MEMOIRE MASTER 1 BESSON Maël
Qu'implique une démarche
d'éco-responsabilité dans
l'organisation d'un événement sportif ?
Institut de Management de l'Université de
Savoie Master 1 Management des événements sportifs et
culturels Année universitaire 2007 / 2008
Sommaire
I. Introduction 3
1.1 Présentation de la problématique 3
1.2 Motivation du choix du sujet 3
II. Contextualisation 4
11.1 L'événementiel sportif 4
11.1.1 Le secteur de l'événementiel 5
11.2 Le rapport à l'environnement 9
11.2.1 Concept du Développement durable 9
11.2.2 Définition de l'éco responsabilité
10
11.2.3 Motivation de l'éco-responsabilité au sein
d'organisations privées (entreprises
et associations) 10
III. L'éco responsabilité dans les grandes
composantes organisationnelles d'un événement
12
111.1 Conception 12
111.1.1 Stratégie marketing (positionnement / innovation)
16
111.1.2 Evaluation des possibilités et des besoins
inhérents 16
111.1.3 Mise en place du comité de pilotage 17
111.2 Les grandes fonctions préparatoires 1 8
111.2.1 Administration 1 8
111.2.2 Législation et sécuritaire 22
111.2.3 Communication et médias 23
111.2.4 Commercial et sponsoring 28
111.2.5 Logistique 29
111.2.6 Sportif 33
111.2.7 Animation 34
111.3 Le déroulement 34
111.4 Le Bilan 34
IV. Etude de cas : L'Ultra Trail du Mont Blanc
35
1V.1 Présentation de l'UTMB 36
1V.2 L'éco responsabilité dans l'UTMB 37
1V .2.1 Leurs motivations 37
1V.2.2 Mon travail de conseil 37
1V.2.3 Les implications organisationnelles 42
1V.2.4 Mes observation sur l'événement 43
1V.3 Bilan de l'UTMB 46
V. Conclusion 47
VI. Bibliographie 48
VII. ANNEXES 49
1. 1ntroduction
1.1 Présentation de la problématique
Les activités humaines ont toujours endommagées
l'environnement et il y a toujours eu des personnes pour s'en inquiéter.
Cependant les grandes catastrophes de ces dernières décennies,
comme le cas du trou dans la couche d'ozone, Tchernobyl ou plus localement les
marées noires ont accélérés cette prise de
conscience. Aujourd'hui beaucoup de secteurs économiques, politiques et
sociaux intègrent la dimension environnementale dans leurs
activités. La protection de l'environnement devient un atout marketing
que chaque entreprise met en avant. Le secteur de l'événementiel
n'échappe pas à cette tendance et le terme
écoévénement apparaît de plus en plus.
Cependant l'intégration de
l'éco-responsabilité dans l'organisation d'un
événement est complexe. Cela implique des modifications
organisationnelles et une mobilisation des moyens humains, matériels et
financiers différente. Nous étudierons donc les modifications
organisationnelles internes qu'implique une démarche
éco-responsable dans un événement sportif.
1.2 Motivation du choix du sujet
Nies motivations sont, évidement, en grande partie
intrinsèque. Ayant toujours été très sensible aux
problèmes environnementaux et plus largement à la relation
entretenue avec notre milieu naturel, je me suis naturellement orienté
vers la conception d'événements de sensibilisation à cette
problématique. C'est en me confrontant à l'organisation du SUN
Festival (Festival de sensibilisation se servant des sports de nature, de la
culture et des sciences comme outil pédagogique) que j'ai compris
l'importance de réaliser d'abord une manifestation
éco-responsable ou « propre » avant de pouvoir sensibiliser.
La différence est d'autant plus notable qu'il est bien plus complexe de
réduire sa propre emprunte écologique que de dicter la bonne
conduite.
Durant ces quatre ans de direction dans l'association Sun
Festival, j'ai pu évaluer la difficulté de la tâche. En
effet, les problèmes notamment logistiques entraînent une
mobilisation des moyens différents avec souvent un surcoût.
Cependant un éco-événement ne se contente pas de
réduire son emprunte écologique, il participe à une prise
de conscience collective. De ce fait, ce mémoire me permet de mettre par
écrit toute les connaissances acquises ou abordées durant mes
différentes expériences.
II. Contextualisation
II.1 L'événementiel sporti
« L'événement sportif est un lieu
où des hommes et des femmes se rassemblent dans une sorte de
célébration collective, pour assister à un spectacle
sportif ou culturel »
Ferrand Alain
Il est important de rajouter à cette définition
la dimension interactive. En effet, beaucoup d'événements sportif
sont ouvert au grand public (marathons, raids...) ou mettent des
activités en place pour tous (animation sportive...). Ces manifestations
font passer le public du rôle de « spectateur » au rôle
d' « acteur ». Certaines grandes manifestations sont d'ailleurs
construites uniquement pour le plaisir des participants, et n'attache pas de
grande importance aux résultats sportifs. C'est le cas de certains raids
sportif, ou des rassemblements de passionnés (ballade roller à
paris) qui regroupent des milliers de personnes. Il existe également
tous les événements dont l'objectif est la communication de
l'entreprise, le management d'une équipe de travail, la
fidélisation d'une clientèle... . L'événementiel
sportif devient alors un simple outil où le résultat sportif est
souvent inexistant. La question de la dénomination de ces manifestations
« sans résultat sportif » pourrait être posée
étant donné l'absence de compétition théoriquement
indispensable à la définition de « sport ». Cependant,
pour ce mémoire, nous comprendrons par « sportif » l'aspect
« activité ou effort physique » des animations ou
activités. Cette notion d'interactivité du public acteur et non
spectateur est relativement importante si l'on admet un impact sur le
comportement du consommateur différent.
Nous pouvons également insister, toujours par rapport
à la définition d'A. Ferrand, sur le caractère
exceptionnel de la manifestation ou du moins sur l'impression des participants
d'une expérience vécue unique. Même si
l'événement se réédite régulièrement,
l'aspect inhabituel se retrouve grâce aux innovations, aux
nouveautés de la programmation ou de l'organisation. Les petits
événements privés (séminaires d'entreprise)
proposent souvent la même programmation. L'expérience vécue
par le participant reste, malgré tout, unique pour lui car
l'événement change de publique à chaque édition.
Il existe beaucoup de type d'événements sportif
avec chacun leurs objectifs. Cependant nous pouvons identifier trois principaux
critères de différenciation1 :
- Le lieu : il peut être privé ou public,
destiné ou non au type d'événement organisé,
couvert ou en plein air, localisé ou géographiquement
étalé.
- La durée : elle varie de quelques heures
à plusieurs semaines selon l'événement entrainant des
contraintes logistiques plus ou moins lourdes.
- Le contenu : il peut être culturel
(expositions de photos, conférences, concerts de musique...) où
le public est uniquement spectateur ; sportif (tournois de tennis ou de foot,
cross des écoles, raids aventure...) où se côtoient deux
types de public ; ou encore commercial (braderies de rue, foires
champêtre, journées portes ouvertes d'entreprises...).
1 Management de projet « Marketing
événementiel » 2005 (sources internet).
11.1.1 Le secteur de l'événementiel
« L'événementiel a toujours existé
»
Pourquoi avons-nous besoin de le préciser ? Pourquoi
cette affirmation est-elle présente dans plusieurs ouvrages
dédiés à l'événementiel ? Peut-être
parce que la spécialisation, la professionnalisation et la structuration
de ce secteur sont relativement récentes. Peut-être que notre
société actuelle rend les atouts de l'événementiel
ultra intéressant d'un point de vue marketing et économique. Peut
être parce que le besoin de « vibrer », de « vivre une
aventure » du moins émotivement est devenue de plus en plus rare
dans nos sociétés ultra- sécurisées, et que
l'événementiel est un moyen d'assouvir ce besoin... La question
mériterait d'être étudiée. Nous nous contenterons
d'accepter cette vérité puisque des joutes du moyen- âge
aux jeux olympiques, l'événementiel a toujours existé et
fait partie de notre histoire.
Les types d'événements
Les événements sportifs peuvent se classer selon
la typologie des événements sportifs de Dresser et Bessy (1999).
Nous intégrons une sixième colonne représentant les
manifestations de loisirs sans résultats sportif à objectifs
commerciaux ou non. Dans ce mémoire nous étudierons plus
spécifiquement les problèmes organisationnels des petites
manifestations (typologie 5 et 6). Nous prendrons comme exemple la
compétition de l'Ultra Trail du Mont Blanc et le festival de loisirs Sun
Festival. Ces deux éco-événements, l'un à ampleur
international et l'autre régional, regroupent entre 3000 et 10 000
personnes.
Type d'événement
Critère de différenciation
|
1 Grands événements sportifs
internationaux
|
2 Les événements sportifs
nationaux
|
3 les événements type
spectacles et shows
|
4 les nouvelles manifestations sportives de
masse
|
5 Raids ou défis
aventure
|
6 Manifestions de loisir
sportif
|
1 date de création
|
Ancienne
|
Ancienne
|
Récente
|
Récente
|
Récente
|
Récente
|
2 Origine et temporalité
|
Institutionnelle, fédérale ou olympique
Calendrier international ou national
|
Marchande ponctuelle
|
Associative, territoriale ou marchande Absence de calendrier ou
calendrier parallèle
|
3 participants / objectifs spectateurs
organisation
|
Affrontements contre autrui, sport spectacle, être le
meilleur, sport compétition, promotion d'une fédération
|
Spectacle / Identification, promotion
d'une marque
|
Exploration de soi même, rencontre avec les autres,
découverte et promotion d'une région
|
Evasion, sensation extrêmes découverte et
promotion d'un
patrimoine
|
Événement de cohésion de groupe,
convivialité, célébration, découverte
de nouveaux
sports, loisirs
|
4 Milieu
|
Standardisation, normalisation, équipements sportifs
classiques
|
Non standardisé
|
Non standardisé, milieu urbain ou naturel
|
Incertitude hostilité
|
Non
standardisé, milieu urbain ou naturel
|
5 mode de fonctionnement
|
Réglementation et codification stricte
|
Souple et variable -- Management adapté à chaque
manifestation
|
6 motricité
|
Très codifiée par rapport à une performance
maximale
|
Codifiée mais aussi de style libre et inventif
|
Aucune codification
|
7 Innovation
|
Dans le domaine de la mesure et de la gestion arrivée
|
|
Technologique mais en rapport avec différentes variables,
temps espace participants
|
Concept, mise en forme,
|
8 Public
|
Acteurs sélectionnés, plus de spectateurs que
d'acteurs
|
Elite sportive pour les participants, conçu pour les
spectateurs
|
Acteurs non sélectionnés, plus d'acteurs que de
spectateurs
|
Manifestation privé, acteurs sélectionnés
par critères autres que sportif / Manifestation de loisirs ouvert au
grand
public, pas de spectateurs
|
9 Partenaire
|
++++
|
+++
|
++++
|
+(+)
|
+(+++)
|
0 (un financeur)
|
10 Médiatisation
|
++++
|
+++
|
++++
|
+++
|
++++
|
0 (ou en interne)
|
Exemples
|
Jeux
olympiques,
coupe du monde de foot, tour de France, Rolland- Garros
|
Championnat de France par discipline
|
Tam Tam ski snow, open swatc de fun board à Bercy
|
Les 20 km de Paris, marathon de paris, le roc d'azur, la
transjurasienne
|
Le raid Gauloise, le corsica
raid, le défi girondin
|
Séminaire d'entreprise, inauguration,/ Festival de
sport loisir,
|
Nous pouvons identifier deux grandes familles
d'événements. Les événements spectacles et les
événements participatifs. Les événements spectacles
sont tous les événements dont la participation aux
épreuves est réservée à l'élite et le public
est là en tant que spectateur, pour admirer la performance et/ou la
compétition sportive. Ce sont les événements du type
Grands événements internationaux et nationaux et les
événements du type spectacles et shows (typologie 1, 2 et 3). Les
événements participatifs sont les événements
ouverts au grand public en tant que participant. Même si, sur certains
événements, l'intensité physique des épreuves
sportives nécessite une sélection importante (raids, Ultra Trail
du Mont Blanc), l'événement reste basé sur les valeurs
intrinsèques des participants (dépassement de soi, participation
à une aventure commune...). La dimension spectacle est bien moins
présente (plus d'acteurs que de spectateurs). Ce sont les
événements du type nouvelles manifestations sportives de masse,
raids, défis aventure et manifestations de loisirs sportifs (typologie
4, 5 et 6).
Les organisateurs
De la commune organisatrice de sa fête votive, à
l'entreprise privée organisatrice de salons, en passant par les
associations organisant le tournoi sportif intercommunal ou les
fédérations s'occupant des compétitions internationales ;
les organisateurs sont souvent très variés. De plus, beaucoup
d'événements ont la volonté de s'intégrer dans une
politique locale. Cela se traduit par la constitution d'un comité de
pilotage regroupant plusieurs institutions de natures statutaires
différentes. Il n'est pas rare qu'une association ou un organisateur
privé intègre certains élus dans l'élaboration
même du projet. Inversement, une commune ou une association
délègue souvent une partie de l'organisation à une
entreprise spécialisée. Cela mène
régulièrement à des coproductions
d'événements. L'organisateur ou le co-organisateur peut
être de nature institutionnel, associatif ou privé. Les objectifs,
besoins, obligations et les droits ne sont pas les mêmes selon le statut
de l'organisateur.
Institutionnel : Commune, département, Région, CRT,
Etat...
Ces événements ont souvent un
intérêt pour le territoire ou la communauté. Leurs
objectifs sont d'utilité publique et ne peuvent servir un
intérêt personnel. Les besoins sont plus de l'ordre du savoir
faire. Les obligations sont les mêmes que les autres organisateurs mais
la proximité des services administratifs et le suivit du projet par
certains élus facilite une partie des démarches (subventions,
autorisations...).
Associatif : association sportive ou culturelle, ligue,
fédération, comité international.
Les associations sont à but non lucratif et parfois
reconnuent d'utilité publique ou plus rarement
délégataires. Elles ont le droit à tout types de
financement (subventions, dons, autofinancement, commercial, sponsoring) et ont
les mêmes devoirs que les autres. Elles ont l'interdiction de
dégager à qui conque des bénéfices.
Privé : entreprise dédiée à
l'événement ou non.
Les événements qu'une entreprise privé
organise sont, la plus part du temps, d'ordre commercial, promotionnel, de
motivation d'équipe... et n'ont pas le droit aux subventions. Certaines
entreprises ont fait de l'événementiel leur
spécialité.
Nous pouvons observer que quasi tous les types
d'événements peuvent être organisés par tous les
types d'organisateurs. De plus, il est rare qu'un organisateur d'un certain
statut (associatif, entreprise ou institution) ne fasse pas appel à un
organisme d'un autre statut.
Afin d'éviter toute confusion et pour plus de pertinence
nous avons effectué un découpage par degrés d'implication
des différentes partie prenante d'un événement.
Ingénierie
Prestation de service
Événement Clef en main
Porteur de projet
ORGANISATEUR
Prestataire global, assembleur
Prestataire de service
Degrés d'implication des différentes parties
prenantes dans l'organisation d'événement2.
2 Sun Festival, Besson Nial 2006
Les différents degrés d'implications
représentés par les colonnes, peuvent être effectués
individuellement ou conjointement par une ou plusieurs parties prenantes.
L'ingénierie est la partie de conception de l'événement.
C'est là où les grandes lignes et les choix stratégiques
du projet sont définis. Cette fonction est souvent
réalisée par un comité de pilotage composé quasi
systématiquement de l'organisateur et/ou coorganisateur et de certaines
institutions pertinentes à associer au projet (Elus, agence conseil,
sponsor...). Il arrive également que cette partie soit partiellement
déléguée à une agence conseil sous le
contrôle d'un cahier des charges. Souvent à caractère
commercial ou promotionnel d'une entreprise, ces agences font l'ensemble de
l'étude et des choix stratégiques de l'événement.
La prestation de service (restauration, sécurité, son &
lumière etc ...) est en général faite par un prestataire
de service. Quasi tout l'événement peut être
découpé en prestations et de plus en plus d'entreprises se
spécialisent sur un domaine d'activité
événementiel.
Cependant beaucoup d'organisateurs ont la possibilité
de s'auto-satisfaire sur une partie de l'événement (service
technique d'une mairie, bénévoles...). Cela représente en
général de grandes économies financières.
L'événement clé en main représente l'achat global
d'une manifestation ou de l'ensemble des prestations de services. Il est rare
qu'une entreprise produisant des événements clé en mains
ne fasse pas à son tour appel à des prestataires de services. Ces
assembleurs construisent l'événement à partir d'un
ensemble de prestations. Le porteur du projet est celui qui porte
l'événement souvent financièrement et juridiquement. C'est
l'organisateur principal.
11.2 Le rapport à l'environnement
11.2.1 Concept du Développement durable
« Un mode de développement qui répond aux
besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs. »
1987.
Le concept du développement repose sur l'équilibre
de trois sphères : sociale, environnementale et économique selon
le schéma suivant :
Economique
Social
Environnement
Vivable
Viable
DURABL
Equitable
La naissance de l'idée de développement durable
remonte à l'essor des mouvements écologistes à la fin des
années 1960. « Le concept de développement durable a
été formulé dès les années 1970, mais les
impératifs stratégiques de la guerre froide puis le contexte de
la crise de la dette l'ont mis sous le boisseau jusqu'au début des
années 1990 » (Sylvie Brunel, 2004).
C'est en 1992, lors de la conférence de Rio que des
engagements sont pris en faveur du développement durable. 173 pays ont
adoptés Action 21 (communément appelé Agenda 21). Cet
agenda reprend 27 principes (précaution, prévention,
participation, pollueur/payeur, solidarité, rationalité, etc...)
en 40 chapitres et formule 2500 recommandations et solutions à mettre en
oeuvre. L'agenda 21 de Rio met par ailleurs en avant le rôle important
que jouent les collectivités locales et les ONG dans la mise en oeuvre
du développement durable.
D'autres réunions importantes ont fait avancer le
débat et les engagements en faveurs de l'environnement. Citons le
protocole de Kyoto de 1997 sur la réduction des émissions de gaz
à effet de serre, le traité d'Amsterdam qui fait du
développement durable un objectif pour toute l'Union européenne ;
et pour la France, La Charte de l'Environnement adoptée dans la
Constitution Française le 28 Février 2005. Elle stipule dans son
article 1 et 2 que « Chacun a le droit de vivre dans un environnement
équilibré et respectueux de la santé » et que «
Toute personne à le devoir de prendre part à la
préservation et à l'amélioration de l'environnement
».
11.2.2 Définition de
l'éco-responsabilité
L'éco-responsabilité d'une activité
humaine réside dans la mise en place d'une gestion respectueuse de
l'environnement. Cela correspond à la prise en compte de la
sphère environnementale du développement durable dans le projet.
Le but étant de réduire au maximum l'impact écologique de
cette activité.
Un événement éco-responsable est un
événement qui intègre l'environnement dans son
organisation.
11.2.3 Motivation de l'éco-responsabilité au
sein d'organisations privées (entreprises et associations)
La perception de la nature change. D'après l'ouvrage de
A.C. Niartinet et E. Reynaud « Stratégies d'entreprise et
écologie » une internalisation de la nature s'effectue.
L'environnement, qui au sens commun évoque l'environnement naturel et
non plus les environnements, n'est plus quelque chose d'extérieur
à l'homme ; elle envahit sa vie quotidienne. La domination de la nature
par l'homme préoccupe les esprits et remet en cause la maîtrise du
développement. Si l'activité humaine a de tout temps
engendré déchets et pollution, elle n'a jusqu'à
présent pas été au-delà des capacités de
régénération de la planète. Hors, le
développement des pays émergeant sur notre modèle
économique risquent d'engendrer ce déséquilibre. La prise
de conscience du pouvoir de destruction de la planète (Hiroshima) et de
cette surconsommation des ressources naturelles couplé avec l'exposition
de plus en plus fréquente des individus aux problèmes
environnementaux (changement climatique, exposition aux rayons UV à
cause du trou de la couche d'ozone, problème de proximité avec
des usines...), accélère cette internalisation de la nature.
L'homme considère de plus en plus que l'environnement est une question
de santé personnelle. Cette préoccupation de l'environnement par
la population a une influence directe sur les préoccupations politiques
et marketing des entreprises et des institutions. « En voie
d'intégration rapide dans les préoccupations de tout le monde,
l'écologie pourrait subir le sort de l'hygiène au XIXème
siècle -- mouvement avec lequel elle a d'ailleurs une grande
ressemblance de contenu. La défense et protection de l'environnement
s'intégrerait dans les moeurs, les règlements, les
administrations et la police comme la vaccination préventive, les
analyses de laboratoire sur la qualité des eaux, ou le carnet de
santé. On ne jetterait pas plus de papier dans les bois que l'on ne
cracherait par terre. » (Latour, 1995).
L'événementiel subit également ce
changement. Que ce soit pour des raisons idéologique de l'organisateur,
une stratégie marketing ou une obligation législative,
l'intégration de l'éco-responsabilité dans
l'événementiel est de plus en plus fréquente.
Nous pouvons donc identifier trois types de motivation :
Idéologique, Marketing et législative.
La motivation idéologique d'un organisateur
d'événement à l'égard de la nature est souvent mise
en avant. Cependant nous sommes conscients que les contraintes
financière passent souvent en premier plan.
L'éco-responsabilité d'un événement, souvent non
indispensable à celui-ci, engendre un surcoût. Nous trouvons donc
cette motivation idéologique principalement dans les petits
événements où l'enjeu financier est relativement
faible.
La motivation Marketing est fréquente au sein des
entreprises. Cependant, une étude qualitative faite sur les
écocups montre que l'influence d'une démarche environnementale
sur le nombre de participants apparaît comme quasi inexistante. Le
thème de l'événement reste le principal critère
déterminant dans le choix du consommateur.
La motivation législative est plus une contrainte ou une
anticipation des obligations appliquées à l'organisateur
(Normes...).
111. L'éco responsabilité dans les grandes
composantes organisationnelles d'un événement
Il n'existe pas d'ouvrage sur le thème de
l'éco-événement concrètement, nous prendrons donc
comme plan la découpe de l'organisation d'un événement
sportif de Desbordes Niichel développé dans « Organiser un
événement sportif ». Puis point par point nous utiliserons
les différents guides pratiques sur les thèmes des
différentes parties. Nous nous attacherons à expliquer en quoi
une démarche « éco-responsable » change certaines
composantes organisationnelles. Nous ne redéfinirons pas chaque
composante.
111.1 Conception
Intégrer l'éco-responsabilité dans un
événement sportif doit être décidé au moment
de la conception de celui-ci. D'abord parce que réduire les impactes
d'un événement implique un surcoût des moyens
nécessaires. L'organisateur doit avoir une réelle volonté
dans cette démarche et doit être prêt à y attribuer
des moyens.
Ensuite parce que cela demande une organisation et un mode de
réflexion particulier. Il faut penser ou repenser la manifestation de
manière « propre », point par point et il faut se questionner
à chaque fois sur la pertinence de la solution employée. Cela
exige un investissement en temps non négligeable. Dans cette logique,
certain choix des caractéristiques de l'événement peuvent
avoir une incidence sur l'éco-responsabilité de celui- ci. Par
exemple choisir un lieu proche d'un bassin de population, desservie par un
réseau de transports en commun adapté réduit de
manière significative l'impact écologique de celui-ci. Le choix
du concept (sport non polluant), le choix des partenaires (partenaires
écoresponsables), le type de communication... sont des choix ayant une
incidence sur l'emprunte écologique de l'environnement.
Agenda 21
Pour aller plus loin dans une démarche
d'éco-responsabilité, l'organisateur peut prendre en compte les
trois sphères du développement durable. La rédaction d'un
Agenda 21 de l'événement est alors possible. Cela permet d'avoir
un document de référence qui reprend les points à
respecter au sein de l'organisation. Une mise en avant des engagements
environnementaux pris au travers de cet agenda peut être
bénéfique auprès des financeurs de
l'événement.
Voici un exemple d'Agenda 21 issu à la fois de l'ouvrage
de Didier Pereira3 et de l'agenda 21 du SUN Festival4.
3 « Tout pour réussir une manifestation sportive
durable » Didier Pereira, 2005
4 « Agenda 21 Sun Festival Bourgogne » Degardin Pierre
Laurent et Besson Nial, 2006
Sphère sociale :
1. Dispositions en matière d'organisation de
l'événement
Afin d'arriver à mettre en place une manifestation qui
s'intègre dans les principes du développement durable,
l'organisation ne peut se faire de manière isolée. Il est
important d'intégrer les acteurs du territoire dans l'organisation de
l'évènement, pour que, d'une part, ils s'approprient
l'évènement et d'autre part, qu'ils participent à la mise
en place de celui-ci. La mise en place d'un comité de pilotage et d'un
comité technique intégrant des acteurs locaux (élus...)
pertinents (associations environnementales) en adéquation avec les
valeurs de la manifestation et du développement durable est une bonne
chose.
2. Dispositions en matière de promotion
Il s'agit d'afficher et de promouvoir son attachement au
développement durable, autant de la part des sportifs et des dirigeants
que des partenaires.
3. Dispositions en matière d'information et de
communication
Mettre en place un système d'information sur les
démarches entreprises pour le développement durable au sein de
l'événement. Mettre en place une communication de
l'événement éco-responsable.
4. Dispositions en matière d'évaluation des
réalisations
Une gestion éco-responsable d'un
événement passe par une bonne évaluation des besoins, des
attentes et des objectifs afin d'éviter tout gaspillage de
matières, d'énergies et de temps. Il est donc important de mettre
en place un dispositif d'évaluation de la manifestation afin d'observer
si les objectifs fixés ont été atteint ou non.
5. Dispositions en matière d'accessibilité pour
tous
Il est important, sur un point de vue social, de pouvoir rendre
accessible l'événement à toute classe sociale. Cela passe
par des réductions tarifaires du droit d'entrée.
6. Dispositions en matière de sécurité
Lors d'une manifestation la sécurité doit faire
l'objet de toutes les attentions. Il est important de répondre aux
exigences matérielles et morales pendant toute la durée de
l'évènement.
7. Dispositions en matière d'hygiène et de
santé des participants
Mettre tout en place, informer et rendre accessible tout les
services utiles à la manifestation en facilitant l'accès à
l'hygiène et à la santé des participants (accès aux
douches, informations santé, hydratation...)
8. Dispositions en matière de lutte contre le dopage
Informer et contrôler les participants sur les problèmes de
dopage.
9. Dispositions en matière d'accessibilité des
handicapés
L'accueil d'un événement aux personnes
atteintes d'une déficience motrice, sensorielle ou mentale
nécessite des adaptations matérielles, une accessibilité
du site et d'autres aménagements indispensables. Pour rendre accessible
une manifestation à tous et en particulier aux personnes
handicapées, six points doivent être traités : la
réglementation des activités sportives, la formation
spécifique des encadrants, un matériel adapté,
l'adaptation des lieux de pratique, la signalétique et informations, et
la communication. Ces six points sont reproductibles à tout types de
structures accueillant du public.
10. Valorisation des bénévoles
Les bénévoles ont souvent un rôle important
dans l'organisation des événements sportifs. Il est important de
les remercier par une des actions de valorisation.
11. Dispositions en matière de présence
féminine et de jeunes dans la manifestation ainsi que dans le
comité d'organisation.
12. Dispositions en matière de lutte contre la violence
et les incivilités
13. Dispositions en matière de lutte contre les
discriminations
14. Dispositions en matière de prévention de
sécurité routière
15. Dispositions en matière de solidarité
internationale
Il est possible de faire la promotion ou d'associer une action
humanitaire ou solidaire à l'événement. Cela permet
d'apporter des fonds utiles pour celle-ci.
Sphère environnementale
16. Dispositions en matière de formation des cadres et
des bénévoles
Mise en place d'actions de sensibilisation au respect de
l'environnement. Mise en place de formations de gestion éco-responsables
d'événements.
17. Dispositions en matière de protection de
l'environnement
Mise en place d'une organisation avec le plus faible impact
écologique possible. Sensibilise les participants aux problèmes
environnementaux, valoriser les bonnes pratiques, sanctionne le non respect de
l'environnement.
18. Dispositions en matière de déchets et de
propreté
L'événementiel peut être source de grande
quantités de déchets. De plus, celui-ci peut se dérouler
dans un site naturel où les infrastructures de collecte de
déchets sont inexistantes. Il est important de mettre en place un
système de gestion et de retraitement des déchets efficace.
19. Dispositions en matière d'utilisation des moyens de
transport collectifs et des modes de déplacements propres
Le transport des participants est un poste gourmand en
énergie fossile. Il est important de proposer, ou du moins de faciliter
l'utilisation des transports en commun. Il est important de rajouter à
ce point les transports utiles pour acheminer le matériel de sa zone de
production au lieu de son utilisation (gobelets en amidon de maïs
importés du Japon).
Sphère économique
20. Dispositions en matière de mise en oeuvre de nouveaux
modes de consommation Promotion et mise en place d'une consommation issue du
commerce équitable et/ou responsable. Utiliser les produits alternatifs
(tee shirt en coton bio, Label Max Havelaar...)
21. Dispositions en matière d'achats et de relations avec
les fournisseurs
Consommer local est un des meilleur moyen de réduire
son impact écologique par le faible transport utile. D'autres
critères de choix de fournisseurs peuvent être pris en comptent :
démarches environnementales, conditions de fabrication et
matières premières du matériel.
22. Dispositions en matière de développement
touristique durable des territoires Même si un événement
est par définition ponctuel, les retombées, notamment touristique
sur le territoire peuvent se manifester sur le long terme. Il est important de
mettre en avant les atouts touristiques du territoire lors de la
manifestation.
23. Dispositions en matière de création
d'emplois
Créer un emploi à partir d'un
événement n'est pas chose aisée, mais maintenir ou apporte
une vie économique dans un territoire grâce à un
événement permet de créer des emplois.
Cet exemple d'agenda 21 montre qu'un événement
ponctuel peut s'inscrire dans un projet de développement durable
concret. Il montre également l'importance de définir
l'orientation écoresponsable de l'événement dès sa
conception.
111.1 .1 Stratégie marketing (positionnement /
innovation)
La stratégie marketing d'un événement est
primordiale dans le sens où c'est le nombre d'entrées et les
impacts médiatiques qui vont déterminer les moyens de
l'événement. La définition de la stratégie
marketing s'élabore grâce à une double analyse public /
concurrence. Nous assistons, en ce moment, à une attention plus forte de
la part des consommateurs ou du public aux questions environnementales
même si cela ne se répercute pas forcement sur leurs
comportements. Encore aucune étude ne montre un lien de causalité
entre l'éco-responsabilité d'un événement et sa
fréquentation mais nous pouvons penser que cela peut avoir un certain
effet sur le capital sympathie de l'événement. Desbordes insiste
sur l'importance de l'innovation dans la conception d'un
événement sportif essentiellement à des fins marketing.
L'innovation accentue l'aspect « exceptionnel, inédit » de
l'événement. Le fait de rendre un événement «
éco-responsable » est une innovation en soit et a des
retombés en terme d'image. Force est de constater que plusieurs
événements s'engagent dans cette voie ne serrait-ce que pour se
distinguer de l'offre ambiante. Si ce lien de causalité se
démontrait réel, et qu'une grande partie des organisateurs
adopteraient le concept d' « éco-événement »,
l'effet de distinction disparaîtrait alors et deviendrait un
élément de base.
111.1 .2 Evaluation des possibilités et des besoins
inhérents
L'évaluation de la faisabilité ainsi que
l'élaboration du budget prévisionnel de l'événement
doit évidement se faire en prenant en compte les aspects d«
éco-responsabilité ». Comme évoqué
précédemment, une telle démarche exige certains moyens. A
noter que bien souvent le surcoût financier d'une solution «
alternative » peut se traduire par une économie sur une autre ligne
budgétaire. Il peut s'avérer même que la mise en place
d'une solution « alternative » soit plus avantageuse
économiquement. Dans le cadre de ma mission consultante j'ai pu apporter
à l'Ultra Trail du Niont Blanc des solutions « alternatives »
et économiques. A titre d'exemple : la consommation en grand nombre de
matériels de restaurations en plastique jetable pour les coureurs. La
solution trouvée est la mise en place de partenariats avec certaines
communes afin d'utiliser les cantines, la vaisselle et les laves vaisselles de
collectivités des écoles, collèges et lycées.
Hormis l'effet d'image « écoresponsable », l'économie
financière est réelle du fait de la suppression d'achat de
vaisselle jetable. De plus, les communes mettent gratuitement leurs
équipements à disposition, comptant sur un retour d'image et
d'animation.
L'évaluation de la faisabilité technique et
financière de chaque solution doit se faire de manière
pertinente. En effet il faut considérer l'ensemble de la chaîne de
vie du produit. Rien ne sert d'utiliser du papier écologique si celui-ci
vient de chine par avion. Est également à considérer le
temps et la mobilisation des moyens humains utiles à sa mise en place.
Cette phase d'élaboration de la faisabilité de «
l'éco-événement » est difficile d'autant plus que les
solutions « alternatives » sont souvent mal connues.
111.1.3 Mise en place du comité de pilotage
Toute organisation a une structure représentée
par un organigramme et un fonctionnement. « Cet organigramme est
composé d'un comité de pilotage réunissant les principaux
partenaires et/ou prestataires et divisant le travail en différents
sous-systèmes, à savoir des commissions ou des directions
opérationnelles »5. Le comité de pilotage suit la
réalisation opérationnelle du projet, de son lancement
jusqu'à sa clôture. Il peut donc être pertinent d'y
intégrer des personnes ressources en termes «
d'éco-responsabilité » afin d'y insuffler ce mode de
réflexion. Cette personne peut représenter un organisme comme
l'ADEME (Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) ou la
DIREN (Direction Régionale de l'Environnement). Cela a un effet
très positif en termes d'image de pouvoir annoncer que
l'événement est organisé en partenariat avec ces
organismes.
5 Gresser, Bessy
111.2 Les grandes fonctions
préparatoires
111.2.1 Administration
Cette partie de l'organisation que Desbordes divise en trois
postes, le secrétariat, la comptabilité et la billetterie, est
une des clés de voute de l'événement et doit montrer
l'exemple en thermes d'éco-responsabilité. Dans un
événement, elle est l'organe en relation avec la quasi
totalité des parties prenantes. Il est donc très important
qu'elle soit irréprochable. Pour aller plus loin dans notre
réflexion, nous élargirons la définition de Desbordes en
prenant compte dans l'administration, la gestion des locaux et les
méthodes de travail. Les recommandations qui suivent sont des
recommandations générales qui rentrent de plus en plus dans des
tendances de gestion administrative. Elles ne changent pas fondamentalement
l'organisation interne de l'événement.
La première source de pollution que l'on imagine dans
cette fonction est la consommation de papier. Nous ne traiterons pas de la
communication externe à l'événement étant
donné qu'un chapitre y est dédié. Ensuite nous verrons la
consommation de l'eau, l'énergie et le bâtiment. Nous nous
appuierons sur le « Guide méthodologique pour la mise en place
d'une démarche éco-responsable des administration » du
Ministère de la jeunesse, des Sports et de la vie associative.
Le papier
Entre 70 et 85 kg par an : Voilà la quantité
moyenne de papier jetée par une personne travaillant dans un bureau.
L'augmentation de la demande entraine un déboisement accru et parfois
irréversible dans l'hémisphère Sud. La consommation de
pâte à papier provenant de « forêts
spécialisées », réduit la qualité des
variétés présentes et met en péril la
biodiversité. Produire du papier, n'est pas que synonyme de
déboisement : c'est aussi consommer de l'énergie et
générer des pollutions chimiques. En fabriquant de la pâte
à papiers, dont les caractéristiques sont plus proches du produit
final que la matière première brute, le recyclage permet de
réduire jusqu'à 50% des consommations d'eau et d'énergie
à la condition que celui-ci ne vienne pas par avion d'un pays
lointain6.
Diminution de la consommation
Avant de réfléchir au choix du papier
recyclé, de nombreuses solutions existent pour diminuer la consommation
de papier. La meilleure façon de ne pas polluer est de ne pas
consommer.
La mise en ligne du maximum d'informations (plans,
inscriptions ...) permet d'économiser de grande quantité de
papier et par la même occasion d'économiser financièrement.
L'envoie des courriers ou informations par courrier électronique ou SMS
génère également des économies du même type.
Seul bémol, les destinataires des courriers doivent être
sensibilisés et ne pas imprimer ces informations sans
nécessité. D'autre reflexe comme celui d'imprimer ou photocopier
en recto-verso, distribuer les documents par clé USB ou CD permettent
aussi de
6 « Guide méthodologique pour la mise en place d'une
démarche éco-responsable des administration » du
Ministère de la jeunesse, des Sports et de la vie associative.
diminuer la consommation. Une sensibilisation de ce type est
souvent utile et efficace dans les bureaux. L'organisation de la billetterie
peut aussi être plus ou moins génératrice de
déchets. Si un questionnaire est mit en place il est
préférable de faire la saisie des informations directement sur
informatique plutôt qu'une distribution sur papier avec un faible
retour.
Récupération et recyclage du papier
Pour recycler il faut d'abord récupérer et donc
trier. Le mieux est de trier à la source même, c'est-à-dire
au moment où le déchet est produit. Cela demande encore une fois
que l'usager sache comment le faire et est les moyens de le faire. La mise en
place de poubelles de tri du papier accompagné d'une sensibilisation
s'avèrent efficaces. Exemple : la mise en place du tri du papier
à l'Université de Bourgogne dans plusieurs centaines de bureaux
administratifs a été très bien accueillie en partie
grâce au don d'une poubelle spécifique accompagnée d'une
sensibilisation. La qualité du papier récolté, utile
à un recyclage efficace, s'avère très bonne.
Par la suite il est aussi important de bien choisir la
filière de retraitement en fonction de la consommation et de la
qualité des déchets (organisme de collecte ou dépôts
dans un collecteur municipal).
Le choix du papier
Le choix du papier doit se faire, comme tout produit, en
prenant en compte l'ensemble de la chaîne de production et
d'acheminement. La production de papier recyclé reste moins
coûteuse en énergie que celle du papier non recyclé (12
watt par feuille contre 20 watt). Les critères de choix du papier sont
développés dans le chapitre de la communication.
L'eau
« L'eau fait partie du patrimoine commun de la
nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la
ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels sont
d'intérêt général. »'
Pendant longtemps, l'eau a été
considérée comme une source inépuisable. Aujourd'hui,
chacun est conscient que ce n'est pas le cas. Au 20ème
siècle, la consommation d'eau dans le monde a été
multipliée par 7, alors que cette ressource a considérablement
diminué. D'ici 20 ans, les deux tiers de la planète seront en
situation de pénurie. L'eau est donc une matière première
rare et de plus en plus coûteuse : son prix a augmenté de 56% en
10 ans. L'eau représente environs 5% des couts de fonctionnement d'un
bâtiment. Or, on estime que réaliser entre 15 et 40%
d'économie est simple et ne nécessite pas d'investissement
lourd.8
7 Loi du 3 janvier 1992
8 « Guide méthodologique pour la mise en place d'une
démarche éco-responsable des administration » du
Niinistère de la jeunesse, des Sports et de la vie associative.
Une démarche de réduction de la consommation de
l'eau d'un bâtiment passe d'abord par une phase de diagnostic :
1. Analyse de l'évolution (augmentation, baisse) de la
consommation sur les dernières années.
2. Analyse du nombre de litre consommé. On estime la
consommation moyenne d'un agent à 15 litres par personne et par jour
ouvrables, et à 20 litres par repas.
3. Identifier les sources de surconsommation éventuelle.
(fuites, habitude des consommateurs, système non adapté).
Ensuite une phase d'action doit être mise en place.
1. Sensibiliser les consommateurs avec des objectifs afin de
changer les habitudes et promouvoir les bonnes conduites.
2. Repérer les fuites. Elles peuvent être
sources d'un très grand gaspillage et donc de dépenses inutiles.
Pour les détecter, le plus simple est d'effectuer un suivi journalier :
relever le compteur avant et après les heures de bureau (nettoyage des
locaux inclus). Si la consommation est anormale la nuit c'est qu'il y a
surement une fuite.
3. L'entretient des installations et de la robinetterie
évite une surconsommation. Effectuer une maintenance
régulière et préventive permet de réduire les
consommations jusqu'à 20%.
Plusieurs équipements ou solutions ont un coût
modeste au regard du retour sur investissement généré par
les économies d'eau :
· Les réducteurs de pression qui limite les
débits trop fort et donc inutile.
· Des robinets performants avec mousseurs pour
réduire le débit.
· Robinet à bouton poussoirs ou temporisés,
qui évitent le phénomène du filet d'eau qui coule en
permanence.
· Les mitigeurs limitent le temps de recherche de la bonne
température de l'eau et génèrent une économie de
10%.
· Les chasses d'eau dissymétriques, dont le
double réservoir de 3 à 6 litres diminue considérablement
l'utilisation d'eau et économise plusieurs dizaines de m3 par an et par
chasse.
· Une climatisation à condenseur à air ne
consomme pas d'eau, une climatisation avec condenseur à eau
pulsée ne consomme que 5 à 10% d'eau par rapport aux
climatisations à eau perdue.
L'énergie
L'éclairage et appareil bureautique
La mesure la plus simple est de remplacer les ampoules
classiques par des ampoules à basse consommation (ampoules fluo contact
ou à diodes). D'autres gestes simples peuvent diminuer la consommation
d'électricité :
· Placer le bureau près de la fenêtre, pour
optimiser l'éclairage naturel.
· Proscrire les lampes halogènes qui ne sont pas
à basse tension.
· Eteindre systématiquement la lumière
dans les pièces inoccupées, et tout le matériel
électrique le soir. Un ordinateur consomme entre 20 et 60W en mode
veille. Un ordinateur en veille avec son écran, son imprimante et un
scanner consomme autant qu'une ampoule de 65W laissée en permanence
allumée.
· Optimiser les écrans de veille des
ordinateurs.
· Ne pas laisser les chargeurs de batteries
branchés.
Le chauffage
Il est d'abord important de bien régler le chauffage
en fonction des besoins. Les thermostats ou autres régulateurs
permettent de réguler la température des locaux ou de couper
automatiquement le chauffage la nuit ou lorsque les locaux ne sont pas
utilisés. Une bonne isolation des locaux permet aussi d'effectuer de
grosse économie. Ensuite, il existe plusieurs systèmes de
chauffage : chaudière à gaz, à bois, chauffage
électrique, géothermie... L'hiver, couper le chauffage au moment
d'aérer la pièce. L'été, préférer
l'aération et la ventilation à la climatisation.
Conclusion
Toutes ces recommandations sont des conseils
généraux applicables à tous. La gestion administrative
« éco-responsable » change l'organisation interne des locaux
administratifs mais ne modifie pas en soi l'événement. Elle
contribue à la bonne image ou à la cohérence d'une
organisation « propre ». En effet, il serait de mauvais ton qu'une
manifestation « écoresponsable » envoie des courriers sur
papier glacé imprimés juste recto. L'administration sert souvent
d'interface entre les parties prenantes et l'organisation, il est donc
important qu'elle soit relativement bien réfléchie.
111.2.2 Législation et sécuritaire
Lors d'une manifestation, la sécurité doit
faire l'objet de toutes les attentions. Il faut prévenir ou assumer tout
accident corporel et répondre à « l'obligation de
sécurité », conformément à la loi du 16
juillet 1984, modifiée en 1992.
Chaque solution éco-responsable abordée dans
l'organisation doit s'accompagner d'une réflexion sur la
sécurité. Cette obligation de sécurité constitue
souvent une contrainte ou un frein aux solutions possibles. Exemple : dans le
cadre du SUN Festival Bourgogne, une sensibilisation, intitulé «
opération coup de point vert », consistait à ramasser le
plus grand nombre de déchets en un minimum de temps. Les festivalier
étaient conviés à la tâche. Cette opération
de nettoyage à dû être supprimée pour des raisons
d'hygiène et de sécurité.
Le choix d'un lieu « plus naturel » peut poser
plusieurs problèmes. Ils sont en général moins
aménagés et donc moins sécurisés. Par exemple,
l'accueil du public dans une forêt exige au préalable d'avoir
effectué un examen de la santé de tous les arbres afin
d'éviter toute chute de branche. Le sol doit être
dégagé et accessible par des chemins balisés. Les risques
d'incendies doivent être maitrisés et si besoin, il faut
créer un chemin d'accès aux secours. Dans certaines zones,
encaisser des problèmes de communication, notamment avec les secours
peuvent se poser et c'est alors à l'organisateur de mettre en place un
dispositif adéquate. Exemple : Le championnat d'Europe 2007 de
Canoë Kayak en Bourgogne a nécessité un réseau de
communication spécifique coûtant des milliers d'euros. La loi
française interdit à l'organisateur de renforcer la signalisation
routière ce qui handicape la gestion des isques. Il faut alors demander
par écrit à la gendarmerie et/ou à la DDE concernée
le renforcement de cette signalétique. Le choix d'un lieu (en bordure
d'un lac) demande parfois un surplus de prestataires de sécurité.
Exemple : Un BNSSA (maître nageur) surveillant la plage du lac le soir du
concert du Sun Festival au cas où une personne en état
d'ébriété décide de se baigner.
L'éloignement du lieu de la manifestation pose également des
problèmes de sécurité du fait que les participants
viennent en véhicule. Il faut être en mesure de pouvoir leur
laisser la possibilité de dormir dans leurs véhicules sur un
parking. Il serait de mauvais ton de leur demander d'évacuer les lieux
après une soirée arrosée si l'on sait que plusieurs
dizaines de km sont nécessaires afin de rejoindre un lieu
d'hébergement. En bref, l'accueil du public dans un lieu, qu'il soit
public ou privé nécessite d'avoir aménagé le site
et donc demande une grosse préparation au préalable.
Le choix du contenu peut également poser
problème. Les activités proposées doivent être en
règle avec les normes d'hygiène et de sécurité.
Faire des activités ou de l'alimentaire de manière
«alternatif» (fabrication de pains, cours de cuisine artisanale, bar
équitable...) ne veut pas dire manque d'hygiène. Il arrive qu'une
association humanitaire propose des dégustations de jus de fruits ou de
plats typique. Ces mets doivent respecter la chaîne du froid et doivent
être préparés et conservés dans les règles.
De plus, certains produits sans conservateurs nécessitent un traitement
spécifique.
Certains ateliers ou activités (construction de panneaux
solaire, pompe hydraulique, découverte d'une nouvelle
activité...) peuvent également poser des problèmes de
sécurité.
D'autant plus que certaines activités alternatives
récentes font l'objet d'un vide juridique et ne possèdent aucune
réglementation. Des problèmes d'hygiènes peuvent
également apparaîtrent lors de l'installation de toilettes
sèches qui doivent répondre aux normes habituelles d'accueil du
public.
En conclusion, l'organisation de la sécurité
d'un événement change en fonction de la spécificité
de l'événement. L'éco-responsabilité est une
spécificité comme une autre (thème de
l'événement, public visé...) qui oriente certains choix
(lieu, contenu ...) de l'organisateur. L'événementiel est, par
définition, ponctuel et nécessite une organisation propre
à chaque manifestation. L'éco-responsabilité d'un
événement doit être pris simplement comme une
caractéristique. C'est à l'organisateur d'étudier la
faisabilité du projet global, éco-responsable ou non.
111.2.3 Communication et médias
L'événementiel appartient à la grande
famille de la communication « hors média »,
c'est-à-dire à toutes les activités qui ne font pas
référence à la presse, la télévision,
l'affichage, la radio, le cinéma, voire internet. Cependant, on notera
une certaine ambiguïté puisque les événements sont
médiatisés et ont besoin des médias pour exister.
L'éco-communication est relativement complexe et exige
de s'y intéresser. Un fort engagement de la part de l'organisateur en
temps et en énergie est indispensable car les démarches y sont un
peu plus longues et le coût parfois supérieur à une
communication classique. Il est nécessaire de penser ou de repenser le
plan de communication afin de réduire au maximum l'impact
écologique négatif de la communication. L'intégration de
l'écoresponsabilité dans la stratégie de communication
peut être aussi pertinente.
Il paraît évident que la première source
de déchets dans la communication sont tous les documents sur support
papier. La radio, la presse, la télévision, le cinéma et
internet sont des médias qui ont une emprunte écologique
relativement faible par rapport au nombre de spectateur touchés avec un
seul spot. Dans une démarche d'éco-responsabilité nous
préférerons donc toujours ces médias à celui de
l'impression papier. Cependant l'affichage et la distribution de support papier
est souvent indispensable, il existe alors des solutions pour limiter cette
impact. Dans cette partie nous nous appuierons sur le document complet et
très bien fait de l'ADENiE sur « l'éco-communication
».
Dans l'imprimerie, comme dans quasi tous les secteurs, tout
produit a besoin de matière et d'énergie pour être
fabriqué, et a besoin d'être emballé et transporté.
Il n'existe donc pas de produit zéro impact.
Eviter le maximum d'impression
Dans un événement, l'organisateur a besoin de
faire passer beaucoup d'informations aux participants, aux prestataires, aux
médias, aux partenaires... La question d'envoyer le maximum de
données par support informatique et évidement le meilleur
reflexe. De plus il est possible de sensibiliser son interlocuteur en
l'incitant à n'imprimer ces informations que si nécessaire
».
Pour les participants : Une grande partie des informations
peuvent être mise en ligne et donc économiser sur le format et la
quantité des supports papier. Cela nécessite une gestion du site
internet régulière et importante autant pour les grands
événements (augmentation du nombre de visite et donc du
débit informatique) que pour les petits événements qui
n'ont pas forcement un webmaster à disposition. La réduction des
coûts d'impressions peut couvrir ce surcoût de gestion internet.
Cependant il est important de ne pas mettre des informations papier
indispensables. Exemple : l'UTNiB a réduit considérablement sa
quantité d'impression en fournissant sur support informatique les cartes
du parcours de la course au lieu de les fournir sur papier. Tout les coureurs
ayant besoin de ce support papier l'impriment donc sur leurs imprimantes
familiales. La consommation, le choix du papier,de l'ancre, le rendement
énergétique et les déchets générés
sont bien plus importants que lors d'une impression groupée chez un
imprimeur.
Pour les prestataires : Beaucoup d'échanges peuvent
également se faire par mail. Les devis, factures ou « bon pour
accord » sont valablent aussi par mail, il n'est donc pas indispensable de
le faire par courrier ou par fax.
Pour les médias : la encore les médias (presse,
tv, radio) fonctionnent beaucoup par informatique. Il est donc efficace de
remplacer le maximum d'envois postaux par des envois mail.
Pour les partenaires : L'habitude est à l'envoi de
support papier mais les quantités sont, en général
faibles. La matérialisation par un dossier lors du démarchage est
importante mais peut être remplacée par un support informatique
(CD, clé USB) à condition que celui-ci soit réutilisable
ou que la quantité d'information fournie justifie la production du
support informatique. Les objets « cadeaux » peuvent également
être choisis en fonction de leur caractéristique
environnementale.
Mieux concevoir
La aussi le but est de produire les documents papier les plus
adaptés avec les quantités les plus juste afin d'éviter
tout gaspillage. La réussite de cette partie réside dans une
bonne évaluation des besoins.
Le format
Les impressions se font sur des grandes feuilles ou sur des
bobines de papier de taille fixe. Le choix du format génère plus
ou moins de chutes à la découpe. Il est préférable
de choisir un format standard (A4, A5, A6) qui limite les chutes.
Optimiser la mise en page
La ligne directrice pourrait être "Aérer
mais pas trop...". Éviter l'insertion de pages quasi vides
entre chapitres, adapter la largeur de la marge selon le mode de reliure
(passer d'une marge de 1,5 à 2,5 cm, peut induire la consommation d'une
page de plus toutes les 6 pages), optimiser la taille des interlignes...
Nombre et types de couleurs
Il semblerait que l'impression en monochromie, bichromie ou
quadrichromie est approximativement le même impact écologique
malgré la différence de procédés.
Adaptabilité de la qualité du support à
la durée de vie
La encore cela réside dans une bonne évaluation
des besoins. Les caractéristiques du document (robustesse)
dépendent de l'utilisation faite. De la « sous-qualité
» ou de la « sur performance » sont synonyme de gaspillage.
Choix du grammage du papier, choix des finitions (notamment vernissage ou
pelliculage), choix des matériaux de couverture... l'important est
d'adapter les choix aux besoins, tout en cherchant à mieux respecter
l'environnement.
Obsolescences des documents
Le but est la encore de supprimer le gaspillage en
évitant les informations pouvant rendre les documents obsolètes
(évolution des prix). Les supports de communication réutilisables
(banderoles, oriflammes) ne doivent pas comporter d'informations susceptibles
de changer d'une année à l'autre (Date, Sponsor...).
Evaluation du nombre de tirage
Il n'est pas rare qu'une certaine quantité d'affiches
ou prospectus ne soit pas distribués et jetés. Il est important
de ne pas vouloir faire un trop grand nombre de tirages. Cependant tirer en
plusieurs fois est également source de pollution. Les réglages et
le nettoyage machines consomment de l'énergie et des produits toxiques.
La meilleure solution réside, encore une fois dans une bonne
évaluation des besoins.
La réalisation
Choisir son imprimeur
L'imprimerie est un secteur à forte consommation
d'énergie, de matières premières et de produits chimiques.
Le choix du mode de fonctionnement, des matériaux et produits d'un
imprimeur peut modifier son emprunte écologique de manière
significative. Les critères à observer chez celui-ci sont :
· La qualité écologique du papier
· La qualité écologique de l'encre (offset)
et des produits associés
· Utilisation de technologies permettant de limiter le
recours aux substances chimiques
· Gestion des déchets dangereux de l'imprimerie
Choisir son papier
Choisir son grammage : le grammage est l'épaisseur du
papier. Un grammage plus faible contient, donc consomme, moins de
matière. Cependant un grammage trop faible peut ne pas résister
à l'utilisation pour ce que le document a été
prévue. Il devient inefficace et donc gaspillé.
Ensuite pour le papier recyclé, il peut être
pertinent de vérifier le pourcentage de fibre recyclé
présente selon les logos suivant :
Choisir le type de papier :
Les qualités écologiques du papier sont
relativement complexes pour plusieurs raisons. D'abord le papier recyclé
n'est pas forcement plus avantageux écologiquement que du papier blanc
provenant d'une forêt gérée durablement. Ensuite parce que
cela dépend du pourcentage de fibre recyclé dans le papier dit
« recyclé », du mode de recyclage et de sa provenance.
Le plus simple, c'est d'observer plusieurs critères et de
faire confiance aux écolabels.
Pour le papier recyclé ou classique il peut être
pertinent de demander si celui-ci répond aux exigences des
écolabels suivant :
Pour le papier classique il est important de choisir des papiers
issus de forêts gérées durablement. La encore des
écolabels existent :
Les procédés de blanchissement :
A l'heure actuelle, le blanchissement du papier ne se fait
quasi plus au chlore, (élément très polluant).
Différents procédés existent et constituent des
progrès vers une impression plus propre. Ces procédés sont
expliqués ci-dessous.
Toutes ces caractéristiques peuvent être
demandées lors de l'appel d'offre ou la demande de devis. Cela permet
d'une part d'avoir une vision des solutions écologiques possibles,
d'autre part d'inciter l'imprimeur à aller vers un fonctionnement plus
« écoresponsable ». Cette demande doit être suffisamment
précise pour pouvoir faire les choix de conception les plus
adaptés. Le guide de l'éco-communication de l'Ademe propose des
fiches récapitulatives de informations nécessaires (annexe 1).
111.2.4 Commercial et sponsoring
Nous nous attaquons là à la partie
financière de l'événement. Le sponsoring et la
commercialisation (place, produit dérivé, vente de droit, vente
d'espace publicitaire...) sont les principales sources de financement de
l'événementiel. Il peut être très délicat
d'exiger des engagements environnementaux à certains partenaires.
Cependant une réflexion et une présentation pertinente de
l'orientation environnemental de l'événement peut être un
atout dans les négociations.
Le choix du partenaire :
La question est difficile. Evidement il est
préférable de choisir un partenaire oeuvrant déjà
pour l'environnement. Niais faut il encore avoir le choix, il ne faut pas non
plus que le partenaire ressente ce point comme une contrainte qui
pénalisera sa participation. Exemple : Lors de la mise en place du
projet « 24h pour planter une forêt » du Sun Festival, un des
partenaires qui s'est proposé est EDF. Une question c'est posée :
faut-il accepter son financement qui permettrait de réaliser la
manifestation, ou le refuser pour ne pas enjoliver plus que le réel
l'image d'EDF au risque de devoir réduire l'ampleur de
l'événement et donc sensibiliser moins de monde.
Présentation de l'éco-responsabilité comme
moyen de valorisation :
L'organisateur a tout intérêt de
présenter l'éco-responsabilité de
l'événement comme un atout et une force. Ces valeurs sont
appréciées par le grand public et les institutions.
L'organisateur peut inciter les partenaires à rentrer dans une telle
démarche en étant force de proposition. Un partenaire qui
s'engage dans la protection de l'environnement au côté de
l'événement est bénéfique pour
l'événement, le partenaire et l'environnement. Dans cette
optique, des types de partenariats « partenaire nature » ou «
partenaire éco-responsable » peuvent être mit en place.
La vente d'espace publicitaire :
Nous retombons sur les conseils de
l'éco-communication. Il est dommage lors d'un événement
éco-responsable d'avoir des prospectus distribués en grande
quantité de la par des partenaires. La encore il est délicat de
demander aux partenaires de ne pas communiquer de cette manière sur
l'événement qu'ils financent en partie. L'orientation vers des
modes de distribution plus propre peuvent être proposés. Il vaut
mieux par exemple mettre à disposition les brochures sur des
présentoirs que de les distribuer systématiquement avec le ticket
d'entrée de l'événement ou par le « main à
main ».
En conclusion :
L'engagement dans l'éco-responsabilité des
partenaires doit être négocié lors de la mise en place du
partenariat. Selon comment ce sujet est présenté il peut
être un avantage ou une contrainte pour le partenaire. Il est donc
pertinent d'insérer ce concept directement dans la stratégie de
marketing de l'événement afin de pouvoir le présenter
comme un atout pour l'ensemble des parties prenantes.
III.2.5 Logistique
La logistique est essentielle au bon déroulement de
l'événement. Elle se définit d'une manière
générale comme un ensemble de méthodes et de moyens
relatifs à l'organisation d'un service, d'une opération, d'un
processus9. C'est une coordination et une gestion des ressources
humaines et matérielles. Elle prépare et coordonne l'ensemble des
taches de la manifestation. Une grande partie de la production de
déchets, de la consommation d'énergie et de matières
viennent de l'organisation logistique mise en place. Il est très
important de réfléchir aux solutions possibles pour chaque
tâche, pour chaque poste, pour chaque fonctionnement ... Ces choix sont
très complexes à faire et l'organisateur manque souvent
d'informations sur les solutions les plus adéquates. Cela exige
d'étudier l'ensemble de la chaîne de vie de chaque produit
utilisé, du mode de production des matières premières,
à son élimination après utilisation en passant par
l'ensemble de son acheminement. De plus, selon les quantités, la
qualité et le lieu de production du produit, l'impact écologique
d'un produit change. Nous verrons plusieurs postes logistiques comme la gestion
de l'espace, l'hébergement restauration, transport, gestion des
déchets, installation technique, consommation d'énergie, et
signalétique. Pour chaque poste nous évoquerons les
différentes solutions possibles.
Gestion de l'espace
La gestion de l'espace a des répercutions directes sur
la consommation d'énergie. Une salle ou un bâtiment trop grand
demande beaucoup d'énergie pour le chauffer ou pour le sonoriser. De la
même manière un site trop grand en extérieur va demander
plus d'énergie pour acheminer les ravitaillements, le public en termes
de transport. La logistique et l'emprunte écologique en devient
importante. Il est primordial de bien évaluer les besoins de la
manifestation afin d'éviter tout gaspillage.
Hébergement
Hôtel : Le plus simple est de faire appel directement
à un hôtel déjà soucieux de l'environnement. La
consommation en énergie et la production de déchets d'un
établissement peut changer de manière significative en fonction
de son mode de fonctionnement. Le choix de l'hôtel doit également
se faire en fonction de son éloignement par rapport au lieu de
l'événement.
Camping : Deux solutions sont possibles : passer par un
camping existant ou créer un camping provisoire. Dans le premier cas les
recommandations en termes d'éco-responsabilité sont les
même que pour l'hôtellerie ci-dessus. Dans le cas ou la
manifestation est relativement isolé, l'habitude veut que l'organisateur
propose un lieu de camping gratuit pour les participants. Cela pose plusieurs
questions sur l'organisation de ce lieu. Il faut prévoir une
organisation afin de gérer la logistique des déchets, des
véhicules, des toilettes, de l'eau... ensuite il faut éviter
toute sur-fréquentation afin qu'aucune dégradation trop
importante du milieu naturel n'est lieu.
9 « Organiser un événement
sportif» Niichel Desbordes
Restauration
Nous pouvons distinguer deux domaines d'action de
réduction de l'emprunte écologique d'un événement :
Le contenue et le contenant.
Les produits alimentaires :
Une restauration éco-responsable passe par quatre
règles simples :
Un menu de saison : des produits de saison sont la garantie
d'une non utilisation de procédés gourmand en énergie et
en produit chimiques.
Des produits locaux : consommer local est un des moyens de
réduire le bilan carbone de l'événement.
Des fournisseurs éthiques : de plus en plus de produit
assure leur provenance de commerce équitable ou bio.
Des emballages pertinents : Etant donné l'importance
des quantités de nourriture ou de boissons utiliser sur un
événement il est pertinent de faire attention au conditionnement
des denrées alimentaires. Eviter les emballages individuels, servir de
l'eau du robinet et non en bouteille permet de diminuer de manière
importante la quantité de déchets. Exemple : sur l'Ultra Trail du
Mont Blanc (UTMB), la quantité de bouteille Evian consommées
avoisine les 22 000 litres. Ce ravitaillement est acheminé en semi
remorque jusqu'à Chamonix, plateforme logistique de l'UTMB, puis est
acheminé sur tous les points de ravitaillements par véhicules et
pour certains points par hélicoptère. L'impact écologique
de chaque bouteille est beaucoup trop important d'autant plus lorsque l'on
prend conscience que dans chaque point de ravitaillement un point d'eau de
source potable est accessible. Les deux raisons de cette utilisation de
bouteilles sont d'abord la température de l'eau de source trop froide
pour être bu par des sportifs en plein effort et ensuite la mise en
péril du partenariat avec Evian.
Le matériel de restauration :
La praticité et sont faible coût du
matériel jetable en plastique ont fait de ces produits les produits les
plus communément utilisés. Cependant les solutions en termes de
matériel de restauration sont multiples. La plus économique et la
plus respectueuse de l'environnement est d'utiliser du matériel
réutilisable à condition évidement d'éviter la
surconsommation d'eau et de produits chimiques pour le nettoyage. Une des
solutions les plus éco-responsable est de passer par l'utilisation des
cantines ou self des communes. La vaisselle est utilisée à long
termes et les machines de nettoyage sont en général
étudiées pour consommer le moins d'eau possible. Dans grand
nombre des cas l'accès à une cantine n'est pas possible. Il faut
alors utiliser une autre solution. Un système très
opérationnel principalement fait pour les gobelets est le système
de location de vaisselle en plastique réutilisable type «
écocup ». Ce système permet à l'organisateur de louer
un stock de gobelet. Il les mets à disposition sous forme de caution
à ses participants. Les verres peuvent même être
imprimés à l'effigie de l'événement.
L'événement fini, l'organisateur rend les gobelets sans avoir
à s'occuper du nettoyage. Ce système de plus en plus rependu
présente un grand nombre d'avantages. Il faut par contre inclure dans
les frais la location des gobelets qui peut être financée par un
grand nombre de caution non récupérés par des participants
désireux d'emporter un verre souvenir de l'événement. Une
étude comparative des gobelets réutilisables versus verres
jetables sur le
plan écologique montre que le gobelet réutilisable
est de 3 à 6 fois moins polluants qu'un verre jetable en
plastique10.
Il reste ensuite les solutions de matériels de
restauration jetable. La encore plusieurs produits sont disponibles sur le
marché. Il est difficile de faire un classement entre les verres en
plastique, en carton, en amidon de maïs, en plastique
défragmentable... Non ferons donc deux grandes catégorie : le
matériel comprenant des matières pétrochimique (les verres
en carton en fond partie par leur filme plastique
d'étanchéité. Même si cette quantité de
plastique est faible il est très difficile de les recycler à
cause de la complexité de séparer les différentes
matières.). Le matériel de restauration compostable
(c'est-à-dire qu'une dégradation de 45 jours suffit pour
être assimilable dans un sol non pollué.). Il s'emblerait,
d'après l'ADEME, que la production d'un verre compostable, si l'on prend
toute la chaîne de production y compris la quantité d'eau et de
produit nécessaires à la culture de maïs pour
l'étanchéité du verre, est aussi polluant que la
production d'un verre en plastique. L'intérêt se retrouve dans
l'élimination du déchet. S'ils sont tout les deux brulés,
l'utilisation d'un verre compostable n'a pas grand intérêt. Par
contre si celui-ci part vers une plateforme de compost la diminution de
l'emprunte écologique devient significative et justifie cette
utilisation.
Transport
Les transports, source de pollution et de consommation
d'énergie fossile sont souvent un point noir dans
l'éco-responsabilité d'un événement. Si bien que le
bilan carbone d'un écoévénement dans un milieu naturel et
moins bon que celui d'un match de foot sans aucune préoccupation
environnemental. L'éloignement de l'événement par rapport
au lieu d'habitation des participants en est la cause. Dans un
événement il y a plusieurs besoins en termes de locomotion : le
transport des participants à l'événement, le transport des
participants sur l'événement et l'acheminement du matériel
sur la manifestation.
Le transport pour se rendre à la manifestation :
Plus un événement est international plus son
bilan carbone est mauvais pour la bonne est simple raison que les participants
viennent de plus loin et donc pollue plus. Voici les modes de transport dans
l'ordre du plus polluant au moins polluant : Avion, Moto, voiture, covoiturage,
bus, train, vélo, marche à pied.
Le transport jusqu'à l'événement est
souvent un frein aux participants, le fait de faciliter l'accès par un
système de transport en commun est un facteur déclencheur chez le
consommateur. Un système d'information est alors nécessaire afin
qu'il soit efficace. Nous trouvons le plus fréquemment des bus à
disposition entre des points stratégiques et la manifestation, mais il
arrive parfois que des trains SNCF soient mis à disposition par
l'organisateur. La mise en place de transports collectifs pour se rendre
à la manifestation est nécessaire que si celui-ci n'est pas
déjà desservis par des réseaux de transports
(événement dans une ville, gare SNCF, bus etc...). Dans tout les
cas l'orientation des participants vers un site de covoiturage est
pertinente.
10 Analyse « gobelets réutilisable /
verres jetables, éléments de comparaison sur le plan
écologique » de l'association « Mais qu'est ce que tu fabrique
? »
Le transport des participants sur l'événement
Selon la taille du site de l'événement un
système de transport est nécessaire pour se rendre d'un bout
à l'autre de celle-ci. La encore la plus rependu est celle de la navette
bus. Dans tous les cas une bonne évaluation des besoins est
indispensable afin d'éviter un gaspillage économique et
énergétique.
L'acheminement du matériel
La encore c'est l'oeuvre d'une bonne logistique afin
d'économiser aux maximum les transports. Cependant étant
donné le coût d'un transport, les organisateurs ont souvent
déjà réduit au minimum ce poste et le reflexe de
l'économie est installé.
Gestion des déchets
La gestion des déchets passe d'abord par la
réduction de la production de déchets. En effet le meilleur
déchet est celui que l'on ne produit pas. Il est donc important de
réfléchir comment réduire au maximum cette production. Il
faut d'abord analyser les déchets produits, plastique, bouteille,
papier, produit chimique etc... puis réfléchir comment les
minimiser. Il existe plusieurs provenances des déchets :
Les déchets provenant des fournitures de
l'événement.
La réduction se fait dès l'achat des
fournitures. La demande auprès des fournisseurs peut être faite
d'avoir un produit dans le minimum d'emballage possible. L'achat de produits en
gros évite également un gaspillage des emballages.
Les déchets venant des participants :
Une sensibilisation est un des seuls moyens d'influencer les
participants à consommer de manière plus responsable.
Recyclage des déchets
Le retraitement des déchets est un vrai
casse-tête dans les manifestations. Il est encore une fois indispensable
de bien analyser les besoins en identifiant le type de déchet
potentiellement trouvable lors de l'événement. Un système
de tri sélectif est souvent indispensable. Reste à savoir quel
type de tri, comment le mettre en place, comment le faire respecter et ou
l'évacuer. Selon les pays, les régions et même des fois les
villes le tri des déchets n'est pas le même. Cependant nous
pouvons en général distinguer quatre types de poubelles : Grise
pour tous les déchets ménager non recyclable, jaunes pour les
bouteilles plastiques, le carton papier et l'aluminium, le vert pour le verre
et le noir pour le compost. Le choix de mettre tel ou tel tri dépend des
besoins de l'événement. A penser que des fois tous les partie
prenante non pas besoin des même type de poubelle. Exemple sur l'UTNiB,
les coureurs, ayant un équipement ultra léger ont très peu
de déchets à jeter contrairement à l'organisation mais qui
ont une consommation importante de bouteilles plastiques sur les point de
ravitaillement. Les besoins ne sont donc pas les mêmes. Il faut avoir les
moyens de les mettre en place. Rien ne sert de simplement donner des sacs
poubelle sans différenciation de couleur. L'utilisateur du point de tri
doit pouvoir correctement, y compris dans les coups de bourre, faire le tri
sans devoir rouvrir les sacs pour savoir quelle poubelle fait partie de quel
tri. Ensuite il est important de faciliter et sensibiliser l'utilisateur au
tri. Un tri non respecté ne permet pas de retraiter l'ensemble de la
poubelle. La plus part des filières de tri exigent un pourcentage
minimum de qualité du tri. Il est donc très important d'inciter
voir
d'obliger (orifice en forme de canette, etc...) au maximum
l'utilisateur à faire le tri. Pour finir le renvoi vers une plateforme
de recyclage est indispensable pour que les efforts de chacun soient utiles.
Bien souvent nous avons vu les poubelles de tri finir dans la même benne.
Il est important de se renseigner avant des possibilités de retraitement
des déchets. Il se peut que le transport des déchets vers une
usine de recyclage relativement éloignée fasse perdre tout
intérêt écologique au tri.
Consommation d'énergie
La consommation d'énergie (hors fossile) peut
être élevée sur un événement en fonction de
sa nature (concert, fête foraine) et de son mode de fonctionnement
(beaucoup de luminaires, écran géant, chauffage d'un grand
espace...). Il s'agit de faire des compromis entre l'ambiance, le confort, les
décors et la consommation raisonnable des énergies. Le but n'est
pas de freiner la bonne atmosphère de l'événement mais
d'appliquer un comportement écoresponsable sur la consommation
d'énergie.
Signalétique
La signalétique doit être faite de manière
durable. Des supports sans information périssable et sur des
matériaux solides permettent une utilisation à long termes.
Les toilettes
Trois solutions s'offrent à l'organisateur. La plus
simple et la plus écologique est d'utiliser les installations
déjà présentent sur le site. Même si ces toilettes
fonctionnent à l'eau et aux produits chimiques elles seront moins
polluantes que le transport et l'installation de toilettes mobiles. Pour les
sites isolés ou sans bâtiments à proximité, il
existe deux types de toilettes portatives : les toilettes chimiques et les
toilettes sèches. Les toilettes sèches sont évidement
moins polluantes du faite qu'elles n'utilisent pas de produits chimiques et
sont retraités dans une filière composte. Le principal
problème à cette solution est que l'on ne trouve pas de toilettes
sèches réellement opérationnelles. Pour des raisons
d'hygiène et de logistique les organisateurs privilégient la
location de toilettes sèches faute de mieux.
111.2.6 Sportif
L'impact écologique de l'événement au
niveau du sport va être principalement lié au type de sport en
lui-même. Il parait évident qu'un sport mécanique à
plus d'impact écologique néfaste qu'une course à pied.
Cependant la manière de pratiquer un sport est plus ou moins source de
pollution ou de dégradation. Il est important de permettre et même
d'obliger tous les participants à pratiquer leur sport de la
manière la plus propre possible. Le respect de l'environnement par une
élite sportive est une forme de sensibilisation et de promotion d'une
pratique éco-responsable. En effet, un événement est en
quelque sorte une vitrine de la pratique sportive. Les tendances, certaines
modes se créent, ou du moins sont véhiculées au travers
des événements. L'événementiel est une forme de
communication hors média, elle détient une influence dans les
comportements des consommateurs et des pratiquants. Une intégration des
valeurs environnementales dans un événement permet de
sensibiliser, d'inciter à une pratique éco-responsable de
masse.
111.2.7 Animation
L'animation est également un bon moyen de sensibiliser
les participants. Des ateliers, expositions, démonstrations de
sensibilisation doivent être présent sur
l'événement. Le public et les participants sont souvent
très ouverts à une prise d'information sur un
événement. C'est un moment de détente où
l'expérience nouvelle est appréciée. Un message de
sensibilisation est relativement bien perçu. Il est important que le
reste des animations soit en adéquation avec
l'éco-responsabilité de l'événement. Une animation
dresseur de serpent exotique n'a pas sa place dans un événement
s'affirmant soucieux de la protection de l'environnement.
111.3 Le déroulement
La plus grande partie de l'éco-responsabilité
d'un événement se fait en amont. C'est la conception et la
préparation de l'événement qui en fait un
éco-événement. Cependant pendant le déroulement il
est très important de tenir ses engagements jusqu'au bout. Toute les
actions misent en place doivent se dérouler et le manque de temps sur le
terrain ne doit pas faire annuler ces initiatives. Une bonne préparation
et information des bénévoles est indispensable pour que
l'état d'esprit de l'événement soit retranscrit au mieux.
Il est incontournable qu'un briefing sur ces questions soit fait. Le manque
d'information peut rendre les démarches complètement inefficaces
ou sources d'insatisfactions de tout le monde. D'autant plus qu'il n'est pas
rare que dans la précipitation des derniers préparatifs certains
points logistique soient oubliés. Il est peut être pertinent de
savoir réagir pendant la manifestation sur l'organisation de certains
points (nombre insuffisant de poubelles, manque d'informations sur tel
point...). Une équipe de bénévoles spécialement
prévus pour l'éco-responsabilité de
l'événement peut être nécessaire.
111.4 Le Bilan
Le Bilan se prépare également en amont de la
manifestation. Comme nous l'avons évoqué à plusieurs
reprises, le meilleur moyen de ne pas polluer, c'est de ne pas consommer. Hors
pour consommer le moins possible une bonne évaluation des besoins est
nécessaire. C'est pour quoi un système de relevés
d'informations utiles à l'amélioration de
l'éco-responsabilité de l'événement est
indispensable. Les informations sont principalement des informations visant
à identifier les sources de gaspillage et les possibilités
d'économie. Cette prise d'information doit être
réfléchie en fonction des possibilités
d'amélioration. Par exemple le suivit du nombre de passagers de chaque
navette de l'UTMB permet d'évaluer et d'ajuster les horaire et les
capacités de celle-ci en fonction des besoins.
IV. Etude de cas : L'Ultra Trail du Mont Blanc
IV.1 Présentation de I'UTMB
The North Face® Ultra-Trail du
Mont-Blanc® est un événement regroupant des
courses de pleine nature empruntant en grande partie le sentier international
de Grande Randonnée du Tour du Mont-Blanc (GR TMB), ouverte à
tout homme ou femme, justifiant d'une expérience dans la discipline et
âgé de 20 ans révolus au moment du départ.
L'objectif des épreuves est de réaliser pour :
L'UTMB®, un tour complet du Mont-Blanc, soient
163 km et 9500 m de dénivelé positif, en semi autosuffisance et
dans un temps maximum de 46 heures.
La CCC®, Courmayeur-Champex-Chamonix, soient 96
km et 5500 m de dénivelé positif, en semi autosuffisance et dans
un temps maximum de 25 heures.
La Petite Trotte à Léon, un « grand »
tour du Mont-Blanc, soient 220 km et 17 000 m de dénivelé
positif, en équipe de 3 et en autosuffisance dans un temps maximum de
100 heures Classement :
- Pour l'UTMB® et la CCC®, seuls
les coureurs arrivant à Chamonix sont classés, et
reçoivent un lot spécial finisher.
- La Petite Trotte à Léon ne donne lieu à
aucun classement.
The North Face® Ultra-Trail du Mont-Blanc® est sur
le plan mondial un événement unique dans le domaine de la course
à pied nature. Traversant trois pays (la France, l'Italie, la Suisse) et
9 communes, la première épreuve créée,
l'UTMB®, se déroule en une seule étape sur un
parcours de 163 Km faisant le tour complet du Mont-Blanc, en empruntant le
célèbre GR TMB et en franchissant dix cols à plus de 2000
mètres d'altitude avec un dénivelé positif de 9400
mètres. Créé en 2003 par une cordée solidaire
d'amis passionnés par la course nature et le pays du Mont-Blanc, les
Trailers du Mont-Blanc, The North Face® Ultra-Trail du Mont-
Blanc® est devenue, seulement 6 ans après sa naissance
LA référence mondiale du trail.
The North Face® Ultra-Trail du
Mont-Blanc® invite les amoureux de trail, athlètes de
haut niveau ou non, à entreprendre non--stop et individuellement le tour
complet du plus haut sommet d'Europe.
IV.2 L'éco responsabilité dans
l'UTMB
IV.2.1 Leurs motivations
Avec un nombre élevé de coureurs, de
spectateurs et de bénévoles, l'organisation de cette course a
souhaité devenir un « moteur » pour le respect de
l'environnement. Et mieux qu'un exemple, les organisateurs ont la
volonté d'être innovants et performants.
En 2006, une commission environnement a été
créée par l'organisation. Outre des membres de l'organisation
elle comprend d'autres personnes, notamment certaines appartenant aux
collectivités territoriales concernées. Elle a suivi la mise en
place d'actions concrètes.
IV.2.2 Mon travail de conseil
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C'est lors des 3èmes rencontres nationales des sports
de pleine nature à Besançon que j'ai découvert cette
manifestation et son orientation éco-responsable. C'est après une
discussion avec Michel Poletti, l'organisateur de la course avec sa femme, que
l'idée d'effectuer mon stage de master est venue. De retour en Savoie
une première réunion de travail a permit de définir mon
rôle au sein de l'UTMB. Mon travail consistait à identifier les
principales sources de pollution de l'événement, rechercher et
proposer des solutions viable et d'analyser sur le terrain les
difficultés de mise en place et les possibilités
d'amélioration. Il s'est donc découpé en trois phases de
travail : la prise d'informations sur l'événement, la recherche
de solutions viable, et l'analyse sur le terrain.
Analyse de l'événement
Cette première partie de mon travail n'a pas
été évidente pour la bonne est simple raison qu'il est
difficile de se rendre compte d'une organisation sans l'avoir vécue sur
le terrain. Je me suis donc atteler de deux façons : analyse des
documents existants, et questionnement des organisateurs.
Dans le premier temps j'ai analysé tout les documents
à ma disposition externe ou interne à la manifestation. Les
photos, les vidéos, les témoignages, les dossiers de presse, les
programmes, fly affiches, sont des documents généraux qui
permettent de se faire une idée de l'événement, de
l'état d'esprit ambiant. Cela donne également des informations
sur certain points « visibles » de l'organisation. Cette vue
d'ensemble est indispensable pour bien identifier les besoins organisationnels.
Ensuite la lecture des documents interne, bilans, comptes rendus des
réunions notamment de la commission environnement, sont des documents
indispensables afin de connaître l'état d'avancé de la
réflexion interne de l'organisateur. Cela permet d'approfondir la
connaissance de l'événement, des priorités
organisationnelles, des besoins, de la situation financière...
Dans un deuxième temps la récolte de certaines
informations indispensables pour cibler les efforts en terme
d'éco-responsabilité doit passer par un entretient avec
l'organisateur. Ces informations très concrètes (combien de
verres plastiques utilisés, d'où provient le papier des
affiches...) sont des informations quasi introuvables dans les documents
écrits (les budgets et factures n'étant pas forcement à
disposition. Pour cette partie « questionnaire » j'ai commencé
par établir une série de question par écrit (annexe 11)
que j'ai fait parvenir à l'organisateur. Ce mode de fonctionnement
« par écrit » n'a pas fonctionné. Le questionnaire peut
être trop rébarbatif et pas assez clair, le manque de temps des
organisateurs a enterré ce document dans les oubliettes d'un bureau
administratif. Une réunion de réflexion entre l'organisateur et
moi-même a permit de reprendre point par point le questionnaire. Apres
réflexion je pense que le travail d'un conseillé (si je peux me
permettre de me qualifier comme cela dans le cadre de cette mission) doit
passer par des entretient direct avec l'organisateur et ne peux se faire
uniquement à distance. Le questionnaire établie à la base
a servit en quelque sorte de guide d'entretient lors de cette réunion.
Il en est ressorti une série de questionnement et de perspective de
solutions.
Les thèmes abordés sont : Le tri des
déchets, La restauration, la communication, la consommation
d'énergie, les achats, transport, partenaires subventions.
Recherche de solution
Pour définir les solutions les plus adéquates
à l'événement, un échange régulier par mail
a été nécessaire avec l'organisateur. Pour chaque
problématiques, une sorte de mini cahier des charges été
établie. Mes expériences dans le domaine de
l'éco-événement m'on permit d'apporter un certain nombre
de solutions quasi immédiatement. Pour le reste une recherche sur
internet, auprès d'organismes environnementaux (ADEME...) et
auprès de fournisseurs a été nécessaire.
Proposition de solutions
Les solutions ou recommandations proposées ont
été faites dans un premier temps de manière écrite.
Ces documents ont été des résumés de guides
pratiques sur l'écoresponsabilité (doc sur
l'éco-communication Annexe 10). Il est apparut que les attentes de
l'organisateur étaient plus de l'ordre du conseil, sous formes
d'affirmations que des recommandations de procédure à suivre.
L'exemple du résumé proposé sur « comment faire une
éco-communication » illustre bien l'écart entre l'outil
proposé et la solution attendue. L'organisateur à un besoin de
réponse aux questions du type « quoi faire pour être plus
écoresponsable ? » et non « comment faire pour trouver la
solution ». Un changement de méthode à donc
été nécessaire. Des entretient avec certains fournisseurs
de l'événement (imprimeur), ou avec certains organismes (Ademe,
Association environnemental...) ont permit de déterminer les choix les
plus éco-responsable. C'est au nom de l'UTMB que ces recherches et
prises de contacts on été effectuées.
Les Solutions
Les propositions de solutions apportées sont des
solutions élaborées pour l'UTMB et ne correspondraient pas
forcement à une autre manifestation.
La restauration.
Les lieux de restauration sont principalement les points de
ravitaillement des coureurs. Ces lieux sont des villages ou des refuges
traversés par la course. Sur ces points de ravitaillement une
restauration bénévole est également mise en place.
La principale source de pollution issue de la restauration
est l'utilisation de matériels de restauration jetable en plastique pour
les coureurs et les bénévoles. Deux solutions ont
été mises en place lors de la manifestation. Premièrement
un verre type écocup a été offert à chaque coureur
afin d'éviter l'utilisation de verres plastiques jetables sur les points
de ravitaillement. Le nombre de coureurs étant trop important sur le
début de la course, les verres plastiques sont resté
présent sur les 5 premiers points de ravitaillement. Par la suite,
l'étalement du pelletons et le grand nombre d'abandon permet un service
moins précipité l'utilisation du verre éco-cup. Pour les
bénévoles et pour les coureurs, sur les points de ravitaillement
servant des repas chaud dans les villes, l'utilisation de cantine à
été possible. La vaisselle alors réutilisable et les laves
vaisselles collectifs permettent d'éviter une grande consommation de
vaisselles jetables. Pour pallier à l'utilisation de la vaisselle
plastique sur tous les ravitaillements ne pouvant pas fonctionner avec du
réutilisable, la solution de fonctionner avec du matériel
jetable mais compostable a été proposé.
Cependant,
l'Ademe Rhône Alpes affirme que cela est pertinent si
et seulement si une poubelle de tri sélectif du compost
est mit en place. L'isolement des points de
ravitaillement en montagne rend la tache quasi
impossible.
Le deuxième gros point noir de la restauration est la
consommation de bouteille plastique d'eau minérale acheminée en
camion, en quad ou en hélicoptère selon l'isolement des points de
ravitaillement. La solution proposée est d'utiliser les sources de
montagne ou les réseaux des villes et villages. Plusieurs
problèmes techniques sont à résoudre. Le premier est celui
de la potabilité de l'eau. Une recherche auprès de la DRASS
Rhône Alpes à permit d'établir un protocole de
contrôle des sources. Des devis ont été faits par des
laboratoires d'analyses. Le deuxième problème technique est le
besoin d'un débit important nécessaire en cas
d'affut important de coureurs en même temps, surtout lors des premiers
ravitaillements. Cette solution a été déjà
résolue, sans que l'organisateur ne le sache, par les
bénévoles du service des fêtes de St Gervais qui n'ayant
pas suffisamment de bouteille plastique ont confectionné une
série de robinet en tuyauterie souple. Ce robinet géant,
directement relier au réseau d'eau potable de la ville permet de
subvenir à l'ensemble des coureurs. Cependant les sources de montagne
n'ont pas le même débit. Un réservoir de réserve
doit être ajouté à ce système. Le troisième
problème technique est la température de l'eau. L'eau de source
étant à une température très basse ne peut pas
être bue par un sportif en plein effort. Il est impératif que
celle-ci soit réchauffée à une température
ambiante. Pour le moment aucune solution n'a été
trouvée.
L' éco-communication
L'analyse des matières premières et des
procédés utilisés par l'imprimeur montre son engagement en
termes d'éco-communication. De plus l'organisateur conçoit ses
documents dans un souci d'économie maximum du nombre de pages et de
tirage de ses supports de communication. Aucune proposition
d'amélioration n'a donc été faite.
Les Sacs coureurs
Chaque coureur à un ou deux sacs, selon la course qu'il
effectue (UTNiB ou CCC) avec des affaires de rechange. Ces sacs de
ravitaillement se trouvent sur des points de ravitaillement le long du
parcours. Cela représente environs 7000 sacs utilisés sur
l'ensemble des courses. Ces sacs sont en plastique résistant. Les
contraintes technique (étanchéité, solidité et avec
fermeture) ne permettent pas de trouver une solution alternative à cette
consommation. La seule
solution d'amélioration trouvée est d'augmenter
la qualité du sac afin que celui-ci soit
réutilisable par les coureurs.
Transport
Nous pouvons diviser les transports en trois parties. Le
transport des participants pour venir à la manifestation, le transport
sur la manifestation et l'acheminement du matériel et du ravitaillement.
Plusieurs solutions d'accès à la manifestation ont
été proposées. D'abord la mise en place de transport en
commun des grandes villes, en l'occurrence Lyon. Trois freins important
à cette solution : le coût, le fait que beaucoup de coureurs
viennent accompagner de proche ayant un besoin d'autonomie en terme de
transport sur le site, et le fait que les
coureurs viennent de 1 jour à deux semaines avant la
manifestation. Cette proposition n'a donc pas été retenue. La
proposition suivante est le covoiturage avec la mise en place sur le site
internet de l'UTMB d'un espace dédié à se sujet. Une
analyse de la fréquentation de la page covoiturage permettrait
d'évaluer l'utilité et l'efficacité de ce service. Sur la
manifestation un système de transport en commun efficace pour les
participants et les bénévoles est déjà mis en place
au travers de bus et de train locaux. Aucune amélioration n'a
été nécessaire. Le transport du matériel ne
représente pas grand-chose et n'est pas réductible. Par contre
une grande partie des transports sert à acheminer les denrées
alimentaires et notamment l'eau minérale. Pour des raisons
économiques les transports ont déjà été
réduits au minimum mais une élimination des bouteilles d'eau
permettrait de faire des économies.
Le tri des déchets
Le conseil dans la mise en place du tri des déchets sur
l'événement s'est résumé au choix des poubelles
à mettre sur chaque point de tri. Poubelle grise (ordures
ménagères) et poubelles jaunes (carton, papier, bouteille
plastique et aluminium). Cette réflexion a été faite
à partir de l'analyse des besoins des coureurs et de l'organisation. Il
s'est avéré que les coureurs, lors de la course, ont une
utilité de la poubelle d'ordure grise et non de point de tri. Cependant
leur besoin en poubelle grise est relativement fréquent malgré la
mini poubelle portable qu'il leur est distribué. Il est donc
indispensable à l'organisateur de disposer un grand nombre de poubelle
le long du parcours. Par contre un fort besoin de tri est nécessaire
pour les bénévoles et sur les points d'accueil du publique. Afin
de faciliter le tri j'ai conseillé l'organisateur de mettre des sacs de
couleur (pour ne pas
confondre les poubelles) et transparent afin de faciliter la
compréhension du tri. Une
signalétique et évidement indispensable.
Sensibilisation
La proposition de partenariats avec des associations de
sensibilisation comme les Mountain Rider n'a pas été mit en place
par faute de temps et de disponibilité.
Autre (recherche de partenaire, de subvention)
Au nom de l'UTMB j'ai eu l'occasion de démarcher
plusieurs institutions afin de trouver de nouvelles solutions aux
problématiques environnementales de l'événement et des
sources de financement des solutions potentiels. Cette recherche de partenaires
s'est traduite par une réunion entre l'ADEME et l'UTMB. Un guide
d'entretient résume tout les point abordés lors de cette
réunion (annexe 13). Les solutions apportées à l'issue de
la réunion sont la mise en place d'un bilan carbone, l'apport
d'informations techniques comme la liste des centres de retraitement des
déchets, la mise a disposition d'études comparatives des
différentes solutions (verres compostables versus verres plastiques), et
la possibilité de subvention et d'appuis au dossier de subvention vers
le CR Rhône Alpes. Outre les solutions apportées, cette
réunion à eut un effet motivateur auprès de
l'organisateur.
IV.2.3 Les implications organisationnelles
En 2006
· Mise en place de transports en commun pour le public et
les accompagnants
· Pochette-poubelle offerte à chaque coureur
· Mise en place de poubelles à la sortie de chaque
ravitaillement avec un affichage très visible « dernière
poubelle avant prochain ravitaillement »
· Limitation du nombre de coureurs
· Rappel de l'Éthique sur tous les documents
· Obligation de rester sur les sentiers balisés (ne
pas prendre de raccourcis)
· Utilisation de produits recyclés, recyclables
et/ou biodégradables
En 2007, l'UTMB® a encore accentué ses
actions pour protéger l'environnement :
· Incitation accentuée à utiliser les
transports en communs : stationnement gratuit, gratuités des bus pour
les coureurs et tarif très motivant pour les autres
· 8200 personnes transportées dans 220 bus
· Distribution à tous les coureurs d'un sac pour
transporter ses déchets entre 2 points de ravitaillement avec
poubelles
· Encore une fois la signalétique mise en place a
permis d'assurer un tri sélectif et une bonne gestion des
déchets
· Signature Contrat « éthique » avec
l'Espace Mont-Blanc 27 juillet 2007
En 2008, l'UTMB® prévoit de renforcer
toutes les actions engagées
· Le respect de cette nature, unique, belle mais si
fragile, demeure l'une des priorités de The North Face ®
Ultra-Trail du Mont-Blanc ®.
· Redéploiement légèrement
différent des transports en communs proposés et toujours une
aussi forte incitation à les utiliser auprès des coureurs, des
accompagnants et du public. En particulier, tous les dossards seront
distribués à nouveau au même endroit pour éviter les
transports systématiques non obligatoires.
· Diminution du nombre de gobelets en plastiques en
fournissant à chaque participant « son gobelet ».
· Diminution de l'utilisation de papier grâce
à une diminution importante des documents édités (dossiers
de presse fournis sur clef USB, cartes et parcours
téléchargeables sur le site, ...). Utilisation d'encre solide
(nettement moins polluante et générant beaucoup moins de
déchets).
· Distribution de petites pochettes «
hygiéniques » permettant aux coureurs de ne pas abandonner sur le
terrain mouchoirs en papier et papiers hygiéniques utilisés
...
IV.2.4 Mes observation sur l'événement
Les observations décrites ci-dessous ont
été faites du 28 au 30 aout 2008 lors de l'UTNiB. C'est plus
d'une dizaine de lieu et points de ravitaillement différents qui ont
été inspectés. Les lieux sont : L'Ultra Trail Show
regroupé sous chapiteau un salon des partenaires et les inscriptions, Le
départ et l'arriver de l'UTNiB en centre ville de Chamonix, le
départ de la CCC en centre ville de Courmayeur, le salle de restauration
des bénévoles et participant, la salle de repos des coureurs, la
salle de gestion des sacs coureurs, un certains nombre de navettes,
l'imprimerie de l'événement et les ravitaillements suivant : St
Gervais, les Contamines, les Georges, le Refuge de la Balmes, Champex et La
Fouly en suisse.
Les observations ont été faites sur plusieurs
thèmes (fiche d'observation type en annexe 12) :
Le transport pour venir sur le site, Le transport du
matériel,
La gestion des déchets des coureurs, des
bénévoles et des spectateurs,
La restauration des coureurs et des bénévoles,
Le matériel de restauration utilisé, La
consommation d'eau
La consommation d'énergie, L'organisation
générale
Les animations,
La décoration générale et des partenaires,
Le nettoyage du site,
La sensibilisation des participants et du public.
La signalétique
Chaque thème d'observation est découpé en
deux parties : le système d'information et le fonctionnement. Cela pour
déterminer si l'amélioration doit être faite sur
l'information ou sur le fonctionnement (une mauvaise information peut rendre
inefficace un bon fonctionnement).
Parallèlement aux fiche d'observation un dialogue avec
des coureurs au travers d'un bref questionnaire sur
l'éco-responsabilité a été mis en place. Ce
questionnaire a été administré à un nombre trop
faible de personnes (environs 50) pour pouvoir faire des statistiques.
Cependant les discutions qui ont peu s'en suivre permette de tirer des avis
commun à tout les coureurs.
Observation des différents lieux de la manifestation :
Nous regrouperons les observations par thème.
Le transport sur le site
|
Observation
|
Perspective d'amélioration
|
Le système d'information : Les informations se
trouvaient sur le guide 2008 de la manifestation qui était
distribué normalement qu'aux coureurs et non aux spectateurs, sur le
site internet et sur certains arrêts des
navettes. Il était donc difficile pour un spectateur de
trouver ces informations. De plus les horaires étaient indiqués
en fréquence de passage des bus dans une plage horaire et non en horaire
fixe. Cela rendait l'information très imprécise lorsque la
fréquence de passage des navettes dépassait les deux heures.
|
Les informations doivent être plus facilement
trouvables. Des horaires de passage fixe, une meilleur matérialisation
des arrêts de bus et des informations sans erreurs permettrais plus de
crédibilité en la fiabilité du système et donc
inciterait d'avantage l'utilisation des navettes. Il manque certains
éléments facilitateur.
|
Le fonctionnement des navettes était
relativement bien étudié. Les horaires et les
lieux desservis ont été établis en fonction du moment de
passage des coureurs. Quasi toutes les navettes utilisées étaient
pleines.
|
Une analyse du nombre de personnes
transportés dans chaque bus pourrait être faite
à partir d'un questionnaire administré aux chauffeurs des
navettes.
|
Gestion des déchets :
|
Observation
|
Perspective d'amélioration
|
Il apparaît que le nombre de poubelles pour les coureurs
était suffisant, mais que le nombre de déchets trouvés sur
le site était plus conséquent que les autres années.
|
Une sensibilisation ou un système
d'information plus efficace est à trouver.
|
Sur les points de ravitaillement :
Le système de tri pour les bénévoles se
résumait en des sacs de poubelles de deux couleurs (noir et jaunes) avec
peu d'informations. Cela s'est avéré insuffisant autant d'un
point de vue technique
qu'informatif. Les sacs de couleurs sans support (poubelle)
n'est pas une solution technique suffisante pour permettre aux
bénévoles de faire un tri correct notamment lors du passage en
masse des coureurs. Un tri inefficace rend impossible le retraitement des
|
Une meilleur information des bénévoles sur le
tri et un meilleur système (pancarte sur chaque poubelle) est à
mettre en place.
|
déchets dans une filière de recyclage.
Sur les sites en ville (UTNiB Show, Les salles de repos, sites de
l'organisation...)
Des poubelles de tri étaient mises à disposition
en trop faible quantité. Le système d'information sur le tri
était peu pertinent (inscription est orifice caché par un
écriteau de l'UTNiB). Le tri n'était donc pas respecté par
les utilisateurs.
Plus de poubelles, panneaux d'informations sous forme de dessins
sur chaque poubelle.
|
La restauration :
|
Observations
|
Perspective d'amélioration
|
La restauration des coureurs sur les points de ravitaillement
s'est effectuée sur le principe de buffet. Les denrées
alimentaires étaient emballées par portion individuelle ce qui
augmente la production de déchets. L'eau
était distribuée en bouteilles plastiques,
principale source de déchet des poubelles de ravitaillement (environs
29000 litres sur l'ensemble de l'événement).
Les menus ne comportaient pas de produit non de saison.
|
Un conditionnement en gros économiserait de
l'emballage.
L'utilisation d'eau de source ou de ville.
|
Le matériel de restauration était
principalement en plastique jetable. Les plateaux repas vendus
sous le chapiteau étaient conditionnés exclusivement en
emballages plastiques. Tout le matériel de restauration donné sur
les points de ravitaillement était également en plastique
jetable. C'est à partir du cinquième point de ravitaillement que
le gobelet eco-cup a été exigé. A partir de ce point
là, aucun verre plastique n'a été distribué. La
restauration des bénévoles à Chamonix et dans d'autres
villages s'est fait dans des cantines avec de la vaisselle
réutilisable.
|
Etendre le système d'utilisation de vaisselle
réutilisable.
Développer le système d'écocup.
|
La décoration de l'événement :
|
|
Observation
|
Perspective d'amélioration
|
La décoration a été faite par une
société d'événementiel d'Annecy, ce qui peut dire
un déplacement des mobilier, tentes etc... limité. Les
matériaux, banderoles partenaires et décorations sont
réutilisables ; rien n'est à usage unique. Le seul petit
bémol est la mise en place de cubes publicitaires gonflables
nécessitant un gonfleur en fonctionnement permanent.
|
Pas grand-chose à améliorer.
|
Aucune observation n'a été faite sur la
consommation d'énergie, l'organisation en elle-même, la
signalétique et les animations. Toute ces parties ont été
traitées de manière économe et sans consommation
abusive.
IV.3 Bilan de l'UTMB
L'UTNiB est un événement investit par
l'éco-responsabilité. Beaucoup de réflexions et d'actions
ont été mises en place. Les navettes, les poubelles portables,
les écocups, la restauration dans les cantines, le tri des
déchets, l'éco-communication... sont toutes des actions à
l'initiative de l'organisateur. Il reste évidemment beaucoup
d'éléments à améliorer ou à apporter dans ce
domaine. Les potentielles perspectives d'évolution nécessitent
une analyse du bilan de l'événement plus approfondit. Les
informations nécessaires ne sont pas encore disponibles (la
rédaction de ce mémoire s'est faite 7 jours après
l'événement). Cependant, en vue des efforts
supplémentaires fait chaque année par l'organisateur et son
investissement en recherche de solutions, nous pouvons penser que le bilan
écologique de l'édition 2008 est bien meilleur que celui de
2007.
V. Conclusion
La perception de la nature change, les individus y
prêtent plus d'attention, l'assimile à leur propre qualité
de vie et à leur santé. Cette préoccupation
générale vient d'une exposition de plus en plus fréquente
aux pollutions. L'homme prend conscience de son pouvoir de destruction ainsi
que des limites de régénération de la planète. Des
lors, le statut de la nature change, elle devient un élément
fragile qu'il est important de protéger. Cette attitude
anthropocentrique permet d'envisager qu'un comportement de protection de
l'environnement apparaîtra de plus en plus si celle-ci est
sérieusement menacée. L'émergence de cette nouvelle
perception de la nature change les comportements d'achats. Elle incite le
consommateur à choisir des produits plus respectueux de
l'environnement11. Cependant l'éco-responsabilité d'un
événement n'est pas un élément déterminant
dans le choix du consommateur. Le sujet de l'événement,
l'expérience vécu, le sentiment d'appartenance... sont des
éléments bien plus importants que
l'éco-responsabilité pour le participant.
L'éco-responsabilité est un élément « plus
» que le consommateur va remarquer et apprécier que s'il est
présent. Par contre la propreté de l'événement est
un élément de « base » qui va être source
d'insatisfaction en cas de pollution visible (grand nombre de déchet sur
le sol). Pour finir, nous pouvons observer que cette préoccupation de la
nature incite toute activité humaine à prendre en compte
l'environnement dans son organisation. Le monde de l'événementiel
n'échappe pas à cette tendance même si cela n'a pour le
moment que peu d'influence sur la fréquentation des manifestations.
La mise en place de l'éco-responsabilité dans un
événement implique des changements organisationnels et des
mobilisations humaines, matériels et financières
différentes. L'intégration de cette démarche dès la
conception de l'événement est primordiale afin d'assurer une
cohérence entre toutes les composantes internes et externes de
l'événement. La mise en place d'un
éco-événement doit être issue d'une volonté
globale de l'organisation et des moyens doivent y être alloués.
Cette démarche nécessite une analyse de l'organisation
complète de l'événement, de la méthode de
conception à la réalisation. L'éco-responsabilité
doit faire partie du projet et doit être présente dans toutes les
prises de décisions. Cela réside dans le fait qu'il n'existe pas
de solutions universelles à un problème de pollution. Cela
dépend de la taille, du type, des objectifs de
l'événement, du mode de fonctionnement, des pratiques habituelles
de la discipline... C'est à l'organisateur d'adopter un mode de
réflexion éco-responsable et de déterminer la meilleure
solution dans telle ou telle situation.
L'organisation d'un éco-événement
paraît complexe mais ne l'est point. Cette composante n'est qu'un
élément à prendre en compte dans l'organisation au
même titre que la législation, la sécurité ou des
caractéristiques techniques. C'est la méconnaissance ou l'absence
de solutions « propres », et l'inhabitude des méthodes qui
complexifie la tâche. La maîtrise de cette démarche et les
méthodes de travail établies ainsi que l'organisation d'un
éco-événement ne deviennent pas plus compliqués
qu'un événement « normal ». Nous sommes en quelque
sorte dans une phase « d'apprentissage » de la gestion des
problèmes environnementaux qui glissera, espérons-le, vers une
gestion durable et non plus juste écologique qui n'est, rappelons le,
qu'un volet du développement durable.
11 « Stratégies d'entreprise et Ecologie » A.C.
Niartinet et E. Reynaud
VI. Bibliographie
Desbordes Michel et Falgoux Julien, « Organiser un
événement sportif » Edition d'Organisation 2004
Didier Pereira « Tout pour réussir une manifestation
sportive durable » Edition Publibook, 2005
Martinet Alain Charles et Reynaud Emmanuelle «
Stratégies d'Entreprise et Ecologie » Edition Economica, 2004
Frochot Isabelle et Legohérel Patrick « Le marketing
du tourisme », Edition Dunod, 2007 ADEME « Eco-communication »,
Annexe 1, 2005
Ministère de la jeunesse, des sports et de la vie
associative « Guide méthodologique pour la mise en place d'une
démarche éco-responsable », 2004
Régie Culturelle Régionale PACA « ABC de la
sécurité dans le spectacle », 2003 ADEME « Guide des
Eco-manifestation en Poitou-Charentes », Annexe 16, 2007
Université du Québec à Chicoutimi, «
Guide des événements éco-responsables », Annexe 17,
2005
Recy-Quebec, « Guide pour la réduction des
matières résiduelles lors de l'organisation
d'évènements publics », Annexe 18, 2001
Anaé « Guide de l'éco-événement
», site internet de l'Anaé, 2004
VII. ANNEXES
Annexe 1 Eco-communication de l'ADEME
Annexe 2 Liste imprimeurs Imprime Vert
Annexe 3 Présentation du Label Imprime Vert
Annexe 4 Bilan comparatif entre verre plastique et verre
réutilisable
Annexe 5 Présentation Ecocup
Annexe 6 Etude « Déchets en chiffre » ADEME
Annexe 7 Document sur plastique en amidon de maïs
Annexe 8 Document « Déchet : Piles et accumulateur
» ADEME
Annexe 9 « Agenda 21 du sport en France » du
Ministère des sports
Annexe 10 Document « Eco communication UTMB » Besson
Mael Annexe 11 Questionnaire « Eco-responsabilité de l'UTMB »
Besson Mael Annexe 12 Fiche d'observation de l'UTMB
Annexe 13 Guide de réunion Ademe et UTMB Annexe 14
Présentation de l'UTMB 2008
Annexe 15 « Agenda 21 Sun Festival » Dégardin
P.L. et Besson M. Annexe 16 Exemple de guide éco-événement
1
Annexe 17 Exemple de guide éco-événement 2
Annexe 18 Exemple de guide éco-événement 3
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