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Contribution à l'étude de la qualité des comprimés d'Artésunate en coblister douze mois après la peremption

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par Glorry PANZU MAVWANDA
Université de Kinshasa - Pharmacien 2008
  

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PLAN DE TRAVAIL

INTRODUCTION

Première Partie : BIBLIOGRAPHIE

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE PALUDISME ET LES MEDICAMENTS ANTIPALUDIQUES

I. LA MALARIA

A. Historique et définition

1. Brève historique 

2. Définition de la malaria

B. Les Plasmodiums 

1. Définitions 

2. Classification des Plasmodiums

3. Les Plasmodiums et leur paludisme

C. Cycle du développement des Plasmodiums 

1. Cycle évolutif chez l'homme (schizogonie)

2. Cycle évolutif chez le moustique (sporogonie)

D. Réactions immunitaires de l'hôte humain et mécanismes de survie du parasite

1. Réactions immunitaires

Immunité non adoptive (naturel) 

Immunité acquise (adoptive)

2. Mécanismes de survie parasitaire 

E. Les formes cliniques de la malaria 

F. La prise en charge de la malaria 

1. Diagnostic de l'infection palustre 

2. Traitement

II. LES MEDICAMENTS ANTIPALUDIQUES

A. Considérations générales

1. Définition générale des médicaments

2. Catégories des médicaments

3. Médicaments génériques 

4. Médicaments essentiels 

5. Médicaments contrefaits ou de qualité inférieure 

a) Définition

b) La Contrefaçon et le Marché des Médicaments

6. Médicaments Pré- qualifiés

7. La Péremption et la Dégradation des Médicament

a) La Péremption des Médicaments

b) La Dégradation des Médicaments

8. Stabilité et durée de vie des Médicaments (ou Produits finis)

B. Définitions des antipaludiques

1. Définition des antipaludiques

2. Historique des antipaludiques

3. Classification des antipaludiques

a) Schizonticides tissulaires

b) Schizonticides sanguins 

c) Gamétocides 

d) Les sporontocides 

C. Les antipaludiques 

1. La Quinine et ses dérivés

2. Les dérivés 4-aminoquinoleines 

3. Les dérivés 8-aminoquinoléines

4. L'artémisinine et ses dérivés 

5. Autres antipaludiques et associations antipaludiques :

a) Les amyl aminoalcools

b) Les antifoliques

c) Les antifoliniques

d) Quelques Associations antipaludiques

CHAPITRE II. GENERALITES SUR LES ACT ET L'ARTESUNATE

I. LES ACT OU CTA (Combinaisons Thérapeutiques à base d'artémisinine)

A. Introduction des ACT dans la thérapie antipaludique

B. Les ACT en RDC

C. Le pourquoi et l'avantage des ACT comme associations médicamenteuses

D. Le coût des ACT

II. L'ARTESUNATE

A. Origine de l'artesunate

B. Quelques aspects pharmacologiques de l'artesunate

C. Importance de l'artesunate dans le traitement du paludisme

CHAPITRE III. LA RESISTANCE AUX ANTIPALUDIQUES

A. Définition de Pharmacorésistance

B. Origine et historique de la résistance aux antipaludiques

1. Origine de la pharmacorésistance aux antipaludiques

2. Historique de la pharmacorésistance aux antipaludiques

C. Quelques antipaludiques présentant la résistance

Deuxième Partie : EXPERIMENTATION

CONCLUSION

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

« Contribution à l'évaluation de la stabilité des comprimés à base d'Artésunate en co-blister avec l'Amodiaquine de la spécialité ARSUCAM® provenant des sources pré- qualifiées une année après la péremption: cas de la province du Bas-Congo (Kinsantu) »

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE PALUDISME ET LES MEDICAMENTS ANTIPALUDIQUES

I. LA MALARIA

A. Historique et définition

1. Brève historique 

Les sociétés de l'époque primitive considéraient la malaria comme une manifestation du châtiment divin car elle causait beaucoup des victimes. Les Egyptiens savaient déjà que cette fièvre survenait après des inondations et des pluies, et déconseillaient l'exposition en plein air, des individus durant ces périodes. (1)

La médecine grecque connait bien les fièvres palustres, en particulier celles qui se répètent à des intervalles réguliers. Hippocrate décrivit les formes cliniques palustres (frissons et températures). En 1630 un aristocrate espagnol, Don Francisco Lopez, apprit des indiens du Pérou les vertus thérapeutiques des écorces de quinine contre la malaria. (1)

Depuis l'époque où les Indiens utilisaient l'écorce de quinquina (antipaludéen naturel) contre les fièvres, de nombreux progrès ont été réalisés dans la compréhension du paludisme. En 1920 Pelletier et Caventou isolent des écorces du quinquina une trentaine d'alcaloïdes dont les célèbres quinines et quinidines. Laveran découvrit en 1880 que cette maladie était due à un parasite, le plasmodium. Les premiers médicaments antipaludéens synthétiques furent quant à eux mis au point en 1940. Mais dès 1960, une résistance à la chloroquine est apparue en Asie du Sud-est. (2)

2. Définition de la malaria

La malaria est une maladie parasitaire due à un hématozoaire du genre Plasmodium, transmis par un moustique anophèle femelle. Etymologiquement, paludisme vient de palus qui veut dire marrais et mal aria qui signifie mauvais air. (3)

Cette maladie est présente dans plus de cent pays du monde : en Afrique, en Asie, en Océanie, en Amérique centrale et du sud et dans certaines ils caraïbes. Comme approximativement 60% de la population mondiale vivent dans ces pays, on estime à plus de deux milliards le nombre de sujets exposés, avec deux cent millions de malades et deux millions de morts chaque année. (4)

Pour l'Afrique noire seule, on évalue sa mortalité à un million par an et fait partie de trois grandes causes de morbidité et de mortalité en R.D.CONGO. (3)

III. Les Plasmodiums 

1. Définitions 

Découverts par Alphonse LAVERAN en 1880, les Plasmodiums sont des parasites intracellulaires de forme amoeboïde qui présentent au cours de leur cycle une alternance de reproduction asexuée (schizogonie) chez l'hôte vertébré et de reproduction sexuée (sporogonie) chez l'hôte invertébré. Il existe 146 espèces de Plasmodium dont quatre seulement (P.falciparum, P. vivax, P. malaria et P. ovale) parasitent l'homme comme l'hôte vertébré et le moustique hôte invertébré. Ils sont les agents causaux de la malaria et le moustique est leur vecteur. (2)

2. Classification des Plasmodiums

Selon qu'ils disposent ou non des endosymbiontes, selon leurs modes de locomotion ou de reproduction, les protozoaires sont subdivisés en sept taxons. Les plasmodiums forment le troisième taxon qui regroupe les protozoaires caractérisés par la présence d'une mitochondrie, d'un complexe apical d'induction d'endocytose, d'une reproduction sexuée (sporogonie) et asexué (schizogonie). (2)

De manière brève la classification est la suivante:

- Ordre : Haemasporida

- Sous-ordre : Haemasporidae

- Famille : Plasmodiae

- Genre : Plasmodium

Le P. falciparum appartient au sous genre laverania parce que les gamétocytes sont falciformes et le reste de forme arrondie. (2)

3. Les Plasmodiums et leur paludisme

Paludisme à Plasmodium vivax : étant largement répandu, il détermine habituellement des accès fébriles sans gravité. Les infestations massives et répétés engendre parfois des tableaux sévères tels que : fièvres rémittentes et paludisme viscéral évolutif mais jamais d'accès pernicieux. (3)

Paludisme à Plasmodium malariae : est surtout remarquable par la périodicité de ses accès intermittents et sa longévité. (3)

Paludisme à Plasmodium ovale : proche du paludisme à P. vivax par sa bénignité, sa durée d'incubation varie de quinze jours à plusieurs mois. L'accès de reviviscence schizogonique évolue sur rythme de tierce ; si le malade n'est pas traité, les accès bénins se répéteront à court-terme mais les rechutes tardives sont rares (5 ans au minimum). (3)

Paludisme à Plasmodium falciparum : sévissant intensément sous les tropiques, il peut tuer, par accès pernicieux, les sujets non prémunis ne se soumettant à aucune chimioprophylaxie (enfants autochtones de 4 mois à 4 ans surtout mais aussi les européens récemment transplantés en zone endémique). (3)

En revanche la longévité du P. falciparum ne dépassant guère trois mois, il n'existe pas de véritables rechutes. Mais en région impaludée, les réinfestations sont fréquentes. Trois tableaux peuvent être individualisés: accès simple, accès pernicieux et celui du paludisme viscéral évolutif. Quant à la fièvre bilieuse hémoglobinurique, ce n'est pas à proprement parler une manifestation palustre.

Il faut noter que seul le paludisme à P. falciparum peut tuer car il est le seul à conduire aux accès pernicieux. (3)

IV. Cycle du développement des Plasmodiums

En fonction de ses deux hôtes, le vertébré (homme) et l'invertébré (moustique) on divisera le cycle évolutif du Plasmodium en deux grandes parties à savoir la schizogonie et la sporogonie.

1. Cycle évolutif chez l'homme (schizogonie)

Suivant les tissus qu'ils occupent majoritairement chez l'homme ce cycle se divise en cycle pré-érythrocytaire (hépatique ou symptomatique) et cycle érythrocytaire, ce dernier conduit à la fièvre suite à l'éclatement des globules rouges. (3)

Cycle pré-érythrocytaire (hépatique ou asymptomatique) 

Les plasmodiums sous forme de sporozoïtes sont inoculés lors de la piqûre d'un anophèle femelle infesté et gagnent les hépatocytes. En se multipliant, ils se transforment en schizonte extraérythrocytaire ou intra-hépatique (corps bleu). L'éclatement des corps bleu libère des mérozoïtes. (3)

Cycle érythrocytaire (symptomatique)

Les mérozoïtes gagnent le sang périphérique et parasitent les globules rouges en devenant, au fur et à mesure de leur croissance, trophozoïtes, schizontes sanguins puis corps en rosace.

Les corps en rosace éclatent libèrent des mérozoïtes. L'apparition des éléments à potentiel sexué ou gamétocytes est plus tardive. (3)

2. Cycle évolutif chez le moustique (sporogonie)

Les gamétocytes aspirés avec le sang par le moustique lors de son repas, gagnent son estomac pour se transformer en gamète. Après fécondation les gamètes femelles deviennent des ookinètes libres, puis oocystes fixes. L'éclatement des oocystes libère des sporozoïtes qui gagnent les glandes salivaires de l'anophèle à partir desquelles ils peuvent être retransmis à un autre hôte vertébré (homme).

Il est à noter que P. ovale et P. vivax avant de passer à la forme schizonte hépatique, leur mérozoite peut passer par la forme hypnozoïte qui est susceptible de se réveiller après plusieurs mois ou plusieurs années. (3)

D. Réactions immunitaires de l'hôte humain et mécanismes de survie du parasite

1. Réactions immunitaires

Immunité non adoptive (naturel) :

La compatibilité hôte-parasite ne dépend nullement des facteurs sériques, mais de la présence des récepteurs spécifiques présents sur les membranes des parasites et des érythrocytes. Il peut être observé dans certains cas une résistance au paludisme. (2)

Tous les plasmodiums en général ne résistent pas chez les individus ayant un déficit en 6-phosphoglucose réductase (6-GPDH).Le P. vivax ne subsiste pas chez les individus non porteurs du gène Duffy qui assure la synthèse des récepteurs nécessaires à la pénétration de sa forme merozoïte dans le globule rouge. (2)

Les facteurs intra-érytrocytaires seraient responsables du ralentissement de l'acquisition de l'immunité des blancs par rapport aux noirs dans la malaria à P. falciparum. L'hémoglobine S inhibe le développement de la schizogonie du P. falciparum. C'est pourquoi on n'observe pas d'accès pernicieux chez les sujets drépanocytaires hétérozygotes. (2)

Les anomalies du cytosquelette telles que l'ovalocytose ou ellipocytose, s'opposent à l'induction de l'endocytose du plasmodium dans l'érythrocyte. (2)

Immunité acquise (adoptive)

La réponse immunitaire exprimée par la production de différentes classes d'immunoglobulines semble principalement être dirigée contre les formes érythrocytaires asexuées du plasmodium. Les anticorps produits sont de faible affinité et la mémoire immunologique induite est de très courte durée (1 à 2 ans pour le P. falciparum). (2)

Dans les six premiers mois de la vie, l'enfant né d'une mère immune est relativement protégé contre les accès palustres grâce à l'immunité passive, avec les immunoglobulines, transmise par la mère via le placenta. Ayant par la suite perdu cette immunité passive, il devient, avant d'avoir réussi à constituer ses progrès en défenses immunitaires, avant l'âge de cinq ans, un sujet particulièrement vulnérable. C'est cette strate de la population en zone endémique qui paie le plus lourd tribut au paludisme. (2)

L'état de grossesse, surtout le premier trimestre et le second dans une certaine mesure, induit une immuno suppression dite physiologique qui amplifie malencontreusement la pathogénicité de P. falciparum pour cette strate de la population, et compromet ainsi la prémunition passive au nouveau-né. (2)

2. Mécanismes de survie parasitaire

Les plasmodiums présentent au cours de leur cycle évolutif différents motifs antigéniques superficiels qui sensibilisent de façon variée le système immunitaire de l'hôte : sporozoïtes, schizontes sanguins, schizontes hépatiques et gamétocytes. (2)

Chacun de ces antigènes induit une réponse immunologique spécifique de faible amplitude qui ne suffit nullement à conférer au sujet infecté une immunité vraiment efficace et de longue durée, d'où il y aura une ré-infection habituelle des sujets déjà immuns. Et ceci s'observe dans les zones endémiques où circulent plusieurs variants antigéniques différents d'un isolat à l'autre et contre les quels l'hôte n'est pas nécessairement immunisé. (2)

La recombinaison des gènes par la reproduction sexuée dans l'estomac du moustique, participe au brassage et au renouvellement de cette capacité de variation antigénique qui paralyse la machinerie immunitaire de l'hôte. Toutes les 48 heures le P. falciparum peut modifier environ 20% de la structure primaire de ses protéines de surface, on dit qu'il joue au dé avec notre système immunitaire. (2)

Certaines souches de P. falciparum acquièrent la capacité d'expurger de leur cytoplasme certaines substances antipaludiques, notamment la chloroquine, 40 à 50 fois plus vite que ne ferait une souche normale, ce qui explique leur résistance vis-à-vis de ces produits. (2)

E. Les formes cliniques de la malaria (4)

Les signes de l'infection palustre dépendent des espèces du parasite et l'état immunologique du patient. Parmi les multiples formes que présente la malaria on en citera que quelques unes ;

- Accès simple : simple fièvre

- Accès pernicieux (accès aigu de paludisme) : fièvre pernicieuse

- Hyperthermie : au dessus de 38,5°C pouvant atteindre 42°C

- Anémie et thrombocytémie : la destruction des globules rouges selon la durée et l'intensité peut entraîner une anémie qui s'accompagne souvent de l'hémostase due à la thrombocytopénie.

- Fièvre bilieuse hémoglobinurique : manifestation grave du paludisme à P. falciparum observée chez les sujets non prémunis ou à chimioprophylaxie irrégulière par la quinine. Elle se manifeste par une hémolyse brutale avec frissons, fièvre, vomissements, ictère, anémie et hémoglobinurie.

- Neuropaludisme (malaria cérébrale) : est un accès pernicieux cérébral qui est polymorphe dans ses manifestations, il a comme signes les troubles de conscience ou de comportement, les convulsions ou coma.

- Néphrites et insuffisance rénale

- Hypoglycémie

- Troubles électrolytiques et acido-basiques : dus à l'hypovolémie, déshydration et d'acidose respiratoire ou métabolique avec élévation du taux de lactate dans le sang et dans le liquide céphalo-rachidien.

- Oedème pulmonaire aigu

- Collapsus cardio-vasculaire

F. La prise en charge de la malaria

1. Diagnostic de l'infection palustre

Le diagnostic du paludisme est loin d'être toujours facile à dresser. Hormis la forme classique, il peut en effet prendre de nombreux aspects trompeurs. On peut ainsi aisément le confondre avec une simple turista, une grippe, une hépatite virale et, dans les cas d'atteintes cérébrales, on peut hésiter sur un diagnostic de méningite ou d'abcès cérébral.

Le retard du diagnostic et d'un traitement adéquat ayant parfois de graves conséquences, il importe de penser à pratiquer un examen complémentaire, c'est-à-dire un frottis sanguin, face à un patient fébrile revenant d'un pays infesté. Le traitement, à condition qu'il soit rapidement entrepris, permet d'éviter le passage à la forme grave, appelé « accès pernicieux palustre ». (5)

Donc, Il n'existe malheureusement pas d'examen de laboratoire qui permet de poser le diagnostic de paludisme-maladie car même si le frottis sanguin se révèle positive ce n'est pas une preuve de l'accès palustre. Puisqu'il faudra recourir aux examens cliniques comme l'épreuve thérapeutique. (2)

2. Traitement 

Il est essentiellement basé sur la chimie, avec la chimioprophylaxie et chimiothérapie qui utilisent les médicaments antipaludiques seuls ou en association. Mais leur choix est fonction de la tolérance et de la pharmacorésistance. (3)

II. LES MEDICAMENTS ANTIPALUDIQUES

A. Considérations générales

1. Définition générale des médicaments

Le médicament est toute substance qui possède des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies. Par extension on le considère comme tout produit pouvant être administré à l'homme en vue d'établir un diagnostic médical, ou de restaurer, corriger ou modifier une fonction organique. (6)

2. Catégories des médicaments

Suivant l'origine de leurs formules de préparation on a :

- Médicament magistral 

C'est toute préparation réalisée par le pharmacien dans son officine sur base d'une formule détaillée d'une prescription médicale. (6)

- Médicament officinal 

Il s'agit d'une préparation dont la composition et le mode de préparation sont inscrits dans la pharmacopée ou dans un formulaire national. (6)

- Spécialité pharmaceutique 

C'est un médicament préparé à l'avance, présenté sous un conditionnement particulier, mis au marché sous une dénomination spéciale et destiné à être dispensé dans plusieurs officines. (6)

3. Médicaments génériques 

C'est une copie d'un médicament original, utilisé dans la plupart des pays pendant une durée suffisante pour que les brevets de propriété industrielle de sa molécule soient tombés dans le domaine public. Bref c'est une copie légale. Ils sont souvent fabriqués par des petites structures, avec des frais généraux réduits et une absence de dépenses de recherche et de promotion, c'est pourquoi ils ont un prix réduit dans lequel le coût des matières premières devient le facteur prédominant. (7)

«Les médicaments essentiels sont ceux qui satisfont aux besoins de la majorité de la population en matière de soins de santé ; ils doivent donc être disponibles à tout moment, en quantité suffisante et sous la forme thérapeutique appropriée". (21) p.52

4. Médicaments essentiels 

Ce concept fut lancé par l'O.M.S. dans les années 1975, a permis de déterminer une liste évolutive des produits de base surtout des médicaments génériques, qui laisse à chaque pays une possibilité d'adaptation selon ses spécificités, besoins et potentiels.

5. Médicaments contrefaits ou de qualité inférieure 

a) Définition

Les médicaments de qualité inférieure sont des produits dont la composition et les principes ne répondent pas aux normes scientifiques et qui sont par conséquent inefficaces et souvent dangereux pour le patient. La qualité inférieure peut être le résultat d'une négligence, d'une erreur humaine, de ressources humaines et financières insuffisantes ou d'une contrefaçon. (8)

Selon l'OMS, un médicament contrefait est : « un produit étiqueté frauduleusement de manière délibérée pour en dissimuler la nature et/ou son origine. La contrefaçon peut concerner aussi bien des produits de marque que des produits génériques. Ils peuvent contenir des principes actifs authentiques mais avec un emballage imité, d'autres principes actifs, aucun principe actif ou des principes actifs en quantité insuffisante ». (9)

Le problème des médicaments contrefaits s'inscrit dans le cadre plus large des produits pharmaceutiques de qualité inférieure. La différence tient à ce qu'ils soient étiquetés frauduleusement de manière délibérée pour en dissimuler la nature et/ou la source. La contrefaçon peut concerner aussi bien des produits de marque que des produits génériques, et les médicaments contrefaits peuvent comprendre des produits qui contiennent les principes actifs authentiques mais un emballage imité, ou d'autres principes actifs, aucun principe actif ou des principes actifs en quantité insuffisante. (8)

Dans les pays plus riches, la contrefaçon concerne le plus souvent des médicaments coûteux tels que les hormones, les corticoïdes et les antihistaminiques. Dans les pays en développement, les médicaments qui font le plus souvent l'objet de contrefaçons sont ceux qu'on utilise contre des affections potentiellement mortelles comme le paludisme, la tuberculose et le VIH/SIDA. (8)

b) La contrefaçon et le marché des médicaments

Les contrefaçons représentent 10% du marché mondial des médicaments et les recettes mondiales de la vente des médicaments contrefaits et de qualité inférieure atteignent plus de US $32 milliards par an. La Food and Drug Administration (FDA), autorité sanitaire américaine, estime que 25% des médicaments consommés dans les pays les plus pauvres sont des faux et ont une réduction de prix de 45%. Ces pays pauvres sont ceux de l'Afrique, Asie et Amérique du sud. Ainsi 10% des médicaments au Brésil sont contrefaits. Des testes d'échantillons d'artesunate collectés au Cambodge, Laos, Birmanie (Myanmor) Thaïlande et Vietnam de août 1999 et août 2000 ont montre que 38% des échantillons ne contenaient aucune trace d'artesunate. (8)

Il ressort aussi d'une récente étude parue dans The Lancet que jusqu'à 40 % des produits supposés contenir de l'artésunate (le meilleur médicament disponible aujourd'hui contre le paludisme chimiorésistant) ne contenaient pas en fait de principe actif et n'avaient aucun effet thérapeutique. (8)

6. Les Médicaments Pré -qualifiés

Définition 

Le programme de pré- qualification des Nations Unies est un plan d'action visant à élargir l'accès aux médicaments des personnes atteintes par le VIH/SIDA, la Tuberculose ou le Paludisme et d'assurer la qualité, l'efficacité et la sécurité de ces médicaments dans toute la chaîne de fabrication et de distribution. (22)

C'est l'Organisation Mondiale de a Santé (OMS) qui gère et organise ce projet pour le compte des Nations Unies. Elle lui sert donc de support technique et scientifique en garantissant les normes et standards internationaux qu'on utilise pour l'évaluation, l'inspection et le contrôle ainsi que la conduite du programme. Le FNUAP, l'UNICEF, L'ONUSIDA et la Banque Mondiale sont des partenaires mais les acteurs sont majoritairement les évaluateurs, inspecteurs et laboratoires de contrôle des autorités compétentes des pays membres de l'ICH ou CIH (Conférence internationale sur l'harmonisation des exigences techniques relatives à l'homologation des produits pharmaceutiques). (22)

Ainsi un Médicament Pré- qualifié est celui dont le fabricant et lui-même font partie de façon permanente du programme de pré- qualification de l'OMS.

Lancé en 2001, jusqu'en 2005, seulement 2 anti- paludéens, 96 anti-rétroviraux et 8 anti-tuberculeux étaient pré- qualifiés, car la majorité des produits fabriqués, distribués et administrés ne répondent pas aux standards internationaux de qualité, efficacité et sécurité. Il existe des différences notables selon les pays. (22) En 2007 seuls trois anti-malariques furent ajoutés à cette liste. (23)

Les objectifs de la pré-qualification (22) :

- Proposer une liste de produits et de fabricants, pré-qualifiés dont la qualité et l'efficacité ont été évaluées, inspectées et contrôlées selon des standards internationaux.

- Apporter l'assurance que des normes de qualité internationales ont été appliquées à toutes les étapes de la pré-qualification.

- Accélérer l'accès à des médicaments de qualité.

- Assurer le suivi permanent des produits et des fabricants et leur re-qualification périodique ainsi que la mise à jour des informations et la prise en compte des variations.

- Développer les possibilités locales de production ainsi que les capacités des autorités nationales de réglementation, à assurer l'évaluation, l'inspection et le contrôle selon des normes de qualité reconnues internationalement.

7. La Péremption et la Dégradation des Médicaments

a) Péremption des Médicaments

Définition : La Péremption est un état de destruction partielle ou totale de l'activité d'un médicament un certain temps après sa préparation. (17)

- Délai ou Date de Péremption : C'est un temps ou une période au cours de la quelle un médicament est supposé perdre une quantité raisonnable et permise de son activité. (17) Cette date n'indique pas nécessairement que le médicament n'est plus stable après cette période, mais que le médicament est encore utilisable à la date indiquée. Elle doit toujours et obligatoirement figurée à l'emballage extérieur des spécialités pharmaceutiques, et généralement on la formule en termes de mois et d'années. (18)

- Détermination de la Date de Péremption : Elle s'effectue à partir des études de dégradation accélérée et des études de stabilité en temps réel. (18) La dégradation ou vieillissement accéléré consisté à remplacer le facteur temps par la température en se basant sur la règle empirique qui stipule que, la vitesse de réaction double à chaque élévation de température de 10°C. (17)

- Médicament périmé : est celui qui est supposé avoir perdu plus que la quantité raisonnable et permise de son activité. (17) En règle générale, c'est un médicament dont le titre initial en principe actif a diminué de 10%. Ce chiffre étant défini par consensus international, peut être réduit à 5%, et parfois moins, lorsque les produits de dégradation sont très toxiques (cas des tétracyclines) ou lorsque la marge thérapeutique est étroite (cas des anticancéreux, théophylline, digoxine,...). (18)

- Médicament Périmé : est celui qui a déjà perdu plus que la quantité raisonnable et permise de son activité. (17)

b) Dégradation des Médicaments

La dégradation d'un médicament au cours du temps correspond à une perte de stabilité du principe actif et/ou des excipients ; elle est fonction des caractéristiques physicochimiques de ces constituants et des conditions de conservation. (18)

Les principaux processus de dégradation sont l'hydrolyse, l'oxydation et la photo dégradation. Par conséquent, les facteurs responsables de la dégradation des médicaments sont l'oxygène, l'eau, la lumière et la température (une augmentation de la température entraîne en particulier une élévation de la vitesse de l'hydrolyse et une accélération des phénomènes d'oxydation). (18)

La dégradation d'un médicament peut conduire à une réduction de l'efficacité thérapeutique, et parfois à une formation des produits à l'origine d'effets indésirables ou toxiques. (18)

8. Stabilité et durée de vie des Médicaments (ou Produits finis)

La stabilité d'un médicament peut être définie comme son aptitude à conserver ses propriétés chimiques, physiques, microbiologiques et biopharmaceutiques dans des limites spécifiées pendant toute sa durée de validité (20).

La stabilité des préparations pharmaceutiques dépend de paramètres extrinsèques (température, humidité et exposition à la lumière) et intrinsèques. Parmi ces derniers, il faut différencier les facteurs liés aux matières premières, à la forme pharmaceutique et au conditionnement. (21) p.54

Il existe deux types d'études de stabilité (20):


· Les études de dégradation accélérées, destinées à augmenter la vitesse de dégradation chimique ou physique d'un médicament en le soumettant à des conditions de stockage extrêmes dans le cas du programme réglementaire des études de stabilité,


· Les études de stabilité en temps réel : études expérimentales des caractéristiques physiques, chimiques, biologiques et microbiologiques d'un médicament pendant sa durée de validité et d'utilisation prévue et au-delà, dans des conditions de stockage prévues pour le marché auquel il est destiné.

Pour les pays du tiers-monde les études de stabilité dans des conditions de forte humidité sont particulièrement importantes du fait du risque de dégradation dû à la semi-perméabilité de certains conditionnements (21) p.54 :


· Les conditions climatiques dans de nombreux pays en développement sont très différentes de celles des pays tempérés où sont fabriqués les médicaments,


· Une mauvaise stabilité peut entraîner l'apparition de produits de dégradation toxiques ou une diminution progressive de l'activité,


· La stabilité ne peut pas être évaluée par un simple contrôle de qualité sur le produit fini.

Il est donc nécessaire d'effectuer des études de stabilité en fonction des conditions climatiques du pays de destination. A cet effet, le monde a été divisé selon les recommandations de l'OMS (20) en quatre zones climatiques, avec pour chaque zone des caractéristiques de température et d'humidité destinées à standardiser ces études de stabilité.

Les fabricants européens n'étant pas obligés de répondre aux spécifications de la zone IV (climat chaud et humide) pour les études de stabilité en vue d'une AMM européenne, s'ils exportent vers un pays aux conditions climatiques extrêmes, il peut se produire des phénomènes de dégradation imprévus du principe actif. Les faits sur le terrain confirment ce phénomène puisque de nombreux problèmes de qualité rencontrés in situ sont dus à des problèmes de stabilité et non à la qualité intrinsèque du produit constatée par un contrôle sur produit fini à réception par l'importateur. (21) p.55

Un médicament n'est pas un simple mélange d'ingrédients chimiques, c'est un équilibre très complexe avec de très nombreuses possibilités d'interactions, il nécessite l'utilisation d'un système d'assurance qualité d'un bout à l'autre de la chaîne pharmaceutique depuis son développement, sa fabrication, son contrôle, sa distribution, jusqu'à son usage rationnel. (21) p.55

B. Définitions des antipaludiques

1. Définition des antipaludiques

Les antipaludiques sont des médicaments actifs vis-à-vis de l'infection de l'organisme par quatre espèces d'hématozoaires du genre Plasmodium. La quinine et l'artémisinine sont les seuls antipaludiques naturels alors que les autres sont d'origine synthétique. (10)

2. Historique des antipaludiques

Déjà depuis l'antiquité les chinois utilisaient l'Artémisia annua (armoise ou Quinghausu) comme antipyrétique mais l'artémisinine ne fut isolé qu'en 1971. La chloroquine fut synthétisée après la 2ème guerre mondiale. C'est en 1630 que Don Francisco Lopez apprend des indiens du Pérou les vertus de l'écorce du quinquina (Cinquona rubra), mais c'est en 1820 que Pelletier et Caventou en isolèrent l'alcaloïde actif (la quinine). (3)

3. Classification des antipaludiques

a) Schizonticides tissulaires

Ce sont des médicaments qui tuent les plasmodiums au stade de la schizogonie exo-érythrocytaire dans les hépatocytes chez l'homme. Le proguanil, la pyriméthamine, la primaquine, la tétracycline en sont des exemples. (4)

b) Schizonticides sanguins

Ils combattent le paludisme clinique en tuant les plasmodiums au stade de schizonte érythrocytaire. C'est le cas de la quinine, la chloroquine, la méfloquine, l'artésunate, la sulfadoxine-pyrimethamine, l'halofantrine. (4)

c) Gamétocides

Ils tuent les gamètes mâles et femelles (gamétocytes) des plasmodiums. Exemples : tous les 8-aminoquinoleines y compris la primaquine. La Primaquine est aussi active contre les formes latentes de P. vivax et P. ovale (Hypnozoïtes), elle est donc hypnozoïtocide. (4)

d) Les sporontocides 

Ils tuent les spores les plasmodiums au stade de la sporogonie. (4)

C. Les antipaludiques

1. La Quinine et ses dérivés

La Quinine est un alcaloïde extrait du quinquina et est considérée comme un antipaludique majeur. Dans l'accès pernicieux la Quinine reste irremplaçable. Seule, elle a une activité suffisamment rapide et constante pour lutter contre le paludisme suraigu. (3)

En ce qui concerne sa structure chimique, la quinine a un noyau isoquinoléique, c'est un stéréo-isomère de la quinidine qui est active sur le coeur. (3)

Le mécanisme d'action de la quinine s'explique par son accumulation dans les lysosomes (vacuoles digestives acides) des schizontes sanguins où l'hémoglobine est digérée, inhibant par la suite l'enzyme qui assure la polymérisation d'hémozoïne (produit de dégradation de l'hémoglobine) qui est toxique pour le parasite. (4)

Les principaux effets indésirables de la quinine sont l'hypoglycémie, l'anémie et les bourdonnements d'oreilles. (4)

2. Les dérivés 4-aminoquinoleines 

Les 4-aminoquinoléines sont des dérivés de synthèse parmi lesquels on trouve la chloroquine et l'amodiaquine. Ils ont l'avantage d'avoir une action rapide.

Leur mécanisme d'action est presque similaire à celui de la quinine.

Leurs effets indésirables sont modérés avec peu de risque même chez la femme enceinte. L'amodiaquine cause l'agranulocytose parfois mortelle. (4)

3. Les dérivés 8-aminoquinoléines

Ce groupe est essentiellement composé de la primaquine et la pamaquine. Il est de nos jours abandonné à cause de la toxicité aiguë à laquelle il conduit.

La primaquine est particulièrement active sur les formes sous croissance des plasmodiums (gamétocytes et Hypnozoïtes). Ses effets indésirables sont sanguins, notamment l'hémolyse intravasculaire aiguë chez les personnes atteintes de déficience en 6-GPDH. (4)

4. L'artémisinine et ses dérivés :

L'artémisinine est un sesquiterpène lactone peroxyde isolé de Artémisia annua. Ses dérivés les plus courants sont l'Artéether, l'Artéflene, l'Artémether, l'Artésunate, et la Dihydroartémisinine.

L'Artémisinine et ses dérivés ont une activité rapide mais brève, ils agissent sur les souches de P. falciparum multirésistantes et chloroquino-resistantes, même en cas d'accès pernicieux. Leur activité antipaludique repose sur leur structure peroxyde (trioxane) et les effets indésirables sont peu nombreux et relativement sans danger. (4)

L'artémisinine n'est pas une nouvelle découverte car les Chinois l'ont déjà utilisée depuis au moins deux millénaires. Issue d'une plante chinoise, cette substance a largement prouvé son efficacité en Asie. Des études menées sur 2 millions de cas traités dans de nombreux pays impaludés, démontrent à la fois l'efficacité de l'artémisinine et sa facilité d'administration : le médicament est disponible sous forme injectable ou par voie orale en une seule dose quotidienne. Il élimine plus rapidement les parasites présents dans le sang. Ce qui représente un atout majeur en phase épidémique car la substance "casse" la transmission épidémique. Pour augmenter son effet mais aussi retarder l'apparition des résistances, elle est administrée en association avec une autre molécule à savoir la SP ou sulfadoxine/pyriméthamine, amodiaquine ou méfloquine. C'est cette association que l'on appelle ACT, les combinaisons thérapeutiques. La faible parasitémie restante grâce à l'effet de l'artémisinine est éliminée par le deuxième antipaludéen d'action plus prolongée. La guérison rapide est assurée à plus de 97% des cas. La notion de rapidité présente toute son importance dans les accès de paludisme chez l'enfant.

5. Autres antipaludiques et associations antipaludiques :

a) Les aminoalcools

La méfloquine appartient à ce groupe, elle est active contre les souches multirésistantes de plasmodium et notamment les chloroquino-résistantes. (3)

Leur mécanisme d'action est similaire à celui de la quinine et à la chloroquine. Les effets indésirables sont la psychose aiguë, l'encéphalopathie transitoire avec des convulsions. (4)

b) Les antifoliques

Les sulfamides (sulfadoxine et sulfamethoxazole) et les sulfones (Dapsone) ne sont pas indiqués en monothérapie à cause de leur action lente et à la chimiorésistance face à certaines couches de P. falciparum. En association avec la pyriméthamine, les sulfamides ont une activité schizonticide et offrent l'avantage d'un traitement à dose unique. (3)

En ce qui concerne leur mode d'action, les sulfones et les sulfamidés ont un mécanisme identique qui consiste à inhiber la transformation de l'acide para-amino-benzoïque (PABA) dont l'hématozoaire a besoin pour sa croissance en bloquant l'activité de la dihydrofolate synthétase. (3)

Le syndrome de Stevens-Johnson est un de leurs Effets indésirables redoutables. (4)

c) Les antifoliniques

Les diguanides (proguanil) et les diamino pyrimidines (pyriméthamine et triméthroprime) ont une activité schizonticide. Ils empêchent le passage du dihydrofolate en tetrahydrofolate en inhibant la dihydrofolate réductase. (3)

d) Quelques Associations antipaludiques

q Sulfadoxine-Pyriméthamine (Fansidar*)

q Sulfaméthoxazole-Triméthoprime (Bactrim*)

q Sulfadoxine-Pyriméthamine-Méfloquine (Fansimef*)

q Dapsone-Pyriméthamine (Maloprime*)

q Quinine-Tétracycline

q Quinine-Doxycycline

q QuinineClindamycine

q Artésunate-Amodiaquine

q Artéméther-Lumefantrine (Coartem*)

q Proguanyl-Atovaquone (Malarone*)

CHAPITRE II. GENERALITES SUR LES ACT ET L'ARTESUNATE

I. LES ACT OU CTA (Combinaisons Thérapeutiques à base d'artémisinine)

A. Introduction des ACT dans la thérapie antipaludique

Lors d'une consultation technique de l'OMS sur les combinaisons thérapeutiques antipaludiques à Genève (Suisse) les 4 et 5 avril 2001. Il a été reconnu que le traitement du paludisme au moyen d'associations médicamenteuses est une stratégie dont l'intérêt potentiel permet d'en faire une option viable pour améliorer l'efficacité thérapeutique et retarder l'apparition et la sélection des parasites résistants. (11)

Ces combinaisons doivent être basées sur des molécules novatrices dont le mode d'action est différent de ceux qui présentent déjà la chimiorésistance. Ce sont des combinaisons à base d'artémisinine ont de nets avantages en ce sens qu'elles permettent une guérison clinique et parasitologique rapide, qu'on ne leur connaît pour l'instant aucune résistance parasitaire, qu'elles réduisent la charge gamétocytaire et qu'elles sont généralement bien tolérées. (11)

Sans tenir compte des considérations de coût, ces combinaisons à base d'artémisinine sont :

i. artéméther-luméfantrine (CoartemTM);

ii. artésunate (3 jours) plus amodiaquine;

iii. artésunate (3 jours) plus SP dans les régions où la SP conserve une bonne efficacité;

iv. SP plus amodiaquine dans les régions où la SP et l'amodiaquine conservent une bonne efficacité.

N.B : SP signifie sulfadoxine et pyrimethamine.

Les combinaisons à éviter sont :

i. associations à base de chloroquine (CQ + SP et CQ + artésunate);

ii. traitement d'un jour par l'artésunate + SP;

iii. associations à base de méfloquine (par exemple méfloquine plus artésunate) dans les zones où la transmission est intense; et

iv. traitement d'un jour par l'artésunate plus la méfloquine lors de la phase aiguë d'une situation d'urgence complexe ou d'une épidémie de paludisme.

B. Les ACT en RDC

En juillet 2004, Médecins Sans Frontières (MSF) décidait de changer le protocole de traitement contre le paludisme dans tous ses projets en République démocratique du Congo (RDC), pour mettre en place un traitement plus efficace: les "CTA". C'est dans cet objectif qu'entre novembre 2004 et janvier 2005, que MSF travailla en collaboration avec le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). Et c'est en février 2005, le gouvernement congolais décidait de changer le protocole national de traitement et de passer aux CTA. Le CTA utilisé dans le nouveau protocole est une combinaison d'artésunate et d'amodiaquine. (11)

C. Le pourquoi et l'avantage des ACT comme associations médicamenteuses

Les dérivés de l'artémisinine figurent parmi les schizonticides les plus puissants. Leur brève demi-vie (14 à 18 h), qui n'expose pas les parasites à des concentrations infra-thérapeutiques, les protège- en principe- du risque de chimiorésistance. En Chine toutefois, où la monothérapie par l'artémisinine a été pratiquée depuis le début des années 80, des études effectuées au Yunnan semblent indiquer un amenuisement de la sensibilité à l'artémisinine et à ses dérivés. Un autre avantage du produit est son action sur les gamétocytes, réduisant la transmission et limitant le risque de voir émerger des résistances. Cependant la très brève demi-vie ne permet pas la destruction totale de la masse parasitaire et les rechutes à 28 jours sont fréquentes, dépendant de l'intensité de la charge parasitaire, de la dose reçue et de la durée du traitement. Une dose totale de 600 mg d'artésunate ou d'artéméther n'entraîne que 88% de guérisons; il faudrait sept jours de traitement pour en obtenir 100%, ce qui est susceptible de réduire l'observance du traitement. Pour la faciliter et majorer l'efficacité des traitements, il a été envisagé d'associer de nombreuses molécules à une artémisinine : la S-P, la chloroquine, l'amodiaquine, la doxycycline ou la tétracycline, la méfloquine, la pyronaridine. (12)

D. Le coût des ACT

Les traitements ACT ont été recommandés par l'OMS depuis 2002, année où l'organisation a publié une recommandation claire sur la nécessité d'utiliser les ACT dans les pays touchés par les résistances aux traitements classiques du paludisme. Mais ils présentent encore un obstacle de taille à cause de leur coût. Produit en faibles quantités, le médicament est plus cher que la chloroquine. Un traitement classique coûte entre 0,2 et 0,5 dollar alors qu'un traitement ACT oscille entre 1,2 et 2,4 dollars, soit cinq à six fois plus cher que le "classique". (11)

D'ailleurs les participants de la Consultation Technique de l'OMS des 4 et 5 avril 2001 à Genève avait admis que, dans le cas des associations à base d'artémisinine, le coût du traitement sera sensiblement supérieur à celui des monothérapies traditionnelles comme celles qui reposent sur la chloroquine ou la sulfadoxine-pyriméthamine (dans une proportion pouvant atteindre un facteur 10). Pour Médecins Sans Frontières, la référence du coût d'un traitement ACT est de 1 dollar plus 0,5 dollar pour le test rapide. (11)

Le 8 avril 2005 à Paris (France), la réjouissance de MSF sur l'annonce faite par la DNDi (Drugs for Neglected Diseases initiative) et Sanofi-Aventis sur l'arrivée prochaine sur le marché d'un nouveau produit (co-formulation artésunate-amodiaquine) pour la prise en charge des malades atteints du paludisme en Afrique et qui devait arrivé au marché en 2006, fut une lueur d'espoir car cette co-formulation n'étant pas breveté (non exclusif), simple d'utilisation (sous forme de comprimé avec un traitement de 6 comprimés en 3 jours) et surtout par ce qu'elle est moins cher puisque l'objectif de la DNDi et Sanofi-Aventis est d'atteindre moins d'un dollar par adulte et par traitement (0,5 dollar pour les enfants). (11)

II. L'ARTESUNATE

A. Introduction

1. Origine

Après l'émergence et la multiplication des souches chloroquino-résistances de Plasmodium falciparum, la découverte de nouveaux antipaludiques est devenue une priorité sanitaire mondiale. Au cours de deux décennies qui ont suivi l'apparition de cette résistance, des moyens considérables ont été consacrés à la découverte des nouveaux antipaludiques tant sur le plan de synthèse chimique que sur l'exploitation des produits de phytothérapie. (13)

L'artémisinine est extraite de l'Artémisia annua ou Quinghaosu, une armoise chinoise actuellement cultivée. Le Quinghaosu est une plante de la famille des Asteraceae qui est utilisée depuis longtemps en médecine traditionnelle chinoise, et faisant partie de la pharmacopée chinoise depuis plus de 2000 ans. Il a fallu les travaux des chercheurs chinois pour connaître la molécule mère après son isolement en 1971. (13)

2. Présentation

L'artésunate est un dérivé synthétique de l'artémisinine, c'est un 10-á- hemisuccinate de dihydroartémisinine. Sa formule brute est C19H28O8 et son poids moléculaire est 387. Alors que l'artémisinine est une lactone sesquiterpénique naturelle contenant un pont peroxyde qui n'a aucune parenté structurale avec quelques antipaludéens connus. (13)

L'artésunate est une poudre blanche ne se présentant pas sous forme d'un sel quelconque. Mais il faut signaler que le suffixe « ate » qui fait référence à la fonction ester n'a rien à voir avec une fonction de sel sodique comme utilisé par certains auteurs. Car l'artésunate sodique n'existe pas sous forme cristalline, mais peut se former en solution si l'artésunate est dissout dans un milieu contenant par exemple la soude caustique. L'artésunate est soluble dans le méthanol, l'éthanol, l'eau et est injectable par voie intraveineuse. L'artésunate est soluble dans l'eau et injectable par voie veineuse. Sauf qu'en solution aqueuse il s'hydrolyse rapidement avec perte du radical succinate. (13)

B. Quelques aspects pharmacologiques de l'artésunate

1. Propriétés

L'Artésunate a un spectre d'action plus large que beaucoup d'autres antipaludiques. Il tue aussi bien les schizontes que les gamétocytes. (13)

L'Artésunate possède également une action antimicrobienne contre les différentes souches de Schistosomes, de Babesia, le Pneumocystis carinii et le Toxoplasma gondii. Une importante activité a été décrite contre le virus cytomegale. (13)

L'Artésunate n'affecte apparemment aucun organe humain à la dose thérapeutique notamment le système cardiovasculaire et même le système nerveux. (13)

Il faut signaler qu'aucune activité à l'encontre des étapes hépatiques du cycle parasitaire n'a été démontrée et n'empêche non plus l'inoculation dans le foie après l'injection par l'anophèle de ses parasites dans le sang. L'artésunate est éliminé par voies biliaire et urinaire. (13)

2. Mode d'action

C'est au niveau érythrocytaire que l'artésunate agit en pénétrant dans le parasite grâce à sa lipophilie suivant un mécanisme d'absorption non précis. (13)

Une fois à l'intérieur du parasite et sous l'effet catalyseur de l'ion ferrique provenant de l'hème, le pont peroxyde est ouvert et il y a libération de l'oxygène en état de naissance. (13)

Faute de ne pas trouver un partenaire identique, l'oxygène naissant provoquera des phénomènes d'oxydation car c'est un puissant oxydant. (13)

Les lipides des membranes sont époxydés, puis hydrolysés, le tout suivi par une rupture de la chaîne des acides gras et par la désintégration des membranes. La première atteinte est la vacuole centrale, suivie de la membrane mitochondriale et de la membrane nucléaire. De ce faite la survie du parasite devient alors impossible. (13)

Au-delà de cette action oxydante, une fois le pont peroxyde ouvert, la molécule se comporterait comme un radical libre qui pourrait établir une liaison covalente avec les protéines des parasites et, par conséquent, exercer une action cytotoxique supplémentaire. L'effet combiné des deux mécanismes est probablement responsable de la mort rapide du parasite. (13)

3. Posologie

En monothérapie et en cas de paludisme non compliqué, il était préconisé la dose de 4mg/kg le premier jour, suivie de 2mg/kg une fois par jour pendant 6 jours et cela par la voie orale. De nos jours, l'OMS a interdit l'usage de l'Artésunate en monothérapie, afin de retarder l'apparition de la résistance à ces médicaments d'espoir.

4. Effets secondaires

L'Artésunate est responsable de peu d'effets secondaires, dont les plus documentés sont les suivants :

v une augmentation passagère des transaminases,

v une baisse passagère du nombre de réticulocytes,

v une légère baisse de la fréquence sinusale.

Il faut signaler que, plusieurs effets secondaires constatés lors du traitement par l'artésunate sont probablement d'avantage imputable aux symptômes de la malaria qu'au médicament.

C. Importance de l'artésunate dans le traitement du paludisme

Associée à un autre antipaludique (chloroquine, amodiaquine, sulfadoxine-pyriméthamine), l'artésunate constitue un médicament de première intention dans le traitement des accès simples du paludisme à Plasmodium falciparum. (11)

Pour augmenter son effet, mais aussi retarder l'apparition des résistances, l'artémisinine est donc administrée en association avec une autre molécule antipaludique. C'est la combinaison thérapeutique à base de dérivé d'artémisinine (CTA) ou Artemisinin-based Combination therapy (ACT). (11)

En 2002, l'OMS a publiée une recommandation claire sur la nécessité d'utiliser les ACT dans les pays touchés par les résistances aux antipaludéens classiques. (11)

L'OMS sur l'avis d'experts internationaux, recommande l'introduction des poly thérapies pour remplacer les mono thérapies dans le traitement du paludisme et préconise en particulier le recours à des associations médicamenteuses contenant des dérivés d'artémisinine. (11)

CHAPITRE III. LA RESISTANCE AUX ANTIPALUDIQUES

A. Définition de Pharmacorésistance

La pharmacorésistance est définie par l'O.M.S. comme l'aptitude d'une souche de plasmodium à survivre ou à se reproduire malgré l'administration d'un médicament à des doses égales ou supérieures aux doses ordinairement recommandées mais comprises dans les limites de tolérance du sujet ; la métabolisation normale du médicament (absorption à vitesse normale du médicament lié aux protéines) assurant sa biodisponibilité ; le contact du parasite avec une dose adéquate du médicament durant un laps de temps suffisant. (2)

La pharmacorésistance n'est pas synonyme d'échec thérapeutique, mais constitue une de ses causes. En effet l'échec thérapeutique a pour causes l'erreur de diagnostic, le non respect de la posologie, le médicament non conforme sur le plan pharmacologique, la biodisponibilité insuffisante (métabolisme accru, vomissement...) et la pharmacorésistance. (2)

La définition, par l'OMS, de la «chimiorésistance» comme «l'aptitude d'une souche de parasites du paludisme à survivre ou à se reproduire malgré l'administration et l'absorption d'un médicament employé à des doses égales ou supérieures aux doses ordinairement recommandées mais comprises dans les limites de tolérance du sujet», remonte en 1973, à l'époque où ni la technique de mise en culture in vitro de Plasmodium falciparum ni la chromatographie liquide de haute performance n'était au point et que le génotypage et la détection des mutations étaient encore un domaine naissant. Il n'est donc pas étonnant que la définition de la chimiorésistance citée ci-dessus soit fondée sur une observation clinique. (14)

Afin de mieux comprendre les notions de «chimiorésistance» et d'adapter la stratégie de riposte pour retarder et limiter la dissémination des parasites résistants, le test in vivo, le test in vitro, le test dit moléculaire et le dosage de médicaments apportent toujours des informations complémentaires, sachant que chacune de ces méthodes aborde le phénomène de la chimiorésistance sous un angle différent et complémentaire. (14)

La chimiorésistance des parasites constitue un des obstacles majeurs qui entravent les programmes nationaux de lutte contre le paludisme depuis des décennies. La situation mondiale du paludisme est marquée par la résistance des parasites à des antipaludiques majeurs, notamment à la chloroquine, le moins cher des médicaments antipaludiques. (14)

B. Origine et historique de la résistance aux antipaludiques

1. Origine de la pharmacorésistance

L'acquisition de la résistance par une souche de plasmodium vis-à-vis d'un antipaludique donné est un processus spontané lié aux aléas de recombinaison génique (mutation).

Par contre, l'apparition à grande échelle de la pharmacorésistance dans la population plasmodiale dépend, elle, de la pression sélective exercée par le médicament qui favorise la promotion des mutants capables de survivre en présence de ce médicament par ce qu'utilisant des voies métaboliques qui ne sont pas bloquées par ce dernier. (2)

Pour autant que ces mutants échappent à l'action destructrice de l'immunité, ils vont se propager via les anophèles à d'autres hôtes. La propagation de la pharmacorésistance dépend de la conjonction de plusieurs facteurs, dont le plus important est sans aucun doute la large utilisation des médicaments antipaludiques auxquels le plasmodium est devenu peu sensible.

Secondairement, il faut tenir compte aussi de la réduction de la probabilité d'hybridation entre les souches sensibles et les souches insensibles dans l'estomac de l'anophèle, qui ne pourrait malheureusement qu'amplifier le phénomène. (2)

Dans le cas de la pharmacorésistance à la chloroquine, certaines souches de P. falciparum résistantes ont acquis la capacité d'expurger le médicament de leur cytoplasme plus vite que ne le ferait un plasmodium non-résistant ou normal. Ceci est prouvé avec l'utilisation de la vérapamil* (inhibiteur des pompes calciques) qui en neutralisant cette action restitue à la chloroquine toute son efficacité face aux plasmodiums chloroquino-résistants. (2)

Il existe également des souches de P. vivax chloroquinoresistantes en Nouvelle Guinée. (4)

2. Historique

Les premières souches de P. falciparum résistantes à la chloroquine ont été signalée en Thaïlande en 1957, puis en Colombie 1960, au Kenya 1978 et en RDC en 1983. Dès lors cette pharmacorésistance s'est répandue dans toutes les régions impaludées du globe. (2)

C. Quelques antipaludiques présentant la résistance

La perte de sensibilité des plasmodiums concerne à des degrés divers les autres antipaludiques (amodiaquine, quinine, sulfadoxine-pyrimethamine, mefloquine, etc.) en dehors de la chloroquine. Une souche de P. falciparum qui est résistante à plusieurs antipaludiques est dite multirésistante. (2)

CHAP. IV : GENERALITES SUR LE CONTROLE DE QUALITE DES MEDICAMENTS

IV.1. Contrôle de qualité et Assurance qualité

Le contrôle de qualité a constamment pris de l'importance ces dernières années, surtout dans le domaine du médicament. Jusqu'au début des années 60, la qualité des médicaments était orientée conformément aux pharmacopées nationales. (15)

L'objectif principal du contrôle de qualité est d'étudier les normes pour les propriétés du produit, d'évaluer les résultats et de rejeter les produits qui n'atteignent pas les normes. C'est ainsi qu'il a été établi (et cela a été confirmé dans la réglementation de l'OMS) que, pour garantir l'objectivité, le personnel doit travailler de façon indépendante. Ainsi pour des raisons d'organisation les fabricants ont séparés le contrôle des autres départements. (15)

La gamme des activités de contrôle de qualité s'est étendue bien au-delà des contrôles ponctuels lors du déroulement des fabrications. Ces activités incluent le « contrôle en cours de fabrication » en vue d'atteindre une qualité de produit la plus haute possible. L'automatisation complète des procédés, depuis l'exclusion des erreurs dans la fabrication jusqu'à la vérification que le produit fini répond bien aux normes requises, tout cela est recouvert par le terme « Assurance qualité ». (15)

IV.2. CARACTERISTIQUES DES MEDICAMENTS

En se référant aux pharmacopées, il se dégage que les caractéristiques les plus importantes pour établir la qualité d'un médicament sont : l'identité, la pureté, l'activité, l'uniformité, la biodisponibilité et la péremption. (15)

En ce qui concerne l'identité des constituants du médicament, le principe actif, l'excipient et l'adjuvant déclarés doivent être présents dans le produit. De même la forme pharmaceutique doit correspondre à ce qui est annoncé sur l'emballage. (15)

Quant à la pureté, en dehors des principes actifs, les excipients et les adjuvants, les médicaments ne doivent pas contenir de substances potentiellement toxiques. Ces dernières peuvent provenir du processus d'obtention du principe actif ou excipients, de mauvaises conditions de conservation pouvant donner naissance aux produits de dégradation inactifs ou nocifs. (15)

L'activité du médicament est due au principe actif qu'il contient. Le principe actif du médicament doit avoir une action thérapeutique confirmée à celle déclarée sur l'étiquette du produit. Lorsque le médicament contient plusieurs principes actifs, cette information doit être mentionnée sur l'emballage. (15)

La qualité d'un médicament peut être aussi évaluée par l'uniformité de sa forme pharmaceutique. En effet la couleur, la taille, le poids et la forme du médicament ne doivent pas varier dans un même lot ou d'un lot à l'autre.

La biodisponibilité est représentée par la mesure de la fraction d'une dose administrée d'un médicament qui atteint effectivement la circulation générale et la vitesse avec laquelle le médicament parvient dans la circulation générale. C'est paramètre extrêmement important qui permet de comparer deux médicaments contenant le même principe actif en prenant un d'entre eux comme référence. (15)

La date de péremption est une caractéristique importante et légale qui doit figurer de façon explicite sur tout médicament. C'est une date au-delà de laquelle le fabricant ne garantit plus l'efficacité et l'innocuité du médicament et décline toute responsabilité en cas d'effets non attendus, indésirables ou dangereux survenus lors de l'utilisation du produit. (15)

IV.3. CONTROLE DE QUALITE DES MEDICAMENTS

IV.3.1. GENERALITES

Lors de contrôle de la qualité des médicaments, il est question de déceler les défauts éventuels de fabrication et d'autres dommages tels que, l'altération, la falsification, la souillure, la contrefaçon dont les produits ont fait l'objet tout au long de son processus d'élaboration. (13)

Il s'agit de rechercher tout ce qui rend le médicament non conforme à sa monographie consignée dans la pharmacopée de référence et qui le rendrait impropre à la consommation. La conformité aux normes préétablies par une pharmacopée ou une législation officielle ou agréée est obligatoire. (13)

Les opérations de contrôle de qualité de médicaments peuvent être reparties à deux niveaux :

Le premier correspondant à l'examen organoleptique comprend toutes les activités relatives à la vérification des paramètres palpables à l'aide des organes de sens sans recourir aux appareils de mesure plus ou moins complexes. (13)

Le second concernant le contrôle des paramètres non palpables fait recours aux réactifs et/ou aux appareils de mesure. Ces opérations font suite et complètent l'examen des caractères organoleptiques de l'étiquette et de l'état physique du produit. (13)

Le rejet d'un médicament de part les paramètres palpables fait l'objet d'une décision prise avec beaucoup de bon sens.

IV.3.2. CONTROLE DES PARAMETRES PALPABLES

Dans le contrôle des paramètres palpables, on utilise son sens d'observation qui permettra de déceler à première vue un certain nombre d'anomalies au niveau de l'étiquette et des caractères organoleptiques. L'examen visuel joue ici un rôle très important. (13)

L'étiquette fournit plusieurs informations utiles telles que les caractères d'imprimerie utilisés pour leur codification, la nature du contenu et même les conditions de conservation. Elle renseigne sur la dénomination du produit, date de fabrication et de péremption, nom et adresse du fabricant ou de l'exploitation, etc. Permettant ainsi de se faire une idée sur l'authenticité, l'origine et l'identité du produit. (13)

Le recours aux organes de sens (la vue, le goût, l'odorat, le toucher, la taille, la forme et les gravures distinctives pour les comprimés marqués) permet de déterminer les caractères organoleptiques et l'état physique des médicaments. Il suppose une meilleure connaissance du médicament à analyser et de certaines de ses propriétés physiques particulières. (13)

L'état physique concerne particulièrement l'étude de l'intégrité physique du médicament, la recherche des marques extérieures de manipulation, d'abrasions ou tout autre signe assimilable à un défaut de qualité. (13)

IV.3.3. CONTROLE DES PARAMETRES NON PALPABLES

Le contrôle par rapport au précédent, consiste à déceler les modifications plus ou moins profondes des médicaments qui les rendent impropres à la consommation au regard des normes établies. (13)

Il consiste ainsi à la vérification de certaines normes de conformité qui échappent à l'examen des sens. Puisque ces normes peuvent légèrement varier d'une pharmacopée de référence à une autre, il y a une impérieuse nécessité d'indiquer la pharmacopée auquel le fabricant a fait recours. (13)

La monographie de cette pharmacopée décrit les essais qualitatifs et quantitatifs, les essais d'uniformité de masse, de dureté de fiabilité et d'usure, de délitement, de dissolution, de dosage du principe actif, de stérilité de pH, de recherche d'impuretés et les conditions de conservation. (13)

L'exigence de ces tests en dehors des épreuves qualitatives et quantitatives est fonction de la forme galénique. Le test d'uniformité de masse par exemple sera recommandé pour certains comprimés alors qu'il ne l'est pas pour d'autres. Elle dépend aussi d'une pharmacopée à l'autre et de l'évolution des connaissances scientifiques sur le médicament, c'est le cas par exemple du test de vitesse de dissolution du principe actif qui est exigé actuellement pour la plupart de formes solides administrées par voie orale. (13)

Les tests d'uniformité de poids et l'évaluation de la qualité chimique du principe actif par chromatographie sur couche mince d'adsorption figurent parmi les méthodes de contrôle des paramètres non palpables les plus utilisées. (13)

CHAP. V : METHODES GENERALES D'ANALYSE DES MEDICAMENTS

V.1. CONTROLE DE L'ETIQUETTE

L'étiquette est un élément important quant à l'assurance et au contrôle de qualité des médicaments. Elle constitue la carte d'identité pour chaque médicament, permettant ainsi :

v l'identification du médicament par son nom, sa forme galénique, son numéro de lot, le nom et l'adresse du fabricant, le pays d'origine, les dates de fabrication et d'expiration, le numéro d'enregistrement dans le pays d'origine (Autorisation de Mise au Marché).

v la connaissance, pour le médicament des conditions de sa conservation, et de sa manutention, des instructions ainsi que d'autres informations pour son meilleur usage. (15)

L'étiquette comporte les éléments fondamentaux ci-après :

1. le nom du médicament,

2. la composition, la forme galénique, la quantité du produit dans le récipient,

3. le numéro du lot de fabrication,

4. les dates de fabrication et d'expiration (explicitement ou sous forme de code)

5. les conditions de conservation et de manutention du médicament si cela s'avère nécessaire,

6. les instructions et précautions pour le meilleur usage du médicament,

7. l'adresse complète du fabricant en indiquant surtout le lieu et le pays d'origine,

8. l'AMM dans le pays d'origine. (15)

D'une matière générale, les éléments de l'étiquette peuvent être imprimés sur un papier pour être collés sur le récipient ou placés à l'intérieur de l'emballage sous forme de notice ou encore directement sur le récipient. (15)

Par ailleurs, les informations de l'étiquette sont aussi reprises sur l'emballage et même sur les emballages unitaires. Si ces derniers sont trop petits pour porter une étiquette complète, on doit y signaler au moins le nom du produit, la teneur en principe actif, le numéro du lot de fabrication, les dates de fabrication et d'expiration ainsi que le nom du fabricant. (15)

Normalement, ces différentes spécifications pour un médicament donné ne changent pas sans une raison valable et sans avis du fabricant. Par conséquent, tout changement observé lors de l'examen de ces éléments peut aider à découvrir certaines anomalies qui peuvent jouer un rôle important quant à la décision à prendre sur la qualité du médicament. Toutefois, il y a lieu de s'informer directement par l'intermédiaire de l'organisme importateur. (15)

V.2. CONTROLE DES COMPRIMES

Plusieurs tests sont à réaliser pour le contrôle de qualité des comprimés. Il s'agit des caractères organoleptiques, des essais d'uniformité de masse, de pureté, de friabilité, de délitement ou de désagrégation, de dissolution, et de dosage. (15)

V.2.1. Caractères organoleptiques

Le contrôle des caractères organoleptiques des comprimés permet de réunir à titre indicatif des données concernant leur identification et leur différenciation. (15)

Il est aussi important de connaître les changements que peuvent subir les caractères organoleptiques, lesquels changements peuvent constituer :

v de falsification, de contrefaçon ou de malfaçon (une mauvaise préparation). La forme, la taille, les marques distinctes d'un lot de comprimés provenant d'un fabricant habituel ne peuvent être modifiées sans avis préalable de ce dernier. La présence de comprimés qui s'effritent au toucher ou cassés et réduits en poudre, une surface rugueuse au lieu d'être brillante et lisse, le manque d'homogénéité de la couleur en surface et dans la masse du comprimé cassé... peuvent susciter des doutes sur la qualité des comprimés concernés.

v d'altération : les comprimés sont le souvent, exposés aux influences d'un certain nombre de facteurs nuisibles aux principes actifs (l'air, la lumière, l'humidité, etc....) et dont les effets peuvent s'observer par un examen à l'aide des organes de sens. On peut également observer la prolifération des moisissures. (15)

V.2.2. Test d'uniformité de poids

Le test d'uniformité de poids concerne les formes pharmaceutiques solides particulièrement les comprimés, les capsules, les suppositoires et les ovules. Il permet de déterminer les variations de poids entre les unités d'une préparation pharmaceutique d'un seul et même lot. (15)

Certains comprimés peuvent quelques fois présenter un poids moyen ou individuel de loin inférieur à celui des principes actifs annoncés par le fabricant indiquant ainsi le manque d'homogénéité de la population des comprimés concernés. L'inverse est également vrai, bien que rare. En effet des anomalies au niveau de l'uniformité de poids peuvent être tellement évidentes qu'on est obligé d'arrêter la poursuite des opérations de contrôle de qualité. (15)

Principe et normes du test d'uniformité de poids des comprimés 

Le test d'uniformité de poids de comprimés s'effectue en prélevant 20 comprimés d'un même lot et les pesant individuellement un à un à l'aide d'une balance de précision convenable. (15)

Le calcul du poids moyen des comprimés permet déterminer en pourcentage la variation de poids positive et négative du comprimé le plus lourd et le moins lourd par rapport au poids moyen. (15)

Les normes préconisent que le poids individuel de deux ou plus de 20 unités peut s'écarter du poids moyen d'un pourcentage plus élevé que celui indiqué, mais le poids d'aucune unité ne peut s'écarter de plus de double de ce pourcentage.

Par rapport au poids moyen, les variations de poids suivantes sont généralement acceptées :

- comprimés de poids moyen inférieur à 140mg : #177;10%

- comprimés de poids moyen compris entre 140 et 300mg : #177;7,5%

- comprimés de poids moyen supérieur à 300mg : #177;5%. (15)

V.2.3. Test de délitement

Cet essai est destiné à la détermination du temps de désintégration des comprimés dans un milieu liquide sous agitation. La désintégration est atteinte lorsqu'il n y a plus de résidu solide, c'est-à-dire lorsque le résidu n'est constitué que d'une masse molle, ne comportant pas d'agrégats palpables et non imprégnée par des fragments d'enrobage. (15)

V.2.4. Analyses qualitative et qualitative

L'analyse qualitative est réalisée généralement après extraction du ou des principes actifs dans le comprimé à l'aide des solvants appropriés. Les réactifs d'identification sont indiqués pour chaque type de principe actif. Pour arriver à réaliser cette analyse, on recourt souvent aux méthodes chimiques et aux techniques de chromatographie. (15)

Toutefois, les fabricants, les formulaires et pharmacopées s'arrangent pour mettre au point des méthodes et techniques très simples, applicables à tout moment tant pour l'identification des principes actifs que pour la recherche des impuretés. (15)

Pour ce qui est de l'analyse quantitative, les procédés de dosage sont indiqués pour chaque monographie en fonction de la nature des principes actifs. Diverses méthodes ont été mises au point pour arriver à réaliser cela, dont on peut citer certaines : la volumétrie, la complexométrie, la spectrophotométrie UV/visible, les techniques chromatographiques et bien d'autres.

Pour ce qui est de l'artésunate, nous avions retenu les méthodes ci-après :

· la chromatographie sur couche mince pour l'analyse qualitative,

· la spectrophotométrie UV/visible pour l'analyse quantitative. (15)

V.3. CHROMATOGRAPHIE SUR COUCHE MINCE (CCM)

V.3.1. Introduction

Le botaniste russe MIKHAEL TSWETT est considéré comme le père de la chromatographie. En effet, c'est lui qui a utilisé pour la première fois la chromatographie pour séparer et isoler les pigments végétaux entre autre les chlorophylles et xanthophylles en se servant d'une colonne à base de craie pulvérisée ou carbonate de calcium (CaCO3). C'est une chromatographie d'adsorption. (15)

La chromatographie selon Ergon STAHL, est une technique physico-chimique pour la séparation des mélanges des substances basées sur les différents temps de rétention des substances individuelles dans les phases stationnaire et mobile primitivement limitées aux substances colorées. (16) p.29

La chromatographie est la méthode de séparation la plus souple et la plus efficace qui puisse se présenter aux chimistes (analystes). (15)

V.3.2. Définition et Principe

Définition

La Chromatographie sur Couche Mince (CCM) selon Ergon STAHL, est une méthode de séparation physico-chimique. La couche mince (phase stationnaire), constituée d'une substance finement pulvérisée, est appliquée ou fixée sur une plaque de verre, de métal ou sur une feuille appropriée. La solution du mélange inconnue est déposée à la ligne de départ sous forme d'un point. La plaque ou la feuille est introduite dans une cuve étanche contenant l'éluant approprié (phase mobile). (16) p.13 et 14

La phase mobile ou éluant est un moyen de transport, qui est constituée d'un ou plusieurs solvants. Elle monte par capillarité dans la phase stationnaire, c'est-à-dire la couche poreuse. (16) p.17

La CCM est particulièrement indiquée pour la recherche analytique des en pharmacie. (16) p.13

Principe

La séparation des constituants du mélange s'effectue grâce à l'ascension par la phase stationnaire (développement). Ensuite, les substances incolores seront rendues visibles (détection). (16) p.13 et 14

Selon la nature des phases stationnaires la séparation des substances en CCM se fait en fonction les phénomènes suivants :

v Phénomène Adsorption sur phase stationnaire imprégnée sur un support (Chromatographie d'adsorption)

v Phénomène de Partage entre une phase stationnaire imprégnée sur un support (Chromatographie de partage)

v Phénomène d'Echange d'ions (Chromatographie d'échange d'ions)

v Phénomène d'exclusion stérique (Chromatographie d'exclusion stérique) (15)

V.3.3. Choix du système

En chromatographie, au moins trois éléments interviennent dans le choix du système chromatographique. Il s'agit de la phase stationnaire, la phase mobile et le mélange de substances à séparer. (15)

Le choix de la méthode chromatographique sur couche mince (adsorption, partage et échange d'ions) est déterminé par la nature de la phase stationnaire utilisée. La phase mobile est choisie en fonction de l'activité de la phase stationnaire et de l'affinité de celle-ci vis-à-vis des substances à séparer. (15)

Cette affinité résulte des caractéristiques structurales les plus importantes, en particulier des différences de structure des substances à étudier. L'influence des dimensions de la molécule est plus faible dans la méthode par adsorption que dans celle de partage où les différences de solubilité, dépendant de la grandeur de la molécule se manifestent très nettement. (15)

En CCM, plusieurs séries d'éluants sont essayées avant de procéder à un changement de phase stationnaire. Souvent deux substances non séparées par un éluant, le sont par le voisin immédiat dans la série éluotrope. (15)

Cependant, l'utilisation de mélanges trop complexes peut nuire à la reproductibilité des valeurs de rapport frontal, à cause des modifications de la composition de l'éluant des dues à des volatilités différentes des solvants utilisées. (15)

V.3.4. Chromatographie sur couche mince d'adsorption

a) Choix de la phase stationnaire

En chromatographie d'adsorption, presque tous les oxydes et oxydes hydratés employés comme phase stationnaire. Les substances adsorbées sont des composés polarisables, elles sont maintenues à la surface de l'adsorbant par des forces électrostatiques et des liaisons hydrogènes qu'elles forment avec les oxydes hydratés. La polarisation extrême peut conduire à l'ionisation de la molécule adsorbée. (15)

L'activité des adsorbants usuels est très variable, elle peut d'ailleurs être modifiée suite à certains facteurs en particulier la teneur en eau. Cette dernière est d'une grande importance dans l'activité d'un adsorbant car les molécules d'eau sont très polaires, facilement adsorbées et bloquent la surface des sites de l'adsorbant. (15)

Les adsorbants les plus communs sont : le gel de silice et l'albumine sous forme oxydé. (15)

L'alumine est surtout utilisée pour la séparation des mélanges basiques (alcaloïdes par exemple), les stéroïdes, les hydrocarbures à haut poids moléculaire, les terpènes et les glycérides de bas poids moléculaire. (15)

Le gel de silice est la phase stationnaire la plus importante et la plus utilisée. Il en existe de différentes sortes suivant qu'il contient ou non un agent liant ou un indicateur de fluorescence. (15)

Chimiquement, le gel de silice est constitué d'anhydride polysilicique sous forme de grains durs et poreux. Il est particulièrement adapté à la chromatographie des substances polaires par suite de la possibilité pour ces dernières de former des liaisons hydrogènes avec les hydroxyles attachés au squelette silicié. (15)

Borke et Kirsh ont été les premiers à utiliser n gel formé de silice, d'oxyde de magnésium et de sulfate calcium dans les proportions (10/10/4) et imprégné d'une solution tampon de déhydrogénophosphate de potassium de pH en 1953. (15)

b) Choix de la phase mobile

Le choix de la phase mobile (qui est un solvant ou un mélange de solvants) dépend avant tout de la polarité des constituants de l'échantillon et de phase stationnaire. Ces deux phases doivent avoir des polarités opposées. (15)

V.3.5. Rapport frontal et avantages de la CCM

Le rapport frontal (Rf) exprime le rapport entre la distance parcourue la substance et la distance parcourue par le front de la phase mobile. Ces distances sont mesurées à partir de la ligne de départ correspondant au centre de dépôt initial du mélange à séparer jusqu'au centre du ou des spot(s) et au front du solvant. Il faut noter que chaque substance possède un Rf dans un système chromatographique donné. (15)

Distance parcourue par la substance (B)

Rf=-----------------------------------------------------------

Distance parcourue par le front du solvant (A)

La CCM présent les avantages ci-après :

- la rapidité d'exécution (1 à 2 heures),

- la simplicité d'exécution,

- un coût modeste,

- la sensibilité de l'ordre des microgrammes (ug).

V.3.6. Application de la CCM en Pharmacie

Dans le domaine pharmaceutique, le principal intérêt de la chromatographie en couche mince est de permettre la détermination, de faibles concentrations d'impuretés dans les substances médicinales. Lorsqu'on l'utilise à des fins d'identification, cette technique permet de comparer le comportement chromatographique de la substance à identifier avec celui d'une substance étalon qui est généralement un spécimen authentique du produit à examiner. (15)

Grâce à la grande variété des couches que l'on utilise en association avec divers solvants, on peut faire varier le pouvoir séparateur d'une manière presque infinie et c'est ce qui rend la CCM aussi utile en Pharmacie. (15)

Pour ce qui est des déterminations quantitatives, elles peuvent être effectuées directement sur la plaque soit après récupération du produit sur la plaque en grattant la tâche et en utilisant un solvant approprié pour l'extraire de l'adsorbant. Après récupération, le dosage peut se faire par une méthode suffisamment sensible telle que la spectrophotométrie UV/Visible, soit directement, soit après dérivatisation ou réaction chimique (méthode de Green). (15)

V.4. SPECTROPHOTOMETRIE UV/VISIBLE

La spectroscopie d'absorption moléculaire dans ultraviolet, le visible et l'infrarouge est largement utilisée pour l'identification et le dosage d'innombrables espèces inorganiques et organiques. La spectroscopie d'absorption ultraviolet-visible est surtout employée en analyse quantitative et est probablement plus utilisée que toutes les autres méthodes dans les laboratoires d'analyses chimiques ou médicinales du monde entier. (15)

V.4.1. Absorption par les composés organiques

L'absorption de rayonnement par les molécules organiques dans le domaine de longueurs d'onde compris entre 180 et 780 nm (nanomètre) résulte des interactions des photons qui participent directement à la formation de la liaison `et qui sont donc associés à plus d'un atome) avec ceux qui sont localisés sur des atomes tels que l'oxygène, le soufre, l'azote et les halogénures. (15)

Les longueurs d'onde d'absorption d'une molécule organique dépendent de l'énergie de liaison de ses différents électrons. Les électrons qui forment des liaisons simples carbone-carbone ou carbone-hydrogène absorbent à des longueurs d'onde au dessous de 180 nm (l'ultraviolet lointain) et ceux compliqués dans les doubles ou triples liaisons absorbent à des longueurs d'onde au dessus de 181 nm jusqu'à 780 nm (l'ultraviolet proche et le visible). (15)

Les groupements fonctionnels organiques insaturés qui absorbent dans l'ultraviolet et le visible sont appelés des chromophores. (15)

V.4.2. Avantages

La spectroscopie d'absorption ultraviolet-visible présente les avantages ci-après :

- un vaste champ d'application,

- une grande sensibilité,

- une grande sélectivité,

- une bonne exactitude,

- une facilité de mise en oeuvre. (15)

V.4.3. Applications qualitatives et quantitatives

Pour les applications qualitatives, la spectrophotométrie dans l'ultraviolet détecte les groupements chromophores ou des atomes tels que le soufre ou les halogénés par l'apparition d'un ou plusieurs pics dans le domaine de 200 à 400 nm. Les spectres dans l'ultraviolet ne présentent cependant pas de structures suffisamment fines pour permettre l'identification certaine d'un analyste, mis ils doivent être complétés par d'autres données physiques ou chimiques fournies par d'autres méthodes spectroscopiques. (15)

Pour les applications qualitatives, la spectroscopie d'absorption dans l'ultraviolet et le visible est un des outils les plus utilisés par les chimistes et les biologistes en analyse quantitative. (15)

Deuxième Partie :

PARTIE EXPERIMENTALE

INTRODUCTION

Le présent travail vise l'évaluation de la stabilité chimique de l'Artésunate contenu dans les comprimés en co- blister avec ceux de l'Amodiaquine dans la spécialité ARSUCAM® provenant des sources pré qualifiées.

Cette évaluation a été effectué grâce aux tests d'identification de l'Artésunate tels que la Chromatographie par Couche Mince, la recherche des produits de dégradation et l'évaluation pharmaco techniques des comprimés.

Les résultats obtenus sont rendus et discutés.

CHAPITRE I. MATERIEL ET METHODES

I.1. Echantillons

Trois échantillons de trois lots différents d'une même spécialité ARSUCAM® collectés après la péremption des sources préqualifiées (centrales de distribution régionale de Kisantu).

Le tableau I donne les détails relatifs à ces échantillons.

Tableau I : Caractéristiques des échantillons d'Artésunate-Amodiaquine collectés

Dénomination

N° de Lot

Date de fabrication et de péremption

Codification

1

ARSUCAM® (7 à 13 ans)

081

03/2005 et 03/2007

KIS/AS-AQ/07/01

2

ARSUCAM® (7 à 13 ans)

086

03/2005 et 03/2007

KIS/AS-AQ/07/02

3

ARSUCAM® (7 à 13 ans)

075

03/2005 et 03/2007

KIS/AS-AQ/07/03

I.2. Matériel et réactifs

Le matériel et les réactifs suivants ont été utilisés pour notre étude :

- Capsule en porcelaine

- Balance analytique Mettler H20

- Erlenmeyers 25 ml, 50 ml, 100 ml, 250 ml, 500 ml, 1000 ml,

- Pipettes 5 ml, 10 ml, 25 ml

- Tubes à essai

- Pieds gradués 50 ml, 100 ml

- Pilon et mortier

- Plaque chauffante

- Entonnoir

- Béchers 25 ml, 50 ml et 100 ml

- Chambre (cuve) chromatographique (Boite de Mayonnaise)

- Microcapillaires 2ul et 1ul

- Papier filtre « VWROME »130, 413, 90 nm

- Capsules en verre

- Pince

- Spatule

- Pissette 100 ml

- Phase stationnaire : Plaque CCM Sil G-25 UV254 (Gel de silice 60 F254)

- Phase mobile : Toluène/Acétate d'éthyle/Ethanol (6/3/1)

- Méthanol

- Ethanol

- Toluène

- Acétate d'éthyle

- Vanilline/Ethanol/H2SO4

- Eau distillée

- Poudre d'Artésunate (matière première)

I.3. Détermination du poids moyen et des variations de poids des comprimés

Principe

La détermination du poids moyen des comprimés se fait en prélevant 20 comprimés au hasard dans un même lot et les peser un à un au moyen d'une balance à précision. A l'aide de la formule ci-dessous, on calcule le poids moyen et les variations de poids.

?Pi

Poids Moyen (PM)= ------

20

Poids minimal-Poids moyen

Ecart (-) = ---------------------------------------x100

Poids moyen

Variation de Poids (V.P)

Poids maximal-Poids moyen

Ecart (+) = --------------------------------------x 100

Poids moyen

Normes : Comprimés : PM<140 mg=> VP = + 10 %

PM (140-300 mg) => VP = + 7 %

PM> 300 mg => + 5%

I.4 Mode opératoire de l'analyse par CCM d'adsorption

I.4.1. Préparation de la phase stationnaire

A partir d'une plaque à base de Silicagel G254 20x20cm, des morceaux de 5x10cm ont été découpés. Nous avons apprêté ces plaques en traçant deux lignes parallèles et horizontales, l'une à 1,5 cm du bord inférieur et l'autre à 1 cm du bord supérieur de la plaque.

Les points de dépôt d'échantillons sur la plaque ont été séparés de 1 cm en prenant soin de laisser 1 cm aux extrémités de chaque plaque.

Les détails relatifs à la préparation des plaques chromatographiques sont montrés par la figure 1.

Les plaques de chromatographie sur couche mince ainsi apprêtées sont soumises à l'activation de l'adsorbant en les chauffant légèrement sur une plaque chauffante à 100 °C. Elles deviennent ainsi prêtes à recevoir les dépôts d'échantillons à analyser.

1cm 1 cm

10 cm

1,5 1,5cm

5cm

Figure 1 : Représentation d'une plaque de CCM

I.4.2 Préparation des échantillons

A partir de la poudre fine des comprimés d'artésunate (pulvérisée au mortier) de chaque lot à évaluer, une prise d'essai d'environ 1mg d'artésunate est dissoute dans 3ml d'alcool, après agitation 7ml d'alcool sont ajoutés. (à dissoudre plutôt dans 2ml de méthanol) ??

Après agitation et filtration, le filtrat collecté est évaporé et le résidu repris par 10ml de toluène. La solution ainsi obtenue est utilisée pour le dépôt d'échantillon sur la plaque à chromatographie sur couche mince.

La matière première d'artésunate a servi de témoin. En effet, 1mg de poudre dissoute dans 10ml de toluène a donné une solution qui a été utilisée comme étalon dans le développement chromatographique.

I.4.3. Préparation de la phase mobile et saturation de la chambre chromatographique

La phase mobile était constituée du mélange Toluène/Acétate d'éthyle/Ethanol dans les proportions 6 :3 :1.

Les différentes cuves chromatographiques utilisées dans notre étude ont été soigneusement lavées et séchées. Elles ont ensuite été bien rincées au préalable et saturées avec la phase mobile pendant au moins deux heures en les fermant hermétiquement.

I.4.4. Préparation du révélateur à base de vanilline

La solution utilisée comme révélateur est préparée comme suit : peser 1g de vanilline en poudre et le placer dans un ballon jaugé de 100ml. Ajouter quelques millilitres (environ 20 ml) d'éthanol pour la dissolution et porter au volume avec de l'éthanol. Enfin, ajouter goutte à goutte 2 ml d'acide sulfurique concentré.

La solution ainsi obtenue ne peut être utilisée que dans les 48 heures qui suivent sa préparation.

I.4.5. Développement chromatographique

Sur les plaques de Silicagel préparées, nous avons déposé 4 ul des solutions des échantillons aux points indiqués et à l'aide des microcapillaires de 1ul et 2ul (c'est-à-dire on spot quatre fois de suite ou deux fois de suite) les différents échantillons.

Après un temps de séchage, les plaques ont été placées dans les chambres chromatographiques préalablement saturées pour leur développement.

A la fin du développement (fin de la migration), les plaques ont été retirées de la chambre chromatographique, puis séchées à l'air libre pendant 15 minutes.

I.4.6. Révélation des spots après développement chromatographique

La révélation des substances analysées se fait en pulvérisant sur les plaques développées préalablement séchées, la solution du révélateur (vanilline dans l'éthanol et acide sulfurique). Puis, on expose les plaques à la chaleur (à l'étuve ou à une plaque chauffante) pendant 3 à 5 minutes.

Il se développe une coloration rouge en présence de l'artésunate ou d'un autre dérivé de l'artémisinine.

CHAPITRE II. RESULTATS ET DISCUSSIONS

II.1 RESULTATS

Les échantillons des comprimés d'artésunate collectés ont fait l'objet de développement chromatographique en vue de l'évaluation de la stabilité chimique du principe actif par la recherche des produits de dégradation dans nos conditions opératoires.

Avant de procéder au développement proprement dit, quelques essais ont permis d'apprécier la qualité pharmacotechnique des comprimés, notamment la détermination du poids moyen et des variations des poids. Les résultats de ces déterminations sont repris dans le tableau II

Tableau II : Poids moyen et variation de poids des comprimés des échantillons collectés

Dénomination

N° de Lot

Poids moyen

Variation de poids

1

ARSUCAM® (7 à 13 ans)

081

275,5 mg

-1,633% à +1,758%

2

ARSUCAM® (7 à 13 ans)

082

273,33 mg

-1,763% à +1,876%

3

ARSUCAM® (7 à 13 ans)

075

272,42 mg

-1,361% à +2,129%

Quant à la CCM, dans nos conditions opératoires, l'identité de l'artésunate contenue dans les comprimés a été confirmée sur les chromatogrammes développés pendant plus d'une année d'étude. En effet, ainsi que le montre les résultats consignés dans le tableau III, les échantillons testés ont montré les mêmes Rf que les solutions d'artésunate utilisées comme témoin.

Tableau III : Rf des échantillons collectés par rapport aux témoins en fonction du temps

Dénomination

N° de lot

Rf Témoin

Rf Echantillon

1

ARSUCAM® (7 à 13 ans)

081

 
 

2

ARSUCAM® (7 à 13 ans)

082

 
 

3

ARSUCAM® (7 à 13 ans)

075

 
 

II.2 DISCUSSION

Tous les échantillons des comprimés d'artésunate ayant fait l'objet de notre étude ont été présentés sous blister et leur étiquetage a été conforme à l'examen visuel. Les mentions obligatoires que sont la dénomination commune internationale (DCI), le dosage, les dates de fabrication et de péremption, le numéro de lot etc. Étaient marqués sur l'emballage.

La détermination du poids moyen et des variations des poids effectuée sur les comprimés a montré que des échantillons collectés présentaient des variations de poids conformes aux normes généralement admises par les pharmacopées, c'est-à-dire #177; 7,5% pour les comprimés de poids moyen compris entre 140 et 300 mg .

L'identification du principe actif dans les comprimés d'artésunate a été réalisée au moyen de la chromatographie sur couche mince. Cet essai a permis à la fois de confirmer la présence de l'artésunate dans tous les échantillons analysés, mais aussi de détecter quelques produits de dégradation dans certains échantillons dans nos conditions opératoires. En effet, la présence des spots supplémentaires sur certains chromatogrammes suggère la présence des substances autres que l'artésunate mais qui peuvent lui être apparentées par le rapprochement des Rf.

Toutefois, pour certains échantillons testés, l'absence des spots supplémentaires sur les chromatogrammes pourrait s'expliquer par la présentation des médicaments sous blister qui améliore peut-être la conservation. Cependant, au fur et à mesure que la durée de vie du médicament est largement dépassée, l'apparition des produits de dégradation pourrait être proportionnelle.

CONCLUSION

Notre travail consistait en l'évaluation préliminaire de la qualité chimique de l'artésunate dans des comprimés après la date de péremption par la technique de chromatographie sur couche mince d'adsorption.

Cette technique a permis l'identification et la confirmation de la présence de l'artésunate dans les comprimés après la date de péremption. Elle a en outre permis de mettre en évidence la présence de quelques produits de dégradation dans certains échantillons par la présence des spots supplémentaires sur certains chromatogrammes dans nos conditions opératoires.

Les difficultés rencontrées sont des limitations d'ordre technique avec des échantillons qui contenaient moins de quatre comprimés par blister, ne permettant pas ainsi d'effectuer certains essais.

Au regard de ces résultats, il est souhaitable qu'une étude de grande envergure soit menée sur la recherche des produits de dégradation dans les comprimés d'artésunate dotés d'une date de péremption supérieure à deux ans (24 mois).

Les résultats à obtenir pourront éclairer l'autorité sanitaire nationale dans le rejet de tous les médicaments à base d'artésunate soumis à l'enregistrement dans le pays avec des durées de vie supérieure à 24 mois.

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13. ANONYME : ELEMENTS DE PARASITOLOGIE MEDICALE 3ème édition

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22. www.mmv.org/IMG/doc/Trafiquants_d.doc

23. www.who.int/mediacentre/factsheets (Aide mémoire n°275 novembre 2003)

24. http://www.paho.org/French/AD/DPC/CD/mal-adct.htm (Rapport d'une consultation technique de l'OMS sur les combinaisons thérapeutiques antipaludiques)

25. http://www.msf.be/fr/terrain/pays/afrique/congo_news_42.shtml

26. http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=20250

27. http://www.santetropicale.com/actualites/ac0205_3.htm

28. http://www.essentialdrugs.org/emed/archive/200504/msg00030.php

29. http://edisan.timone.univ-mrs.fr/edisan/Lettre/Textes/LED19.html

Pratiques des combinaisons d'antipaludiques et la prévention du paludisme :

A. Bourgeade, Y. Nosny, J. Delmon

32. LOPANGU KAPANDA et al., Contribution à la Surveillance de la Qualité des Médicaments Antipaludiques en République Démocratique du Congo : Evaluation des Conditions de Fonctionnement des Officines Ouvertes au Public dans la Ville de KINSHASA, Travail de Fin de Cycle, Faculté des Sciences Pharmaceutiques, UNIKIN, 2005, inédit.

33. LANY Nesmy Anouk, Evaluation préliminaire de la qualité des comprimés à base d'artésunate disponibles sur le marché pharmaceutique congolais : cas de la ville de Kinshasa, Mémoire, Faculté des Sciences Pharmaceutiques, UNIKIN, 2006, inédit.

34. Egon STAHL, Analyse chromatographique et microscopique des drogues (Manuel pratique pour les pharmacopées européennes), Entreprise moderne d'édition, 1975, p.13, 14, 17 et 29.

35. Rapport du comité OMS d'experts des spécifications relatives aux préparations

Pharmaceutiques, 1996.

36. AMIPS Info, Association des Médecins des Industries des Produits de Santé, N ° 6 8, 1er et 2e trimestres 2004.

37. Olivier Gross, Programme OMS de Pré-qualification, Organisation Mondiale de Santé, Paris, 2005.

38. http://healthtech.who.int/pq/info_general/documents/2007_PQSummary.pdf






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld