- La réorganisation de l'espace agropastoral
L'accroissement démographique
accéléré, (4,8 %) pour le monde rural de la commune de
Bantè en 2002 et l'extension des cultures conduisent à une
augmentation annuelle des superficies agricoles réduisant ainsi les
zones de pâturages. La nécessité d'une politique
agro-pastorale avec le concours des agents du CeRPA et des Eaux et Forêts
devient indispensable avec des objectifs clairement définis. Il s'agit
de :
- créer des couloirs de passage pour les troupeaux
bovins ;
- mettre en place une intégration
agriculture-élevage dans le sens de l'affourragement des
animaux ;
- sédentariser l'élevage dans les fermes et
hameaux avec mise en place concordante de cultures fourragères.
Il est à noter que l'exploitation des parcours de
façon extensive ne crée aucun problème tant que la
densité du bétail reste faible. Mais l'accroissement de la taille
des troupeaux accélère la pression de la population bovine sur
les ressources naturelles. Les observations ont permis de remarquer que
l'extension des parcelles de cultures aux dépens des parcours ne diminue
pas forcément la quantité de fourrages disponibles ; mais il
se pose souvent un problème d'accès au pâturage. Dans ces
conditions le potentiel pastoral ne peut être utilisé librement en
raison des risques de conflits avec l'installation anarchique des champs dans
le secteur.
Il est nécessaire de réaliser un plan
d'occupation du sol (POS) qui définit chaque zone suivant ses attributs
en délimitant les terrains de parcours, les zones de cultures, les zones
agropastorales, l'habitat etc.
3.5.3 Gestion prospective des
ressources naturelles en rapport avec l'accroissement démographique
Parmi les problèmes auxquels la commune de
Bantè devra apporter une solution adéquate dans la
décennie à venir figure en bonne place la dégradation
continue de l'environnement ainsi que l'occupation extensive et anarchique de
l'espace rural. Ces phénomènes s'expliquent principalement par
la croissance démographique qui se manifeste à un rythme
effréné depuis la deuxième moitié du
20ème siècle. Ainsi, la lecture des données
statistiques sur la situation démographique fait ressortir un doublement
de la population en vingt deux (22) ans entre 1970 et1992 puis en dix (10) ans
entre 1992 et 2002.
En l'an 2002, la population de Bantè est
estimée à 82.129 habitants contre 46.699 en 1992 connaissant
ainsi un croît de près de 3,8% par an pour l'ensemble de la
commune avec 4,8% pour la population rurale. Les projections pour l'an 2025
font ressortir une accélération de la dynamique
démographique comme l'indique le tableau ci-après.
Tableau XIII : Projection des tendances
d'évolution de la population de 2002 à 2019 puis à 2025
Arrondissement
|
Population 2002
|
Projection 2019
|
Projection 2025
|
Agoua
|
6276
|
10857
|
13242
|
Akpassi
|
8979
|
15533
|
18945
|
Atokolibé
|
9181
|
15883
|
19371
|
Bobè
|
4393
|
7599
|
9269
|
Bantè
|
15297
|
26463
|
32276
|
Gouka
|
13765
|
23813
|
29044
|
Koko
|
5855
|
10129
|
12354
|
Lougba
|
6006
|
10390
|
12672
|
Pira
|
12377
|
21412
|
26115
|
Total
|
82129
|
142079
|
173288
|
Source : Données du RGPH3
Par ailleurs, on enregistre un écart de concentration
de la dynamisation qui s'accentue au fil des années. Ainsi, au titre du
recensement de 2002 selon le tableau, les trois arrondissements de la commune
de Bantè (Gouka, Bantè et Pira), traversés par la route
inter état, enregistrent à eux seuls plus de 50% de la population
communale connaissant ainsi les plus fortes concentrations humaines par rapport
aux autres localités.
La dynamique démographique explique le
phénomène de pression sur les ressources naturelles avec plus ou
moins d'ampleur d'un arrondissement à un autre de la commune. Cette
pression s'accroît au fur et à mesure que la population
croît. Cette situation rend impérative la mise en oeuvre d'une
politique conséquente de gestion rationnelle et responsable de l'espace
communal en général et celle des ressources naturelles en
particulier pour garantir les besoins actuels et futurs des populations et donc
le développement.
L'objectif de ce travail est de proposer des solutions pour
que tout en garantissant à long terme, un cadre de vie sain aux
populations, on puisse maintenir l'équilibre entre la population, les
écosystèmes et le développement. Toute chose qui vise
l'amélioration de la productivité agricole dans le cadre d'une
approche participative et intégrée de la gestion de
l'environnement, de l'occupation des centres ruraux et des terroirs en rapport
avec les attentes des populations.
En terme clair, il s'agit de promouvoir des pôles
locaux de développement (Gouka, Bantè, Pira) eu égard
à l'extrême pauvreté de la population, le poids
démographique, l'analphabétisme, la déficiente des
systèmes de production, la mauvaise répartition spatiale des
éléments structurants de l'organisation du territoire ; ce
qui amène les collectivités à mettre en oeuvre des
stratégies de survie à effets destructeurs sur l'environnement et
les ressources naturelles.
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