INTRODUCTION
L'agriculture est l'activité la plus importante de
l'économie béninoise en général et de la Commune de
Bantè en particulier. La majeure partie des actifs soit 72% de la
population au recensement de 2002 est occupée par l'agriculture. Cette
agriculture, de type traditionnel, est encore axée sur les
méthodes traditionnelles de travail basées sur le système
patriarcal et les assolements comportant une jachère arbustive. (Plan
de Développement Communal Bantè, 2006).
L'igname est souvent la première culture suivie par
le maïs, le niébé, le voandzou, le riz produit à
petite échelle dans les bas-fonds.
La terre est laissée en jachère pendant quatre
ans ou plus après trois ou quatre années d'exploitation. Les
travaux champêtres sont exécutés avec des outils
rudimentaires. De ce fait, la main d'oeuvre familiale paraît un important
capital dans l'exercice des travaux champêtres (Gomez, 1995).
En effet, la puissance d'une famille se mesure au nombre de
bras valides qu'elle peut mobiliser pour les travaux agricoles. Ce qui justifie
l'importance culturelle que les paysans de Bantè continuent d'attacher
à la notion de fécondité. Les différentes
enquêtes démographiques menées lors des recensements de
1979, 1992 et 2002 font état d'une croissance
accélérée de la population soit un taux de 4,08 % pour le
monde rural de la commune. Cet accroissement exige une disponibilité de
terres cultivables. La densité générale de Bantè
est de 10,6 habitants/km2 en 1979, 17,3 habitants/km2 en
1992, 30,47 habitants/ km2 en 2002 (INSAE, 1979,1992, 2002). Ces
densités en constante évolution, s'appliquent à une
superficie qui reste inchangée dans le temps. Il est alors indispensable
de prendre des mesures pour éviter une dégradation de
l'environnement, par des paysans qui continuent de pratiquer des techniques
traditionnelles de culture, grandes consommatrices d'espace.
L'agriculture à Bantè est menée dans le
cadre d'un système d'exploitation itinérante. Ce système
était parfaitement adapté à ce secteur jadis très
peu peuplé.
On observe de nos jours un appauvrissement
accéléré des terres autour des agglomérations. Le
couvert forestier se dégrade constamment et les formations ligneuses
sont remplacées par les cultures ou une végétation
herbeuse (CeRPA Bantè, 2007). A la recherche de terres fertiles, les
paysans sont obligés de s'éloigner des villages pour s'installer
dans des fermes lointaines. L'accroissement des superficies cultivées
est remarquable, ce qui peut être attribué à l'augmentation
de la population et l'utilisation des techniques de culture attelée,
surtout dans le cadre de la culture du coton. Le système
d'élevage pratiqué est caractérisé par la
transhumance. Le nombre de bovins caprins et d'ovins a considérablement
augmenté, ce qui pose quelques problèmes entre éleveurs et
agriculteurs (Rapport de campagne agricole, 2006).
Le but de ce travail est de pouvoir montrer la dynamique
démographique depuis la création de la commune en 1978
jusqu'à ce jour et l'occupation de l'espace agricole par la
population.
Pour apprécier cette gestion de l'espace cultivable
par une population sans cesse croissante, le travail est structuré en
trois chapitres. Les deux premiers traitent de la problématique, de
l'approche méthodologique et du cadre d'étude. Les
résultats d'enquête, objet du troisième chapitre,
permettent d'apprécier certains aspects des systèmes de
production agricoles qui ont un impact négatif sur le couvert forestier
et les sols dans la commune. Au terme de ce chapitre, une discussion a permis
de mettre en évidence les insuffisances des systèmes actuels
d'exploitation des ressources naturelles, et de proposer des approches de
solution.
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