DEDICACES
Je dédie ce mémoire à :
ü La mémoire de ma feue mère Camina
JOSEPH décédée le 14 Septembre 2004.
ü Mon père Rochelet AMY,
pour m'avoir appris certaines valeurs telles que l'amour du travail,
l'esprit de combativité et l'esprit du progrès.
ü Mon cousin Fayard AMY pour ses mots
d'encouragement.
ü Mes tantes Roseleine, Orina et Juliana
JOSEPH.
ü Mes frère et soeur Ange-Rhodès et
Shelline AMY.
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce Mémoire a été
possible non seulement grâce à l'intérêt que j'ai
manifesté pour ce domaine de recherche et ma motivation, mais aussi
grâce à la collaboration de certaines personnes et institutions
qui m'ont accompagné tout au long du trajet. En signe de gratitude, je
veux remercier de manière spéciale :
Dieu qui m'a donné la force et la détermination
pour boucler le cycle universitaire.
Mon conseiller scientifique également Directeur du
département RNE Ing-Agr Alix RICHMOND pour sa patience
et le suivi qu'il m'a assuré du début à la fin.
La FAO pour son appui lors de la réalisation de
l'étude.
La FACN pour son support logistique.
L'Ing-Agr Eric Junior VILMONT pour les
remarques et les encouragements qu'il m'a prodigués tout au long de la
préparation de ce travail.
L'Ingénieur Duvivier LUCIEN pour ses
remarques combien pertinentes.
Le Décanat de la FAMV.
Le corps professoral de la FAMV en particulier ceux du
DRNE.
Mes camarades de la promotion "K-TALOG"
2002-2007 spécialement Johnson CLERVIL, Eliote
DORVIL, Chrisnel DESTIN, Jean Marie
JOINVIL, Phénol VERNEUS, Jean Max
RICOT, Charles Philippe BARTHELEMY, Ronald
ARCHILLE, Nicodène COQUILLON, Icenel
PORTILUS...
Le personnel de la bibliothèque spécialement
madame Yolène PHANORD.
Les paysans du bassin versant de la rivière Marmelade
qui m'ont accueilli et consenti à répondre aux entrevues.
La famille ARCHILLE pour son accueil.
Tous ceux qui d'une façon ou d'une autre m'ont
aidé à la réalisation de ce travail.
RESUME
Cette étude a été conduite dans le Bassin
Versant de la Rivière Marmelade (BVRM) durant la période allant
de Décembre 2007 à Mars 2008. Face à l'exploitation
anarchique des ressources naturelles qui entraîne la
détérioration de l'aire d'étude précitée,
une étude a été faite avec pour objectif principal: "
saisir la complexité de la dégradation du bassin versant et faire
des propositions pour son aménagement ".
Les données socioéconomiques ont
été collectées dans l'aire du BVRM à l'aide d'une
enquête. L'échantillon (60 exploitants agricoles) a
été choisi de façon systématique. La collecte des
informations sur le terrain a été faite suivant deux (2)
transects altitudinaux. La mensure du débit des sources a
été faite suivant la méthode volumétrique. Le
bassin versant couvre une superficie de 23.78 Km2 et présente
un relief très accidenté: 9.12% du bassin versant ont des pentes
allant de 5 à 12%, 68.18% pour les pentes de 12 à 30% et 22.69%
présentent des pentes supérieures à 60%. Cette zone jouit
d'un climat tropical humide avec une pluviométrie moyenne annuelle de
2014.2 mm/an et son indice pluviométrique est de 5-4-3. On y retrouve
trois (3) types de formations géologiques (formation sédimentaire
d'âge crétacé supérieur, formation
sédimentaire d'âge Eocène moyen à supérieure,
formation magmatique) et trois (3) formations hydrogéologiques
(aquifères carbonatées à intercalations marneuses peu
productifs, formations cristallines, aquifères karstiques). Les travaux
de terrain révèlent la présence de trente sept (38)
sources d'un débit variant de 0.02 à 6 l/s et cinq (5) types de
sol. Le bassin versant présente des risques d'érosion moyenne
(9.91%), élevé (48.87%), grave (25.71%), très grave
(15,51%). La cause principale de sa dégradation est la
déforestation. Son indice de dégradation est de 0.617. Son
occupation des sols est la suivante: cultures denses (1.47%), cultures
agricoles moyennement denses (21.74%) et systèmes agroforestiers
(76.79%).
Les principales cultures pratiquées sont: le haricot,
l'igname, le maïs, la banane, le pois congo, le manioc, la patate et les
cultures maraîchères. Plus de 53.34% de la population du BVRM ont
un revenu inférieur à dix mille gourdes par an (10000 gourdes/an)
et 50% des exploitants travaillent moins de deux hectares de terre.
Les résultats de cette étude montrent l'urgence
qu'il ya de freiner la dégradation. Toute action visant à
rétablir l'équilibre écologique doit prioriser des
systèmes de production plus rentables et la création de nouvelles
sources de revenus.
TABLE DES MATIERES
DEDICACES
i
REMERCIEMENTS
ii
Liste des figures
x
Liste des sigles et abréviations
xi
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
1
1.1. Problématique
1
1.2. Objectifs
2
1.2.1. Objectif général
2
1.2.2. Objectifs spécifiques
2
1.3. Hypothèses de l'étude
3
1.4. Intérêts de l'étude
3
1.5. Limitations de l'étude
3
CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTERATURE
4
2.1. Efforts de la lutte contre l'érosion en
Haïti
4
2.2. Echec des stratégies de lutte
antiérosive en Haïti
5
2.3. Les approches d'intervention en
aménagement des bassins versants
7
2.3.1. Les logiques traditionnelles
7
2.3.1.1. La logique d'équipement du
territoire
7
2.3.1.2. La logique de développement
économique
7
2.3.2. Les nouvelles approches
8
2.3.2.1. Approche intégrée
8
2.3.2.2. Approche participative
8
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE
10
3.1. Présentation de la zone
d'étude
10
3.1.1. Situation géographique du BVRM
10
3.1.2. Conditions climatiques
10
3.1.2.1. Pluviométrie
10
3.1.2.2. Indice pluviométrique
11
3.1.2.3. Température
11
3.1.3. Topographie
12
3.1.4. Géologie du BVRM
12
3.1.5. Hydrologie
12
3.1.6. Végétation
12
3.2. Matériel utilisé
13
3.3. Méthode de travail
14
3.3.1. Recherches bibliographiques
14
3.3.2. Collecte des données climatiques
14
3.3.3. Cartographie
14
3.3.4. Enquête exploratoire
14
3.3.5. Etudes des caractéristiques
biophysiques du bassin versant
14
3.3.5.1. Etablissement des transects
14
3.3.5.2. Paramètres géomorphologiques
et hydrologiques du bassin versant
17
3.3.5.3. Indice de dégradation du bassin
versant
17
3.3.5.5. Réalisation du profil de la
Rivière Marmelade
17
3.3.5.6. Mesure du débit des sources
17
3.3.6. Etudes des Caractéristiques
socioéconomiques du Bassin Versant
17
3.3.6.1. Enquête formelle
17
3.3.6.2. Echantillonnage
17
3.3.6.3. Critères de typologie des
exploitations agricoles
18
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET INTERPRETATION
19
4.1. Caractéristiques biophysiques du
milieu
19
4.1.1. Caractéristiques du BV
19
4.1.1.1. Forme du BV
19
4.1.1.2. Densité de drainage (Dd)
19
4.1.1.3. Coefficient de torrentialité
19
4.1.1.4. Réseau de drainage
19
4.1.2. Topographie
22
4.1.2.1. Relief
22
4.1.2.2. Classes de pentes
22
4.1.3. Matériau parental
24
4.1.4. Ressources en eau du BVRM
26
4.1.5. Ressources sols
28
4.1.5.1. Les types de sols
28
4.1.5.2. Occupation actuelle des sols
29
4.1.5.3. Potentialité des sols
31
4.1.6. Couverture végétale
31
4.1.7.1. Causes de la dégradation des
sols
32
4.1.7.2. Les raisons de la coupe des essences
32
4.1.8. Subdivision du bassin versant en fonction
des risques d'érosion
33
4.1.8.1. Indice de dégradation du Bassin
versant
33
4.2. Aspects socioéconomiques du milieu
27
4.2.1. Population
27
4.2.2. Scolarisation
27
4.2.3. Santé
28
4.2.4. Religion
28
4.2.5. Migration
29
4.2.6. Source d'énergie utilisée pour
la cuisson et l'éclairage du logement
29
4.2.7. Accès à l'eau potable du
BVRM
30
4.2.8- Les Institutions
31
4.2.8.1. Les institutions étatiques
31
4.2.8.2. Organisations non gouvernementales
(ONG)
31
4.2.9. Activités extra agricoles
32
4.2.10. Infrastructures
32
4.2.10.1. Route
32
4.2.10.2. Transport et Communication
32
4.2.10.3. Habitat
32
4.2.10.4. Industrie
34
4.2.10.5. Marché public
34
4.2.11. Organisations sociales
34
4.3. Système de production
35
4.3.1. Facteurs et techniques de production
35
4.3.2. Systèmes de culture
35
4.3.3. La gestion de la fertilité des sols
du BVRM
36
4.3.4. Système d'élevage
36
4.3.4.1. Caractéristiques de
l'élevage
36
4.3.4.2. Taille du cheptel
36
4.3.4.3. Conduite de l'élevage
36
4.3.4.3.1. Mode d'alimentation du cheptel
36
4.3.4.4. Système de crédit
38
4.3.4.5. Niveau d'épargne
38
4.3.4.6. Système de prix
38
4.3.4.7. Système de commercialisation
39
4.3.4.8. Système de transformation
39
4.3.4.9. Situation foncière
39
4.3.4.10. La main d'oeuvre au niveau du bassin
versant
41
4.3.4.11. Catégorisation des EA selon leurs
performances économiques
42
4.3.4.12. Typologie des Exploitations Agricoles
42
CHAPITRTE 5 : CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
44
5.1. Conclusion
44
5.2- Recommandations
45
5.2.1- Esquisse d'un plan d'aménagement pour
le BVRM
45
5.2.2. Mesures socioéconomiques
45
5.2.3. Mesures techniques
48
5.2.4. Stratégie d'application du plan
50
5.2.5. Suivi et contrôle
51
CHAPITRE VI : BIBLIOGRAPHIE
52
Liste des
tableaux
Tableau # 1: Distribution des échantillons
d'enquêtes dans le BVRM....................17
Tableau #2 : Répartition des pentes au niveau du
bassin versant...........................22
Tableau # 3: Nombre de sources, de fontaines
fonctionnelles et de sources aménagées par
localité..........................................................................................27
Tableau # 4: Différentes classes de
potentialités des sols du BVRM......................32
Tableau # 5 : Les causes de la dégradation du
BV............................................33
Tableau # 6: Subdivision du BV en fonction des risques
d'érosion........................35
Tableau # 7: Niveau de scolarisation dans le
BV.............................................37
Tableau # 8: Lieu de
consultation................................................................38
Tableau # 9: Les maladies affectant la
population............................................38
Tableau # 10: Types d'énergies utilisées par les
ménages...................................40
Tableau # 11: Calendrier cultural du
BVRM...................................................45
Tableau # 12: Calendrier
fourrager..............................................................47
Tableau # 13 : Mode de conduite de
l'élevage.................................................47
Tableau #14: Variations annuelles des prix des produits
vivriers sur le marché Marmeladais
.......................................................................48
Tableau # 15: Répartition des terres du bassin en
fonction du mode de Faire Valoir....50
Tableau # 16: Revenus agricoles bruts des EA
enquêtées pour l'année 2007.............51
Tableau # 17: Typologie des EA du
BV.......................................................53
Liste des figures
Fig # 1 : Pluviométrie à Marmelade
.......................................................11
Fig # 2 : Transects effectués dans le
BVRM..............................................15
Fig # 3 : Réseau hydrographique du bassin
versant de la rivière Marmelade.........21
Fig # 4 : Répartition des terres suivant les
différentes classes de pentes..............23
Fig # 5 : Répartition des matériaux
géologiques du BVRM ............................25
Fig # 6 : Mode d'occupation des sols du
BVRM.........................................30
Fig # 7 : Raison de la coupe des arbres du bassin
versant...............................33
Fig # 8 : Subdivision du bassin versant en fonction
des risques d'érosion..............36
Fig # 9 : Migration de la
population........................................................39
Fig # 10 : Accès à l'eau potable de la
population du BVRM.............................40
Fig # 11 : Logement et environnement
humain.............................................43
Fig # 12 : Types de lieu
d'aisances..........................................................44
Liste des sigles et abréviations
ABV
: Aménagements des bassins versants
ACDI : Agence Canadienne de
Développement International
ASEC : Assemblée de
la Section Communale
BAC : Bureau Agricole
Communale
BID : Banque
Inter-Américaine de Développement
BV : Bassin Versant
BVRM : Bassin Versant de la
Rivière Marmelade
CASEC : Conseil
d'Administration de la Section Communale
CDS : Centre de
Santé
CECAM : Coopérative
d'Epargne et de Crédit de Marmelade
CES : Conservation des Eaux et
du Sol
CNIGS : Centre National de
l'Information Géospatiale
COPAIMAR: Coopérative
Agro-Industrielle de Marmelade
CRS : Catholic Relief
Service
CV : Couverture
végétale
Cx : Carreaux
Dd : Densité de
drainage
DGI : Direction
Générale des Impôts
DRIPP : Développement
Régional Intégré de Petit Goâve et Petit Trou de
Nippes.
DRS : Défense et
restauration des sols
EA : Exploitation
Agricole
FACN : Fédération
des Associations Caféières Natives
FAMV : Faculté
d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire
FAO :
Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation
Fonkoze : Fondasyon Kole
Zepòl
FV : Faire Valoir
FVD : Faire Valoir Direct
FVI : Faire Valoir
Indirect
GCES : Gestion Conservatoire
des Eaux et du Sol
Gdes : Gourdes
GOPP : Groupement des
Organisations Paysans de Paparel
GPS : Global Positioning
System
Ha : Hectare
IHSI : Institut Haïtien de
Statistique et d'informatique
IICA : Institut
InterAmericain de Coopération en Agriculture
INFP : Institut National pour la
Formation Professionnelle
Ip : Indice
pluviométrique
Kc : Coefficient de
compacité
Km : Kilomètre
Km2 :
Kilomètre carré
MARNDR : Ministère de
l'Agriculture des Ressources Naturelles et du
Développement Rural
MDE : Ministère de
l'Environnement
MENFP : Ministère de
l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle
MICT : Ministère de
l'Intérieur et des Collectivités Territoriales
MPCE : Ministère de la
Planification et de la Coopération Externe
MSPP : Ministère de la
Santé Publique et de la Population
MTPTC : Ministère des
Travaux Publics, Transport et Communication
OCB : Organisations
Communautaires de Bases
OEA : Organisation des Etats
Américains
ODJP : Organisation des
Jeunes pour le Développement de Paparel
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
PDAI : Programme de
Développement Agricole Intégré
pH : Potentiel
Hydrogène
PNCS : Programme Nationale de Cantine
Scolaire
PNUD : Programme des Nations
Unies pour le Développement
RGPH : Récensement
Général de la Population en Haïti
SNEP : Service National
d'Eau Potable
SNRE : Service National des
Ressources en Eau
STABV : Secrétariat
Technique en Aménagement des Bassins Versants
UCG : Unité Centrale de
Gestion
UCTM : Union des Cadres Techniques
de Marmelade
UCS : Unité de
Coordination de Santé
UEH : Université d'Etat
d'Haïti
USAID : Agence Américaine
pour le Développement International
Liste des
annexes
Annexe A : Questionnaire d'enquête
socioéconomique
Annexe B : Questionnaire d'enquête biophysique
Annexe C : Quelques caractéristiques quantitatives de
la morphologie du BVRM
Annexe D : Classification des pentes selon la FAO
Annexe E : Liste de quelques ravines du Bassin Versant
Annexe F : Fiche d'indices de dégradation du
Bassin Versant de la rivière Marmelade
Annexe G : Profil longitudinal de la rivière
Marmelade
Annexe H: Revenus agricoles des EA enquêtées.
Annexe I : Principales sources d'eau du bassin versant de la
rivière Marmelade
Annexe J : Liste des photos
CHAPITRE 1 :
INTRODUCTION
1.1. Problématique
La dégradation de l'environnement constitue un
problème majeur auquel de nombreux pays font face mais les
mécanismes participant à cette dégradation
diffèrent d'un pays à l'autre. Dans les pays
développés, l'utilisation de certaines technologies et les
excès de consumérisme laissent derrière eux des volumes de
déchets difficilement recyclables. Ce phénomène se
manifeste dans les pays du Sud par la surexploitation des ressources ligneuses
et l'érosion des terres qui, chaque année, conduit à
l'abandon de sept (7) millions d'hectares et la disparition de dix (10)
millions d'hectares de forêts ombrophiles tropicales (ELISSADE et
DOMINGO, 1994 cité par JOSEPH, 2003).
En Haïti, le problème de la dégradation des
sols se manifeste à l'échelle nationale et saute aux yeux des
observateurs les moins avertis. De l'aspect physique du pays et de la
prédominance de l'agriculture de montagne sur celles des plaines et de
vallées, il en est découlé une dégradation continue
et poussée de la majeure partie des bassins versants par suite d'une
agriculture de subsistance pratiquée par des centaines de milliers de
petits exploitants agricoles. En effet près de 63% des exploitations
agricoles ont une pente supérieure à 20% et seulement 29%
accusent une pente de moins de 10% (CALIXTE, 1998 cité par PIERVIL,
1999). Il a été prouvé depuis 1981 que
près de 20% des sols de montagne était sur le point de ne plus
pouvoir être utilisés à des fins agricoles, 30%
était sérieusement menacés et risquait d'être perdus
si rien n'est fait pour les protéger à court terme, les 50%
restant étant chaque jour de plus en plus affectés par
l'érosion (MAGNY, 1991).
Malgré son enclavement, l'érosion n'a pas
épargné une zone aussi stratégique (de nombreux cours
d'eau d'importance y prennent naissance) que Marmelade. Elle a
entraîné la dégradation de son environnement et
réduit la fertilité des sols à un rythme
inquiétant. La coupe abusive des arbres en particulier des ligneux
réalisée sans renouvellement de la part des communautés
rurales, l'abandon des plantations de café, considérées
traditionnellement comme le principal support au maintien de la couverture
végétale au profit des cultures plus rentables (haricot, chou),
les profonds bouleversements des modes et des pratiques culturales sans mesure
de défense et de protection des sols jumelés à des
mauvaises pratiques d'élevage (surpâturage), la forte pression sur
les modes et régimes d'utilisation des terres, l'absence ou
l'insuffisance des disponibilités monétaires au sein des familles
ainsi que les difficultés d'accès aux sources d'approvisionnement
en eau potable (6% seulement des communautés du bassin versant ont
accès à l'eau potable) sont autant de problèmes auxquels
sont confrontés la population de l'aire d'étude et qui offrent
une perspective d'induire en aval des conséquences majeures sur les
régions beaucoup plus vulnérables.
Face à tant de problèmes, restaurer
l'environnement constitue un défi majeur auquel l'échange et la
transmission d'information doit constituer des moyens privilégiés
pour encourager et soutenir des actions positives. Conscient de cette
dégradation accrue et de l'impérieuse nécessité de
renverser le processus, une étude-diagnostic de la dégradation du
bassin versant de la rivière Marmelade a été entreprise en
vue de faire des propositions pour son aménagement.
1.2. Objectifs
1.2.1. Objectif
général
L'objectif principal poursuivi par ce travail est de saisir
dans sa complexité le processus de la dégradation du bassin
versant sous étude afin de faire des propositions à son
aménagement.
1.2.2. Objectifs
spécifiques
· Etudier les paramètres géomorphologiques
du BV de la rivière Marmelade;
· Analyser la situation socioéconomique du
BVRM;
· Déterminer les causes profondes de sa
dégradation;
· Etablir une typologie des exploitations agricoles au
niveau du bassin versant.
· Proposer des éléments pour la
réalisation d'un plan de son aménagement;
1.3. Hypothèses de l'étude
H1 : La situation de dégradation
du bassin versant de la Rivière Marmelade est le résultat de
l'exploitation anarchique de ses ressources naturelles.
H2 : Les contraintes économiques
du paysan accélèrent le processus de dégradation du bassin
versant étudié.
1.4. Intérêts de
l'étude
Cette étude permettra aux autorités
étatiques, aux ONG et organisations internationales de prendre
connaissance du niveau de dégradation des ressources du BVRM afin de
prévenir et d'empêcher leur aggravation.
1.5. Limitations de l'étude
C'est une étude ponctuelle qui contient certaines
limitations. Compte tenu des problèmes financiers:
1. L'analyse des sols (pH, texture et de la matière
organique) et de l'eau n'a pas été effectuée pour la
détermination de leur niveau de dégradation.
2. A cause de l'absence d'archives dans les exploitations, les
informations recueillies sont basées sur la mémoire des
exploitants.
3. L'étude a été réalisée
sur une courte durée, ce qui n'a pas permis de considérer tous
les paramètres nécessaires.
4. En raison du manque de données climatologiques au
niveau du bassin versant, seulement des données pluviométriques
de la période allant de 2002 à 2007 ont été
utilisées.
CHAPITRE 2 : REVUE DE
LITTERATURE
2.1. Efforts de la lutte contre l'érosion en
Haïti
Dès l'aube des années 1940, les tentatives pour
contrer le phénomène d'érosion se sont
succédées et se sont étendues à l'échelle
nationale. En dehors des projets spécifiques de contrôle de
l'érosion presque tous les projets régionaux contiennent un volet
de lutte antiérosive. A cette croisade nationale, parallèlement
aux interventions de l'Etat, différentes institutions de tendances et
d'origine diverses se sont penchées sur le problème. Il en est
résulté toute une série d'action dans la gestion
conservatoire des eaux, de la biomasse et de la fertilité des sols
(GCES). Selon (MURRAY, 1978 cité par JEAN PIERRE, 1984) cinq
catégories d'institutions sont impliquées dans la lutte
antiérosive en Haïti :
1. Agences gouvernementales (MARNDR, ONAAC...)
2. Agences internationales de développement (PNUD, FAO,
ACDI...)
3. Agences locales et internationales de secours
4. Groupes missionnaires locaux
5. Agences liées par contrat au gouvernement
américain (CARE, CRS, CWS, HACHO)
Toutes ces institutions ici présentées ont
donné une assistance bilatérale ou multilatérale dans
différents projets, à différentes époques et en des
points différents du territoire.
ü De 1967 à 1970, la FAO et le MARNDR sont
intervenus dans la conservation des sols dans la région des
Gonaïves et du Nord Ouest.
ü De 1953 à 1973, les différentes agences
de l'USAID telles que CARE, CRS, CWS ont entrepris des activités de
développement notamment le contrôle de l'érosion dans
différentes zones : Nord et Nord'Ouest pour la CARE ; la
région de Port-au-Prince, l'île de la Gonâve et
particulièrement Jacmel et Belle Anse pour CWS et la Grande Anse
pour CRS.
ü A partir de 1972, la FAO est intervenue dans la
région des cayes et du Limbé.
ü A partir de 1975, la HACHO a commencé ses
activités de lutte antiérosive dans le Nord Ouest.
ü De 1975 à 1981, l'ACDI a financé le DRIPP
dans un projet comprenant un volet d'aménagement des bassins
versants.
ü Vers les années 1979, la BID à travers le
PDAI a financé la conservation des sols aux Cayes, à Jacmel,
à Thomazeau et le Nord Ouest.
ü Vers les années 87-88, le STABV a
inventorié 110 projets distribués à travers le pays avec
une forte concentration au le Plateau Central et dans le Sud du pays. Ils ont
embrassé surtout : la défense et la restauration des sols,
le reboisement, la gestion de l'eau (Captage des sources, construction de
citerne). Il faut dire que toutes les méthodes ont été
utilisées depuis les plus traditionnelles jusqu'aux structures les plus
sophistiquées.
ü Vers les années 1999, le projet FAO/ Marmelade a
lancé ses actions d'aménagement de bassins versants sur une base
d'approche participative.
2.2. Echec des stratégies de lutte antiérosive
en Haïti
Depuis les années 1960 jusqu'en 1990 les instances
étatiques, conseillées par les organismes internationaux et les
bailleurs de fonds, ont cru voir dans la résolution des problèmes
liés à la conservation des ressources naturelles la solution
à la crise du secteur rural. Le contexte particulier d'Haïti a
favorisé la mise en oeuvre de nombreuses actions et projets s'appuyant
sur une stratégie "moderne" d'équipement rural et a, ainsi,
largement contribué à faire de ce pays un "laboratoire de la
lutte antiérosive" (ROOSE, 1994).
En effet, la stratégie utilisée consistait
à accorder la priorité à l'aménagement d'un espace
dont l'unité était le bassin versant, en privilégiant la
cohérence physique des structures mécaniques établies. Il
devait avoir rapidement des effets sur la conservation des ressources
naturelles. Malheureusement, cette conception de l'aménagement de
l'espace fait de la lutte antiérosive une discipline isolée.
Elles n'ont eu que des résultats mitigés et discutables et se
sont souvent soldés par des cas d'échec (ROOSE, 1994).
Ces cas d'échec s'expliquent essentiellement par le
fait que les projets ont priorisé l'aménagement et la
conservation des sols (CES) sans tenir compte des besoins réels du
paysan. En effet ce dernier perçoit le projet comme un moyen de
bénéficier d'un revenu immédiat à défaut
d'offrir une perspective d'amélioration des rendements et du revenu
agricole à court terme en utilisant les techniques de conservation
proposées (ROOSE, 1994).
Il n'existe d'ailleurs aucune relation directe entre ces
techniques et l'ensemble des contraintes auxquelles font face les paysans.
Cette inadéquation entre propositions et contraintes résulte
d'une méconnaissance profonde des rationalités économiques
paysannes, du fonctionnement des systèmes d'exploitation agricole en
général et des problèmes fonciers en particulier (ROOSE,
1994).
Or, la mise en place des ouvrages nécessite de
sacrifier une certaine portion de la surface cultivable, déjà
restreinte, sans possibilité d'amélioration des rendements avant
de nombreuses années. Ils exigent un surcroît de travail pour leur
entretien, travail qui ne peut être assuré que par le paysan
lui-même. De plus ces techniques ne réduisent pas la
dégradation des terres qui se trouvent entre les ouvrages et
n'améliorent pas leur productivité. Elles sont peu efficaces et
augmentent parfois les risques (débordement, ravinement et glissement de
terrain) en déséquilibrant le versant. Aussi, pour éviter
ces types de problème, ces aménagements sont souvent
réalisés sur des terres marginalisées par les agriculteurs
(ROOSE, 1994).
Les recherches entreprises se préoccupent plus de la
sélection des espèces et de la profondeur ou de l'inclinaison des
terrasses, que des modes d'intégration de l'arbre ou de la structure
mécanique aux systèmes d'agriculture traditionnels.
Enfin, le type d'organisation des projets devrait être
remanié : la population est utilisée comme réservoir
de main d'oeuvre sans réelle participation de celle-ci, manque de suivi
et d'évaluation des actions engagées.
Il existe donc une incohérence totale entre les
objectifs d'un projet privilégiant la logique d'équipement et les
objectifs des populations concernées (rarement concertées). La
situation est telle qu'il n'est plus temps de défendre (DRS), ni
même de conserver (CES) les sols. En effet la population augmentant
rapidement, il faut nécessairement améliorer la production sans
dégrader l'environnement (ROOSE, 1994).
2.3. Les approches d'intervention en aménagement des
bassins versants
L'aménagement de bassins versants (ABV) en Haïti
s'est basé sur deux grandes logiques traditionnelles, lesquelles sont
remplacées par de nouvelles approches.
2.3.1. Les logiques
traditionnelles
2.3.1.1. La logique
d'équipement du territoire
Tous les projets d'ABV, de conservation des eaux et de sols
(CES), qui se sont exécutés en Haïti de (1940-1970) sont
basés sur cette logique (REGIS et ROY, 1999). Suivant cette
dernière, les problèmes sont considérés sur un
angle purement technique. Les tentatives pour combattre la dégradation
des terres ont visé surtout à prévenir ou à
réduire les pertes en sol. L'érosion était
considérée comme un phénomène physique à
combattre surtout par des moyens physiques (FAO, 1990).
Les stratégies de mise en oeuvre sont:
§ Motiver les paysans habitant les BV sur les
conséquences négatives des actions de déboisement des
mornes;
§ Donner des formations aux paysans et encadreurs juste
pour réaliser des travaux de protection purement techniques;
§ Former des groupes de paysans, de façon
individuelle pour travailler sur leurs terres, celles d'autres
propriétaires ou celle de l'Etat;
2.3.1.2. La logique de
développement économique
Elle prend en compte aussi la situation sociale du monde rural
tout en pratiquant la conservation des eaux et des sols. Dans ce sens, cette
approche considère la CES comme étant l'un des facteurs du
développement rural (REGIS et ROY, 1999).
Les stratégies employées sont tout à fait
différentes:
§ Les aménagements sont pensés à la
parcelle tout en visant l'ensemble du BV;
§ Le choix des zones se fait par les paysans avec les
conseils techniques d'un encadreur;
§ Les paysans identifient les contraintes, les
hiérarchisent et priorisent les solutions.
2.3.2. Les nouvelles approches
Suite aux échecs qu'ont connus les logiques
d'intervention en aménagement des bassins versants en Haïti, de
nouvelles approches ont été adoptées. Ces approches ont
assuré une large participation de la population rurale aux programmes
d'aménagement et de conservation des sols.
2.3.2.1. Approche
intégrée
Développée vers les années 90,
l'aménagement intégré des bassins versants est un bon
moyen d'harmoniser la conservation, la production agricole, l'élevage et
la foresterie en altitude (HERNANDEZ, 1991). Elle opte pour une
responsabilité locale, à travers un consensus devant aboutir
à l'élaboration d'un plan de gestion durable des ressources
naturelles, (Nations Unies, 1998) citées par (SAINT-PREUX, 2000).
Dans cette approche la planification des processus est
considérée comme la première étape pouvant aboutir
aux objectifs fixés. Elle insiste sur la nécessité,
particulièrement au niveau local, d'impliquer et de faire participer les
intéressés aux décisions sur l'utilisation et la gestion
des terres. Ce ne doit pas être une procédure haut-bas, mais un
mécanisme d'aide à la décision destiné à
guider les utilisations des terres ou les décideurs dans le processus
(F.A.O, 2001).
2.3.2.2. Approche
participative
La démarche participative et sa mise en oeuvre ont
débuté avec la communauté rurale, elle prend les
décisions concernant le choix, la conduite et la gestion des
activités (FAO, 1999). La participation populaire est essentielle au
succès de l'aménagement des BV, et l'initiative revient
aujourd'hui de plus en plus aux populations, et les administrations
étant reléguées à un rôle consultatif et
d'appui (MICHAELSEN, 1991)
L'approche participative est utilisée dans le but de
réduire les impacts défavorables des pratiques d'utilisation des
terres sur les ressources, en faisant participer la population à sa
planification et sa mise en oeuvre. Elles apportent des bienfaits
économiques, comme l'amélioration des revenus des agriculteurs et
la sécurité des moyens d'existence, ainsi que des bienfaits
sociaux, comme la création d'association ou de comités locaux et
la diminution de l'exode rural. Les projets participatifs de
la planification et de la gestion des BV sont réalisés au niveau
communautaire et ne portent que sur des superficies très exiguës.
Les succès et les résultats sont beaucoup plus satisfaisants
(MICHAELSEN, 1991).
Toutefois, les approches participatives soulèvent
certains problèmes pour les communautés en amont et en aval:
§ L'échelle réduite de l'approche tend
à ne faire bénéficier des avantages que les agriculteurs
participants;
§ Sur le plan social, le bassin hydrologique n'est pas
toujours l'unité de planification la plus indiquée pour la
population locale. Pour que l'approche participative soit performante, la zone
objet de la planification devrait pouvoir être ajustée, ce qui
risque de compromettre l'établissement de relation amont aval
(GREENLAND, 1996) ;
§ L'extension de l'approche participative à de
grands BV est une démarche très complexe car elle exige la
coopération d'organismes publics et la constitution d'association de BV
(GREENLAND, 1996).
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE
3.1. Présentation de la zone d'étude
3.1.1. Situation géographique du BVRM
Le BV de la rivière Marmelade est situé dans le
département de l'Artibonite sur les hauteurs du massif du nord entre
19°30' et 19°34' de latitude Nord et 72°21' et 72°24' de longitude Ouest,
suivant une tranche d'altitude allant de 267 m à 1115 m. La
rivière Marmelade est un affluent de la rivière du Limbé.
Il est limité au Nord par le BV de la rivière Doré; au
Sud par celui de la Quinte; à l'est par celui de la rivière de
Bouyaha et à l'ouest par celui des Trois Rivières.
3.1.2. Conditions climatiques
Le bassin hydrographique de la rivière Marmelade jouit
d'un climat tropical humide avec un régime de pluies orageuses à
fortes intensités. Le BV sous étude ne dispose pas de station
météorologique, cependant quelques données
pluviométriques ont été enregistrées au BAC de
Marmelade.
3.1.2.1. Pluviométrie
La pluviométrie de la commune de Marmelade est
irrégulièrement repartie entre les mois et les années. La
pluviosité annuelle sur une période d'observation de six (6) ans,
varie de 1878 mm à 2163.6 mm. La variation moyenne mensuelle pour cette
même période est de 37.7 mm à 266.87 mm
(voir figure #1).Toutefois il y a lieu d'observer une
alternance climatique très nette qui se caractérise par une
grande saison pluvieuse allant de Avril à Janvier et une saison
relativement sèche de Février à Mars. Cependant, compte
tenu de la faible étendue des données, leur utilisation doit
être faite avec beaucoup de prudence.
Figure 1: Répartition de la pluviométrie
à Marmelade de 2002 à 2007
3.1.2.2. Indice pluviométrique
La détermination de l'indice pluviométrique du
bassin versant a été faite à l'aide de la
pluviométrie annuelle moyenne du BV. Son indice pluviométrique
(Ip) est de « 6-4-2 », c'est-à-dire 6 mois pluvieux,
4 mois intermédiaires et 2 mois de sécheresse. Ses
précipitations supérieures à 1400 mm/an le classe parmi
les zones à forte pluviosité.
3.1.2.3. Température
La température annuelle varie de 14°C à 27°C
avec une moyenne de 25°C. La période allant de Décembre à
Mars est celle des basses températures (14°C-15°C) alors que la
température s'élève de 26°C à 27°C de Juin à
Septembre (GRADES, 2002 cité par LEBELON, 2003). La durée
d'insolation et la longueur du jour conviennent assez bien aux cultures
vivrières et fruitières de type tropical.
3.1.3. Topographie
Le bassin versant présente un relief très
accidenté, ses altitudes varient de 267 m près de l'exutoire
à 1115 m au point culminant du bassin (Morne Dimas).
Délimité par des chaînes de montagne d'altitudes
relativement faibles (Morne Dimas 1115m, Morne Jean Jacques 1099 m, Morne
Paparel 1087 m, Morne Petite Place 766 m, Morne Citronnelle 652 m, Morne Saint
Gérard 867 m, Morne Gogolo 892 m, Morne Gilbert 945 m, Morne Michel 943
m, Morne Roux 881 m), etc ; plus de la moitié de la superficie
totale de ce bassin versant est occupée par des pentes de plus de 12
à 30%.
3.1.4. Géologie du BVRM
Selon les données du CNIGS, la zone est occupée
par trois (3) types de formations géologiques: une formation
sédimentaire d'âge crétacé supérieur, une
formation sédimentaire d'âge Eocène supérieur
à moyen et une formation magmatique.
3.1.5. Hydrologie
Du fait des propriétés des roches qui
constituent le socle du bassin versant et des phénomènes de
déboisement accéléré, de l'anthropisation
anarchique du milieu, de l'érosion des sols, les ressources en eau
s'amenuisent en période de sécheresse au niveau du bassin
versant. L'aval du BVRM est regorgé de nombreuses résurgences qui
pouvaient être captées à cause de leur débit mais
leurs positions dans les lits des ravines est un handicap majeur quant à
leurs exploitations.
3.1.6. Végétation
Le bassin versant a une végétation
caractéristique des zones humides. Il présente une couverture
végétale faible. Cette situation permet de comprendre que le
processus de déboisement accéléré s'articule autour
de la logique d'exploitation à court terme pour répondre aux
besoins financiers. Toutefois trois strates ont été
remarquées :
Une strate arborée. On y rencontre des
essences fruitières comme manguier (Mangifera Indica L.), arbre
véritable (Artocarpus incisa L.), arbre à pain
(Artocapus communis L.), Orange douce (Citrus sinensis
Osbeck), Orange amer (Citrus aurantium L.), Chadèque
(Citrus maxima Merr), avocatier (Persea americana
L.), cocotier (Cocos nucifera L.), Corossolier (Annona
muricata L.). Les essences forestières rencontrées
sont : le mapou (Ceiba pentandra L.), le cèdre
(Cedrela odorata L.), le chêne (Macrocatalpa longissima
JACQ.), l'Acajou (Swietenia mahogani L.), le Saman (Samanea
saman L.), le sucrin (Inga vera WILLD.), le Mombin
(Spondias mombin L.), le kapab (Colubrina ferruginosa),
etc.
Une strate arbustive. On y rencontre des
essences comme le goyavier (Psidium guayava L.), le cerisier
(Malpigia glabra Jacq.), le leucena (Leuccena
leucocephala L.), le caféier (Coffea arabica L.).
Une strate herbacée. Dans cette strate
on trouve des espèces comme l'herbe guinée (Panicum maximum
L.), l'herbe madame michèle (Themeda quadrivalvis (L.)
Kuntz), le bananier (Musa sp),
l'herbe pintade (Panicum fasciculatum Sw.), le vétiver
(Anatherum zizanoïdes Hitche et Chase), etc.
3.2. Matériel utilisé
Dans le but de parvenir aux résultats escomptés,
le matériel suivant a été utilisé:
Une (1) carte topographique (échelle 1/20 000), pour
la délimitation du bassin hydrographique sous étude;
Un (1) Clisimètre, pour la détermination des
pentes sur le terrain;
Un (1) G.P.S, pour enregistrer les coordonnées des
sources, des ravines et de la rivière;
Du papier millimétré pour le calcul de la
superficie du bassin versant;
Des fiches d'enquêtes, pour recueillir les
données socioéconomiques et biophysiques;
Papier, crayons, gommes, plumes et accessoires;
Un (1) appareil photographique pour réaliser des
prises de vue;
Un (1) USB drive pour le stockage des données
collectées;
Machette
Récipient (1 gallon)
Stipe de bananier pour amener l'eau au récipient de
mesure.
Chronomètre
Ordinateur
3.3. Méthode de travail
Pour la réalisation de ce travail, la démarche
suivante a été adoptée:
3.3.1. Recherches bibliographiques
Cette phase a consisté en la consultation d'ouvrages et
de revues traitant de l'aménagement de Bassins Versants, de la
conservation de l'eau et des sols, de la gestion sociale de l'environnement
afin de rédiger le chapitre de la revue de littérature.
3.3.2. Collecte des données climatiques
Les données pluviométriques ont
été collectées au BAC de Marmelade.
3.3.3. Cartographie
La collecte des premières informations a
été faite à partir d'une carte topographique à
l'échelle 1/20000. Les cartes thématiques ont été
réalisées par le CNIGS suivant une échelle de 1//40000.
3.3.4. Enquête
exploratoire
Elle a permis d'avoir une idée globale sur le sujet
étudié et a contribué à la conceptualisation des
formulaires d'enquêtes.
Elle a permis d'identifier les critères de
différenciation en vue de l'établissement des performances
économiques des exploitations agricoles. Elle s'est
révélée d'une importance considérable car elle a
permis de faire des observations sur le paysage afin de se faire une
idée de l'état de dégradation des ressources naturelles de
l'espace à l'étude.
3.3.5. Etudes des
caractéristiques biophysiques du bassin versant
Les différents travaux qui ont conduit à la
caractérisation biophysique du bassin versant peuvent être
résumés ainsi:
3.3.5.1. Etablissement des transects
La réalisation des transects a eu lieu après
lecture de la carte topographique. Les lignes de transects ont
été établis altitudinalement de manière à
traverser les différentes zones observées sur la carte. La figure
# 2 montre les différents transects réalisés dans le
BVRM.
3.3.5.2. Paramètres géomorphologiques et
hydrologiques du bassin versant
La détermination des paramètres
géomorphologique a été faite à l'aide des formules
de caractérisation des bassins versants élémentaires (Voir
annexe C).
3.3.5.3. Indice de
dégradation du bassin versant
L'indice de dégradation a été
calculé à l'aide des observations directes sur le terrain et
d'une fiche d'indices de dégradation du Bassin Versant
élémentaire retiré au MARNDR. (Voir Annexe F)
3.3.5.5. Réalisation
du profil de la Rivière Marmelade
La réalisation du profil de la rivière a
été faite à l'aide d'un GPS de type Garmin V.
L'opération consistait à marcher dans la rivière et
à relever des points. Le tracé du profil du cours d'eau a
été fonction de l'altitude relevée en différents
points du cours d'eau (notamment à sa source et à son embouchure)
et des distances qui séparent ces différents points. Ce
tracé a permis de représenter la pente du cours d'eau et les
dénivellations (Voir Annexe G).
3.3.5.6. Mesure du débit des sources
La détermination du débit des sources a
été faite par la méthode volumétrique.
(Voir Annexe I)
3.3.6. Etudes des Caractéristiques
socioéconomiques du Bassin Versant
3.3.6.1. Enquête formelle
Elle a été menée auprès des
personnes ressources, des institutions et des autorités locales dans le
souci d'avoir des informations les plus diversifiés que possible.
Elles concernent les caractéristiques biophysiques et
socioéconomiques du BV (Annexe A et B).
3.3.6.2. Echantillonnage
La collecte des données sur la situation
socioéconomique des habitants vivant dans le bassin versant a
été faite suivant la méthode d'échantillonnage
systématique. La taille de l'échantillon est de soixante
(60) exploitants agricoles. La distribution des échantillons est
présentée au tableau # 1.
Tableau # 1 : Distribution des
échantillons d'enquêtes dans le BV
Nom du Transect
|
Nombre d'enquêtés
|
% d'enquêtés
|
Transect A
|
29
|
48.33
|
Transect B
|
31
|
52.47
|
Total
|
60
|
100
|
Source : Enquête de l'auteur
3.3.6.3. Critères de
typologie des exploitations agricoles
Les enquêtes réalisées au niveau des
exploitations agricoles du BV décèlent une certaine
hétérogénéité, quant à la
localisation des parcelles dans l'écosystème, la superficie
exploitée, la disponibilité des moyens de production, etc. Ainsi,
pour pouvoir établir une typologie des exploitations agricoles, les
critères comme : le revenu moyen par exploitation agricole, le type
de main d'oeuvre utilisé, les activités extra agricoles, la
superficie cultivée et l'importance du cheptel ont été
retenus.
3.3.6.4. Traitement et
analyse des données
Cette étape se réfère au
dépouillement et à l'analyse des données brutes
(biophysiques et socioéconomiques) collectées sur le terrain
à partir d'enquêtes et observations effectuées en vue
d'aboutir à certains résultats. Ces données ont subi un
dépouillement manuel suivi de l'application des méthodes
statistiques simples (arithmétiques) dans la détermination des
moyennes et de pourcentages. Certaines données sont
présentées soit sous forme de tableau et de graphe soit sous
forme de carte (logiciel SIG).
CHAPITRE
4 : RESULTATS ET INTERPRETATION
4.1. Caractéristiques biophysiques du milieu
4.1.1.
Caractéristiques du BV
4.1.1.1. Forme du BV
Le bassin versant de la rivière Marmelade fait 23.78
Km2Sa forme est définie par le coefficient de
compacité (Kc) de Gravélius qui établit une relation
entre le périmètre du BV et celui d'un cercle à surface
égale (DUVIVIER, 1985 cité par JOSEPH, 2003).
Le Kc est égal à 1.53. Donc, par rapport
à la forme d'un cercle, celle du bassin versant est
irrégulière, car ce coefficient s'éloigne de
l'unité. Ce qui traduit une augmentation du temps de concentration des
eaux pluviales diminuant ainsi leur pouvoir érosif au cas où il y
aurait un équilibre dans le bassin versant (Annexe C).
4.1.1.2. Densité de
drainage (Dd)
Sa densité de drainage est de 0.92 ce qui signifie que
le drainage se fait très bien (Annexe C).
4.1.1.3. Coefficient de torrentialité
Le coefficient de torrentialité est étroitement
lié à la densité de drainage. Il donne une idée sur
le comportement du réseau de drainage c'est-à-dire comment l'eau
provenant des cours d'eau d'ordre inférieur arrive à la
rivière principale. Ce coefficient est égal à 0.58 ce qui
veut dire que plus de la moitié du bassin versant est constituée
de cours d'eau de premier ordre (Annexe C).
4.1.1.4. Réseau de drainage
Ce bassin versant à cause de sa géomorphologie
offre un réseau de drainage assez important constitué par la
rivière Marmelade et d'environs quatorze (14) ravines pérennes.
Il est constitué en grande partie de ravines sèches. Les ravines
sèches se rencontrent surtout dans la partie médiane du bassin
versant. En général en période d'étiage
l'écoulement de la rivière est plus ou moins uniforme. En
période pluvieuse, la rivière reçoit les eaux des ravines
qui augmentent considérablement ses débits solides et liquides
(Annexe E). Cependant les ravines sont plus denses dans la partie amont et la
majorité d'entre elles reçoivent des branches secondaires tout au
long de leur parcours vers la rivière ce qui caractérise
l'ampleur du phénomène d'érosion dans le BV. La figure # 3
présente la répartition du réseau hydrographique du bassin
versant de la rivière Marmelade.
Fig # 3: Réseau hydrographique du bassin versant de
la rivière Marmelade
4.1.2. Topographie
4.1.2.1. Relief
Les accidents topographiques sont remarquables dans le bassin
versant. La rivière circule dans une vallée encadrée par
des chaînes de montagnes, des mornes et des collines bien dressés.
Les consultations cartographiques et les observations de terrain ont permis
d'identifier les unités géomorphologiques suivantes :
- La plaine colluvio-alluviale se trouvant dans la partie
médiane du bassin versant.
- Les zones de piémonts.
- Les plateaux rencontrés un peu partout dans le bassin
versant.
- Les gorges.
- Les sommets.
4.1.2.2. Classes de pentes
Le BVRM se caractérise par de fortes pentes (Annexe D).
C'est un paramètre très important dans l'appréciation du
niveau d'érosion dans la zone. Les déclivités du bassin
versant sont présentées par le tableau # 2 et décrites par
la figure # 4.
Tableau # 2: Les différentes classes de pentes
dans le BVRM
Classes de pentes
|
Superficie en ha
|
% du total
|
Classification selon la FAO
|
5 à 12 %
|
216.96
|
9.12
|
Terrain plat
|
12 à 30 %
|
1621.42
|
68.18
|
Pente modérée
|
> 60 %
|
539.42
|
22.69
|
Pente raide à très raide
|
Total
|
2378
|
100
|
|
Source : CNIGS
Fig # 4: Répartition des terres suivant les
différentes classes de pentes du BVRM
4.1.3. Matériau parental
Le matériau parental occupant le BVRM dérive des
phénomènes géologiques assez importants et ont beaucoup
diversifié les types de substrat. Ce phénomène
provient:
1. d'une formation sédimentaire d'âge
crétacé supérieur surtout du sénonien
supérieur avec un dépôt essentiellement territigène
représenté par des calcaires, des argiles schisteuses ou peu
métamorphiques (schistes argileux). Ce type de matériau domine
surtout dans les zones comme (Loison, Morne Gilbert, Morne Michel, Lafolestrie,
Cayemites, Tremestre, Bourg de Marmelade).
2. d'une formation sédimentaire d'âge
Eocène moyen à supérieur représenté par des
calcaires massifs qui donnent des terres rouges ou argiles latéritiques;
des calcaires crayeux qui donnent une terre noire ou tuff. Cette formation se
retrouve dans certaines zones comme Roux, Tamisé et Paparel.
3. d'une formation magmatique représentée par
des basaltes de la série des andésites basiques, des
andésites, des dacites et rhyodacytes calcoalcalines sont
observés au niveau des localités comme Morne Saint Gérard,
Morne Gogolo, Mingnin, Bas Madame, Paparel, Morne Beauché, Morne blanc.
La répartition des formations géologiques est
représentée par la figure # 5.
Fig # 5: Répartition des matériaux
géologiques du BVRM
4.1.4. Ressources en eau du BVRM
Les ressources en eau du bassin versant sont
constituées par les eaux de surface (les rivières, les ravines,
les sources et les trous d'eau) et les ressources en eau souterraine. La carte
hydrogéologique de la commune de Marmelade a permis d'identifier trois
types de formations hydrogéologiques.
1. Les aquifères carbonatées à
intercalations marneuses peu productifs retrouvés dans les zones comme
Loison, Tremestre, Cayemites, Lafolestrie, Menti, Gilbert, Morne Michel et
Marmelade.
2. Les formations cristallines localisées dans
certaines zones comme Roux, Pérée, Haut Bassin, Trou Bassin,
Morne citronnelle, Morne Saint Gérard, Gogolo, Mingnin, Bas Madame,
Paparel.
3. Les aquifères karstiques sont observés au
niveau de Tamizé.
L'inventaire des sources a conduit à l'identification
d'environ 38 à écoulement permanent à coté de
celles qui sont pluviales pour une superficie de 23.78 km2 donc on
peut admettre que le BVRM est riche en ressources hydriques. Les sources
abondent surtout dans la partie médiane du BV, 47% des sources s'y
retrouvent. En effet, 36.84% des sources se trouvent sur un matériau
basaltique contre 63.16% sur un substrat calcaire. Le tableau # 3 donne le
nombre de sources, de fontaines fonctionnelles et du nombre de sources
captées par localité.
Tableau # 3 : Nombre de sources, de fontaines
fonctionnelles et de sources aménagées par
localité.
Localité
|
Nombre de Sources
|
Nombre de Fontaines Fonctionnelles
|
Sources Captées
|
Substrat de la source
|
Bas Madame
|
1
|
0
|
0
|
Basalte
|
Bilée2
|
1
|
0
|
0
|
Calcaire
|
Marmelade
|
0
|
13
|
0
|
---------
|
Canal
|
1
|
0
|
0
|
Basalte
|
Candia
|
5
|
0
|
0
|
Calcaire
|
Charrette
|
4
|
0
|
0
|
Basalte
|
Coudray
|
1
|
3
|
1
|
Calcaire
|
Dado
|
2
|
0
|
0
|
Calcaire
|
Déché
|
2
|
0
|
0
|
Calcaire
|
Gilbain
|
1
|
0
|
1
|
Calcaire
|
Lafolestrie
|
3
|
2
|
2
|
Calcaire
|
Larifi
|
1
|
0
|
0
|
Basalte
|
Loison
|
2
|
1
|
1
|
Calcaire
|
Mingnin
|
1
|
0
|
O
|
Basalte
|
Paparel
|
2
|
3
|
1
|
Basalte
|
Roux
|
1
|
1
|
1
|
Calcaire
|
Tamisé
|
3
|
2
|
2
|
Calcaire
|
Tenac
|
2
|
1
|
1
|
Basalte
|
Testar
|
3
|
0
|
0
|
Calcaire
|
Masambie
|
1
|
0
|
0
|
Basalte
|
Bilé
|
1
|
3
|
1
|
Basalte
|
Total
|
38
|
29
|
11
|
|
Source : Enquête de l'auteur (Décembre 2007-
Mars 2008)
4.1.5. Ressources sols
4.1.5.1. Les types de
sols
Les observations faites sur le terrain ont permis d'identifier
cinq (5) types de sols qui sont les suivants:
ü Les sols peu évolués
d'érosion
Ils sont caractéristiques des pentes continuellement
rajeunies par l'érosion et donc pauvres en matière organique. Ils
sont rencontrés sur les roches dures. Par exemple, les sols de Testar,
de Candia et de Tremestre (Photo 8).
ü Les sols colluvionnaires
Ce sont des sols formés sur des matériaux
d'origine colluviale, c'est-à-dire transportés à faible
distance par le ruissellement et l'érosion, généralement
dans les zones de piémont. Ils sont localisés au bas des pentes
basaltiques. Ils sont assez profonds et bénéficient des apports
d'éléments nutritifs provenant du colluvionnement. Ils sont
retrouvés dans les localités comme Bas Madame, Lafolestrie,
Bilée, Cayemites.
ü Les sols alluvionnaires
Ce sont des dépôts récents des
vallées, très souvent inondés par les crues. Ils sont
caractérisés par la présence d'une nappe phréatique
permanente, mais à forte oscillation,
l'hétérogénéité fréquente de la
texture, tantôt graveleuse, tantôt sableuse, tantôt
limoneuse, variant brutalement à l'intérieur d'un même
profil et une humification généralement active. Ces sols sont
généralement faciles à travailler, car plats et de
texture souvent légère. Ces sols concernent les zones de
vallée comme la Plaine de bassin et de Bilée (Photo 3).
ü Les sols ferralitiques
Ce sont des sols de coloration rougeâtre
observés sur des terrains très pentus. Ces types de sols sont
observés un peu partout dans le bassin versant. Les zones comme
Masambie, Gogolo, Loison, Cansy sont des témoins.
ü Les Vertisols
Ce sont des sols contenant des argiles gonflantes. Ils se
gonflent en période pluvieuse et présentent des fentes de retrait
lors des sécheresses. C'est le cas des sols de Lafolestrie et de
Cansy.
4.1.5.2. Occupation actuelle des sols
Les observations réalisées sur le milieu
biophysique et des données cartographiques ont permis d'identifier trois
grands modes d'occupation des sols au niveau du bassin versant.
ü Les zones d'activités agricoles denses sont
rencontrées surtout dans les zones où les sols ont une
potentialité appréciable. Elles sont constituées par les
cultures comme le caféier, le bananier et le haricot. Elles occupent un
très faible pourcentage dans l'espace soit 1.47% du bassin versant.
ü Les zones d'activités agricoles moyennement
denses, ont été observées dans des zones comme Tremestre,
morne Michel, Bas Madame, Tenac, etc. Elles sont composées des cultures
comme le chou, le haricot, l'igname, la Canne-à-sucre et le maïs.
Elles occupent 21.74% du bassin versant.
ü Les zones occupées par des systèmes
agroforestiers, quoique menacés par la coupe abusive des arbres du
bassin versant, représentent la plus forte proportion de l'espace soit
76.79%. Ils sont composées d'espèces fruitières
(manguiers, citrus, avocatiers...) et d'espèces forestières
(sucrin, chêne, leucena, saman, cèdre, bois lait...). Font partie
de ces systèmes : les vestiges de caféier, de bananier, de
mirliton, d'igname (Photo 4). La figure # 6 illustre les modes d'occupation des
sols.
Fig # 6: Occupation des sols du BVRM
4.1.5.3. Potentialité des sols
La situation générale de dégradation du
BVRM offre de sérieuses limitations à certaines cultures vue que
sur certains sols il n'y a presque pas de matière organique.
Ajouté à cela les pratiques de brûlis pour libérer
le sol des résidus de cultures et des mauvaises herbes se font à
des intervalles trop réguliers. Dans ce cas, les classes de
potentialités suivantes ont été observées :
§ Les sols à potentialité très
limitée se rencontrent dans des zones comme : Candia, Loison,
Cansy, bas Madame et Testar.
§ Ceux qui ont une aptitude limitée aux cultures
se trouvent à Tenac, au niveau de la plaine de bassin et à morne
Michel.
§ Les sols à faibles potentialités sont
observés à Paparel, à Cayemites, Lafolestrie et
Tremestre.
§ Les sols médiocres se retrouvent à morne
Gilbert. La potentialité des sols est présentée par le
tableau # 4.
4.1.6. Couverture végétale
Les espèces végétales retrouvées
dans le bassin versant ne se localisent pas dans une zone spécifique du
bassin versant. Elles occupent soit les versants soit les dépressions.
Les jardins de cases présentent une plus grande couverture. Les essences
forestières (Saman, chêne, cèdre, sucrins) et
fruitières (Citrus, manguiers, avocatiers) représentent la
végétation dominante du bassin versant. Suite à la coupe
abusive des essences pour le bois d'oeuvre, le bois de feu et la fabrication du
charbon de bois, le bambou a été introduit pour traiter certains
versants et corriger certaines ravines.
Tableau # 4: Les différentes classes de
potentialité des sols du BVRM
Classes de potentialité
|
Superficie en ha
|
% du total
|
Très limitée
|
679.77
|
28.59
|
Limitée
|
666.77
|
28.04
|
Faible
|
910.03
|
38.27
|
Médiocre
|
121.09
|
5.10
|
Total
|
2378
|
100
|
Source : CNIGS
4.1.7. Susceptibilité des sols à
l'érosion
Selon les données de l'enquête, les 95% des
enquêtées estiment que la dégradation des sols est un
problème majeur au niveau du bassin versant.
4.1.7.1. Causes de la
dégradation des sols
Les causes de cette dégradation, selon la population
est la déforestation (44.42%), les pratiques culturales sur de fortes
pentes (32.31%), les conditions climatiques défavorables (12.27%), les
types de plantes cultivées (6.6%), les pentes trop raides (4.4%). Dans
les zones de Testar, Bilée 2, Dado, Lamothe, les versants très
lessivés prédominent. Les différentes causes de la
dégradation sont données par le tableau # 5.
Tableau # 5: Les causes de la dégradation du
BVRM
Causes de la dégradation
|
Déforestation
|
Mauvaises pratiques culturales
|
Climat défavorable
|
Types de plantes cultivées
|
Pentes
|
D'après le % des enquêtées
|
44.42
|
32.31
|
12.27
|
6.6
|
4.4
|
Source : Enquête de terrain
4.1.7.2. Les raisons de la
coupe des essences
En fait, les raisons de cette déforestation sont le
bois de feu, la fabrication du charbon de bois, le bois d'oeuvre et la
production d'étais (Photo 5 et 9). La figure # 7 présente les
raisons pour lesquelles la coupe des arbres est plus souvent
pratiquée.
35
39
37
1
0
5
10
15
20
25
30
35
40
%
Bois de feu
Charbon de
bois
Bois
d'oeuvre
Etais
Series1
Series2
Fig # 7: Raison de la coupe des arbres du bassin
versant
4.1.8. Subdivision du
bassin versant en fonction des risques d'érosion
La dégradation des sols se manifeste de façon
plus ou moins prononcée dans la majeure partie du bassin versant de la
Rivière Marmelade. Dans les zones comme Candia, Tremestre, Cansy et
Leroy où la pente est relativement élevée, des versants
très lessivés prédominent. Les zones comme Paparel, Tenac,
Bas madame et Bilée en plus de la déforestation sont
réputées pour la culture du haricot ce qui
accélèrent le processus de dégradation (Photo 1 et 10).
Ainsi, la subdivision du BV se fait en quatre (4) classes selon le risque de
dégradation présenté au tableau # 5 et la figure # 8.
4.1.8.1. Indice de
dégradation du Bassin versant
La connaissance générale du BVRM a conduit
à la détermination de l'indice de dégradation de ce bassin
versant. Dans ce cas, l'indice de dégradation donne 0.617 ce qui
signifie que près de 62% du bassin versant de la rivière de
Marmelade est en proie à une dégradation galopante (Annexe E).
Tableau # 5: Subdivision du bassin versant en fonction des risques
d'érosion
Risques d'érosion
|
Superficie en ha
|
% du total
|
Pente en %
|
Zones concernées
|
Occupation actuelle
|
Vocation
|
Très grave
|
368.74
|
15.51
|
> 60
|
Loison, Candia, Cansy, Menti, Roux, Testar
|
Patate, Haricot, Chou, Tomate, Piment, maïs, Igname
|
Sylvicole
|
Grave
|
611.44
|
25.71
|
30 - 60
|
Tenac, Dado, Bas Madame
|
Haricot, Banane, Café, Patate, maïs
|
Arborico-sylvicole
|
Elevé
|
1162.26
|
48.87
|
12 - 30
|
Paparel, Morne Michel, Tremestre
|
Haricot, Sorgho, maïs, Café, Pois Congo, Patate,
Igname
|
Agro-Arboricole
|
Moyen
|
235.56
|
9.91
|
5 - 12
|
Lafolestrie, Cayemites
|
Banane, Igname. Canne à Sucre, Taro, Café
|
Agricole
|
Total
|
2378
|
100
|
|
|
|
|
Source : Enquête de l'auteur Décembre 2007 -
Mars 2008
Fig# 8: Subdivision du bassin versant en fonction des
risques d'érosion
4.2. Aspects
socioéconomiques du milieu
4.2.1. Population
Le BVRM est à cheval sur trois sections communales
(Crête-à-Pins, Bassin et Platon). Donc, la population du BV est
estimée à environ 375 hab /km2 en moyenne soit 8918
habitants selon les résultats définitifs du
4ème Récensement Général Population et
de l'Habitat.
4.2.2. Scolarisation
L'éducation à Marmelade n'est pas très
différente de celle du reste du pays. Les centres de formations sont
concentrés au niveau du bourg et les élèves sont
obligés de parcourir des kilomètres avant d'arriver à
l'école. La situation est très pénible pour ces
élèves qui, pendant la saison des pluies sont souvent
obligés de rester chez eux, ce qui perturbe un peu le calendrier
scolaire fixé par le Ministère de l'Education Nationale et de la
Formation Professionnelle. Le tableau # 7 renseigne sur le niveau de formation
au niveau du BVRM.
Tableau # 7: Niveau de scolarisation au niveau du
bassin versant
Niveau de formation
|
Quantité
|
% d'exploitants enquêtés
|
Primaires
|
155
|
37
|
Secondaires
|
118
|
28
|
Universitaires
|
17
|
4
|
Professionnelles
|
4
|
1
|
Alphabétisé
|
4
|
1
|
Analphabétisé
|
122
|
29
|
Total
|
420
|
100
|
Source : Enquête de l'auteur
Selon les données de ce sondage, de toute la masse
estudiantine 37% sont des écoliers, 28% fréquentent les
écoles secondaires, 4% sont des universitaires, 1% a une formation
professionnelle, 1% a été à un programme
d'alphabétisation. Ce qui donne un taux d'alphabétisation de
71%.
4.2.3. Santé
Les soins de santé des Marmeladais en particulier ceux
du bassin versant sont prodigués en majeure partie par le CDS de
Marmelade. Malgré la coopération Cubaine et l'appui de l'UCS, ce
centre ne peut offrir aux patients que les premiers soins. Les autres cas sont
transférés aux Gonaïves, Cap-Haïtien, Ennery,
Plaisance, Limbé, Pignon et Port-au-Prince cependant le dispensaire de
Bilée n'est jamais opérationnelle depuis sa construction (Photo
7). Les lieux de consultation sont présentés au tableau # 8.
Tableau # 8: Les lieux de consultation
Lieu de consultation
|
Quantité
|
% d'exploitants enquêtés
|
Marmelade
|
40
|
66
|
Gonaïves
|
1
|
2
|
Cap-Haïtien
|
1
|
2
|
Ennery
|
7
|
12
|
Plaisance
|
4
|
7
|
Limbé
|
4
|
7
|
Pignon
|
1
|
1
|
Port-au-Prince
|
2
|
3
|
Total
|
60
|
100
|
Source : Enquête de l'auteur
Les maladies qui affectent la population du bassin versant
restent la typhoïde, la malaria et la dysenterie. Elles sont
présentées au tableau # 9:
Tableau # 9: Les maladies affectant la population
du bassin versant
Maladies
|
Malaria
|
Typhoïde
|
Dysenterie
|
Autres maladies
|
Total
|
Qté d'Exploitants
|
16
|
28
|
4
|
12
|
60
|
% d'enquêtés
|
27
|
46
|
7
|
20
|
100
|
Source : Enquête de terrain
4.2.4. Religion
La religion dominante du bassin versant est le catholicisme
(58%) suivie du protestantisme (29%) ce dernier regroupe des sectes
religieuses comme: les baptistes, les adventistes, les témoins de
Jéhovah, les pentecôtistes et les épiscopaliens. Hormis le
syncrétisme, le vodou réunit 13% de la population du BVRM.
4.2.5. Migration
Ces gens laissent le BVRM pour des raisons économiques
et sociales : emploi et éducation surtout. En effet, ces gens
laissent Marmelade pour aller à Port-au-Prince, aux Gonaïves, au
Cap-Haïtien et en République Dominicaine.
La figure # 9 montre le mécanisme de distribution du
flux migratoire de la population du BVRM.
Fig # 9: Migration de la population
4.2.6. Source
d'énergie utilisée pour la cuisson et l'éclairage du
logement
La satisfaction en besoins énergétiques du
bassin versant est axée sur les combustibles ligneux. Dans la cuisson
des aliments les ménages utilisent le bois de feu et le charbon de bois.
Pour l'éclairage ce sont les lampes à pétrole qui sont les
plus utilisées cependant certains utilisent d'autres sources
d'énergie comme l'énergie solaire. Le tableau # 10
présente le mode d'utilisation des types d'énergies dans les
ménages.
Tableau # 10: Types d'énergies
utilisées dans la cuisson et l'éclairage des
ménages.
Energie de cuisson
|
% de ménages enquêtés
|
Energie d'éclairage
|
% de ménages enquêtés
|
Bois de feu
|
58
|
Lampes à pétroles
|
88
|
Charbon de bois
|
21
|
EDH
|
6
|
Bois et Charbon de bois
|
21
|
Panneau Solaire
|
3
|
|
|
Génératrice
|
3
|
Total
|
100
|
|
100
|
Source : Enquête de terrain
4.2.7. Accès
à l'eau potable du BVRM
L'alimentation en eau potable est la principale
préoccupation pour certaines localités du bassin versant. Le
réseau d'approvisionnement en eau potable est formé de plusieurs
fontaines dans les localités disposant de sources à forts
débits. Certaines localités en aval ne disposent que des sources
non captées ou de l'eau de la rivière comme eau de boisson. La
figure # 10 montre l'accès à l'eau potable de la population du
BVRM
Fig # 10: Accès à l'eau potable de la population
du BVRM
4.2.8- Les Institutions
4.2.8.1. Les institutions
étatiques
ü Pour répéter DUFUMIER (1990),
cité par PIERRE (2002), la présence de l'Etat est peu
remarquée dans les milieux ruraux. C'est un peu le contraire pour le BV
de Marmelade car :
ü Dans le secteur agricole, le MARNDR est
représenté par le BAC qui est responsable de l'organisation de la
production agricole, de la gestion des ressources naturelles pour une
production durable et de l'encadrement du monde rural.
ü Le SNEP qui dépend du MTPTC est responsable de
la gestion et de l'approvisionnement en eau dans l'espace.
ü La Mairie, le CASEC, l'ASEC relèvent du MICT
ü Le Tribunal de paix organe du ministère de la
Justice compte près de 4 juges et quelques policiers cantonnés au
commissariat de Marmelade.
ü Le ministère de la Culture est
représenté par l'officier de l'état civil et les
autorités ecclésiastiques.
ü Les taxes sont perçues par la DGI
(Ministère de finances).
ü Le Bureau de l'inspection scolaire, branche du MENFP
contrôle l'éducation dans l'espace.
ü Le MSPP est représenté par le CDS de
Marmelade et quelques agents de contrôle de la qualité des
produits pharmaceutiques.
Malgré cette large représentation, les choses ne
marchent pas bien du fait que ces institutions sont dépourvues de moyens
et de matériel. Cette déficience les empêche de bien
coordonner leurs actions.
4.2.8.2. Organisations non
gouvernementales (ONG)
En ce qui a trait aux Organisations non gouvernementales (ONG)
dans le bassin versant de la rivière Marmelade, on peut souligner la
présence de la FAO et de la FACN. La première intervention de la
FAO remonte à l'année 1999. Elle intervient dans la formation et
le renforcement des groupements de planteurs, les travaux de conservation de
sol, la mise en place de pépinière, les soins
vétérinaires et l'aménagement des bassins versants. Elle
donne un crédit en semences, un crédit aux éleveurs de
bovin, un tout petit crédit féminin pour le commerce. Cependant,
durant la période de cette étude, le contrat de ce projet est
arrivé à son terme, cependant de nouvelles interventions sont
nécessaires au niveau du BVRM.
4.2.9. Activités
extra agricoles
En ce qui concerne les activités extra agricoles, elles
comptent beaucoup en termes de revenu dans les exploitations agricoles.
Ainsi, certains exploitants exercent des petits métiers comme
menuiserie, ébenistrie, maçonnerie, scieurs du bois, le petit
commerce. Il faut souligner que le commerce du bois plus
particulièrement celui des bois d'oeuvre joue un rôle très
important dans l'économie des habitants de Marmelade.
4.2.10. Infrastructures
4.2.10.1. Route
Les routes qui traversent les bassins versants sont en
majorité en terre battue. En certains points du bassin versants
l'accès en voiture est impossible, certains tronçons suivent le
lit de la rivière. Lors des crues, la population est complètement
immobilisée.
4.2.10.2. Transport et
Communication La communication au niveau du
bassin versant est assurée par une compagnie de téléphonie
mobile. La téléco n'est pas présente. Il n'y a pas de
radio au niveau de ce bassin versant. Comme moyens de transport les gens
utilisent la moto, le transport en commun ou tout simplement vont à
pied.
4.2.10.3. Habitat
Les habitats sont plus concentrés au centre ville de
Marmelade, regroupés aux bords des routes et des points d'eau. Ils sont
éparpillés sur les versants. La forme d'habitat présente
des aspects différents. L'habitat est constitué majoritairement
par des maisons dont la toiture est en tôle, les murs des maisons sont
souvent en roche ou en terre avec des poteaux en bois. Les maisons en toit de
chaume sont en voie de disparition. Certaines maisons en blocs, ont
été construites par les gens dont le niveau économique est
relativement élevé et par la diaspora surtout celle de la
République Dominicaine. La figure # 11 illustre les différents
modes de logement.
Habitat
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
Ajoupa
Maisons en bois
Maisons en bloc
%
%
Fig # 11: Logement et environnement
humain
Il y a un aspect très important à
considérer au niveau de l'habitat, c'est le type de lieu d'aisance
utilisé par la population. En effet le type de latrine a un impact
direct sur les maladies hydriques dont souffrent les gens de la zone. Le
constat est qu'à mesure qu'on s'éloigne de Marmelade,
l'utilisation de latrines a tendance à baisser considérablement.
En effet 45 % des exploitations étudiées n'ont pas accès
à un endroit pour aller à la selle. La figure # 12
présente les différents types de lieu d'aisances.
Fig# 12: Types de lieu d'aisances
4.2.10.4. Industrie
Il n'y a pas d'industries de transformation dans le BVRM.
Cependant à la limite du bassin versant existe une usine de
transformation des citrus en nectar. Il existe seulement des unités de
transformation traditionnelle de l'arachide, du manioc (cassave), de la noix de
coco, de la canne à sucre etc.
4.2.10.5. Marché
public
Dans son ensemble le bassin versant compte deux (2)
marchés publics. Le marché de Marmelade et celui de Platon.
4.2.11. Organisations
sociales
Dans le bassin, le maillon principal de la chaîne de
solidarité entre les habitants est constitué par les groupements
traditionnels des travailleurs agricoles principalement les « ranpono
». Ces organisations, quoique saisonnières garantissent des liens
étroits et un climat de confiance et d'entraide mutuelle entre leurs
membres. La structure de ces organisations reste cependant très faible.
Beaucoup d'entre elles ne sont pas bien connues même dans leur
localité, elles n'existent qu'avec un nom et un leader. On trouve aussi
certaines organisations qui n'ont aucune reconnaissance légale de la
mairie de la commune voire du ministère des affaires sociales. Parmi
lesquelles on peut citer : GOPP, ODJP, UCTM, etc.
4.3. Système de
production
4.3.1. Facteurs et
techniques de production
Au niveau de la zone d'étude, la quasi-totalité
des exploitants agricoles ne disposent d'aucun matériel
végétal et animal sélectionné ni d'engrais ni de
produits phytosanitaires ou zoosanitaires. Ils ne possèdent
généralement que des outils aratoires comme la houe (30.14%), la
machette (37.5%), la louchette (32.35%), la charrue (0.73%). Ils pratiquent une
agriculture orientée vers la subsistance dans des conditions de terrains
difficiles (superficies réduites, relief accidenté..). Ils n'ont
pas de banque de semences, ils utilisent les semences conservées lors
des dernières récoltes ou le cas échéant ils se les
procurent sur le marché local juste au moment du semis. L'exode rural
diminue de manière substantielle la force de travail.
4.3.2. Systèmes de
culture
En général les agriculteurs pratiquent sur le
bassin versant trois campagnes de haricot ; deux saisons de maïs
l'une en mars et l'autre en août et une saison pour les autres cultures.
Le tableau # 11 présente le calendrier cultural.
Tableau # 11: Calendrier cultural dans le
BVRM
Cultures
|
Période de semis/Plantation
|
Période de récolte
|
Café
|
Toute l'année
|
Juillet, Août, Septembre
|
Banane
|
Toute l'année
|
Toute l'année
|
Maïs
|
Janvier, Avril, Août
|
Mars, Juillet, Novembre
|
Haricot
|
Janvier, Avril, Août
|
Mars, Juillet, Novembre
|
Igname
|
Mars
|
Février
|
Sorgho
|
Avril
|
Février
|
Patate
|
Mars
|
Octobre
|
Pois Congo
|
Mars
|
Octobre
|
Chou
|
Toute l'année
|
Toute l'année
|
Persil
|
Toute l'année
|
Toute l'année
|
Source: Enquête de terrain
C'est une agriculture de subsistance qui est pratiquée
au niveau du bassin versant de Marmelade. Les cultures vivrières et
céréalières entre autre l'igname, la patate, le manioc, le
maïs, le haricot et le sorgho sont pratiquées sur des terrains
très pentus. Les cultures maraîchères (chou, piment,
persil) sont aussi pratiquées mais à petite échelle.
4.3.3. La gestion de la
fertilité des sols du BVRM
Les techniques de gestion de la fertilité
appliquées aux parcelles sont guidées par la superficie
parcellaire que possède l'exploitant, la durée de la
jachère, et la position des terres dans l'unité du paysage. Elle
est surtout assurée par les résidus de cultures, les
jachères et les effluents d'élevage. Son importance dépend
de la disponibilité en matière organique, du foncier et des
objectifs de l'exploitation agricole.
4.3.4. Système
d'élevage
4.3.4.1.
Caractéristiques de l'élevage
L'élevage pratiqué dans le BVRM est plutôt
a but multiple c'est-à-dire les animaux sont gardés soit pour
leur chaire, leurs petits et autres produits.
4.3.4.2. Taille du
cheptel
Le cheptel est constitué de gros bétail tel que
le bovin, de menu bétail comme caprin, porcin et de volailles
spécialement l'espèce galline. Les porcins sont très
remarquables au niveau de l'aire d'étude. Chaque exploitation
possède en moyenne 1.55 porcs, 0.7 boeuf, 0.6 caprin et 2.65
volailles.
4.3.4.3. Conduite de
l'élevage
4.3.4.3.1. Mode
d'alimentation du cheptel
Dans un BV aux ¾ montagneux, en proie à une
déforestation sauvage et une démographie galopante, l'espace
disponible pour la culture d'espèces fourragères
nécessaire aux gros et petits ruminants se raréfie de plus en
plus. Dépendamment de la période de l'année, les animaux
se nourrissent des résidus de récolte de toute sorte (les fanes
de maïs et de petit mil, stipes de bananiers) et d'herbes (Photo 6). Les
déchets de cuisines sont aussi utilisés dans leurs alimentations.
Les résidus de récolte sur laquelle le petit éleveur doit
se rabattre sont utilisés avec un taux de gaspillage
élevé. En effet l'application des méthodes d'utilisation
rationnelle et de valorisation des résidus de récolte pour en
tirer le meilleur parti ainsi que les méthodes permettant de conserver
la matière verte pour la saison sèche doit être une
réalité. Le calendrier fourrager et les modes de conduite de
l'élevage sont résumés dans les tableaux # 12 et 13.
Tableau # 12: Calendrier Fourrager
Produits
|
Disponibilité
|
Fruits
|
Mars - Octobre
|
Tête de canne
|
Novembre- Avril
|
Herbes
|
Janvier - Janvier
|
Stipe
|
Janvier- Janvier
|
Fane de Haricot
|
Mars- Juillet- Novembre
|
Fane de Sorgho
|
Mars
|
Chaume de maïs
|
Mars, Juillet, Novembre
|
Chou
|
Toute l'année
|
Source : Enquête de terrain
Tableau # 13: Mode de conduite de
l'élevage
Espèces
|
Mode de conduite
|
Mode d'alimentation
|
Moyenne/EA
|
Bovin
|
A la corde
|
-Herbes, stipe, Fane
|
0.7
|
Porcin
|
A la corde/ joug
|
-Fruits, Canne-à-sucre, sons, Grains, tiges (patate),
chou, déchets de cuisine, fane
|
1.55
|
Caprin
|
A la corde
|
-Herbes, résidus de récolte
|
0.6
|
Volaille
|
Libre/ claustration
|
Grains et sons
|
2.65
|
Source : Enquête de terrain
4.3.4.4. Système de
crédit
A ce niveau, le crédit institutionnel est assuré
par la (CECAM), le FONKOZE et la FAO. La FAO accorde un crédit en
intrant et en semences. Plusieurs types de crédits sont offerts par la
FAO et ses partenaires : le tout petit crédit féminin
où les femmes se regroupent par 5 pour avoir accès à ce
crédit et un capital de base de la part des bénéficiaires
est nécessaire. Si ces fonds sont bien gérés, elles
peuvent voir augmenter leur crédit. Pour avoir ce crédit, la FAO
contribue à 50%, la CECAM à 25% et les
bénéficiaires à 25%. Il y a aussi le crédit
semence. On prête à l'agriculteur une quantité de semence
à conditions qu'il remette 1/6 en plus de la quantité
reçue.
Le crédit élevage est aussi pratiqué dans
la zone. La porte d'entrée au crédit reste l'aménagement
des parcelles des bénéficiaires. Ce qui n'est pas profitable
à ceux qui n'ont pas de grandes propriétés. Le pourcentage
de personnes ayant accès au crédit est estimé à 12%
de la population du bassin versant.
4.3.4.5. Niveau
d'épargne
Dans l'espace du bassin versant, il existe une
coopérative d'épargne et de crédit (CECAM), une
Coopérative Agro-Industrielle qui fonctionne comme une
fédération regroupant les associations de planteurs de
café. Malgré cela, seulement 33% de la population ont un compte
d'épargne.
4.3.4.6. Système de
prix
L'amplitude des variations annuelles des prix de certains
produits est assez importante sur les marchés du bassin versant. Entre
le semis et la récolte, les prix de certains produits varient presqu'au
triple. Cela s'explique par le fait que s'il y a trop de pluie où s'il y
a de la sécheresse, il est très facile que l'entreprise paysanne
échoue. Le tableau # 14 présente les variations des prix des
produits vivriers à Marmelade.
Tableau #14: Variations des prix des produits vivriers
à Marmelade
Produits
|
Unité
|
Prix à la récolte (gdes)
|
Prix au semis (gdes)
|
Maïs
|
1 Marmite
|
15
|
40
|
Haricot
|
1 Marmite
|
125
|
150
|
Pois Congo
|
1 Marmite
|
90
|
125
|
Sorgho
|
1 Marmite
|
20
|
35
|
1 marmite 5 lbs
Source: Enquête sur les marchés de Marmelade et
de Platon.
4.3.4.7. Système de
commercialisation
Pour avoir une vue complète de la commercialisation des
produits agricoles, il faut distinguer trois catégories d'acteurs.
ü Les marchandes locales
Elles sont souvent les épouses des agriculteurs. Elles
tentent de vendre localement les produits agricoles soit à d'autres
commerçantes (saras provenant des grandes villes ou des petites
commerçantes rurales), soit aux consommateurs locaux.
ü La COPAIMAR
Cette coopérative achète les citrus et le
café aux agriculteurs, les transforme pour les vendre sur le
marché international, aux écoles dans les programmes de cantines
scolaires pour le compte du PNCS ou bien les vendre pour la consommation
locale.
ü Les madam saras
Il existe un groupe de madam saras << urbaines>>
qui sont spécialisées dans le commerce des produits frais sur les
marchés des grandes villes (Cap-Haïtien, Gonaïves et
Port-au-Prince).
4.3.4.8. Système de
transformation
Au niveau du BV, les citrus et la canne à sucre
existent durant la saison de production. Une partie des citrus est
transformée par la COPAIMAR en nectar. Les sous produits obtenus sont
utilisés dans le compostage.
4.3.4.9. Situation
foncière
Dans le bassin versant, on peut distinguer cinq (5) modes de
tenure : propriété, héritage, fermage, indivision et
métayage. Tous ces groupes sont réunis autour de deux modes de
faire valoir : le faire valoir direct et le faire valoir indirect.
Le FVD dont les conditions sont variables d'une exploitation
à l'autre regroupe :
- Les terres achetées pour lesquelles les exploitants
possèdent un acte légal ou non lui garantissant la jouissance de
la terre. Elles représentent 40% des superficies en FVD au niveau du
BV.
- Les terres héritées représentent
après les terres achetées la plus importante part des superficies
en FVD, soit 33.33%.
- Les terres en indivision, également
héritées qui ne font pas l'objet de séparation ni de
distribution ou d'appropriation individuelle. Ces terres font partie du domaine
familial et tous les héritiers ont le droit de jouissance. Ce sont les
terres les plus dégradées des superficies en
propriétés. Elles représentent seulement 4.76% des
surfaces en FVD.
Quant au FVI, il rassemble :
- Les terres en fermage (préférence) pour
lesquelles l'exploitant bénéficie d'un bail dont la durée
est définie par un accord entre le propriétaire et le fermier. Ce
contrat dure généralement deux années. Le montant du bail
est fonction de la potentialité, de la situation agro-écologique
de la parcelle. Cette catégorie couvre 7.62% des superficies en FVI.
- Les terres en métayage pour lesquelles l'exploitant
verse à la récolte une rente en nature qui, au niveau du bassin
versant peut représenter le tiers ou la moitié de la
récolte selon que le propriétaire a participé ou non aux
frais de production. L'expérience vécu sur le terrain confirme
que les exploitants qui ont de faibles superficies recourent au métayage
afin d'augmenter leurs superficies cultivées. Les terres en
métayage représentent 14.29% du FVI. Le tableau # 15 donne
la répartition des terres en fonction du mode de Faire Valoir.
Tableau # 15: Répartition des terres du
bassin versant en fonction du mode de Faire Valoir
Mode de FV
|
Total en cx
|
% total
|
Terres en FVD
|
|
|
Terres achetées
Terres héritées
Terres indivises
|
42
35
5
|
40
33.33
4.76
|
Terres en FVI
|
|
|
Terres en fermage
Terres en métayage
|
8
15
|
7.62
14.29
|
Total
|
105
|
100
|
Source : Enquête de terrain
4.3.4.10. La main d'oeuvre
au niveau du bassin versant
Au niveau de la zone d'étude, la main d'oeuvre est
divisée en : main d'oeuvre familiale et main d'oeuvre salariale (le
ramponneau, le kombit).
1. La main d'oeuvre familiale n'est pas
représentée à grande échelle car dans la plupart
des familles, seul le chef d'exploitation travaille excessivement durant toutes
les périodes. La femme s'occupe des soins ménagers et du petit
commerce. Les enfants eux-mêmes sont pour quelques uns des
écoliers, les autres assistent le père dans son travail et sont
souvent responsables du gardiennage.
2. Le ramponneau, est le type de main d'oeuvre le plus
fréquent dans le bassin versant. C'est une association de travail
composé de 10 à 15 personnes qui vendent le travail sous
l'appellation de "bout kòd». Ce dernier est un carré dont le
côté se mesure avec une corde de 3 à 5 brasses (une brasse
équivaut à environ deux mètres). Son prix varie, selon la
localité, de 15 à 25 gourdes.
3. Le Kombit, une association composée de plusieurs
membres qui s'entraide à tour de rôle. Ce type d'associations tend
à disparaître compte tenu du flux migratoire vers la
République Dominicaine et les autres villes d'Haïti.
4.3.4.11.
Catégorisation des EA selon leurs performances économiques
Plus de 95% des EA du bassin versant pratiquent l'agriculture
qui constitue leur principale source de revenus. Dans ce cas les agriculteurs
pratiquent le grappillage où ils sont obligés de déployer
beaucoup d'effort pour tirer quelques choses de la terre. En
général on admet que les revenus agricoles bruts du bassin sont
assez bas. Le tableau # 16 présente les revenus agricoles bruts des
EA enquêtées pour l'année 2007.
Tableau # 16: Revenus agricoles bruts des EA
enquêtées pour l'année 2007
Classes des revenus (gdes)
|
Nombres d'exploitants
|
% du total
|
<5000
|
14
|
23.34
|
5000- 10000
|
18
|
30
|
10000-15000
|
11
|
18.33
|
15000-20000
|
8
|
13.33
|
>20000
|
9
|
15
|
Total
|
60
|
100
|
Source : Enquête de terrain
4.3.4.12. Typologie des
Exploitations Agricoles
En fonction des moyens de production (taille des parcelles,
type de main d'oeuvre, mode de tenure) et le type d'écosystème en
question, les exploitations agricoles sont catégorisées en
quatre (4) types qui sont présentés au tableau # 17:
Type I
Ces EA se rencontrent dans tout le bassin versant et
appartiennent à des paysans qui possèdent un lopin
inférieur à 1 Cx. Ces exploitants disposent de faibles moyens de
production et d'un revenu ne leur permettant pas de subvenir aux exigences de
leur famille. Ils pratiquent principalement des cultures à cycle court
qui sont destinées en majeure partie à l'autoconsommation. Ils
font un usage intensif des terres et vendent en partie leur force de travail.
Chez ce type, la migration est d'une très grande importance car
l'environnement ne leur est pas propice. Le faire valoir indirect est le mode
de tenure qui prédomine dans ce type.
Type II
Ce sont des exploitants qui mettent en valeur une superficie
allant de 1 à 2 carreaux. Mis à part les cultures de cycle
court, ils font de l'agroforesterie. Leur revenu est toutefois insuffisant pour
satisfaire les besoins les plus importants. Cependant la vente des citrus, des
bananes et du café leur permet d'obtenir un revenu assez important. Leur
cheptel est composé de 1 à 2 caprins, 1 porcin ou 1 boeuf ce qui
permet de dégager un revenu plus important.
Type III
Ils disposent d'un même héritage foncier que le
type précédent. En guise des cultures mentionnées, ils
font des cultures maraîchères. Ce qui leur permet de
dégager un revenu agricole important par hectare. Ils font des petits
métiers, de la loterie, du taxi moto.
Type IV
Ce type regroupe les plus nantis du bassin versant. Il dispose
d'un domaine supérieur à 2.58 hectares. La seule force de travail
utilisée reste la main d'oeuvre salariée. A côté de
l'agriculture, ils exercent d'autres professions comme la maçonnerie, la
couture, l'enseignement etc.
Tableau # 17: Typologie des EA du BV
Type d'EA
|
Superficies (ha)
|
Quantité d'EA
|
% du total
|
I
|
< 1
|
14
|
23.33
|
II
|
1= x = 2
|
21
|
35
|
III
|
2= x = 2.58
|
14
|
23.33
|
IV
|
> 2.58
|
11
|
18.33
|
Total
|
|
60
|
100
|
Source : Enquête de terrain
CHAPITRTE 5 :
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
5.1. Conclusion
La nécessité de réhabiliter
l'environnement du Bassin Versant de la Rivière Marmelade, qui est
à un stade avancé de dégradation, est confirmée
par les résultats de cette étude-diagnostic.
Cette dégradation est liée à
l'exploitation anarchique des ressources naturelles, influencée par la
situation économique précaire des habitants du BV. En effet,
toute une série de facteur entre dans le jeu de la dégradation.
La pression démographique (375 habitants/km2) influence
négativement la gestion des ressources naturelles. Bien que plus de 78%
des exploitations agricoles soient en faire valoir direct, l'atomicité
de ces exploitations est un élément important à
considérer car 23 % des exploitations agricoles ne dispose que d'une
superficie inférieure à un hectare. De plus les pratiques
culturales se font sur de fortes pentes sans aucune structure de conservation
ce qui entraîne l'érosion et diminue du même coup le niveau
de fertilité des sols du BVRM. Le BVRM est traversé par 14
ravines majeures et de nombreuses autres ravines en formation. Le niveau de
risque très grave d'érosion occupe une superficie de 368.74
hectares soit 15.51 % du bassin versant, le risque grave d'érosion prend
avec lui une superficie totale de 661.44 hectares soit 25.71% de l'espace, le
risque élevé occupe 1162,26 hectares soit 48.87% et le risque
moyen d'érosion embrasse 235.56 hectares soit 9.91%. Dans certaines
zones comme Testar, Roux, Tremestre, Dado, Candia il y a une quasi inexistence
de végétation arborée et arbustive. La coupe anarchique
des arbres un peu partout dans le bassin versant pour le bois de chauffage, la
fabrication du charbon de bois, le sciage pour le bois d'oeuvre et les cultures
sarclées sur les pentes inaptes à la culture sont autant de
facteurs qui justifient l'hypothèse selon laquelle "La situation du BVRM
est le résultat d'exploitation anarchique des ressources naturelles du
BVRM".
D'une manière générale, les moyens de
production dont disposent les habitants (outillage rudimentaire, semences non
sélectionnées, absence de crédit, faible superficie des
parcelles) ne leur permettent pas de tirer des revenus intéressants
d'où justification de la deuxième hypothèse "Les
contraintes économiques du paysan accélèrent le processus
de la dégradation du bassin versant à l'étude".
Circonscrite dans l'espace, l'étude apporte un nouvel
éclairage sur la problématique de la dégradation du bassin
versant de la rivière Marmelade. Les arguments qui viennent d'être
avancés affirment que le bassin versant offre un tableau sombre et
inquiétant en terme de dégradation physique et
socioéconomique. Pour renverser cette tendance, la situation
réclame des mesures urgentes et durables en vue de procéder
à un aménagement approprié.
5.2- Recommandations
Les recommandations qui vont suivre résultent de
l'analyse de la situation du BVRM et sont basées sur les observations et
les entrevues réalisées sur le terrain.
5.2.1- Esquisse d'un plan
d'aménagement pour le BVRM
La réalisation d'un plan d'aménagement n'est pas
une simple entreprise. Elle requiert donc une planification qui garantit des
résultats en fonction des objectifs escomptés. En effet,
après avoir exploré le BV de la rivière Marmelade et
identifié les problèmes majeurs qui constituent de
véritables contraintes à son développement, un plan
d'aménagement dans ses grandes lignes est élaboré en vue
d'y apporter quelques éléments de solutions. Ce plan
d'aménagement devrait prendre en compte non seulement le
côté physique, le coté socioéconomique mais aussi
les stratégies de mise en oeuvre. Ainsi, les mesures envisagées
sont de deux types :
· Mesures socioéconomiques qui comptent apporter
des solutions aux problèmes que confrontent les habitants du BV et du
même coup relever leur niveau de vie.
· Mesures techniques qui visent la réhabilitation
du milieu physique.
5.2.2. Mesures
socioéconomiques
Le facteur humain est d'une importance capitale dans un
programme d'aménagement de bassins versants. Dans les pays en voie de
développement, le manque de formation et le faible niveau
économique sont essentiellement à l'origine de la
dégradation de l'environnement. Dans ce cas, des mesures visant à
relever le niveau de vie des habitants du bassin versant deviennent un
impératif.
En voici celles recommandées :
§ Les mesures préliminaires
- Le désenclavement du bassin versant par des routes
est nécessaire (axe Bilée - Candia, Marmelade - Paparel).
- La santé de la population est très importante
à tout point de vue, pour cela un programme de santé
communautaire est nécessaire, avec un volet de lutte préventive
contre les maladies chroniques comme le paludisme, la typhoïde et la
dysenterie. De ce fait, le renforcement du centre de santé de Marmelade
et l'ouverture du dispensaire de Bilée est primordiale.
- Dans le but d'éviter l'émigration des jeunes,
la création d'écoles professionnelles (coupe, couture, cuisine,
ébénisterie etc) surtout dans les zones comme Bilée,
Paparel et Marmelade est d'extrême urgence, incluant des volets comme
l'éducation environnementale.
§ Mise en place de stations climatologiques
La mise en place de station climatologique au niveau des zones
comme Lafolestrie, Tenac, Marmelade et Loison va permettre de déterminer
la pluviométrie exacte de la zone, mais aussi de pouvoir distinguer les
différentes zones agro-climatologiques.
§ Mise en place des moyens visant à augmenter la
production agricole. Sur ce, trois recommandations sont importantes :
- Implantation des boutiques d'intrants
agricoles
Les semences utilisées par les agriculteurs ne sont pas
très souvent de bonne qualité. Il faut envisager d'abord de
mettre en place des boutiques d'intrants agricoles avec une banque de semences
améliorées et des magasins communautaires au centre du bassin
versant (Bilée), de créer un programme de crédit agricole,
d'investissement et/ou de consommation à des taux raisonnables. Il faut
former les agriculteurs, en leur apprenant les meilleures techniques de travail
et de conservation de sol.
- Introduire et divulguer les techniques de fabrication
de compost dans la zone.
- Ensuite, il faut établir en aval des unités de
transformation surtout pour les fruits, des unités de conservation et de
commercialisation.
§ Renforcer l'élevage
Toute action visant à renforcer le secteur de
l'élevage doit prendre en compte l'aspect alimentation et
génétique des populations animales. De ce fait il faut :
- Mettre à la disposition des agriculteurs des races
améliorées pour augmenter la performance des races locales.
- Introduire la culture des légumineuses comme sources
de protéines (leucena, velvet bean, benzolive etc) pour les animaux.
- Promouvoir, avec l'appui de la population, la
production de fourrage comme l'herbe
éléphant.
- Promouvoir des méthodes de conservation d'herbes
(l'ensilage, le fanage et le traitement des fourrages avec de
l'urée)
- Renforcer les soins vétérinaires en augmentant
le nombre de campagnes de vaccination et en formant
régulièrement des techniciens vétérinaires.
§ Alléger la pression sur la ressource ligneuse du
BVRM
L'allègement de la pression sur la ressource passe par
la création de nouvelles opportunités de revenus pour les
agriculteurs (en particulier ceux qui exploitent la ressource de manière
non durable), par la subvention des produits pétroliers et des gaz
naturels.
De ce fait on doit :
- Créer des opportunités pour ces gens dans le
secteur du service : transport, communication (vente de minutes, cartes de
téléphone etc) et loisir (Cinéma).
- Promouvoir la diffusion de technologies
énergétiques efficaces dans le secteur des ménages
dépendant du bois de feu comme combustibles, et d'autre part, de
contribuer à l'amélioration des conditions de vie des populations
concernées.
- Promouvoir dans les secteurs (boulangeries, blanchisseries,
restaurants) l'utilisation d'équipements efficaces (réchauds,
fours, chaudières) utilisant des combustibles de substitution (gaz,
kérosène, diesel, électricité) au charbon de bois
et de bois de feu en vue de réduire l'offre et la demande de ces
combustibles traditionnels dans le bassin versant.
§ Réhabiliter et sécuriser les potentiels
des sources afin les rendre facilement accessibles et utilisables
(salubrité) par les communautés rurales par:
ü Des actions de protection et mis en défens
- La protection du bassin d'alimentation de toutes les sources
par la mise en place des structures anti-érosives et la plantation
d'arbres.
ü Des actions d'aménagement
- L'aménagement des sources comme celles de Testar,
Mingnin, Candia 1 et 3, Charles Saint par la réalisation de simples
captages et de systèmes de distribution de l'eau susceptibles d'assurer
aux communautés rurales un approvisionnement en eau suffisant et
salubre.
ü Des actions liées à la gestion des points
d'eau
-Organiser les utilisateurs des points d'eau en comités
capables d'assurer la gestion et la maintenance des
aménagements.
§ Substituer les constructions en bois par celles en
pierre et en béton, encourager du même coup la construction de
latrines au sein des exploitations en vue de préserver les sources de la
pollution fécale.
§ Procéder à la relocalisation du
marché de Platon sur un site foncièrement et physiquement
sécurisé et faire des aménagements minimums sur ce site:
eau courante, drainage, latrines, étals pour les marchands, tonnelles
pour la protection contre les intempéries.
§ Les activités extra-agricoles
Etant donné que les petits métiers comme :
la maçonnerie, l'ébénisterie, la charpente et la couture
ont une grande importance dans la diminution de la pression sur les ressources
naturelles, il faut les encourager et les subventionner.
5.2.3. Mesures
techniques
Cette rubrique se base sur les facteurs suivants :
l'occupation actuelle des sols, les risques d'érosion et la pente.
§ Zones de cultures agricoles denses
Elles sont rencontrées surtout dans les zones où
les sols ont une potentialité appréciable, la pente est
qualifiée de faible (5 - 12%). Elles sont constituées par les
cultures comme le caféier, le bananier et le haricot. Elles sont de
faibles pentes. Elles occupent un très faible pourcentage dans l'espace
soit 1.47% du bassin versant. Dans ce cas des opérations de nettoyage,
de regarnissage et de traitement phytosanitaires sont recommandées. Les
risques d'érosion peuvent être corrigés par la mise en
place des structures simples qui demandent moins d'investissement et de temps
de travail, comme des structures de clayonnage faites à partir des
résidus de sorgho, de maïs et de pois congo après chaque
cycle cultural.
§ Zones de cultures agricoles moyennement denses
Pour les zones de piedmont où les pentes sont faibles
(12 - 30%), elles devraient être réservées aux cultures
annuelles avec des pratiques culturales ou des mesures permettant la
conservation des sols. Dans ce cas, il faut :
- Maintenir la polyculture, en associant toujours l'haricot,
le maïs, le sorgho et le pois congo
- Pour prévenir certaines dégradations qui
pourraient survenir, on n'a qu'à mettre en place des structures simples
en pierre sèches et/ou des canaux de contour.
Pour les mornes à pentes supérieures à 45
% (Candia, Testar, Menti, Loison) on peut :
- Mettre cet espace en défense pour la
régénération naturelle
- Ou créer une forêt artificielle avec des
espèces faciles à s'adapter dans des conditions difficiles
(même très envahissante). Des espèces comme le leucena, le
Cassia et certaines variétés d'eucalyptus conviennent.
ü Les systèmes agroforestiers
Dans le cadre de ces systèmes, les recommandations sont
faites à la fois les systèmes de cultures pratiquées et le
mode de gestion des lots boisés.
- Au niveau des poches dénudées, pour
prévenir l'apparition d'une érosion
accélérée, l'établissement des structures
antiérosives composées de haies vives, de terrasses
intermittentes, en utilisant des espèces pouvant être
valorisées par le bétail est à conseiller.
Ainsi, la culture de l'igname sur les terrasses pourrait
être faite, en amont des structures biologiques, et dans l'espace inter
terrasses la culture du haricot, du maïs, du pois congo est
conseillée etc.
Quant à la gestion des lots boisés, sur tout le
bassin versant, les recommandations suivantes sont faites à
savoir:
- Les espèces comme le sucrin, le saman peuvent
être exploitées périodiquement par des coupes de nettoyage
(émondage, élagage etc), par contre l'abatage doit être
interdit.
- La pratique du brûlis dans le but d'élargir
l'espace pour les cultures sarclées est à interdire, car le BVRM
constitue le château d'eau pour l'alimentation des zones situées
en aval (Limbé, Camp Coq).
§ Correction des ravines
En ce qui concerne le traitement des ravines, leur niveau de
dégradation et leur régime sont des facteurs importants à
considérer.
- Les ravines sèches comme : la ravine Larifi, la
ravine Nan Jean, la ravine Dado, la ravine Roux et la ravine Bilée 2
doivent être aménagées par des structures
constituées par des sacs en digues de terres, renforcées par des
structures biologiques comme le bambou, le bananier, l'ananas et la canne
à sucre.
- Les berges des ravines à régimes
permanents (ravine Congo, ravine Charrette, ravine Benoît et ravine
Garde Bilée) doivent être traitées par des seuils en
pierres sèches renforcées par des structures biologiques comme le
bambou, le vétiver et l'herbe guinée.
5.2.4. Stratégie
d'application du plan
§ La création d'un comité de gestion
L'aménagement des bassins versants ne doit pas
être un simple slogan ni l'affaire de quelques uns. Il doit
intégrer toutes les entités du bassin versant. A cette fin, les
comités de gestion suivants sont proposés :
- Comités locaux : avant toute chose, la mise sur
pied des comités dénommés « Organisation
Communautaire de Base (OCB) » dans la plupart des grandes
localités ayant à leur tête un représentant de
l'Etat de la zone (CASEC, ASEC, Mairie). L'OCB aura pour mission de faire
passer les revendications de la population en termes de leur besoin primordial
et ensuite de veiller à leur prise en compte dans le projet.
- Comité exécutif : En Haïti la
gestion des ressources naturelles est sous la tutelle de trois
entités (Le MARNDR, Le MDE et le MPCE). Donc un comité
représenté par ces trois institutions sera constitué selon
leur domaine de compétence. Un tel comité aura pour mission de
fournir d'une part l'assistance technique, logistique et, d'autre part, le
financement.
§ Le financement de l'aménagement
Le financement d'un projet d'aménagement
nécessite la mobilisation de beaucoup de fonds. Le projet doit
s'inscrire dans le cadre d'un plan de développement global, de ce fait,
le financement peut être recherché à trois
niveaux :
- Du côté des bailleurs de fond travaillant dans
le domaine
- Du côté de la mairie de la région et/
ou de l'Etat central
- Du côté de la population locale surtout dans le
cadre de l'approche participative
5.2.5. Suivi et
contrôle
Cette rubrique sera assurée par un comité
provenant de la fusion des comités de gestion susmentionnés
où tous les acteurs vont prendre part. Ce dit comité doit jouer
le rôle d'interface entre les comités locaux et l'Etat central en
s'assurant vraiment que les besoins de la population locale soient pris en
compte et mis en application.
CHAPITRE VI :
BIBLIOGRAPHIE
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Précis d'hydrogéologie et de forage d'eau, Port-au-Prince,
Presses Nationales, 178p.
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de l'introduction de la culture du chou sur les systèmes de production
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UEH/FAMV, Damien, Haïti, 61 p.
3. BOLIVAR G. B., 1987. Etude
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développement régional intégré Dondon, Marmelade et
Puilboreau. Port-au-Prince, Haïti, MARNDR, 124 p.
4. BONHOMME G., 1994. Contribution à
l'élaboration d'un plan d'aménagement du bassin versant de Los
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5. BUTTERLIN J., 1954. Géologie de la
République d'Haïti et ses rapports avec celles des régions
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famille Haïtienne. Essai, P-au-P, Haïti, GENITECH, 83 p.
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l'agriculture : De la conférence de Rio au sommet de Johannesburg,
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12. FAO., 2001. Le futur de nos terres :
Faire face au défi. Directive pour la planification
intégrée de l'aménagement des ressources en terre, Rome,
77p.
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les montagnes humides, Rome, 32p.
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