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La croissance démographique et l'expansion agricole dans la commune de Bantè

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par Claude Senawoudji Magloire DAHANDE
Université d'Abomey-Calavi - Maîtrise 2008
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI

    *********

    FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES (FLASH)

    CENTRE UNIVERSITAIRE DE PORTO-NOVO

    DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE (DGAT)

    OPTION : AMENAGEMENT DU TERRIROIRE

    THEME : LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET L'EXPANSION AGRICOLE DANS LA COMMUNE DE BANTE

    Présenté par :

    Claude Senawoudji M. DAHANDE

    Sous la direction de :

    Marcel Antonin da MATHA SANT'ANNA

    Maître Assistant à l'UAC

    Année Académique : 2007-2008

    DÉDICACE

    A

    - ma mère et à mon père,

    - tous mes frères, soeurs et ami(e) s,

    Je dédie ce mémoire.

    REMERCIEMENTS

    Le présent travail n'aurait pas pu être réalisé sans le concours de certaines personnes à qui je reste profondément reconnaissant.

    J'adresse donc mes sincères remerciements :

    § Aux enseignants du Département de Géographie et Aménagement du Territoire pour m'avoir assuré une formation académique adéquate ;

    § A Monsieur Marcel Antonin da MATHA SANT'ANNA, mon maître de mémoire qui, malgré ses multiples occupations, a accepté de diriger ce travail ;

    § A Monsieur Jean Bosco VODOUNOU pour avoir apporté sa contribution et son apport intellectuel appréciable au travail

    § A Arsène HOUADEGLAH pour son soutien

    § Aux autorités locales et agents du CeRPA de la commune de Bantè ;

    § A Monsieur Adolphe AHONNON et sa femme Alice AMOUSSOU;

    § A Pascaline DAHOU,

    § A Victoire BOGNINOU

    Ø Que de personnes sont restées dans l'ombre ! Elles voudront bien me pardonner cette omission que je les prie de ne point considérer comme une ingratitude.

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    ABE : Agence Béninoise pour l'Environnement

    AERAMR : Association pour l'Etude et la Réalisation des Aménagement en Milieu Rural

    A D : Association de Développement

    AMPS : Association mondiale pour la prospective sociale

    APV  : Agents Polyvalents de Vulgarisation

    CeRPA : Centre Régional de Promotion Agricole

    CEG : Collège d'Enseignement Général

    CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel

    CREP : Caisse Rurale d'Epargne et de Prêt

    CSC : Complexe de Santé Communal

    FAO : Programme des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

    FLASH : Faculté des Lettres Arts et Science Humaines

    FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

    FAST : Faculté des Sciences Techniques

    GERTATHA : Groupement d'Etude et de Réalisation des Travaux d'Aménagement des Terres Hydro-agricoles

    GF : Groupement Féminin

    GV : Groupement Villageois

    IECE : Information Education Communication Environnemental

    INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

    MAEP : Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pèche.

    ONG : Organisation Non Gouvernementale

    PDL : Plan de Développement Local

    RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitation

    TS-For : Technicien Spécialisé en Foresterie

    UCP : Union Communale des Producteurs

    SOMMAIRE

    INTRODUCTION......................................................................7

    CHAPITRE PREMIER : PROBLÉMATIQUE, OBJECTIFS, HYPOTHÈSES ET CADRE D'ÉTUDE................................................................................ 9

    1.1- Problématique, Objectifs et Hypothèses 9

    1.2- Cadre d'étude ... 13

    CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX ET APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE............................................................... 22

    2.1- Mode d'occupation des terres et organisation du terroir 22

    2.2- Systèmes de production 24

    2.3- Approche méthodologique 28

    CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION................................. 35

    3.1- Population dynamique et engagée dans l'agriculture 35

    3.2- Production agricole et animale 41

    3.3- Milieu naturel soumis aux effets néfastes des systèmes de production............................................................................... 49

    3.4- Conséquences socio-économiques liées à la dynamique de la population agricole 57

    3.5- Croissance démographique et utilisation de l'espace agricole à Bantè 58

    CONCLUSION GENERALE............................................................................ 74

    BIBLIOGRAPHIE.................................................................... 76

    ANNEXES............................................................................. 79

    RÉSUMÉ

    Le département des Collines en général et la commune de Bantè en particulier est soumis à une surexploitation des terres agricoles et du couvert forestier. Cette situation est la conséquence de la forte pression démographique qui caractérise ce secteur.

    Le système de culture répandu dans le secteur nécessite le défrichement de vastes superficies pour une production saisonnière faible. La multiplication du cheptel nécessite une disponibilité de pâturage pour l'affouragement des troupeaux. Malheureusement, l'extension des champs conduit à une augmentation des superficies réduisant ainsi les zones de pâturage. Ces méthodes d'exploitation des terres entraînent la destruction du couvert végétale et la diminution du potentiel productif des sols. Il s'en suit une réduction subséquente des revenus des ménages qui vivent essentiellement de l'activité agricole. Cependant, avec l'augmentation annuelle de la population du secteur, il y a peu de chance pour une agriculture durable, respectueuse de l'environnement.

    Mots clés : Cheptel, agriculture, environnement.

    ABSTRACT

    The lands and the forestry cover in the Hill department especially in Bantè municipality have been out of exploitation. As a result the population increases very rapidly and the cultivation system widespread requires vast surfaces for the bush clearing and the seasonally harvests are relatively insignificant. The number of the livestock that increases requires an availability of pasturage to feed animals.

    Unfortunately, the expansion of cultivating lands leads to the increasing surfaces reducing pasturage availabilities. These methods provoke the destruction of the lands covers and decrease the productivity. It accordingly causes weak revenues in the households that live from agricultural activities. However, with the yearly increasing of the population there are no ways out for a sustainable environmental agriculture.

    Key words : Livestock, agriculture, Environment.

    INTRODUCTION

    L'agriculture est l'activité la plus importante de l'économie béninoise en général et de la Commune de Bantè en particulier. La majeure partie des actifs soit 72% de la population au recensement de 2002 est occupée par l'agriculture. Cette agriculture, de type traditionnel, est encore axée sur les méthodes traditionnelles de travail basées sur le système patriarcal et les assolements comportant une jachère arbustive. (Plan de Développement Communal Bantè, 2006).

    L'igname est souvent la première culture suivie par le maïs, le niébé, le voandzou, le riz produit à petite échelle dans les bas-fonds.

    La terre est laissée en jachère pendant quatre ans ou plus après trois ou quatre années d'exploitation. Les travaux champêtres sont exécutés avec des outils rudimentaires. De ce fait, la main d'oeuvre familiale paraît un important capital dans l'exercice des travaux champêtres (Gomez, 1995).

    En effet, la puissance d'une famille se mesure au nombre de bras valides qu'elle peut mobiliser pour les travaux agricoles. Ce qui justifie l'importance culturelle que les paysans de Bantè continuent d'attacher à la notion de fécondité. Les différentes enquêtes démographiques menées lors des recensements de 1979, 1992 et 2002 font état d'une croissance accélérée de la population soit un taux de 4,08 % pour le monde rural de la commune. Cet accroissement exige une disponibilité de terres cultivables. La densité générale de Bantè est de 10,6 habitants/km2 en 1979, 17,3 habitants/km2 en 1992, 30,47 habitants/ km2 en 2002 (INSAE, 1979,1992, 2002). Ces densités en constante évolution, s'appliquent à une superficie qui reste inchangée dans le temps. Il est alors indispensable de prendre des mesures pour éviter une dégradation de l'environnement, par des paysans qui continuent de pratiquer des techniques traditionnelles de culture, grandes consommatrices d'espace.

    L'agriculture à Bantè est menée dans le cadre d'un système d'exploitation itinérante. Ce système était parfaitement adapté à ce secteur jadis très peu peuplé.

    On observe de nos jours un appauvrissement accéléré des terres autour des agglomérations. Le couvert forestier se dégrade constamment et les formations ligneuses sont remplacées par les cultures ou une végétation herbeuse (CeRPA Bantè, 2007). A la recherche de terres fertiles, les paysans sont obligés de s'éloigner des villages pour s'installer dans des fermes lointaines. L'accroissement des superficies cultivées est remarquable, ce qui peut être attribué à l'augmentation de la population et l'utilisation des techniques de culture attelée, surtout dans le cadre de la culture du coton. Le système d'élevage pratiqué est caractérisé par la transhumance. Le nombre de bovins caprins et d'ovins a considérablement augmenté, ce qui pose quelques problèmes entre éleveurs et agriculteurs (Rapport de campagne agricole, 2006).

    Le but de ce travail est de pouvoir montrer la dynamique démographique depuis la création de la commune en 1978 jusqu'à ce jour et l'occupation de l'espace agricole par la population.

    Pour apprécier cette gestion de l'espace cultivable par une population sans cesse croissante, le travail est structuré en trois chapitres. Les deux premiers traitent de la problématique, de l'approche méthodologique et du cadre d'étude. Les résultats d'enquête, objet du troisième chapitre, permettent d'apprécier certains aspects des systèmes de production agricoles qui ont un impact négatif sur le couvert forestier et les sols dans la commune. Au terme de ce chapitre, une discussion a permis de mettre en évidence les insuffisances des systèmes actuels d'exploitation des ressources naturelles, et de proposer des approches de solution.

    CHAPITRE PREMIER : PROBLÉMATIQUE, OBJECTIFS, HYPOTHÈSES ET CADRE D'ÉTUDE

    1.1- Problématique, Objectifs et Hypothèses

    1.1.1- Problématique

    La croissance démographique a entraîné une augmentation de la production agricole dans la commune de Bantè et un accroissement des superficies cultivées (CeRPA Bantè, 2007). Les pratiques d'utilisation des terres qu'elles soient agricoles ou pastorales n'ont pas significativement évoluées depuis les années 70, époque où les besoins des populations étaient en équilibre avec les capacités du milieu. Avec l'essor démographique, les anciens mécanismes de contrôle et de gestion des ressources sont devenus complètement obsolètes face à la demande. (PAMF, 2006)

    L'accroissement de la production agricole s'est traduit par une extension de l'occupation de l'espace rural, entraînant avec elle, le rétrécissement des espaces vacants et l'augmentation des déboisements. La forêt classée d'Agoua située dans la commune est presque totalement détruite sous l'emprise des populations qui y ont installé des fermes et pratiquent une agriculture extensive (Gomez, 1995). La conséquence en est une profonde modification dans le mode de reconstitution de la fertilité des sols agricoles de Bantè, traditionnellement assurée par la jachère et la fumure animale. Les jachères devenant de plus en plus courtes, c'est aussi un espace pastoral qui se contracte en même temps que s'appauvrissent la quantité et la qualité de la couverture végétale.

    Toutefois, en dehors de ces facteurs démographiques rassemblés dans le cadre d'activités « techniques » ; les causes profondes, celles qui contraignent les populations à adopter ces comportements destructeurs de l'environnement, sont également d'ordre économique et social (Barbier, 2004). Car, par manque de capital, les paysans de Bantè n'ont pas la possibilité de passer à des formes d'agriculture intensive et ont tendance à exploiter de plus en plus de terres pour subvenir à leurs besoins. Aussi, le nouvel ordre économique au Bénin se traduit-il par une baisse des prix des produits de base (maïs, igname etc.) et incite à produire davantage à moindre coût sans toutefois permettre de maintenir un revenu stable. Enfin, la mauvaise gestion des terres, les difficultés de déplacement des pasteurs dans les terroirs cultivés entraînent des conflits fréquents entre les éleveurs et les agriculteurs. Ce sont tous ces constats qui amènent à poursuivre la réflexion sur le sujet auquel sont assignés des objectifs généraux et spécifiques.

    1.1.2- Objectifs global

    L'objectif principal de la présente étude est d'analyser d'une part l'évolution spatiale des champs dans la commune de Bantè et de déterminer d'autre part leurs impacts environnemental et socio-économique.

    1.1.3- Objectifs spécifiques

    1- d'analyser la dynamique de la population et le rythme d'occupation des espaces agricoles ;

    2- de déterminer les impacts environnementaux et socio- économiques de l'évolution des espaces agricoles ;

    3- de proposer des stratégies pour concilier les impératifs socio-économiques de production et la sauvegarde des ressources naturelles.

    1.1.4- Hypothèses

    1- La pratique d'une agriculture extensive qui cause l'appauvrissement du sol et la réduction du couvert forestier n'est pas liée à l'accroissement de la population de Bantè.

    2- La pression exercée sans cesse par les paysans sur les ressources naturelles n'est pas forcément due à la pauvreté et à la mauvaise gestion des revenus.

    3- La population de Bantè n'est pas informée sur les risques que constitue pour elle la dégradation continue de l'environnement.

    Carte 1 : Situation de la commune de Bantè

    1.2- Cadre d'étude

    1. 2.1- Cadre physique

    1.2.1.1- Situation géographique

    Située dans le département des Collines, entre les parallèles 8° 0' et 8°40' de latitude nord et 1°30' et 2°17' de longitude est, la commune de Bantè couvre une superficie de 2695 km2. Les terres cultivables sont estimées à 1180 km2 (CeRPA Bantè, 2006) pour une population de 82.129 habitants. Les superficies emblavées pour l'ensemble des spéculations en 2003 sont 138.264 hectares pour 192.300 ha de terres disponibles.

    Elle est limitée au sud par la commune de Savalou, à l'est par celle de Glazoué, au nord par le département de la Donga et à l'ouest par la République du Togo (Carte 1).

    1.2.1.2- Substratum géologique et formations pédologiques

    La géologie de la commune de Bantè se caractérise par des formations cristallines du Dahoméen, composées d'embrechites et de gneiss ou granits-gneiss. (Degny, 1992)

    Les sols issus de la décomposition de ces roches sont ferrugineux tropicaux et ferrallitiques. (Degny, 1992) Les premiers les plus répandus, sont lessivés et concrétionnés. Les seconds se rencontrent à de nombreux endroits sur les interfluves et sont indiqués pour les cultures pérennes. 

    Ces sols, malgré leur exploitation excessive par une population paysanne toujours croissante n'ont pas encore perdu tout leur potentiel productif.

    Au total, le domaine s'établit dans un ensemble morphopédologique caractérisé par une pénéplaine disséquée et une gamme variée de sols avec un réseau hydrographique peu dense ( Akoegninou, 1989 ).

    1.2.1.3- Relief et réseau hydrographique

    Le relief du secteur d'étude se compose de plateau dominé par quelques collines d'altitude variée. Le secteur CeRPA-Bantè a fait des estimations selon lesquelles, le plateau sur lequel s'organisent l'habitat et les activités agricoles couvre les 70% de la superficie de la commune, 20% des terres sont occupées par les collines et les bas-fonds couvrent environ 10%.

    Les bas-fonds sont aujourd'hui exploités pour la culture du riz. Les eaux du réseau hydrographique coulent suivant une direction nord-sud. Ce réseau, constitué principalement de l'Agbado et de ses affluents Otcho, Odokoto, Odjouro, Odo-n-la et Bouboulé. Ces cours d'eau dont les longueurs et débits ne sont pas connus ne résistent pas à la longue saison sèche. Ils permettent quand même le développement des cultures maraîchères pratiquées par quelques paysans d'Agoua, d'Akpassi, d'Adja, de Pira et de Bantè.

    1.2.1.4- Climat, vents et précipitation

    - Climat

    La situation géographique de la commune de Bantè lui permet de bénéficier d'un climat soudano-guinéen de transition entre le soudanien typique du nord et le subéquatorial du sud. La température moyenne annuelle est de 26°C. Le mois le plus chaud est mars avec une moyenne de 37°C alors que le mois le plus froid est janvier avec le régime de l'harmattan. En période de l'harmattan les paysans s'adonnent aux activités intermédiaires telles que la production du charbon parce que les forêts et savanes sont d'accès faciles.

    - Vents et précipitation

    On observe dans le secteur d'étude les mouvements saisonniers de deux vents comme pour l'ensemble du pays : l'harmattan sec et la mousson humide.

    En effet, vers la fin du mois de mars jusqu'en octobre, souffle un vent humide venant du Sud, de direction sud-ouest, nord-est : il s'agit de la mousson. Quant à l'alizé continental, il souffle pendant plus de quatre mois, de novembre à février. Ce vent est sec et chaud et vient du nord de direction nord-est, sud-ouest. A partir de décembre, il est dominé par un régime de fraîcheur. Les données sur la pluviométrie de la commune sont calculées sur une période de dix (10) ans (1996-2005) ; ce qui permet de connaître les périodes favorables aux activités agricoles, mais aussi et surtout la période sèche au cours de laquelle les paysans préparent les parcelles par brûlis ou par défrichement. La figure 1 construite à partir du tableau 14 en annexe présente une augmentation régulière de la quantité moyenne de pluie jusqu'en 2000 puis une diminution les deux années suivantes. Mais de 2003 à 2005, on constate une augmentation constante de la moyenne pluviométrique.

    Ainsi les premières pluies surviennent vers la fin du mois de mars grâce au passage de la mousson suivie du déplacement du front né de la rencontre de ces deux masses d'air. La pluviométrie moyenne annuelle est de 1323,7 mm (ASECNA, 2006).

    Au total, la commune de Bantè bénéficie de deux saisons : l'une sèche allant de novembre à mars est celle au cours de laquelle les paysans de Bantè se consacrent aux noix d'anacarde, préparent les sols pour les cultures des premières pluies. C'est pendant cette période que les paysans font le choix des espaces à mettre en culture et le début des grands défrichements. Les feux de végétation sont très fréquents pendant cette période de l'année. L'autre, pluvieuse couvre la période d'avril à octobre et est consacrée aux activités agricoles proprement dites : labours, semis, entretien des espaces ensemencés et production des cultures vivrières et de rente.

    1.2.1.5- Une végétation peu abondante

    Jadis zone de forêts denses humides (Akoegninou, 1989), Bantè n'est plus aujourd'hui qu'une zone de savane arborée avec l'existence de quelques reliques de forêts denses soumises à une exploitation abusive. La plus importante de ces forêts reste la forêt classée d'Agoua qui couvre une superficie de 75.000 ha dans laquelle sont installées les plantations domaniales de près de 482,5 ha d'anacardiers d'une part et une forêt mise en défend par la population de Sako d'une superficie d'environ 12 ha d'autre part. (PAMF, 2005)

    La région de Bantè renferme divers types de formations végétales parmi lesquelles on peut citer :

    - Les forêts

    - Les îlots forestiers

    - La savane

    Les forêts denses, les îlots forestiers, les forêts claires et les forêts galeries couvrent une superficie totale de 533 km2 et se trouvent développer à l'ouest d'Agoua, de Lougba et au nord de Djagballo et de Bannon (Degny, 1992).

    Les îlots forestiers se retrouvent dans les régions de Bobè, d'Akpassi et de Pira. Les galeries forestières longent les cours d'eau et couvrent environ 38 km2.

    Les savanes sont dominées par les espèces telles que : Vitellaria paradoxa (Karité), Diospyros mespiloformis (Ebène), Tectona grandis (Teck), Anacardium occidentale (anacardier), Pterocarpus erinaceus (Apékpé). Dans l'ensemble, ces espèces sont surexploitées par les paysans.

    Ces conditions physiques sont favorables aux activités agricoles et à l'installation humaine.

    1.2.2- Contexte humain

    1.2.2.1- Evolution démographique de la commune de Bantè entre 1970 et 2002

    La commune de Bantè ne comptait en 1970 que 14.000 habitants avec une densité de 5 habitants/km2. En 1979, elle avait une population de 28.598 habitants (INSAE-1979). C'était une région enclavée, ce qui explique sa faible densité pendant ce temps.

    A l'origine, la population de Bantè était homogène et les premiers habitants étaient venus du Nigeria (ILE-ISA). Mais au recensement général de 1992 (INSAE, RGPH2) les données démographiques ont changé, la population atteignant 46699 habitants. En 2002, elle s'évalue à 82.129 habitants (INSAE 2002) avec une densité de 30,47 habitants/ km2.

    1.2.2.2- Répartition spatiale

    La densité de la population de Bantè est de 17,3 habitants au km2 en 1992 et de 30,47 habitants/km2 en 2002. Ces densités, permettent d'affirmer que Bantè connaît une progression du point de vue de l'occupation du territoire et de l'espace rural entre 1992 et 2002. Mais ces densités ne rendent pas compte de la répartition spatiale de la population sur l'ensemble du territoire de la commune. La concentration diffère d'un arrondissement à un autre. La figure 3 réalisée à partir des données du tableau 15 en annexe présente la répartition de la population dans les différents arrondissements de la commune.

    De la lecture de cette figure, on constate que l'arrondissement de Bantè est plus peuplé que tous les autres alors qu'il a la plus petite superficie. Sa population a presque doublé entre 1992 et 2002. L'arrondissement de Bobè a connu la même poussée démographique bien qu'étant l'arrondissement le moins peuplé de la commune. La carte 2 ci-après, réalisée à partir des données des tableaux 19, 22 et 23 en annexe montre la répartition spatiale de la population par arrondissement d'après les trois recensements généraux.

    1.2.2.3- Répartition de la population par sexe et par groupe d'âge

    La population de Bantè en 2002 est de 82.129 individus dont 40.135 de sexe masculin et 41.994 de sexe féminin. Les chiffres de la répartition de la population selon le sexe et le groupe d'âge sont présentés dans le tableau 22 en annexe pages 90.

    Il ressort de ce tableau que les individus âgés de 0 à 14 ans représentent 50,4% de la population, ceux dont l'âge est compris entre 15 et 19 ans occupent 42,9 % et les 60 ans et plus ne représentent que 6,7 %.

    En effet, au recensement de 2002, la population active résidente de la commune compte 79.440 habitants soit 96,72% de la population totale la même année. Les femmes étaient au nombre de 41.208 contre 40.921 hommes (INSAE, 2002). Au même moment, les actifs agricoles sont estimés à 77.663 soit 94,56% de la population totale et 97,76% de la population totale active.

    La commune de Bantè a donc une population majoritairement jeune.

    CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX ET APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

    2.1- Mode d'occupation des terres et organisation du terroir

    L'occupation des terres se définit comme le mode de mise en valeur de l'espace à des fins agricoles. A Bantè au départ selon les cultivateurs, la terre est un bien communautaire, mais elle appartient aux premiers occupants. Aujourd'hui, l'occupation de la terre se fait selon le régime foncier traditionnel ou moderne.

    2.1.1- Régime foncier

    Dans la commune de Bantè, l'occupation des terres ne pose pas de difficultés majeures compte tenu de la faible densité de la population (30,47 habitants/km² en 2002) et du statut de la terre. Deux formes de droit foncier sont appliquées dans la commune : le droit foncier traditionnel et le droit foncier moderne.

    2.1.1.1- Droit foncier traditionnel

    A Bantè, la terre est un bien communautaire géré par un chef de terre (BA'NLE). Le droit d'usage pour les champs éloignés « DO'NKO » en Ifè est reconnu au premier défricheur et à sa descendance. Chaque village dispose d'un chef de terre qui veille au nom de la communauté sur le terroir villageois. Ce chef est toujours issu du groupe le plus anciennement installé. Il est assisté dans cette tâche dans certains villages comme GOUKA par un juge traditionnel qui dit le droit nommé AGRANI dont personne ne peut voir le visage ni le voir manger. Il préside toutes les offrandes dédiées à la terre.

    La terre est un patrimoine ancestral et ne peut être vendue. Elle s'acquiert par prêt ou par don suivant des rituels bien déterminés.

    Aujourd'hui, le concept de droit foncier traditionnel a beaucoup évolué. Malgré la faible emprise humaine sur l'espace agricole à Bantè, la remise en cause des pratiques ancestrales est nettement perceptible. Le caractère collectif de la propriété terrienne cède la place au caractère individuel avec la plantation des arbres dans les parcelles vacantes surtout l'anacarde qui du reste, a une importance économique dans le secteur.

    2.1.1.2- Droit foncier moderne

    Les lois du droit foncier du système moderne ont été introduites en République du Bénin dans les années 65 en remplacement des règles traditionnelles. (Perspective Bénin ALAFIA 2025)

    Les règles du droit foncier moderne ou napoléonien sont entre autres :

    · la terre appartient à l'Etat ;

    · la terre appartient à celui qui la cultive sans distinction ;

    · celui qui ne paie pas l'impôt en République du Bénin ne saurait prétendre à la terre.

    Le droit moderne en se manifestant en milieu urbain par des lotissements, devrait consacrer en milieu rural la modernisation des exploitations et la spécification de l'espace rural.

    Cependant, à Bantè le droit moderne est très mal connu. L'utilisation des exploitations dépend des collectivités et des groupes sociaux culturels.

    2.1.2- Problèmes liés à l'utilisation actuelle de l'espace agricole à Bantè

    Les pratiques d'utilisation des terres à Bantè sont restées les mêmes depuis plusieurs années. Mais avec l'augmentation de la population dans tous les arrondissements, les anciens mécanismes de gestion des terres (préparation des terroirs par le feu etc.) sont devenus complètement obsolètes face à la demande.

    Pour faire face aux besoins en produits vivriers de la population, la production agricole s'est accrue avec pour conséquence une extension de l'occupation de l'espace rural, ce qui réduit les espaces vacants et augmente les débordements.

    Selon les paysans, agriculteurs et éleveurs concluaient traditionnellement des contrats de fumures, assurant le transfert de fertilité entre les espaces vacants et les jachères d'une part, et les champs d'autre part. Ainsi les animaux étaient-ils groupés sur les espaces vacants en ayant accès aux résidus de récolte de l'espace agricole. Mais aujourd'hui de nombreux agriculteurs se réservent les chaumes de céréales pour l'alimentation de leur propre bétail et excluent les éleveurs de l'espace cultivé. La fermeture aux pasteurs de leur parcours traditionnel les confine sur leur territoire pastoral, lequel s'en trouve surexploiter.

    A Bantè, ce sont les interactions entre les feux de brousse, le pâturage et l'agriculture qui sont déterminants pour l'évolution du milieu. Selon la méthode de mise en valeur agricole, traditionnelle ou ``mécanisée'', la pression du pâturage et la fréquence des feux, l'évolution du milieu est plus ou moins forte, sur certains champs à Agoua et à Atokolibé, le stade ultime de la dégradation du sol est atteint avec la formation de curasse latéritique, impropre à la croissance des végétaux.

    2.2- Systèmes de production

    2.2.1- Choix du terrain et les techniques culturales

    Le choix du terrain par le paysan de Bantè repose sur les potentialités agronomiques des terres, la nature du sol, sa saveur, sa consistance et les espèces qu'il comporte.

    Ainsi, les espèces telles que : Burkia africana (acapa), Anogneissus leiocarpus (Epa), Lophia lanceolata (papasaoko) et des paocées comme Andropogon tectorum (apapa), Rottboellia cochinchinensis (n'wo), Hyparrhenia involucrata (ômômini ahoko), sont des espèces indicatrices de la bonne fertilité des sols. La recherche d'une terre de telle qualité entraîne la dispersion des champs dans l'espace. Cette conditionnalité dans le choix est aujourd'hui alternée avec l'usage des intrants agricoles pour les cultures de rente, notamment le coton.

    Une fois le terrain identifié, suit le défrichement qui consiste à débarrasser le sol du tapis herbacé. Les herbes déterrées sont laissées étalées par terre tandis que les bois secs sont coupés et entassés autour des arbres à abattre pour les calciner sur pieds. Il existe trois types de défrichement à Bantè.

    Le premier « Adjiba » est destiné aux champs d'igname. Il consiste à essoucher les herbes afin de pouvoir mettre en place les buttes destinées à recevoir les têtes d'igname coupées qui servent de semis.

    Le second type « N'ga » repose sur l'essouchement des rhizomes et des talles de paocées après le passage du feu de végétation.

    Le troisième « Pata » consiste à faire un pare-feu au mois de novembre autour d'une parcelle qui sera soumise à la culture. Le brûlis a généralement lieu en février - mars. Pour les paysans, les avantages de cette pratique sont multiples : économie de force de travail et fertilisation appréciable du sol par apport d'éléments minéraux fournis par les cendres, d'où les rendements élevés. De plus pendant cette période les herbes mortes se décomposent et humidifient le sol. Cette catégorie de défrichement prend le pas sur les autres et s'utilise surtout pour la production du coton.

    Les deux derniers types et surtout le deuxième sont pratiqués par des paysans travaillant sur des parcelles qui ne garantissent pas une grande productivité. Ces techniques culturales ne sont pas respectueuses de l'environnement. A chaque saison, les paysans font des feux tardifs de végétation, coupent ou incinèrent les arbustes qui devraient reconstituer le couvert végétal.

    La houe et les coupe-coupe sont les plus utilisés dans le défrichement. Mais pour les labours, la daba remplace ces instruments. Le labour est la condition nécessaire avant tout ensemencement dans le secteur d'étude. Il existe deux types de labours.

    · Les buttes pour l'igname, le manioc ;

    · Les billons pour le coton, et la plupart des céréales.

    Les labours ameublissent et aèrent le sol. Mais leurs inconvénients résident dans le fait qu'ils favorisent l'ablation du sol quand les pentes sont légèrement prononcées et dépassent 4 % (Barbier, 2004)

    L'exploitation d'une terre devrait être soumise à des normes qui permettent au paysan de tirer le maximum de profit sur le plan du rendement et la conservation du sol.

    2.2.2- Techniques de culture

    Les techniques de culture représentent l'ensemble des pratiques mise en oeuvre par l'agriculteur dans son processus de production. Le système d'agriculture itinérante, les différentes associations de cultures, la technique de rotation sont autant de méthodes traditionnelles qu'utilisent les agriculteurs du secteur de Bantè pour mettre en valeur leurs parcelles.

    L'agriculture itinérante sur brûlis est la forme la plus ancienne d'exploitation du paysan de Bantè. On considère cette pratique comme une méthode archaïque. Mais elle constitue une forme de culture extensive qui était parfaitement adaptée à une région jadis peu peuplée. La culture itinérante consiste à défricher la parcelle destinée à recevoir les cultures en coupant et en brûlant la végétation naturelle qu'elle porte.

    Photo 1 : Parcelle destinée à recevoir la culture d'igname après le passage du feu à Gouka. (Cliché Claude DAHANDE, janvier 2007)

    Les cendres de la végétation brûlée augmentent la fertilité des sols. Mais après trois ou quatre années d'exploitation, le sol s'appauvrit et le paysan se trouve obliger de l'abandonner à la jachère pour défricher d'autres parcelles. Le paysan déplace alors régulièrement son exploitation d'une parcelle à une autre sur une période de trois à cinq ans, laissant sur son passage de vastes terrains incultes sur lesquels, il projette revenir dans deux à quatre ans plus tard.

    Après ce nettoyage par le feu, ce sont généralement les tubercules qui constituent les cultures de premières années, en l'occurrence l'igname. Dans le cas de l'igname la constitution des buttes permet de rassembler les éléments nutritifs et les fertilisants à proximité de la plante.

    2.3- Approche méthodologique

    L'approche méthodologique s'articule autour de deux (2) grands points.

    - La recherche documentaire

    - Les enquêtes de terrain et le traitement des données

    2.3.1- Recherche documentaire

    La recherche documentaire a consisté au recoupement et à l'analyse des données documentaires relatives à l'objet de la recherche. Le tableau suivant résume les informations recueillies dans les différents centres de documentation visités.

    Source : Résultats d'enquêtes

    Tableau I: Centres de documentation visités et informations recueillies

    Centre de documentation

    Nature des documents

    Types d'informations recueillies

    Bibliothèque de l'université

    d'Abomey-Calavi

    Livres, thèses, mémoires,

    rapports et articles

    Informations générales et à caractère

    méthodologique

    Centre de documentation de

    la FLASH

    Livres, thèses, mémoires,

    rapports et articles

    Informations générales et à caractère

    méthodologique

    Institut Géographique

    National (IGN- Bénin)

    carte topographique et

    photographie aérienne du

    secteur

    Informations de base sur le secteur:

    voie, village, toponymie

    Centre National de Télédétection (CENATEL)

    Carte de végétation du secteur

    Information sur l'occupation du sol et formations végétales.

    Agence pour la Sécurité de la

    Navigation Aérienne (ASECNA)

    Données climatiques : vent, température, pluviométrie, humidité.

    Informations sur les statistiques climatiques du secteur,

    CeRPA Zou- Collines

    Rapports annuels d'activité et plans de campagne agricole

    Informations sur les statistiques agricoles.

    Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE)

    Les données sur la population

    du secteur

    Informations sur les statistiques démographiques du secteur

    Agence Béninoise pour l'Environnement (ABE)

    Livres rapports d'étude et articles

    Informations générales sur les problèmes

    Environnementaux

    Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO)

    Livres et rapports d'étude

    Informations générales sur les problèmes de l'agriculture

    Dans les différents centres parcourus, une documentation abondante d'ordre général sur les problèmes démographiques et environnementaux est disponible. Msais des travaux spécifiques sur l'expansion agricole sont rares.

    2.3.2- Enquêtes de terrain et traitement des données

    2.3.2.1- Les enquêtes de terrain et la collecte des données

    Les enquêtes ont été menées dans les neuf (09) arrondissements de la commune. Mais (18) dix huit villages ont été parcourus sur les (34) trente quatre que compte Bantè soit deux villages par arrondissement. Les chiffres de la population fournis par le recensement de 2002 ont servi de base à la détermination de l'échantillon. Puis il a été procédé au hasard au choix du x/100ème de la population compte tenu de l'accessibilité de la localité. L'arrondissement de Gouka par exemple compte 7627 habitants et nous avons choisi x = 1,5. Le nombre d'individus interrogés est de 115 environ. Suivant cette application, (625) six cent vingt cinq individus dont (196) cent quatre vingt seize femmes et (429) quatre cent vingt neuf hommes ont été interrogés.

    Les enquêtes ont permis de rencontrer, d'observer, d'interroger les populations surtout les paysans, de discuter avec eux dans le but de vérifier quantitativement et qualitativement les hypothèses émises au début du travail.

    Ces enquêtes se sont déroulées en deux phases.

    - La première phase concerne les observations faites sur le terrain pendant les mois d'avril et de mai 2006 avant l'enquête proprement dite. C'est une période qui marque la fin de la saison sèche et le début des activités agricoles. Cette période a permis d'apprécier le mode de défrichement des parcelles et les moyens mis en oeuvre dans les (09) neuf arrondissements de la commune de Bantè. Cette pré-enquête a permis de prendre connaissance des problèmes auxquels sont confrontés les paysans de la commune dans le déroulement des activités agricoles et les techniques mises en oeuvre pour mettre en culture les terres.

    L'enquête proprement dite s'est déroulée de septembre à février, cette période est choisie pour plusieurs raisons. La période allant de septembre à novembre correspond à la fois à la saison pluvieuse où les activités agricoles se déroulent intensément et au début de la saison sèche où les grands défrichements pour les préparatifs des champs d'ignames préoccupent les paysans de Bantè. C'est également pendant cette période que les produits agricoles sont intensément commercialisés.

    En fonction des spécificités des informations recherchées, la collecte des données a été réalisée sur la base d'interview, d'animation de groupe et d'observation directe. L'animation de groupe a été mise à contribution lors des séances de travail collectif. L'intérêt de ces entretiens de groupe est d'obtenir le maximum d'informations et d'apprécier les contradictions par rapport aux différents aspects abordés dans ce travail.

    En dehors de l'échantillon choisi, le guide d'entretien est adressé aux agents du CeRPA, aux agents des Eaux et Forêts, aux personnes ressources et aux autorités locales de la commune.

    2.3.2.2- Le traitement et l'analyse des données

    Le traitement porte sur des données planimétriques et socio-économiques. Les logiciels Excel, Word et Arc view 3.2 ont été utilisés pour le traitement des données. Word a permis de faire la saisie et la mise en forme du texte, Excel a servi à calculer certains paramètres, à réaliser les graphiques et Arc view a été utilisé pour la réalisation des cartes.

    - Traitement des données planimétriques

    La combinaison des données recueillies dans les documents planimétriques et sur le terrain a permis de réaliser les cartes d'occupation du sol de 1990, et 2005. (LABEE, 2007).

    - Evaluation des superficies des unités d'occupation

    Le calcul des superficies des unités d'occupation du sol a été fait à l'aide du papier millimétré calque. Cette technique consiste d'abord à superposer le papier calque à la carte. Ensuite compter le nombre de millimètres carré qu'occupe chaque unité d'occupation du sol. Enfin, en tenant compte de l'échelle on convertit le nombre de millimètres carrés en centimètre, puis en mètre carré et en hectare.

    - Calcul du rythme d'évolution des unités d'occupation du sol

    Soit U-U1990 la superficie d'une unité d'occupation du sol en 1990 désignée U1 et U-2005 la superficie de la même unité d'occupation du sol en 2005 désignée U2. Soit uU, la variation de la superficie de cette unité d'occupation du sol entre 1990 et 2005. uU= U2-U1.

    Si uU = 0, il a stabilité.

    Si uU < U1, alors il y a régression de l'unité.

    Si uU > U1, alors il y a progression de cette unité.

    Par rapport à la végétation naturelle, il y a évolution régressive en cas de contraction ou diminution et évolution progressive en cas d'extension. Cette technique a permis de suivre l'évolution des différentes unités d'occupation du sol et d'apprécier le rythme d'extension des champs à Bantè.

    - Traitement des données socio-économiques

    Les questionnaires ont été dépouillées manuellement et les résultats intégrés à l'ordinateur. Les informations de synthèse qui sont produites ont été traduites sous forme de données tabulaires pour la réalisation des histogrammes à l'aide du logiciel Excel. Les données des recensements de 1979, 1992 et de 2002 obtenues à l'INSAE ont permis de réaliser la carte de densité de la commune.

    Ainsi, la densité de chaque arrondissement est calculée à l'aide de la formule d= p/s x 100 avec `'p'' l'effectif de la population, `'s'' la superficie de l'arrondissement concerné en km2 . Pour ce travail, la densité est calculée pour les années 1979, 1992 et 2002.

    Le taux d'accroissement intercensitaire entre 1979, 1992 et 2002 a été également calculé à l'aide de la formule :

    TA = (Pf - Pi)/(f-i)x (Pi+pf/2) avec «i» et «f» désignant respectivement le début et la fin de l'observation, Pi et Pf étant respectivement la population en début et en fin d'observation. Le taux de croissance correspond à l'hypothèse d'une évolution linéaire.

    CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION

    3.1- Population dynamique et engagée dans l'agriculture

    3.1.1- Gestion de la dynamique démographique

    Trois facteurs essentiels sont à la base de l'évolution de la population de la commune de Bantè : la fécondité, la natalité et les migrations.

    La population de Bantè se caractérise par une fécondité élevée et une mortalité elle-même élevée, mais en baisse. Cette forte fécondité est liée notamment aux maternités précoces, aux accouchements rapprochés et à la grande nuptialité ainsi qu'à une faible prévalence contraceptive. (CCS, Bantè)

    Quant à la mortalité, elle est tributaire des niveaux élevés de mortalité maternelle, de mortalité infanto-juvenile ainsi que de la faible fréquentation des services de santé et des mauvaises conditions d'hygiène.

    Cependant, le rapprochement entre les taux bruts de natalité et de mortalité montre que la population de Bantè croît chaque année de 3,8% pour l'ensemble de la commune, avec 4,8% pour la population rurale ; ce qui correspond à un temps de doublement effectif de l'ordre de 10 ans.

    L'analyse des conséquences de cette poussée démographique à moyen et à long terme doit inciter à accroître les capacités locales en vue d'une plus grande adéquation entre le rythme de croissance de la population et l'accroissement des ressources naturelles.

    3.1.2- Dynamique démographique et question agraire

    Dans la commune de Bantè, la production agricole évolue en fonction de la croissance de la main d'oeuvre. Dans les exploitations villageoises, on remarque un lien entre les superficies mises en valeurs et la main d'oeuvre disponible. En conséquence, la population active agricole est organisée de façon à mettre au service de la production, la communauté des forces actives à travers différents procédés.

    Ainsi, les formes d'entraide dans le travail telles que « Adjo » (travail d'ensemble), « OWE » (sollicitation) sont des associations temporaires en vue de l'exécution des travaux champêtres qui donnent lieu à de vastes superficies ensemencées.

    Ces dernières années, l'organisation du monde rural au Bénin est caractérisée par une responsabilisation démesurée des groupements de producteurs tels que : les Groupements Villageois (GV) et les Unions Communales de Producteurs (UPC).

    La commune de Bantè compte 43 groupements villageois dont 25 Groupements Villageois des Producteurs de Coton (GVPC). Tous les groupements se retrouvent au niveau de la commune pour constituer l'Union Communal des Producteurs (UCP).

    La Caisse Locale de Crédit Agricole et Mutuel (CLCAM) constitue une véritable source de financement des producteurs de Bantè réunis au sein des GV. L'encadrement de ces organisations paysannes est assuré par les Agents Polyvalents de Vulgarisation (APV) et les conseillers de production dans divers domaines dont le niveau d'étude est de plus en plus adapté aux besoins de la production. Ces différents agents sont chargés de vulgariser les nouvelles techniques nécessaires à l'amélioration de la production et de la productivité agricole, mais les résultats au plan environnemental sont encore loin d'être satisfaisants.

    Le constat fait sur le terrain permet d'affirmer que les Spécialistes en Organisation Paysanne (SOP), chargés de conseiller les GV et associations villageoises n'arrivent pas à parcourir tous les villages par manque de personnel et de moyens roulants. Cependant, Bantè reste un secteur fortement agricole avec une population engagée dans le travail de la terre.

    3.1.3 - Actifs agricoles et mise en valeur des terres cultivables

    Les agents du CeRPA Bantè définissent la population active agricole comme « L'ensemble des individus dont l'âge est compris entre 15 et 65 ans ». Ce sont selon la même source des individus capables de se prendre en charge à travers les travaux champêtres et de nourrir une famille.

    Cependant à moins de 10 ans le petit paysan accompagne déjà ses parents au champ pour les travaux de semis, de sarclage et de récolte. A plus de 65 ans, le vieux paysan continue d'exécuter certains travaux liés à l'organisation de l'espace ensemencé et aux choix des terres à mettre en valeur. Cette définition présente alors certaines insuffisances au regard de ces observations A Bantè, la population active est occupée à travailler dans l'agriculture et l'élevage. Les femmes et les hommes partent tous les jours aux champs de proximité (Alèni) ou dans les champs lointains (Don'ko) et en reviennent tardivement avec des bois de feu ramassés, coupés ou dessouchés pour les besoins de la production et les nécessités d'alimentation.

    A chaque campagne agricole, des recensements sont organisés par les Agents Polyvalents de Vulgarisation (APV) afin de déterminer les actifs agricoles comme l'indique le tableau ci-après.

    Tableau II : Evolution des actifs agricoles dans la commune de Bantè de 1996 à 2006

    Actifs agricoles

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    2005

    2006

    H

    25890

    27098

    27238

    290708

    30802

    31018

    40443

    43570

    44253

    45620

    48174

    F

    24752

    26839

    27251

    276 95

    29024

    30296

    37220

    40608

    43856

    44432

    48236

    TOTAL

    50642

    53937

    54489

    56765

    59826

    61314

    77663

    84178

    88109

    90052

    96410

    Source : CeRPA Bantè, février 2007

    De l'analyse de ce tableau, on déduit que le nombre d'actifs agricoles a évolué de façon croissante depuis 1996 jusqu'en 2006 et n'a connu aucune régression malgré la crise dans laquelle s'est plongée la filière coton depuis la campagne 1996-1997. La croissance des actifs agricoles n'est donc pas liée à la bonne santé de la filière coton. D'ailleurs, 407 individus sur les 625 interrogés ne veulent plus s'engager dans la production cotonnière si les contours de cette culture ne sont pas redéfinis.

    3.1.4 - Population féminine au service de l'agriculture

    La quasi-totalité des femmes interrogées dans le cadre de cette étude travaille dans l'agriculture. Elles sont dans les travaux agricoles proprement dits, en payant une main d'oeuvre à cet effet ou dans la transformation et la commercialisation des produits agricoles. Dans les travaux champêtres, les femmes de la commune de Bantè sont toutes aussi actives que les hommes mais ne disposent pas souvent des chefs d'exploitation propres à elles. La situation des chefs d'exploitation réalisée en 2007 par le CeRPA Bantè illustre bien le fait et se présente comme suit.

    Tableau III : Situation des chefs d'exploitation (C E) par tranche d'age et par genre dans la commune de Bantè en 2006

    Tranche d'âges

    Hommes

    Femmes

    Total

    Inférieur à 18 ans

    0

    0

    0

    18-64 ans

    10954

    1153

    12107

    Supérieur à 65 ans

    0

    0

    0

    Source : CeRPA Bantè, février 2007

    Selon les données de ce tableau 10,52% des femmes rurales possèdent un chef d'exploitation. L'inexistante d'information sur plusieurs années en ce qui concerne les chefs d'exploitation ne permettent pas d'évaluer la progression des chefs d'exploitation féminins. Cependant, les quelques femmes propriétaires de chefs d'exploitation (CE) interrogées ont affirmé la difficulté pour une femme de posséder un CE dans la zone d'étude. Car les femmes sont appelées à travailler dans les champs de leur mari. Seules les femmes qui ont fini les obligations maritales peuvent, avec l'aide de leurs enfants travailler à leurs propres comptes.

    3.2- Production agricole et animale

    3.2.1- Cultures et commercialisation

    De nombreux produits agricoles sont cultivés dans le secteur de Bantè. La commercialisation de ces produits est assurée, soit par les individus sur les marchés locaux, soit par les structures du CeRPA.

    3.2.1.1- Différentes sortes de culture

    L'agriculture représente la principale activité dans le secteur d'étude. Elle est menée suivant deux directions : une vivrière et l'autre commerciale. D'année en année une augmentation des superficies s'observe comme on le verra plus bas.

    - Point sur les cultures vivrières

    L'agriculture vivrière porte sur les céréales (maïs, riz, sorgho etc) et les tubercules (manioc, igname etc.). Ces différentes cultures sont associées à d'autres telles que les oléagineux (arachide), les légumineuses (niébé) et les potagers (piment, gombo, tomate).

    Les cultures vivrières sont généralement pratiquées dans les grandes exploitations familiales et selon les règles coutumières. Aujourd'hui avec l'augmentation du nombre d'actifs agricoles, on assiste à l'éclatement de ces grands ensembles en de petites exploitations individuelles, grandes consommatrices de terre. La production vivrière était pour la plupart autoconsommée. Mais aujourd'hui, les paysans mettent en culture de vastes espaces afin de pouvoir assurer la consommation familiale et vendre l'excédent sur le marché local. La figure suivante réalisée à partir des données du tableau 17 en annexe présente l'évolution de quelques cultures vivrières dans le temps.

    Parmi les produits qui sont consommés par les producteurs, l'igname mérite une mention spéciale à la lecture de la figure. C'est par excellence un tubercule alimentaire de la commune de Bantè. Chaque année, de nouvelles terres sont défrichées pour la culture de l'igname. Les superficies emblavées pour l'igname sont passées de 4435 hectares en 1996 à 8360 en 2006 soit un accroissement de 88,50% en dix ans. Au cours de la même période, la production passe de 42070 tonnes à 103740 tonnes soit un accroissement de 146,58%. Cependant, le caractère traditionnel de la production et l'essoufflement des terres se traduisent par un rendement assez faible 10.000 kg à l'hectare au lieu de 15.000 selon les statistiques du CeRPA.

    En ce qui concerne le manioc, les superficies consacrées à sa culture sont modestes. Il est surtout cultivé pour permettre aux sols de reconstituer leur fertilité. Sa culture intervient surtout en fin d'exploitation et sert en même temps de jachère. Le sorgho, le maïs et le niébé sont souvent cultivés en association. On observe une croissance continue des surfaces emblavées ; et les rendements, bien que croissants ne répondent pas toujours aux normes requises pour les céréales.

    Ainsi, la production du maïs a connu une croissance assez faible entre 1996 et 2006 passant de 826 tonnes en 1996 à 2335 tonnes en 2006. (CeRPA, 2006). Cette faiblesse de la production du maïs s'explique par une réponse de plus en plus défavorable des différents sols à cette culture qui tient cependant une place importante dans l'alimentation au Bénin. La production des cultures de rente et singulièrement la monoculture cotonnière semble, aux dires des cultivateurs, apporter une réponse temporaire à cette perte de potentiel productif par apport d'engrais lorsque les parcelles sont mises en culture.

    - Les blocs de culture et les cultures de rente

    L'agriculture industrielle porte prioritairement sur le coton et l'arachide dans le secteur d'étude. Ces cultures sont intégrées dans une économie internationale de marché. Les paysans apprécient les cultures de rente dans la mesure où elles apportent l'argent nécessaire pour payer les impôts et se procurer les produits manufacturés. Le coton fut dans les collines la culture industrielle la plus importante au regard des tonnages et des superficies emblavées, il y a quelques années. Cette culture, grande consommatrice d'espace avait enregistré de grands progrès où elle dominait entièrement le paysage agraire. (INSAE, 2004)

    L'évolution des superficies consacrées au coton ne rend pas entièrement compte de l'importance de la production cotonnière. Car avec la chute consécutive du prix de coton à partir de 1997 et le non paiement à temps des dus des producteurs, les paysans de Bantè ont tourné dos à la culture du coton fuyant ainsi les dettes liées à sa production. Aussi, le système de dette communautaire amène-t-il les jeunes à travailler durement pour payer les dettes des vieux ce qui les fait fuir la production du coton pour s'adonner à d'autres cultures. Le prix élevé des intrants : 11750 FCFA le sac d'engrais de 50 kg, 38500 F la bouteille de 5 litres d'insecticide pour la campagne 2005-2006 limite l'usage de ces produits. Dans l'ensemble l'extension des surfaces consacrées aux cultures commerciales est notable.

    Cependant, le coton étant la principale culture commerciale, il importe de noter que sa superficie n'a pas beaucoup évolué depuis 1996 compte tenu des difficultés qui ont été évoquées plus haut.

    Pour la campagne 2006-2007, la superficie consacrée à la culture cotonnière est de 1464 hectares pour une production estimée à 1398 tonnes. Pendant la même campagne, la superficie emblavée pour l'igname fait environ six fois celle du coton et est estimée à 7980 hectares. Au niveau de la production, la culture d'igname a enregistré 103.740 tonnes et fait ainsi (75) soixante quinze fois la production du coton. Cette comparaison était nécessaire dans la mesure où, à première vue, on est tenté de dire que la culture du coton est seule à la base de tous les maux dont souffre l'environnement à Bantè.

    Il est à noter que de plus en plus, les noix d'anacarde prennent une place importante dans l'économie rurale à Bantè ; car au mois de mars les paysans vendent ce produit qui leur procure d'importants revenus et si cette filière était organisée, elle pourrait beaucoup soulager le population paysanne.

    3.2.1.2- Commercialisation des produits agricoles

    La vente de produits agricoles constitue la principale source de revenu du paysan de Bantè. Le transport et les stratégies commerciales sont deux facteurs importants dans le système commercial qui lie les régions excédentaires aux régions déficitaires.

    - Le réseau routier et les différents marchés

    La commune de Bantè est d'accès plus ou moins facile parce que traversée au niveau de six arrondissements (Agoua, Atokolibé, Bantè, Gouka, Akpassi, Pira) par la voie bitumée inter état (RNIE3) sur environ 80 km. Toutes les autres voies sont latéritiques et en très mauvais état de praticabilité surtout pendant les saisons pluvieuses. De ce fait, certains villages importants du fait de leur potentiel productif, sont isolés du reste de la commune dès les premières pluies. Ce réseau mal entretenu relie les différents marchés de la commune. En effet, l'économie de la commune se matérialise par un réseau à deux niveaux d'organisation. Au premier niveau, se trouvent de nombreux petits marchés d'impact villageois ; où les échanges sont animés presque exclusivement par les produits agricoles transformés pour l'alimentation. Au deuxième niveau et en jonction avec le premier, viennent les villages aux ``marchés importants'' ouverts à certains types de produits manufacturés qui y transitent avant de s'infiltrer dans le monde rural. Ainsi, huit marchés ont été observés dans la commune dont quatre d'influences régionales à savoir : Bantè, Gouka, Pira et Alletan. Ces marchés sont des lieux de rencontre de la population locale avec les commerçants qui viennent des villages voisins et des villes comme Abomey, Bohicon, Djougou, Bassila et même du Togo. A ces marchés officiels, s'ajoutent des marchés informels qui n'ont ni date fixe, ni lieu fixe et sans aucune organisation. Les ventes et les achats se font à domicile ou au lieu de production sur l'initiative des acteurs. Les produits les plus commercialisés sur les marchés locaux sont surtout les vivriers. Le tableau suivant présente certains produits vivriers avec leurs superficies en rapport avec la commercialisation.

    Tableau IV : Principales cultures vivrières et superficies emblavées suivant la consommation et la commercialisation 

    Cultures

    Igname

    Maïs

    Manioc

    Niébé

    Superficie

    42,5

    28,6

    18,2

    23,7

    Niveau de consommation

    95·%

    46 %

    38%

    40%

    Niveau de commercialisation

    78%

    90%

    68%

    35%

    Source : Campagne agricole 2006-2007

    La commercialisation des produits agricoles sur les marchés locaux permet de comprendre leur importance dans l'alimentation de la commune. En effet, suivant les informations du tableau 4, l'igname est la denrée la plus consommée dans la commune suivie du maïs que les Ifè ne consomment pas sans l'associer quoique faiblement à la cossette de manioc. Le niébé par contre est surtout consommé par les peulh appelés Foulani et qui produisent massivement cette denrée au point de la commercialiser.

    - La politique commerciale

    Il faut distinguer ici la commercialisation du CeRPA de celle organisée par les particuliers (paysans et revendeurs). A l'exception du coton, la commercialisation des produits agricoles se fait en grande partie sur les marchés locaux où les prix fluctuent avec des conséquences pour les producteurs et les consommateurs. La variation des prix d'une année à l'autre, au cours d'une même année, et mieux au sein des villages est le résultat d'aléas climatiques et la capacité de stockage sur une longue période. Il n'existe pas une politique de commercialisation des produits vivriers soutenue par les pouvoirs publics. Du fait de la libéralisation économique, la consommation des produits agricoles (igname, maïs, sorgho, niébé, manioc) est faite individuellement et les commerçants fixent des prix suivants les lois de l'offre et de la demande.

    A l'opposé des cultures vivrières, la SONAPRA s'occupe de la commercialisation du coton et de ce fait, garantit les intrants à crédit aux paysans et assure l'égrenage et la vente du produit transformé.

    Ainsi, le coton avait mené une concurrence sévère aux cultures vivrières et a même failli mettre en péril l'autosuffisance alimentaire de certaines familles par son calendrier et ses exigences qui ne permettent pas toujours de se consacrer efficacement à d'autres cultures. Mais, il est à souligner que grâce au revenu du coton, de nouvelles dépenses liées aux activités agricoles sont souvent engagées par les cultivateurs. Elles consistent en l'équipement de charrues et charrettes et des frais d'exploitation (main d'oeuvre pour le labour, le désherbage et la récolte). Tout ceci avait permis aux agriculteurs d'étendre leurs superficies et par là même l'augmentation des rendements. L'accroissement de superficies et l'importance de la production agricole proviennent aussi de l'élevage.

    3.2.2- Cadre favorable à l'élevage du gros bétail

    Le climat de Bantè est caractérisé par une alternance de saison sèche et de saison humide qui se répercute sur la valeur alimentaire des essences fourragères, la pâture et l'embouche des bovins. L'élevage est de type extensif et quelques associations agriculture -élevage se pratiquent dans le secteur.

    3.2.2.1- Mode d'élevage

    - l'élevage autochtone

    A Bantè, la pratique de l'élevage est limitée à l'élevage de case, constitué de volailles et d'un nombre relativement important de caprins et de porcins. Cependant, ces derniers jouent un certain rôle dans la régression du couvert végétal.

    En effet, les éleveurs coupent les branches des espèces végétales fourragères comme les Ptérocapus erinaceus (akpékpé), Burkia africana (acapa), daniealla oliveri (igna), annona senegalensis (tinibobo), piliostigma thonningü (Panumô), Afzelia africana (apaka), Khaya senegalensis (aganho). (Noms indigènes des plantes en Ife-Itcha )

    Les arbres dont les branches sont ainsi émondées souffrent de dommages écologiques à chaque saison sèche. Aussi, les forestiers ont-il affirmé que Pterocarpus erinaceus et Afzelia africana sont devenus rares dans la végétation de la commune surtout dans la forêt classée d'Agoua.

    - La transhumance

    L'élevage de gros bétail a véritablement commencé dans la commune avec l'arrivée des peulh venus des pays frontaliers tels que le Niger, le Burkina-Faso et le Nigeria à la suite des sécheresses de 1976-1977 et de 1981-1983. La présence de ces Foulani transhumants devient de plus en plus importante dans le milieu et de nombreux troupeaux se sont presque sédentarisés. La situation du cheptel entre 1998 et 2005 se présente comme l'indique le tableau qui suit.

    Tableau V : Evolution du cheptel dans la commune de Bantè de 1998 à 2005

    Espèces

    Années

    Volailles

    Ovins

    Caprins

    Porcins

    Bovins

    1998

    42000

    4600

    11500

    3000

    38000

    1999

    46000

    5000

    13000

    3000

    44000

    2000

    44000

    5500

    13000

    3500

    42000

    2001

    48000

    6000

    13600

    3500

    47000

    2002

    47000

    5800

    13400

    4200

    47000

    2003

    50000

    6700

    14000

    5000

    56000

    2004

    55000

    7000

    14200

    5500

    60000

    2005

    57000

    7000

    14500

    6000

    60000

    Source : CeRPA secteur Bantè, Février 2007

    L'analyse du tableau révèle que les volailles et les bovins sont plus importants dans la commune. Ceci s'explique par le fait que certains peulh se soient installés dans les hameaux implantés en plein milieu de la forêt d'Agoua. Il s'agit des villages ou hameaux tels que Gotcha, Aomi, Wassimi, Bouboulé, Kikonhoun, Akatakou et Léro. Les sols de ces villages étant favorables au développement d'espèces fourragères, les peulh s'y installent et se comportent comme des autochtones.

    Ce genre d'élevage engendre d'énormes dégâts écologiques allant des feux de végétation répétés au comblement des points d'eau, en passant par le tassement des sols et la perturbation de la faune. En effet, les piétinements des bovins écrasent les plantules, cassent les arbustes et donnent des éclaircis dans les formations végétales. En outre, la divagation du bétail dans le secteur occasionne la dévastation des champs et provoque aussi le comblement par ensablement des sources d'alimentation en eau des cultivateurs.

    L'évolution démographique ajoutée à la pratique de la culture attelée ont entraîné un accroissement des surfaces cultivées par les agriculteurs tant pour les cultures vivrières que pour les cultures industrielles avec pour corollaire une diminution des surfaces utilisables pour la pâture. De leur côté, les pasteurs ont vu s'accroître l'effectif du cheptel grâce à l'amélioration des pratiques vétérinaires. Dans ces conditions, au lieu d'être complémentaire, les rapports entre éleveurs et cultivateurs sont devenus conflictuels autour des ressources fourragères qui deviennent de plus en plus rares. Ainsi, les dégâts dans les champs sont assez fréquents et le règlement se fait au niveau individuel, chez les chefs des villages ou à la brigade en cas de nécessité. Il se pose alors un problème de délimitation du parcours des troupeaux.

    3.2.2.2- Intégration agriculture élevage

    La traction animale et l'utilisation du fumier restent jusqu'à ce jour des pratiques en vigueur dans le système agricole et pastoral à Bantè. Chaque paysan organise autour de son exploitation des enclos qui abritent les animaux. Les rejets des animaux servent à améliorer la fertilité des sols ont confié les individus interrogés. Mais, c'est surtout l'élevage non conventionnel qui se pratique par les paysans de Bantè. Les lapins, les aulacodes et les pondeuses sont entrés dans l'habitude pastorale de la commune et se pratique dans presque tous les villages parcourus. Cependant, les émondages que ce genre d'élevage engendre au niveau des espèces végétales ne rendent pas service au couvert végétal qui s'en trouve surexploiter aux alentours des villages. L'association, agriculture élevage dans le secteur, au lieu de jouer un rôle complémentaire pose des problèmes d'ordre environnemental.

    3.3- Milieu naturel soumis aux effets néfastes des systèmes de production

    Les pratiques paysannes conduisent à la destruction de la fertilité initiale des sols déjà fragiles, donc à la perte de leur potentiel productif. Les cultivateurs et les éleveurs détruisent les espèces ligneuses qui protègent les sols et qui constituent des puits absorbant les différents gaz à effet de serre.

    3.3.1- Exploitation forestière et besoin en bois de la population

    Les cultivateurs de Banté dans l'exercice des travaux agricoles exploitent les produits ligneux sous différentes formes. En effet, il y a moins de trente (30) ans l'exploitation du couvert végétal de la commune de Bantè pour le bois de chauffage, le charbon et le bois d'oeuvre était négligeable (CeRPA, Bantè 2006). Mais avec l'accroissement de la population et surtout la dévaluation du franc CFA intervenue en Janvier 1994, les prix des produits pétroliers et leurs dérivés ont connu une hausse sensible. Pour remédier à la situation, les populations se sont engagées dans l'exploitation abusive des ressources forestières tant pour les besoins en bois de chauffage et de charbon de bois que pour subvenir aux besoins alimentaires et sanitaires.

    Ce comportement a tôt fait de la commune un pôle d'attraction des grands centres urbains pour le ravitaillement et la commercialisation des essences végétales à diverses fins.

    - Le bois de chauffage

    Le bois de chauffage était une activité féminine, mais compte tenu de sa rentabilité économique, les hommes s'en intéressent de plus en plus suite à l'importance croissante de la demande. La production du bois de chauffage selon les enquêtes se fait suivant trois procédés : la cueillette des bois morts, la récupération des produits de défrichement et la coupe de bois vert. Si les deux premiers procédés entrent dans le cadre normal du processus de production du cultivateur, le dernier constitue une activité génératrice de revenu qui incite les paysans à mettre en culture des parcelles dont la végétation se compose d'importants ligneux. Par ce procédé le cultivateur abat les grands arbres tout frais, puis ces arbres sont fendus. Les clients venant des grandes villes s'en procurent et les drainent vers le centre, le sud et le nord et même vers le Burkina -Faso. Les essences les plus recherchées et appréciées sont : Pterocarpus erinaceus (Akpékpé), Prosopis africana (Akakayi), Vitellaria Paradoxa, (Emi), Anogeissus Leiocarpus (Agni). Elles sont considérées comme dotées d'un pouvoir calorifique élevé.

    Photo 2 : Terrain en préparation pour la culture du coton et coupe d'arbres pour le bois de chauffe et charbon de bois à Galata. (Cliché C. DAHANDE, février 2007)

    - Le charbon de bois

    La production du charbon se fait suivant un procédé rudimentaire de carbonisation artisanale qui repose sur l'utilisation des fosses et des meules charbonnières. Cette activité occupe une grande partie de la population paysanne. Il est produit en grande quantité dans les villages de Pira, Okoutossé, Djagballo, Lougba, Bannon. La production du charbon est devenue une activité génératrice de revenus des paysans de Bantè qui sont devenus des spécialistes en la matière. Selon les explications du Ts-For, ce sont les meilleures essences, les bois durs tels que Anogeisus leiocarpus (Agni ), Prosopis africana ( Akakayi ) Vitelleria paradoxa ( Emin) qui sont utilisées pour la production.

    Tableau VI : Evolution de la production et de la commercialisation du charbon de 2002 à 2006

    Années

    Quantité moyenne de charbon produit (sacs de 100kg)

    Prix de vente

    Villages

    Saison sèche

    Saison pluvieuse

    2002

    7670

    900F à 1000F

    1200F à 1400F

    Cloubou

    Okoutaossé

    Adja-Pira

    Bantè

    Kagouré

    Banon

    Lougba

    Djagballo

    Alétan

    Gotcha

    Atokolibé

    2003

    9179

    900F à 1100F

    1200F à 1400F

    2004

    11200

    1000F à 1200F

    1300F à 1400F

    2005

    12970

    1100F à 1300F

    1400F à 1500F

    2006

    14530

    1200F à 1300F

    1400F à 1500F

    Source : TS For Bantè, février 2007

    En dehors des bois morts transformés en charbon, des plantes vertes sont également utilisés à cette fin du fait de l'écoulement rapide du produit surtout en saison pluvieuse. Le charbon est produit aujourd'hui un peu partout dans le secteur d'étude. Sur les 625 individus interrogés, 496 produisent du charbon soit 79,34% de l'échantillon de l'étude. Les prix de vente du charbon varient suivant les saisons, et dans une moindre mesure, les années. Cependant avec l'augmentation sans cesse croissante du nombre de charbonniers et les techniques culturales pratiquées, la commune risque d'être classée d'ici à quelques années parmi les milieux les plus dégradés du département des collines.

    - Les bois d'oeuvre

    L'augmentation d'actifs agricoles due à la croissance démographique a fait de Banté une source d'approvisionnement en bois d'oeuvre. Ces bois sont de plus en plus recherchés pour la fabrication des meubles et autres travaux liés à la menuiserie. Le développement de cette activité entraîne une surexploitation de la ressource ligneuse.

    Tableau VII : Point des exploitations contrôlées (campagne agricole 2006-2007)

    Désignation

    Nombre de permis

    Quantité

    Eponge végétale

    12

    12 sacs

    Bois de feu

    110

    1414 Stères

    Bois de charbon

    120

    10533,6 Sacs

    Bois de service

    30

    7200 Pieds

    Bois d'oeuvre

    225

    3030,79 m3

    Bois sciés et importés

    245

    4184,76 m3

    Source : TS-For, CeRPA Bantè, Novembre 2007

    Les données de ce tableau ne peuvent qu'être approximatives dans la mesure où sur le terrain, les ressources ne semblent avoir aux yeux des populations aucune réglementation les régissant.

    Généralement, les exploitants opèrent dans l'informel, concluant juste un marché avec les propriétaires terriens oubliant les services des eaux et forêts. Les essences végétales les plus utilisées, compte tenu de la bonne qualité des bois qui en sont issus, sont entre autres : Khaya senegalensis (Aganho), khaya grandifoliola (acajou à grande feuille), Milicia excelsa (Iroko) Anogeissus Leiocarpus, Pterocarpus erinaceus, Diospyros mespiliformis (faux Ebène), Isoberlina doka, Berlinia grandifoliola .

    Au rythme actuel de dégradation du couvert végétal, les sols de Bantè ne tarderont pas à devenir nus. Ce qui pourrait causer des problèmes environnementaux graves.

    -Evaluation des unités d'occupation du sol entre1990 et 2005

    Entre 1990 et 2005 les unités d'occupation du sol ont connu une évolution progressive considérable. Le tableau suivant résume le rythme d'évolution des unités d'occupation entre 1990 et 2005

    Tableau VIII : Rythme d'évolution des unités d'occupation du sol à Bantè entre 1990 et 2005

    Années

    1990

    2005

    Unité d'occupation du sol

    En Hectare

    En %

    En Hectare

    En %

    Galerie forestière

    8980

    2,64

    13492

    3,96

    Forêt dense semi décidue

    33608

    9,87

    28506

    8,38

    Forêt claire et savane boisée

    61318

    18,02

    52027

    15,29

    Savane arborée et arbustive

    137661

    40,45

    78443

    23,05

    Savane arborée et arbustive saxicole

    569

    0,17

    1041

    0,3

    Savane à emprise agricole

    93911

    27,59

    110713

    32,53

    Mosaïque de cultures et de jachères

    2839

    0,83

    53582

    15,74

    Plantation

    1475

    0,43

    2557

    0,75

    Total

    340361

    100

    340361

    100

    Source : Résultat de traitement, novembre 2007

    De la lecture du tableau, on remarque que la commune de Bantè, pendant les quinze dernières années a subi d'importantes transformations au niveau des différentes unités d'occupation. En effet, les mosaïques de cultures et de jachères ont progressé de plus de 15% et les plantations ont presque doublé. Ce qui témoigne de la pauvreté des sols laissés en jachère d'une part et d'autre part de la destruction des forêts par une population qui s'accroît au fil des ans.

    3.4- Conséquences socio-économiques liées à la dynamique de la population agricole

    3.4.1- Extension des zones de cultures et mauvaises pratiques agricoles

    Pour répondre à l'accroissement démographique et en absence d'intensification, les surfaces cultivées s'étendent. On aboutit ainsi à une diminution régulière des temps de jachères et à une saturation de l'espace.

    A Bantè, le mode d'adaptation le plus fréquent est l'extension des surfaces cultivées sans modification des pratiques. Cette option conduit à l'éloignement des champs des villages avec souvent une baisse de la qualité des travaux agricoles et donc une dégradation des terres. Le défrichement pour la mise en culture des terres ôte toute la couverture végétale (herbacée et ligneux) et bien souvent la croissance des cultures est trop faible pour assurer la protection du sol contre l'érosion pluviale.

    Photo 3 : Défrichement pour la mise en culture d'une parcelle d'igname à Koko. (Cliché C. DAHANDE, janvier 2007)

    La réduction des temps de jachère entraîne une baisse rapide de la fertilité des sols par défaut de reconstitution de la couverture végétale. Enfin, il faut mentionner les défrichements occasionnés dans le secteur par les cultures de

    rente : arachide et coton. La pratique du labour nécessite en effet, la destruction presque totale des ligneux préexistants.

    De manière générale, l'agriculteur de Bantè préserve les arbres utiles adultes (à des fins citées plus haut), mais détruit toute autre forme de végétation y compris la régénération des espèces ligneuses utiles. Le tableau suivant résume les superficies emblavées par quarante jeunes cultivateurs dans les villages d'Atokolibé, d'Agoua et de Koumassé.

    Tableau IX : Superficies défrichées pour la culture d'igname dans les villages d'Atokolibé, d'Agoua et de Koumassé

    Echantillon

    Formations végétales défrichées

    Superficies défrichées pour la culture d'igname (hectares)

    40 cultivateurs

    Galeries forestières

    38

    Forêts

    20

    Savanes

    50

    Source : Résultat d'enquête, février 2007

    De la lecture de ce tableau, il ressort que quarante paysans ont défriché environ 58 hectares de forêts, pour la seule culture de l'igname. Une projection sur l'ensemble des actifs agricoles de la commune et suivant le rythme de croissance, donne une idée sur la vitesse d'exploitation des forêts dans la zone d'étude. Il se crée alors une situation de dégradation latente masquée au niveau de la fertilité par des apports d'engrais quand les champs sont cultivés, mais qui se révèle inéluctablement dès l'arrêt de la culture.

    3.5- Croissance démographique et utilisation de l'espace agricole à Bantè

    On observe dans la commune de Bantè une utilisation anarchique des ressources naturelles. C'est ce qui justifie la nécessité de l'analyse des systèmes de production agricole et pastorale afin d'apporter des approches de solution pour leur amélioration. Pour y parvenir, il faut que les acteurs ; responsables locaux et paysans soient informés des inquiétudes qu'engendre l'accroissement de la population sur un territoire dont les dimensions ne varient pas dans le temps et dont les ressources s'amenuisent de jour en jour.

    3.5.1- Bonne gestion des terres pour une agriculture durable

    3.5.1.1- Amélioration de la gestion foncière

    La sécurité foncière permet de stimuler, de garantir et de dynamiser les investissements sur les terres. En matière d'intensification et de développement d'une agriculture durable, elle permet de sécuriser dans un cadre plus formel le secteur des infrastructures, de la construction de l'habitat dans les centres ruraux. Or les lois foncières encore en vigueur en République du Bénin datent de 1965. Elles reconnaissent seulement deux modes d'appropriation : le droit coutumier et le droit moderne en conférant ainsi au régime foncier un caractère ambivalent. Par ailleurs, le régime coutumier ne reconnaît pas à la femme rurale productrice agricole, tout droit de propriété. De même, les valeurs spéculatives prises aujourd'hui par la terre risque de déposséder une grande partie de la population rurale de ce bien précieux. Une telle situation si elle persiste éloigne de l'objectif principal qui est de promouvoir les pôles locaux de développement en vue d'endiguer le phénomène de pauvreté et d'assurer un développement équilibré toute chose qui entre dans le cadre de la concrétisation d'un Bénin émergent. L'amélioration de la gestion foncière pourra de ce point de vue, permettre à l'agriculture de jouer efficacement ses principaux rôles que sont :

    - la sécurité alimentaire ;

    - la distribution des revenus ;

    - l'investissement dans d'autres secteurs de l'économie rurale ;

    - la bonne gestion de l'écosystème.

    Ainsi, une prise de conscience des populations de leur espace rural et l'implication des autorités locales permettront de réglementer l'occupation des terres en fonction des attributs qui leurs sont conférés et de contribuer à réduire la spéculation foncière qui risque d'entraver le développement local.

    D'une manière générale la meilleure gestion foncière devra conduire progressivement à la formation d'une structure locale appropriée qui réaliserait la spécification de la région ; distinguant les zones naturelle, agricole, agro-pastorale, les domaines publics communaux et ou privés.

    Le tableau suivant résume les actions à mener pour réaliser une bonne gestion foncière

    Tableau X : Planification des actions pour une bonne gestion foncière

    Arrondissements

    Organisation de l'espace

    Avantages

    Bantè, Gouka,

    Pira

    - Implantation d'infrastructures semi urbaines (centre)

    - Création de domaine communal

    - Création des pôles locaux de développement

    Spécifier : (périphéries)

    - domaine agricole

    - domaine pastoral

    Organisation de l'espace suivant les attributs

    Koko, Agoua, Atokolibé, Bobè, Akpassi, Lougba,

    Spécifier :

    - domaine agricole

    - domaine pastoral

    Organisation de l'espace suivant les attributs

    Délimitation des zones forestières

    Identification des sources en eau.

    Réglementation du pâturage.

    Efficacité de la protection forestière

    Source : Résultat d'enquête mars 2007

    3.5.1.2- Agriculture peu destructrice de l'environnement

    Il s'agit pour les paysans d'utiliser des techniques culturales appropriées et des fertilisants naturels pour auxquels ils ne sont pas étrangers, mais qu'ils pratiquent souvent sans atteindre les objectifs visés.

    - Des techniques culturales appropriées

    Ce sont des techniques qui protègent, non seulement le sol, mais aussi et surtout lui restaurent sa fertilité. Dans ce cadre, il est important d'insister sur certaines techniques telles que la rotation, l'association des cultures et la jachère.

    - La rotation des cultures

    La rotation est une succession dans le temps de différentes cultures dans un même champ. Pour le faire, un choix judicieux des plantes qui ne puisent pas les substances pédologues à la même profondeur du sol s'impose. Ceci permet de laisser chaque couche se reposer, se reconstituer avant d'être utilisé à nouveau. Le respect de cette technique peut permettre aux paysans de produire sans beaucoup détruire le sol durant plusieurs années sur une même parcelle.

    Le tableau ci-dessus présente les formes de rotation qui se pratiquent dans le secteur de Bantè.

    Tableau XI : Rotation des cultures vivrières pratiquées à Bantè

    Années

    Productions

    1ère année

    Igname

    2ème année

    Maïs + Sorgho

    3ème année

    Sorgho + Niébé

    4ème année

    Manioc + Niébé

    Source : Résultat d'enquête- février 2007

    La première année, dans le système igname, c'est l'igname qui entraîne le défrichage des terres vierges. La deuxième année, c'est le sorgho et le maïs qui occupent la parcelle et ainsi de suite.

    Dans le cas du coton, c'est le coton qui entraîne le défrichage qui peut être une reprise de jachère.

    - L'association des cultures

    L'association des cultures est une pratique très ancienne à Bantè. Elle consiste à mettre plusieurs cultures dans le même champ. Cette technique a l'avantage d'utiliser mieux le sol et ce dernier est couvert pendant la saison des pluies, ce qui empêche tout travail d'érosion.

    Le système d'association des cultures permet non seulement la protection des sols mais aussi la réduction du travail. C'est une pratique très répandue dans la commune de Bantè. Le tableau qui suit présente la rotation et l'assolement dans chacun des systèmes igname et coton.

    Tableau XII : Système de culture : association et rotation des cultures dans le secteur

    Système

    Années

    Critère de différenciation

    Système Igname

    Système Coton

    1ème année

    Igname + Anacardier

    Coton + Anacardier

    2éme année

    1- Igname

    2-Maïs +niébé

    3-sorgho + arachide

    1-Coton

    2-Sorgho+ maïs

    3-Niébé + sorgho

    3ème année

    1-maïs + niébé

    2-haricot+ Sorgho

    3-sorgho + niébé

    1-Coton

    2-Maïs et haricot

    3-Niébé+ sorgho

    4ème année

    1-harocot + maïs

    2- manioc+ maïs

    Jachère de pois d'angol

    1- Maïs + sorgho

    2- Manioc+niébé

    Jachère plantée en anacardiers

    Source : Résultat d'enquête, février 2007.

    Les différentes combinaisons issues du système de cultures associées ont l'avantage d'économiser au paysan son énergie. Les enquêtes n'ont pas permis de déterminer les rendements moyens de ces différentes associations. Cependant, une étude menée en 1991 montre que dans les zones semi arides lorsqu'on cultive ensemble le sorgho et l'arachide, le rendement combiné est de 25% supérieur à celui obtenu en les cultivant séparément. (P. Harrison 1991)

    Dans le système coton, les paysans pensent planter au départ une jachère en anacardes pour bénéficier de l'engrais ayant servi au coton, mais le rendement n'est pas souvent à la hauteur des attentes.

    - La jachère

    La jachère consiste à laisser le sol se reposer pendant un temps plus ou moins long. La durée de la jachère est de 3 à 4 ans, durée assez courte pour permettre aux herbes de pousser, de régénérer la fertilité du sol et de protéger le champ contre l'érosion.

    Photo 4 : Paysage d'un terrain en jachère Bobè. (Cliché C. DAHANDE, février 2007)

    On observe sur cette photo la présence des plantes de manioc dans l'espace mis en jachère

    Outre ces techniques culturales, l'utilisation des fertilisants naturels était connue dans la commune de Bantè. Cependant, 438 cultivateurs sur 625 interrogés avouent n'avoir jamais pris ces techniques comme une préoccupation pouvant améliorer la productivité agricole.

    - Les fertilisants naturels

    Les fertilisants sont souvent des herbes, des feuilles, des déchets des animaux ou végétaux. En se décomposant, ils fournissent des sels minéraux et de l'humus au sol qu'ils enrichissent. Au nombre de ces fertilisants, on peut citer le fumier, les engrais verts, le compost, le paillage.

    - Le fumier est un mélange de paille et d'excréments d'animaux qu'on laisse pourrir ensemble. A Bantè, grâce à l'élevage, les Foulani et dans une moindre mesure, certains paysans utilisent le fumier pour engraisser leurs champs. C'est par un déplacement constant du lieu de parcage sur la parcelle à engraisser que les sols acquièrent les éléments nutritifs.

    - Les engrais verts sont des plantes que l'on enfouit dans le sol. Il s'agit des mauvaises herbes qui gênent les cultures : Commelina diffusa; Digitaria horizontalis; Cenchurus biflonus. L'utilisation de cette forme d'engrais, est fort répandue avec le billonnage des champs de maïs et de sorgho. Ces engrais permettent d'amoindrir les coûts de production et de limiter l'appauvrissement du sol.

    - Le compost est un mélange d'herbes, de feuilles, de paille, de tiges, de légumineuses et de fruits abîmés qu'on laisse pourrir ensemble. L'épandage de ces éléments se fait le plus souvent en saison sèche et ce sont les premières pluies qui activent leur décomposition. Les feuilles de certaines légumineuses comme le poids d'Angol ou Cajanus cajan (kolo,), Acacia auriculiformis et des herbes telles que Boerhavia erecta; Cenchrus biflonus sont des végétaux indiqués dans un mélange de compost.

    - Le paillage se fait après les récoltes à l'aide des tiges de sorgho non brûlées. Il protège le sol contre l'érosion. Cette pratique est moins répandue du fait qu'après les récoltes, les tiges sont coupées et brûlées. La cendre recueillie par les femmes après incinération des tiges, entre dans la composition d'un savon traditionnel.

    Mais, les fertilisants naturels et les techniques culturales ne peuvent être efficaces dans la recherche d'une agriculture durable si des actions conséquentes au niveau local ne sont pas menées tant par les paysans, les agents d'encadrement du monde rural que des autorités locales.

    3.5.2- Actions à mener au niveau local pour promouvoir une agriculture durable

    Il s'agit de mettre l'accent sur l'encadrement et la formation du monde paysan à travers l'aménagement du territoire rural. Il est aussi nécessaire de sensibiliser la population sur l'importance de l'arbre dans la protection de l'environnement et le maintien en bon état de fertilité des sols.

    3.5.2.1- Encadrement adéquat du monde paysan

    L'encadrement et la formation continue des agriculteurs répondent à la nécessité de trouver une solution aux difficultés du développement rural. Les enquêtes menées sur le terrain ont donné l'occasion de constater que les paysans de Bantè ne sont pas vraiment suivis par les Agents Polyvalents de Vulgarisation (APV). Beaucoup d'agriculteurs avouent que leur encadreur ne sait même pas où se situent leurs champs. Ce sont des techniques traditionnelles qui sont en vigueur : de grandes surfaces pour des tonnages faibles.

    D'ailleurs, l'encadrement et la recherche agronomique n'interviennent qu'à la faveur exclusive des cultures d'exportation telles que le coton et dans une moindre mesure l'arachide. Le cotonnier bénéficie des pesticides, de l'engrais et des plans sélectionnés. Les cultures d'exportation (coton et arachide) doivent être encouragées tout en les associant aux cultures vivrières de manière à vulgariser les assolements coton- céréales. Ces dernières pourraient bénéficier des effets des engrais répandus dans les champs de coton.

    Les cultures vivrières ont pour destination fondamentale l'autoconsommation et par conséquent ne bénéficient d'aucune attention de la part des APV. Cette attitude vient du fait que l'Etat obtient peu de devises à partir de la vente de ces produits. Une réorganisation de la filière des produits vivriers s'impose. Les cultures vivrières restent insérées dans les mécanismes socio- culturels et les règles ancestrales de la production agricole.

    L'Institut de Recherche Agronomique Tropicales (IRAT) chargé d'étudier les conditions par lesquelles on peut améliorer la productivité de certaines cultures vivrières, est absent sur le terrain. De faibles quantités de maïs sélectionnés sont distribuées à quelques paysans dans le but de les amener à cultiver ces graines.

    Il a été constaté sur le terrain un manque d'information et de formation du monde paysan sur les techniques agronomiques pour une agriculture durable. Il est nécessaire de combler ce vide en encourageant l'alphabétisation en langue Ifè (surtout que le Bénin dispose actuellement d'un ministère de l'alphabétisation). Il faudra également recycler les APV qui doivent disposer des documents de techniques agricoles adéquats et actualisés afin de pouvoir enseigner et conseiller les paysans producteurs.

    Pour cela, ils doivent s'informer, se former, aller sur le terrain pour y suivre le expériences nouvelles et acquérir des techniques d'agriculture telles que l'agroforesterie indispensable à la protection du sol contre l'érosion pluviale et éolienne.

    3.5.2.2- Nécessité d'agroforesterie

    L'agroforesterie est un système d'exploitation agricole qui utilise les arbres (généralement en cultures intercalaires) dans la production des cultures vivrières et des cultures de rente. Elle couvre un grand nombre de technique visant à une intégration ``à bénéfices réciproques'' de l'arbre dans les espaces agricoles et pastoraux. L'arbre est planté ou protégé par le cultivateur et ce dernier reçoit en retour bois, fruit, fourrage et fertilisation. Cette approche a également des effets bénéfiques sur le microclimat et réduit les effets du vent. L'agroforesterie constitue sur les plans économique et agronomique une meilleure réponse aux problèmes de dégradation des sols.

    En effet, le rôle de l'arbre est fondamental pour recycler les éléments minéraux et régénérer les sols. L'anacardier, du fait de la protection qu'il assure au sol, semble être adopté par les masses paysannes. Mais il a été constaté que la filière anacarde est peu organisée et ne pourra constituer une réponse efficace à la dégradation continue des sols.

    Les pratiques paysannes actuelles sont peu préservatrices du milieu ; il paraît nécessaire d'amener les cultivateurs à adopter un système de culture respectueuse des valeurs des plantes amélioratrices :

    - arbres utiles : néré, karité, manguier, anacardier, teck etc.

    - légumineuses alimentaires dont les déchets de récoltes doivent être incorporés au sol.

    Ce système de production associe les arbres aux cultures annuelles et pourrait favoriser le développement des cultures fourragères. Il est seulement question de sensibiliser les éleveurs sur la nécessité d'une amélioration de la gestion bovine et la réorganisation de l'espace agro-pastoral.

    3.5.2.3- Amélioration de la gestion bovine

    Dans la perspective d'une meilleure gestion bovine, des mesures doivent être prises dans le sens de la santé des troupeaux, de la réglementation du parcours des bovins et l'organisation des marchés de bétail.

    - Assainissement des troupeaux

    Il est question d'affiner la méthode de gestion pour maintenir l'effectif du troupeau autour d'un nombre raisonnable, de pourvoir à ses besoins et augmenter le revenu de l'éleveur. Cela est nécessaire du fait de l'explosion démographique et du rétrécissement de la superficie pâturable. Dans ces conditions, il est impérieux de mettre l'accent sur une meilleure gestion des troupeaux en produisant le fourrage nécessaire et l'eau indispensable aux effectifs de plus en plus importants, au lieu de continuer à cueillir dans la nature des ressources nécessaires à l'élevage, ressources qui devraient servir à maintenir la bonne santé d'une population paysanne, elle aussi en constante évolution.

    Ceci permettra de produire suffisamment de viande, du lait et du cuir pour les marchés locaux et nationaux.

    - La réorganisation de l'espace agropastoral

    L'accroissement démographique accéléré, (4,8 %) pour le monde rural de la commune de Bantè en 2002 et l'extension des cultures conduisent à une augmentation annuelle des superficies agricoles réduisant ainsi les zones de pâturages. La nécessité d'une politique agro-pastorale avec le concours des agents du CeRPA et des Eaux et Forêts devient indispensable avec des objectifs clairement définis. Il s'agit de :

    - créer des couloirs de passage pour les troupeaux bovins ;

    - mettre en place une intégration agriculture-élevage dans le sens de l'affourragement des animaux ;

    - sédentariser l'élevage dans les fermes et hameaux avec mise en place concordante de cultures fourragères.

    Il est à noter que l'exploitation des parcours de façon extensive ne crée aucun problème tant que la densité du bétail reste faible. Mais l'accroissement de la taille des troupeaux accélère la pression de la population bovine sur les ressources naturelles. Les observations ont permis de remarquer que l'extension des parcelles de cultures aux dépens des parcours ne diminue pas forcément la quantité de fourrages disponibles ; mais il se pose souvent un problème d'accès au pâturage. Dans ces conditions le potentiel pastoral ne peut être utilisé librement en raison des risques de conflits avec l'installation anarchique des champs dans le secteur.

    Il est nécessaire de réaliser un plan d'occupation du sol (POS) qui définit chaque zone suivant ses attributs en délimitant les terrains de parcours, les zones de cultures, les zones agropastorales, l'habitat etc.

    3.5.3 Gestion prospective des ressources naturelles en rapport avec l'accroissement démographique

    Parmi les problèmes auxquels la commune de Bantè devra apporter une solution adéquate dans la décennie à venir figure en bonne place la dégradation continue de l'environnement ainsi que l'occupation extensive et anarchique de l'espace rural. Ces phénomènes s'expliquent principalement par la croissance démographique qui se manifeste à un rythme effréné depuis la deuxième moitié du 20ème siècle. Ainsi, la lecture des données statistiques sur la situation démographique fait ressortir un doublement de la population en vingt deux (22) ans entre 1970 et1992 puis en dix (10) ans entre 1992 et 2002.

    En l'an 2002, la population de Bantè est estimée à 82.129 habitants contre 46.699 en 1992 connaissant ainsi un croît de près de 3,8% par an pour l'ensemble de la commune avec 4,8% pour la population rurale. Les projections pour l'an 2025 font ressortir une accélération de la dynamique démographique comme l'indique le tableau ci-après.

    Tableau XIII : Projection des tendances d'évolution de la population de 2002 à 2019 puis à 2025

    Arrondissement

    Population 2002

    Projection 2019

    Projection 2025

    Agoua

    6276

    10857

    13242

    Akpassi

    8979

    15533

    18945

    Atokolibé

    9181

    15883

    19371

    Bobè

    4393

    7599

    9269

    Bantè

    15297

    26463

    32276

    Gouka

    13765

    23813

    29044

    Koko

    5855

    10129

    12354

    Lougba

    6006

    10390

    12672

    Pira

    12377

    21412

    26115

    Total

    82129

    142079

    173288

    Source : Données du RGPH3

    Par ailleurs, on enregistre un écart de concentration de la dynamisation qui s'accentue au fil des années. Ainsi, au titre du recensement de 2002 selon le tableau, les trois arrondissements de la commune de Bantè (Gouka, Bantè et Pira), traversés par la route inter état, enregistrent à eux seuls plus de 50% de la population communale connaissant ainsi les plus fortes concentrations humaines par rapport aux autres localités.

    La dynamique démographique explique le phénomène de pression sur les ressources naturelles avec plus ou moins d'ampleur d'un arrondissement à un autre de la commune. Cette pression s'accroît au fur et à mesure que la population croît. Cette situation rend impérative la mise en oeuvre d'une politique conséquente de gestion rationnelle et responsable de l'espace communal en général et celle des ressources naturelles en particulier pour garantir les besoins actuels et futurs des populations et donc le développement.

    L'objectif de ce travail est de proposer des solutions pour que tout en garantissant à long terme, un cadre de vie sain aux populations, on puisse maintenir l'équilibre entre la population, les écosystèmes et le développement. Toute chose qui vise l'amélioration de la productivité agricole dans le cadre d'une approche participative et intégrée de la gestion de l'environnement, de l'occupation des centres ruraux et des terroirs en rapport avec les attentes des populations.

    En terme clair, il s'agit de promouvoir des pôles locaux de développement (Gouka, Bantè, Pira) eu égard à l'extrême pauvreté  de la population, le poids démographique, l'analphabétisme, la déficiente des systèmes de production, la mauvaise répartition spatiale des éléments structurants de l'organisation du territoire ; ce qui amène les collectivités à mettre en oeuvre des stratégies de survie à effets destructeurs sur l'environnement et les ressources naturelles.

    3.5.3.1 Techniques de production, de transformation et de conservation respectueuses de l'environnement

    Bantè reste une commune où la croissance de l'économie locale est fortement dépendante de la croissance agricole. Si en la matière, les potentialités ne font pas encore défaut, force est de constater que les techniques culturales employées aujourd'hui pour l'exploitation des terres, la transformation des produits et leur conservation compromettent dangereusement l'avenir du secteur agricole, l'équilibre des écosystèmes et le cadre de vie des populations de la commune.

    Le caractère extensif de la production agricole fait appel en effet, au niveau des producteurs, à l'utilisation de méthodes nocives à l'environnement (culture sur brûlis, déboisement incontrôlé, réduction de la durée des jachères, monoculture prédominant sur l'assolement) et qui dégradent sans cesse les écosystèmes en général et les sols en particulier.

    Cette évolution du secteur agricole fait appel aux différents acteurs qui l'ont marqué jusqu'ici à savoir :

    - les responsables communaux ;

    - les producteurs ruraux et leurs organisations ;

    - les institutions financières locales ;

    - les ONG intervenant dans le secteur.

    Il est nécessaire que les mesures soient mises en oeuvre pour renverser positivement cette tendance.

    La réforme agraire, la sécurité foncière et la valorisation des terres constituent des préalables indispensables à ce processus de retournement positif. A ce titre, la promotion des techniques de production respectueuses de l'environnement à travers la sensibilisation des agriculteurs et éleveurs permettra non seulement de réduire l'effet négatif de l'action humaine sur les ressources naturelles, mais également de rentabiliser le travail des producteurs agricoles, leur assurer un meilleur revenu et garantir la satisfaction des besoins des générations futures.

    3.5.3.2 - Participation des agriculteurs et éleveurs à la mise en oeuvre des différentes actions

    La promotion des pôles locaux de développement telle que l'envisage la présente étude prend appui essentiellement sur les potentialités humaines et physiques dont dispose le secteur d'étude (éleveurs et agriculteurs, ressources naturelles, équipements socio-économiques etc...).

    Le développement de la capacité des acteurs du monde rural au niveau local découle du fait que les paysans constituent le capital le plus important de la production agricole donc de l'économie de la commune. La population de la commune de Bantè est jeune, près de la moitié est âgée de moins de 15 ans selon le recensement de 2002

    Au niveau local, le développement des potentialités des cultivateurs ne servira effectivement que lorsqu'il prendra en compte de façon générale la responsabilité totale des collectivités à la base dans la production notamment agricole. Il se pose ici comme partout ailleurs le problème de transfert des compétences au niveau local afin que les responsables locaux puissent gérer efficacement les responsabilités liées à leur fonction.

    Cet état de chose permet de stimuler l'émergence d'initiative locale par des organisations paysannes qui prennent conscience de leurs mauvaises actions sur l'environnement et permettre ainsi l'avènement d'un développement local harmonieux, mieux équilibré et mieux maîtrisé.

    L'absence ou la rareté des ressources naturelles détermine la dynamique d'un milieu lorsque ces ressources font l'objet d'une utilisation. Bantè dispose selon les résultats de nos enquêtes et les observations faites sur le terrain de nombreuses ressources naturelles diversement réparties sur l'étendue du territoire local comprenant.

    - Les ressources floristiques et faunistiques ;

    - Les ressources en eaux peu abondantes,

    - Les ressources pédologiques dont le mode d'appropriation et d'utilisation varient d'un arrondissement à un autre selon les zones agro écologiques.

    La difficulté d'application de l'équité dans la répartition des biens amène à constater que tous les tracés de voies de communication convergent vers l'arrondissement de Bantè qui se trouve être le seul pôle de développement local et abritant la quasi localité des institutions déconcentrées.

    La consolidation des infrastructures de base est un facteur qui devra accompagner l'action humaine. Ces infrastructures, notamment de transport pour le désenclavement intra et extra communales, de communication et autres sont des moyens par lesquels l'homme et la collectivité peuvent mettre en valeur les ressources naturelles existant au niveau local.

    Au total, la création de richesse et partant de lutte contre la pauvreté à Bantè passe nécessairement par les trois facteurs que sont l'homme (agriculteurs et éleveurs prioritairement), les moyens de travail (techniques modernes de production et équipements modernes), les ressources naturelles (sols, couvert forestier, etc.) d'où la nécessité de leur développement dans un contexte local.

    CONCLUSION GENERALE

    Au terme de cette étude portant sur l'expansion agricole en relation avec la croissance démographique dans la commune de Bantè, l'occasion s'est présentée d'apprécier l'extension spatiale des champs malheureusement au détriment du couvert végétal et des sols ; et de passer en revue l'évolution de la population de la commune ces dernières années.

    En effet, entre 1979 et 2002, la population de la commune de Bantè a connu une croissance spectaculaire de sa population passant de 28.599 âmes à 82.129 habitants. Le taux d'accroissement naturel est estimé en 2002 à 3,8% pour l'ensemble de la commune et à 4,08% pour le monde rural (INSAE, 2002).

    Les facteurs qui expliquent cette situation sont entre autres, le croît naturel et la colonisation agricole. La natalité assez élevée est liée à la jeunesse de la population et aux unions précoces. La nuptialité reste marquée par la volonté des jeunes d'avoir plusieurs femmes avec pour mentalité que femmes et enfants sont des signes de richesse.

    La proportion de la population active employée dans l'agriculture est de 72% en 2002. Cette disponibilité d'ouvriers ne peut qu'engendrer l'extension spatiale des champs. On note une progression exponentielle des superficies cultivées en maïs et surtout en igname, culture alimentaire principale de la région et dans une moindre mesure le coton. Les paysans sont peu encadrés par les agents du CeRPA, structure qui dispose d'un effectif qui couvre à peine deux arrondissements sur les neuf dont dispose la commune.

    L'utilisation irrationnelle des terres pose des problèmes de disponibilité de terre pour la culture d'igname. Le système de culture itinérante est très répandu à Bantè quand bien même elle nécessite de vastes superficies qui donnent une production saisonnière relativement faible. Les cultivateurs justifient l'expansion des exploitations agricoles par la faiblesse du rendement qu'induit la pauvreté des sols. La monoculture cotonnière et surtout la culture de l'igname sont actuellement à la base d'importants défrichements à Bantè. La déforestation en constante évolution a des conséquences néfastes sur les populations car, selon Boko, octobre 2003, les causes de la dégradation de l'environnement sont à l'origine de la dégradation de la santé humaine. Les cultivateurs sont alors amenés à s'installer très loin des villages, dans les fermes en quête de nouvelles terres. Cette pression sur les terres provenant de ``l'avancée'' de l'agriculture, s'exerce donc sur les meilleures terres périphériques jadis pâturées par les troupeaux de bovins créant ainsi des difficultés à un élevage déjà extensif.

    L'exode rural qui pousse plusieurs jeunes à quitter les villages pour le Nigeria et l'éparpillement des ménages sont des indices de manque de terres fertiles dans la commune de Bantè. Les rendements de la terre vont en décroissant, l'offre de denrées alimentaires par paysans selon les enquêtes de terrain a sensiblement diminué. Aux dires des femmes, les revenus sont ramenés au niveau de subsistance. Les paysans doivent enrayer l'augmentation de la population en restreignant leurs désirs sexuels afin de garantir un avenir meilleur à leur progéniture et aller ainsi dans le sens du développement durable.

    La défense de l'environnement passe par une conciliation de l'agriculture et de la croissance démographique. C'est pourquoi la promotion et la vulgarisation des techniques modernes qui permettent aux paysans d'exercer leurs activités sans détruire le couvert végétal et les sols sont indispensables.

    BIBLIOGRAPHIE

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    10 - BERNARD (P.), 1984 : Association agriculture élevage en Afrique : les Peulhs semi transhumants de la C.I. Ed. L'Harmattan, 228 p.

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    12- BIO BONI (M.N.) et SERO KATOROU (T.), 1990-1991 : Association Agriculture-élevage dans le Sud-Borgou : état actuel et Perspectives d'Avenir. Mémoire de Maîtrise de Géographie FLASH/UNB, 112 p

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    15- CNRHP, 1994 : Situation Démographique, Politique et Programme de Population au Bénin. Rapport définitif, 97 p.

    16- DEGNY (F. L.), 1992 : L'organisation de l'espace agricole en pays `'ISSA'' sous préfecture de Bantè. Mémoire de Maîtrise de Géographie FLASH/UNB, 120 pages.

    17- DERRUAU (M.), 1976 : Géographie Humaine. Paris, Armand Colin Collection U, 131 p.

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    19- GBAGUIDI (Y.C.), 1988 : Etudes des Structures agraires dans le District Rural de Bembéréké. Mémoire de Maîtrise de Géographie FLASH/UNB,82p

    20- GU-KONU (Y.E.), 1982-1983 : Tradition et Modernité. La Modernisation

    agricole face à la Mutation rurale en Afrique Noire, l'exemple du Togo. Thèse de Doctorat d'Etat, 1037 p.

    21- GUY (B.), 1979 : Quel Développement pour l'Afrique Noire ? Les Nouvelles Editions Africaines, 209 p.

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    23- MEYNIER (A.),  1970 : Les Paysages agraines, Armand colin, 201 p.

    24- Harrison (P.), 1991: Une Afrique verte. Edition Karthala, 125 p.

    25- RISS (M.D.),  1989 : Femmes Africaines en Milieu Rural Ed. L'Harmattan, 218 p.

    26- TCHOKPONHOUE (P.), 1990-1991 : La Culture de coton et Dégradation du Milieu dans le secteur de Savalou. Mémoire de Maîtrise FLASH/UNB, 116 p.

    27- VODOUNOU (J. B.), 2002 : Les systèmes d'exploitation des ressources naturelles et leurs impacts sur les écosystèmes dans la vallée de la Sô. Diplôme d'Etude Approfondie FLASH /UAC, 90 p

    ANNEXES

    LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET L'EXPANSION AGRICOLE DANS LA COMMUNE DE BANTE

    Questionnaire d'enquête

    I. / Identification

    · Date d'enquête

    · Village

    · Nom et prénom

    · Age

    · Situation matrimoniale

    · Niveau d'étude

    II - IDENTIFICATION ET EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES

    2.1- Identification des ressources en rapport avec la végétation

    2.1.1- Citez les ressources végétales de votre arrondissement ?

    Forêts : /_/ (précisez les noms et localités)

    Dénomination

    Localisation (village, hameau,etc)

    Chef/ personne responsable

    Autres à préciser

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    2.1.2 Quelles sont les usages et formes d'exploitation de ces forêts ?

    ................................................................................................................................................................................................

    Quelles sont les espèces végétales adaptatives aux différentes cultures (Igname, maïs, manioc, ...)

    ................................................................................................................................................................................................

    Quelles sont les espèces indicatrices de l'appauvrissement des sols ?

    2.1.3- Quelles sont les usages et formes d'exploitation des autres ressources végétales ?

    ................................................................................................................................................................................................

    Quels sont les outils de travail que vous utilisez et quelle est leur importance ?

    ................................................................................................................................................................................................

    Pratiquez-vous des feux de végétation ? Si oui, pourquoi ?

    ................................................................................................................................................................................................

    Combien de cultures pratiquez-vous sur un même terrain ?

    ................................................................................................................................................................................................

    Combien de temps durent vos jachères ?

    ................................................................................................................................................................................................

    2.2- Identification des ressources en rapport avec les sols

    Citez les ressources pédologiques de votre arrondissement ?

    2.2.1- Citez les types de sol de votre arrondissement ?

    Types de sol : /_/(précisez les noms et localités)

    Dénomination

    Localisation (village,hameau,etc)

    Chef/ personne responsable

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    2.3- Comment accède t-on à la terre chez vous ?

    2.3.1- Quelles sont les usages et formes d'exploitation de ces types de sols ?

    ................................................................................................................................................................................................

    2.3.2- Quelles sont les usages et formes d'exploitation des autres ressources pédologues ?

    ................................................................................................................................................................................................

    Quelles difficultés rencontrez-vous dans l'exercice de vos activités agricoles ?

    ................................................................................................................................................................................................Quels sont les produits que vous cultivez ?

    ................................................................................................................................................................................................

    III- IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENT AUX DE L'EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES

    3-1 Evaluation des revenus liés à l'exploitation endogène des ressources naturelles

    Citez les types d'activités liées aux ressources forestières

    ................................................................................................................................................................................................

    Evaluer les gains liés à ces activités

    Nature des activités liées à ces activités

    Journalier

    Hebdomadaire

    Mensuel

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Citez les types d'activités liées à l'exploitation des sols

    ................................................................................................................................................................................................Evaluer les gains liés à ces activités

    Nature des activités liées à ces activités

    Journalier

    Hebdomadaire

    Mensuel

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    3-2 Quelques conséquences de l'utilisation anarchique des ressources naturelles

    Citer les conséquences liées à l'utilisation anarchique des ressources forestières

    ................................................................................................................................................................................................................................................................................................Citez les conséquences liées à l'utilisation anarchique des ressources pédologues

    ................................................................................................................................................................................................V- EVALUATION DE L'ETAT DES RESSOURCES NATURELLES

    4-1 Etat de dégradation

    Evaluation de dégradation des ressources forestières et pédologiques

    Dans l'ensemble :

    Période

    Taille des arbres (indiquez une idée de la hauteur)

    Espèces composant les forêts (citez les espèces disparues)

    Autres indicateurs

     

    Avant 1990

     
     
     
     

    Après 1990

     
     
     

    1= Beaucoup de grands arbres

    2= Peu de grands arbres

    Citez quelques cas de forêts très dégradées (Noms et localisation)

    ................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    Quels sont selon vous les facteurs de dégradation des ressources forestières ?

    ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    Quels sont selon vous les facteurs de dégradation des ressources pédologues ?

    ................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    V- LA GESTION DES RESSOURCES

    5-1 Stratégies endogènes de protection

    Par rapport aux ressources végétales

    - Existe-t-il des stratégies endogènes de conservation et de protection des ressources végétales

    ................................................................................................................................................................................................................................................................................................Existe-t-il des formes d'aménagement des ressources végétales ?

    ................................................................................................................................................................................................Par rapport aux ressources pédologiques

    - Existe-t-il des stratégies endogènes de conservation et de préservation des ressources pédologiques ?

    ................................................................................................................................................................................................

    - Existe-t-il des formes spécifiques d'aménagement ?

    ................................................................................................................................................................................................

    5-2 Structure locale de gestion des ressources naturelles

    - Existe-t-il des structures locales de gestion des ressources naturelles ?

    ................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    Comment fonctionnent-elles ?

    ................................................................................................................................................................................................

    - Quels sont leurs rapports avec le CeRPA ou les autre structures d'Etat

    ................................................................................................................................................................................................5-3 Evaluation de l'efficacité des structures endogènes de gestion des ressources

    - Quelle appréciation faites-vous des structures endogènes de gestion ?

    ................................................................................................................................................................................................

    VI- PROPOSITION POUR UNE GESTION INTEGREE ET DURABLE DES RESSOURCES NATURELLES.

    6-1 Par rapport aux ressources végétales

    - Quel cadre institutionnel au niveau local pour la gestion intégrée durable des ressources végétales ?

    ................................................................................................................................................................................................Quelle stratégie d'aménagement vous paraît la meilleure ?

    ................................................................................................................................................................................................

    6-2 Par rapport aux ressources pédologiques

    - Quel cadre institutionnel au niveau local pour la gestion intégrée durable des ressources pédologiques ?

    ................................................................................................................................................................................................

    - Quelle stratégie d'aménagement vous paraît la meilleure ?

    ................................................................................................................................................................................................

    6-3 Autres suggestions

    ................................................................................................................................................................................................

    Tableau XIV : Moyennes annuelles de précipitations de 1993 à 2002

    Années

    1995

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    2005

    2006

    Moyenne

    Annuelle

    294,1

    338,6

    349,6

    415,1

    415,9

    448,8

    397,3

    379,0

    415,7

    439,7

    419,8

    450,3

    Source : ASECNA, 2002

    Tableau XV: Répartition par unités administratives de la commune de Bantè en 1992 et 2002

    Année

    AGOUA

    AKPASSI

    ATOKOLIBE

    BANTE

    BOBE

    GOUKA

    KOKO

    LOUGBA

    PIRA

    1992

    3304

    4845

    5639

    8321

    1981

    7627

    3264

    3827

    7894

    2002

    6276

    8979

    9181

    15297

    4393

    13765

    5855

    6001

    12377

    Source : INSAE 1992 et 2002

    Tableau XVI : Principales cultures vivrières et superficies emblavées suivant la consommation et la commercialisation : cas de 20

    paysans de Galata, Agbon et Cloubou

    Cultures

    Igname

    Maïs

    Manioc

    Niébé

    Superficie

    42,5

    28,6

    18,2

    23,7

    Niveau de consommation

    Très élevé

    Elevé

    Faible

    élevé

    Niveau de commercialisation

    Elevé

    Elevé

    Assez élevé

    faible

    Source : Résultat d'enquête, campagne agricole 2006-2007

    Tableau XVII : Productions et superficies du maïs et de l'igname de 1996 à 2005

    Années

    Produits

    Superficies

    Productions

    1996

    Igname

    Maïs

    4435

    1269

    42070

    826

    1997

    Igname

    Maïs

    4435

    1269

    42070

    880

    1998

    Igname

    Maïs

    5050

    1350

    50 500

    880

    1999

    Maïs

    Igname

    1221

    5916

    855

    59 160

    2000

    Igname

    Maïs

    6 935

    1050

    76 285

    723

    2001

    Maïs

    Igname

    530

    7760

    735

    77 600

    2002

    Maïs local

    Igname

    1016

    9 705

    7715

    79245

    2003

    Igname

    Maïs

    9 700

    1090

    97 000

    920

    2005

    Maïs Local

    Igname

    2305 ha

    8380

    18 345

    84 325

    Source : CeRPA Bantè, février 2007

    Tableau 19: Recensement général de 1979

    Sexe-ratio

    Arrondissements

    Hommes

    Femmes

    Agoua

    778

    860

    Akpassi

    1833

    1713

    Atonalité

    1799

    1736

    Bobé

    659

    636

    Gouka

    2199

    2403

    Koko

    1372

    1393

    Lougba

    786

    802

    Pira

    1857

    2257

    Bantè

    2713

    2802

    Totaux

    13.9996

    14.602

    Source : INSAE, 1979

    Tableau 20 : Evolution de la population de la commune de Bantè de 1970 à 2002

    Années

    1970

    1979

    1992

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2002

    Populations

    14000

    28598

    46699

    52974

    54743

    56550

    58615

    60550

    82129

    Source : INSAE, 1992 et 2002

    Tableau 21 : Population par sexe de la commune de Bantè des trois recensements généraux (1979 ; 1992 et 2002)

    Populations

    Années

    Femmes

    Hommes

    Total

    1979

    14536

    14062

    28598

    1992

    23559

    23140

    46699

    2002

    41994

    40135

    82129

    Source : INSAE, 1979, 1992, 2002

    Tableau 22 : Recensement générale de 1992

    Sexe-ratio

    Arrondissements

    Hommes

    Femmes

    Agha

    3021

    3255

    Akassa

    4306

    4673

    Atonalité

    4462

    4719

    Bobé

    2199

    2194

    Gouka

    6726

    7039

    Koko

    2819

    3036

    Lougba

    2962

    3044

    Pira

    6192

    6185

    Bantè

    7448

    7849

    Totaux

    40.135

    41.994

    Source : INSAE, 1992

    Tableau 23 : Répartition par âge et par sexe de la commune de Bantè en 2002

    Années

    Hommes

    Femmes

    0-4

    4702

    4581

    5-9

    5090

    4534

    10-14

    3250

    2446

    15-19

    2274

    2057

    20-24

    1403

    1760

    25-29

    1148

    1861

    30-34

    985

    1457

    35-39

    822

    1067

    40-44

    649

    940

    45-49

    514

    641

    50-54

    475

    535

    55-59

    267

    247

    60-64

    428

    484

    65-69

    249

    224

    70-74

    302

    292

    75-79

    128

    109

    80-84

    205

    153

    85-89

    72

    65

    90-94

    93

    55

    95-99

    77

    48

    Non déclaré

    7

    3

    Source : INSAE, 2002

    Tableau 24 : Constitution de l'échantillon d'enquête

    Source : Résultat d'enquête, mars 2006

    Arrondissements

    Villages

    Hommes

    Femmes

    AGOUA

    CLOUEUR

    N'TCHON

    18

    13

    07

    05

    AKPASSI

    BANON

    ILLAGBO

    19

    22

    06

    07

    ATOKOLIBE

    MALOMI

    GAbon

    24

    20

    11

    08

    BANTE

    BASSON

    WASSIMI

    49

    37

    23

    29

    BOBE

    DJAGBALLO

    ASSABA

    11

    14

    05

    06

    GOUKA

    GOUKA

    SAKO

    47

    32

    19

    17

    KOKO

    AKPAKA

    AKATAKOU

    23

    19

    06

    06

    LOUGBA

    GOTCHA

    ALLETAN

    16

    10

    08

    05

    PIRA

    OKOUTOSSE

    ADJIGO

    32

    23

    12

    16

    Total

    18

    429

    196

    LISTE DES TABLEAUX ET CATES

    Carte 1 : Situation géographique de la commune de Bantè........................12

    Carte 2 : Répartition de la population de la commune de Bantè en 2002......20

    Tableau I : Centres de documentation visités et informations recueillies......28

    Carte 3 : Localisation des villages enquêtés dans la commune de Bantè .........32

    Tableau II : Evolution des actifs agricoles dans la commune de Bantè de 1996 à 2006........................................................................................37

    Tableau III : Situation des chefs d'exploitation (C E) par tranche d'âge et par genre dans la commune de Bantè en 2006............................................38

    Carte 4 : Densité de la population de la commune de Bantè en 2002.............40

    Tableau IV : Principales cultures vivrières et superficies emblavées suivant la consommation et la commercialisation................................................45

    TableauV: Evolution du cheptel dans la commune de Bantè de 1998 à 2005...48

    Tableau VI: Evolution de la production du charbon de 2002 à 2006............52

    TableauVII : Point des exploitations contrôlées campagne agricole 2006-2007.53

    Carte 5 : Dynamique de l'occupation dans la commune de Bantè en 1990......54

    Carte 6 : Dynamique de l'occupation dans la commune de Bantè en 2005......55

    Tableau VIII : Rythme d'évolution des unités d'occupation du sol à Bantè......56

    Tableau IX : Superficies défrichées pour la culture d'igname dans les villages d'Atokolibé, d'Agoua et de Koumassé................................................58

    Tableau X : Planification des actions pour une bonne gestion foncière.........60

    Tableau XI : Rotation des cultures vivrières pratiquées à Bantè...................61

    Tableau XII : Système de culture : association et rotation de culture dans le secteur......................................................................................62

    Tableau XIII: Projection des tendances d'évolution de la population de 2002 à 2019 puis à 2025..........................................................................69

    Tableau XIV: Moyennes annuelles de précipitations de 1993 à 2002............86

    Tableau XV : Répartition par unités administratives de la commune de Bantè en 1992 et 2002..............................................................................86

    Tableau XVI : Principales cultures vivrières et superficies emblavées suivant la consommation et la commercialisation : cas des paysans de Galata, Agbon et Cloubou................................................................................87

    Tableau XVII : Productions et superficies du maïs et de l'igname de 1996 à 2005........................................................................................87

    Tableau XVIII:Recensement général de 1979.................................... .88

    Tableau XIX : Evolution de la population de la commune de Bantè de 1970 à 2002........................................................................................88

    Tableau XX: Population par sexe de la commune de Bantè des trois recensements généraux (1979 ; 1992 et 2002).......................................88

    Tableau XXI : Recensement générale de 1992......................................89

    Tableau XXII : Répartition par âge et par sexe de la commune de Bantè en 2002........................................................................................89

    Tableau XXIII: Constitution de l'échantillon d'enquête..........................90

    LISTE DES PHOTOS ET FIGURES

    PHOTOS

    Photo 1 : Parcelle destinée à recevoir la culture d'igname après le passage du feu à Gouka....................................................................................26

    Photo 2 : Terrain en préparation pour la culture du coton et coupe d'arbres pour le bois de chauffe et charbon de bois à Galata.......................................51

    Photo 3 : Défrichement par essouchage pour la mise en culture d'une parcelle d'igname à Koko.........................................................................57

    Photo 4 : Paysage d'un terrain en jachère semé en manioc à Bobè...............63

    FIGURES

    Figure 1 : Evolution des précipitations dans la commune de Bantè de 1995 à 2006........................................................................................16

    Figure 2 : Evolution de la population de la commune de Bantè de 1970 à 2002........................................................................................18

    Figure 3 : Répartition de la population de la commune de Bantè par unités administrative.............................................................................19

    Figure 4 : Evolution des superficies emblavées pour le maïs et l'igname de 1996 à 2006.....................................................................................42

    TABLE DES MATIERES

    DÉDICACE.......................................................................... 2

    REMERCIEMENTS................................................................ 3

    SIGLES ET ABREVIATIONS....................................................4

    SOMMAIRE......................................................................... 5

    RESUME............................................................................6

    INTRODUCTION..................................................................7

    CHAPITRE PREMIER : PROBLÉMATIQUE, OBJECTIFS, HYPOTHÈSES ET CADRE D'ÉTUDE.......................................... 9

    1.1- Problématique, Objectifs et Hypothèses 9

    1.1.1- Problématique 9

    1.1.2- Objectifs global 10

    1.1.3- Objectifs spécifiques 10

    1.1.4- Hypothèses 10

    1.2- Cadre d'étude 13

    1. 2.1- Cadre physique 13

    1.2.1.1- Situation géographique 13

    1.2.1.2- Substratum géologique et formations pédologiques 13

    1.2.1.3- Relief et réseau hydrographique 14

    1.2.1.4- Climat, vents et précipitation 14

    1.2.1.5- Végétation peu abondante 16

    1.2.2- Contexte humain 18

    1.2.2.1- Evolution démographique de la commune de Bantè entre 1970 et 2002 18

    1.2.2.2- Répartition spatiale 18

    1.2.2.3- Répartition de la population par sexe et par groupe d'âge 21

    CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX ET APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE............................................................ 22

    2.1- Mode d'occupation des terres et organisation du terroir 22

    2.1.1- Régime foncier 22

    2.1.1.1- Droit foncier traditionnel 22

    2.1.1.2- Droit foncier moderne 23

    2.1.2- Problèmes liés à l'utilisation actuelle de l'espace agricole à Bant. 23

    2.2- Systèmes de production 24

    2.2.1- Choix du terrain et les techniques culturales 24

    2.2.2- Techniques de culture 26

    2.3- Approche méthodologique 28

    2.3.1- Recherche documentaire 28

    2.3.2- Enquêtes de terrain et traitement des données 29

    2.3.2.1- Enquêtes de terrain et la collecte des données 29

    2.3.2.2- Traitement et l'analyse des données 30

    CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION.............................. 35

    3.1- Population dynamique et engagée dans l'agriculture 35

    3.1.1- Gestion de la dynamique démographique 35

    3.1.2- Dynamique démographique et question agraire 35

    3.1.3 - Actifs agricoles et la mise en valeur des terres cultivables 37

    3.1.4 - Population féminine au service de l'agriculture 38

    3.2- Production agricole et animale 41

    3.2.1- Cultures et leur commercialisation 41

    3.2.1.1- Différentes sortes de culture 41

    3.2.1.2- Commercialisation des produits agricoles 44

    3.2.2- Cadre favorable à l'élevage du gros bétail 47

    3.2.2.1- Mode d'élevage 47

    3.2.2.2- Intégration agriculture élevage 49

    3.3- Milieu naturel soumis aux effets néfastes des systèmes de production......................................................................... 49

    3.3.1- Exploitation forestière et besoin en bois de la population 50

    3.4- Conséquences socio-économiques liées à la dynamique de la population agricole 57

    3.4.1- Extension des zones de cultures et les mauvaises pratiques agricoles 57

    3.5- Croissance démographique et utilisation de l'espace agricole à Bantè 58

    3.5.1- Bonne gestion des terres pour une agriculture durable 59

    3.5.1.1- Amélioration de la gestion foncière 59

    3.5.1.2-Agriculture peu destructrice de l'environnement 60

    3.5.2- Actions à mener au niveau local pour promouvoir une agriculture durable 64

    3.5.2.1- Encadrement adéquat du monde paysan 65

    3.5.2.2- Nécessité d'agroforesterie 66

    3.5.2.3- Amélioration de la gestion bovine 67

    3.5.3 Gestion prospective des ressources naturelles en rapport ave l'accroissement démographique................................................ 68

    3.5.3.1 Techniques de production, de transformation et de conservation respectueuses de l'environnement.............................................. 70

    3.5.3.2 Participation des agriculteurs et éleveurs à la mise en oeuvre des différentes actions................................................................ 71

    CONCLUSION GENERALE..................................................... 74

    BIBLIOGRAPHIE.................................................................. 76

    ANNEXES........................................................................... 79






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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"