A. La vulgarisation des cultures de rente.
Grâce à l'incitation à la production des
cultures de rente, les populations de Nlong vont se lancer à la pratique
de la culture du cacao, du café, du palmier à huile18,
etc. Il existe dès lors une sorte d'association du cacao aux autres
cultures. Ainsi au milieu des « pieds » de maniocs ou de bananiers,
sont mis en terre les jeunes plantes de cacaos et de palmiers à huile.
Progressivement les planteurs de Nlong vont s'organiser avec l'aide des
missionnaires et créer des parcelles propres à chaque culture de
rente.
Chaque fois que Monseigneur Paul Etoga avait l'occasion de
s'adresser aux populations de Nlong, il leur demandait de pratiquer une
agriculture mixte. Pour lui, la vente du cacao et de l'huile de palme devait
leur donner suffisamment d'argent pour faire des investissements
durables19. En effet entre 1957 et 1985, le prix du kilogramme de
cacao n'avait cessé d'augmenter passant de 190 à 410 FCFA.
Les techniques de culture utilisées pour cette
agriculture étaient archaïques. Les outils utilisés
étaient la houe, la machette, le plantoir, etc. Les engrais ne
constituaient pas un aspect important. Comme conséquence, il y avait des
faibles rendements.
Cependant, les plantations de cacao et de palmier à
huile devenaient un facteur essentiel de migration des populations dans la
localité. Chaque planteur avait le souci de s'approprier une partie de
la forêt et de s'installer à proximité
1 8Entretien avec Gabriel Tsanga. 19Etoga, p. 36.
de ses vergés personnels. En outre, les opérations
de défrichement, d'entretien et de récoltes demandaient beaucoup
de main d'oeuvre.
B. L'urbanisation de Nlong
L'urbanisation de Nlong s'est accentuée avec la
construction de son dispensaire. Cela a entraîné une
arrivée quotidienne des malades20 et des familles. Il fallait
ainsi construire des maisons pour accueillir tout ce monde. Nlong étant
aussi situé sur la route Yaoundé-Douala, les débits de
boissons et auberges ont vite fait de s'y installer. Avec l'argent que les
planteurs gagnaient de la vente du cacao et de l'huile de palme, ils ont
amélioré leur logis21. La plupart d'entre eux ont
construit des maisons avec des matériaux en durs et semi durs,
élevant ainsi leur niveau de vie. Cette position stratégique de
Nlong l'a permis de bénéficier de la construction d'un
collège d'enseignement secondaire général22. En
1987, Nlong dépendait sur le plan administratif du district de Lobo dans
le département de la Lékié.
Avec un passé aussi glorieux que d'avoir
été la mission d'origine du premier évêque
camerounais, et d'avoir été le deuxième pôle de
l'archidiocèse de Yaoundé après Mvolye dans les
années soixante, Nlong reste hélas l'ombre d'elle-même avec
les vielles bâties qui jadis ont fait sa fierté. On se serait
pourtant attendu à voir un peu plus sur le plan socio économique
de la région.
20 Nlong recevait en moyenne 3500 malades par an. Cf.
AMCN, Rapport annuel de la mission catholique de Nlong de 1955.
21 Jean. Tsanga, agent d'Etat retraité, 66
ans,Nlong le 9 Décembre 2007.
22 Le CES s'est transformé en lycée
depuis maintenant plus de 10 ans.
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