C) La nouvelle donne géopolitique,
Moscou-Washington-Téhéran
Depuis les années 1990, la Russie et l'Iran ont
resserré leurs relations. Le 16 mars 2001, Vladimir Poutine et Mohammed
Khatami, son homologue iranien, ont signé à Moscou un pacte de
coopération
9 Déclaration faite lors du Discours de Condoleeza Rice
à l'occasion de sa visite au Kazakhstan, à la Eurasian National
University, à Astana, le 13 octobre 2005,
10 Il existe une force de sécurité en mer noire.
Celle-ci a été créée en 2001.
Géostratégie de la
Caspienne
civile et militaire comprenant la vente de matériels de
guerre russes, dont un système de défense antiaérien de
moyenne et longue portée.
Par son projet de la « Caspien Guard» Washington
veut certes garantir une sécurité énergétique pour
l'Europe, mais son principal but est de lutter contre l'influence Russe et
contenir l'Iran. Les Etats- Unis ne sont pas présents dans la
région de la Caspienne uniquement pour des intérêts
énergétiques qui ne les concernent qu'a moitié, mais bien
pour une question d'affrontement avec Moscou et de domination
géopolitique sur la région de la Caspienne et plus globalement de
l'Asie centrale.
Une volonté revient fréquemment, celle d'isoler
l'Iran et faire de la Force Caspienne un moyen de dissuasion et
d'autorité. Si le projet Russe venait à aboutir, il constituerait
une grande menace pour les Etats-Unis car il intégrerait l'Iran et
mettrait fin à son isolement. Depuis les Tensions diplomatiques au sujet
du nucléaire Iranien, la question a été remise quelque peu
de côté, mais le spectre de ce projet hante encore Washington. Le
récent sommet qui a réuni les pays de la Caspienne à
Téhéran montre à quel point l'heure est au rapprochement
entre la Moscou et Téhéran. Ce sommet ne fut en quelque sorte
qu'une «couverture» pour le rapprochement des deux pays. Les
questions de la Caspienne ont été abordées et ont permis
des avancées, notamment sur le statut juridique de la mer. Celui-ci
à cependant débouché sur une déclaration finale
apportant un soutien implicite au programme nucléaire iranien.
Après le sommet sur la Caspienne, Vladimir Poutine s'est entretenu avec
le président Mahmoud Ahmadinejad. Le président Russe a
déclaré "La Russie est le seul pays à aider l'Iran
à construire une centrale nucléaire dans un but pacifique, ce
sera l'objet de discussions sérieuses". Le président Poutine est
ensuite revenu sur ce point en déclarant que "les activités
nucléaires pacifiques devaient être autorisées".
Actuellement la Russie est le dernier pays, avec la Chine,
à s'opposer à l'adoption d'une troisième résolution
du Conseil de sécurité de l'ONU infligeant des sanctions à
Téhéran, à cause de son refus de suspendre son programme
d'enrichissement d'uranium. Dans la crise nucléaire qui oppose l'Iran
à l'Occident, la Russie est donc pour le moins ambivalente et joue le
double jeu. Elle donne depuis peu une opinion divergente de celle des
occidentaux prônant une certaine patience face à ce dossier et
refusant de nouvelles sanctions envers Téhéran.
Ces événements politiques récents ne
cessent de remodeler la géopolitique de la Caspienne et les tensions
centres asiatiques. Dans cette atmosphère de confrontation, le projet de
militarisation de la Caspienne paraît mis de côté car on
semble plus dans un risque d'affrontement direct avec l'Iran que dans la mise
en place d'une armée visant à la sécurisation. De plus des
projets de militarisation attiseraient en quelque sorte les tensions
déjà existantes. Par ces projets et ces différentes
réalités présente en Asie centrale, la région de la
Caspienne se révèle bien être un lieu de plus en plus
convoité à la fois cause et raisons d'affrontement sur la
scène internationale.
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