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Les populations précaires: questions sociales et de santé

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par Pascal TSHIMANGA MUKOKA
Université de Besançon - Licence Education et Promotion de la Santé et Social 2007
  

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4. Conclusion

Le présent travail a porté essentiellement sur les questions sociales et de santé des populations en situation de précarité. La question sociale surgit pour prendre conscience des inégalités de santé en République Démocratique du Congo.

La question principale qui a conduit cette étude s'attachait à vouloir comprendre, dans un schème herméneutique, les facteurs qui expliquent le faible recours aux soins de santé par les populations congolaises, en grande partie précaires.

La théorie des croyances relatives à la santé (Health Belief Model) à laquelle s'attache la figure maîtresse de G.M HOCHBAUM a été retenue comme cadre théorique de cette étude, principalement pour l'avantage qu'il a à considérer que - c'est même ce qu'il pose comme prémisse - l'individu est susceptible de poser des gestes pour prévenir une maladie ou une condition désagréable s'il considère la santé comme une dimension d'importance dans sa vie. Ce modèle lie simultanément le comportement positif de l'individu à trois paramètres : se sentir concerné par sa santé et considérer celle-ci comme une composante importante de sa vie, la perception d'une menace pour sa propre santé et l'efficacité du comportement pour réduire la menace. Bien sûr, dans le cadre de ce travail, une attention particulière a été seulement accordée au premier paramètre, celui qui renvoie à la valeur que l'individu accorde à sa propre santé.

Aussi, le modèle des comportements interpersonnels, emprunté de la psychologie sociale a été retenu comme cadre théorique. Ce dernier modèle, auquel on attache la figure maîtresse de Triandis soutient que le comportement résulte de trois facteurs suivants - ce qui le diffère profondément du modèle de Fishbein et Ajzen qui découle de la théorie de l'action raisonnée- : la force de l'habitude devant un comportement donné, l'intention d'emprunter le comportement et la présence des conditions qui facilitent ou nuisent à d'adoption du comportement. Il a l'avantage de permettre à dénicher certaines barrières au comportement de recours aux soins de santé.

Ce travail s'est présenté comme une préparation à une analyse beaucoup plus approfondie des problèmes liés aux questions sociales et de recours aux soins de santé des populations en situation de précarité. Il se limite, sous contraintes des frêles possibilités de notre niveau de licence, à une revue de littérature sur la question de la précarité et de santé des populations congolaises.

Le travail exploratoire réalisé a permis de montrer que de nombreuses études se sont arrêtées à décrire l'état de santé des personnes, en particulier les enfants de moins de cinq ans et les femmes. Ces études ne sont pas étendues à toute la population, en grande partie considérée comme précaire. Même en parlant de la santé des enfants et des mères, ces études n'expliquent pas pourquoi en 2001, la proportion d'enfants de 12 à 23 moins qui avaient reçu leur vaccin n'était que de 29%, encore moins pourquoi les 41% d'enfants qui avaient reçu la première dose du DTC n'ont pas reçu la troisième et pourquoi seulement 46,1% des femmes enceintes ont bénéficié des soins prénatals réalisés par le personnel médical. C'est donc là une brèche ouverte pour l'approfondissement prochain de notre étude, visant l'ensemble des populations en situation de précarité.

Il n'a pas seulement été question d'esquisser substantiellement l'état de connaissances sur la précarité ( Revenu moyen inférieur à 20 cents, par personne et par jour) et la santé (vaccination, prévalence et traitement de la diarrhée, de la fièvre et de la toux, paludisme, visites prénatales, assistance à l'accouchement et allaitement maternelle, état nutritionnel des enfants moins de cinq ans et des mères, estimations de la prévalence de l'anémie et du Sida, et au test des connaissances sur le VIH/Sida), problématisant sur les facteurs qui expliquent le faible recours aux soins de santé. Mais le présent travail a également permis de définir les concepts fondamentaux et de circonscrire un modèle d'analyse susceptibles de faciliter une recherche ultérieure très approfondie, peut-être dans le cadre de la validation du niveau de Master.

Les quatre concepts fondamentaux qui ont été développés sont la précarité, la pauvreté, l'exclusion et la représentation sociale de la santé. Et le modèle d'analyse esquissée montre que le recours aux services de santé n'est pas seulement déterminé par les contraintes budgétaires -précarité monétaire, comme la modicité de revenus-, quand bien même le facteur financier peut être important en apparence. Il lui associe, outre les explications sociodémographiques des populations (âge, sexe, occupation, éducation, situation socioéconomique), les variables psychosociales, telles la représentation qu'ils se font de la santé, l'attention qu'ils portent à leur santé et la hiérarchisation des besoins de santé par rapport aux autres besoins fondamentaux, mais aussi la présence de quelques barrières de l'ordre de l'automédication, la tradi-thérapie, la distance à parcourir pour recevoir les soins et la vétusté même des infrastructures sanitaires.

Cette hypothèse est-elle plausible ? Peut-elle être validée ? Seule une enquête sur un échantillon représentatif des populations en situation de précarité peut permettre d'affirmer ou d'infirmer notre hypothèse de travail. Et cette enquête devrait être menée au moyen d'un questionnaire largement inspiré du Baromètre Santé du Conseil Général du territoire de Belfort et adapté à la situation de la République Démocratique du Congo. Ce questionnaire présente beaucoup d'avantages : il permet d'abord de récolter les informations sur les caractéristiques personnelles, sociodémographiques, voire socio-économiques des populations précaires (sexe, âge, occupation, logement, formation, stabilité de revenus, etc.). Il permet également de recenser les besoins en soins de santé des populations au cours d'une certaine période, notamment en rapport avec les prothèses ou appareils dentaires, les lunettes, lentilles, les consultations et visites pour soins de généralistes, les visites pour soins de spécialistes, les examens d'imagerie médicale, les analyses de laboratoire, les médicaments etc. Bien plus qu'un simple recensement des besoins en soins de santé que peut permettre un tel questionnaire, il y a aussi l'avantage de mettre en évidence les besoins de soins de santé qui n'ont pas été satisfaits pour une raison ou une autre. Serait-ce là la meilleure compréhension des rapports difficiles que les populations précaires ont avec les soins de santé. Aussi, les questions relatives aux représentations sociales de la santé pourraient être adaptées au contexte du Congo.

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