L'universitarisation de la profession infirmière( Télécharger le fichier original )par Gaà¯ta Le Helloco-Moy Université Bordeaux 2 - Sciences de l'Education 2009 |
1-Historique1-1-Les racines de la profession infirmière1-1-1-Avant 1878 :L'hôpital est d'abord un lieu de charité et ne deviendra lieu de soins qu'au vingtième siècle aux alentours des années soixante c'est-à-dire tout récemment. C'est la misère et les grandes épidémies qui créent les premiers hôpitaux. Ils sont alors des oeuvres de charité créés par des congrégations religieuses où les soins n'ont rien à voir avec leur équivalent d'aujourd'hui. Dans ces hôpitaux, il existe deux catégories de personnes : · D'une part les religieuses qui dirigent et organisent · D'autre part le personnel domestique constitué, en grande majorité, de prostituées dont la moralité douteuse leur donnent obligation de servir les miséreux. 1-1-2-De 1878 à 1918 :Dans un premier temps, on rencontre une volonté de remplacer les religieuses par des laïcs permettant, en parallèle, le développement des dispensaires. A la fin du dix neuvième siècle, les découvertes de Pasteur remettent en cause l'organisation complète de l'hôpital avec la mise en place d'une politique de l'hygiène. Conjointement, l'état intervient de plus en plus. Une nouvelle infirmière apparait alors dont la mission est très proche de celle de la religieuse, devoir et assistance, mais qui est démise de sa fonction religieuse. Les qualités requises sont alors « vocation, idéal, enthousiasme, bonté, dévouement, oubli de soi, courage, énergie, sang-froid, méthode, obéissance, discipline, respect de la hiérarchie, politesse, tact, bonne humeur, propreté, ordre, économie et initiative »2(*). A partir de 1878, les premiers cours infirmiers sont créés dans les principaux hôpitaux de Paris ; la formation dure 8 mois et est accessible à l'ensemble du personnel de l'assistance publique. Ces cours ayant lieu le soir après la journée de travail et s'adressant à des femmes logées sur place dans des dortoirs, peu de soignantes sont formées et les religieuses demeurent donc encore longtemps au chevet des malades. A cette époque, Florence Nightingale ouvre la voie à la profession d'infirmière en Grande-Bretagne. A la fin du dix neuvième siècle, il existe plusieurs types d'infirmières: · L'infirmière de l'assistance publique · L'infirmière visiteuse dont le champ d'action sociale s'élargit · Les religieuses · Les infirmières de La Croix-Rouge · Les infirmières des écoles privées comme celle de Bagatelle à Bordeaux Des rivalités apparaissent entre elles, fondées d'une part sur l'origine sociale et d'autre part sur la formation suivie, que chacune se targue d'avoir meilleure que l'autre. Au début du vingtième siècle les infirmières sont souhaitées par le corps médical comme des femmes toujours prêtes à rendre service au médecin sans faire preuve de réflexion aucune envers la prescription. Pourtant, la profession d'infirmière entre dans une nouvelle période qui fera de la servante bonne, brave et soumise, une professionnelle à la formation spécifique, sanctionnée par un diplôme. Ceci ne se fera pas sans mal car l'origine de la profession lui associe une forte dimension philanthropique et a tendance à l'y cantonner. * 2 Kniebiehler Yvonne, Cornettes et blouses blanches, éditions Hachette, Paris, 1984. |
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