1-2-Histoire d'un
diplôme
Léonie Chaptal, médecin, est à l'origine
de la fondation de la profession infirmière suite à un rapport
rédigé en 1921 sur la profession et la nécessité
d'une formation technique, d'une législation et d'un diplôme
d'Etat.
Un décret, le 27 juin 1922, institue trois brevets de
capacité en créant conjointement un conseil de perfectionnement
qui met au point les programmes des études, organise les examens et pose
les conditions de recrutement. L'Etat crée un diplôme mais permet
parallèlement l'embauche d'infirmières non
diplômées. Elles sont moins payées et donc
préférées à l'embauche, ce qui va avoir pour
conséquence le chômage d'un certain nombre d'infirmières DE
(Diplômées d'Etat) lors de la crise de 1929.
Le 18 février 1938, un décret dissocie la part
sociale de la part technique des soins en divisant alors la profession selon
deux axes : assistante sociale et infirmière DE.
C'est la loi du 15 juillet 1943, sous le régime de
Vichy, qui propose la première définition de la profession
infirmière. Cette même loi impose aux établissements
publics hospitaliers l'obligation de recruter des infirmières
diplômées d'Etat.
Après la seconde guerre mondiale, le
« baby-boom » engendre une forte demande en
infirmières alors que parallèlement les compétences
à acquérir et la liste des technicités requises ne cessent
d'augmenter.
Dans les années cinquante, la pénurie l'emporte
sur la compétence à tel point qu'environ 70% des soignantes ne
sont pas diplômées.
L'arrêté du 5 septembre 1972 écrit une
page historique de la profession en y inscrivant des caractéristiques
comme:
· L'infirmière est au service des personnes en
matière de santé
· L'infirmière est éducatrice de
santé
· L'infirmière est recrutée sur son
aptitude à penser et à agir
· L'infirmière doit collaborer avec les autres
travailleurs sanitaires et sociaux
La conception de cette nouvelle formation n'est alors plus
centrée sur la maladie mais sur la santé et la personne humaine.
Dès cet arrêté, la durée de formation passe à
28 mois pour atteindre 33 mois en 1979.
En 1966, l'Organisation mondiale de la santé
définit le rôle de l'infirmière en déclarant que
c'est à elle « qu'incombe le diagnostic infirmier,
l'initiative, la réactualisation des soins et le
contrôle ». La profession se voit alors responsable de son
évolution et la fonction infirmière se précise alors peu
à peu pour arriver, vingt cinq ans après, à la
réunion de la profession en un diplôme commun aux
infirmières de soins généraux et à celles
spécialisées en santé mentale.
Le décret de 1992 porte les études à 36
mois et 7 semaines. Le nouvel infirmier « tronc
commun » a montré depuis que la richesse de la profession
réside bien dans sa capacité à prendre en charge tout
malade quelle que soit la pathologie dont il souffre. Cette capacité
d'adaptation ne peut être qu'un plus à une époque où
la santé publique doit évoluer.
Aujourd'hui, dans la construction de l'espace européen
de l'enseignement supérieur et de la recherche, initiée lors
d'une conférence à la Sorbonne en 1998 par quatre pays
(Allemagne, Grande Bretagne, Italie et France), l'harmonisation des
études passe à l'échelle européenne. Les accords de
Bologne en 1999 qui ont été actualisés à Prague en
2001 puis à Berlin en 2003 sont l`avenir des études
supérieures et donc de la profession infirmière. Cette politique
concerne désormais 36 états de la « Grande Europe ».
Cet accord de Bologne présente les points essentiels
suivants :
· Etablir un système lisible de diplôme
· Adopter une architecture comparable des études
supérieures fondée sur trois niveaux (licence, Master, Doctorat
ou encore LMD)
· Développer des formations modulaires selon le
système européen de crédits dits ECTS (European Credits
Transfer System)
· Faire du continent européen un vaste espace
permettant facilement la mobilité des étudiants par la mise en
place de bourses de mobilité
· Faciliter la mobilité des enseignants et des
chercheurs et donner aux formations une dimension européenne
· Rendre cet espace lisible et attractif à
l'échelle du monde entier
· Intégrer les besoins de formation
professionnelle aux divers niveaux et répondre aux aspirations à
la formation tout au long de la vie
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