1.1.5. L'animisme
Dans son ouvrage majeur La civilisation primitive,
Taylor définit l'animisme comme « la croyance en des entités
spirituelles supérieures, autonomes, immortelles et dotées d'une
grande puissance. Celles-ci sont rattachées à chaque enveloppe
corporelle et ont le pouvoir de mener une vie propre »14. Pour
Taylor, les raisons qui mènent les hommes à cette croyance sont
tirées de diverses expériences, comme le rêve et la transe.
Les peuples dits primitifs, à travers le
13 G.-G. ARSENE, Op.cit, p.8.
14 E. TAYLOR, L'animisme, in http\\
wikipedia /animisme.
rêve et la transe, sont confrontés à des
images ou visions qui leur prouvent que, à la faveur de certains
événements, leurs âmes peuvent quitter leurs corps et
voyager selon leur gré. De même, « au moment de la mort,
l'âme quitterait définitivement le corps mais continuerait
à vivre ailleurs. La preuve de ce phénomène se trouve dans
le fait que les personnes mortes peuvent continuer d'apparaître en
rêve aux vivants »15 . Selon les descriptions de TAYLOR,
l'âme est assimilée, par les peuplades qu'il avait
observées, à une sorte de fantôme, prenant l'apparence de
vapeur ou d'ombres. On lui attribue la possibilité de migrer d'une
personne à une autre, mais aussi d'un être mort vers un vivant.
Par extension, il est entendu que le principe de l'âme n'est pas
seulement propre à l'humain, mais se retrouve dans toutes les
composantes de la nature, les végétaux, les animaux et même
les objets inanimés. Une âme peut, par conséquent, migrer
et se transmettre indifféremment vers chacune de ces entités quel
que soit son type. Dans l'animisme « il n'y a pas de différence
entre l'âme et l'esprit »16 . Les
propriétés et le comportement de l'homme sont attribués
aux composantes non humaines de l'environnement. Comme toute chose a un esprit,
le monde est aussi habité par les esprits des ancêtres et la vie
des hommes ne doit pas être en antagonisme avec les choses de la nature.
L'idée de l'harmonie avec l'environnement s'en dégage. La
transgression des lois naturelles, le non respect des esprits attire le
malheur. Disons avec Edward TAYLOR qu'« écologiquement et sur le
plan environnemental, cette attitude est correcte, à la nuance
près que ses fondements ne sont pas scientifiques »17 .
L'animisme a été longuement répandu en protohistoire et
préhistoire.
1.1.6. Le judaïsme.
Cette religion avait commencée avec la vocation
d'Abraham comme nous le relate le livre de Genèse. Historiquement, c'est
le premier de trois grands monothéismes que sont le Judaïsme, le
Christianisme et l'Islam. Le Dieu unique conclut une alliance avec le peuple
d'Israël dans laquelle Dieu leur promet une
15 Ibid.
16 G.-G. ARSENE, Op.cit, p. 6.
17 Ibid., p. 6.
terre, une grande progéniture en échange de
l'obéissance à sa loi. Dieu fait connaître au peuple ses
dix commandements à travers Moïse.
Le récit de la création dans la Bible (Gn 1)
présente l'homme au-dessus des animaux. Il est le couronnement de la
création, mais il a le devoir de ne pas en abuser. La conception de la
domination de l'homme sur la nature est commune à toutes les
civilisations judéo-chrétiennes. Les textes sacrés et
l'enseignement de la Torah laissent un interstice par où les valeurs de
la vie traditionnelles ont laissé la place aux valeurs de la
modernité, avec leur cortège de modifications négatives.
« La critique du judéo-christianisme est l'un des premiers sursauts
ayant conduit à l'apparition de l'éthique de l'environnement
»18, nous dit G.-G. Arsene.
|