants pénètrent par les défauts
d'étanchéité du bâtiment, par les systèmes de
ventilation ou lorsque nous ouvrons les fenêtres. Ces polluants
`extérieurs' sont principalement:
> La matière particulaire (MP) ou poussières
41
http://www.fanc.fgov.be/fr/radnat.htm#carteTH
(2005)
> l'ozone troposphérique (O3),
> le dioxyde de soufre (SO2),
> les oxydes d'azote (NOx),
> le monoxyde de carbone (CO) et
> les composés organiques volatils (COV)
Les seuils de pollution sont surveillés par les
autorités: `Bruxelles
Environnement' 42 par exemple dispose d'un
réseau de stations de mesures qui enregistrent en permanence la
concentration de différents polluants dans l'air. A partir de ces
résultats, deux indices sont calculés pour indiquer en temps
réel la qualité de l'air en Région bruxelloise.
? L'indice global est calculé en rassemblant les
données mesurées
par toutes les stations pour l'ozone (O3), le dioxyde d'azote
(NO2), le dioxyde de soufre (SO2) et les poussières (PM10). Il permet
d'estimer la qualité de l'air de toute la Région mais n'exprime
cependant pas convenablement l'influence directe d'une des principales sources
de pollution de l'air en milieu urbain : le trafic routier. Un second indice
est donc utilisé à cet égard.
? L'indice trafic est l'indice de la qualité de l'air dans
un
environnement à forte densité de circulation. Il se
calcule à partir des données mesurées par les stations
situées à proximité de grands axes routiers pour les
oxydes d'azote (NOX) et le monoxyde de carbone (CO). Il permet de mesurer la
pollution des zones proches du trafic routier. 43
En cas d'alerte de smog la consigne est de garder les
fenêtres fermées : nous verrons que pour certaines écoles
cette consigne n'est pas suffisamment spécifique.
42 http://www.ibgebim.be/
43 source IBGE
Force est de constater que les sources de pollution
intérieure sont nombreuses et les polluants très variés:
soit spécifiques aux écoles ou bien propres aux
milieux confinés. Les nuisances varient selon les lieux et
parfois la saison: la solution n'est donc pas toujours la même pour
chaque école. Identifier les nuisances et y remédier demande une
certaine expertise, du temps et du financement selon les cas: ce qui n'est pas
toujours disponible, comme nous le verrons par la suite.
4.5. LEGISLATIONS ET AUTRES INITIATIVES La
législation européenne
Pour la Commission européenne, les actions dans le domaine
de la santé et de l'environnement sont formulées dans les
articles 152 et 174 du Traité d'Amsterdam, qui définit le
développement durable comme un objectif de l'UE. Quatre groupes de
maladies et troubles sont reconnus par la CE44 comme
prioritaires dans le cadre de la stratégie
environnement-santé, qui trouve son origine dans le 6ème
programme d'action communautaire en environnement:
> les maladies respiratoires infantiles ;
> les troubles du développement neurologique; > les
cancers ;
> les perturbations du système endocrinien.
Parallèlement à cette stratégie, la CE est
à l'origine du projet de règlement REACH concernant
l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation des substances
chimiques mises sur le marché. A terme, REACH devrait permettre une
meilleure évaluation des risques que pourraient présenter ces
substances pour la santé ou l'environnement, et le remplacement
progressif des substances les plus préoccupantes par des produits plus
sûrs.45
44 Commission Européenne
45 Rapport analytique RW 2006-2007
L'Europe travaille depuis 1980 sur une législation
très évolutive pour mesurer, réduire ou contrôler
l'exposition à la pollution de l'air dans les domaines
suivants:46
> La qualité de l'air intérieur (Ambient Air
Quality) > Les sources d'émission statiques (IPCC):47
> Les grandes centrales de combustion
> Les incinérateurs
> Les COV's
> Les valeurs seuil (National Emission Ceilings)
Encore très récemment (les 28-29 Janvier 2009),
les législateurs européens se sont réunis à
Luxembourg lors du «Thematic Meeting on Healthy Environments» pour
recommander des actions et des textes de loi en vue de protéger la
santé des enfants de l'air intérieur (entre autres).
CAFE: Programme Air pur pour l'Europe
(1996)48
En vue d'améliorer la qualité de l'air, une
directive-cadre a déjà été adoptée en 1996,
ainsi que des directives filles de celle-ci. Les mesures et propositions
communautaires existantes qui cherchent à améliorer la
qualité de l'air établissent:
> des valeurs cibles pour la qualité de l'air;
> des plafonds d'émissions nationaux en vue de
combattre la pollution tra nsfrontière;
> des programmes intégrés de réduction de
la pollution dans des domaines concrets;
> des mesures spécifiques de limitation des
émissions ou d'amélioration de la qualité des produits.
46 En annexe : la liste de tous les textes de
référence et leur objectif.
47 Integrated Pollution Prévention and control
48 Clean Air For Europe
Suite aux travaux réalisés dans le cadre du
programme CAFE (Air pur pour l'Europe), la stratégie adoptée par
la Commission fixe des objectifs de réduction de certains polluants
(SO2, NOx, COV, ammoniac et PM2,5) et renforce le cadre législatif de
lutte contre la pollution atmosphérique selon deux axes principaux:
l'amélioration de la législation communautaire environnementale
et l'intégration des préoccupations liées à la
qualité de l'air dans les politiques connexes.
EPER (2000) 49
L'EPER est le Registre européen des émissions de
polluants, établi par une décision de la Commission du 17 juillet
2000.
> Les États membres doivent produire un rapport
triennal sur les émissions des établissements industriels dans
l'atmosphère et dans les eaux.
> Ce rapport couvre 50 polluants qui doivent être
déclarés en cas de dépassement des valeurs seuils
indiquées à l'annexe A1 de la décision EPER. Ces valeurs
seuils sont comptabilisées en Kg/an dans l'air ou dans l'eau.
> Un exemple : la présence de Benzène doit
être reportée par un Etat Membre si elle excède 1T /an dans
l'air ou dans l'eau.
SCALE (2003) 50
Par ailleurs, au niveau européen, en 2003, la
stratégie SCALE qui vise à approfondir les connaissances sur
l'interaction entre l'environnement et la santé, a inscrit dans ses
priorités des recherches sur les cancers de l'enfant.
49 European Poll utant Emission Register, established by a
Commission Decision of 17 July 2000
50 Science, Children, Awareness, Legal instrument, Evaluation
Les concentrations maximales
autorisées
Des niveaux de concentration maximums dans l'air (par m3) ont
été définis par les autorités publiques: voir en
annexe 1 les seuils recommandés par l' EECCA51, l'Union
Européenne et l'OMS.
Des valeurs d'exposition aigüe (20 min, 1 heure, 24 heures
ou chronique (moyenne annuelle) y sont données pour des substances comme
le SO2, NO2, PM10, PM2.5, CO, O3, C6H6 (benzène) ou le
plomb.52
Y a-t-il une législation pour les
écoles?
Des textes européens dans ce domaine n'existent pas encore
mais
l' Europe a commandé un rapport en Novembre 2007 sur ce
sujet de pollution intérieure dans les écoles [14].
Les messages clés sont les suivants:
> Il y a consensus sur les polluants suivants : ETS,
formaldéhyde, CO,
particules (PM2.5 and PM10), NO2, benzène,
naphthalène,
moisissures, CO2 (ventilation) et radon.
> Le développement de valeurs seuils européennes
pour ces polluants est nécessaire.
> Nécessité d'une approche harmonisée
pour suivre la pollution chimique et la ventilation dans les écoles.
> Les outils et instruments doivent être
harmonisés au niveau européen (protocoles de tests
d'émission, l'étiquetage , stratégies selon ISO, CEN et
ECA).
> Les différentes directives relatives à la
pollution de l'air intérieur doivent être intégrées
dans un même cadre.
51 Eastern Europe, Caucasus and Central Asia
52 Voir en annexe
http://www.eea.europa.eu/publications/state
of environment report 2007 1/chapter2.pdf
> Démarrer la recherche et les études
épidémiologiques du
biomonitoring humain.
> Finalement il est aussi nécessaire de communiquer que
la plupart des solutions demandent une approche «do it
yourself» et que les individus comprennent le risque et le
réduisent53.
La législation concernant l'air intérieur, celui
des écoles plus spécifiquement, n'est pas très
étendue non plus en Belgique. Mais la Flandre a une belle longueur
d'avance sur le reste du pays (Test Achats). Elle dispose effectivement de deux
réglementations : la circulaire du 8 octobre 1997 concernant la
sécurité, la santé, l'hygiène et la
préservation de l'environnement intérieur dans les écoles
secondaires et l'arrêté du Gouvernement flamand sur l'air
intérieur du 11 juin 2004, également valable pour les
écoles. Ce dernier définit des valeurs
guides pour certains polluants comme le benzène, le
formaldéhyde, les COV. Dans les écoles primaires flamandes, les
inspections sanitaires prennent également la qualité de l'air en
compte. La brochure «environnement intérieur et santé
à l'école» a été éditée pour
aider les directions à se préparer à ces inspections.
54
Aux Pays-Bas par exemple, on met très fort l'accent sur la
qualité de l'environnement dans les écoles: 4 ministères
collaborent pour améliorer
l'environnement dans les écoles primaires. En
février 08 les mesures ont été approuvées par la
Deuxième Chambre. Voici les objectifs à atteindre:
> Au cours des 5 prochaines années chaque école
primaire munie d'une
ventilation naturelle recevra la visite du GGD (Gemeentelijke
Gezondheids Dienst). Des mesures seront effectuées et
des
recommandations données. L'école recevra un
dossier d'information,
des conseils en matière de bâtiment ainsi qu'un
appareil de mesure de
CO2. Les économies d'énergie seront aussi prises en
compte. Nous
reverrons cela dans nos interviews.
> Le niveau sonore des appareils de ventilation sera
limité. D'ici à 15 ans le niveau sonore maximum
toléré sera de 35dB.
53 traduction
54
http://www.test-achats.be/environnement-et-sante/l-environnement-interieur-de-la-plupart-de-nosecoles-n-est-pas-sain-s479003.htm
(accès le 4 mars 09)
> D'ici à 15 ans la ventilation dans chaque local sera
conforme aux nouvelles normes et la température en été
contrôlable. (VROM)55.
D'autres législations
Un certain nombre de programmes européens visent
à réduire les émissions de substances toxiques mais les
progrès semblent lents face aux risques sanitaires évoqués
plus haut. Cette lenteur est surtout notoire dans le cas des substances
existantes sur le marché 56.
Pour les 100 196 substances existantes qui figurent dans
l'inventaire EINECS, un programme de réexamen systématique a
été mis en place. Il concerne des substances
considérées comme prioritaires en raison de leurs
propriétés de dangers ou de l'importance des tonnages produits.
Le travail des Etats membres consiste à élaborer un rapport qui
évalue les risques pour l'homme et
l'environnement à chacune des étapes du cycle de
vie des substances, depuis leur production jusqu'à leur
élimination, en passant par tous les usages concernés. ... Parmi
les 141 substances prioritaires, 130 ont fait l'objet d'un rapport
d'évaluation des risques détaillé et des mesures de
réduction des risques sont exigées pour 57 d'entre elles.
Toutefois, le système s'est avéré, très lourd,
très lent et très coûteux pour les Etats membres (AFFSET).
Faute de moyens suffisants, la France n'a pu être rapporteur que de 11
substances classées prioritaires (par comparaison, l'Allemagne a
proposé d'en évaluer 38, les Pays Bas 26 et le Royaume Uni 23).
Ces faiblesses ont conduit la Commission européenne à proposer le
règlement REACH (voir ci-dessus).
Législation sur le radon
Une recommandation européenne de 1990 limite la
concentration de radon dans l'air intérieur à 200 Bq/m3
(Becquerels par mètre cube, unité de mesure de
radioactivité) pour les bâtiments neufs et à 400 Bq/m3 pour
les bâtiments existants.
55 Traduction du site
http://www.vrom.nl/pagina.html?id=11717#b37988
56 La réglementation des substances chimiques
diffère selon qu'il s'agisse de substances dites nouvelles ou
existantes. Les substances chimiques nouvelles sont celles qui ne figurent pas
dans l'inventaire européen EINECS (European INventory of Existing
Chemical Substances) établi en 1981 et qui répertorie les
substances chimiques existantes commercialisées avant cette date
En France, un décret de 2002 oblige les
propriétaires de lieux recevant du public, dans les départements
considérés comme à risque, à effectuer des mesures
de radon ; si la concentration en radon dépasse 400 Bq/m3, il y a
obligation d'effectuer des travaux.
Pour les maisons individuelles, l'OMS a défini un niveau
de référence de 200 Bq/m3 au-delà duquel il est
recommandé d'agir. Cependant, il n'y a pas encore
d'obligation pour les particuliers, bien que l'intégration
de la mesure du radon dans le dossier sanitaire de l'habitat - exigé
lors des transactions immobilières - soit actuellement à
l'étude dans le cadre du Plan national Santé. 57
Législation sur le bruit
Une directive européenne fixe et règlemente le
bruit à proximité des hôpitaux, des écoles, de
certains quartiers... Bruxelles a d'autre part demandé aux Etatsmembres
d'établir une cartographie des nuisances sonores pour 2007. Une autre
directive a fixé un seuil de 85 décibels comme niveau sonore
maximum au travail. Au-delà, les employés doivent
bénéficier de protections anti-bruit. (CIDB:Centre d'Information
et de Documentation sur le Bruit).
On pourrait considérer cette norme applicable par
extension aux écoles puisqu'il s'agit du lieu de travail des enseignants
et des élèves.
Législation sur les ondes
électromagnétiques (OEM)
Les ondes électromagnétiques continuent
d'être un sujet de débats: un workshop a justement
été justement organisé par la Commission Européenne
les 11 et 12 février 2009 à Bruxelles avec l'objectif de
clarifier les points de vue souvent divergents entre les diverses parties
prenantes sur le sujet des OEM sur la base des dernières
découverts scientifiques; les conclusions serviront au processus
législatif.58
57
http://www.terrevivante.org/210-radon-reduire-le-risque.htm
58 Workshop on EMF and Health:
http://ec.europa.eu/health/ph_risk/documents/ev_20090211_ag_en.pdf
De nombreuses initiatives en cours Au niveau
mondial:
Depuis 1989, l'OMS-Europe (52 pays) organise tous les 5 ans des
Conférences Ministérielles Environnement-Santé (CMES) :
à la Conférence de Budapest (2004) on a mis en avant les enfants
comme groupe cible prioritaire ; il en est sorti un Plan d'action
Environnement-Santé des enfants pour l'Europe (CEHAPE).59
L'OMS se charge également du développement d'indicateurs
Environnement-Santé dans le cadre de la mise en place de
l'Environment & Health Information System dont une proposition
révisée a été soumise à Budapest en
2004.(voir CEHAPE ci dessous).
Au niveau européen
HITEA60: projet
démarré en avril 08 pour 5 ans. Objectif: travailler sur 'Indoor
air pollution en Europe et plus spécifiquement pour les écoles -
décidé lors du «7th framework programme» de l'Union
Européenne. 61
EHPR62: Depuis 2006, l'OMS avec le
soutien de La Commission Européenne63, met en place un projet
pour faciliter la préparation de l' EHPR qui devrait fournir des
évaluations et des recommandations par pays, utilisées pour la
conférence
en 2009 en Italie (Fifth Ministerial Conference of the Ministers
of Health and Environment in 2009) .
59 Source rapport Analytique sur l'état de l'environnement
wallon (2006-2007) P655
60 http://www.hitea.eu/
61 « The HITEA school study will significantly enhance our
knowledge on indoor exposures to dampness, moisture and microbial agents in
schools and their associated health effects. The significance of the school
indoor environment to the students' and teachers' health can be better
evaluated, leading to adequate risk assessment in the future. This will
facilitate the policy development for the indoor air quality and maintenance of
school buildings.»
62 Environment and Health Performance Reviews
63 DG Health and Consumer Protection
BUMA :(Prioritization of BUilding MAterials as
indoor pollution sources) Projet dirigé par Prof. John G. Bartzis [6]
entre Avril 2006 - Mars 2009 travaille sur les objectifs suivants:
> Elaboration d'une base de données actualisée
sur les émissions des produits et matériaux de construction
> Classification et `prioritisation' des matériaux en
fonction de la dangerosité de leurs émissions
> Système de modélisation de l'exposition
intérieure
> Lignes directrices pour une législation.
La version actuelle contient déjà plus de 200
matériaux, 250 substances émises et des informations sur 2000
émissions.
CEHAPE : des efforts sont faits au niveau
européen (WHO-Europe) pour promouvoir la santé des enfants par
des environnements sains. Le «Children's Environmental Health Action Plan
for Europe» (CEHAPE) est un des résultats de la 4eme
conférence ministérielle sur la santé et l'environnement
de Budapest (2004)(voir ci-dessus) . Les succès de ces mesures ainsi que
les échecs furent reportés à Vienne en 2007
(Intergovernmental Midterm Review). Un des résultats de Vienne
consistait à continuer de focaliser sur les enfants jusqu'au sommet de
2009 et même au-delà.
Voir aussi les nombreuses publications
énumérées dans le «Physical and Chemical Exposure
unit PUBLICATIONS - 2002 to 2006 » de RYDER Jacqueline, KOTZIAS Dimitrios
[44].
Au niveau belge
En Belgique, un accord de coopération entre les 11
Ministres compétents en matière de santé et
d'environnement aux niveaux fédéral, régionaux et
communautaires a été signé pour l'exécution d'un
Plan d'Action National Environnement- Santé 2004-2010 (NEHAP),
définissant un cadre dans lequel sont lancés des projets pilotes
dans des matières qui nécessitent un travail conjoint des
autorités compétentes en environnement et santé.
Politique de produits
Fin 2003, au niveau belge, 3 projets du NEHAP ont
été approuvés par la CIMES, dont un portant sur une
étude relative à la politique de produits et à
l'environnement intérieur. Ce projet, achevé en juin 2006, a
abouti à dresser une liste de 14 substances jugées prioritaires:
formaldéhyde, acétaldéhyde, benzène,
toluène, triméthylbenzène, chlorure de vinyle,
trichloroéthylène, limonène, pinène, triclosan,
méthylène-di-isocyanate, éthers de glycol, retardateurs de
flamme bromés, et perméthrine.
Il a également permis d'identifier les politiques
relatives à l'environnement intérieur appliquées à
l'étranger (normes, labels...), et d'analyser l'importance de l'outil
«politique de produits» dans le développement de mesures
préventives. Il a enfin permis de rapatrier un maximum d'informations
concernant des mesures spécifiques prises ou en préparation,
ciblées sur les 14 substances retenues. Parmi les mesures envisageables,
la mise au point de labels est souvent citée.
Au niveau wallon64
Des actions concrètes ont été menées
en matière de diagnostic, de prévention, de suivi médical
et d'épidémiologie. En voici quelques exemples.
Les SAMI :
Plusieurs pouvoirs provinciaux ont mis sur pied en Belgique des
services de détection des pollutions intérieures. Ces services
-le plus souvent gratuits- ont pour mission de se rendre, à la demande
d'un médecin, au domicile des patients présentant un
problème de santé susceptible d'être lié à
l'habitat.
Le service Indoorpol (ISP) :
Au niveau de la Section Mycologie de l'ISP, le service
«INDOORPOL» s'occupe notamment des risques sanitaires liés au
conditionnement d'air (légionellose). Dans les cas de suspicion de
pollutions intérieures ayant un effet néfaste sur la
santé, des analyses mycologiques peuvent être effectuées
après prélèvement lors de visites à domicile.
64 Rapport analytique RW p 666
Environnement dans les crèches :
Un autre exemple de projet [15] concerne l'évaluation des
pollutions intérieures dans les milieux d'accueil de la petite enfance
en Province de Hainaut. Sur base volontaire, 46 crèches
agréées par l'Office de la Naissance et de l'Enfance (ONE) ont
fait l'objet de cette étude financée par la Région
wallonne. Le rapport global contient notamment une liste de recommandations
visant à l'amélioration de l'environnement intérieur.
Celles-ci devraient être reprises par l'ONE pour mettre à jour ses
critères permettant l'agréation des crèches.
Les projets ` Sandrine' :
Sandrine 1 (subventionné par la
Commission européenne et réalisé durant l'année
98). Au cours de ce projet, les médecins, les architectes, mais aussi le
grand public ont été informés des risques liés
à l'indoor pollution. C'est avec enthousiasme que ce projet fut
accueilli et suivi, tant du côté des professionnels que des non
professionnels.
Sandrine 2 et Sandrine 3 ont
abouti à la rédaction d'un protocole optimal d'un service
d'ambulances vertes et à la publication de brochures "ma maison en
bonne santé, petit guides des polluants intérieurs" et
"l'ambulance verte, un service de détection des pollutions
intérieures". Ces brochures peuvent être commandées chez
Inter-Environnement Wallonie:
iew@iewonline.be).65
Les projets Sandrine ont bénéficiés du
soutien de :
· La Commission européenne (DG Santé et
Protection des consommateurs)
· La Communauté française
Wallonie-Bruxelles
· La Région wallonne
· La Région Bruxelles Capitale (IBGE)
· Fédération belge contre le Cancer
· La Communauté germanophone de Belgique
65
http://www.sante-habitat.be/fr/extendedsup.php?tri1=sandrine
En France
En 2008 le Grenelle de l'environnement a imposé quelques
mesures pour améliorer la qualité de l'air intérieur et
qualité acoustique des bâtiments:
> L'étiquetage obligatoire des matériaux de
construction et de décoration ; > Un processus de réception
des bâtiments adapté aux réglementations en
matière d'aération, de ventilation et d'acoustique
; étiquetage simplifié du
bruit pour l'électroménager ;
> La mise en place de systèmes de mesure et
d'information sur la qualité de l'air intérieur dans les
établissements recevant un public nombreux ou vulnérable
(enfants, personnes âgées, etc.), et dans tous
les établissements publics recevant du public (gares, aéroports,
métro, etc...)66.
Le Plan national santé environnement (PNSE, France) est la
feuille de route opérationnelle de la stratégie gouvernementale
de réduction sur 5 ans (2004- 2008) des impacts de l'environnement et
des pollutions sur la santé humaine. Le PNSE vise trois objectifs :
> garantir un air et une eau de bonne qualité ;
> prévenir les pathologies d'origine environnementale
et notamment les cancers ;
> mieux informer le public et protéger les populations
sensibles (enfants, femmes enceintes et personnes âgées).
Dans ce cadre des conseillers Médicaux en Environnement
Intérieur (CMEI) ont
été créés sous l'égide de la
direction générale de la santé et intégrée
dans le Plan National Santé Environnement (PNSE) pour aider et
conseiller le public ou les aménageurs (65 CMEI en France mi-2006).
L'OQAI (l'Observatoire de la qualité de l'air
intérieur) par ailleurs développe en France un protocole
harmonisé pour la mesure de la qualité de l'air à
l'intérieur
66
http://www.economiedenergie.fr/majic/pageServer/030300003w/fr/Programme-sante-etenvironnement---qual
ite-de-l-air.html sité consulté le 4 mars 09
des établissements d'enseignement. Les données
collectées selon ce protocole seront exploitées, à
l'échelle nationale, par l'OQAI pour faire un bilan annuel des niveaux
de pollution dans les établissements scolaires. Un exemple concret: un
boitier vert, orange et rouge pour visualiser le confinement est mis à
disposition des écoles. Pour chaque bâtiment
expérimenté, les investigations sont conduites dans une seule
pièce (salle de vie ou salle de classe) équipée d'un
boitier auquel la personne en charge des enfants pourra se
référer. Ce boitier indique, à l'aide de diodes
lumineuses, le confinement de l'air, basé sur la mesure en continu du
dioxyde de carbone (CO2) émis par la respiration des personnes
présentes. Plus l'air est confiné, plus le niveau de CO2 est
élevé et moins bonne devrait être la qualité de
l'air dans la pièce.
Aux Pays-Bas
«Gezond, Fris & Slim». Initiative
de 2006 pour chercher des solutions au problème de pollution
intérieure dans les locaux scolaires. Certaines communes ont
chargé leur service de santé local67 de mesurer la
ventilation dans leurs écoles. Les résultats ont un impact sur la
conception des bâtiments scolaires. Des initiatives ont été
prises pour rénover et faire de nouveaux plans de construction.
68 Une interview sur cette initiative de terrain a été
réalisée (section 5.3).
Quelles sont les substances prioritaires?
Il existe de nombreuses listes de substances prioritaires mais on
y retrouve en gros les mêmes produits, nous en avons déjà
cité une liste pour la région wallonne.
L'équipe scientifique de l'Observatoire de la
Qualité de l'Air Intérieur (OQAI, France) a par ailleurs
construit une hiérarchisation des agents dangereux mesurés afin
d'optimiser les coûts métrologiques de la future campagne
opérationnelle programmée pour 2003 sur 800 sites répartis
sur l'ensemble du territoire français.
67 Gemeentelij ke Gezondheidsdienst, GGD
68
http://www.ggd.nl/ggdnl/uploaddb/downl_object.asp?atoom=44639&VolgNr=572
Plus de 100 substances ont fait l'objet de cette première
hiérarchisation sanitaire
- 7 substances « hautement prioritaires »
(Groupe A) : formaldéhyde, benzène,
acétaldéhyde, particules, radon, di-éthylhexyl-phtalate
(DEHP) et dichlorvos.
- 12 substances « très prioritaires »
(Groupe B) : dioxyde d'azote, allergènes de chien, acariens,
toluène, trichloréthylène, plomb,
tétrachloroéthylène, dieldrine, allergènes de chat,
aldrine, paraffines chlorées à chaîne courte et monoxyde de
carbone.
- 51 substances « prioritaires » (Groupe
C) parmi lesquelles des biocides, les champs
électromagnétiques très basse fréquence, des
composés organiques volatils, des éthers de glycol, les
endotoxines, des phtalates, des organoétains et les fibres
minérales artificielles.
-22 substances « non prioritaires » (Groupe
D) parmi lesquelles le 1,1,1-trichloroéthane, des biocides, des
phtalates (DMP), des alkyls phénols et des organoétains
- 8 substances « inclassables » (Groupe
I) parmi lesquels le 2- éthoxyéthylacétate, le
2-méthoxyéthanol, le 2-méthoxyéthyleacétate,
l'alkyl phénol (4NP), des phtalates (DPP), l'endosulfan, le
2-éthoxyéthanol et l'oxadiazon.
La liste des nuisances et des polluants est longue. On n'y trouve
pas encore les RFB (retardateurs de flammes bromés comme l'
hexabromocyclododécane qui vient d'être inscrit en octobre 2008
comme candidat à une interdiction internationale69 ) ou bien
bisphénols bromés. Il semble néanmoins (selon un rapport
de la Commission de Novembre 07[14]) qu'il y ait un certain consensus
69 Anne Corinne Zimmer : polluants chimiques, enfants
en danger. P248
entre les experts pour dire que les substances prioritaires
devraient être pour les écoles :
1. le formaldéhyde,
2. le CO,
3. les particules (PM2.5 & PM10),
4. le NO2,
5. Le benzène,
6. Le naphthalène,
7. les moisissures,
8. le CO2
9. le radon.
10.L' ETS70 (pas vraiment pertinent dans le
primaire),
Les 9 premières substances sont disponibles dans les
fiches techniques en annexe (11).
Comme nous venons de le voir les initiatives dans ce domaine
foisonnent au niveau européen ou même régional. Des
consignes et normes claires, applicables aux écoles devraient en
découler dans les prochaines années comme c'est
déjà le cas en Flandre et aux Pays- Bas.
4.6. SOLUTIONS ADAPTEES AUX ECOLES ?
Un certains nombre de solutions existent : il m'a semblé
important d'identifier si celles-ci permettaient aux écoles de
résoudre le problème.
Mesurer la pollution
Avant de pouvoir combattre la pollution intérieure, il
faut pouvoir l'identifier et la mesurer. Pour cela divers outils existent.
Biomonitoring:
Le biomonitoring humain (BMH), ou biosurveillance, est un outil
d'identification, de contrôle et de prévention de l'exposition des
populations aux substances
70 Environmental Tobacco Smoke
chimiques. Il est basé sur l'analyse de tissus ou
liquides organiques pour évaluer l'exposition humaine aux polluants
environnementaux et leurs effets sur la santé (voir section 4.3
ci-dessus). Cette technique s'applique surtout aux scientifiques.
Expologie:
L'expologie consiste à évaluer l'exposition humaine
aux pesticides dans l'environnement intérieur. C'est une nouvelle
discipline scientifique.
Le nez:
Les scientifiques utilisent des techniques de mesure
évoluées qui coûtent souvent assez cher. Mais nous
disposons tous d'un appareil d'analyse de l'air: le nez 71 qui
devrait être utile aux écoles. Nous voyons dans les diverses
interviews que certains directeurs s'en servent pour demander d'aérer
les classes. Décodage :
· "ça sent la peinture" : il y a des solvants
(benzène, toluène) dans l'air;
· "ça sent le renfermé" : forte proportion de
CO2, taux d'humidité élevé;
· "ça sent le neuf" : formaldéhyde, solvants
;
· "ça sent l'oeuf pourri" : présence de
soufre ;
· "tu sens bon" : parfums dilués dans l'alcool ;
· "ça sent la fumée" : CO2, goudrons,
nicotine, acétaldéhyde, monoxyde d'azote, isoprène,
acétone, toluène, formaldéhyde, phénol,
benzène, benzopyrène, cadmium, etc.
· "ça sent l'ordinateur" : retardateurs de flamme,
PCB...
NB : Tout n'est cependant pas détectable par le nez: le
radon ne peut être détecté. La page web de l'EPA
américain recommande de mesurer les niveaux de radon au moyen
d'appareils individuels «faciles à trouver»72: nous
verrons que ces appareils sont beaucoup moins faciles à trouver en
Europe.
71
http://www.cohabiter.ch/dossiers/index.php?art=28
(site visité le 4 mars 09 ).
72
http://www.epa.gov/iaq/pubs/insidest.html#Look1
Outils de mesure de la pollution
Profitant de la prise de conscience croissante des
problèmes de pollution, certaines entreprises ont
développé des produits pour la mesurer. Ci-dessous un
échantillonnage non exhaustif et pour lesquels les commentaires quant
aux fonctionnalités n'engagent que le fabriquant
(puisque ces appareils n'ont pas été testés pour cette
étude).
Pour mesurer les multi-polluants
La société «WolfSense» 73
propose des appareils de monitoring très variés: en voici 2
exemples
1. IAQ Surveyor : mesure CO2, CO, %RH (humidité relative)
et °C/°F
2. IQ-610 : mesure COV, CO2, CO, %RH, Température plus au
choix : Ozone, Ammonium, Chlore, Sulphide d'hydrogène, Dioxyde d'azote ,
Oxyde nitrique, Dioxyde de soufre, Oxygène, Ethylène Oxyde, HCN,
HCl, H2, SiH3,AsH3, PH3, ClO2, CCl2O, B2H6, HF or F2 74
73
www.WolfSense.com
74 Distributeur en Europe : Scantec
Pour mesurer le radon:
Selon l'Agence américaine pour Environnement, il existe de
nombreux outils de mesure du radon chez les quincaillers aux Etats-Unis. Ceci
ne semble pas être le
cas en Belgique, les pharmacies et quincaillers que j'ai
contactés n'en avaient pas.
La société Radon-Analytics sur son
site75 propose divers produits pour mesurer la concentration de
radon dans l'air intérieur.
> Instrument de mesure passive (sans raccordement
électrique, piles ou batteries), exposi mètre, (2
expositions)76
> Instrument de mesure active (avec raccordement
électrique, piles ou batteries) Ramon 2.277.
Le CRIIRAD 78 propose de faire des mesures à
domicile79. La mesure se fait très simplement, en disposant
le dosimètre pendant deux mois dans la pièce a priori la plus
exposée, à hauteur de respiration, et en le renvoyant ensuite au
laboratoire avec le questionnaire qui l'accompagne. « Avec un seul
dosimètre, la mesure peut cependant être difficile à
interpréter » plaide Julien Syren. « Il est
généralement préférable d'effectuer trois
mesures (coût pour 3 mesures : 89 € TTC, ndlr) : au
sous-sol (pour évaluer le potentiel), dans la pièce la plus
occupée
75
http://www.radon-analytics.com
7654,54 EUR/set for short term: 29,33 EUR/exp.
77 200,00 EUR
78 Commission de Recherche et d'Information Indépendantes
sur la Radioactivité
79 http://www.criirad.org/
du rez-de-chaussée et dans une chambre à
l'étage (pièce où l'on passe beaucoup de
temps).»
Pour mesurer le CO2
Dans les interviews il a été question d'un appareil
de mesure de CO2
fourni par le LOGO en Flandre. L'appareil utilisé est de
la marque ATAL80, modèle `Ventilight' qui affiche des
couleurs différentes en fonction de la concentration de CO2 et la
température. Ce sont d'ailleurs les mêmes appareils que ceux
utilisés par GGD aux Pays Bas. Le prix catalogue est de 260 euro: des
réductions sont disponibles pour les achats dans le cadre de Lekker
Fris.
Un autre appareil, le SenseAir Alarm81 mesure aussi la
concentration de CO2 et la température de l'air ambiant. Il est
basé sur un capteur Infrarouge non dispersif. Il intègre une
alarme sonore et visuelle configurable signalant tout dépassement du
seuil de CO2 choisi.
80
www.atal.nl
81
www.senseair.se
Bien construire
On constate que la qualité des constructions est
essentielle pour éviter ou du moins réduire les problèmes
de mauvaise qualité de l'air : les autorités néerlandaises
l'ont bien compris en lançant un vaste programme à long terme de
rénovation des écoles.
Comme le souligne L'OCDE82:«Des
équipements scolaires et universitaires bien conçus peuvent
améliorer la qualité de l'enseignement et rehausser les niveaux
de formation. Des bâtiments enthousiasmants, avec des aires de travail
adaptables, des espaces collectifs bien pensés et un accès
facile, sont également propices à l'engagement de la
collectivité.
Les questions à prendre en compte sont (entre autres):
> Quel usage fait-on des dispositifs et des matériaux
écologiques pour créer un environnement pédagogique
confortable et durable?
> Comment la conception permet-elle de garantir la
sûreté et la sécurité des occupants?
Pour ce faire des normes sont apparues pour les bâtiments:
«Greenbuilding» en Europe et LEED aux Etats-Unis.
LEED 83 (système d'évaluation des
bâtiments) est un programme de certification de la conception,
construction et du fonctionnement de bâtiments. Ce système a pour
but de favoriser et d'accélérer l'adoption à
l'échelle mondiale de pratiques écologiques et durables
d'aménagement et de construction, en formulant et en utilisant des
outils et critères d'évaluation du rendement universellement
compris et acceptés.
Le LEED for Schools84 s'intéresse par exemple
à la problématique de l'acoustique dans les classes ou la
prévention des moisissures. Des outils spécifiques ont
été créés pour prendre en compte le besoin d'espace
des enfants et leur plus grande fragilité face aux problèmes de
santé.
82 en 2006
83 Leadership in Energy and Environmental Design
84
www.usgbc.org
Choisir les bons matériaux de
construction
Nous avons déjà identifié plus tôt les
risques inhérents à certains matériaux. Il est donc
primordial de choisir des matériaux sains tels que le bois massif (de
préférence certifié FSC) et non traité, des
peintures végétales, de la terre cuite, du liège... Tout
ceci se trouve dans les magasins écologiques mais aussi de plus en plus
dans la distribution traditionnelle. Il y a de grandes variation du taux de
formol d'un produit à l'autre (entre un aggloméré, un
panneau MDF ou un contreplaqué) comme le montre le tableau en annexe 7,
8.
En résumé: préférez le bois massif,
sauf si vous obtenez la garantie que les panneaux sont de classe
E185. Evitez les vernis classiques et autres vitrificateurs de
parquets. Utilisez plutôt une huile dure, disponible chez les
distributeurs de matériaux écologiques pour l'habitat.
Choisir les bons revêtements de sols
Les meilleurs choix seraient:
> Préférer un revêtement de sol
minéral (carrelage, béton poli) particulièrement
résistant et facile à entretenir ne retenant pas
poussières et saletés, facile à nettoyer
> Parquets: issu d'une matière première
renouvelable, chaleureux, sain et durable
> Linoléum naturel: Fabriqué à partir
d'une pâte contenant huile de lin, colophane, poudre de liège et
de bois, craie et pigments, le tout fixé sur
une toile de jute, c'est un matériau d'une très
grande résistance, en
85 Les panneaux de classe E1 contiennent le moins de
formaldéhyde : moins de 10 mg/100 g
rouleaux ou en dalles, d'entretien facile, antistatique. Il
serait même
bactéricide (du fait de l'oxydation progressive de l'huile
de lin)86.
Faire les bons choix pour les murs
> le liège: disponible en dalles
à coller ou `clipsables', le liège est issu d'une matière
première renouvelable, mais limitée (il faut une dizaine
d'années à l'arbre pour reformer une écorce exploitable).
C'est un bon isolant acoustique et thermique (on évitera de le poser sur
une dalle chauffante). Il résiste bien à l'humidité, ne
prend pas la poussière et nécessite peu d'entretien.
Éviter les dalles revêtues de résines autres que d'origine
végétale et protégez les dalles de liège naturel
avec huile dure et cire naturelle. Si vous devez les coller, utilisez une colle
à base de latex vendue par les distributeurs de matériaux pour
l'habitat écologique.
> Les ocres et terres colorantes: lumineuses,
chaleureuses et peu coûteuses, les terres colorantes s'associent avec
bonheur aux enduits et badigeons à la chaux ou aux peintures. Les ocres
sont des argiles mêlées de sables dont la teneur en oxydes de fer
et parfois de manganèse détermine la couleur. ils ne
présentent aucune toxicité et la stabilité des couleurs
dans le temps est bien supérieure, comme en témoignent maintes
fresques anciennes et jusqu'aux premières peintures rupestres.
> La chaux: on peut utiliser les ocres en
mélange avec la chaux aérienne
dans des enduits ou des badigeons, pour l'intérieur comme
pour l'extérieur. Vous pouvez incorporer jusqu'à 25 % du poids de
chaux dans un badigeon. Mais la couleur sera atténuée par la
blancheur de la chaux87. Voir détail en annexe 9.
86
http://www.terrevivante.org/69-materiaux.htm
87
http://www.terrevivante.org/69-materiaux.htm
Prévenir les ondes
électromagnétiques (OEM)
La prudence incite à limiter les sources de production de
champs électromagnétiques et la durée d'exposition
à ces pollutions.
> On protégera en priorité les endroits
où l'on passe le plus de temps
(chambres à coucher et bureau) en utilisant câbles
blindés ou coupe- circuits et en éloignant les appareils
émetteurs.
> Quant au téléphone portable, une vingtaine de
personnalités du monde scientifique et de la cancérologie (dont
les professeurs Henri Pujol et Lucien Israël) ont publié le 15 juin
2008 un appel à la prudence. Les signataires recommandent de ne pas
autoriser l'usage du portable aux enfants de moins de 12 ans (sauf en cas
d'urgence), d'éloigner l'appareil en utilisant haut parleur ou kit mains
libres, d'éviter de le porter sur soi et de l'utiliser lorsque le signal
est faible (en voiture ou en train).
Il existe aussi des outils vendus pour se prémunir des
ondes électromagnétiques comme les oscillateurs CMO.
> Comment ça marche ? Chaque protection CMO renferme
une solution saline microcristalline spécifique, activée par les
rayonnements artificiels
des appareils polluants. Chaque oscillateur émet des
signaux d'ultra faible intensité, comparable à celle du cerveau
humain. Ils s'opposent aux perturbations biologiques provoquées par les
rayonnements artificiels. Par
cette action compensatoire, l'activité
électromagnétique naturelle de l'organisme reviendrait alors
à l'équilibre.
Au niveau cellulaire, la technologie CMO permettrait le
fonctionnement normal des liaisons ions-protéines
déstabilisées par les rayonnements artificiels. Au niveau
fondamental de l'ADN, elle protègerait également du stress
électromagnétique. Premier prix 39.00 €
Ces oscillateurs semblent cautionnés par des experts
crédibles88.
88 Voir le site
http://www.naturshop.fr/fr/la-boutique-divers.htm
La bonne température dans la salle de
classe
Dans le registre des «solutions peu coûteuses »
(évidemment si la classe
dispose d'un thermostat ou bien peut contrôler sa
température et/ou que les fenêtres ouvrent sur l'extérieur)
on doit penser à contrôler la température. Il est
recommandé de ne pas dépasser 18 à 20°C. La chaleur
favorise l'humidité et le développement de moisissures.
Ne pas oublier d'aérer la salle de
classe
Aérez toutes les 2 ou 3 heures (5 minutes en grand).
> En Nouvelle Zélande, selon le Ministère de
l'Education la norme de ventilation est de 8L/s par personne pour les classes
avec une densité maximale de 50 personnes par 100m2. Pour cela il faut
que les fenêtres ouvrables dépassent les 5% de la surface du
sol89.
> En Angleterre la loi de 1999 exige pour les écoles
qu'une ventilation contrôlable soit fournie à un rythme de 3
litres/seconde d'air frais par personne au minimum et que le débit de
ventilation de 8 litres/seconde par personne soit possible. C'est le même
taux recommandé aux Etats- Unis par l'ASHRAE 90[56].
> Aux Pays-Bas le «Bouwbesluit» impose une
ventilation de 2.8 l/s·m2 pour une occupation de 1.3 to 3.3
m2 au sol par personne. Donc pour une classe standard de 50
m2 et une occupation de 32 élèves, cela résulte
en un taux de ventilation de 4.2 l/s par personne.
89
http://www.minedu.govt.nz/educationSectors/Schools/SchoolOperations/PropertyManagement/StateS
chools/PerformingClassrooms/AirQuality/Ventilation.aspx
90 American Society of Heating, Refrigerating and
Air-conditioning Engineers
Si l'aération n'est pas possible, on peut envisager
utiliser un purificateur d'air ou ioniseur91, même si cela ne
remplacera jamais un bon bol d'air frais!
> Le purificateur d'air DAIKIN, qui dit «éliminer
les agents polluants, les
pollen ainsi que les bactéries et les virus». Prix
internet 399€.
> La marque Airfree (n°1 aux Etats-Unis) qui
incinère l'air pour le nettoyer
(pour détruire les microorganismes à haute
température)
Le ioniseur Lightair (n°1 en Suède) «un
purificateur ioniseur qui assainit l'atmosphère de toutes particules
volantes pour lutter contre les pollutions
intérieures liées aux produits de construction,
d'ameublement, de décoration, d'entretien et de bricolage, aux appareils
à combustion, aux pollens, allergènes de chat, de chien et
d'acariens, aux fumées et aux moisissures, virus, bactéries,
poussières et champignons divers et variés. Les prix varient
entre 200 et 500€. Il produit plus de 250.000 ions négatifs par
cm3 par seconde à 1 mètre de
distance grâce à ses 3 aiguilles de Corona. Le
collecteur en aluminium chargé positivement attire les particules et
purifierait ainsi l'atmosphère92.
91 Encore une fois les mérites vantés
n'engagent que les fabricants
92 Ces déclarations n'engagent que le producteur.
Purifier par les plantes
Alors que l'on sait que certaines plantes peuvent causer des
réactions allergiques, il semblerait que d'autres possèdent aussi
des propriétés purificatrices (pour combattre certains polluants
spécifiques uniquement).
Le projet Phyt'air93
Afin de remédier aux problèmes liés à
la qualité de l'air intérieur, la faculté de pharmacie de
Lille (France), en partenariat avec le Centre Scientifique et
Technique du Bâtiment94, réalise une
étude de faisabilité pour la constitution d'un système
simple de bio-épuration de l'air intérieur et la mise au point
d'une méthode de qualification des plantes en vue de les utiliser comme
bio-indicateur . L'association Plant'Airpur travaille sur ce projet depuis la
fin des années 1990. Les premiers résultats sont
déjà probants. Le projet Phyt'air porterait principalement sur
trois plantes:
> Le Chlorophytum (Plante araignée ou
Phalangère)
> Le Dracaena marginata (Dragonnier)
93
www.plantairpur.fr
94 CSTB
> Le Scindapsus aureus (Lierre du diable ou pothos)
Le projet Phyt'air porterait principalement sur quatre
contaminants :
> Le toluène (C6H5CH3)
> Le benzène (C6H6)
> Le monoxyde de carbone (CO) > Le formaldéhyde
(HCHO)
Une plante d'appartement comme le spatiphyllum pourrait
épurer une partie de l'air vicié. A placer dans le salon, mais
pas dans les chambres. D'autres plantes sont reconnues pour leur
efficacité à purifier l'air: l'aloe vera, dracéna,
gerbéra, philodendron[43].
Le spatiphyllum
D'autres plantes sont mentionnées sur le document plus
complet publié par `Les Plantes Dépolluantes [11] ou le livre
d'Isabelle Pacchioni [40]. Voir aussi Annexe5.
Bien sûr ces recommandations ne s'appliquent pas s'il ya
dans une classe un enfant allergique aux plantes, ce que l'on ne sait pas
toujours.
Purifier par les huiles essentielles
De la même façon que certaines plantes semblent
assainir l'air ambiant, certaines huiles essentielles sont utilisées
pour purifier l'air: voir FESTY [24] ou PACCHIONI[40].
Elles semblent avoir fait la preuve de leur efficacité au
cours de multiples études
et leur large spectre d'action les rend importantes pour lutter
contre tous les microbes de l'appareil respiratoire : donc très utile
pour les enfants en hiver (lorsque l'on ne peut ouvrir les fenêtres aussi
souvent).
Les principales pour la purification de l'air sont:
> Le citron: antibactérien
> La citronnelle de java: antipollution
> Le cumin: décime 8 bactéries agressives pour
notre appareil respiratoire
> Le gingembre: antibactérien
Attention à éviter: le camphre, menthol, eucalyptol
pour les enfants ( ils contiennent des terpènes et peuvent provoquer des
convulsions95) . Elles agissent bien en synergie et il ne faut pas
les chauffer.
Prévenir la pollution au radon
Le radon n'a jamais été mentionné par les
écoles en Flandre pourtant la carte montre que le risque y est plus
élevé que pour les bâtiments situés en Wallonie.
Pour faire baisser les concentrations, selon les résultats des analyses,
plusieurs solutions existent96
> La première consiste à assurer une bonne
étanchéité à l'air entre le bâtiment et
son sous-sol, en obturant les fissures des dalles, des
joints entre murs et sols, des passages de canalisations...
95 AFSSAPS
96
www.terrevivante.org.
> La seconde consiste à diluer le radon en augmentant
le
renouvellement d'air, par une meilleure gestion de
l'aération
naturelle. En cas de fortes concentrations, on installera une
ventilation mécanique contrôlée par insufflation, capable
de mettre vos pièces en légère surpression, évitant
ainsi l'entrée du radon. Enfin, il peut être plus efficace de
prévoir une aération naturelle ou mécanique du sous- sol
ou du vide sanitaire, mesures simples à la portée d'un
bricoleur.
> S'il n'y a pas de sous-sol, on peut aussi faire
réaliser un drainage sous dalle, chantier plus complexe, pour extraire
le radon.
Mieux utiliser les produits d'entretien
Ce sujet a été évoqué dans plusieurs
des interviews d'écoles et suscite un grand intérêt. Le
problème comme nous le verrons dans les interviews, c'est que
l'entretien est souvent sous-traité et donc moins
contrôlé par les écoles elles- mêmes ou parfois trop
réduit pour causes budgétaires. Pourtant c'est une des
méthodes de prévention les plus accessibles.
La première mesure de prévention consiste à
passer l'aspirateur régulièrement sur les sols et les surfaces en
tissu, minimum 1 à 2 fois par semaine. Il ne faut pas hésiter
à essuyer toutes les surfaces avec un tissu humide (de
préférence en microfibre), qui sera plus efficace à
accrocher poussières et acariens.
Quels produits d'entretien choisir? Parmi les produits
"éco-labellisés", on a du bon... et du moins bon97!
Les produits écologiques vendus dans le circuit bio
vont plus loin que d'autres dans la démarche : leurs
tensioactifs sont issus de matières premières
végétales renouvelables, ce qui garantit une
biodégradabilité
97
www.terrevivante.org
plus rapide des molécules dans la nature. Les parfums
qu'ils utilisent sont
également d'origine végétale (huiles
essentielles, voir section 4.6).
Bien utiliser les produits: il est important de respecter les
préconisations de
dosages des produits écologiques,
généralement économiques, et, en cas
d'utilisation du produit pur sur des taches tenaces, à
bien le rincer.
> Les nettoyants multi-usages s'utilisent aussi bien pour les
carrelages que pour les surfaces lavables (bois peints etc.). Toutes les
marques écologiques en proposent. Par contre, la présence de
savon de Marseille ou d'huile de lin vantée dans de nombreux nettoyants
conventionnels pour le sol n'en fait pas pour autant des produits respectueux
de l'environnement... On peut recourir aussi aux "recettes de
grand-mère" : utiliser du savon noir (qui nécessite un
rinçage) sur les carrelages ou de l'huile de lin sur la terre cuite.
> Outre des tensioactifs d'origine végétale qui
dissolvent les graisses, les crèmes à récurer
écologiques contiennent de la poudre de calcaire (Ecover), de pierre
ponce (Sonett) ou de la farine de marbre (Rainett). Elles n'endommagent pas les
plaques de cuisson vitrocéramiques. Moins agressif, le bicarbonate de
soude peut être utilisé pour nettoyer évier, lavabo,
réfrigérateur...
> Pour les toilettes, les produits écologiques
privilégient l'acide citrique et conviennent aux fosses septiques. Ils
ne sont en revanche pas toujours conçus pour éliminer le tartre.
Le vinaigre blanc chaud s'avère à cet égard efficace.
Bien choisir le contenu du cartable
Comme recommandé par IBGE98: «Fuyez les
produits potentiellement dangereux pour la santé». Nombreux sont
les articles scolaires contenant des solvants, des
métaux lourds ou des conservateurs. Un bon réflexe
? Optez pour les crayons non vernis, les correcteurs à base d'eau ou les
marqueurs comprenant exclusivement des colorants alimentaires. Extrait des 12
conseils de l'IBGE: voir détails en annexe 6.
98 sur leur site pour les écoles
Prévention contre le plomb
Voici les précautions -selon l'Etat de New York- que
peuvent prendre les parents afin d'empêcher l'empoisonnement par le plomb
de leurs enfants99.
> Tenez les enfants hors de portée de peinture
s'écaillant ou de plâtre
cassé.
> lavez-leur les mains souvent afin d'éliminer toute
poussière ou saleté dans lesquelles du plomb peut être
présent.
> Lavez les jouets de vos enfants souvent, surtout les jouets
pour se faire les dents.
> Utilisez de l'eau froide - pas chaude - pour le lait
maternisé (formula) ou pour cuisiner. Laissez couler l'eau froide du
robinet pendant au moins une minute avant de l'utiliser afin d'en
éliminer le plomb provenant des tuyaux.
> Placez la nourriture venant d'une boîte de conserve
ouverte dans des récipients en verre ou en plastique.
> Utilisez des plats sans plomb. Certains plats ont du plomb
dans leur vernis. N'utilisez pas de plats ébréchés ou
craqués pour conserver ou servir de la nourriture.
> Soyez prudent dans vos passe-temps. Certains artisanats
requièrent l'usage de peinture, vernis ou soudure. Beaucoup contiennent
du plomb.
> Tenez les enfants à l'écart des sites de
remodelage ou de rénovation. La vieille peinture peut contenir du
plomb.
> Quand il fait beau et que les fenêtres sont
ouvertes, lavez les rebords et recoins chaque fois qu'il s'y trouve de la
poussière, et au moins une fois par mois.
Nourrissez votre famille avec de la nourriture qui combat le
plomb:
> Les denrées à haute teneur en fer et calcium
peuvent aider à prévenir l'empoisonnement par le plomb.
99
http://www.health.state.ny.us/environmental/lead/lead_factsheet_french.htm
Pour le fer - haricots/pois secs, boeuf/porc maigre,
poulet/dinde, épinards, pains complets/fortifiés, oeufs, thon et
légumes verts
Pour le calcium - fromage, lait, yaourt, cottage cheese,
glace, milkshakes, pudding, soupes à la crème, pizza, lasagnes,
macaroni et fromage.
Donnez à vos enfants des snacks sains : un enfant au
ventre vide absorbera plus de plomb.
De toute cette liste de solutions on voit bien que certaines sont
mieux adaptées aux possibilités des écoles et d'ailleurs
déjà appliquées ponctuellement. Il s'agit notamment de la
mesure (de CO2 et de température de la classe) ainsi que de
l'aération. Les autres solutions sont importantes (bien construire et
choisir les bons matériaux) mais ne sont pas directement du ressort des
écoles mais plutôt des autorités compétentes. Quant
au contenu du cartable, il demande une prise de conscience aussi des
parents.
4.7. QUELS PROGRAMMES POUR LES ECOLES?
Après avoir identifié les outils servant à
mesurer et combattre la pollution intérieure, voyons quels programmes de
recherche et conscientisation ont été développés
spécifiquement pour les écoles.
Les études sur l'air dans les écoles se
multiplient: déjà en 2002 Carrer [9] souligne
l'existence de 73 études, réalisées entre 1990 et 2002
dans 11 pays européens sur la qualité de l'air
intérieur100. Mais toutes ces études -si elles
permettent d'informer les politiques et d'influencer les pouvoirs publics
-doivent aussi pouvoir servir à rendre l'information accessible et
utilisable au quotidien dans les écoles.
100 THE EFA PROJECT: INDOOR AIR QUALITY IN EUROPEAN SCHOOLS
L'American Lung Association101 met par exemple
à disposition une page spéciale
avec une boîte à outils pour les
écoles sur son site internet 102 qui couvre les aspects
suivants :
> Air Quality in Large Buildings > Controlling Asthma
Triggers
> Your Carpet and Indoor Air Quality > IAQ Tools for
Schools Action Kit
> IAQ Basics for Schools
> Indoor Air Pollutants
L'EPA103 dans son programme IAQ pour les
écoles sur son site104 propose aussi divers outils dont un
guide pour implémenter un programme d'amélioration de l'air
intérieur.
> How to Implement a District Wide Tools for Schools Program
> IAQ TfS Roadmap
> IAQ Coordinator's Guide
> IAQ Reference Guide
> Checklists and Topic Backgrounders
> Managing Asthma in the School Environment
Il existe par ailleurs plus près de nous, de nombreux
sites internet de référence européens, français et
belges pour communiquer aux professionnels ou aux particuliers sur la
qualité de l'air intérieur (Annexe 4). Voici quelques
exemples :
En Flandre
Le programme «Lekker Fris» propose divers
matériaux pour une «école fraiche et
saine»105 (nous y reviendrons dans la partie interview):
101 ALA
102
www.lungusa.org
103 U.S. Environmental Protection Agency
104
http://www.epa.gov/iaq/schools/tools4s2.html
105
http://www.lekkerfris.be
> Un poster
> Une chanson
> Un appareil de mesure de CO2
> Des documents de lecture en classe de 3éme ou 4eme
A Bruxelles
ASBL 106qui propose du soutien aux enseignants pour
aborder des thèmes liés à l'environnement dans les
écoles. Mise à disposition d'outils pédagogiques,
idées et conseils. En Région Bruxelloise l'organisation se
déplace même dans les écoles. Il est cependant important de
mentionner que ce projet n'est pas (encore ?) orienté
santé mais plutôt environnement [59].
Comme nous l'avons déjà mentionné, L'IBGE
met à disposition de très bons outils pour les écoles:
· Cartable
vert107 Cette campagne a pour but d'opter pour du
matériel scolaire durable au moyen de 12 recommandations. Les articles
durables durent plus longtemps qu'une année scolaire et sont
fabriqués dans des
106 http://www.reseau-idee.be/
107 voir prévention plus haut
matériaux renouvelables (p. ex. le bois) ou durables.
Les produits dangereux sont évités autant que possible (encre,
colle, peinture, etc...)
· 8 Gestes108 Avec
la campagne « 8 gestes pour ma planète », tout a
été mis en place pour que les enfants soient soutenus et adoptent
les bons réflexes dès le début de leur scolarité,
avec leur instituteur, mais aussi avec leurs parents car, pour être
efficaces, les gestes doivent aussi être adoptés à la
maison !
Ces initiatives visent la protection de l'environnement avant
tout, l'aspect santé y est limité aux produits dangereux
mentionnés dans le cartable vert. Bruxelles Environnement offre aussi
des outils pour professionnels109:
· Qui SQuATte la demeure de votre patient
? L'entrée dans l'outil se fait soit en
sélectionnant un 'Problème de santé' ou un 'Suspect' ce
qui vous suggère des pistes (causes possibles ou symptômes)
Problèmes de santé Suspects
|
Atteintes des voies respiratoires inférieures
Atteintes digestives
Conjonctivites et Voies aériennes supérieures
Manifestations cutanées
Symptômes généraux
Troubles neuro-psychiques
|
Acariens
Animaux domestiques Benzène, xylène,
toluène Blattes
Bruit COV
Fibres minérales artificielles Formaldéhyde
Insecticides & Pesticides Moisissures
Monoxydes de carbone Oxydes d'azote
Plantes
Plomb
|
|
|
108
http://documentation.bruxellesenvironnement.be/documents/8gestes_carnet_jeux.PDF?langtype=2060
109
http://www.bruxellesenvironnement.be/Templates/Professionnels/squatt.aspx?langtype=2060
Toujours géré par Bruxelles Environnement mais
cette fois-ci pour les particuliers, la CRIPI
(Cellule Régionale d'Intervention en Pollution Intérieure)
peut aider à repérer, dans l'habitat du patient,
les pollutions pouvant être à la source de ses problèmes de
santé. Avec son « ambulance verte », elle intervient en
complément d'un diagnostic médical. Elle réalise aussi des
enquêtes dans les crèches». Pour quand la
CRIPIE pour un conseil dans les écoles?
Bruxelles Environnement a également élaboré
un guide et un outil dynamique sur l'« Aération et la ventilation
naturelle de logements existants et de rénovations à Bruxelles
». Questionnaire dynamique qui pourrait aussi moyennant quelques
ajustements être utilisé par les écoles.
En France
.
En France "Justin Peu d'Air"110
aborde les questions relatives à la qualité de
l'air intérieur et la santé (humidité,
chauffage, produits chimiques, asthme...), les sources d'expositions aux
polluants et allergènes du logement, des conseils pour limiter ces
expositions. Pédagogique et ludique, il est utilisable à la fois
par les professionnels de l'environnement et de la santé, en animation
ou en éducation du patient asthmatique.
110
http://www.pipsa.org/index.cfm?Content
ID =117090439 Association pour la Prévention de la Pollution
Atmosphérique 235 avenue de la Recherche, BP86 59373 Loos Cedex
Programme transfrontalier :
Les « 50 outils pour se lancer » proposés
conjointement par le MRES en France 111 et le Réseau IDée en
Belgique : Ce répertoire est conçu pour aider les enseignants
et animateurs souhaitant se lancer dans un projet d'éducation à
l'environnement avec les 3-18 ans. Il propose une sélection des 50
outils belges et français les plus appréciés et
commentés par des praticiens de terrain, et les plus adaptés
à des acteurs non spécialisés en éducation relative
à l'environnement! Gratuit mais édité en nombre
limité, il est téléchargeable au format
pdf112. Une des fiches parle de « l'air » mais non
sous la problématique qui nous intéresse ici.
Aux Pays-Bas
Le GGD113 est très actif auprès des
écoles, (voir sections initiatives et interviews) notamment avec leur
projet « Gezond, Fris & Slim ».
En résumé pour la Belgique, la France et les
Pays-Bas , plusieurs outils existent spécifiquement
développés pour les écoles, parfois transfrontaliers mais
nous avons vu que beaucoup d'entre eux parlent d'environnement et pas encore du
lien qualité de l'air et santé, avec 3 exceptions, dont 2 que
j'ai voulu interviewer.
111 MRES - Maison Régionale de l'Environnement et des
Solidarités ,23 rue Gosselet - 59000 Lille
112
http://www.reseau-idee.be/outils-pedagogiques/
113 Gemeentelij ke Gezondheidsdienst
5. PARTIE #2: ENQUÊTES DE TERRAIN
5.1. LES ECOLES CONSCIENTES DU PROBLEME ?
Méthodologie
Comme nous l'avons vu, la pollution intérieure des
écoles est au coeur de nombreux débats: mais qu'en pensent les
intéressés?
Il m'a semblé essentiel de les impliquer en questionnant
10 directeurs d'établissements dans chacune des trois régions
belges ainsi que dans les pays limitrophes (France et Pays bas).
Le choix d'interroger la direction et non pas les professeurs
permet une plus grande comparabilité des résultats: les
professeurs n'ayant peut-être pas toujours (de par leur expérience
et ancienneté) la même information et formation. Par ailleurs,
accéder directement aux enseignants demande de nombreuses autorisations
préalables. A Charleroi j'ai contacté l'échevin pour ces
autorisations et n'ai jamais obtenu de réponse: j'ai donc
préféré pour les autres villes contacter les écoles
directement.
Toutes ont en commun d'être des écoles primaires
(et parfois aussi secondaires) mais la sélection est plus le
résultat de la disponibilité des responsables que d'un choix
délibéré. Mon seul critère était la
diversité géographique et socio- économique. J'ai
commencé mes interviews à Overijse et Rixensart et me suis
demandé- au vu des réponses données- si le cadre
socio-économique pouvait créer un biais. J'ai donc par la suite
volontairement sélectionné des écoles dans des quartiers
plus populaires ou dans des grandes villes.
Pourquoi une interview directe (de visu ou par
téléphone)? C'est à mon avis la méthode la plus
efficace: l'envoi d'un questionnaire n'étant pas souvent suivi de
réponse. Par ailleurs, la personne interviewée
est contrainte de répondre spontanément, sans pouvoir consulter
la liste des questions suivantes, qui aurait pu influencer les premières
réponses. Le fait que les personnes interrogées étaient
seules a pu éviter les influences que l'on constate dans des «focus
groups114» par exemple.
Un questionnaire standard a été utilisé au
départ, qui a cependant été adapté en fonction des
premières réponses. C'est pourquoi certaines questions
n'apparaissent pas partout de façon totalement identique.
Les écoles et les personnes contactées sont les
suivantes:
|
Région
|
Localité
|
Ecole
|
Direction
|
1
|
Belgique VG
|
Overijse
|
Basisschool het Kasteel
|
Mme Denaw
|
2
|
Belgique RBC
|
Bruxelles
|
Athénée Royal d'Ouderghem
|
Mr Casaro
|
3
|
Belgique RW
|
Rixensart
|
Ecole communale de Bourgeois
|
Mme Klepper
|
4
|
Belgique RW
|
Liège
|
Ecole Ste Foy
|
Mr Michels
|
5
|
Belgique RW
|
Liège
|
Ecole St Ambroise
|
Mr Derison
|
6
|
Belgique RW
|
Herve
|
Ecole de Chaineux
|
Mme Schroyen
|
7
|
France
|
Lille
|
Ecole Rousseau Brunschwicg
|
|
8
|
Pays-Bas
|
Noordwijkerhout
|
Victor Katholiek, Basisschool
|
Gerard Gerres
|
9
|
Belgique VG
|
Antwerpen
|
Sint Catharina, Stabroek
|
Mr de Vries
|
10
|
Belgique VG
|
Antwerpen
|
Gem. Basisschool De Rekke, Hoevenen
|
Inge Coeckelbergs
|
|
Les interviews d'écoles en BE, FR et
NL.
Si l'on vous dit «pollution
intérieure»: à quoi pensez-vous?
· «Papiers dans le couloirs, cannettes de boissons,
graffitis sur bancs»
· «Besoin d'air pur»
114 Interview en groupe
· «Pollution des déchets de collation dans
les classes et l'établissement en général. Quant à
la pollution de l'air, nous ne nous sommes jamais souciés de ce
problème.»
· «Produits toxiques, poussières, acariens,
produits de nettoyage . . .»
· «Problèmes d'allergies»
· «Hygiène, saleté ...»
· «Qualité de l'air »
Avez-vous des problèmes de qualité de
l'air?
· «Non, puisque nous sommes situés dans un
parc»
· «Non pas du tout, nous avons la chance d'avoir des
classes spacieuses et d'être dans un environnement
privilégié, loin de la ville».
· «Oui nous avons un problème de pollution
intérieure car nous sommes près des industries chimiques, (dans
le Nord d'Anvers). Nous avons loué un appareil une fois pour mesurer le
problème, mais nous n'avons pas d'appareil en permanence. Nous avons
aussi des problèmes de CO dans les classes».
· «J'ai vu un reportage sur RTL il ya quelques
semaines sur la pollution dans les écoles et ma réaction a
été: les journalistes n'ont vraiment rien d'autre à se
mettre sous la dent: nous ne nous sentons pas du tout
concernés».
· «Non, car nous sommes dans le nord de Liège,
loin des industries. Nous avons des nouveaux châssis en PVC munis d'un
système d'aération permanent. Si les profs ne les ouvrent pas
toujours, je veille personnellement à ce qu'ils soient ouverts en
permanence».
· «Nous aurions peut être un problème
avec le vieux mobilier qui en effet s'écaille. Des enfants de maternelle
avaient un problème d'allergie à cause des animaux (lapin,
hamster) donc nous avons dû nous en débarrasser»
· «Je ne pense pas. Nous utilisons un chauffage
central sauf dans les petites classes en préfabriqué, qui elles
ont un chauffage au gaz de ville»
· «Non vraiment. Nous aérons les classes
à chaque récréation. Les bâtiments ont
été rénovés et vérifiés par 2
ingénieurs: nous n'avons pas d'amiante non plus.»
· «Etant donnée notre situation dans Lille nous
ne sommes pas exposés aux pollutions industrielles et comme un parking
nous sépare de la rue nous recevons moins de pollution que les
habitations qui donnent directement sur la rue».
· «Pour l'amiante je ne suis pas sûre mais
j'imagine que cela a été vérifié par le
passé. Quant à la pollution au monoxyde de carbone, les enfants
ne se plaignent pas de maux de tête. Il faut dire que nous aérons
spontanément quand il fait chaud».
· «Oui, surtout quand il fait chaud. La commune nous a
donné un appareil pour mesurer la qualité de l'air: donc on voit
quand cela ne va pas mais on ne sait pas quoi faire. On ne peut pas toujours
ouvrir les fenêtres à cause du mauvais temps. On fait tourner
l'appareil entre les classes mais on se sent démunis».
· «Parfois. Nous utilisons un appareil de mesure du
CO2 et sommes surpris de la vitesse à laquelle il se met à
`beeper'. La commune d'Anvers nous a donné 2 de ces appareils et nous
les utilisons par période où quand des enfants se plaignent de
maux de tête. Dans certaines de nos classes temporaires
(préfabriquées ) il suffit d'y mettre l'appareil 15 min pour que
le signal se déclenche. Donc nous aérons beaucoup»
Quel système de chauffage voire de
ventilation avez vous?
· «J'ai fait installer des thermostats pour
économiser l'énergie»
· «Nous venons de décider de renouveler le
système de chauffage (qui date de 1979) de 2 écoles sur les 3 que
nous avons: la RW nous finance pour 70 % . Nous passons de gaz/fuel au gaz pour
des raisons d'efficacité énergétique»
Quels matériaux de construction pourraient
poser problème dans
votre établissement ?
«Nous avions des tableaux en amiante qui ont
été remplacés il y a 5 ans».
«Aucun. Nous avons fait rénover les châssis en
PVC (au lieu de l'alu) aussi pour un souci d'efficacité
énergétique (double vitrage)»
Est-ce que vous aérez les
classes?
· «On n'ouvre pas les fenêtres en cas de mauvais
temps! »
· «Pour l'aération nous ne faisons rien de
spécial, je sais bien qu'en temps de brouillard on ne doit pas ouvrir
les fenêtres, mais ce n'est pas très clair ce qu'il faut faire et
ne pas faire»
· «Aération pour une question de confort mais
jamais dans un souci de santé»
· Dans des expériences passées j'avais dans
mes classes un élève responsable du chauffage, un autre pour
ouvrir /fermer fenêtres et un autre pour la lumière»
· «Les fenêtres seront changées en 2011
car pour l'instant elles ne sont pas étanches. Elles sont en fait
carrément obsolètes: elles n'ouvrent pas toutes et ne ferment pas
toutes non plus».
Avez-vous des instructions, des normes, des
contrôles?
· «Je ne connais pas les normes existantes: nous avons
des contrôles d'hygiène et de prévention mais rien qui ne
touche à la pollution ou l'air intérieur».
· «Nous avons de nombreuses initiatives de
santé (snacks sains, pas d'emballages de boissons, économies
d'énergie, de l' eau, etc...) mais rien qui ne touche à l'air
intérieur».
· «Nous sommes très démunis
vis-à-vis de la pollution intérieure, aucune personne n'est
formée»
· «Rien de spécifique en matière de
pollution intérieure».
· «A ma connaissance il n'y a aucune directive quant
à la pollution intérieure, ce n'est vraiment pas un
souci.»
· «La mairie de Lille nous impose des normes dans le
cadre de « Lille 2014 » qui concernent les économies
d'énergie. Pour la température nous avons des normes à
18,5° ou 19° dans les classes et 13 ou 14°C dans le
gymnase».
Quels produits d'entretien?
· «Les moins chers».
· «Les produits standards et doux comme `Mr Propre'
etc.. que nous achetons pour le personnel de nettoyage».
· «Les produits d'entretien sont
règlementés pour assurer la protection des agents de surface, la
sous-traitance se fait pas appel d'offre je ne connais pas les produits
utilisés».
· «Nous utilisons du chlore pour nettoyer les
toilettes mais seulement les toilettes extérieures, les autres à
l'intérieur sont nettoyées avec d'autres produits».
· «Nous utilisons des produits d'entretien bio par
soucis de prévention»
· «Toutes les écoles de la commune de Herve
doivent utiliser des produits Eco (pas bio, ce serait trop cher). Nous avons
3 produits disponibles»
· «Justement le nettoyage est un énorme
problème : nous sommes passés de 108 h/semaine de nettoyage
à 72h puis à 42 heures actuellement : pendant les 10 prochains
jours je n'aurai personne pour nettoyer !! Donc il ya une différence
entre discours et réalité. Les produits d'entretien sont choisis
par la mairie sur une base du coût uniquement, certains produits sont
très agressifs et certainement pas bio! ».
· «Pour le nettoyage certains produits sont interdits
en Hollande (chlore). En revanche comme c'est une société de sous
traitants on ne peut pas trop leur donner d'instructions, ils ont un autre
chef. Autrefois le personnel de nettoyage travaillait pour nous. On leur
demande après les vacances de vidanger les tuyauteries par crainte de
légionellose».
· «Pour les produits d'entretien la commune
décide mais plus aucun produit n'est agressif, en fait nous trouvons
qu'ils ne nettoient plus très bien ; le chlore est évidemment
interdit».
Quelle température dans la classe
?
En Flandre on mesure dans chaque classe par soucis
d'économie d'énergie... A Lille certaines fenêtres
n'ouvraient plus...
Entendu parler de certaines
initiatives?
Lekker Fris» était connue par 2 écoles sur 3
en Flandre:
· «la prof de sport est censée s'en occuper
Nous n'avons pas eu le temps pour l'instant, nous faisons cela à
côté de toutes les autres initiatives pour la
santé».
· «Oui mais cela date de plusieurs années. Je
vais le rechercher car cela m'intéresse»
Quels outils pour les professeurs et la direction?
Quelle formation
/sensibilisation?
· «Nous ne les connaissons pas et par ailleurs cela
prendrait du temps de formation si tous les profs devaient être
formés. Si on demande aux volontaires cela retombe toujours sur les
mêmes et il faut pour une telle initiative que tout le corps enseignant
participe».
· «Rien, il y a 4 ans un journaliste m'avait
abordé pour le problème de wifi à l'école. Nous ne
l'avons pas installé par principe de précaution».
Que faites vous pour les enfants allergiques?
· «Nous avons un Plan d'Accueil Individuel (PAI) qui
détermine la capacité à faire du sport et les
médicaments que nous devons avoir pour eux (les enfants ne sont pas
autorisés à avoir des médicaments sur eux) , mais rien qui
concerne le nettoyage des classes».
Intéressés par plus d'information ou
de formation ?
· «Nous ne nous sentons pas du tout
concernés»
· «Non, déjà aujourd'hui il nous est
difficile d'obtenir le même engagement de tous les profs, certains sont
négligents sur des choses de base. Il ne faudrait pas s'attendre
à beaucoup d'enthousiasme sur ce sujet»
· «Oui, je vais tout de suite consulter le site de
Lekker Fris»
Analyse des résultats
Les interviews réalisées auprès des
écoles en RW, RBC et en France révèlent que
spontanément le problème de la pollution
intérieure n'est pas connu. Au cours de la discussion, quand le
contexte est expliqué, les écoles reconnaissent l'importance
d'une aération régulière des classes pour une question de
confort mais jamais dans un souci de santé. Ce qui est différent
en Flandre et aux Pays Bas où des efforts de sensibilisation ont
été faits.
A la question: «avez-vous des problèmes de
qualité de l'air?» on observe une conscience de
l'impact de l'air extérieur sur l'air intérieur mais
certains trouvent difficile de décider en cas de brouillard par exemple,
s'il vaut mieux garder les fenêtres fermées ou bien aérer.
Des consignes claires en la matière font défaut.
Aux Pays-Bas et en Flandre, deux des écoles (Noordwijkerhout et
Hoevenen) disposent d'ailleurs d'un appareil fourni par la commune pour mesurer
la qualité de l'air: vert quand tout va bien, rouge quand
l'air est mauvais. L'école hollandaise ne dispose que
d'un seul exemplaire et le fait `tourner' dans les classes. Les solutions
d'aération étant selon le directeur limitées (car «on
n'ouvre pas les fenêtres en cas de mauvais temps»!), ils se sentent
assez démunis face à ce problème.
Connaître le problème n'est pas le résoudre! Il
est intéressant de constater que les 2 autres écoles flamandes
(Overijse et Stabroek) n'ont pas ces appareils à disposition.
Aucune norme ni contrôle
spécifique quant à la qualité de l'air ne semble
être
imposé: les seules priorités étant la
prévention, l'hygiène et la sécurité
(selon les normes SIPPT). Dans une des écoles115en Belgique,
le contrôle venait d'être effectué par le centre
médical compétent qui n'a émis aucune objection à
l'utilisation de chlore pour nettoyer les toilettes: ce produit est par exemple
interdit aux Pays-Bas pour les écoles ainsi qu'à Anvers.
Dans les écoles de la RW, la sélection des
produits d'entretien est laissée au libre choix des
écoles ou des sous-traitants sauf à Herve, où la commune
impose des produits `éco' (lire économiques) dans toutes ses
écoles A Stabroek les
115 Ste Foy, Liège
produits sont imposés par la ville d'Anvers qui
sélectionne des produits peu agressifs et parfois peu « efficaces
». A Lille, les produits d'entretien sont aussi
imposés par la ville et seraient très
agressifs. Un problème plus grave semble d'ailleurs s'y poser : les
ressources affectées au nettoyage de l'école seraient largement
insuffisantes. Face à ce problème, le choix de produits de
qualité passe forcément au second plan. Dans l'école aux
Pays-Bas, le problème du
nettoyage a été évoqué
différemment : comme on fait de plus en plus appel à de la
sous-traitance, les femmes de ménage changent souvent et sont
soumises
à d'autres contraintes que celles imposées par
l'école. Les responsabiliser à de bonnes pratiques est plus
difficile qu'autrefois.
Les systèmes de chauffage ou bien l'isolation avec
doubles vitrages sont
remplacés dans un but d'économie
d'énergie (jamais de santé) et souvent
subventionnés par la région116 ou la
municipalité (Lille).
Quant à la température dans la
classe: les 2 écoles flamandes engagées dans un
programme santé-environnement (MOS: milieu op School) 117 -
où de nombreuses initiatives de santé et d'économie
d'énergies sont en cours- disposent d'un thermomètre de
contrôle de la température dans chaque classe.
En général, les écoles disposent de
thermostats et parfois de télémétrie pour contrôler
le chauffage. Une école particulièrement
démunie118 dénonce le fait que certaines
fenêtres ne s'ouvrent plus ou ne ferment plus...Donc une grande
inégalité dans les moyens.
Toutes les écoles semblent utiliser des craies
anti-poussières.
Une des écoles reconnait que l'état du
mobilier laisse à désirer - faute de moyens- ce qui
pourrait effectivement être un risque de nuisance.
L'initiative «Lekker Fris»
était connue par 2 écoles sur 3 en Flandre et une des
écoles de Liège avait aussi entendu parler de l'initiative
ancienne-datant de 1992- à Herve d'une école «dust
free». Cette école119 avait suscité de
nombreux
116 St Ambroise, Liège
117 Kasteel/Overijse et De rekke/ Hoevenen
118 Ecole Rousseau Brunschwicg, Lille, France
119 Chaineux/Herve
articles à l'époque puisqu'elle avait
été la première en Belgique à lutter contre les
poussières et moisissures, en réponse à un
problème d'allergies. Elle a aussi été
interviewée. Toujours pour lutter contre les allergies, l'école
de Ste Foy
a dû se séparer de ses animaux en maternelle (lapin
et hamster). Quand des programmes de soutien aux allergiques existent, comme
à Lille où chaque
allergique est suivi individuellement, c'est surtout pour la
gestion de l'effort et des médicaments, et non pour éviter
poussières et pollutions.
Les OEM émises par les ordinateurs dans
les écoles ne les inquiètent pas non plus : le directeur
néerlandais était plus soucieux de la position des
élèves derrière l'écran (incidence négative
sur leur colonne vertébrale).
A l'exception des écoles flamandes, les autres
écoles ne vivent pas la pollution intérieure comme un
problème et s'étonnent même que d'autres s'y
intéressent. En Hollande, où pourtant le directeur semblait
connaître ce sujet, à la question :
Seriez- vous intéressé par une formation pour vous
ou vos professeurs sur la pollution intérieure? La réponse est
négative comme dans la plupart des écoles contactées.
L'enthousiasme à s'engager dans de nouvelles activités et
formations sur la pollution intérieure reste limité (faute de
personnel), même si
la plupart des personnes rencontrées ont manifesté
un certain intérêt pour le sujet de cette étude. En
revanche, en Flandre, les personnes interrogées connaissaient le
problème et aéraient les classes plus consciemment. La directrice
de l'école `De Rekke' s'est même engagée, à la fin
de notre conversation, à aller voir sur le site de «Lekker
fris» pour y chercher des outils. Voir l'intégralité des
interviews en annexe 10.
Interprétation des résultats
· La différence de prise de conscience et
d'intérêt est énorme entre les écoles où une
certaine sensibilisation a déjà été faite et les
autres (VG, NL versus RW et FR). Cependant même les écoles
informées se sentent démunies: il ne suffit pas de sensibiliser,
il faut donner des outils et des consignes claires.
· Aucune norme n'est imposée en rapport avec la
pollution intérieure: on craint si elles existaient qu'elles ne
créent une plus grande charge de travail : donc les
écoles ne sont pas spontanément demandeuses. Il faut que
l'effort vienne du monde politique.
· Il semble que tout le monde utilise des craies anti
poussières: des petits changements s'opèrent mais prennent du
temps.
· Dans l'entretien, par la sous-traitance et le choix des
produits on ne privilégie pas souvent l'aspect santé mais surtout
le contrôle des coûts.
· Les économies d'énergies sont
à l'ordre du jour mais pas la protection de la santé
(remplacement des systèmes de chauffage et contrôle de la
température): faut-il privilégier l'un au détriment de
l'autre ? Ceci reflète la situation de l'opinion publique en
général qui est actuellement, par le biais des media, plus
sensibilisée au problème de réchauffement climatique
qu'aux risques de la pollution sur la santé.
· Les progrès techniques (nouveaux matériaux)
sont parfois aussi préférés au détriment de
la santé: une des écoles se réjouit du
remplacement des châssis en aluminium par du PVC, sachant que chlorure de
polyvinyle seul est un plastique très instable et donc qu'on lui ajoute
des plastifiants, des lubrifiants et des stabilisateurs thermiques tels
phtalates, bisphénol A et organotines. On considère en
général que plus de 40% de la composition du PVC flexible est
constituée de phtalates. Ceci n'est nullement connu du grand public.
· Alors que les ONG et les politiques commencent à
débattre intensément du problème des OEM, ce sujet ne
semble nullement intéresser les écoles, sauf une, qui a
préféré par mesure de précaution éviter les
ordinateurs. Le principe de précaution n'est pas spontanément
évoqué au cours des 9 autres interviews.
· Quant à un possible intérêt pour
le sujet de la pollution intérieure, environ la moitié des
écoles (les plus informées) ont manifesté un certain
intérêt pour en savoir plus, les autres étant
complètement indifférentes au sujet. Ce qui montre encore une
fois que le processus doit commencer par un
effort de conscientisation, nécessaire et
indispensable pour ensuite susciter intérêt et adhésion: ce
qui requiert du temps et des moyens.
5.2. D'AUTRES INTERVIEWS PLUS ANCIENNES
Interviews d'écoles par « focus groups ».
Cette étude de terrain [57] réalisée en
décembre 2005 par le MMK120 pour le LOGO121 en
Flandre fut l'étude préliminaire conduisant par la suite au
programme «Lekker Fris».
L'étude, dirigée par Dieter Deplancke, comporte une
enquête réalisée auprès de 13 directeurs
d'écoles primaires, 9 enseignants, et 12 conseillers prévention
pour répondre aux questions suivantes122:
1. Que savent les gens qui sont actifs dans l'enseignement
primaire sur la pollution intérieure à l'école et ses
effets supposés nocifs?
2. Est ce que l'on se préoccupe de l'air intérieur
à l'école et que fait-on? Comment?
3. Y a-t-il de la part des gens qui travaillent dans les
écoles, une volonté d'améliorer l'air intérieur ?
Comment ?
Méthodologie d'un «focus
group»
120 Medisch Milieukundige
121 Lokaal GezondheidsOverleg
122 (traduction)
Comme annoncé dans l'enquête123 il y a de
nombreux avantages à utiliser des «focus groups»:
· Les conversations entre participants permettent un
débat approfondi
· On a souvent plus d'ouverture que lors d'une interview
individuelle
· Les idées sont développées bien
au-delà des simples questions posées
· L'enquêteur peut mieux appréhender le
langage des participants
· Une auto réflexion se développe grâce
aux divergences d'avis
· Les coûts de gestion sont moins
élevés que des interviews individuelles
Mais il faut aussi noter des inconvénients que l'on ne
retrouve pas dans les interviews individuelles:
· Un biais peut apparaitre lors des discussions car le
modérateur n'est pas toujours le même
· Il y a une certaine subjectivité
· Les participants s'influencent mutuellement
· L'analyse des résultats est parfois plus
difficile
Les principaux résultats de ces focus
groups124
· Bonne compréhension du terme `environnement
intérieur'
· La plupart des participants sont conscients qu'une
mauvaise qualité de l'air intérieur peut avoir des effets
négatifs sur la santé, le bien-être et les performances des
élèves tout comme des enseignants.
· Il semblerait que l'on agisse déjà sur
l'air intérieur à l'école: par l'aération, il est
fait attention aux équipements et dans une certaine mesure au nettoyage
et à l'hygiène.
· Ce sont le nettoyage et l'hygiène qui comptent le
plus pour les enseignants, beaucoup aèrent déjà. La
qualité de l'air intérieur dépend donc de l'enseignant.
· Même si on travaille sur l'air intérieur
l'objectif n'est pas toujours la santé.
123P 26 de l'étude
124 P 41 et 42 de l'étude
· Les membres de la direction mettent en avant le
coût des possibles initiatives, nonobstant cette contrainte, il existe un
intérêt certain pour la qualité de l'air
intérieur.
· Les 3 facteurs suivants sont prioritaires:
aération, entretien et équipement des locaux.
· Toute l'école doit participer au projet
En conclusion l'enquête révèle qu'il existe
certaines méthodes curatives (aération et nettoyage) pour
améliorer la qualité de l'air dans les écoles mais pas
suffisamment de prévention. Il y a un intérêt et une
prédisposition pour améliorer la qualité de l'air de
façon plus structurée surtout dans les domaines de
l'aération, du nettoyage et de l'aménagement des locaux. La
préférence est donnée à un projet concret,
éducatif, ludique et accessible où tous les acteurs seraient
impliqués.
5.3. CEUX QUI TRAVAILLENT SUR LA CONSCIENTISATION
DES ECOLES
Interview d'un responsable de «LEKKER
FRIS»
Interview de Dieter Deplancke125
Medisch Milieukundige bij de LOGO's
Au nom du groupe de travail « Milieu & Gezondheid op
School » Juillet 2009
125
www.mmk.be/onderwijs -
www.lekkerfris.be
(note)
Quelle es la philosophie du
programme?
«Le programme est basé sur un réseau local et
a pour rôle la sensibilisation et non le lobbying. La philosophie de
Lekker Fris est de donner des outils faciles et accessibles à tous sans
nécessiter de gros travaux onéreux qui ne trouveront de toute
façon pas de financement. Un projet pilote126 (voir section
5.2 ci-dessus) a été réalisé en `06-'07 dont
l'objectif était l'amélioration de la qualité de l'air
intérieur dans les écoles primaires par:
1. La prise de conscience que la qualité de l'air
influe sur la santé et les capacités des enfants
2. La reconnaissance des facteurs de risque
3. L'apprentissage de comment les risques peuvent être
réduits».
Quelle efficacité?
«L'évaluation avait confirmé que ces 3 buts
avaient été atteints: sur les 15 écoles pilotes, on a
constaté que les bonnes habitudes restaient, même 3 ans
après».
Quelles perspectives?
«2 années complètes se sont
écoulées depuis le début du projet: 700/4000 écoles
en Flandre ont suivi le programme au cours de la première année.
Les résultats de la deuxième année ne sont pas encore
connus. L'an prochain le matériel didactique sera adapté pour
plus d'efficacité encore. Le compteur CO2 est un outil très
efficace mais cher (250 € pièce). Nous en avons 135 à
disposition des écoles et avons poussé les communes à en
acheter (par ex 22 communes sur 35 en région Halle-Vilvorde en ont
acheté)»
Qu'en est-il de la
législation?
«C'est un sujet nouveau. Il existe le
«Binnenmilieubesluit» et la checklist
`Veiligheid en welzijn op school' de l'inspection de
l'enseignement primaire qui couvrent le bien-être des enfants à
l'école mais rien de très spécifique.
126
http://www.lekkerfris.be/defaultSubsite.aspx?id=10416
)
Quand des concentrations de CO2 sont données elles ne sont
pas adaptées aux classes avec 20 ou 30 élèves mais
plutôt basées sur des habitations familiales».
Que savez-vous des activités en dehors de la
Flandre ?
«Il y a en région Bruxelles Capitale
l'IBGE127 et les SAMI's128 en Wallonie mais pas vraiment
un projet qui travaille sur les comportements comme le nôtre. Les
Pays-Bas sont beaucoup plus avancés et ont beaucoup plus de moyens. En
France il faut chercher le projet `Justin peu d'air' 129qui est tout
nouveau (voir section outils)».
Pourrait -on envisager de distribuer ce travail en
dehors de la Flandre?
«Considérant que les sujets de santé et
environnement sont des attributions régionales, il n'est pas si simple
de tout simplement transférer notre projet. Nous sommes toujours ouverts
à des échanges et à considérer ce qui est possible.
Nous avons d'ailleurs de très bons contacts avec les autres
régions. Cependant juste transférer le projet -considérant
en plus la structure politique compliquée en Belgique - n'est pas si
simple. La force de Lekker Fris est dans sa méthodologie, dans sa
distribution à l'échelle locale, l'engagement des communes ou des
CLB's130 et du réseau local du LOGO».
127
www.ibgebim.be
128 service d'analyse des milieux intérieurs
129
http://www.pipsa.org/index.cfm?ContentID=117090439
130 centra voor leerlingbegeleiding
Interview d'une responsable de «GEZOND, FRIS &
SLIM »131
Déjà mentionné précédemment
(section 4.7), ce projet de 2006 cherche des solutions au problème de
pollution intérieure dans les locaux scolaires aux Pays- Bas. Une
certaine collaboration existe d'ailleurs avec le projet flamand.
Interview de Monique Scholtes,
Milieugezondheidskundige Gemeentelijke Gezondheidsdienst, GGD 20
juillet 2009 (par email)
Quelles activités faîtes-vous dans les
écoles primaires?
L'an dernier il a été décidé par les
autorités que toutes les écoles dotées de ventilation
naturelle recevraient au cours des 5 prochaines années (à partir
de la saison d'hiver 08/09) une visite du GGD. Dans ces écoles on
applique la méthode dite « méthode d'un jour ». Ceci ne
coûte rien aux écoles (le financement est réalisé
par le ministère de VROM/OC&W132).
Le contenu : le matin les locaux sont inspectés et des
calculs faits sur la capacité de ventilation réelle (utile). Dans
le conseil donné à l'école il est indiqué si la
capacité de ventilation utile est suffisante pour le niveau
d'occupation. A la fin
de la journée une présentation est faite aux
enseignants. A côté de cela les écoles reçoivent un
paquet didactique et un appareil de mesure (feu de signalisation). La
méthode ne diffère donc pas structurellement des années
passées. On peut en revanche encore donner un conseil en matière
de construction (très limité). Le texte est repris pour faire
partie intégrante du manuel de conseil scolaire. La participation n'est
pas obligatoire.
131 Interview originale en Néerlandais en annexe
132 Ministerie van Volkshuisvesting, Ruimtelijke Ordening en
Milieubeheer (VROM) Ministerie voor Onderwijs, Cultuur en Wetenschappen
(OC&W)
Combien d'écoles participent
?
L'an dernier environ 800 écoles ont été
visitées. A l'heure actuelle les négociations continuent avec le
ministère: mais en principe les « méthodes d'un jour »
devraient continuer.
Quel en est le résultat ? Quelles sont les
difficultés rencontrées ? Est ce que les écoles sont
enthousiastes ou bien est-ce considéré comme une tâche
supplémentaire ?
Le projet est évalué par le GGD- Nederland. Ce que
j'ai compris c'est qu'il est bien perçu mais que le paquet didactique
par exemple, n'est pas encore beaucoup utilisé (entre autres car les
écoles sont tenues de terminer l'entièreté de leur
programme).
Quels plans avez-vous pour peut être
étendre le projet, comment, où et quand ?
Au sein du GGD il existe actuellement un projet pilote pour
appliquer la `méthode d'un jour' aussi aux crèches. A
côté de cela on parle aussi de l'enseignement supérieur,
car là non plus la ventilation n'est pas optimale, mais des plans
concrets n'existent pas encore.
6. PARTIE #3: DISCUSSION & RECOMMANDATIONS
Prévenir ou guérir ?
La réponse semble évidente et pourtant ...
Nous avons vu dans les sections 4.2 et 4.3 à quel point le
problème de pollution intérieure était présent
à l'école et ses conséquences sanitaires potentiellement
graves. Les liens sont désormais établis scientifiquement entre
les éléments toxiques et certaines maladies mais la
prévention traîne. Pour certaines maladies (allergies, l'asthme)
des solutions `symptomatiques' existent, pour d'autres (cancers, les troubles
du neuro-développement ou du système endocrinien) on doit encore
les inventer. Beaucoup d'énergie et de ressources sont utilisées
dans nos pays développés pour soigner, trop peu pour
prévenir. Prenons le cas de l'asthme dont 2 écoles nous ont
parlé en détail (Herve et Lille)133:10% des enfants en
seraient atteints134[1].
Il existe à Lille un Plan d'Accueil Individuel (PAI) pour
les asthmatiques qui détermine la capacité à faire du
sport et les médicaments à donner: ceci requiert un suivi
individualisé de ces enfants. Si 10% des enfants nécessitaient ce
suivi personnalisé, la charge de travail pour l'école serait
énorme ! Pourquoi ne pas investir dans des mesures comme le nettoyage
des classes et la ventilation pour réduire ce problème ?
Malheureusement Lille est justement l'école où les fenêtres
n'ouvrent plus et le budget entretien réduit presque à
néant.
Peut-on attendre la législation pour
agir?
Les progrès scientifiques en matière de cause
à effet entre pollution intérieure et morbidité ne
laissent aucun doute.
Les sources de pollution sont de plus en plus nombreuses
à mesure que de nouvelles substances intègrent notre
quotidien. A tel point que les listes de
133 l'école de Chaineux à Herve et l'école
Rousseau Brunschwicg à Lille
134 Voir section 4.3, selon l'AFFSET
substances prioritaires n'incluent pas encore des produits comme
les retardateurs de flammes par exemple135.
La pression sur le législateur se fait de plus en plus
pressante comme nous l'avons constaté dans la section 4.5 et l'on ne
peut que s'en réjouir pour voir arriver dans nos écoles des
règles et des normes plus en accord avec la réalité et les
risques sanitaires. Cependant encore faut-il que cette législation soit
adaptée: en Flandre, un début de législation sur l'air
intérieur dans les écoles existe mais n'est pas encore assez
spécifique et « prête à l'emploi ». Rappelons le
commentaire de Dieter Deplancke lors de notre interview: « quand des
concentrations de CO2 sont données elles ne sont pas
adaptées aux classes avec 20 ou 30 élèves mais
plutôt basées sur des habitations familiales ».
Pour toutes ces raisons on ne pas doit trop attendre de la
législation. On ne peut attendre que les normes d'hygiène et de
sécurité soient mises à jour pour commencer à
agir.
Rappelons que l'on connait certains risques sur la santé
et sur la capacité à étudier des enfants mais on ne
connait pas encore l'effet cocktail de touts ces polluants entre eux ou l'effet
à long terme. Par ailleurs, la législation tâtonne encore
sur de nombreux aspects (dans le domaine des OEM136 par exemple),
où les seuils de tolérance sont probablement mal adaptés
aux enfants.
Les OEM sont d'ailleurs le seul domaine mentionné
spontanément lors des interviews: certaines écoles ont
préféré ne pas mettre d'ordinateurs à disposition
des élèves par principe de précaution. Toujours selon ce
même principe, et en attendant de nouvelles preuves scientifiques, les
Français viennent d'interdire aux enfants de moins de 12 ans
l'utilisation d'un GSM en milieu scolaire ...
«Lorsque des incertitudes subsistent quant à
l'existence ou à la portée de risques pour la santé des
personnes, les institutions peuvent prendre des mesures de protection sans
avoir à attendre que la réalité et la gravité de
ces risques soient pleinement démontrées. 137»
135 Anne Corinne Zimmer : polluants chimiques, enfants en danger.
P248
136 Ondes électro-magnétiques
137 arrêt de la Cour de justice des Communautés
européennes dans l'affaire de la vache folle en 1998
N'oublions pas non plus que l'exposition personnelle peut
être supérieure à la simple addition des concentrations
intérieures et extérieures: il faut tout prendre en compte. La
totalité des expositions des enfants en classe ainsi que pendant le
transport vers l'école est trop souvent ignorée alors qu'elle est
une source primordiale d'exposition: une vue «holistique» est
absolument nécessaire [16] ce qui rend le travail du législateur
très complexe. Le principe de précaution doit nous
inciter à agir sans attendre.
Il faut communiquer maintenant !
Nous l'avons vu en Flandre et aux Pays-Bas: là où
des efforts de communication ont été faits, les écoles
sont conscientes du problème, ce qui est un premier pas. Cet effort doit
être poursuivi et étendu à toutes les régions.
Test-Achats, qui a réalisé plusieurs études sur le sujet
plaide par exemple pour une campagne de sensibilisation nationale pour
améliorer la qualité de l'air intérieur dans les
écoles.
Quelle doit-être la cible de la
communication?
Les initiatives existantes visent le corps enseignant et les
enfants.
Les enseignants doivent être
informés et formés sur le sujet même si le sentiment
dominant aujourd'hui est une surcharge de travail. Il faut en tenir compte et
utiliser les canaux existants: de nombreuses activités ont lieu dans les
écoles pour développer la conscience écologique (par ex
MOS138 en Flandre): il ne coûterait pas grand chose en temps
et en effort d'y ajouter les aspects de la pollution de l'air: utiliser ce qui
existe déjà réduirait l'impression de surcharge des
enseignants.
138 MOS: Milieu Op school
Par ailleurs on voit dans le cas de l'école de Herve (qui
s'était fait une réputation dans le domaine de la lutte contre
les allergies) que le projet avait été abandonné suite au
changement de direction: ceci nous indique que l'effort doit être un
effort continu et partagé et ne pas reposer sur quelques individus.
L'enfant: il est clair que l'enfant doit être au coeur
de la solution. L'impliquer dans la solution en lui enseignant les bons
réflexes est essentiel: «Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me
souviens. Tu m'impliques, j'apprends. »139.
Mais n'oublions pas les parents: tout comme on
«éduque» les parents indirectement aujourd'hui à
réduire leurs émissions CO2 (en demandant aux enfants de calculer
leur empreinte écologique en famille), on pourrait aisément
consacrer plus de temps à leur apprendre des gestes simples mais
essentiels pour assainir leur environnement quotidien. Ceci est d'ailleurs un
des points du programme de l' « Agenda 21 Scolaire »140 en
France qui préconise l'information, la responsabilité
individuelle et collective, la concertation, la prise en compte du long terme
et l'ancrage dans la durée de toute action efficace. NB : l'action
de l'agenda 21 se focalise sur les aspects environnementaux et sociétaux
mais malheureusement pas encore sur le lien santé- pollution.
Quel message?
Regarder en face les risques pour la santé peut effrayer:
c'est pourquoi la communication utilise parfois des méthodes plus
subtiles pour faire passer les messages. Prenons l'exemple en Belgique la
sécurité routière qui choisit de ne pas faire de
catastrophisme (contrairement à la France) pour des résultats -
selon elle- aussi efficaces. Il faut un message positif: pourquoi ne pas mettre
en avant l'aspect « concentration de l'élève» et «
capacité à étudier » pour susciter
139 Benjamin Franklin
140
http://www.comite21.org/nos-actions/education-developpement-durable/agenda-21-scolaires/index.html
l'intérêt des enseignants et parents et rendre la
communication moins tragique et donc plus accessible à tous?
Pas de panique, des consignes claires. Une
communication ciblée vers le monde scolaire est nécessaire et
doit inclure des consignes claires: plusieurs écoles -déjà
informées - ont exprimé leur désarroi face au
problème, les instructions n'étaient pas assez précises.
«Que dois-je faire en cas de grand froid, de brouillard, de beau
temps....»? Les normes d'hygiène et santé devraient inclure
des consignes d'aération, d'utilisation de produits non dangereux et
utiliser les inspections pour renforcer les messages.
Le financement: un problème chronique.
Le problème du financement et des limites
budgétaires est omniprésent dans les écoles: « LEKKER
FRIS » l'a bien compris en offrant un programme totalement gratuit. Il en
est de même pour le programme néerlandais « GEZOND, FRIS
& SLIM ».
Mais ces programmes coûtent en personnel et en
matériel aux communes ou aux régions (260 euros141
pour chaque appareil de mesure de CO2 environ): ces campagnes se doivent donc
d'être efficaces. En plus de ce qu'elles font déjà, elles
pourraient par exemple étendre leurs conseils à des produits
d'entretien alternatifs (vinaigre, cristaux de soude, tissus en microfibres)
qui permettrait à toutes les écoles ou les communes de
réduire leur budget sans avoir à payer le prix des produits
biologiques.
Par ailleurs la Flandre a accordé beaucoup d'attention et
de moyens pour rendre l'accès à l'enseignement primaire
totalement gratuit: les enfants n'apportent plus de cahiers ou de recharges
pour leur porte-plume à l'école, tout leur est fourni
gratuitement. Il faudrait faire autant d'efforts pour allouer l'argent
nécessaire à un meilleur environnement intérieur.
141 Voir section 4.6
Question de bon sens.
Il ne sert à rien d'être trop ambitieux mieux vaut
être pragmatique. De nombreuses solutions sont disponibles à
moindre frais et permettent déjà de faire beaucoup pour
améliorer l'air intérieur: aération, nettoyage... Pour ce
qui est des stratégies de rénovations et de constructions,
celles-ci devront à plus long terme prendre en compte l'aspect
qualité de l'air. Il est d'ailleurs possible d'influencer les
constructions futures comme le fait le GGD aux Pays Bas en donnant des
recommandations lors de leurs visites. On peut donc favoriser le court terme
tout en influençant l'avenir.
Ne pas réinventer la roue ou comment
utiliser les bonnes idées des autres ? Toutes les régions/pays ne
sont pas pourvues d'outils et d'équipes pour les soutenir dans cette
démarche: ne pourrait-on pas mettre en commun les meilleures initiatives
de chacun et adapter ce qui est aujourd'hui destiné aux particuliers par
exemple ? Les outils de « Lekker Fris », couplés avec certains
outils de l'IBGE adaptés aux écoles pourraient être des
ressources extraordinaires (voir section 4.7) si les contraintes
régionales, linguistiques, ou du `not invented here' pouvaient
être mises de côté. Constatons que les programmes flamands
et néerlandais travaillent ensemble, si bien que la ville de Groningen
en a même adopté le nom142.
A qui de jouer ?
Toutes les initiatives pour améliorer l'air dans les
écoles ne peuvent venir du monde politique ou de l'administration: les
habitudes des élèves, des professeurs et de la direction doivent
aussi changer. C'est la position que défend la région flamande:
la direction, les enseignants peuvent et doivent aussi prendre des mesures
concrètes dans les domaines comme la ventilation ou l'hygiène.
Mais nous l'avons vu dans les interviews: les programmes scolaires sont
chargés et laissent peu de place pour de nouvelles initiatives
volontaires ou
142
http://gezondheid.groningen.nl/md/20/gezond.pdf?PHPSESSID=921d13adb21286b087afba4b988af74e
bénévoles. C'est pourquoi il faut utiliser les
canaux existants, comme nous l'avons vu précédemment (ex MOS).
7. CONCLUSION
Le problème de la pollution intérieure est
complexe: les sources sont nombreuses, la liste des polluants
est longue, les effets « cocktail » encore à l'étude et
chaque école -de par son bâtiment, les matériaux
utilisés, son système d'aération, les saisons- se verra
confrontée à des difficultés différentes et
variables.
La prise de conscience du monde éducatif,
face à ce problème et ses conséquences sanitaires voire
pédagogiques reste dans beaucoup de régions encore à
développer.
De bons outils existent qui pourraient
aisément être partagés au-delà des
frontières, même linguistiques.
Malgré les preuves qui s'accumulent sur les risques pour
la santé, notamment pour les enfants, on considère qu'il est
difficile de légiférer sur l'air
intérieur
en général car il s'agit en grande partie de la vie
privée des gens (du moins pour la maison) [34] mais cela ne devrait pas
freiner les législations pour les bâtiments publics et donc les
écoles.
Alors quels sont les véritables freins au changement ?
Le fait que les données
économiques sur l'impact d'une mauvaise qualité de l'air
intérieur fassent encore défaut ne motive pas les politiques; en
cette période de crise les préoccupations financières
risquent de rester prioritaires.
Mens sana in corpore sano...
Le problème de pollution intérieure est trop
souvent considéré comme un problème
d'environnement: face au réchauffement climatique par exemple,
cette problématique n'a aucune chance aux yeux des médias, de
l'opinion et des politiques. Comme nous le savons, seul un petit nombre de
sujets peut
occuper le devant de la scène
médiatique143. Pourtant, nous avons vu qu'il était
aussi et surtout un problème de santé publique
voire de concentration et capacité à étudier donc
d'éducation: il faudrait donc davantage communiquer sur
ce sujet dans le contexte des allergies qui touchent environ 1 famille sur 10
ou mieux la lutte contre l'échec scolaire qui draine dans certaines
régions des budgets importants.
Remerciements
Je dédie ce travail aux personnes qui ont si
généreusement participé aux interviews et répondu
à mes nombreux Emails. La lutte pour la santé de nos enfants est
une cause noble, il faut y croire: « Le pessimisme est l'intelligence
des faibles, l'optimisme le courage des intelligents
»144.
143 Voir la théorie de « caring capacity »
144 W Churchill 1944
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THE PERFORMANCE OF SCHOOL WORK BY CHILDREN; International Centre for Indoor
Environment and Energy, Technical University of Denmark, Corresponding author
email: pw@mek.dtu.dk. Voir detail en
annexe 2.
[54] WHO Europe, Children's Environment and
Health ,Action Plan for Europe:Fourth Ministerial Conference on Environment and
Health Budapest, Hungary, 23-25 June 2004 EU R/04/5046267/7
[55] WOUTERS, P. (1989) in Prevent vzw 2004.
Belgische ervaringen inzake ventilatiekwaliteit in
gebouwen. WTCB Tijdschrift, 2: pg 1-11.
[56] ZEILER Wim, BOXEM Gert Ventilation of
Dutch schools; an integral approach to improve design, Proceedings of Clima
2007 WellBeing Indoors, P 1-8.
[57] ZIMMER Anne Corinne ; POLLUANTS CHIMIQUES
ENFANTS EN DANGER, date de parution 13/09/07, ISBN 978-2-7082-3952-4
[58] Programme de surveillance air et sante --
Analyse des liens a court terme entre pollution atmosphérique urbaine et
mortalité dans neuf villes françaises -- Saint- Maurice (Fra) :
Institut de veille sanitaire, Paris, 2008, 41 p. Disponible sur :
www.invs.sante.fr
[59]DIETER DEPLANCKE, SARA REEKMANS, STEFANIE
VANHOUTTE, SARA BENOY.
« Binnenmilieu & Gezondheid op School »
LITERATUURSTUDIE, ERVARINGSBEVRAGING, Rapport de décembre 2005, point de
départ du projet « Lekker Fris » pour connaître
l'intérêt des écoles.145
[60] MARINA PUDDU, JEAN TAFFOREAU: L'Asthme et
la Pollution de l'air Etat des connaissances et données disponibles pour
le développement d'une politique de santé en Belgique IPH/EPI
Reports Nr. 2003 - 012
http://www.sante-habitat.be/pdf/asthme
fr.pdf
[61] SYMBIOSES, le magazine de l'Education
relative à l'Environnement, est réalisé par le
Réseau IDée. Voir # 66 · printemps 2005, « Malades
de l'environnement » http://www.symbioses.be/
145
http://www.lekkerfris.be/uploadedFiles/lekkerfris/hoezo
ongezond/Binnenmil ieu%20&%20Gezond heid%20op%20School . pdf
9. ANNEXES ET TABLEAUX
Annexe 1: «maximum allowable concentrations in EECCA cou
ntri es»146
|
146
http://www.eea.europa.eu/publications/state
of environment report 2007 1/chapter2.pdf
Annexe 2: étude de Wargocki et al. (2005)
[53]
«Average air temperatures were reduced from 23.6°C to
20°C, and outdoor air supply rates were increased from 5.2 to 9.6 liters
per second (l/s) per person in a 2 × 2 crossover design, each condition
lasting a week.
Tasks representing eight different aspects of schoolwork, from
reading to mathematics, were performed during appropriate lessons, and the
children marked visual-analogue scales each week to indicate building-related
symptom intensity.
Increased ventilation rate increased work rate
in addition, multiplication, number checking (p < .05), and subtraction (p
< .06).
Reduced temperature increased work rate in
subtraction and reading (p < .001), and reduced errors in checking a
transcript against a recorded voice reading aloud (p< .07).
Reduced temperature at increased ventilation
rate increased work rate in a test of logical thinking (p < .03).
Their experimental data indicated that increasing ventilation
rates from 5.4 to 9.6 l/s per person and decreasing temperatures from 24°C
to 20°C
potentially would improve the performance of schoolwork by
children».
Annexe 3 (législation) : les textes de
référence et leur objectif.147
> Directive 2008/50/EC on ambient air quality and
cleaner air for Europe including the following elements:
· The merging of most of existing legislation into a single
directive (except for the Fourth Daughter Directive) with no change to existing
air quality objectives.
· New air quality objectives for PM2.5 (fine particles)
including the limit value and exposure related objectives - exposure
concentration obligation and exposure reduction target.
· The possibility to discount natural sources of pollution
when assessing compliance against limit values.
· The possibility for time extensions of three years (PM10)
or up to five years (NO2, benzene) for complying with limit values, based on
conditions and the assessment by the European Commission.
> Council Directive 96/62/EC on ambient air quality
assessment and management (Air Quality Framework Directive).
> Council Directive 1999/30/EC relating to limit
values for sulphur dioxide,
nitrogen dioxide and oxides of nitrogen, particulate matter and
lead in ambient air (First Daughter Directive).
147
http://ec.europa.eu/environment/air/legis.htm
> Directive 2000/69/EC of the European Parliament and
of the Council relating to limit values for benzene and carbon monoxide in
ambient air (Second Daughter Directive).
> Directive 2002/3/EC of the European Parliament and
of the Council relating to ozone in ambient air (Third Daughter
Directive).
> Directive 2004/107/EC of the European Parliament
and of the Council relating to arsenic, cadmium, mercury, nickel and polycyclic
aromatic hydrocarbons in ambient air (Fourth Daughter Directive).
> Council Decision 97/101/EC establishing a reciprocal
exchange of information and data from networks and individual stations
measuring ambient air pollution within the Member States (EoI
Decision).
> Commission Decision 2004/461/EC laying down a
questionnaire for annual reporting on ambient air quality assessment under
Council Directives 96/62/EC and 1999/30/EC and under Directives 2000/69/EC and
2002/3/EC of the European Parliament and of the Council.
> Commission Decision 2004/224/EC laying down the
obligation of Member States to submit within two years so-called Plans and
Programmes for those air quality zones where certain assessment thresholds
set in the Directives are exceeded.
> Council Directive 80/779/EEC of 15 July 1980 on air
quality limit values and guide values for sulphur dioxide and suspended
particulates, as last amended by Directive 89/427/EEC
> Council Directive 85/203/EEC of 7 March 1985 on air
quality standards for nitrogen dioxide, as last amended by Council Directive
85/580/EEC
> Council Directive 2008/1/EC of 15 January 2008
concerning integrated pollution prevention and control
> Directive 2001/80/EC on the limitation of emissions
of certain pollutants into the air from Large Combustion Plants
> Council Directive 94/66/EC amending Directive
88/609/EEC on the limitation
of emissions of certain pollutants into the air from large
combustion plants > Directive 2000/76/EC of the European Parliament
and of the Council of 4th
December 2000 on the incineration of waste.
> Directive 94/63/EC of the European Parliament and of
the Cou ncil on the control of VOC emissions resulting from the storage of
petrol and its distribution from terminals to service stations.
> Council Directive 1999/13/EC on the limitation of
emissions of volatile organic compounds due to the use of organic solvents in
certain activities and installations.
> Directive 1999/32/EC on reduction of sulphur content
of certain liquid fuels.
> Directive 2001/81/EC on national emissions ceilings
for certain atmospheric pollutants
> Directive 2001/81/EC on national emissions ceilings
for certain atmospheric pollutants. Consolidated text
> Directive 2002/3/EC relating to ozone in ambient
air
Annexe 4: Les sites internet de
référence
Les sites européens
http://iaq.jrc.ec.europa.eu/en/initiativeslegislation.cfm
La DG SANCO (Commission européenne) a créé
un site (partiellement
encore en construction) pour communiquer aux professionnels sur
la qualité de l'air intérieur:
http://www.euro.who.int/envhealthpolicy/plans/20020807
1 . National environmental health action plans (NEHAPs) ·
http://www.hitea.eu/ Health Effects of Indoor Pollutants:
Integrating microbial, toxicological and epidemiological approaches.
Les sites Français
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/pnse/sommaire.htm
Le Plan national santé environnement vise à répondre aux
interrogations des Français sur les conséquences sanitaires
à court et moyen terme de l'exposition à certaines pollutions de
leur environnement
http://www.sante.gouv.fr/ Site général de
référence du mnistère français de la santé
et des sports
http://www.prevair.org/fr/index.php
publie des cartes quotidiennes de pollution européennes sur les
principaux polluants, PM 10, PM 2.5, l'ozone, dioxyde d'azote
http://www.afsse.fr/ agence française de
sécurité sanitaire de
l'environnement . . . L'Afsset est un établissement
administratif public de l'Etat, placé sous tutelle des ministres
chargés de l'écologie, de la santé et du travail.
http://www.inpes.sante.fr/ Institut national de
prévention et d'éducation pour la santé - INPES Institut
national de prévention et d'éducation pour la santé : ses
actions de prévention (tabac, drogues, alcool, sida, cancer,
hygiène de vie
http://www.ecologie.gouv.fr/article.php3?idarticle=1290
DPPR : Direction de la prévention des pollutions et des risques ...
Organigramme de la DPPR : Direction de prévention des pollutions et des
risques.
http://www.air-interieur.org/oqai.aspx
Observatoire de la qualité de l'air intérieur Missionné
par les Pouvoirs Publics, l'Observatoire de la qualité de l'air
intérieur a pour enjeu de mieux connaître la pollution
intérieure, ses origines ..
www.ecologie.gouv.fr/-
PNETOX - Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement
...
http://www.comite21.org/ L'Agenda 21 scolaire
amène l'établissement et tous ses acteurs, en particulier les
jeunes, à apporter des réponses concrètes aux enjeux
locaux et planétaires du développement durable.
Les sites belges
www.sippt.cfwb.be Promotion de la
sécurité et de la santé dans les établissements de
la Communauté française (y compris la sécurité
à l'école
http://www.gezondmilieu.be
Vlaams Agentschap Zorg en Gezondheid site avec toutes sortes de conseils
pratiques pour la santé
http://www.mmk.be Medisch Milieukundige
bij het LOGO (locale gezondheidsoverleg) site flamand sur la pollution de l'air
, qui donne aussi des infos pour les écoles `Lekker fris (gezond op
school)
http://www.lekkerfris.be/ un projet du MMK's (Medisch
Milieukundigen, voir ci-dessus) subventionné par le LOGO (Lokaal
Gezondheidsoverleg). Spécifique pour les écoles.
Annexe 5: le pouvoir dépolluant des plantes
d'intérieur: 148
crédit : (c) C. Magdelaine - notre-planete.info
Certaines plantes vertes ont une action dépolluante.
Contre peu de soins, elles absorberont les benzènes, ammoniac et
autre monoxyde de carbone en plus de décorer les pièces de
votre habitat.
Choisir des plantes pour son intérieur ne doit plus se
limiter à une question de goût. Quand on sait (depuis 20 ans et
grâce au professeur Wolverton, chercheur américain travaillant
pour la Nasa) qu'agrémenter son salon d'un peu de verdure peut lutter
efficacement contre les gaz toxiques de la maison, autant faire d'une pierre
deux coups. Le feuillage des plantes absorbe certains polluants de l'air. Pour
obtenir un réel résultat, il faut au minimum placer une plante
par dizaine de m2, préférer celles aux larges feuilles
et diversifier les espèces.
Tout le monde n'a pas pour autant la main verte ni se sent
l'âme d'un botaniste... Epargnons-nous les noms scientifiques, et voici
une liste de dix plantes redoutables contre la pollution et que vous pourrez
retrouver facilement dans des jardineries:
148 Auteur Laure Tréhorel - notre-planete.info «
Sois-belle et dépollue-moi »
· Lierre (facile d'entretien, nécessite peu de
lumière) : contre le benzène
· Dracaena (peu d'arrosage) selon les sortes (il en existe
beaucoup) : contre le benzène, le formaldéhyde (formol), et le
trichloréthylène
· Palmier nain (faible luminosité, aime
l'humidité) : contre le xylène, l'ammoniac et le formol
· Chrysanthème (économique, lumière et
arrosage abondant) : contre le benzène, l'ammoniac et le formol
· Plante araignée (lumière abondante) :
contre le formol, monoxyde de carbone, le toluène et le
benzène
· Ficus (très peu d'entretien) : contre le formol
· Philodendron (lumière vive mais tamisée,
arrosage modéré) : contre le PCP et le formol
· Aloe vera : contre le formol
· Azalée : contre l'ammoniac
· Areca : contre le formol et le xylène
Les polluants visés
· Benzène: trouvé comme solvant dans les
encres, peintures, matières plastiques, détergents, il est
également présent dans la fumée de cigarette
· Xylène: diluant pour peinture, présent dans
les peintures et les vernis, dans certains produits de nettoyage et les
pesticides
· Formaldéhyde (formol): contenu dans la
fumée des feux de forêt, dans les rejets des automobiles, dans la
fumée du tabac ainsi que dans les peintures (reconnu comme
cancérigène certain par le Circ)
· Trichloréthylène: présent dans
certains produits de dégraissage de pièces métalliques et
de nettoyage à sec de vêtements
· Ammoniac : contenu dans de nombreux dégraissants,
dans certains produits de nettoyage des sols et produits de la cuisine
· Pentachlorophénol (ou PCP) : utilisé comme
fongicide, pour la protection des bois et le traitement de la pâte
à papier
· Monoxyde de carbone: ses sources sont multiples, y
compris dans la maison: systèmes fixes de chauffage avec combustion
ainsi que certains chauffages d'appoint, combustion de certains appareils ou
outillages domestiques (décolleuse de papier peint...), combustion du
tabac...
· Toluène : présent dans les peintures,
laques, vernis, cires, encres ; sert à la fabrication de colles et
d'adhésifs
Enfin, sachez que toutes les pièces de l'habitat
peuvent accueillir des plantes, y compris les chambres à coucher.
Contrairement aux idées reçues, le rejet en dioxyde de carbone la
nuit par les plantes d'intérieur est négligeable comparée
à la quantité d'oxygène qu'elles libèrent dans la
journée.
Annexe 6: Prévention en matière de
matériel scolaire
Extrait des 12 conseils de l'IBGE149:
Type d'article
|
Article excellent !
|
Article satisfaisant
|
Article à proscrire !
|
Un crayon en bois naturel
|
Crayon en bois naturel non teinté et non verni
Portemine rechargeable et solide
|
|
Crayon teinté et verni Portemine jetable
|
Cahiers et feuilles en papier
recyclé
|
Papier recyclé à 100% non blanchi
|
Papier recyclé à 50% non blanchi
Papier recyclé à 100% blanchi sans chlore
|
Papier blanc non recyclé Papier blanchi au chlore
|
Pour corriger
|
Barrer proprement
|
Correcteurs à rubans rechargeables Correcteurs liquides
à base d'eau ou d'alcool
|
Correcteurs liquides contenant des solvants toxiques
|
Un surligneur crayon fluo en bois naturel
|
Un surligneur crayon fluo en bois naturel non verni et non
teinté
|
Un surligneur fluo rechargeable
|
Un surligneur non rechargeable
|
De la colle à base d'eau
|
Colle à base d'eau dans un pot ou stick rechargeable
|
Colle à base d'eau ou d'alcool dans un pot ou un stick
à jeter
|
Colle avec des solvants toxiques, notamment le xylène
et le toluène
|
Des feutres à base d'eau
|
Feutres à base d'eau ou d'alcool et de colorants
alimentaires
|
|
Feutres à base de solvants toxiques, notamment le
xylène et
le toluène
|
Des gommes en
|
Une gomme en
|
Une gomme en
|
Une gomme colorée dans
|
|
149
http://www.ibgebim.be/Templates/Ecoles/Home.aspx?langtype=2060
Type d'article
|
Article excellent !
|
Article satisfaisant
|
Article à proscrire !
|
caoutchouc naturel
|
caoutchouc naturel, non colorée et sans étui
|
caoutchouc naturel, non colorée, avec étui en
carton
Une gomme synthétique, sans colorant
|
un étui en plastique
|
Un stylo solide rechargeable
|
Un stylo à plume à réservoir, de
préférence en utilisant de l'encre à base d'eau
|
Un stylo à plume, solide, rechargeable avec des cartouches
Un stylo à bille rechargeable
|
Un stylo à plume
"gadget" jetable et fragile Un stylo à bille non
rechargeable
|
Une boîte à tartines
|
Une boîte à tartines attrayante, solide et
suffisamment grande
|
Un sachet qui a servi à emballer le pain
|
Le papier aluminium et les films en plastique, surtout à
l'intérieur de la boîte à tartines.
Une boîte à tartines
"gadget" fragile
|
|
Annexe 7: Les pollutions liées aux produits du
bâti150
Sources principales
|
Sources détaillées
|
Polluants émis
|
Matériaux lourds
|
Béton, béton cellulaire
|
Faibles émissions radio-actives
|
|
Très faibles émissions radio-actives
|
|
COV(1), sel de Bore
|
Matériaux d'isolation thermiques
et acoustiques
|
Laine minérale de verre et de roche
|
Fibres et Formaldéhyde
|
|
COV
|
|
COV
|
|
Antifongique (ammonium quaternaire)
|
|
Antimite et ignifugeant (mitin, sel de bore), fibres
|
|
Fibres, encres, traitements chimiques de blanchiment du
papier, antifongique, insecticide et ignifugeant
|
|
Fibres, antifongique, insecticide et ignifugeant
|
|
150 Source
http://www.economiedenergie.fr/majic/pageServer/0h03000033/fr/Qualite-de-l-airinterieur-QAI-Poll
ution-de-l-habitat.html
|
Bois feutré
|
Liants (polyoéfine et amonium de synthèse ou
bitume)
|
Menuiseries + volets
|
Bois traité, PVC
|
COV(1)
|
|
(1)certaines colles et certains vernis n'émettent
pas de COV
Annexe 8: les pollutions liées aux produits
d'aménagement , finitions et cloisons
Sources principales
|
Sources détaillées
|
Polluants émis
|
Peintures
|
Peintures à l'eau (solvant)
|
Ether de glycol
|
|
COV (hydrocarbures
|
Vernis
|
|
COV (formaldéhyde)
|
Colles
|
|
COV (1)
|
Vitrificateur de parquet
|
|
COV (formaldéhyde)
|
Revêtements de sol
|
Moquettes et tapis
|
Poussières, bactéries, acariens, COV
|
|
COV
|
|
Poussières
|
|
COV
|
Tissus d'ameublement
|
Rideaux, tentures
|
COV
|
Mobilier en tissu
|
Canapé, fauteuils
|
Poussière, COV
|
|
(1)certaines colles et certains vernis n'émettent pas
de COV
Annexe 9: comment choisir les bons matériaux de
construction
Nous avons déjà identifié plus tôt
les risques inhérents à certains matériaux. Il est donc
primordial de choisir des matériaux sains tels que le bois massif (de
préférence certifié FSC) et non
traité, des peintures végétales, de la terre cuite, du
liège... Tout ceci se trouve dans les magasins écologiques mais
aussi de plus en plus dans la distribution traditionnelle.
Il y a de grandes variations du taux de formol d'un produit
à l'autre (entre un aggloméré, un panneau MDF ou un
contreplaqué) comme le montre le tableau
suivant 151:
Dénomination
|
Fabrication
|
Principaux usages
|
Emissions de forma ldéhyde
|
Aggloméré (panneaux de particules
non orientées)
|
Déchets de bois fragmentés, triés, puis
mélangés à la colle avant d'être pressés
à chaud et poncés.
|
De loin les plus utilisés : planchers,
revêtements intérieurs, ameublement.
|
Fortes, mais disponibles en classe E1.
|
Panneaux de fibre
MDF (moyenne densité)
|
Déchets de bois étuvés puis
défibrés, encollés, pressés et
conditionnés.
|
Parquets (stratifiés), mobilier, agencement
intérieur.
|
Fortes, mais disponibles en
classe E1 et même sans formaldéhyde.
|
Panneaux de Contreplaqué
|
"Feuilles" de 1 à 3 mm obtenues par déroulage ou
tranchage, après trempage des grumes (souvent des bois exotiques), puis
collées en couches croisées et pressées.
|
Planchers, cloisons, bardages, parements intérieurs.
|
Faibles, disponibles en E1.
|
Panneaux de copeaux
orientés "OSB"
|
Résineux d'éclaircie tranchés en longues
lamelles, encollées en trois couches orientées
perpendiculairement l'une à l'autre, ce qui leur confère une
grande rigidité.
|
Planchers, cloisons, contreventements, âmes de poutres,
mobilier, agencement.
|
Assez faibles, disponibles en E1.
|
Panneaux de bois lamifié
et contrecollé
|
Constitués de plusieurs couches de résineux
contrecollés.
|
Ossatures, charpentes légères, planchers... Peu
utilisés en France.
|
Faibles, disponibles en E1.
|
|
151
http://www.terrevivante.org/605-eviter-le-formaldehyde.htm
Annexe 10: interviews dans les écoles
Interview #1
Basisschool 't Kasteel (Gemeenschapsonderwijs) Stafhouder
Braffortlaan 6 3090 Overijse . 02/688 22 31. Mme Laurence Denaw, Directrice,
Email
bsov.dir@sgr10.be
Interview 19 Mars 09
· Que comprenez-vous par « pollution
intérieure » ?
« Le besoin d'air pur : parfois vous entrez dans une
classe et cela sent très fort le renfermé. Les personnes qui y
sont ne le sentent plus. C'est surtout en hiver
où les professeurs ferment toutes les fenêtres.
L'idéal c'est d'avoir des petites fenêtres en haut qui peuvent
rester ouvertes. Cela me fait aussi penser à la cuisine, aux
installations de chauffage qu'il faut contrôler
régulièrement, le ramonage annuel ...
· Pensez-vous avoir dans votre établissement
des problèmes de pollution intérieure ou de qualité de
l'air ? lesquels ?
« Je ne pense pas. Nous utilisons un chauffage central
sauf dans les petites classes en pré fabriqué, qui elles ont un
chauffage au gaz de ville. Nous avions des anciens tableaux (qui contenaient
peut être de l'amiante ?) mais qui ont été changés.
Les placards dans les classes n'ont pas de peinture qui s'écaille. Je
ne
connais pas les produits utilisés par l'équipe
de nettoyage (car ce service est externalisé) »
· Quelles sont les normes auxquelles vous
êtes soumis ? « Je ne connais pas ces initiatives
(Lekker Fris en Flandre) et ne connais pas les normes existantes : nous avons
des contrôles d'hygiène et de prévention mais rien qui ne
touche à la pollution ou l'air intérieur. La seule chose que nous
ayons qui pourrait s'en rapprocher c'est un thermomètre pour mesure la
température ambiante. Nous avons de nombreuses initiatives de
santé (snacks sains, pas d'emballages de boissons, économies
d'énergie, de l' eau, etc...) mais rien qui ne touche à l'air
intérieur. »
· Quels sont les contrôles (types,
fréquences) Voir ci dessus
· Quelles est l'autorité compétente
pour les aspects de santé et environnement à l'école
?
« Nous dépendons de la Communauté
(Gemeenschapsonderwijs) et là nous sommes aidés pour toutes les
questions de sécurité. »
· Quel système de chauffage voire de
ventilation avez vous? « Voir ci-dessus chauffage central et
au gaz, entretenu chaque année. J'ai fait installer des thermostats pour
économiser l'énergie .Dans des expériences
passées j'avais dans mes classes un
élève responsable du chauffage, un autre pour ouvrir /fermer
fenêtres et un autre pour la lumière » .
· Quels produits d'entretien sont utilisés
pour nettoyer les classes, la cantine, le gymnase ?
« Le gymnase est chauffé au gaz, il n'est pas
grand et dès que l'on peut, on fait du sport dehors ».
· Quels outils pour les professeurs et la direction
? quelle formation /sensibilisation ?
« Nous ne les connaissons pas et par ailleurs cela
prendrait du temps de formation si tous les profs devaient être
formés. Si on demande aux volontaires cela retombe toujours sur les
mêmes et il faut pour une telle initiative que tout le corps enseignant
participe ».
· Autres
« Nous n'avons pas de wifi mais 2 ordinateurs par
classe. L'imprimante est
désormais centralisée près de la
direction. Nous sommes très actifs dans les activités pour
l'environnement (MOS team : Milieu Organisatie op School) pour rendre notre
école plus verte. Dans quelques années il nous faudra
reconstruire et je pense à un bâtiment passif ».
Interview #2
Athenée Royal Auderghem,. Ecole primaire et secondaire
Email : prefet@
arauderghem.be .
Mr Casaro, Préfet
Interview le 27 mars 09
· Si l'on vous dit « pollution
intérieure»: à quoi pensez-vous ? «
Papiers dans le couloirs, cannettes de boissons, graffitis sur bancs. Quant
à l'air nous avons des châssis vétustes qui laissent passer
l'air. Nous sommes situés dans un parc donc pas de problème de
pollution de l'air. Les locaux sont spacieux, clairs, aérés, les
fenêtres s'ouvrent sur l'extérieur ».
· Pensez-vous avoir dans votre établissement
des problèmes de pollution intérieure ou de qualité de
l'air ? lesquels ? Voir ci dessus, « non aucun
problème »
· Quelles sont les normes auxquelles vous
êtes soumis ?
« Les normes sont pour la prévention,
hygiène et sécurité (SIPPT). Nous sommes très
démunis vis-à-vis de la pollution intérieure, aucune
personne n'est formée. 2 conseillers en prévention sont
formés mais ne s'occupent que de sécurité ».
· Quels sont les contrôles (types,
fréquences)
« Aucun sur pollution intérieure. Nous avons des
contrôles pour les systèmes de chauffage, les installations de
cuisine ».
· Quels produits d'entretien sont
utilisés pour nettoyer les classes, la cantine, le gymnase ?
« Les produits standards et doux comme Mr Propre etc..
que nous achetons pour le personnel de nettoyage ».
· Quels outils pour les professeurs et la direction
? quelle formation /sensibilisation?
« Rien, il y a 4 ans un journaliste m'avait
abordé pour le problème de wifi à
l'école. Nous ne l'avons pas installé par
principe de précaution. Les GSM sont autorisés hors des classes.
La température est réglée sur 21 °C dans toute
l'école, avec des différences selon les lieux ».
Interview #3
Ecole communale de Bourgeois, 12 rue de Lambermont, 1330
Rixensart
.Ecole.bourgeois@skynet.be.
Mme Klepper, Directrice,
Interview le 29 avril 09
· Si l'on vous dit « pollution
intérieure » : à quoi pensez-vous ? «
Pollution des déchets de collation dans les classes et
l'établissement en général. Quant à la pollution de
l'air, nous ne nous sommes jamais souciés de ce problème.
»
· Pensez -vous avoir dans votre
établissement des problèmes de pollution intérieure ou de
qualité de l'air ? lesquels ?
« Non pas du tout, nous avons la chance d'avoir des
classes spacieuses et d'être dans un environnement
privilégié, loin de la ville ».
· Quelles sont les normes auxquelles vous
êtes soumis ? « Rien de spécifique pour la
pollution intérieure : nous avons des consignes de
sécurité, d'entretien du chauffage au gaz par la commune
».
· Quels produits d'entretien sont utilisés
pour nettoyer ? « Les produits d'entretien sont
règlementés pour assurer la protection des agents de surface, la
sous-traitance se fait pas appel d'offre je ne connais pas les produits
utilisés ».
· Quels matériaux de construction pourraient
poser problème dans votre établissement ?
« Nous avons rénové la maternelle il y a 3 -4
ans. Nous n'avons aucun ordinateur, ceux que nous avions étaient
trop anciens donc ne sont pas utilisés. L'aération se fait de
façon spontanée par les professeurs, qui laissent souvent
fenêtre ou porte ouverte. Les enfants boivent l'eau du robinet qui est
très calcaire. Les craies que nous utilisons sont anti allergiques. Nous
avions des tableaux en amiante qui ont été remplacés il y
a 5 ans ».
· Autre :
« J'ai vu un reportage sur RTL il ya quelques semaines
sur la pollution dans les écoles et ma réaction a
été : les journalistes n'ont vraiment rien d'autre à se
mettre sous la dent : nous ne nous sentons pas du tout concernés
».
Interview #4
Ecole Ste Foy, Liège
Mr Michels Jean jacques, Directeur intérimaire. Interview
le 11 mai 09.
· Si l'on vous dit « pollution
intérieure » : à quoi pensez-vous ? «
Produits toxiques, poussières, acariens, produits de nettoyage ...
»
· Pensez -vous avoir dans votre
établissement des problèmes de pollution intérieure ou de
qualité de l'air ? lesquels ?
« Non, car nous sommes dans le nord de Liège,
loin des industries.
nous avons des nouveaux châssis en PVC munis d'un
système d'aération permanent . Si les profs ne les ouvrent pas
toujours, je veille personnellement à ce qu'ils soient ouverts en
permanence.
Les craies que nous achetons sont anti
poussières.
Hélas les planchers ont en bois donc la
poussière reste coincée mais nous n'avons pas les moyens d'en
changer.
Nous aurions peut être un problème avec le
vieux mobilier qui en effet s'écaille. Des enfants de maternelle avaient
un problème d'allergie à cause des animaux (lapin, hamster) donc
nous avons dû nous en débarrasser. «
· Quelles sont les normes auxquelles vous
êtes soumis ? · « Rien de spécifique en
matière de pollution intérieure ».
· Quels sont les contrôles (types,
fréquences)
« Nous venons juste d'avoir un contrôle
d'hygiène par le centre Xavier Francotte de Bierges par rapport à
l'état d'hygiène, les produits utilisés , l'entretien des
locaux et tout était bien ».
· Quels produits d'entretien sont utilisés
pour nettoyer les classes, la cantine, le gymnase ?
« Nous utilisons du chlore pour nettoyer les toilettes
mais seulement les toilettes extérieurs, les autres à
l'intérieur sont nettoyées avec d'autres produits ».
« En conclusion pas de problèmes particuliers,
nous sommes attentifs à nos choix quand nous avons l'occasion de
rénover ».
Interview #5.
Saint Ambroise, Liège
Ecole primaire au centre ville. Mr Felix Dérison,
directeur Interview le 11 mai 09
· Si l'on vous dit « pollution
intérieure » : à quoi pensez-vous ? «
Problèmes de tri de déchets par ex. »
· Pensez -vous avoir dans votre
établissement des problèmes de pollution intérieure ou de
qualité de l'air ? lesquels ?
« Non vraiment. Nous aérons les classes à
chaque récréation. Les bâtiments ont été
rénovés et vérifiés par 2 ingénieurs: nous
n'avons pas d'amiante. »
· Quelles sont les normes auxquelles vous
êtes soumis ? « A ma connaissance il n'y a aucune
directive quant à la pollution intérieure, ce n'est vraiment pas
un souci. »
· Quel système de chauffage voire de
ventilation avez vous? « Nous venons de décider de
renouveler le système de chauffage (qui date de 79) de 2 écoles
sur les 3 que nous avons : la RW nous finance pour 70 % . Nous passons de
gaz/fuel au gaz pour des raisons d'efficacité énergétique.
»
· Quels matériaux de construction pourraient
poser problème dans votre établissement ?
« Aucun. Nous avons fait rénover les
châssis en PVC (au lieu de l'alu) aussi pour un souci d'efficacité
énergétique (double vitrage) »
· Quels produits d'entretien sont utilisés
pour nettoyer les classes, la cantine, le gymnase ?
« Nous utilisons des produits d'entretien bio par
soucis de prévention »
Interview #6
Ecole Chaineux, Herve Mme Schroyen, Directrice Interview le 11
mai 09.
· Si l'on vous dit « pollution
intérieure » : à quoi pensez-vous ? « En
1992, suite à un problème d'allergie d'une enfant nous avons
commencé - grâce à l'aide du papa- à
améliorer l'environnement pour les enfants. Cela a suscité un
grand intérêt et de nombreux articles ont été
rédigés sur nous. En gros, notre effort principal a
été sur le nettoyage et l'humidité : nous assurer que les
surfaces étaient faciles à nettoyer et que les matériaux
et produits d'entretien soient les mieux adaptés.
Nous avons à cette époque commencé
à utiliser des craies vinyliques (anti poussières) et les murs
ont été repeints au latex pour pouvoir être
lessivés. Les « frotteurs utilisés par les femmes de
ménage ont été changés, ce qui d'ailleurs a
créé beaucoup de résistance de leur part
Nous avons à l'époque reçu le label de
« Dust free », mais honnêtement nous n'étions quand
même pas totalement sans poussière... »
· Que reste t-il de toutes ces initiatives 17 ans
après ?
« Les directions ont changé
régulièrement donc beaucoup d'initiatives se sont
perdues.
Cependant pour les produits d'entretien, toutes les
écoles de la commune de Herve doivent utiliser des produits Eco (pas bio
, ce serait trop cher) . Nous avons 3 produits disponibles.
Pour l'aération nous ne faisons rien de
spécial, je sais bien qu'en temps de brouillard on ne doit pas ouvrir
les fenêtres, mais ce n'est pas très clair ce qu'il faut faire et
ne pas faire.
Nous continuons à surveiller l'humidité.
»
Interview #7
Ecole Rousseau Brunschwicg
1 rue Hippolyte Lefebvre
59800 Lille
Tél: 03 20 06 44 38
12 mai 09, (Directrice demande de la discrétion)
· Si l'on vous dit « pollution
intérieure » : à quoi pensez-vous ? «
Hygiène, saleté ... »
· Pensez -vous avoir dans votre
établissement des problèmes de pollution intérieure ou de
qualité de l'air ? lesquels ?
« Pas vraiment, notre chauffage est entretenu par un
sous-traitant de façon très régulière. Les
fenêtres seront changées en 2011 car pour l'instant elles ne sont
pas étanches. Elle sont en fait carrément obsolètes :
elles n'ouvrent pas toutes et ne ferment pas toutes non plus.
Etant donnée notre situation dans Lille nous ne
sommes pas exposés aux pollutions industrielles et comme un parking nous
sépare de la rue nous recevons moins de pollution que les habitations
qui donnent directement sur la rue.
Aucune consigne ne nous a jamais été
donnée sur la pollution intérieure.
· Quelles sont les normes auxquelles vous
êtes soumis ? ·
« La mairie de Lille nous impose des normes dans le
cadre de « Lille 2014 » qui concernent les économies
d'énergie.
Pour la température nous avons des normes à
18,5° ou 19° dans les classes et 13 ou 14° dans le
gymnase.
Pour l'amiante je ne suis pas sûre mais j'imagine que
cela a été vérifié par le passé.
Quant à la pollution au monoxyde de carbone , les
enfants ne se plaignent pas de maux de tête. Il faut dire que nous
aérons spontanément quand il fait chaud ».
· Que faites vous pour les enfants allergiques
?
Nous avons un Plan d'Accueil Individuel (PAI) qui
détermine la capacité à faire du sport et les
médicaments que nous devons avoir pour eux (les enfants ne sont pas
autorisés à avoir des médicaments sur eux), mais rien qui
concerne le nettoyage des classes.
Justement le nettoyage est un énorme problème
: nous sommes passés de 108 h/semaine de nettoyage à 72h puis
à 42 heures actuellement : pendant les 10 prochains jours je n'aurai
personne pour nettoyer !!
Donc il ya une différence entre discours et
réalité ».
· Quels produits d'entretien sont utilisés
pour nettoyer les classes, la cantine, le gymnase ?
Les produits d'entretien sont choisis par la mairie sur une
base du coût uniquement, certains produits sont très agressifs et
certainement pas bio !
NB : La directrice a demandé que l'on ne mentionne
pas son nom et que l'on soit discret quand à ses prises de
position.
Interview #8
Victor Katholiek, Basisschool
Pilarenlaan 33 , 2211LH Noordwijkerhout, Nederland
(0252)372699
Directeur Gerard Gerres
12 mai 09
· Si l'on vous dit « pollution
intérieure » : à quoi pensez-vous ? «
Qualité de l'air »
· Pensez -vous avoir dans votre
établissement des problèmes de pollution intérieure ou de
qualité de air ? lesquels ?
« Oui surtout quand il fait chaud. La commune nous a
donné un appareil pour mesurer la qualité de l'air : donc on voit
quand cela ne va pas mais on ne sait pas quoi faire. On ne peut pas toujours
ouvrir les fenêtres à cause du mauvais temps. On fait tourner
l'appareil entre les classes mais on se sent démunis.
Nous avons des plans pour une nouvelle école donc on
espère que la ventilation y sera prise en compte.
Nous utilisons des craies anti poussières.
Les tableaux vont être remplacés par des
tableaux digitaux (11 dans l'école).
Un de nos problèmes c'est que comme nous sommes dans
la région des bulbes à fleur les enfants les apportent dans les
classes ce qui souvent constitue des nuisances pour d'autres.
Quant aux ordinateurs nous en avons, je ne suis pas du tout
inquiet par rapport aux ondes EM mais plutôt de la position que les
enfants adoptent derrière l'écran.
Pour le nettoyage certains produits sont interdits en
Hollande (chlore) . En revanche comme c'est une société de sous
traitants on en peut pas trop leur donner d'instructions, ils ont un autre
chef. Autrefois le personnel de
nettoyage travaillait pour nous. On leur demande
après les vacances de vidanger les tuyauteries par crainte de
légionellose».
· Seriez- vous intéressés par une
formation pour vous ou vos profs sur la pollution intérieure
?
Non, déjà aujourd'hui il nous est difficile
d'obtenir le même engagement de tous les profs, certains sont
négligents sur des choses de base. Il ne faudrait pas s'attendre
à beaucoup d'enthousiasme sur ce sujet »..
Interview #9
Sint Catharina
Dorpstraat 61, Stabroek (Nord Anvers) 03 568 66 65
Directeur Mr de Vries
12 mai 09
· Si l'on vous dit « pollution
intérieure » : à quoi pensez-vous ? «
Qualité de l'ai intérieur »
· Pensez -vous avoir dans votre
établissement des problèmes de pollution intérieure ou de
qualité de l'air ? lesquels ?
« Oui nous avons un problème de pollution
intérieure car nous sommes près
des industries chimiques, (dans le Nord d'Anvers). Nous
avons loué un appareil une fois pour mesurer le problème, mais
nous n'avons pas d'appareil en permanence. Nous avons aussi des
problèmes de CO dans les classes. Mais avec la pollution
extérieure c'est aussi difficile de toujours ouvrir les
fenêtres.
· Quels produits d'entretien sont utilisés
pour nettoyer les classes, la cantine, le gymnase ?
« Je ne sais pas, nous avons nos propres
employés pour nettoyer mais je ne connais pas les produits.
».
· Avez-vous déjà entendu parler de
lekker Fris ?
« Oui et la prof de sport est censée s'en
occuper Nous n'avons pas eu le temps pour l'instant , nous faisons cela
à côté de toutes les autres initiatives pour la
santé » .
· Est-ce que ce problème est important pour
vous ?
« Oui mais nous n'avons pas assez de temps pour nous en
occuper. »
Interview #10
Gem. Basisschool De Rekke Eduard de Beukelaerlaan 2 2940
Hoevenen
03 665 35 44
Directrice Inge Coeckelbergs, 12 mai 09
· Si l'on vous dit « pollution
intérieure » : à quoi pensez-vous ? «
Qualité de l'air »
· Pensez -vous avoir dans votre
établissement des problèmes de pollution intérieure ou de
qualité de air ? lesquels ?
« Parfois. Nous utilisons un appareil de mesure du CO
et sommes surpris de la vitesse à laquelle il se met à beeper. La
commune d'Anvers nous a donné 2 de ces appareils et nous les utilisons
par période où quand des enfants se plaignent de maux de
tête. Dans certaines de nos classes temporaires
(préfabriqués ) il suffit d'y mettre l'appareil 15 min pour que
le signal se déclenche. Donc nous aérons beaucoup .Nous disposons
aussi de thermomètres dans chaque classe. Les thermostats du chauffage
permettent de réguler la température à distance : la
télémétrie est aussi utilisée pour l'eau et
l'électricité.
Nous faisons partie du programme MOS (Milieu Op School ) et
nous recevons donc pas mal d'informations par ce biais là ou par la
région. »
· Aviez vous déjà entendu parler du
programme lekker Fris ? « Oui mais cela date de plusieurs
années. Je vais le rechercher car cela m'intéresse «
· Autre chose ?
« Nous nous efforçons de veiller à
l'aération et quand les enfants s'assoupissent nous utilisons de «
energizers » (les envoyer dehors faire quelque chose) ».
· Quels produits d'entretien sont utilisés
?
« Pour les produits d'entretien la commune
décide mais plus aucun produit n'est agressif, en fait nous trouvons
qu'ils ne nettoient plus très bien ; le chlore est évidemment
interdit ».
Interview #11
Monique Scholtes, Milieugezondheidskundige Gemeentelijke
Gezondheidsdienst ,GGD, Nederland 20 juli 2009
T: 0900-3686868
E:
m.scholtes@ggd-bureaugmv.nl
· Wat activiteiten doen julie in basis scholen
?
Vorig jaar is door de overheid besloten dat alle
basisscholen met natuurlijke ventilatie binnen nu en 5 jaar (vanaf stookseizoen
2008/2009) door de GGD bezocht moeten worden. Op deze scholen wordt de
zogenaamde eendagsmethode uitgevoerd. hieraan zijn voor de scholen geen kosten
verbonden (financiering vanuit het ministerie van VROM/OC&W).
Inhoude: 's ochtends worden de lokalen bezocht en
berekeningen gemaakt mbt de aanwezige (nuttig bruikbare) ventilatiecapaciteit.
In het schooladvies wordt aangegeven of de aanwezige nuttig bruikbare
ventilatie en de totale ventilatiecapaciteit toereikend zijn voor de huidige
bezettingsgraad. aan het eind van de dag is er een presentatie voor de
leerkrachten.
scholen krijgen daarnaast een lespakket en een
stoplichtmeter.
de werkwijze wijkt dus niet structureel af van de voorgaande
jaren. Er kan nu alleen nog een stukje bouwkundig advies (heel beperkt) aan
toegevoegd worden. De tekst staat als basistekst in het schooladvies opgenomen.
Deelname is niet verplicht.
· Hoe veel schoolen ?
Het afgelopen jaar zijn er ongeveer een 800 scholen bezocht.
Op dit moment lopen er nog onderhandelingen met het ministerie maar naar
verwachting zullen de komende stookseizoenen ook weer eendagsmethodes worden
uitgevoerd.
· Wat is het resultaat /efficency ? Wat zijn de
moeilijkheden ? Zijn de scholen enthousiat of is het een extra taak die ze
krijgen ?
Het project wordt vanuit GGD-nederland geevalueerd. wat ik
begrepen heb, is dat het project goed gewaardeerd wordt, maar dat bijv. het
lespakket nog niet veel is gebruikt (o.a. door het volle programma dat scholen
moeten afwerken).
· Welke plannen hebben julie om het mischien uit te
breiden , hoe, waar , vanner?
Binnen de GGD wordt op dit moment een pilot uitgevoerd om ook
de eendagsmethode op kinderdagverblijven uit te voeren. Daarnaast is er binnen
de werkgroep binnenmilieu ook al wel gesproken over het voortgezetonderwijs.
Ook hier is de situa tie met betrekking tot de ventila tie veelal niet
optimaal. concrete afspraken zijn er nog niet gemaakt.
Annexe 11: Les fiches Techniques
1. LE DIOXYDE DE CARBONE (CO2 )
2. LES COMPOSES ORGANIQUES VOLATILS (COV)
3. LE MONOXYDE DE CARBONE (CO),
4. LES PARTICULES FINES (PM2.5 & PM10)
5. LE DIOXYDE D AZOTE (NO2)
6. LE NAPHTALENE
7. LES MOISISSURES
8. LE RADON
Fiche # 1 : LE DIOXYDE DE CARBONE (CO2)
Egalement appelé gaz carbonique 152
|
Sources possibles dans un établissement
scolaire
|
Le dioxyde de carbone est produit lors de tous les processus de
combustion. La production industrielle et les émissions des automobiles
représentent un problème écologique majeur (effet de
serre). Dans la maison, la principale source après les combustions est
l'homme. Le métabolisme humain produit du CO2, qui est
éliminé lors de l'expiration. L'air expiré contient
environ 4% de CO2, la concentration dépendra donc du nombre de personnes
présentes, du volume de la pièce et de la qualité de la
ventilation.
La quantité de CO2 émise par l'homme et les animaux
dépend de l'activité physique : plus l'activité est
intense, plus le rejet de CO2 est important. Les plantes utilisent du CO2 lors
de la photosynthèse. Mais ce processus s'arrête
152
http://www.geneve.ch/maisonsante/fr/themes
la nuit (quand il n'y a plus de lumière), et alors les
plantes, comme les autres êtres vivants, émettent du CO2 par la
respiration.
Le dioxyde de carbone n'est pas considéré comme un
gaz dangereux, mais une augmentation de sa concentration dans l'organisme
conduit à une modification du pH (acidité) et à des effets
sur le métabolisme cellulaire.
Une concentration de 0.7% dans l'air intérieur
représente un niveau acceptable. Au-dessus de ce seuil, des maux de
tête et une augmentation du rythme respiratoire peuvent être
déclenchés (pour des taux de 3-4%). Le risque mortel
apparaît pour des concentrations supérieures à 10%.
À partir de 0,1 %, (1000 ppm), le CO2 devient un des
facteur d'asthme ou du syndrome des bâtiments. Cette concentration
constitue la valeur maximale admise pour le dimensionnement des systèmes
de
conditionnement de l'air, à l'intérieur des
bâtiments et maisons d'habitation. Au dessus de 0,5 % (5000 ppm), la
valeur maximale d'exposition professionnelle retenue dans la plupart des pays,
et la valeur maximale admise pour le dimensionnement des appareillages d'air
conditionné dans les avions sont dépassées.
À 3 fois ce taux (1,5 %, ou 15 000 ppm) est la valeur
maximale d'exposition professionnelle sur une durée maximale de 10
minutes.
A partir de 4 % de CO2 dans l'air (40 000 ppm) le seuil des
effets irréversibles sur la santé est atteint (c'est le seuil qui
justifie une évacuation immédiate de locaux).
À partir de 10 % et d'une exposition dépassant 10
minutes, sans une action médicale de réanimation, c'est la mort.
Notre système respiratoire et circulatoire est très sensible au
CO2 : Une augmentation minime de la concentration en CO2 de l'air
inspiré accélère quasi-immédiatement le
débit respiratoire qui est normalement de 7 litres/minute (sous 0,03 %
de CO2
dans l'air inspiré), et qui passe à 26
litres/minute (pour 5 % de CO2 dans l'air inspiré). 153
Le contrôle de la ventilation est suffisant pour maintenir
le taux de CO2 à un niveau acceptable.
Fiche #2: LES COMPOSES ORGANIQUES VOLATILS
(COV)154
Ensemble de composés appartenant à
différentes familles chimiques : hydrocarbures aromatiques,
cétones, alcools, alcanes, aldéhydes, etc. Les COV les plus
connus sont les hydrocarbures utilisés comme carburants, le
formaldéhyde, le benzène, l'acétone.
Sources possibles dans un établissement
scolaire
Les COV sont présents dans de nombreux produits et
matériaux à l'intérieur
de la maison. Ils peuvent se dégager des matériaux
de construction : mousses isolantes, peintures, moquettes, linoléum,
vernis, bois des charpentes et des planchers, etc., parfois pendant plusieurs
mois, voire quelques années.
Les bombes aérosols (produits insecticides,
cosmétiques, cire, etc.) les colles, les produits de nettoyage
(détergents, décapants, détachants, diluants, alcool
à brûler, essence de térébenthine, etc.),
constituent des sources ponctuelles de COV. Leur utilisation conduit à
une émission instantanée de COV dans l'atmosphère.
153 « BILLET D INFO SCIENCES /THERAPIES EN MEDECINE
NUCLEAIRE | Pl | CLEFS CEA 57(11):la qualité de l air de l EUROPE DE
DEMAIN » 12.03.2009
154 Source « la nature ma maison, Juin 07 fiche 29 » et
http://www.geneve.ch/maisonsante/fr/themes/risques/volatils.html
Les processus de combustion et la cuisson des aliments
produisent des COV, dont la concentration dans l'air intérieur est
accrue par la fumée de tabac de l'environnement.
Tous les COV ont la propriété commune de
s'évaporer facilement à température ambiante, et de se
répandre dans l'air sous forme de gaz. La concentration des COV à
l'intérieur des bâtiments est généralement
supérieure à celle de l'environnement extérieur. Pour le
formaldéhyde la limite imposée par l'UE est de 1 pg/m3 (0.8 ppb)
155 L 'étude de Kotzias et
al. [31] préconise un seuil de 0.1 mg/m3
(0.08 ppm; LOAEL), et un NOAEL de 0.03 mg/m3 (0.025 ppm) pour les enfants.
L'arrêté flamand sur l'environnement
intérieur de juin 2004 place la valeur guide à10 pg/m3
pendant 30 minutes. La valeur d'intervention est fixée à 100
pg/m3. La valeur la plus importante que nous ayons mesurée
s'élevait à 43 pg/m3. Dans la moitié des cas,
on a relevé plus de 10 pg/m3. Dans 20 locaux, la valeur guide
pour les COV totaux était dépassée. Test-Achats a
également constaté, que dans 18 locaux, la valeur guide pour le
benzène (de 2 pg/m3), un polluant cancérigène,
était elle aussi dépassée. Ici, il ne fait aucun doute que
le responsable est le trafic extérieur156.
Toxicologies, symptômes
La voie de contact principale avec les COV est la voie
respiratoire. Des problèmes de santé, principalement des
irritations cutanées et des réactions allergiques, peuvent
également survenir suite à un contact cutané avec des
produits riches en COV ou des matières contaminées par des COV
(linge, literie).
155 [the INDEX project; Kotzias, D., Koistinen, K.,
Kephalopoulos, S., Schlitt, C., Carrer, P., Maroni, M., Jantunen, M., Cochet,
C., Kirchner, S., Lindvall, T., McLaughlin, J., Mølhave, L., de Oliveira
Fernandes, E., Seifert, B., 2005. Critical appraisal of the setting and
implementation of indoor exposure limits in the EU. European Commission,
Institute for Health and Consumer Protection, Physical and Chemical Exposure
Unit, Ispra, Italy, pp. 1-50].
156 Test Achats
En cas d'exposition, ce sont les jeunes enfants qui
présentent le plus de risque, car leur appareil respiratoire n'est pas
complètement développé et est encore fragile par rapport
à celui des adultes.
En cas d'exposition aigüe, c'est-à-dire à
une forte concentration pendant une durée assez brève, les COV
provoquent des irritations des voies respiratoires et digestives, et des yeux,
et peuvent entrainer une réaction allergique. Les
personnes peuvent également présenter une
atteinte neurologique, qui se traduit par des maux de tête, un
symptôme d'ivresse, des vertiges ou des nausées.
Le benzène est reconnu comme cancérigène,
et, en situation d'exposition chronique, peut induire le développement
de plusieurs types de cancers. Une directive européenne sur les
émissions de polluants atmosphériques les fera réduire
fortement à compter de 2010.
Prévention
3 axes pour limiter l'envahissement de notre atmosphère
par les COV et les risques qui y sont liés :
1. réduire leur utilisation
2. respecter les conditions d'utilisation et
d'élimination
3. réduire leur concentration dans l'air intérieur
par la ventilation !
Fiche # 3: LE MONOXYDE DE CARBONE (CO)
Gaz toxique, incolore, insipide et inodore, qui se forme lors de
la combustion
incomplète de matières carbonées : charbon,
papier, essence, gasoil, gaz, bois, etc. Plus léger que l'air, il
diffuse rapidement dans l'atmosphère, sans que rien ne puisse
déceler sa présence, ce qui lui confère son
caractère dangereux.
|
Sources possibles dans un établissement
scolaire
> les cuisinières à gaz (cantine)
> les systèmes de chauffage et chauffe-eau à
gaz, à gasoil,
|
> l'air extérieur, s'il provient d'une zone à
forte densité automobile : rue à fort trafic...
Le monoxyde de carbone est un gaz très dangereux et il
n'est pas détectable par l'homme. Les premiers symptômes de
l'intoxication sont les seuls signaux d'alarme.
Le CO inhalé se lie facilement et rapidement à
l'hémoglobine (pigment des globules rouges, transporteur
d'oxygène), préférentiellement à l'oxygène,
pour former un composé appelé carboxyhémoglobine, HbCO. La
conséquence directe est une réduction de l'apport
d'oxygène dans tout l'organisme, conduisant à une asphyxie des
organes.
L'exposition est détectable par mesure du taux sanguin de
carboxyhémoglobine ou du taux de monoxyde de carbone dans l'air
exhalé.
La gravité de l'intoxication au CO dépend de la
quantité de CO fixée par l'hémoglobine. Elle est donc
liée non seulement à la concentration de CO dans l'air, mais
également à la durée d'exposition et au volume
respiré. Les enfants, qui ont une respiration plus brève, et les
personnes pratiquant une activité physique présenteront plus
rapidement un taux de carboxyhémoglobine élevé.
La proportion d'hémoglobine transformée en
carboxyhémoglobine ne devrait pas dépasser 1% chez un adulte en
bonne santé.
Dès que le taux de HbCO atteint 5%, des effets peuvent
être visibles au niveau du système nerveux et des modifications
peuvent apparaître au niveau du flux sanguin et de la fréquence
cardiaque et pulmonaire.
Les premiers symptômes de l'intoxication sont des maux de
tête, une vision floue, des malaises légers, des palpitations,
souvent imputés à tort à d'autres états
pathologiques.
A un taux supérieur à 15% de
carboxyhémoglobine, l'intoxication se traduit par des nausées,
des vomissements, des vertiges ou, plus grave, un évanouissement. La
mort survient quand le taux de carboxyhémoglobine atteint environ
66%.
L'intoxication oxycarbonée constitue de nos jours
l'intoxication accidentelle la plus répandue : elle est responsable de
plus de 300 morts par an en France. Valeurs guides du monoxyde de carbone (CO)
157
> 100 mg/m3 pour une exposition d'un quart d'heure ;
> 60 mg/m3 pour une exposition d'une demi-heure ;
> 30 mg/m3 pour une exposition d'une heure ;
> 10 mg/m3 pour une exposition de 8h.
Prévention
Agir selon deux axes :
1. veiller à l'entretien et au bon fonctionnement des
appareils à combustion : poêle à charbon, à gaz,
à bois, chaudière, chauffe-eau, cuisinière,
cheminée ouverte, et faire procéder au ramonage des
cheminées et conduits d'évacuation des gaz au moins une fois par
an.
2. assurer une ventilation suffisante des locaux dans lesquels
sont placées les installations de combustion (cuisine, garage, salle
d'eau), en évitant surtout d'obturer ou de laisser s'encrasser les
orifices d'aération
Fiche #4 : LES PARTICULES FINES (PM2.5 &
PM10)
Les particules en suspension dans l'air sont divisées en
différentes catégories selon la taille des particules
(diamètre aérodynamique). Les particules fines
sont des particules transportées par l'air plus petites
que les particules
157 source Ministère de l'Écologie, du
Développement et de l'Aménagement Durables La qualité de
l'air intérieur, lieux de vie et santé
grossières. Elles ont un diamètre
aérodynamique inférieur ou égal à 2.5 um (PM2.5).
Les particules fines plus petites que 0.1 um sont appelées
«particules ultrafines » (PM0.1).
Les particules fines se forment principalement à partir de
gaz.
Les particules ultrafines se forment par nucléation, qui
est l'étape initiale de
la transformation d'un gaz en particules. Ces particules peuvent
grandir jusqu'à atteindre une taille de 1um soit par condensation,
lorsque d'autres
gaz se condensent sur la particule, soit par coagulation, lorsque
deux particules ou plus se combinent pour former une particule plus grande.
Remarque : les particules ultrafines (PM0.1) font partie de la fraction fine
(PM 2.5)158.
Sources possibles dans un établissement
scolaire
Elles proviennent de multiples sources, véhicules diesel
et chauffage au bois notamment. Les particules PM10 - d'une taille
inférieure à 10 microgrammes - et PM2,5 (moins de 2,5
microgrammes), sont des poussières en suspension dans l'air, provenant
de multiples sources, véhicules diesel et chauffage au bois notamment.
La surmortalité liée aux émissions de particules fines
est
actuellement évaluée à quelque 350.000 morts
prématurées en Europe chaque année, selon le
sénateur Philippe Richert, président du Conseil national de
l'air.
Selon Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat
à l'Ecologie en France :
« Si le bilan 2007 de la qualité de l'air en France
est encourageant, les polluants classiques tels que dioxyde de soufre ou oxydes
d'azote ayant tendance à diminuer, il est nettement moins positif pour
les particules
158 Source : GreenFacts
fines ». "Les particules fines sont extrêmement
dangereuses pour la santé car, quand elles sont inhalées, elles
sont rémanentes ; plus elles sont fines, plus elles sont
nocives159. .
La surmortalité liée aux émissions de
particules fines est actuellement évaluée à quelque
350.000 morts prématurées en Europe chaque année, selon le
sénateur Philippe Richert, président du Conseil national
français de l'air.
Des concentrations élevées de poussières
fines dans l'air extérieur entraînent inévitablement une
augmentation des valeurs à l'intérieur des bâtiments.
L'aération permet toutefois d'éliminer les inévitables
polluants de l'air intérieur. Il est donc nécessaire
d'aérer, même quand la concentration de poussières fines
est élevée à l'extérieur. Il est plutôt
recommandé d'éviter de fumer ou d'allumer des bâtonnets
encens, sources d'émissions supplémentaires, et d'enclencher la
hotte de ventilation pendant la cuisson des repas et nettoyer
régulièrement les pièces. En cas de forte concentration de
poussières fines dans l'atmosphère, les asthmatiques et les
personnes souffrant de difficultés respiratoires éviteront les
efforts physiques importants. Les autres s'adonneront de
préférence à des activités sportives à
l'écart du trafic160.
159 Pr Alain Grimfled, vice-président du groupe
santé-environnement du Grenelle de l'environnement
160 Office fédéral de la santé publique OFSP
(suisse) Unité Avril 2008
Fiche # 5 : DIOXYDE D AZOTE (NO2 et
NOx)161
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Sources possibles dans un établissement scolaire
162
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A l'intérieur, la principale activité source de NOx
est la cuisson des aliments avec des cuisinières et fours à gaz.
Les concentrations les plus élevées se retrouvent souvent pendant
l'hiver, au moment de la cuisson des repas. Des concentrations
supérieures à 200 ug/m3 ont été
mesurées dans des cuisines insuffisamment ventilées. Ces pics de
forte concentration sont généralement de courte durée, au
moment de l'allumage de la cuisinière ou du four. La concentration de
NOx dans l'air extérieur est souvent plus élevée que
celle
de la maison.
Le NO est un composé instable, qui, à
température ambiante, se combine à l'oxygène pour former
du NO2 qui, lui, est stable. Le monoxyde d'azote est donc présent en
faible quantité dans l'air et la toxicité des oxydes d'azote est
essentiellement due au NO2. Celui-ci, peu soluble, s'infiltre jusque dans les
alvéoles pulmonaires.
En ce qui concerne l'exposition dans l'habitat, les études
ne permettent pas
de conclure à des effets pathologiques autres qu'une
irritation des voies respiratoires. L'OMS recommande de ne pas dépasser
150 ug/m3 pour 24 heures d'exposition. Chez les asthmatiques, une
réduction de la capacité pulmonaire peut se produire pour des
concentrations d'environ 940 ug/m3, mais un tel niveau de NOx est
très rarement atteint dans les habitations. Une étude
épidémiologique a montré que les symptômes
respiratoires infectieux
161 source
http://www.ge.ch/maisonsante/fr
162
http://www.ge.ch/maisonsante/fr/themes/risques/oxydes.html
étaient accrus chez de jeunes enfants soumis à une
atmosphère enrichie en NO2 par utilisation d'appareils domestiques au
gaz non raccordés à un
système d'évacuation des gaz. Les effets sur la
santé varient de la simple irritation respiratoire à
l'oedème pulmonaire qui peut être mortel, à des
concentrations supérieures à 600 000 ug/m3.
La cuisson au gaz des aliments devrait être
réalisée dans une pièce réservée à
cet effet (la cuisine !), afin de ne pas polluer l'air de toute la maison.
L'aération et l'utilisation de hottes aspirantes correctement
reliées à un système d'évacuation des gaz,
au-dessus des appareils de cuisson, permettent d'éliminer une partie des
oxydes d'azote.
Fiche # 6 : LE NAPHTALENE
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Sources possibles dans un établissement
scolaire
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Le naphthalène provient souvent des aérosols
anti-insectes rampants, antimites, pièges anti-fourmis . Selon l' UE ,
200 000 Tonnes sont produites par an .
Le naphtalène ou naphtaline ou camphre de goudron est un
hydrocarbure aromatique . Son odeur caractéristique est perçue
par l'odorat humain à partir de (0,04 ppm). Il a été
couramment utilisé comme antimites. On a constaté par le suivi
des maladies des travailleurs de l'industrie chimique qu'il était
cancérigène. Cet anhydride phtalique sert à
synthétiser les phtalates et divers agents plastifiants, résines,
teintures, insecticides ou répulsifs, etc. Il est aussi employé
comme agent de tannage du cuir et dans certains tensioactifs (sulfonates de
naphtalène et dérivés ayant fonction d'agents
dispersants ou mouillants en peinture, teinture et formulation de
papier d'emballage). Le naphtalène étant très soluble dans
l'air (par sublimation) il s'y disperse rapidement. La Commission
européenne (CE, 1996) a retenu une valeur de 1 320 L/kg163
Divers rapports de l'EPA aux États-Unis (1998) ont mis en
avant plusieurs caractéristiques toxicologiques de ce produit (voir
aussi le rapport INERIS
« Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAPs) :
Évaluation de la relation dose-réponse pour des effets
cancérigènes - Approche substance par substance). Ils estiment
que le naphtalène peut être absorbé et dans certains cas
provoquer un empoisonnement via les tractus respiratoire et digestif ainsi
qu'au travers de la peau en contact avec des draps ou vêtements
traités par un antimite, notamment chez le nouveau né. Il est
majoritairement peu à peu éliminé en métabolites
via les urines. Les enfants sont plus sensibles à
cette molécule. Les individus d'origine africaine et
asiatique y sont plus sensibles en raison d'une déficience plus
fréquente de l'enzyme G6PD[19]. Le gaz, soluble dans la graisse, peut
être stocké dans les adypocites de l'être humain. Lorsque
l'organisme brûle ces graisses, le poison est déversé dans
le corps avec pour symptômes de l'anémie, des hémorragies,
un coagulum, voire des hallucinations.
Ne jamais utiliser d'antimites contenant du naphthalène,
leur préférer du bois de cèdre par exemple.
163 Wikipedia
Fiche # 6 : LES MOISISSURES 164
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Sources possibles dans un établissement
scolaire
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Sur les surfaces humides (murs, meubles, vêtements), des
moisissures et des bactéries peuvent se développer.
Les microbes (bactéries, virus, organismes unicellulaires)
sont partout à l'intérieur des bâtiments et c'est normal !
En général, on supporte bien leur compagnie, sauf quand ils
deviennent trop nombreux. Le développement des micro-organismes est
conditionné par deux facteurs : le taux d'humidité et la
température. L'humidité peut être à l'origine de la
prolifération de moisissures et de bactéries.
Une palette d'effets pour une grande variété de
facteurs :
> des infections : la transmission aérienne des virus
et bactéries est le mode de contamination le plus courant pour de
nombreuses maladies infectieuses : grippe, pneumonie, légionellose,
etc.
> des inflammations : conjonctivites, rhinites, bronchites, et
autres symptômes respiratoires peuvent être causés par des
substances qui se trouvent dans les bactéries ou les moisissures
(endotoxines et glucans)
164 source
http://www.geneve.ch/maisonsante/fr
Une ventilation suffisante évitera les excès
d'humidité et la condensation et, partant, le développement de
moisissures. Le nettoyage régulier des systèmes de ventilation et
des humidificateurs évite le développement des micro-organismes
et leur dispersion dans toute la maison.
Fiche #9 : LE RADON (Rn)
Gaz radioactif d'origine naturelle, inodore et incolore. Il
émane de certaines roches du sous-sol et, en moindre mesure des
matériaux de construction pierreux comme le plâtre ou les pierres
naturelles. Dans certaines conditions il peut s'accumuler à
l'intérieur des bâtiments, exposant les occupants à un
risque de développement de cancer du poumon qui augmente avec la
durée
de l'exposition et avec la concentration du radon dans l'air
intérieur165.
Le problème du radon varie beaucoup par pays et par
région suivant la composition du sol . En Belgique le risque est surtout
localisé en Wallonie, un peu à Bruxelles et pas du tout en
Flandre 166
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Sources possibles dans un établissement
scolaire
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L'homme est soumis de manière permanente à la
radioactivité naturelle. A l'intérieur de l'habitation, cette
radioactivité est plus importante qu'à l'extérieur. La
source principale de radioactivité dans l'habitation est le radon,
provenant de la désintégration de l'uranium et du
thorium, présents en proportions variables dans la plupart des roches
(et donc dans certains matériaux de construction). La concentration de
radon dans l'habitation va dépendre du lieu (composition du sous-sol
géologique), des matériaux de construction et de la ventilation
du bâtiment.
165
http://www.iph.fgov.be/reports.asp?Lang=FR&SearchString=radon&hider=&jump=Y&Action=Search
166 source
http://www.fanc.fgov.be/fr/radnat.htm#carteTH
(2005)
Généralement, ce gaz se dilue rapidement dans
l'atmosphère dès qu'il atteint la surface du sol. Mais il n'en va
pas de même lorsqu'il s'infiltre à travers pores et fissures
jusqu'aux caves et pièces d'habitations de nos maisons. Inhalé,
il peut alors s'accumuler dans les poumons et parfois atteindre des
concentrations inquiétantes susceptibles d'augmenter le risque de cancer
du poumon.
Le radon est reconnu par l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) comme substance cancérigène depuis 1988.
Il n'existe à l'heure actuelle aucune norme obligatoire en
matière de radon, ni en Belgique ni au niveau de l'Union
Européenne. La Commission Européenne recommande toutefois des
valeurs limites de concentration dans l'air ambiant de 400 Bq/m3
pour les maisons existantes, et de 200 Bq/m3 pour les nouvelles
habitations. La valeur seuil la plus exigeante est imposée au Luxembourg
et aux USA, où la concentration de radon ne peut dépasser 150
Bq/m3.
La prévention du risque de pollution par le radon passe
par un diagnostic préalable à tous travaux. En outre, certaines
conditions exceptionnelles, liées à la composition du sol sous la
maison (facteurs géologiques très locaux ou résultat
d'activités humaines antérieures), peuvent engendrer des
concentrations en radon élevées.
La prévention du risque de pollution par le radon passe
par un diagnostic préalable à tous travaux.
Source167: carte du risque moyen de pollution des
bâtiments par le radon en Région wallonne, par zone
géologique.
LEG EN D E:
Zones blanches: pas assez de données
T= Tournai, M= Mons, C=Charleroi, N=Namur , L= Liège, A=
Arlon
167
http://www.lanaturemamaison.be/fiches/fiche30b.pdf
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