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Perspectives de l'introduction des procédés de paiement électronique au sein de l'Institution de Microfinance ECLOF-CI

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par DAMAS LOH
Institut de Formation Professionnelle et Générale (IFPG) - Ingénieur en Finance 2004
  

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B. Menaces et Contraintes

1) Contraintes règlementaires

a) L'obtention de l'agrément

Selon l'instruction N°01/2006/SP du 31 Juillet 2006 de la BCEAO, relative à l'émission de monnaie électronique, toute IMF ayant le désir d'exercer ce genre d'activités, est tenue d'avoir au préalable un agrément.

En effet l'article 10 de cette instruction stipule : « Avant d'exercer les activités de monnaie électronique, les Systèmes financiers Décentralisés et les établissements de monnaie électronique doivent obtenir l'agrément de la Banque Centrale. A cet effet , ils doivent fournir en trois exemplaires, les documents ci-après, nécessaires à l'appréciation de leur demande :

· Une demande signée par le représentant de l'établissement, dûment habilité à cet effet, adressée à la banque Centrale est déposée auprès de la Direction Nationale de la BCEAO de l'Etat d'installation ;

· Une fiche de renseignements sur les principaux actionnaires, dirigeants et partenaires de l'institution

· Une présentation détaillée de l'activité de monnaie électronique que l'établissement ou l'institution souhaite exercer

· La décision d'autorisation d'exercer du Ministère chargé des Finances pour les structures relevant des systèmes financiers décentralisés

· Les états financiers annuels des trois derniers exercices, certifiés par un commissaire aux comptes agréé pour les établissements assujettis à cette obligation et existant depuis plus de trois ans

· Les comptes de résultat prévisionnels sur au moins trois ans, de l'activité de monnaie électronique pour laquelle l'agrément est sollicité

· Une copie des contrats et protocoles conclus avec les partenaires techniques et financiers dans le cadre de l'activité de monnaie électronique

· Une représentation de l'architecture des systèmes d'information et techniques ainsi que de leur fonctionnement permettant de vérifier le respect de toutes les normes de sécurité technique

· Les projets de contrats à conclure avec les clients (porteurs)

La Banque centrale peut en outre, réclamer tout document qu'elle juge nécessaire pour l'instruction du dossier de demande d'agrément. »

Comme cela se voit dans cet article, l'une des étapes les plus préliminaires pour ECLOF-CI si cette dernière veut se lancer dans l'émission de monnaie électronique, est l'obtention d'un agrément émanant de la BCEAO. ECLOF-CI devra par conséquent constituer tout un dossier, et le soumettre aux autorités locales de la Banque centrale pour analyse et notification de l'autorisation en cas d'avis favorable.

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b) Exigences en matière de capital social minimum et de fonds propres permanents

Comme autre contrainte réglementaire, l'on peut citer l'exigence de capital social minimum et de fonds propres permanents, pour les structures qui veulent produire de la monnaie électronique.

L'article 17 de l'Instruction N°01/2006/SP du 31 Juillet 2006 de la BCEAO stipule : « Les établissements de monnaie électronique doivent avoir un capital social minimum d'au moins Trois Cents (300) millions de FCFA. S'agissant des institutions relevant des systèmes financiers décentralisés, le montant total des dépôts détenus dans leurs livres devra être au moins égal à Trois Cents (300) millions de FCFA. Les fonds propres des établissements de monnaie électronique doivent être à tout moment égaux ou supérieurs à huit pourcent (8%) du plus élevé des deux montants suivants :

· Le montant quotidien des engagements financiers correspondant aux dettes représentatives de leur monnaie électronique ;

· La moyenne arithmétique des montants quotidiens des six (06) derniers mois qui précèdent, tu total des engagements financiers correspondant aux dettes représentatives de la monnaie électronique de leur émission.

Les établissements de monnaie électronique et les systèmes financiers décentralisés, qui ne comptent pas six (06) mois d'activité depuis la date de prise d'effet de l'agrément, calculent le montant moyen de leurs engagements financiers correspondant à leur émission de monnaie électronique en fonction de leur programme d'activité, après ajustement requis par la BCEAO. »

Cet article oblige donc toute structure voulant produire de la monnaie électronique, à détenir au préalable au capital social minimal de trois cent (300) millions de FCFA. L'on est donc tenté de s'interroger si le capital social ECLOF-CI remplit cette exigence, les derniers états financiers de cette IMF ne nous permettent pas de répondre à l'affirmative.

Aussi, ce même article 17 précise plus loin que s'agissant des institutions relevant des SFD, le montant total des dépôts détenus dans leurs livres devra être au moins égal à trois cent (300) millions de FCFA. Qu'en est t-il d'ECLOF-CI, concernant cet autre exigence ? L'analyse encore une fois de plus des états financiers de cette IMF, ne nous permet pas de dire qu'ECLOF-CI remplit cette condition. L'ensemble des dépôts détenus dans les livres comptables d'ECLOF-CI est pour le moment inférieur à trois cents (300) millions de FCFA, étant donné que cette SFD ne lève pas d'épargne à proprement parler auprès de ses souscripteurs pour l'instant.

Comme nous venons de le voir plus haut, cette contrainte de capital social se présente comme l'obstacle majeur empêchant les IMF de développer des produits de la monétique, et surtout ceux liés à la production de monnaie électronique. Les IMF sont de petites structures n'ayant pas de gros capitaux lors de leur constitution. Il faut plusieurs années à une IMF ici en Côte d'Ivoire pour mobiliser au moins trois cent millions de dépôts dans ses livres comptables. Cette contrainte exigée par la BCEAO constitue donc un gros frein à l'émergence de la monétique dans le milieu des SFD qui ambitionnent de s'y lancer pour satisfaire aux besoins de leur clientèle et pour répondre aussi aux normes internationales en matière de produits financiers.

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c) Vérification du respect des ratios prudentiels

Le premier paragraphe de l'article 19 de la même instruction précise que : « Les Autorités Monétaires et de Contrôle s'assurent que les ratios destinés à vérifier le respect des articles 17 et 18 sont calculés, au moins deux (02) fois par an :

· Soit par les établissements émetteurs de monnaie électronique, eux-mêmes, qui doivent les communiquer ainsi que toute donnée requise aux Autorités Monétaires et de Contrôle ;

· Soit par les Autorités Monétaires et de Contrôle, elles mêmes, sur la base des données fournies par les établissements de monnaie électronique. »

En clair, si ECLOF-CI veut s'engager comme établissement produisant de la monnaie électronique, elle sera soumise au respect scrupuleux de certains ratios tels que celui des 8% des engagements financiers, détaillé dans l'article 17 de la présente instruction. ECLOF-CI n'aura pas la latitude de gérer ses fonds propres selon son seul système de gestion prudentielle interne, mais devra désormais tenir compte des nouveaux ratios exigés par les Autorités Monétaires et de Contrôle.

d) Communication permanente des informations

L'article 19 de l'instruction N° 01/2006/SP du 31 Juillet 2006 dit dans ses derniers paragraphes que : « ..., les établissements de monnaie électronique sont tenus de dresser et de communiquer à la BCEAO, à la fin de chaque semestre de l'année civile, un rapport sur leurs activités, élaboré à partir des éléments extraits de leur comptabilité, indiquant notamment le respect des dispositions de l'article 17 et 18.

Les établissements de monnaie électronique sont également tenus de fournir à la Banque Centrale, avant le 30 Juin de l'année suivante, les Etats financiers annuels, arrêtés au 31 Décembre, certifiés par un commissaire aux Comptes agrée pour les établissements assujettis à cette obligation »

Cet article fait donc obligation à ECLOF-CI en tant qu'établissement de monnaie électronique, de produire des rapports périodiques à la BCEAO sur l'évolution de ses activités de production de monnaie électronique. Il ne s'agira plus pour ECLOF-CI de produire simplement des rapports financiers à son ministère de tutelle qui est le Ministère de l'économie et des finances de la Côte d'Ivoire, mais au-delà de cette autorité, l'IMF devra périodiquement informer la Banque centrale également par des rapports semestriels.

e) Obligation de gestion saine et prudente

Selon l'article 20 de l'instruction N° 01/2006/SP du 31 Juillet 2006 :

« Les établissements de monnaie électronique doivent être gérés de manière saine et prudente. A cet effet, ils doivent notamment disposer de manuels de procédures comptables, administratives et financières ainsi que de procédures de contrôle interne adéquates. La gestion et les procédures mises en oeuvre doivent permettre d'évaluer et de suivre les risques financiers et non financiers auxquels ils sont exposés, y compris les risques techniques et ceux liés aux procédures, ainsi que les risques liés aux activités exercées en coopération

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avec toute entreprise remplissant des fonctions opérationnelles ou d'autres fonctions accessoires en rapport avec leurs activités. »

En adaptant cela au projet d'implémentation de la monétique à ECLOF-CI, l'on se rend compte que cette IMF se verra dans l'obligation de revoir son manuel de procédures comptables administratives et financières, afin d'y prendre en compte ses nouvelles activités relatives à la monétique. L'élaboration et la mise à exécution de ce nouveau manuel sera une garantie auprès des autorités compétentes qui voudront dans leurs missions de contrôle vérifier l'existence d'une gestion saine et prudente au sein d'ECLOF-CI.

2) Absence formelle du produit d'épargne

La SFD ECLOF-CI ne prélève jusque là pas d'épargne auprès de ses souscripteurs. Elle a prévu cela dans son plan de développement, mais il convient de constater que la quasi- totalité des institutions financières, notamment les banques classiques qui exploitent déjà la monétique dans leur fonctionnement quotidien, arrivent à le faire grâce aux dépôts effectués par leur clientèle à travers l'ouverture de comptes à leurs guichets.

La monnaie électronique pouvant être considérée comme une créance sur l'émetteur qui est stockée sur un support électronique, il s'avère donc évidant que le préalable pour l'émission de cette monnaie est la réception de ces fonds auprès de l'organisme émetteur. Et dans le cas d'une IMF, ce qui conviendrait le mieux pour parfaitement remplir cette fonction de réception de fonds en provenance de ses clients, est la possibilité pour elle d'accepter l'ouverture de compte d'épargne en son sein par les futurs utilisateurs de cette monnaie électronique. C'est lorsque le client aura déposé la liquidité auprès de l'IMF, qu'il lui sera délivré un porte monnaie électronique contenant le montant de sa créance vis-à-vis de l'IMF.

Or, cette possibilité d'épargne n'existe pas encore à ECLOF-CI. L'ouverture de compte d'épargne permettra donc de lancer avec beaucoup plus de faciliter les options telles que la carte à puce, et par ricochet l'utilisation des GAB. Un client voulant utiliser un DAB pour effectuer un retrait, devra d'abord posséder de l'argent dans les comptes d'ECLOF-CI. Cet argent peut provenir du financement qu'ECLOF-CI voudra bien mettre à sa disposition comme prêt à rembourser, mais aussi cette somme pourrait également provenir des fonds propres du client, logés dans son compte d'épargne ouvert à ECLOF-CI.

3) Acquisition coûteuse des produits de la monétique

L'un des facteurs essentiel qui freine un temps soit peu l'évolution de la monétique au niveau des SFD, en dehors de l'aspect réglementaire est le coût d'acquisition de l'équipement de monétique.

Etant une technologie en vogue dans le milieu financier, la monétique parait pour l'instant comme un outil de prestige, réservée à une certaine catégorie de personne en relation avec une institution financière. Les appareils tels que les Guichets automatiques de billets, les Terminaux de paiement électronique (TPE), les cartes à puces, pour ne citer que ceux là, sont des outils qui ne sont pour l'instant par à la portée de tous, étant donné leurs coûts d'acquisition que beaucoup de structures voulant développer la monétique trouvent encore trop exorbitant.

Prenons le cas du GAB, à l'heure actuelle , selon le service commercial de l'entreprise OMOA, basée en Côte d'Ivoire et spécialisée dans la production d'appareils de monétique, le prix d'un GAB oscille entre Sept millions (7000 000) et Quarante cinq millions (45 000 000)

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de FCFA. Et cela, selon le modèle, la configuration, le type d'installation requis, le type de coffre fort, etc.

L'installation des GAB peu s'avérée rentable dans les zones urbaines, lorsque les coûts associés à l'ouverture d'une agence de microfinance ont tendance à être beaucoup plus élevés que les frais d'installation d'un GAB. De plus, une fois les machines installées, leur maintenance est relativement bon marché. Par contre, dans les zones rurales, les défis associés à l'infrastructure peuvent rendre la maintenance des GAB coûteuse et difficile du point de vue logistique. Il en va de même pour les dispositifs de communications nécessaires à leur fonctionnement. Dans le souci de lutter efficacement contre la pauvreté, ECLOF-CI pourra dans sa phase d'extension installer des GAB dans les zones rurales, et cela pourrait lui revenir un peu cher, vu le coût d'acquisition d'un seul GAB.

L'utilisation de GAB nécessite aussi, la mise en place d'un réseau informatique par le biais de l'acquisition d'au moins un serveur qui centralisera toutes les informations et données en provenance des différents guichets automatiques et TPE installés. Une telle technologie requiert le développement de plusieurs applications et autres logiciels à concevoir par des experts informaticiens. L'on constate donc que cela va encore engendrer des coûts d'acquisitions de puissants ordinateurs qui joueront le rôle de serveurs, sans oublier les honoraires des consultants et programmeurs informaticiens qui seront associés à la mise en place de cet outil.

En ce qui concerne la technologie des cartes à puce, l'on note que celle-ci est plus chère que les cartes à débit différé ou immédiat ou les cartes de GAB et cela leur principal inconvénient selon le rapport d'un séminaire sur les IMF organisé en 2004 au Kenya par Africap, alors qu'une carte à débit immédiat a un coût de revient de 0.25 à 0.50 dollars, les cartes à puces coûtent entre quatre et dix dollars, soit environ 5000 FCFA par carte à puce. ECLOF-CI devra donc à cet effet budgétiser approximativement Cinq millions (5 000 000) de FCFA pour la production de mille (1 000) cartes à puces pour ses clients. Il convient aussi de relever que l'entreprise Chaka Card, dont certains bureaux sont localisés en Côte d'Ivoire, cède les TPE à ses clients opérateurs dans le domaine de la monétique, à un prix minimal de Cent quinze mille (115 000) FCFA.

Tout ceci pour dire que le lancement de produits de la monétique à ECLOF-CI nécessitera la mobilisation de moyens financiers importants.

4) Méconnaissance et réticence de la population cible vis à vis des produits de la monétique

En Côte d'Ivoire, et même dans toute la sous région ouest africaine, le taux d'utilisation de la carte bancaire et autres produits de la monétique par la population bancarisée, reste encore faible par rapport aux objectifs fixés dans le cadre de la reforme des systèmes de paiement dans l'UEMOA. La population a une préférence pour la monnaie fiduciaire. Même la monnaie scripturale à travers les chèques et les virements, a encore du mal à entrer dans les habitudes de beaucoup de personnes.

Avec l'avènement de la monnaie électronique, ECLOF-CI devra véritablement redoubler d'ardeur pour instaurer ce nouveau système de paiement dans les habitudes de ses clients. Ayant affichée une réelle volonté d'aider la population rurale et analphabète à sortir de la pauvreté par le développement d'activités génératrices de revenus, la tache ne sera pas du tout aisée pour amener cette catégorie de population à se familiariser à ces produits novateurs, pendant que l'autre catégorie de la population considérée comme lettrée et

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bancarisée, éprouve déjà une aversion pour les produits financiers rattachés à la monétique, qu'ils trouvent souvent trop sophistiqués à utiliser.

5) Questions liées à la sécurité

a) La cybercriminalité

De tous les temps, l'information a toujours revêtu une importance capitale. Elle se trouve au coeur de l'activité des institutions financières et en constitue la sève vivante. Mais cette ressources qui vaut parfois plus que de l'or, est d'une extrême délicatesse.

En effet, la collecte, le transport, le stockage, la protection, la recherche, l'origine, le partage et la consommation de l'information ont toujours posé d'énormes problèmes. En un mot, le traitement de l'information requiert d'importantes précautions à toutes les étapes. Face aux différentes problématiques liées à l'information, les avancées dans le domaines des technologies de l'information ont permis de faire des progrès considérables et de relever des défis dans quasiment tous les secteurs, en particulier celui de la finance. Mais le recours, avec sans modération de ces technologies a fait naître, comme il fallait s'y attendre, de nouveaux risques.

En s'appuyant sur les facilités offertes par les technologies de l'information et de la communication pour fournir certains services, les secteurs bancaires et financiers ont ainsi malencontreusement ouvert leurs portes électroniques au public en créant de nouvelles niches de menaces.

En effet, la vulgarisation de la monétique a modifié profondément le niveau de risque auquel devront s'attendre désormais les banques, établissements financiers, systèmes de financement décentralisés et leurs usagers.

En plus des moyens traditionnels utilisés par la fraude, les nouveaux moyens d'attaque proviennent principalement de l'utilisation des réseaux publics donnant accès à des services financiers. La cybercriminalité ou la criminalité par voie électronique est ainsi née et se décline en plusieurs risques :

· Disponibilité des infrastructures et des services

· Intégrité et confidentialité des données stockées et échangées

· Détournements des fonctions et des équipements

En somme, ECLOF-CI en voulant s'approprier les avantages de la monétique, s'expose sans le vouloir aux risques de la cybercriminalité qui se développe de plus en plus, en même temps que l'évolution perpétuelle des mesures de sécurités à cet effet.

b) Le transport des billets

Dans le souci d'une expansion géographique, ECLOF-CI pourrait dans sa stratégie installer des GAB à plusieurs endroits, notamment dans les zones rurales, ce qui lui permettrait de se rapprocher de sa cible. Cela va s'en dire que ces guichets devront en permanence être approvisionnés en liquidité par ECLOF-CI pour faciliter les opérations de sa clientèle. C'est alors qu'interviendront les services des entreprises spécialisées dans le

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transport des fonds telles que BRINKS. Notons aussi que le GAB installé dans un espace avec une absence d'agent de sécurité à ses côtés, risque surtout en zone rurale, ou le taux d'analphabétisme est vraiment élevé, de voir son coffre fort fractionné par d'éventuels vandales, ayant eu l'information selon laquelle, un appareil automatique contiendrait et distribuerait des billets de banques.

Ainsi, la multiplication des GAB à plusieurs endroits pourrait exposer l'IMF ECLOFCI à des risques de braquages et de cambriolages de la part de certains vandales.

6) Nécessité d'entretien et de maintenance permanente du réseau

Comme nous l'avons vu depuis le début de ce chapitre, la mise en place de services de monétiques dans une structure de microfinance telle qu'ECLOF-CI nécessitera l'acquisition de nombreux équipements intégrant les technologies de l'information et de la communication. Ces instruments modernes de paiement, s'appuyant sur l'électronique et l'informatique, et fonctionnent avec des systèmes extrêmement automatiques, nécessitent un entretien et une maintenance permanente.

ECLOF-CI devra donc à cet effet prévoir un budget de maintenance et d'entretien de tout son dispositif de monétique, pour limiter les pannes récurrentes et les risques de dommages liés à l'utilisation des machines par des clients n'ayant pas encore le temps de se familiariser à ces nouveaux instrument de paiement. Car toutes ces dispositions nécessiteront des frais de façon inévitable.

Notons aussi que la ruée massive des clients vers un seul guichet automatique, surtout en fin de mois pour effectuer des retraits qui leur permettront de remplir leurs obligations familiales, peut endommager et rendre le GAB non opérationnel. Il reviendra ainsi à ECLOFCI d'être très vigilante vis-à-vis de l'état de son équipement de prestation dans le domaine de la monétique, au risque de le voir rapidement endommagé par ses clients suite à sa surexploitation.

7) Technologie en perpétuelle évolution

La monétique est un secteur très dynamique qui favorise le renforcement permanent de la performance des équipements. Les normes de ces appareils sont en perpétuelle évolution, chose qui rend une technologie caduque juste après quelques années d'utilisation.

C'est le cas par exemple de la carte électronique, les banques classiques ont démarré la monétique avec des cartes magnétiques, qu'elles sont en train d'extirper du marché petit à petit, vu l'avènement des cartes à puce. Et nous constatons aussi qu'en lieu et place des cartes privatives, les institutions financières optent de plus en plus pour la norme EMV (Europay Mastercard Visa).

En effet, Europay Mastercard Visa, dont le sigle est EMV, désigne le nouveau standard international de sécurité des cartes de paiement et qui tire son nom des organismes fondateurs que sont :

- Europay International

- MasterCard International - VISA International

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Et cet ensemble vient d'être rejoint par le japonais JCB International au sein d'EMVCo. Cette nouvelle technologie dont la première version des spécifications est apparue en 1996, tire profit de la puce intégrée à la carte. Elle a pour principales caractéristiques :

- une interopérabilité internationale (quel que soit l'émetteur de la carte et quel que soit le TPE)

- La vérification et le chiffrement de la clé personnelle par la puce

- Une gestion plus ouverte de plusieurs applications sur la carte : débit/crédit, points de fidélité, porte-monnaie électronique, authentification forte.

Tout ce mouvement d'amélioration constante, pour accroître la satisfaction des clients. Ainsi, en adoptant les produits de la monétique, ECLOF-CI devra renouveler de façon permanente ses équipements technologiques, pour rester en conformité avec les nouvelles exigences des technologies liées aux métiers de la monétique.

8) Renforcement des capacités du personnel

L'implémentation de la monétique à ECLOF-CI provoquera un changement crucial dans les habitudes de son personnel. L'introduction de ces nouveaux produits financiers nécessitera que les employés de cette IMF s'y familiarisent déjà, afin de mieux initier leur clientèle à leur utilisation de façon efficace.

ECLOF-CI sera donc amener à organiser des séances de formation à l'endroit de son personnel. Aussi, le développement de certains produits tels que les GAB à installer dans des zones rurales, ou les serveurs informatiques à maintenir en bon état, pourrait obliger ECLOFCI à accroître l'effectif de son personnel en recrutant des spécialistes en monétique, en électronique ou en informatique.

Nous constatons donc que cette implémentation aura nécessairement des répercussions sur le fonctionnement habituel de cette SFD.

9) Révision de l'organisation interne et du système de gestion des opérations

Comme nous le disions plus haut, de profonds changements s'opèreront à la suite de l'adoption de cette technologie par ECLOF-CI, et l'une des conséquences immédiates du changement potentiel de la structure de cette entreprise est le changement aussi du mode de gestion des opérations, en somme, l'adoption de nouveau manuel de procédures.

Les méthodes de gestion vont donc changer, des postes seront supprimés, des postes seront créés, certaines archives vont disparaître, certains postes seront renforcés, d'autres seront allégés, etc.

Ainsi, l'on assistera à une réorganisation totale d'ECLOF-CI, en vue d'une meilleure utilisation des ces nouveaux produits, pour la satisfaction de sa clientèle et pour un meilleur développement de cette IMF.

10) Risque de perte des données L'une des grosses failles des échanges dématérialisés est le risque excessif de perte de

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données. Des mesures telles que les sauvegardes journalières peuvent être mises en place par ECLOF-CI, mais toujours est-il que ce risque demeure. L'ensemble des données informatiques de la SFD, stockées dans les serveurs peut se retrouvée inaccessible si le serveur est victime d'une grosse panne. Une fausse manipulation des appareils pourrait entraîner en une fraction de seconde un gros disfonctionnement en leur sein, voir même la perte immédiate des données qui y étaient au préalable enregistrées.

Le risque de perte de données, un donc un risque lié à l'utilisation d'équipements technologiques très automatisés, et ECLOF-CI s'y trouvera exposée s'y elle implémente la monétique dans son fonctionnement.

Au regard de tout ce qui précède, l'on constate que cette initiative d'introduire la monétique à ECLOF-CI parait très bonne, car elle procurera beaucoup d'avantages à cette IMF. Mais il convient de ne pas oublier, que ce projet renferme également énormément de contraintes, et nous estimons qu'il faille que les autorités d'ECLOF-CI en tiennent compte pour prendre la bonne décision quant à savoir si cette SFD devrait exécuter un tel projet, et si c'était le cas, dans quelles conditions idéales. Afin qu'ECLOF-CI soit vraiment gagnante au sortir de l'adoption d'une telle innovation.

C'est ce qui nous emmènera à faire des recommandations en peu plus loin, qui à notre sens permettront à ECLOF-CI de pleinement exécuter ce projet en domptant la majorité des contraintes évoquées plus haut.

IV. Conclusion du diagnostic

Au terme de cette analyse diagnostic, nous nous apercevons que malgré les nombreux bénéfices immédiats qu'ECLOF-CI pourrait tirer de la monétique, de nombreuses contraintes l'empêchent à son stade actuel, de lancer un tel projet. Les nouvelles réglementations mises en vigueur par la BCEAO empêchent une SFD de la dimension d'ECLOF-CI, à pouvoir se lancer avec aisance dans la monétique.

Avec ces nouvelles dispositions arrêtées par la BCEAO, l'investissement dans la monétique coûtera excessivement cher à une SFD, notamment l'obligation qui est faite à tout établissement de monnaie électronique d'avoir un capital social supérieur ou égal à trois cent millions de FCFA, et aussi la nécessité pour les IMF exerçant dans la monétique d'avoir un dépôt minimal de Trois cent millions de FCFA dans leurs livres comptables.

Suite à toutes ces observations qui se révèlent comme de véritables blocages pour cette belle initiative, nous formulons une recommandation principale ; à savoir la création d'une plat-forme mutualisée de paiement électronique au niveau des SFD de Côte d' Ivoire.

Mais avant, il nous parait important de préciser, qu'une telle initiative à déjà été expérimentée dans un pays africain, notamment la république du Sénégal, par le biais de son projet FERLO et de l'avis de tous les spécialistes de la microfinance, ce projet connaît un énorme succès. C'est pourquoi, nous souhaitons le présenter à travers le prochain chapitre, afin qu'il puisse servir de modèle à cette nouvelle plate-forme de paiement électronique dont nous encourageons la mise en oeuvre très prochaine en Côte d'Ivoire.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry