- Les blocs de culture et
les cultures de rente
L'agriculture industrielle porte prioritairement sur le
coton et l'arachide dans le secteur d'étude. Ces cultures sont
intégrées dans une économie internationale de
marché. Les paysans apprécient les cultures de rente dans la
mesure où elles apportent l'argent nécessaire pour payer les
impôts et se procurer les produits manufacturés. Le coton fut dans
les collines la culture industrielle la plus importante au regard des tonnages
et des superficies emblavées, il y a quelques années. Cette
culture, grande consommatrice d'espace avait enregistré de grands
progrès où elle dominait entièrement le paysage agraire.
(INSAE, 2004)
L'évolution des superficies consacrées au
coton ne rend pas entièrement compte de l'importance de la production
cotonnière. Car avec la chute consécutive du prix de coton
à partir de 1997 et le non paiement à temps des dus des
producteurs, les paysans de Bantè ont tourné dos à la
culture du coton fuyant ainsi les dettes liées à sa production.
Aussi, le système de dette communautaire amène-t-il les jeunes
à travailler durement pour payer les dettes des vieux ce qui les fait
fuir la production du coton pour s'adonner à d'autres cultures. Le prix
élevé des intrants : 11750 FCFA le sac d'engrais de 50 kg,
38500 F la bouteille de 5 litres d'insecticide pour la campagne 2005-2006
limite l'usage de ces produits. Dans l'ensemble l'extension des surfaces
consacrées aux cultures commerciales est notable.
Cependant, le coton étant la principale culture
commerciale, il importe de noter que sa superficie n'a pas beaucoup
évolué depuis 1996 compte tenu des difficultés qui ont
été évoquées plus haut.
Pour la campagne 2006-2007, la superficie consacrée
à la culture cotonnière est de 1464 hectares pour une production
estimée à 1398 tonnes. Pendant la même campagne, la
superficie emblavée pour l'igname fait environ six fois celle du coton
et est estimée à 7980 hectares. Au niveau de la production, la
culture d'igname a enregistré 103.740 tonnes et fait ainsi (75) soixante
quinze fois la production du coton. Cette comparaison était
nécessaire dans la mesure où, à première vue, on
est tenté de dire que la culture du coton est seule à la base de
tous les maux dont souffre l'environnement à Bantè.
Il est à noter que de plus en plus, les noix
d'anacarde prennent une place importante dans l'économie rurale à
Bantè ; car au mois de mars les paysans vendent ce produit qui leur
procure d'importants revenus et si cette filière était
organisée, elle pourrait beaucoup soulager le population
paysanne.
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