Abstract
"Impact of climate variability on production systems at Bana
(GAYA) and Zabon Mousso (AGUIE)" is an comparative research between two
different agro-ecological zones of Niger : Gaya in Dosso area and Aguié
in Maradi area.
Two approaches have been used in order to implement this
research: biophysical approach and socio-economical approach.
Biophysical approach has been done through Cropwat model use
for assessment of soil water availability of main crops as millet, sorghum and
cowpeas and the effects of this water availability on these crops yield from
area and with climate variation on the 2025 horizon.
Socio-economic approach is based on the functioning analysis
of crop systems of these two areas through farming diagno sis.
The model results analysis portended soil moisture reduction
for millet, sorghum and cowpeas in Aguié area. It was because of the
soil moisture deficit increase on the 2025 horizon comparatively to the
recorded results of reference period. On the other hand, this model presage
light soil moisture improvement already better for Gaya area. That's why there
is no yield decrease for millet and sorghum. Nevertheless there is low yield
decrease for cowpeas.
The socio-economic analysis reveals large diversity farming
existence in each zone with different economic performances. In Zabon Mousso
soil, majority farm have a low income contrary to Bana soil where majority farm
have relatively good income.
Key words : Climate variability, Crop systems,
AGUIE, GAYA, Farms typology.
Introduction
Les transformations du milieu tant physique que social
affectent avec une grande ampleur les pays en voie de développement et
tout particulièrement la zone sahélienne. Ces transformations
environnementales, considérées au sens large et la modification
de la structure démographique ou des systèmes culturels affectent
directement ou indirectement les processus de production agricole. Or dans ces
pays qui comptent 85% de leur population dans le secteur rural,
s'intéresser aux transformations des pratiques agricoles et des
systèmes d'exploitation répond à l'urgence de la
situation. La plupart des communautés agricoles connaissent
déjà un état de crise se manifestant par la
raréfaction croissante des terres de cultures, la baisse des rendements
agricoles, bref l'insécurité alimentaire (Baechler, 1995).
Le Niger, situé au coeur de la zone sahélienne,
n'est pas en marge de cette situation. Ce pays est marqué ces
dernières décennies par une mutation importante qui touche les
systèmes sociaux, le régime foncier, les systèmes de
production etc. Une des conséquences de cette mutation est le changement
des stratégies pour s'adapter aux conditions climatiques actuelles. A
l'ordre de celles-ci, l'abandon des semis à sec et précoces,
l'introduction de variétés de cultures moins exigeantes, la
généralisation de cultures de contre saison (Zakari, 1997).
En effet, la dégradation accélérée
des ressources naturelles, supports essentiels des productions du pays, est
liée à une péjoration climatique générale,
aiguisée par les sécheresses successives et les actions de
l'homme. L'agriculture est essentiellement de type extensif et se mène
sur des sols qui, dans l'ensemble offrent des rendements assez
aléatoires en rapport avec les conditions climatiques notamment le
régime pluviométrique.
Des nombreuses études ont clairement établi une
importante variabilité inter-annuelle et intra-annuelle de cette
pluviométrie se manifestant ainsi par une tendance à
l'aridification de l'ensemble des zones agro-écologiques du pays. A
titre d'exemple, Niamey qui, sur la période 1951- 1980 était dans
la zone soudanienne , se trouve en zone sahélienne sur l'intervalle
1968-1993 (Osseini, 1996). D'autre part, en comparant les cartes des courbes
isohyètes de la décennie 1960- 1969 et celle de la
décennie 1980-1989, on a constaté un déplacement important
des courbes isohyètes du nord vers le sud. La courbe isohyète 500
mm qui était au nord de Dogondoutchi pendant la première
décennie, se trouve au sud de Dosso pendant la seconde. Les lignes
isohyètes 800, 850 et 900 mm ont complètement disparu de la
région (Daddy, 1995).
Ces modifications de la pluviosité concernent aussi sa
structure et sa nature: la fréquence des jours de pluie diminue, le
maximum décadaire est plus précoce sur fin Juillet début
Août au lieu de mi à fin Août, les orages brefs et
torrentiels se généralisent au détriment des averses
longues et peu
intenses. A ceux-ci s'ajoute une variation des
caractéristiques de la saison agricole comme le début, la fin et
la longueur de la saison des pluies (Daddy, 1995).
Tous ces éléments induisent un risque climatique
majeur pour le déroulement de la campagne agricole donc pour
l'économie et les populations. Pour atténuer ces effets et
répondre aux préoccupations de développement durable dans
un secteur socio-économique comme l'agriculture, il est de nos jours et
dans nos conditions plus que nécessaire de fournir et d'utiliser les
informations météorologiques et climatiques en intégration
avec d'autres informations socio-économiques.
Le projet "Climat régional, Eau et Agriculture:
Impact sur les systèmes agroécologiques en Afrique et mesures
d'adaptation" s'inscrit dans ce cadre. Ce projet de recherche
régionale sur les Changements Climatiques sur
financement de la banque mondiale et le fond pour l'environnement mondial (FEM)
concerne onze pays dont le Niger. Il s'agit de : Burkina Fasso, Cameroun,
Egypte, Ethiopie, Ghana, Kenya, Niger, Sénégal, Afrique du Sud,
Zambie et Zimbabwe.
Les objectifs poursuivis à travers ce projet sont
principalement :
- la conduite des analyses économiques sur les
études d'impacts et d'adaptation des systèmes
agro-écologiques face aux changements climatiques au niveau national,
puis sur l'ensemble des pays concernés par ce projet;
- la prise en compte des ressources en eau dans ces analyses;
- l'amélioration des capacités d'expertise des pays
membres;
- le développement des échanges entre les pays
à travers les équipes participant à ce projet.
Le thème de recherche de l'équipe
nigérienne (composée d'enseignants chercheurs) "Impact
des Changements Climatiques sur les systèmes de production au
Niger" vise à apporter une contribution à la recherche
des solutions à la problématique liée au climat. Dans le
cadre de ce mémoire, ce thème se limite à l'étude
de l'impact de la variabilité climatique sur les systèmes
de production à Bana (Gaya) et à Zabon Mousso
(Aguié). Cette étude vise comme objectif
général, l'étude de vulnérabilité des
systèmes productifs agricoles du Niger à travers une étude
comparative de deux zones agro-écologiques différentes face aux
tendances connues sur le plan socio- économique et climatique: la zone
de Gaya (région de Dosso) et la zone d'Aguié (région de
Maradi). Pour y parvenir, deux objectifs spécifiques ont
été envisagés :
- l'étude de la disponibilité en eau du mil, du
sorgho et du niébé face à la variabilité
climatique;
- l'étude de l'impact de la variabilité climatique
sur les aspects socio-économiques des exploitations agricoles dans les
zones étudiées.
Le présent document s'articule autour des trois
principales parties :
Une première partie consacrée à la
présentation des zones étudiées ainsi que la
position géographique des villages correspondants; une
deuxième partie consacrée au cadre institutionnel, à
la problématique générale, aux
définitions des concepts utilisés et au cadre
méthodologique et enfin une troisième partie où sont
présentés les résultats et la discussion.
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