5- DISCUSSION
Les résultats obtenus pendant cette première
année de l'étude n'ont pas été significatifs sur
beaucoup de paramètres malgré des tendances parfois nettes. Cela
pourrait s'expliquer par une forte
hétérogénéité des parcelles
d'expérimentation ayant induit de fortes variances intra traitement et
par conséquent des variances résiduelles trop
élevées Il y a aussi les problèmes de re-semis
engendrés par des hétérogénéités de
levée qui pourraient également créer cette forte variance
intra parcelle, surtout sur les paramètres mesurés sur des plants
individuels comme par exemple la précocité de production R1/RT.
Mais malgré ces difficultés, les résultats sont en
harmonie avec ceux obtenus par Renou (2007) au Mali et qui suggèrent que
dans nos conditions de culture, l'écimage a des effets sur la
productivité du cotonnier, mais que ces effets sont relativement faibles
au regard de ce qui est relaté dans d'autres parties du monde (Dong et
al., 2003 ; Zang et sun, 2007).
Nos résultats suggèrent que l'écimage
à une semaine et l'écimage à quatre semaines après
floraison ont tendance à augmenter le rendement du cotonnier,
particulièrement en semis précoce à faible
densité ; ce résultat pourrait s'expliquer par une
amélioration des taux de rétention capsulaire ayant
entraîné une augmentation des nombres moyens de capsules par plant
en semis précoce à faible densité. El - Hanafi et
al. (1982) et Damodorant et al. (1974) postulaient que
l'effet significatif des pratiques de taille de cotonnier dépendait
plutôt de la date de réalisation de ces pratiques, mais ils n'ont
pu donner des indications précises sur le moment opportun où ces
pratiques pourraient avoir des effets bénéfiques. Les
résultats obtenus de la présente étude suggèrent
qu'une semaine après floraison et quatre semaines après floraison
seraient probablement les meilleures périodes dans nos conditions de
culture lorsque les semis sont installés à bonne date et à
densité recommandée.
Les résultats en semis précoce à forte
densité sont plus difficiles à interpréter. En effet, dans
cet itinéraire technique, les rendements sont améliorés
par un écimage à une semaine après floraison ainsi que les
taux de rétention capsulaire ; mais ces améliorations de
taux de rétention capsulaire ne sont pas accompagnées d'une
augmentation de la charge en capsule par plant, ni d'une amélioration du
poids moyen capsulaire si bien qu'on se demande ce qui explique
réellement cette légère amélioration du rendement,
certes non significative, dans cet itinéraire de culture. A
l'étape actuelle, il est difficile de répondre à cette
interrogation, mais les études ultérieures permettront
d'être plus explicatif.
L'effet de l'écimage sur la précocité a
été très faible ; il y a eu une tendance à une
ouverture plus rapide des capsules (OPCM) en semis précoce à
faible densité, une production plus précoce de coton graine
(R1/RT) dans les deux itinéraires testés en semis précoce,
mais à des degrés moindres par rapport à ceux
relatés dans la littérature ; néanmoins, nos
résultats se rapprochent de ceux obtenus par Zhang and Sun (2007) qui
ont également trouvé que l'écimage permet une production
précoce du cotonnier permettant d'éviter les problèmes de
gelée en fin de cycle dans les pays tempérés où
cette culture est pratiquée.
L'ablation des branches végétatives a permis
d'obtenir des capsules plus grosses et plus volumineuses. Ce résultat
pourrait s'expliquer par une redistribution plus importante des
assimilâts vers les organes fructifères étant
donné que les branches végétatives, parfois
appelées « food consomming organ », n'étaient
plus présentes.
Nos travaux ont confirmé par ailleurs que lorsqu'on
sème tardivement le cotonnier, la durée moyenne nécessaire
à l'ouverture des capsules (OPCM) se rétrécit, c'est
à dire que la vitesse d'ouverture s'accélère. Ce
résultat est conforme à ceux trouvés
précédemment (Sekloka, 2006) et pourrait résulter des
durées d'ensoleillement généralement plus longues
observées durant les derniers mois de la campagne cotonnière
entre septembre et octobre.
Des études ont également montré que
l'effet des pratiques de taille dépendait des structures
variétales expérimentées (Dharmaligam et al.,
1974). Nos travaux ont porté sur une seule variété et il
est recommandable que les résultats de ces derniers auteurs soient pris
en compte dans les études futures sur les pratiques de taille en
élargissant la gamme de variété à tester.
Les résultats que nous avons obtenu permettent
également de dire que l'augmentation de la densité en semis
à date recommandé réduit le nombre moyen de capsules par
plant, mais augmente le rendement à l'ha. Ce résultat est en
harmonie avec celui trouvé par Sekloka et al 2008. En effet, la
réduction du nombre de capsules par plant est compensée par
l'augmentation du nombre de plants par ha à forte densité, si
bien que le nombre de capsules par ha est plus élevé en semis
à forte densité, ce qui explique que le rendement soit plus
élevé.
|