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La dette extérieure et le financement du développement économique du Bénin

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par Dotché Bruno DADJO
Université d'Abomey-Calavi - Maà®trise en économie 2009
  

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2-4 ORIGINE ET ETAPES DE L'ENDETTEMENT EXTERIEUR DU BENIN

Le Bénin a connu toutes les étapes de l'endettement des pays du Tiers Monde en général et des pays pauvres très endettés (PPTE) en particulier : l'endettement extérieur dans les années 70 sur fond de guerre froide, récession dans les années 80 et ajustement structurel sous la coupe du FMI et de la Banque mondiale dans les années 90.

Au début des années 70, la stratégie de développement béninoise consiste à industrialiser le marché intérieur. Dans ce but, le pays se finance à l'extérieur et lance trois grands projets : la Société Sucrière de Savé (SSS), la Société de Cimenterie d'Onigbolo (SCO) et le Projet Pétrolier de Sémè (PPS), dont les deux premiers sont réalisés conjointement avec le Nigéria. Parallèlement, la Banque mondiale financera une trentaine de projets sous le régime d'alors. C'est le début de l'endettement extérieur. Comme un peu partout dans le Tiers Monde à cette époque, l'endettement extérieur du pays reste limité du fait que les taux d'intérêt des emprunts sont faibles. Mais lorsque les États-Unis décident de tripler leur taux directeur en 1979, le choc sur les taux internationaux touche les pays du Sud nouvellement endettés ; le Tiers Monde se retrouve avec des charges de remboursement subitement élevées, tandis que les prix des matières premières qu'il exporte fondent comme neige au soleil sur les marchés mondiaux. Le Bénin ne fait pas exception : entre 1980 et 1985, le service annuel de sa dette extérieure passe de 20 à 49 millions de dollars, tandis que son produit national brut (PNB) chute de 1,402 à 1,024 milliards et que le stock de sa dette explose de 424 à 817 millions. Ainsi, le rapport entre le stock de la dette et le PIB du Bénin passe de 30 à 80% au cours de la première moitié des années 80

Le pays accumule alors les arriérés, c'est-à-dire qu'il devient incapable de remplir ses obligations, et en 1989, année marquée par un déclin des finances, le Bénin ne se voit proposer une assistance extérieure qu'à la condition d'adopter un programme d'ajustement structurel concocté par les experts du FMI. C'est ainsi que le 16 juin 1989, le pays signe son premier plan d'ajustement en échange d'une facilité d'ajustement structurel renforcé (FASR) de 21,9 millions de DTS (droits de tirages spéciaux du FMI). Au programme : réduction des dépenses publiques et réforme fiscale ; privatisation, réorganisation ou liquidation des entreprises publiques ; réforme du secteur bancaire ; libéralisation ; obligation de ne contracter que des emprunts à taux concessionnels (avec un élément don d'au moins 35%) ; tout à l'exportation concentrée sur quelques produits de base (cacao, coton, huile de palme, café) ; etc. Parallèlement, dès le 22 juin 1989, le pays signe un premier accord de rééchelonnement avec le Club de Paris (cartel des pays créanciers) pour un montant de 199 millions de dollars et reçoit un allégement de 14,1% de sa dette. Arrive alors la transition démocratique qui offre aux populations béninoises l'espoir de voir enfin leur émancipation s'amorcer.

Symbole des nouvelles relations liant le Bénin "démocratique" au FMI, à la Banque mondiale et au Club de Paris, les années 90 vont voir le pays multiplier les passages devant les experts de Washington et les créanciers bilatéraux (les cinq principaux créanciers bilatéraux du pays étant la France, la Norvège, la Belgique, l'Italie et la Grande-Bretagne). Dès le 1er août 1991, le pays signe un second plan d'ajustement structurel, suivi le 18 décembre 1991, par la signature d'un nouvel accord de rééchelonnement avec le Club de Paris. Le 25 janvier 1993, les deux premiers plans d'ajustement sont jugés "bons" par les experts du FMI et un accord triennal (1993-1995) de facilités d'ajustement structurel renforcé (FASR) de 65 millions de dollars est signé, suivi le 21 juin 1993 par un troisième accord de rééchelonnement avec le Club de Paris (sur un montant de 31 millions de dollars comprenant la dette précédemment rééchelonnée).

Mais tous ces passages devant les créanciers n'enrayent en rien la spirale de l'endettement extérieur. Si les réformes néolibérales suivent leur cours de manière méthodique, les accords à répétition ne font que reporter en aggravant les charges de la dette béninoise. La raison en est simple : d'une part, le pays est asphyxié par le fardeau d'une dette en croissance continue, à un point tel qu'une des utilisations majeures des nouveaux prêts est de financer le déficit du pays. C'est l'effet "boule de neige", par lequel les nouveaux emprunts alourdissent la dette existante. D'autre part, si les investissements financés par l'extérieur s'accélèrent, les revenus du pays restent des plus légers. Aussi, les emprunts extérieurs sont destinés majoritairement au financement de l'administration et des infrastructures, c'est-à-dire des secteurs d'investissement à long terme ne générant pas de revenus immédiats.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci