INTRODUCTION
Durant les deux décennies précédentes,
l'environnement économique des pays à faible revenu,
particulièrement ceux de l'Afrique, furent marqués par une crise
de la dette extérieure très élevée qui de nos
jours, continue à demeurer un obstacle majeur pour atteindre les
Objectifs du Développement pour le Millénaire (OMD). Par
railleurs, cette crise de la dette extérieure élevée
reste-t-elle encore dans les débats des hommes politiques et de
l'opinion publique à travers le monde comme étant l'un des
principaux facteurs contribuant à restreindre ou limiter le
développement économique des pays pauvres.
En effet, les pays en développements ont
bénéficié des prêts très élevés
combinés parfois avec de faveur qui en principe, pouvait permettre leur
développement en accroissant les investissements pour
accélérer une croissance durable. En revanche, il s'est fait
constater au début des années 80 que les ratios d'endettement
atteignaient des niveaux insoutenables à telle enseigne que le
remboursement de la dette devenait pratiquement impossible. D'ailleurs,
l'ensemble de la dette extérieure des pays pauvres estimés
à 37,4 % de leur Produit Intérieur Brut (PIB) cumulés fut
multipliés par quatre durant ces seules 20 dernières
années (dette et développement, 2002). Ainsi, bien que les
remboursements de la valeur actualisée nette (VAN) sur les obligations
ne soient virtuellement pas possibles, ceux-ci pourraient
sévèrement contraindre les performances économiques des
pays endettés. Surtout que les ressources transférées au
titre des services de la dette atteignent des proportions vraiment
élevées par rapport aux capacités de financement et aux
besoins de financement de ces pays, c'est-à-dire que ces services de la
dette privent leurs populations à la satisfaction de leurs besoins
fondamentaux en compromettant leur épanouissement et
développement. Face à cette situation, le FMI et la Banque
Mondiale ont lancé l'Initiative HIPC (Heavily Indebteb Poor Coun- tries)
ou PPTE (Pays Pauvres Très Endettés), dont le but visé est
de créer les conditions pour que les pays continuent de
bénéficier de financements extérieurs pour leur
développement sans accumulation d'arriérés. Ainsi,
l'initiative PPTE a pour objectif de rendre soutenable la dette des pays
pauvres très endettés, dans une dynamique de redéploiement
des dépenses publiques en faveur des secteurs sociaux, et de
créer les conditions favorables à la croissance
économique. L'objectif fondamental est de reconstituer la
capacité productive des pays traités dans une logique de
développement durable.
Au-delà de l'optimisme qu'inspire l'économie
béninoise qui a renoué avec la croissance, à la faveur des
réformes entreprises au cours des années 1990, le Bénin ne
pourra arracher à la pauvreté une partie importante de sa
population sans accélérer sa croissance. L'incapacité de
l'économie béninoise à atteindre un taux d'au moins 7 %,
minimum nécessaire pour réduire la pauvreté, a
amené les autorités à poser la problématique de
l'accélération de la croissance. A cet effet, plusieurs facteurs
ont été identifiés comme ne répondant pas aux
exigences d'une croissance accélérée : la faible
productivité des facteurs, le manque de crédibilité du
système juridique, la faiblesse de ressources allouées à
l'économie nationale etc (DSRP). Afin de remédier à cette
insuffisance de ressources, le Bénin s'est tourné vers
l'endettement extérieur pour suppléer au déficit des
ressources internes.
Mais aujourd'hui, la question se pose de savoir si la vertu
dévolue au financement extérieur a joué dans le cas du
Bénin. Beaucoup de travaux ont abouti à la
nécessité d'alléger la dette extérieure du
Bénin, condition nécessaire pour un véritable
décollage économique : les différents passages au Club de
Paris et l'admission du Bénin au titre de l'initiative PPTE en sont des
émanations concrètes.
De l'analyse précédente, il s'avère que
les niveaux insoutenables de la dette extérieure des pays pauvres sont
le symptôme d'un problème beaucoup plus important à savoir
la faiblesse de la croissance économique. Ainsi, la préoccupation
de notre étude intitulée « DETTE EXTERIEURE ET
FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DU BENIN » consiste
à Analyser le rôle de la dette publique dans le
développement économique du Bénin.
Le document s'articulera autour de trois chapitres. Le premier
est consacré au cadre théorique et à la
méthodologie de la recherche. L'étude de la dette
extérieure du Bénin fera l'objet du deuxième chapitre.
Enfin le troisième et dernier chapitre conduira à
l'élaboration de modèles économétriques pour
évaluer l'impact de la dette extérieure sur le
développement économique et sur l'investissement avant d'aboutir
aux recommandations de politiques économiques qui en
découleraient.
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