CONCLUSION
Au total, il convient de présenter le bilan de
notre réflexion. Mais avant, il est important de rappeler les objectifs
que nous nous sommes fixés au départ. En entreprenant d'effectuer
cette recherche sur la vie associative des retraités, nous nous sommes
questionnés de savoir ce que une association pourrait apporter de
nouveau aux retraités ou ce qu'ils produisent lorsqu'ils se regroupent
en association. En un mot, nous avons voulu savoir comment une association
peut-elle construire et donner un sens à la retraite. Cela nous a
conduit à étudier le processus social qui sous-tend
l'émergence des espaces de sociabilité chez les seniors, les
mécanismes qu'ils mettent en place dans cet espace pour changer leur
condition de vie.
Comme résultat, nous avons constaté que
l'association donne une autre vision à la retraite. Les retraités
et les néo retraités sont plus actifs que leurs
aînés. Nous constatons donc qu'il y a une révolution totale
et une dynamique qui s'opère aujourd'hui dans le champ de la retraite.
En effet, l'association des retraités se présente comme un
« amortisseur » des chocs que subissent les
retraités une fois qu'ils rompent avec le milieu professionnel mais
également comme une opportunité de se re-organiser. L'association
est un espace où ils viennent tremper les nuisances psychologiques
quotidiennes puis, puiser les ressources nécessaires pour un nouveau
départ. De ce fait, elle est pour eux un espace de restructuration des
liens sociaux coupés lors de leur retrait du champ professionnel. De ce
fait, l'ARECO devient donc un espace de reproduction des habitus
socioprofessionnels des retraités mais aussi un canal de
médiation entre les retraités et la société
globale. Elle donne de ce fait une visibilité sociale aux
retraités et restaure leur identité sociale par les
mécanismes de socialisation qu'elle met en place. En un mot, l'ARECO
donne une autre dimension à la retraite en créant les conditions
d'une retraite paisible pour une vieillesse réussie pour les
retraités vivant en milieu urbain.
Ces différents constats à l'issue de notre
recherche proviennent d'un processus d'enquête qualitative très
délicate qui a parfois ressemblé à une sorte de
« négociation invisible » entre les
enquêtés et nous. Les différentes techniques
d'enquêtes utilisées nous ont apporté de grandes
satisfactions au plan méthodologique. Cependant, nous émettons
des réserves quant aux résultats de cette recherche car nous ne
saurons prétendre saisir tous les contours de la vie associative des
retraités même si l'approche choisie s'inscrit plus dans une
vision phénoménologique (c'est-à-dire rechercher les
causes profondes, saisir l'essence et le sens du phénomène
étudié).
Pour finir, soulignons que nous nous sommes
intéressés à la vie associative des retraités
vivant en milieu urbain. Nous nous sommes rendus aussi compte qu'ils
créent ou recherchent des conditions pour une meilleure
intégration sociale dans le milieu urbain. Mais, est-ce le cas pour les
retraités qui font le choix de retourner au village quand nous
savons qu'autrefois la prise en charge des personnes âgées
revenait à la communauté, à la famille nucléaire ou
élargie. Alors ne serait-il pas intéressant d'orienter des
recherches futures en direction de ceux qui ne fréquentent pas les
associations ou ceux qui vivent en milieu rural à l'effet de
comparer leur degré d'intégration sociale à ceux des zones
urbaines?
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