Centre Interdisciplinaire pour le Développement
et l'Education Permanente
UNIVERSITE OUVERTE
La prise en compte des droits humains des populations
autochtones dans les contrats miniers en R.D.Congo :
Cas des Sanga de Kolwezi
Par Gengoul KIKONTWE ELIMU
Gradué en Droit
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
Grade de Licencié en Droit économique et Social
Directeur : Professeur BIBOMBE MUAMBA
Encadreur : C.T. WEMBOLUA OTSHUDI
Année Académique 2008-2009
EPIGRAPHE
« De tous les gisements cuprifères et
cobaltifères du Katanga, ceux du lambeau de Kolwezi ont
été les contributeurs majeurs dans la production des
métaux réalisée et ont fait de cette ville le
véritable poumon économique du Congo.
La très abondante réserve en cuivre
encore enfouie dans le sous-sol de cette partie de la république peut
aisément soutenir une production annuelle de ce métal de l'ordre
d`un million de tonnes.
(First Quantum Minerals Ltd, 2008)
Dédicace
Aux populations autochtones Sanga de Kolwezi
riveraines des cours d'eau pollués par l'industrie
minière
AVANT PROPOS
Alors que je devais prendre un sujet qui relève de
mon domaine de recherche en tant que chercheur indépendant, tel que je
l'ai fait pour l'UNESCO ou la MONUC, à savoir la promotion du statut de
la femme dans la Région des Grands Lacs, j'ai
délibérément choisi un sujet qui touche au secteur minier
à cause de l'urgence des défis à relever dans le tournant
particulier de l'histoire de la RDC qui interpelle tous les
intellectuels.
En effet, j'ai estimé pour ma part, alors que l'on
parle de plus en plus de remise en cause des contrats miniers et de
l'appauvrissement des travailleurs du secteur des mines après leur
fermeture, au lendemain de la suspension de tous les accords de
coopération entre la RDC et les bailleurs de fonds extérieurs,
il n'y a guère de voix qui s'élèvent en faveur des Droits
Humains des populations autochtones. Celles-ci ne tirent guère profit
des dividendes plantureux des mines depuis le début du siècle
dernier. Par ailleurs, je suis convaincu que c'est la reconnaissance des Droits
Humains de ces populations dans les contrats miniers qui sera le point de
départ d'une nouvelle solidarité et d'une meilleure
redistribution des richesses en RDC.
Il faut remarquer que la période de la transition
commencée avec la tenue de la Conférence Nationale Souveraine en
passant par Sun city pour aboutir aux élections de 2006-2007,
l'environnement juridique de la RDC a complètement changé avec
l'apparition de nombreux nouveaux textes qui risquent d'être en
contradiction ou souffrir d'inapplication sans compter l'incohérence par
rapport aux engagements extérieurs pris par la RDC.
Dans ce contexte, il est nécessaire que tous les
domaines bénéficient de la même attention pour que
l'arsenal juridique, surtout dans le secteur des droits économiques,
sociaux et culturels, soit correctement fixé sur sa véritable
accoucheuse de bonnes réformes.
Pour l'heure, les Experts ont leur propre échelle
de préférence dictée parfois par des motivations
particulières. La Nation nous interpelle d'aller au-delà des
intérêts personnels.
Je relève ce défi grâce en ma
qualité d'étudiant en droit au CIDEP. Je ne puis donc manquer
d'exprimer mes sentiments de gratitude envers les autorités du CIDEP,
qui traversent en ce moment une période difficile
caractérisée par la remise en cause de la vocation naturelle du
CIDEP/UO, alors qu'elles soulèvent des montagnes pour améliorer
la qualité des enseignements en tant qu'institution universitaire
officielle.
Je formule pour eux le voeu de les voir faire triompher la
cause du maintien du CIDEP comme établissement d'enseignement
supérieur classique car des nombreuses familles y ont fondé leur
espoir pour sortir de l'obscurité et parce que les besoins en formation
sont énormes sur toute l'étendue de la République.
J'aimerais tout particulièrement exprimer ma
gratitude envers l'éminent Professeur Bibombe Muamba Manabute pour avoir
accepté de diriger le présent travail de fin de
IIème Cycle et à mon encadreur, le Chef de Travaux
Wembolua Otshudi Henri, spécialiste des Droits Humains. Ce dernier, a
fait preuve d'une disponibilité et d'un don de soit
remarquables.
Je pense aussi aux collègues de promotion qui ont
manifesté la solidarité aux cours car suivre les enseignements
supérieurs tout en travaillant n'est jamais chose aisée, si l`on
doit tenir compte des responsabilités que les uns et les autres assumons
dans nos services respectifs.
Je remercie sincèrement Poupette Gambembo Ndawa
pour ses encouragements.
Enfin, mes sentiments de gratitude vont vers ma famille
pour son soutien moral et matériel, particulièrement mes enfants
qui ont souffert de mes absences prolongées de la maison pour des
raisons d'études, à savoir, Julda, Welcome et Davina, mon cousin
Joseph pour son aimable attention et ma soeur Kikontwe Marie-Claire pour ses
conseils et sa générosité.
A tous ceux qui, amies, amis, collègues de
promotion et de service m'ont encouragé et que je n'ai pas pu citer
nommément, je dis grand merci.
Gengoul Kikontwe Elimu
ABREVIATIONS ET SIGLES
ANE : Acteur Non Etatique
AINE : Acteur International non Etatique
ASADO : Association Africaine des Droits de
l'Homme.
CIDEP/U : Centre Interdisciplinaire pour
l'Education
Permanente/Université Ouverte.
CEDEF : Convention de l'Elimination de toutes les formes
de
Discrimination à l'Egard des Femmes.
CADHP : Charte Africaine des Droits de l'Homme et des
Peuples.
CAMI : Cadastre Minier.
DUDH : Déclaration Universelle des Droits de
l'Homme.
ECOSOC : Commission Economique, Social et Culturel des
Nations
Unies.
GECAMINES : Générale des carrières et
des Mines.
HCDH : Haut Commissariat des Nations Unies pour les
Droits de
l'Homme.
JORDC : Journal Officiel de la RDC.
OIT : Organisation International du Travail.
OING : Organisation Internationale non
Gouvernementale.
ONG : Organisation Non Gouvernementale.
ONG/DH : Organisation Non Gouvernementale des Droits de
l'Homme.
UNESCO : Organisations des Nations pour l'Education, la
Science et la Culture.
MOSOP : Mouvement pour la survie du Peuple Ogoni
MONUC : Mission des Nations Unies au Congo
RDC : République Démocratique du
Congo
UNIFEM : Fonds des Nations Unies pour la Femme
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance.
UMHK : Union Minière du Haut-Katanga
INTRODUCTION
A.
Généralités
Les peuples du Haut Katanga minier, Sangaphones et Bembaphones
vivaient paisiblement sur les terres ancestrales avant l'arrivée de
l'homme blanc. Celui-ci, loin de leur apporter le bonheur avec l'implantation
d'industries minières n'a semé que malheurs et désolation
dans leur existence. Aussi, ceux-ci considèrent comme injuste qu'ils
n'aient pas accès aux richesses minières pouvant leur permettre
de mener une vie sociale, économique et culturelle aisée en
compensation des terres arrachées.
Les rapports des Organisations Non Gouvernementales de Droits
de l'Homme stigmatisent cette situation qui prive ces populations de leurs
droits fondamentaux. L'ASHADO, par exemple, rapporte ce qui suit
: « En effet, longtemps avant la colonisation, on parlait
déjà en République Démocratique du Congo et plus
précisément dans la province du Katanga des gisements miniers
fabuleusement riches et d'une industrie de cuivre très florissante. Les
gisements de cuivre du Katanga ont fait l'objet d'une exploitation qui a permis
la fabrication des célèbres croisettes de cuivre, lesquelles ont
servi de monnaie dans les transactions commerciales pour les populations vivant
au Katanga et dans les régions environnantes. De plus, les
métallurgistes autochtones appelés « Mangeurs de Cuivre
» fabriquaient à l'aide des fours traditionnels plusieurs
objets en cuivre tels que les bijoux, anneaux qui avaient contribué au
progrès du commerce au Katanga précolonial. Les couteaux, les
houes, les machettes et les têtes de flèches étaient
également fabriqués à partir des minerais de fer ;
lesquels avaient efficacement servi à la production agricole, à
la chasse et donc à l'essor d'une économie de subsistance de la
population.»1(*)
L'évolution des Droits de l'Homme à travers des
cas connus comme l'acte Torrens en Australie, les actions du MOSOP2(*) en faveur des Ogoni au Nigeria
ainsi que les solutions adoptées au Mali ou au Burkina-Faso, donnent
l'espoir à toutes les populations autochtones de la RDC.
Mais l'octroi dans la précipitation et l'avidité
des Droits miniers depuis une période récente sur les terres
exploitées pour les activités champêtres, de pêche,
de chasse et de prière, sans la protection d'une politique qui les
préservent des conséquences néfastes de l'industrie
minière, constitue à leurs yeux une violation grave de leurs
droits humains. Il aurait fallu que l'Etat ou les autorités
étatiques prennent des mesures pour qu'elles se retrouvent aussi comme
les entrepreneurs miniers modernes, travailleurs des industries minières
ou creuseurs dans les petites mines suivant les normes de
sécurité ou encore riches négociants en produits miniers
à côté d'autres Congolais et étrangers.
Pour rappel, l'effondrement des grandes entreprises
minières implantées en République Démocratique du
Congo depuis l'époque coloniale (avant 1960), a été suivi
d'un engouement sans précédent pour l'exploitation de ce secteur
par toutes sortes d'opérateurs miniers : grandes industries
utilisant des procédés chimiques très
élaborés, petits exploitants de four à chaud, artisanaux,
trafiquants. Cela, dans une ambiance de carnaval favorisée par la
flambée des prix des métaux non ferreux sur le plan
international.
Le retour des investisseurs a été
favorisé par la nécessité de sécurité
juridique offerte à ces derniers. Cette sécurité s'est
traduite par la modernisation du cadre juridique à travers le Nouveau
Code des Investissements, le Code minier, le Code forestier et le
Règlement minier de même que la mise sur pied des Tribunaux de
commerce.
C'est sur cette base que s'élaborent les nombreux
contrats miniers en vigueur qui couvrent actuellement une bonne partie du
territoire national3(*) : de Kasenga sur les bords de la rivière
Luapula, à Niangara, en passant par Manono, Kasaji, Tshikapa, Luputa,
Lodja, Kahemba, Tshela, Kalima, Walikale, Bondo et bien d'autres
localités.
Face à cela, les populations attendent les dividendes
de ce retour des investissements au pays. A ce jour, hormis quelques
constructions d'infrastructure pour l'entreprise et ses travailleurs,
l'environnement dans lequel ces entreprises s'implantent n'a pas changé
depuis l'aube des temps pour les agglomérations villageoises. Il suffit
de marcher quelques kilomètres en ligne droite en s'éloignant du
centre de Kolwezi. Les cases des villages datent d'une époque ancienne
et sont faites en matériaux précaires.
Dans l'entretemps, la Constitution du 18 février 2006 a
instauré la décentralisation basée sur le principe de
l'autonomie des provinces4(*) et des entités décentralisées. La
combinaison de ces deux facteurs nominaux de développement permet
l'espoir de voir les populations autochtones bénéficier aussi des
mannes de la terre de leurs ancêtres.
A l'heure où l'on parle de la démocratie, de la
bonne gouvernance et des Droits Humains plus que jamais en RDC, que
faire pour changer cet état de choses et contribuer à
l'essor du pays, par plus de justice dans la redistribution des richesses
nationales à travers la lutte pour les Droits de l'Homme et
l'instauration d'un Etat de Droit ?
B. Problématique
La problématique est définie comme un ensemble
de questions ou d'interrogations autour d'un sujet5(*).
Quant à Delnoys Paul, il soutient
que : « Les problèmes que les juristes rencontrent
en pratique ont trait soit à l'élaboration du droit, soit
à son application, les uns et les autres exigeant évidemment,
pour être résolus, la connaissance du droit »6(*).
La problématique de notre présent travail
réside dans la conquête des droits humains des populations
autochtones de Kolwezi.
La Constitution en tant qu'acte juridique qui régit de
manière organisée et hiérarchisée l'ensemble des
rapports entre gouvernants et gouvernés et la protection des droits
fondamentaux au sein de l'Etat dans sa structuration géographique et
humaine, il n'est pas moins vrai que la pratique sociopolitique la
précède et peut lui conférer à la fois sa
légitimité et son autorité. Aussi une série de
questions va induire la recherche de la réponse à cette
conquête des droits des populations autochtones de Kolwezi. A quelles
conditions les populations autochtones Sanga pourront-elles
bénéficier de leurs droits humains, particulièrement le
droit de jouir des richesses du sous-sol ancestral ? Tous les changements
qui s'opèrent sur le plan des textes juridiques peuvent-ils leur
être profitables ? Quelles dispositions légales et
réglementaires doivent être privilégiées pour leur
permettre de revendiquer pacifiquement leurs droits économiques, sociaux
et culturels ?
C. Hypothèse
Le Micro Robert définit l'hypothèse
comme : « une proposition admise soit comme donnée
d'un problème, soit pour la démonstration d'un
théorème »7(*).
De toute évidence, pour les populations Sanga de
Kolwezi, la présence des sociétés minières est
perçue comme un cauchemar dans la mesure où les dividendes
tirés de la terre nourricière durant plus d'un siècle
n'ont pas profité à ces anciens occupants des sites miniers de
l'ex UMHK à Kolwezi comme c'est le cas, d'ailleurs pour les populations
de Bakwanga sur le site de la SIBEKA à Mbuji-Mayi.
Plusieurs personnes et populations se sont enrichies avec les
ressources de ces sites à l'exception des occupants traditionnels des
terres eux-mêmes. Sur le site de Kolwezi, la ville a
débordé les camps des travailleurs. Plusieurs cités sont
nées à la faveur des trafics basés sur le vol des
matières et pièces de rechange de la GECAMINES, alors
prospère, alors que les populations autochtones non loin de là,
croupissent dans la misère.
Partant de ce constat, nous pensons que, compte tenu de la
compétitivité des intérêts en présence, les
garanties des Droits Humains des Sanga résident dans
l'intégration de garde-fou dans la loi et ensuite, la
sécurité juridique étant plus grande, que les
concernés soient plus dynamiques dans leurs revendications. C'est ce que
nous allons essayer d'encourager en dénonçant le fait que les
dispositions légales actuelles de la législation minière
ne peuvent conduire au bonheur des Congolais en général et des
populations autochtones Sanga en particulier.
D. Choix et
Intérêt du sujet
Pour nous, ce travail est une occasion propice pour nous
exercer dans le domaine scientifique. C'est en qualité de congolais que
j'ai pensé à consacrer ce mémoire au sujet aussi important
dans le secteur minier. Certaines études démontrent que le peuple
congolais est l'un des plus retardés du monde dans son
développement malgré ses ressources naturelles dites
scandaleuses8(*). Il donne
l'impression d'être abandonné par ses propres cadres qui ne tirent
pas profit mérité des richesses nationales alors que la
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme en son article
1er dispose que : « Tous les êtres humains
naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont
doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les
autres dans un esprit de fraternité».9(*)
La RDC, étant dans un tournant décisif de son
histoire, a besoin d'éclairage pour aller de l'avant, voire
réajuster le tir dans le schéma consensuel ou de
réconciliation nationale, pour que les Congolais vivent en harmonie.
Aussi, plaider pour les droits humains des peuples autochtones, c'est aussi
poser le problème de la redistribution des richesses nationales.
L'intérêt de ce travail est donc à situer
à quatre niveaux :
· Sur le plan politique :
Nous voulons, qu'à travers ce travail, l'Etat congolais
adopte des mesures adéquates pour :
- Intégrer tous les droits humains et pas seulement le
droit à un environnement sain dans les conditions que le Code minier
impose dans l'élaboration des contrats miniers ;
- Décentraliser la gestion des ressources à la
base de sorte à garantir une meilleure redistribution du revenu
national;
- Proposer l'harmonisation de la législation
minière nationale aux instruments internationaux.
- Lutter contre la corruption et accroître la justice
redistributive des richesses nationales et l'égalité des
chances.
· Sur le plan scientifique :
Cet exercice nous a permis de présenter un travail
scientifique après avoir étudié les notions
théoriques durant cinq ans de formation. Nous pensons aussi que nous
avons essayé d'ouvrir les pistes de recherche permettant de
définir le contour des outils scientifiques susceptibles d'aider
à l'élimination des obstacles à l'instauration d'un Etat
de Droit en RDC et contribuer à la pleine jouissance des droits du
peuple congolais.
· Sur le plan social :
- Notre travail permet en définitive à la
population de jouir des avantages des contrats miniers. A cet effet, nous
plaidons pour la prise en compte des Droits Humains des populations
autochtones dans toutes les décisions relatives aux contrats
miniers. Ce travail est un plaidoyer auprès des autorités et de
la Communauté internationale pour la reconnaissance des droits des
populations autochtones par rapport aux ressources naturelles qui sont
exploitées dans leur hinterland immédiat. Il permet
également de renforcer les capacités des ONG à
dénoncer les abus contre les femmes et les enfants et à garantir
leur protection. C'est aussi une vulgarisation des mécanismes de
surveillance des Droits de l'Homme dans le secteur des matières
premières en vue d'évaluer les textes en rapport avec le secteur
minier pour que les contrats miniers profitent à la population Sanga.
C. Méthodes et
techniques
Concernant les méthodes, nous avons retenu la
méthode juridique, la méthode historique et la méthode
comparative.
Bwendelele Mwana Wuta définit la
méthode : « comme étant un ensemble des
opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à étudier les vérités qu'elle poursuit, les
démontre, les vérifie »10(*).
Selon Lalande, soucieux de précision, une
méthode est un programme réglant d'avance une suite
d'opérations à accomplir et signalant certains errements à
éviter, en vue d'atteindre un résultat
déterminé ».11(*)
La méthode juridique nous a servi à saisir le
sens exact de la guidance et de la prééminence des droits humains
dans le secteur minier. Elle comporte, selon Delnoy, deux
éléments : la méthodologie de la recherche
documentaire juridique et la méthodologie de l'interprétation
juridique ».12(*)
L'analyse historique nous a permis de situer les
phénomènes liés à l'évolution des droits
humains dans le secteur minier. La méthode comparative nous a permis de
rapprocher la situation de la RDC d'avec celle d'autres pays à vocation
minière où des questions de droits humains des autochtones ont
trouvé des solutions appréciables et pouvant servir de
leçon aux acteurs impliqués dans la gestion du secteur minier en
RDC.
S'agissant des techniques, nous avons utilisé les
questionnaires écrit et oral ainsi que de l'analyse documentaire.
D. Subdivision du
travail
Notre travail est subdivisé en trois chapitres. Dans le
premier chapitre, nous allons parler des généralités sur
les Droits de l'Homme. Dans le second chapitre, nous nous appesantirons sur
l'élaboration des contrats miniers et les Droits des populations
autochtones de Kolwezi. Enfin, dans le dernier chapitre, nous
présenterons nos considérations critiques et suggestions.
Chapitre I :
GENERALITES SUR LES DROITS
DE L'HOMME ET LE SECTEUR MINIER
Section 1. Des Droits de
l'Homme
§1. Définition des
concepts
1.1. Concepts de base
1.1.1. Droits Humains
La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme en son
article 2 dispose : « Les Droits de l'Homme sont inhérents
à la nature de l'homme. Tout être humain sans aucune
discrimination de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion
politique ou de toute autre opinion, d'origine, nationale ou sociale, de
fortune, de naissance ou de toute autre situation pour quelque motif que ce
soit ».13(*)
Dans un sens plus général, Droits de l'Homme
signifie : «Les prérogatives ou facultés reconnues
à l'homme/femme, par des instruments nationaux et internationaux, en vue
de promouvoir son épanouissement»14(*).
1.1.2. Populations
autochtones :
Populations dont les ancêtres ont vécu sur un
territoire donné et y ont transmis des moeurs, coutumes, cultures depuis
l'époque précoloniales et pré-contemporaine.
Ne sont considérées ici comme populations
autochtones que les populations qui vivent dans les milieux ruraux et par
lesquelles se préservent le patrimoine culturel endossé au
territoire considéré par l'étude (confère la
déclaration d'Istanbul sur les établissements humains).
Récemment, les populations du District Urbano rural de
Kolwezi ont adressé une pétition de plus de 100.000 signatures
pour marquer leur identité culturelle spécifique
différenciée d'autres. Je cite le passage de la
pétition : « S'il est vrai que la ville de Kolwezi est
naturellement cosmopolite, les territoires de Mutshatsha et Lubudi sont
constitués de terres coutumières habitées en
majorité par le peuple Sanga et dans une moindre mesure par les Ndembu
et les Balubakat. On cite aussi les Yeke et Kaonde mais ceux-ci font, en
principe partie des BaSanga avec lesquelles ils se retrouvent regroupés
dans une même association socioculturelle de base».15(*) Cette pétition en
faveur de l'érection du district Urbano rural de Kolwezi en province
lors du découpage, a été adressée aux
Présidents de l'Assemblée Nationale et du Sénat,
datée du 15 juin 2009 et réceptionnée 12 juin 2009.
Le fait même de faire reculer les Sanga, en les
remplaçant, de leurs terres de chasse, de pêche, de production
industrielle, et de rites culturelles, par des usines et des habitations, sans
qu'eux-mêmes ne bénéficient de progrès et continuent
à vivre au Moyen-Âge, renforcent davantage leur identité et
leur autochtonie.
1.1.3. Contrat
Selon le Lexique des termes juridiques Dalloz, un contrat est
une convention faisant naître une ou plusieurs obligations ou bien
créant ou transférant un droit réel.16(*)
Le Code Civil Congolais de son côté dans son
Livre III (CCC LIII) définit le contrat en son article
1er de la manière suivante : « Le contrat
est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s'obligent envers
une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas
faire quelque chose.» 17(*)
Dans la section III de l'objet et de la matière des
contrats du même CCC LIII, l'article 28 dispose : «Il faut que
l'obligation ait pour objet une chose au moins déterminée quant
à son espèce ».
1.2. Concepts
spécifiques au secteur minier
1.2.1. Administration des
Mines 18(*)
C'est l'ensemble des services de l'administration publique en
charge des mines et des carrières.
1.2.2. Contrat d'option
C'est l'une des innovations du Code minier qui consiste
à reconnaître aux tiers qui ont financé la recherche
minière le droit d'obtenir une participation dans la jouissance du droit
minier ou de la cession totale ou partielle de celui-ci pour qu'il prenne
effet.
1.2.3. Amodiation :
Un louage pour une durée déterminée ou
indéterminée, sans faculté de sous-louage, de tout ou
partie des droits attachés à un droit minier ou une autorisation
de carrières moyennant une rémunération fixée par
accord entre l'amodiant et l'amodiataire.
1.2.4. Droit minier :
Toute prérogative d'effectuer la recherche et/ou
l'exploitation des substances minérales classées en mines
conformément aux dispositions du Code minier. Le Permis de Recherches,
le Permis d'Exploitation, le Permis d'Exploitation des Rejets et le Permis
d'Exploitation de Petite Mine sont des droits miniers ;
1.2.5. Droit de
carrières :
Toute prérogative d'effectuer la recherche et/ou
l'exploitation des substances minérales classées en
carrières conformément aux dispositions du présent Code.
L'Autorisation de Recherches des Produits de Carrières, l'Autorisation
d'Exploitation de Carrière Temporaire et l'Autorisation d'Exploitation
de Carrière Permanente sont des droits de carrières.
1.2.6. Droit de
carrières de recherches :
L'Autorisation de Recherches des produits de carrières
;
1.2.7. Droit de
carrières d'exploitation :
L'Autorisation d'Exploitation de Carrières Permanente
et l'Autorisation d'Exploitation de Carrières Temporaire ;
1.2.8. Impact
environnemental et social
Il s'agit de l'impact ou des dommages causés à
l'environnement et à l'équilibre social des populations
autochtones ou riveraines.
1.2.9. Mines
Les mines sont des gisements dans l'intérieur de la
terre contenant, en filon, couches ou en amas, tous les métaux
proprement dits, le souffre, le charbon de terre ou de pierre, le bois fossile,
les bitumes, l'alun et les sulfates à base métallique.19(*)
1.2.10. Pas de porte.
Lors d'une audition à l'Assemblée provinciale du
Katanga, l'Administrateur Délégué Général
Adjoint de la GECAMINES a affirmé que dans le cadre du contrat chinois,
la GCM jouirait du droit appelé pas de porte comme les parents jouissent
du droit de prédot. A ce propos, il est intéressant de signaler
que les populations autochtones n'avaient pas reçu ce pas de porte
lorsque les colons belges avaient déterminé la zone
d'exploitation confiée à l'UMHK actuellement Gécamines.
Ces populations devraient donc logiquement être
co-bénéficiaires. Plus, si la loi foncière avait un
caractère universel, ce sont les populations autochtones qui devraient
percevoir ce pas de porte en tant que premiers occupants.
1.2.11. Plan
Environnemental :
C'est le document environnemental qui comprend le Plan
d'Atténuation et de Réhabilitation, l'Etude d'Impact
Environnemental, le Plan de Gestion Environnemental du Projet et le Plan
d'Ajustement Environnemental.
Ces documents contiennent :
- la description du milieu ambiant ;
- la description des travaux de mines ou de carrières
considérés ;
- l'analyse des impacts des opérations de mines ou de
carrières sur ce milieu ambiant ;
- les mesures d'atténuation et de réhabilitation
;
- l'engagement à respecter les termes du plan et de
mettre en oeuvre les mesures d'atténuation et de réhabilitation
proposées.
1.2.12. Royalties
Selon le Lexique des termes juridiques Dalloz, les Royalties
sont des redevances tirées des droits de la propriété
industrielle de ce qui a été cédé.20(*) C'est la rétribution du
titulaire d'un droit de propriété industrielle (brevet, marque,
dessin ou modèle) qu'il concède à un tiers, en tout ou en
partie, de jouir de son droit d'exploitation, gratuitement ou à titre
onéreux.
Selon le Code minier, c'est l'ensemble des acquis qu'un
titulaire de droits a du fait des travaux des découvertes, des
relevés géologiques et des données sur la configuration
des gisements ainsi que les aménagements et les installations
préexistantes à la conclusion d'un contrat de partenariat ou de
cession pour permettre à un autre opérateurs d'en disposer.
1.2.13. Zone d'Exploitation
Artisanale :
L'aire géographique, délimitée en surface
et en profondeur, par le Ministre, et contenant un ou plusieurs gisements
d'Exploitation Artisanale. Idéalement, zone réservée aux
populations autochtones.
1.2.14. Zones
protégées
Se sont des zones qui ne peuvent être
cédées aux opérateurs car elles sont consacrées
à une fin du patrimoine culturel de la Nation congolaise ou mondial.
Aussi, si la sûreté nationale, la
sécurité des populations, l'incompatibilité de
l'activité minière et des travaux de carrières avec
d'autres usages existants ou planifiés du sol ou du sous-sol ainsi que
la protection de l'environnement l'exigent, le Président de la
République peut, à son initiative ou sur proposition du Ministre,
après avis du Cadastre Minier, déclarer une zone interdite aux
activités minières et/ou aux travaux de carrières.
La déclaration de classement d'une zone interdite est
instituée sans limitation de durée.
§. 2. Mécanismes
internationaux de défense des Droits de l'Homme
2.1.
Mécanismes-règles
Les mécanismes-règles sont les grands
instruments internationaux de droit qui forment le cadre organique à
suivre par les Etats.
2.1.1. La
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH)
La DUDH adoptée et proclamée par
l'Assemblée Générale des Nations-Unies dans sa
Résolution 217 A (III) du 10 décembre 1948, elle trace le cadre
général dans lequel se définissent toutes les dimensions
des Droits Humains. Elle affirme l'égalité en droit des
êtres humains, déterminent les droits fondamentaux, et fixe les
principes de base des catégories des droits : Civils et politiques,
économiques et sociaux, Droits des femmes et des droits des enfants,
ainsi que l'obligation des Etats de s'y conformer dans l'élaboration de
leur législation ainsi que dans l'application.
En effet, elle dispose dans son article 1er :
«Tous les êtres humains naissent libres et égaux en
dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience
et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de
fraternité ».
2.1.2. Les Conventions
internationales
Plusieurs Conventions internationales fondent les droits
catégoriels et cernent les différents droits humains :
droits civils et politiques, droits économiques, sociaux et culturels,
droits collectifs, droit d'accès aux Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication (NTIC), droit à un environnement
sain.
Elles sont nombreuses mais ne reprenons ci-après que
les plus systématiquement violées dans le cadre de la
surveillance et de la défense des droits des populations autochtones.
1) Pacte international
relatif aux droits économiques, sociaux et culturels21(*)
Ce Pacte a été adopté le 16
décembre 1966 par l'Assemblée Générale des Nations.
Il a été ratifié par la RDC le 1er novembre
1976.
Il comprend quatre parties dont la première
réaffirme les libertés publiques énoncées dans la
DUDH, la liberté des peuples de disposer et de jouir de leurs ressources
naturelles. Le Pacte dispose en son article 1er alinéa
2 : «En aucun cas, un peuple ne pourra être privé
de ses propres moyens de subsistance. Dans la seconde partie, le Pacte engage
les Etats à garantir que les droits énoncés seront
exercés sans discrimination fondée sur la race, la couleur, le
sexe, la langue, la religion, l'opinion politique ou toute autre opinion,
l'origine nationale ou sociale, la fortune, la naissance ou toute autre
situation ».
Dans la troisième partie , les Etats reconnaissent le
droit au travail pour tous, le droit syndical, la sécurité
sociale, le droit a un niveau de vie suffisant pour l'individu et sa famille, y
compris la santé physique et mentale, l'Education, la participation
à la vie culturelle, le bénéfice du progrès
scientifique et de ses applications, de bénéficier de la
protection des intérêts moraux et matériels
découlant de toute production scientifique, littéraire, ou
artistique dont il est l'auteur.
Enfin, dans la quatrième partie et la sixième
partie, le Pacte engage les Etats à présenter,
conformément aux dispositions du pacte, des rapports sur les mesures
qu'ils auront à adopter et sur les progrès accomplis en vue
d'assurer le respect des droits reconnus dans le Pacte, lequel rapport sera
soumis aux mécanismes d'évaluation de la Commission ECOSOC et
fixe les dispositions finales de cet instrument de droit.
2) Pacte international
relatif aux droits civils et politiques22(*)
Ce Pacte fonde les droits fondamentaux tels que contenus dans
la Constitution : Droits à la vie, à la liberté et
à la sécurité, liberté d'expression, droit à
un procès équitable, droit un traitement égal avec les
autres citoyens devant les services publics, droit de réunion pacifique,
de vote, droit de participer aux affaires politiques, etc.
Dans son article 27, le Pacte
dispose : « Dans les Etats où il existe des
minorités ethniques, religieuses ou linguistiques, les personnes
appartenant à ces minorités ne peuvent être privées
du droit d'avoir en commun avec les autres membres de leur groupe, leur propre
vie culturelle, de professer et de pratiquer leur religion, ou d'employer leur
propre langue.»
3) Protocole facultatif
complétant le Pacte des Droits civils et politiques23(*)
Il a été voté le 16 décembre 1966
et a été ratifié par la RDC le 1er novembre
1976 et complète le Pacte sur les Droits civils et politiques.
4) Convention de
l'élimination de toutes les formes de discriminations à
l'égard des femmes (CEDEF)24(*)
La CEDEF a été adoptée le 18
décembre 1979 par l'Assemblée des Nations Unies et
ratifiée par la RDC le 1er décembre 1985.
La convention, dans son article 1er, définit
la « discrimination à l'égard des femmes »
comme toute distinction, exclusion ou restriction fondée sur le sexe qui
a pour effet ou pour but de compromettre ou de détruire la
reconnaissance, la jouissance ou l'exercice par les femmes, quel que soit leur
état matrimonial, sur base de l'égalité de l'homme et de
la femme, des Droits de l'Homme et des libertés fondamentales dans les
domaines politique, économique, social, culturel et civil ou dans tout
autre domaine ».
Dans son article 2, les Etats parties condamnent la
discrimination à l'égard des femmes sous toutes ses formes,
conviennent de poursuivre par tous les moyens appropriés et sans retard
une politique tendant à éliminer la discrimination à
l'égard des femmes...
Article 3 Les Etats parties prennent dans tous les domaines,
notamment dans les domaines politique, social, économique et culturel,
toutes les mesures appropriées, y compris des dispositions
législatives, pour assurer le plein développement et le
progrès des femmes, en vue de leur garantir l'exercice et la jouissance
des Droits de l'Homme et des libertés fondamentales sur la base de
l'égalité ave les hommes.
5) Convention relative aux
Droits de l'Enfant (CDE)25(*)
Cette Convention a été adoptée et ouverte
à la signature, ratification et adhésion le 20 novembre 1989 et
ratifiée par la RDC dès le 15 septembre 1990.
Dans son article 2, la Convention réaffirme avec force
l'engagement pour les Etats signataires de prendre des mesures
appropriées pour que l'enfant soit effectivement protégé
contre toutes
les formes de discrimination ou de sanctions motivées par
la situation juridique, les activités, les opinions
déclarées ou les convictions de ses parents, de ses
représentants légaux ou des membres de sa famille.
2.1.3. Conventions
régionales
Dans le même esprit de rendre effective l'application de
la DUDH, des instruments de droit de l'Homme ont vu le jour au niveau des
continents. Ces instruments sont qualifiés de régionaux. Entre
autres instruments régionaux, nous pouvons citer la Charte
Européenne des Droits de l'Homme et de la Charte Africaine des Droits de
l'Homme et des Peuples (CADHP).26(*)
Il faut souligner que la CADHP, a été
complétée par le protocole relatif aux Droits des femmes et celui
relatif aux Droits et au bien-être de l'Enfant.
2.2. Mécanismes
institutionnels
2.2.1. Niveau mondial
Au niveau des Nations Unies, pour rendre effectif
l'application de toutes ces Conventions, il a été prévu
des institutions chargées de la surveillance et du suivi de
l'application.
D'abord, chacune des conventions oblige les Etat à
faire rapport aux organes dits de traités justement prévu pour
recevoir et évaluer la pertinence dans la façon qu'ils se sont
pris pour faire respecter les droits énoncés dans les instruments
qu'ils ont ratifiés.
Le Haut Commissariat aux Droits de l'Homme est l'organe le
plus spécifique au niveau international pour la surveillance des Droits
de l'Homme.27(*)
Ce sont des organes conseil composés de plusieurs
représentants des Etats tel que Le Comité des Droits de l'Homme
établi à Genève pour les pactes sur les droits
économiques et sociaux, sur les droits civils et politiques et la
Commission sur les droits de l'enfant ou la Commission sur les Droits des
femmes pour la CEDEF.
Au vu des rapports, ces Comités font des observations
et des recommandations aux Etats. En plus de ces mécanismes, l'ONU
dispose des envoyés spéciaux qui sont des fonctionnaires
internationaux de haut niveau qui font des descentes périodiques dans
les pays et font rapport au Secrétaire Général des Nations
Unies.
Enfin, les Nations Unies faisant des Droits de l'Homme une
priorité de son action, les différentes Agences
spécialisées en son sein, ont pour tâche de défendre
et de faire respecter les Droits de l'Homme dans leur champ spécifique
d'intervention. Tel est le cas de l'UNIFEM28(*) pour les Droits des femmes, de l'UNICEF29(*) pour les droits des enfants,
de l'OIT pour les droits des travailleurs, de l'UNESCO30(*) dans le domaine de
l'Education, la science et de la culture, etc.
2.2.2. Au niveau
européen
L'union Européenne est structurée en plusieurs
organes fonctionnant sur base des principes de droit de l'homme. Il y a
notamment le Conseil de l'Europe, la Cour Européenne et la Commission
européenne des Droits de l'Homme.
2.2.3. Au niveau de
l'Afrique
Ici, on peu indiquer la Cour des Droits de l'Homme et des
peuple, la commission des droits des femmes et la commission des droits et du
bien-être de l'enfant.
Les autres continents disposent également des
mécanismes appropriés dans le domaine de la promotion et de la
protection des Droits de l'Homme.
2.2.4. Au niveau
bilatéral
Il faut souligner que la coopération bilatérale
eu à jouer un rôle très actif dans le domaine des Droits de
l'Homme. D'une part, les objectifs de la coopération visent les
populations cibles les plus vulnérables et d'autre part le respect des
Droits de l'Homme grâce aux conditionnalités à remplir pour
être éligible aux appuis des coopérations
bilatérales.
2.3. Acteurs internationaux
de droit privé
La scène internationale ne se limite pas aux acteurs
étatiques créés par la volonté des Etats sur base
d'une convention tels que les personnes qu'on vient de voir dans le point
précédent.
Les organisations internationales non gouvernementales dont la
vocation est la même que celle des ONG nationales, disposent d'une
envergure plus large qui est caractérisée par l'audience dont
elles jouissent auprès des Gouvernements du monde. Elles disposent aussi
d'un statut spécial auprès des Organisations internationales (OI)
dont elles relayent l'action de promotion et de protection des Droits de
l'Homme.
Ces OING sont fortement structurées, disposent d'outils
de travail puissants et affinés et font preuve de capacité
à mobiliser des ressources importantes.
Des personnes de droit privé sont aussi très
agissantes. C'est le cas des organisations internationales des droits humains
en général et celle des droits fondamentaux particuliers.
Elles ont la forme juridique d'association et parfois sont des
corporations de métier mais agissent dans tous les secteurs pour
l'aspect particulier qui les concerne.
Mais il y a aussi des multinationales qui sont liées
par la loi de leur pays et qui exigent le respect de certaines clauses
contractuelles pour investir dans un pays donné.
2.3.1. Associations
à caractère global
Au nombre des présentes associations, on peut citer la
FIDH, la Global Witness, l'Amnesty International, la Transparency
International, International Crisis Group, Avocat sans frontières,
Journalistes sans frontières ; etc.
2.3.2. Associations
à caractère particulier
Au nombre de celles-ci, on peut citer le Comité
International de la Croiw Rouge et du Croissant Rouge (CICR), Médecins
du Monde, Médecins sans frontières, Initiative pour la
Transparence dans la gestion des Industries Extractives (ITIE), Association de
l'environnement, Green Peace, etc.
2.3.3. Les
multinationales
Il s'agit, ici, des sociétés qui agissent dans
plusieurs pays et qui sont tenues par leur législation nationale
à respecter les Droits de l'Homme.
La RDC a toujours été, par le passé comme
aujourd'hui sous l'emprise des sociétés multinationales. Toutes
ne sont pas soucieuses des droits de l'homme. Quelques unes dont la
législation eu égard aux Droits de l'Homme est avancée
sont celles qui exigent le respect des Droits de l'Homme dans les contrats des
pays d'accueil. C'est le cas des Multinationales de droit canadien. Elles ont,
avec d'autres groupes d'intérêt et en synergie avec les OI et les
OING, influencé l'évolution du droit des affaires en RDC dans le
sens de la transparence des procédures et le découragement de
mauvaises pratiques.
2.4. Les
personnalités marquantes
Ce sont des personnes qui, par leurs talents exceptionnels
rendent de fiers services à l'humanité dans leur domaine de
travail ou de passion.
De par leur notoriété, les OI leur font jouer
des rôles d'avant plan pour faire passer le message de la paix et des
Droits de l'Homme dans des secteurs précis. Généralement
ils sont primés ou encore il leur est décerné des titres
honorifique et médiatique comme celui
« Ambassadeur ». Le Prix Nobel constitue une
référence mondiale par excellence.
Leur action, bien qu'informelle, peut aboutir à des
mesures qui sont prises au niveau des Etats, tel le Certificat de Kimberley
pour lutter contre le diamant de la guerre.
Section II : Des
Droits de l'Homme en général en RDC
Les mécanismes de promotion et de protection des Droits
de l'Homme en RDC comportent également deux aspects : légal
et institutionnel.
§ 1. Mécanismes
légaux
1.1. La Constitution
Dans son préambule, la Constitution de la RDC du 18
février 2006 fait explicitement référence à la
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, aux deux Pactes et
à la CEDEF. Dans sa partie consacrée aux droits fondamentaux,
elle restitue les dispositions pertinentes de ces instruments et pose le
principe de parité Hommes/femmes de même qu'elle pose le principe
de la lutte radicale contre les violences sexuelles.
1.2. Le Code de la
famille
Le Code a pour but d'unifier et d'adapter les règles
qui touchent aux droits de la personne et de la famille à la
mentalité congolaise.
Dans le Code, l'Etat pose notamment les principes de la
protection de la personne sur le plan de l'Etat civil, le droit à la
nationalité, le droit matrimonial, les capacités, les successions
et libéralités, etc. et de la Famille.
1.3. La Loi sur la
répression des violences sexuelles
C'est essentiellement à cause des richesses
minières que les conflits sont entretenus et ont perduré en RDC.
Avec les matières précieuses et semi précieuses les
belligérants peuvent s'acheter des armes et des complicités dans
les communautés. Ils se sont octroyé un véritable pouvoir
sur les espaces qu'ils contrôlent et y exercent leur diktat.
Cette situation a conduit à des exactions sans commune
mesure et avec une imagination qui défient la nature humaine.
Au sortir de la crise c'est-à-dire après le
dialogue intercongolais, il s'est avéré indispensable
d'intégrer dans la Constitution une disposition spécifique contre
les violences sexuelles. En application de l'article 15 de la Constitution, les
lois sur les violences sexuelles ont été promulguées en
modification tour à tour de la loi pénale et de la loi de
procédure pénale.
Cette loi semble encore ignorée par la plupart de
justiciables et particulièrement dans les zones minières de
Kolwezi.
1.4. La loi sur la
protection des enfants
Les conflits armés en RDC ont permis de mettre à
jour les violations graves des droits des enfants, et la faiblesse des
mécanismes nationaux pour lutter contre ces violations.
La loi sur la protection de l'enfant31(*) met en harmonie les
dispositions du droit national avec la Convention sur les Droits de l'enfant
des Nations Unies et la Charte des Droits et le bien être de l'enfant de
l'Union africaine.
1.5. La Législation
sur l'environnement
Il existe une législation internationale abondante, qui
concerne au plus haut point la RDC, dans le domaine de l'environnement et qui
préserve la faune, la flore, l'air et les mers. Il en est de même
de la conservation et de la gestion durable des écosystèmes.
Il faut y ajouter la Convention relative à la
protection du patrimoine mondial culturel et naturel universel du 23 novembre
1972.
Dans le domaine particulier des mines, des dispositions
spéciales sont prévues dans le Code minier et dans le
Décret n° 038/2003 du 26 mars 2003 portant règlement minier.
Celui-ci, dans son article 458 dispose : « Dans les cent
jours qui suivent la date anniversaire de l'approbation de l'étude
d'impact environnemental du projet et du plan de gestion environnemental du
projet, le titulaire est tenu de déposer chaque année un rapport
auprès de la Division chargée de la protection de l'environnement
minier ».
Le rapport présente les éléments
suivants :
1. Les travaux d'exploitation réalisés et leur
impact sur l'environnement ;
2. les travaux d'atténuation et de
réhabilitation qui ont été
réalisés ;
3. l'état d'avancement des mesures d'atténuation
et de réhabilitation par apport à celles prévues dans le
plan de gestion environnemental du projet approuvé ;
4. les frais engagés en relation avec la mise en oeuvre
de ces travaux d'atténuation et de réhabilitation ;
5. l'état d'avancement et le résultat de la mise
en oeuvre du plan de développement durable.
1.6. La Loi sur la
répression des violences sexuelles
Elle est la loi d'application de l'article 15 de la
Constitution. Elle complète le Code pénal là où
celui-ci était muet quant à la qualification de certaines
infractions liées directement ou indirectement au sexe et pouvant
échapper à une qualification infractionnelle précise.
Les violences étant plus intenses dans les zones
minières qui attirent, par définition, plus de délinquants
et servent de carburants aux motifs de conflit, justifient le renforcement des
sanctions pour des infractions sexuelles ou sexistes commises dans certaines
conditions.
§ 2. Mécanismes
institutionnels
Les mécanismes institutionnels sont constitués
de services publics créés pour assurer la prise en charge des
droits fondamentaux de manière spécifique. Ci-après, nous
vous présentons quelques uns des plus importants.
2.1. Le Ministère
des Droits Humains
Le Ministère des Droits Humains est la tête de
file de la défense institutionnelle des droits humains en RDC.
Le Ministère joue le rôle de médiateur et
exerce un plaidoyer auprès d'autres Ministères pour
dénoncer et corriger des cas d'atteinte aux droits de la personne et les
insuffisances dans le respect des Droits de l'Homme.
Le Ministère des Droits humains exerce une mission de
médiateur de la République et à ce titre déploie
son action sur trois plans : Plaidoyer dans les prisons (la
libération des cas les plus flagrants de détention arbitraires),
plaidoyer dans la procédure judiciaire et le plaidoyer dans la
réhabilitation en faveur des personnes victimes des conflits
armés.
Il faut aussi noter que la RDC s'étant engagée
dans les instruments internationaux de droit à faire rapport sur la
situation des Droits de l'Homme et sur les progrès
réalisés sur le territoire national. Ainsi, dans le cadre de la
revue annuelle des Droits de l'Homme organisée par le Comité des
Droits de l'Homme, le Ministère des Droits Humains fait chaque
année un rapport à ce Comité.
2.2. Le Ministère du
Genre, Famille et Enfants
C'est le Ministère du genre qui s'occupe
spécifiquement de la promotion et de la protection des droits des femmes
et des enfants.
Ce ministère s'attèle a vulgariser les
dispositions légales favorables au genre et combat les discriminations
à l'égard de la femme.
A ce jour, dans le cadre de la prévention et la
protection des droits des femmes et des enfants, le Ministère a
réussi à mettre sur pied :
- Un Observatoire du Genre ;
- Un Observatoire des violences sexuelles faites aux
femmes ;
- Un Comité de pilotage de la Résolution 1325
des Nations Unies sur Femmes, Paix et Sécurité ;
- Un draft de Plan d'Action National de la Résolution
1325, sur femme, Paix et Sécurité,32(*) et son pendant sur la lutte
Globale contre les violences sexuelles faites aux femmes 33(*)etc.
2.3. Le Ministère
des Affaires Sociales
Le Ministère des Affaires Sociales a en charge les
personnes vulnérables et les déshérités.
Il dispose d'un certain nombre de structures et programmes
visant à combattre la précarité dans laquelle vivent
certaines catégories de personnes.
Le Ministère dispose de centres sociaux pour y
accueillir des femmes nécessiteuses qui jouissent de programme
d'apprentissage à un métier et des homes de vieillards.
Le Ministère des affaires sociales réalise des
études en collaboration avec les partenaires bi et multilatéraux
pour déterminer les statistiques sur les causes de la
précarité sociale et les priorités d'action.
2.5. Les Cours et Tribunaux
Ils ont pour vocation de rendre justice à travers toute
la procédure judiciaire. Ils ont une vocation de défense des
Droits de l'Homme par définition mais leur efficacité est
limitée par les procédures complexes, la carence de moyens et
certaines pratiques qui se sont incrustées au fil du temps.
Enfin, le Ministère de la Justice par le biais du
ministère public et le Ministère de l'Intérieur par celui
de la Police nationale ont le pouvoir d'enrayer certains abus.
§ 3. Rôle des ONGDH
dans la promotion et la protection des Droits de l'Homme
1.1. Missions des ONGDH en
RDC
Selon l'Article 1er de la Loi N° 004/2001 DU 20 juillet
2001 portant dispositions générales applicables aux associations
sans but lucratif et aux établissements d'utilité publique
confère aux ASBL la finalité suivante
: « L'Association sans but lucratif est celle qui ne se livre
pas à des opérations industrielles ou commerciales, si ce n'est
à titre accessoire, et qui ne cherche pas à procurer à ses
membres un gain matériel. L'association sans but lucratif est
apolitique ».
La mission ou la vocation des ONGDH est entendue comme se
faisant dans un esprit d'engagement et d'apostolat.
1.2. Evolution des ONGDH en
RDC :
Elle a connu quatre temps :
- Une époque d'accommodation : Rime avec
émancipation de la femme ;
- La défense des droits particuliers : Surtout
corporatistes.
- La privilégiassions des Droits civils et politique :
Période de l'embargo et du début de la
démocratisation ;
- La globalisation des droits et pour aboutir à
l'unicité des Droits de l'Homme : Beijing avec ses douze domaines
privilégiés et l'égalité de l'homme et la femme.
1.2.1. Surveillance des
Droits de l'Homme :
- Elle est supposée se faire dans un esprit
d'objectivité, de recherche de la vérité et de
l'intérêt commun, voire communautaire ;
- Elle est supposée se faire en suivant des techniques
et des règles respectant les standards internationaux ;
- Elle est supposée se faire en tenant compte du
contexte particulièrement difficile de la RDC.
1.2.2. Dénonciations
des abus par l'action et la sensibilisation communautaire
Il s'agit de tous les abus couvrant aussi bien les droits
civils et politiques, les Droits économiques et sociaux que les droits
de l'environnement.
Les abus se commettent aussi bien au sein des juridictions,
devant les administrations publiques qu'au sein des entreprises privées,
des ONGs et des familles.
Les activistes des Droits de l'Homme que sont les membres de
la Société Civile peu importe l'objet de l'association, vivent au
contact avec toutes les couches et les personnes les plus exposées et
doivent instantanément dénoncer les abus.
Toutes les activistes se doivent d'encadrer les victimes des
abus les plus odieux (viol, mutilation, inceste, torture physique, assassinat,
etc.) comme celles qui le font déjà et d'interpeller la
conscience nationale sur ces questions ;
Ils peuvent recourir ou s'associer avec des avocats et des
médecins pour saisir les juridictions de jugement ou pour secourir et
peuvent aussi bien utiliser les mécanismes nationaux (Cours et
Tribunaux, Ministère des Droits Humains, Ministère du Genre Femme
et Enfant) comme internationaux (Saisine du Rapporteur spécial des DH en
RDC, activation de la procédure 1503, les plaintes individuelles des
personnes et les procédures spéciales instituées par la
Résolution 1235 (XLII) du Conseil Economique et social).
Concernant particulièrement les femmes,
les ONGs doivent oeuvrer pour que les femmes soient suffisamment
représentées dans toutes les instances de prise de
décisions.
Pour le père Minani Rigobert dans son opuscule
« la Promotion des Droits de l'Homme », l'engagement pour
les Droits de l'Homme en RDC se fait principalement à travers trois
sortes de structures : La Commission Justice et Paix de l'Eglise
Catholique, les groupes et associations des chrétiens et les ONG des
Droits de l'Homme.
Pour lui aussi : « les activités de
ces organisations se déploient dans trois types de services. La
formation aux droits humains, la dénonciation des abus et l'engagement
pour la défense des victimes de violations des droits
humains».34(*)
De son côté Wembolua Otshudi Henri
ajoute : « les ONG recourent à plusieurs techniques
dans leurs actions. Elles peuvent utiliser le plaidoyer, le monitoring, les
campagnes, l'éducation aux Droits de l'Homme, la dénonciation, la
publication des rapports, les manifestations publiques (sit in, marche
publique, grève de la faim, etc.)»35(*)
Chapitre II :
DES CONTRATS MINIERS ET DES
DROITS DE L'HOMME DES POPULATIONS AUTOCHTONES DE KOLWEZI
Section I. : Cadre
général des contrats miniers de Kolwezi
§ 1. Cadre
géographique
Les contrats miniers signés directement avec l'Etat et
ayant fait l'objet de revisitation sont au nombre de quatre et ne couvrent pas
le District Urbano-Rural de Kolwezi. Seuls ceux de la GECAMINES nous
intéressent.
Nous avons choisi la GECAMINES parce que cette entreprise,
depuis l'époque coloniale, occupe le site des populations du
Haut-Katanga, dit Haut Katanga industriel et minier, partant de Sakania
à Kolwezi.
Les populations autochtones Sanga sont répandues sur le
District urbano-rural de Kolwezi qui est constitué, de la ville de
Kolwezi, de deux Communes (Manika et Dilala), de deux grands territoires
(Lubudi et Mutshatsha), de quatre grandes cités (Fungurume, Mutshatsha,
Bunkeya et Lubudi), de quatre chefferies, de 3 Secteurs, de 22 groupements et
de 12 postes d'encadrement administratif.
Selon le Député Jean-Claude Kazembe, auteur du
livre « Le découpage du Katanga », les populations
de Kolwezi sont culturellement plus proches des populations du Haut-Katanga que
celles de Lualaba ou du Haut-Lomami.36(*)
Ces populations dont les terres coutumières renferment
les gisements les plus fabuleux du monde, sont pourtant les plus pauvres de la
RDC et les moins intégrés au niveau de la distribution des
richesses et de l'influence dans le cercle du pouvoir politique.
Curieusement, les deux populations voisines ont connu les
mêmes exclusions depuis l'arrivée du colonisateur.
§. 2. Présentation
de la GECAMINES
Il convient de présenter avant toute chose la GECAMINES
qui est la société principale dans le secteur minier qui
fonctionne à Kolwezi et dont les contrats ont fait l'objet de la plupart
des contrats examinés par la Commission de revisitation des contrats
miniers.
En fait, c'est après la nationalisation, le 2 janvier
1967, que l'Union Minière du Haut-Katanga (UMHK) deviendra la
Générale Congolaise des Minerais (GECOMIN) et, peu après,
la Générale des Carrières et des Mines, en sigle
GECAMINES. Elle a ensuite connu d'autres mutations. A la belle époque,
c'était la plus grande société de la RDC avec 35.000
travailleurs et une production de près de 600.00 tonnes de cuivre
représentant plus de 50 % des recettes du pays en devises.
Dans sa configuration actuelle, la GECAMINES a
été créée par le décret n° 0049 du 7
novembre 1995. Elle est une entreprise publique en transformation, à
caractère industriel et commercial, dotée de la
personnalité juridique. Son siège social est situé
à Lubumbashi, dans la Province du Katanga.
La GECAMINES a pour objet :
- la recherche et l'exploitation des gisements miniers;
- le traitement des substances minérales provenant de
ses gisements;
- la commercialisation et la vente de ces substances, tant
à l'état brut qu'après traitement;
- les activités de développement notamment dans
les secteurs de l'élevage et de l'agriculture, dans
l'intérêt de la GECAMINES, et de ses environs et toutes autres
activités connexes.
Depuis 2006, la GECAMINES est placée sous le
régime de contrat de gestion à objectif confié à la
Société française de réalisations et de
constructions (SOFRECO), dans le cadre d'un programme de restructuration
appuyé par la Banque mondiale. L'équipe dirigeante est
composée des représentants des deux partenaires.
La GECAMINES, comme la plupart d'entreprises publiques et/ou
paraétatiques du secteur minier est confrontée depuis plus d'une
décennie à des difficultés techniques et
financières de tous ordres, notamment :
- la vétusté et l'obsolescence de l'outil de
production ;
- le sous-investissement ;
- la mégestion ;
- la perte de crédibilité vis-à-vis des
institutions financières internationales;
- les destructions méchantes du fait des guerres
civiles et troubles sociaux.37(*)
La transformation de la forme juridique de la GECAMINES
devrait être une opportunité pour les populations autochtones de
récupérer certains droits longtemps confisqués comme c'est
le cas des travailleurs de la GECAMINES et de tous les Congolais.
Section 2.
Présentation de deux contrats passés par la GECAMINES
Dans le présent paragraphe, nous allons survoler deux
contrats miniers passés sur les terres coutumières de Kolwezi en
puisant dans les documents officiels tels que le rapport de la Commission de
révisitation, les revues et journaux et sur les Sites Web des activistes
des droits de l'homme.38(*)
Il s'agit de : Kingamyambo Musonoie Tailings Sarl (KMT)
et Kamoto Copper Company Sarl « KCC » .
§.1. Kingamyambo Musonoie
Tailing Sarl (KMT)
2.1. Contexte de création
La GECAMINES et la CMD ont passé un contrat de
Joint-Venture portant sur une durée de trente ans, pour créer la
KMT, société de droit congolais dont le but est de retraiter les
rejets du concentrateur de Kolwezi contenant du cuivre et du cobalt.
Les participations des parties dans la société
de joint-venture étaient de 40% pour la GECAMINES et 60% pour CMD.
Le Président de la République a autorisé
la création de KMT Sarl par Décret n° 04/020 du 15 mars
2004.
Société de droit congolais ayant son
siège social en République Démocratique du Congo
(Lubumbashi) et son objet social portant sur les activités
minières, KMT est éligible aux droits miniers conformément
aux dispositions de l'article 23 du Code Minier. Cependant, ses actions ont
été par la suite rachetées par First Quantum Mineral.
A la clôture financière, le capital social
initial qui était de 50.000 USD, sera augmenté de dix millions de
dollars américains (USD 10.000.000) et la participation au capital se
présente comme suit : GECAMINES : 12,5% ; RDC : 5 % et CMD :
82,5%, au lieu de 40% GECAMINES et 60% CMD prévus initialement.
Dans ce partenariat, la GECAMINES a perçu au titre de
prix de transfert du Permis d'Exploitation des rejets à KMT un montant
de dollars américains cinq millions (USD 5.000.000) sur les quinze
millions convenu (15.000.000 USD).
La GECAMINES a droit de percevoir sur l'exploitation des
Rejets, les dividendes de 12,5% du bénéfice net à
effectuer et des royalties de 2,5% du cash flow.
2.2. Impact social et environnement
Le projet prévoit la création de plus ou moins
1000 emplois, un grand dispensaire de référence, la campagne
antipaludéenne et anti VIH, les routes d'accès et les routes de
desserte aménagées ou réfectionnées.
De tous ces éléments introduits dans
l'économie du District Urbano-Rural de Kolwezi et de la RDC, les
villageois de Kamimbi, par exemple, ont reconnu être satisfaits de
l'intention déclarée de CMD de dépolluer la rivière
Musonoie.
KMT est administrée par un Conseil d'Administration qui
comprend quinze membres au maximum dont deux Administrateurs
présentés par la GECAMINES, un par l'Etat et douze par CMD.
§.2. Kamoto Copper Company
Sarl « KCC »
2.1. Contexte de
création
Cette Joint-Venture est née de l'association entre la
GECAMINES et Kinross-Forrest Limited « KFL » pour l'exploitation et
la transformation des minerais localisés dans le groupe ouest de la
GECAMINES par un marché de gré à gré et ont
créé la Kamoto Copper Company Sarl « KCC ».
Ce projet consiste en la réhabilitation de la mine
souterraine de KAMOTO, la réhabilitation et le développement
d'une mine à ciel ouvert comme source des minerais oxydes (DIKULWE,
MASHAMBA et T17), la réhabilitation des concentrateurs de KAMOTO et de
DIMA, ainsi que des usines de LUILU.
La convention de joint-venture est un contrat de
société. Il renferme les dispositions se rapportant à
l'amodiation.
La société KCC étant une
société minière de droit congolais dont l'objet porte sur
les activités minières. Elle est, par conséquent,
éligible aux droits miniers conformément à l'article 23 du
Code Minier.
La GECAMINES apporte à KCC, le droit exclusif de
prendre possession et d'utiliser tous les biens personnels et réels
constituant les installations de Kamoto, ainsi que toutes les installations y
relatives situées dans la zone de Kolwezi, République
Démocratique du Congo. Ce qui inclut la mine de Kamoto, le gisement de
Dikuluwe, les gisements de Mashamba Est et Ouest, le gisement T17, ou tout
autre gisement à convenir entre parties pouvant garantir une
quantité suffisante de minerais oxydés pour assurer la
profitabilité du projet, les concentrateurs de Kamoto et de Dima et les
installations de l'usine de Luilu. KINROSS FORREST Ltd ou ses ayants droits
fourniront l'expertise technique et le capital, afin de réaliser la
revitalisation, la modernisation et l'expansion des installations de Kamoto et
des usines métallurgiques de Luilu.
La convention de Joint-venture est conclue pour une
durée de 20 (vingt) ans renouvelables par deux périodes chacune
de dix (10) ans. Le capital social de KCC SARL a été fixé
à 1.000.000 USD. La participation des actionnaires au capital se
présente comme suit : 25% pour la GECAMINES et 75% pour KINROSS FORREST
LTD.
En sa qualité d'actionnaire dans KCC SARL, la GECAMINES
a le droit de toucher des dividendes de 25% sur les bénéfices
nets à distribuer. A côté de dividendes, le contrat
prévoit que la GECAMINES perçoit les royalties au taux de 1,5%
sur les recettes nettes de vente.
La convention prévoit également que KCC versera
trimestriellement à la GECAMINES une somme égale à 2% des
recettes nettes de ventes réalisées durant les trois
premières années et 1,5% des recettes nettes de ventes
réalisées pendant chaque période annuelle
ultérieure. Ce montant représente le loyer pour la location de
l'équipement et des installations par GECAMINES à KCC.
Ce partenariat n'inclut pas de «pas de
porte » même si les études faites antérieurement
sont mises à la disposition de KCC.
2.2. Impact social et
environnement
Le projet KCC a permis la création de plus ou moins
3.000 emplois. Le Plan d'Ajustement Environnemental du projet KCC a
été approuvé par le Comité permanent
d'évaluation. Il est prévu un Conseil d'Administration pour KCC
composé de six (06) membres et six (06) suppléants dont deux (02)
pour la GECAMINES.
Dans l'exécution des travaux, KCC n'existe pas sur
terrain, la gestion du projet est assurée par KOL (Kamoto Operating
Limited), conformément aux dispositions de l'article 10 de la convention
de création de la Joint-Venture. La GECAMINES est inexistante dans
toutes les phases du projet.
Il y a comme quelque chose de déjà vu qui se
prépare en RDC à voir le caractère juridiquement fugace,
de scissiparité et de caméléonisme que présente
tous les contrats de joint-venture signés par la GECAMINES.
Ces juxtapositions compliqués renvoient
forcément au professeur Fernand Bézy, qui avait
déjà fait remarquer pour la période coloniale, que les
trois quarts de l'activité économique au Congo Belge
étaient contrôlés par deux ou trois puissants groupes
financiers métropolitains : « Ces trusts surent
ménager des liens entre eux : holding qui les
représentaient, créèrent à leur tour des
sous-holdings et de multiples sociétés filiales.
L'interpénétration des participations directes
et croisées, des participations indirectes en cascade, l'association des
holdings-mères et holdings-filles, la variabilité des
participations et des fusions formaient un réseau dense et inextricable
d'intérêts... » 39(*)
Section III :
Réaction face à la gestion du secteur minier
Les contrats miniers passés entre l'Etat congolais et
les sociétés amodiataires ont soulevé l'aversion tant de
l'opinion nationale qu'internationale et qu'on peut ramasser succinctement de
la manière ci-dessous.
§.1. Réactions de
la communauté internationale
Plus loin : « de grandes quantités
de minéraux précieux quittent le pays sans avoir
été déclarés, d'où une perte importante pour
l'économie congolaise et une opportunité manquée de lutter
contre la pauvreté et de promouvoir le développement.
1.1. Les Organisation
Internationales
1.1.1. Le FMI
Le FMI a été le premier bailleur de fonds de la
RDC à s'opposer à la réalisation du contrat chinois
passé avec la Gécamines (SICOMINE) sous peine d'interrompre son
programme en RDC et compromettre l'initiative PPTE.
Le FMI avait estimé que la RDC ne pouvait pas se donner
le luxe de constituer un nouvel engagement sans donner de garantie aux
bailleurs traditionnels.
Après vérification, il s'est avéré
que le contrat chinois n'était pas un contrat de prêt ou de don
avec la garantie de l'Etat congolais mais une affaire en participation avec la
GECAMINES et portant sur un gisement minier non hypothéqué.
Bien que la condition d'un avenant avec les
sociétés chinoises soit acquis comme compromis,
l'inquiétude du FMI n'est pas sans fondement au regard des conclusions
de la Commission de revisitation des contrats miniers.
1.2. Les
coopérations bilatérales
Les pays du Nord notamment ont toujours exigés le
respect des droits de l'homme notamment les USA, la Grande-Bretagne, la France,
l'Allemagne et la Belgique, qui sont des bailleurs de fonds classiques de la
RDC ; la Belgique particulièrement. Cette surveillance des Droit de
l'Homme exercée sur la RDC a généré le
refroidissement des relations avec ce pays durant une année
caractérisé par la fermeture des Consulats d'Anvers en Belgique
et Lubumbashi et Bukavu en RDC.
1.3. Les Organisations
Internationales Non Gouvernementales
1.3.1. Global Witness
OING
Les premières lignes du rapport de Global Witness en
juin 2006, commencent par : « La province du Katanga,
située au sud-est de la République Démocratique du Congo
(RDC) qui compte parmi les régions productrices de cuivre et de cobalt
les plus riches au monde. Pourtant, la population du Katanga, tout comme la
population du reste de la RDC, continue de vivre dans une pauvreté
extrême, et l'Etat ne parvient pas à doter une grande partie de la
province d'une infrastructure et de services publics de base, surtout dans les
zones rurales ».40(*)
1.3.2. Développement
et Paix OING
Cette structure qui participe à la campagne
« Publiez ce que vous payez »,.exige la divulgation
obligatoire des paiements effectués par les entreprises des secteurs
pétrolier, minier et gazier, à tous les gouvernements, pour
l'extraction de ces ressources naturelles. L'objectif et d'aider les
populations des pays du Sud riches en ressources naturelles, comme la RDC,
à faire pression sur leurs gouvernements pour qu'ils gèrent de
manière responsable les revenus tirés des industries
extractives.41(*)
1.3.3. Broederlijk Delen
OING
Cette ONG belge spécialiste de Droits de l'Homme du
secteur minier en collaboration avec RAID et d'autres ONG a financé une
étude menée par Fasken, Martineau et Du Moulin (FMD) sur les
contrats miniers passés entre la GECAMINES et les sociétés
privées, contrats ayant fait l'objet de révisitation par la
commission gouvernementale congolaise. L'étude qui a rendu les
résultats au vitriol affirme que la RDC a été dupée
et qu'il y a un manque à gagner important qui aurait pu servir de base
à la réduction de la pauvreté et au développement.
Pour ces ONG, dans ces contrats, aucune évaluation
n'est faite des richesses naturelles que les autorités apportent dans
les partenariats, il est donc difficile de chiffrer un retour équitable
pour cette mise. Egalement parce qu'aucune étude de faisabilité
n'a été faite.
Il est à peine exigé du partenaire privé
qu'il apporte son capital propre. Les interlocuteurs privés n'apportent
pas beaucoup plus au partenariat que leur accès au crédit,
accès que la Gécamines a perdu à cause de sa charge de
dettes. Cela signifie que les revenus éventuels devront d'abord servir
à payer ces dettes, donc que la Gécamines ne verra pas venir
d'argent frais.
La gestion des joint ventures est abandonnée au
secteur privé, lequel peut à volonté introduire des frais
(transport, produits chimiques, management fees), ce qui réduit les
gains et donc les dividendes de la Gécamines.
A été accepté le fait que les partenaires
privés puissent détenir des adresses off shore.
Conséquence : lors d'une faillite, la Gécamines restera seule
avec les dettes.42(*)
1.3.4. Réseau
Canadien sur la Reddition de Comptes des Entreprises (RCRCE)
Face aux différents scandales miniers dans le Monde, le
RCRCE a réagi en mettant en ligne ses protestations contre les Services
du gouvernement du Canada qui aident les entreprises du secteur extractif, dans
le cadre de leurs activités à l'étranger. C'est le cas de
« Exportation et développement Canada (EDC) qui a
fourni des sommes significatives à des entreprises extractives sous
forme de prêts et de garanties (assurances) et de l'Agence
multilatérale de garantie des investissements (AMGI), par laquelle le
Canada fournit indirectement de l'assurance à l'égard de projets
discutables, dont certains sont gérés par des entreprises
canadiennes. Pour RCRCE : « La grande industrie
minière, pétrolière et gazière canadienne n'est pas
sans tache. Les projets extractifs opposent souvent, d'un côté,
les investisseurs, les entreprises et les gouvernements nationaux et, de
l'autre côté, des populations et des groupes autochtones qui
cherchent à protéger les terres et les ressources qui assurent
leur subsistance. Dans leur recherche de profit, certains gouvernements et
certaines entreprises extractives rognent sur la protection de l'environnement
et se rendent complices de violations des droits de la personne. Or le
gouvernement canadien fournit de l'aide au secteur extractif souvent sans
assurer la population qu'un projet ne sera pas nuisible à
l'environnement et ne violera pas les droits de la personne. Dans certains cas,
le gouvernement a soutenu des projets après que des abus bien
documentés en matière d'environnement et/ou de droits de la
personne aient été
révélés ».43(*)
§2. Réactions des
autorités officielles congolaises
Bien que les contrats pour la plupart aient été
passés lorsque les institutions issues du Dialogue intercongolais
étaient en place sur le principe de « ni vainqueur ni
vaincu », le Parlement avait la latitude de contrôler le
gouvernement, toutes les instituions ont eu à engager des actions pour
que ces contrats soient soit revus soit rejetés.
2.1. Au niveau du
Parlement
Le Parlement par le biais de chacune des deux chambres va
intervenir pour arrêter tout scandale possible dans le secteur
minier ?
L'Assemblée Nationale en application d'une
résolution du dialogue Intercongolais d'établir une commission
chargée d'examiner la validité des contrats économiques
conclus entre 1996 et 2003. Ici, le scanning est fait pour connaître ce
qui a prévalu en amont des contrats miniers et donc de la commission de
revisitation du Gouvernement.
Le Sénat, de son côté, a mis en place
à une époque plus récente, une commission sur la
fiscalité minière (FISMIN). Cette commission a travaillé
en aval pour que la RDC récupère quelque chose sinon tout ce qui
lui revient au titre de fiscalité minière.
2.1.1. Rapport
Lutundula44(*)
En vue de répondre à l'invitation du Conseil de
Sécurité et surtout de s'approprier un dossier qui les concerne
au premier chef, les délégués au Dialogue inter-congolais
de Sun city, en Afrique du Sud, ont adopté, en avril 2002, la
Résolution du Dialogue Intercongolais N° DIC/CEF/04 portant sur
l'examen de la validité des conventions économiques et
financières signées pendant la guerre demande au parlement de
transition de mettre en place dans les délais les plus brefs une
Commission Spéciale chargée de l'examen de la validité des
conventions à caractère économique et financier conclues
pendant les guerres de 1996-1997 et 1998. En vertu de la Résolution du
Dialogue inter-congolais n° DIC/CEF/O1, la même Commission
Spéciale devra examiner la question des factures des deux guerres de
1996-1997 et de 1998.
Les préoccupations des Congolais qui se
dégageaient déjà avant portaient sur le problème
des conventions, contrats, accords et actes de gestion conclus et signés
pendant les deux guerres dans le but de:
- Etablir la vérité et les
responsabilités ;
- Evaluer les dégâts économiques et
financiers causés à la République par ces guerres ;
- Réhabiliter le Peuple congolais dans ses droits
légitimes et de sauvegarder ses intérêts supérieurs
;
- Arrêter l'hémorragie des richesses du pays;
- Mettre fin aux irrégularités et à
l'impunité ;
- Jeter les bases de l'Etat de droit au Congo, l'un des points
fondamentaux du nouvel ordre politique démocratique en construction au
pays.
L'Assemblée Nationale a tenu non seulement à
remplir son obligation politique découlant des Résolutions du
Dialogue inter-congolais, mais aussi à s'associer aux efforts de la
communauté internationale pour sortir la R.D.C de la gestion
économique de guerre et l'engager dans la voie de la bonne gouvernance
dont la transparence, la responsabilité et le contrôle sont les
exigences cardinales. L'action de l'Assemblée Nationale devra contribuer
également à la consolidation de la paix en coupant le cordon de
la bourse qui finance la guerre, et à la réunification effective
du pays.
2.1.2. Rapport Mutamba45(*)
La Commission sénatoriale d'enquête sur le
secteur minier a été chargée de recenser les entreprises
minières et de collecter leurs statistiques de production, d'exportation
et de commercialisation, afin de capter l'intégralité des
recettes du Trésor public générées par ce secteur
et ainsi améliorer leur contribution au budget de l'Etat.
La Commission a décortiqué avec minutie le
fonctionnement des différents services publics intervenant dans la
chaîne de gestion du secteur minier. Il en a conclu que le
dysfonctionnement et la mauvaise gestion du secteur n'ont pas permis à
la RDC de bénéficier de retombées des prix des
métaux exceptionnellement élevés (7.309 $US/t de cuivre et
37,48 $US/la livre de cobalt) au cours des années 2007 et 2008. Le
rapport impute la « tragédie » congolaise à plusieurs
facteurs, notamment les fraudes multisectorielles des minerais, l'absence des
statistiques fiables, la modicité des rémunérations du
personnel administratif impliqué, les insuffisances du Code minier
(devant être revisités), le taux d'imposition réduit sinon
minimisé, les statistiques d'exportation qui ne reflètent pas la
réalité.
Le travail de la Commission d'enquête va permettre,
selon ses auteurs, de : (a) calculer dans la mesure du possible les
impôts, droits, taxes et redevances à proposer au budget de l'Etat
; (b) relever le manque à gagner causé au Trésor public et
imputable à la mauvaise gouvernance du secteur ; (c) formuler des
recommandations au gouvernement en vue d'une mobilisation plus efficiente des
recettes pour le Trésor public.
Il déplore une incohérence dans les textes qui
règlent la matière fiscale telle que les opérateurs du
secteur minier bénéficient d'un allégement de taxe qui ne
se justifie pas. Au chapitre des griefs, le Rapport Mutamba commence par
épingler les services publics, en particulier la Direction des Mines, la
Direction de la protection de l'environnement, la Cellule technique de
coordination et de planification minière (CTCPM), le Service
d'Assistance du Small Scale Mining (SAESSCAM, petite mine), la Direction de
géologie, le Cadastre minier (CAMI). Le Rapport constate qu'en dehors du
CAMI, tous les services publics sont confinés dans des locaux exigus et
manquent de moyens matériels et financiers. Le CAMI a par ailleurs des
difficultés de se déployer sur l'ensemble du territoire
national.
Le Rapport dénonce, par ailleurs, l'incohérence,
les disparités et les écarts entre les données fournies
par les différents services de l'Etat en rapport avec l'identification
des opérateurs miniers, la nomenclature des produits miniers et les
statistiques d'exploitation, de production, d'exportation et de vente. Il cite
en exemple le manque de partage du fichier CAMI avec notamment la Direction des
mines, la DGRAD et la DGI.
De même, à l'Office congolais de contrôle
(OCC), l'analyse des données a permis de déceler des anomalies :
l'usage d'un même numéro de CVE (Certificat de vérification
à l'exportation) attribué aux lots d'opérateurs miniers
différents et d'autres anomalies. Ces irrégularités
étant contraires aux procédures imposées par l'OCC,
rendent complexe et difficile la traçabilité des lots jusqu'au
paiement de leur redevance. Elles favorisent la sortie frauduleuse des produits
et donnent lieu à des valeurs erronées et faibles qui faussent le
calcul de la redevance minière.
Les statistiques fournies par la Direction des mines et les
Divisions provinciales des mines, la DGRAD, et la Banque Centrale alors que
l'OFIDA et le Centre d'évaluation, d'expertise et de certification, CEEC
(qui travaille sans équipements d'analyse appropriés) ont
présenté des données semblables.
le Rapport souligne que, les sous-produits des pierres et
métaux précieux et semi-précieux ne sont ni
détectés, ni quantifiés ou valorisés. Cela
constitue un manque à gagner pour le Trésor public.
Il en est de même pour la Direction
générale des impôts (DGI) dont le Rapport reproche le
très faible taux de recouvrement. Les écarts entre les montants
souscrits et les montants payés « seraient dus à une
pratique courante des agents de la DGI ». En effet, ceux-ci, au lieu de
recouvrer normalement et en priorité les montants dus,
préfèrent retarder les paiements et recourir ainsi au
recouvrement des arriérés générateurs d'importantes
pénalités négociables et d'intéressantes
commissions de recouvrement rétrocédées à la
DGI.
Au titre des impôts payés pour l'exercice 2007 et
2008 déclarés par la DGI et par les opérateurs miniers, il
se révèle « d'importantes divergences entre les montants des
impôts déclarés avoir été payés par
les opérateurs et ceux de la DGI». Même constat pour
l'impôt sur la plus-value de cession des droits miniers. Bien qu'ayant la
possibilité d'obtenir les renseignements sur les mouvements des cessions
intervenues entre janvier 2003 et avril 2008, pourtant disponibles
auprès du CAMI, la DGI n'a pas été en mesure de fournir le
montant de la plus-value reprise dans les bilans des entreprises
cédantes. Le Trésor public a perdu. La grosse magouille, c'est au
niveau des Notes de débit. 106 ont été émises en
doublons. 46 de ces doublons, établis pour un même
opérateur, concernent deux exportations différentes et
renseignent des montants différents de la redevance minière. Il
existe également une Note de débit portant le même
numéro, établie trois fois pour deux opérateurs
différents, ayant trait à trois exportations et correspondant
à trois montants différents de la redevance...
Le dysfonctionnement du secteur se traduit, enfin, par la
faiblesse du taux de recouvrement préjudiciable pour le Trésor
public. Pour 2008, le manque à gagner était de plus de 55%. Il
est temps d'améliorer la gouvernance du secteur des mines. En
évitant, notamment, de réduire sensiblement le taux des droits,
taxes et redevances au détriment du Trésor public.
2.2. Au niveau du
Gouvernement
2.2.1. De la
nécessité de revoir les contrats miniers
Dans son discours-programme devant l'Assemblée
Nationale, le Premier Ministre Antoine GIZENGA avait placé le secteur
minier sous le signe de « tolérance zéro ».
C'est-à-dire que le Gouvernement de la République entend
désormais assurer la gestion efficiente et le contrôle
adéquat du secteur minier afin que les mines congolaises profitent
pleinement et réellement à la nation congolaise.
Afin de matérialiser cette volonté, le
Gouvernement a décidé de procéder à la revisitation
des contrats miniers signés par les entreprises publiques et
paraétatiques avec des partenaires privés dans le but d'apporter
des corrections nécessaires et ce, dans l'intérêt bien
compris de toutes les parties.
Quatre organisations de la Société Civile ont
assisté aux travaux en qualité d'observateurs, à savoir
l'ONG Avocats Verts, la Fédération des Entreprises du Congo
(FEC), l'Association Nationale des Entreprises du Portefeuille (ANEP) et le
Centre d'Etudes pour l'Action Sociale (CEPAS).
Par ailleurs, la Commission a enrichi ses analyses par des
contributions provenant des diverses sources notamment des ONG nationales et
internationales, à l'instar de la Fondation CARTER et d'OSISA.46(*)
2.2.2. Griefs et
recommandations
Pour illustrer le contraste qui existe entre l'opulence des
investisseurs partenaires de la GECAMINES d'une part et la pauvreté et
la dépossession et l'enlisement progressif de la société
d'Etat de même que la pauvreté des populations autochtones d'autre
part, voici ci-après les griefs et les recommandations soulevées
par la Commission de révisitation. Ils ont été
relayés sur Internet par l'Observatoire de Ressources en Afrique
Australe, concernant deux contrats parmi ceux qui suscitent les plus grandes
passions et les plus grandes aversions de la part des activistes de la
société civile.47(*)
a) Partenariat Kingamyambo
Musonoi Tailings SARL (KMT)
1. Griefs
- Violation de l'Arrêté Royal du 22 juin 1926
portant sur les SARL (art. 1.1) car le décret N°04/020 du 15 mars
2004 portant autorisation de la fondation de la KMT SARL précède
la création de la société (authentification des statuts le
16 mars 2004). Non respect des termes de soumission à l'appel d'offres
notamment par le rabattement inexplicable du prix de transfert du droit minier
de 130 Millions USD à 15 Millions USD de la GCM à la KMT dont 5
Millions payés à ce jour, pour des réserves
certifiées à 1.217.190 tonnes de cuivre et 232.624 tonnes de
cobalt, d'une valeur moyenne estimée à 9 milliards USD ·
Solde de 10 millions USD restant dus à la GCM sur la cession du PER
652 ;
- Gel du gisement de 1997 à 2007(dépôt de
l'étude de faisabilité en juillet 2007) ;
- Capital social initial de 50.000 USD, dont 6.250 USD
prêtés à la GCM par son associé.
- Mise à charge totale de la Joint Venture des dettes
contractées par la CMD.
2. Recommandations
La Commission recommande l'abrogation pure et simple du
Décret n° 04/020 du 15 mars 2004 portant autorisation de la
fondation de KMT.
b) Partenariat Kamoto
Copper Company (KCC)
1. Griefs
- Violation des articles 4.2 et 3 et 5.1 de la convention de
JV du fait que celle-ci a été créée avant le
dépôt de l'étude de faisabilité positive (2006).
- Inexistence de l'autorisation du Ministère du
portefeuille conditionnant l'entrée en vigueur de la convention telle
que prévue à l'art 22 ;
- Autorisation du Ministre des Mines au mépris de la
condition principale relative au dépôt préalable de
l'étude de faisabilité entraînant
l'irrégularité du décret 05/067 du 4 août 2005
autorisant la fondation de KCC Sarl ;
- Absence d'un droit de regard de la GCM dans la JV du fait de
l'introduction d'un tiers (KOL), société affiliée à
Kinross Forest Ltd, à qui a été confiée la gestion
de toutes les activités du projet ;
- Fixation arbitraire des actions sans étude
faisabilité (art. 5.2 de la Convention de JV) ;
- Non conformité de la durée du contrat
d'amodiation avec l'article 178 al. 6 du Code minier ;
- Non exercice par KCC Sarl de l'objet social pour lequel elle
a été créée ;
- Sous évaluation du taux de loyer qui ne tient pas
compte des installations et infrastructures GCM ;
- Imposition du remboursement par la Joint-venture des dettes
contractées par Kinross au préjudice de la GCM ;
- Utilisation inappropriée des termes< gisements
amodiés> en lieu et place des droits miniers amodiés (art.2 du
contrat d'amodiation).
2. Recommandations
- Rapporter le Décret 05/067 autorisant la fondation de
KCC ;
- Inviter les deux parties à renégocier leur
partenariat ;
- Identifier et évaluer les apports réels des
parties dans la JV en vue de repartir équitablement les
actions ;
- Exiger de KCC les preuves de ses capacités techniques
et financières à mettre en oeuvre un projet minier dont les
réserves sont estimées à une valeur globale de plus de 45
milliards USD selon les données initiales de la GCM et 6 milliards selon
l'étude de faisabilité sur le gisement de Kamoto.
Le Gouvernement n'a malheureusement pas pu jusqu'ici ni
appliquer, ni rejeter ou exploiter ces recommandations.
2.3. Au niveau du
Gouvernement provincial
Un effort avait été fait par le Gouvernement
provincial en ce qui concerne le mode d'extraction des richesses
minérales du Katanga et de Kolwezi en particulier. En effet, auparavant
nombreux contractuels miniers ayant signé avec la GECAMINES se livraient
malgré les avantages accordés à l'écrémage
en se contentant de racheter aux négociants des minerais que les
creuseurs collectent à bras d'hommes et à vil prix. Ensuite, ils
exportaient ces minerais dans les pays voisins pour les conditionner à
l'exportation et en tirer une valeur ajoutée.
Face à cette situation digne d'un pays de cocagne, le
Gouvernement provincial du Katanga avait décidé l'interdiction
d'exportation de minerais brut et demandé au secteur minier de
révéler les SMIGS des travailleurs pour compenser un tant soi peu
le déséquilibre criant, tout en éveillant la conscience
des creuseurs pour mieux négocier le prix d'achat de leur marchandise.
2.4. Au niveau des
autorités locales
Ici, ces autorités ne disposant pas de moyens de
contraintes sur les partenaires de la GECAMINES, se contentent de relever les
statistiques et de prélever les taxes locales tant bien que mal et de
faire rapport lorsque des crimes crapuleux sont commis sur les sites de leur
ressort. Toutefois, la plupart d'entre eux, réclament en choeur qu'une
partie de l'espace minier de l'hinterland ne soit laissée à
disposition des populations autochtones et non tout céder aux
entreprises d'amodiation.
§3. Réaction de la
Société civile
La Société civile a toujours été
de tous les fronts pour dénoncer les abus et exploitations dans le
secteur minier. En plus de son apport dans la Commission de revisitation des
contrats miniers, elle a beaucoup contribué à l'implantation de
l'ITIE en RDC.
La société civile a concouru avec les OING
(Amnesty international, Global Witness, Human Right Watch, et les groupes de
réflexion stratégique tel que International Crisis Group (ICG)
pour sensibiliser la communauté internationale sur la situation des
Droits de l'Homme dans les zones minières en RDC.
Ainsi par rapport à la revisitation des contrats
miniers, la société civile a eu à organiser un front et
à manifester son insatisfaction quant à la façon dont
cette question a été menée par le gouvernement : la
prise de position après l'Atelier du Centre Carter 48(*) et la réaction
après les déclarations du Vice Ministre des Mines en Afrique du
Sud.
3.1. L'Atelier à la
Maison des Droits de l'Homme de Kinshasa
L'atelier s'est tenu du 12 au 13 mai 2008 (MDH), sur «
l'analyse des contrats miniers en République Démocratique du
Congo » avec une vingtaine des défenseurs congolais des droits de
l'homme et ceux venus essentiellement du Canada et des Etats-Unis a
été organisé par le Centre Carter et dirigé par une
délégation américaine venue de la faculté de Droit
de l'Université de Columbia. Elle était dirigée par le
professeur Peter Rosenblum.
Les participants ont formulé les recommandations
ci-après, en les envisageant comme leurs stratégies pour la
révisitation et la renégociation des contrats en cause :
- Mise en place d'une structure efficace et d'envergure en
demandant une assistance de la communauté internationale (le
modèle pourrait être calquée sur le modèle de la
Zambie) pour l'examen et le suivi du travail de la commission gouvernementale
;
- Consolider les conclusions de cette commission qui, à
ce jour, sont insuffisantes pour guider l'action du gouvernement dans le
rétablissement de la justice en faveur du pays ;
- Y intégrer les points de vue des experts des domaines
connexes à l'exploitation minière ;
- Inventorier les exigences sociales, environnementales,
financières, et autres qui devront guider la question de la
renégociation ;
- Exiger un peu plus de transparence dans cette
dernière opération ;
- Identifier et dénoncer tous les intermédiaires
du domaine minier qui sont à la base du flou dans cette histoire, qu'ils
soient du pouvoir ou non. C'est un gage pour obtenir réellement quelque
chose dans cette renégociation ;
- Avoir le même regard sur les contrats chinois que tous
les autres passés par la RDC depuis la période de la transition
;
- Renforcement des capacités de la
société civile sur les questions d'analyse des contrats
frappés d'un caractère publique (étatique). Il a
été établi que les ONGs ont de la volonté, mais pas
nécessairement des capacités ;
- Faire un travail de référence et anticipatif
comme guide (vade-mecum, grille de lecture de la régularité ou de
l'irrégularité d'un contrat passé par l'Etat) ;
3.2. La réaction
après les déclarations du Vice Ministre des Mines en Afrique du
Sud.49(*)
Dans un discours prononcé le 5 février 2008 au
cours de la conférence « Mining Indaba » tenue à Cape
Town, le vice-ministre des Mines de la RDC, Kasongo Shomari Victor, s'est
engagé à instituer un « processus d'appel administratif bref
et clair » pour l'examen des contrats miniers « devant un
comité spécialement constitué ». Cela permettrait
à chaque société dont le contrat a été
examiné de présenter ses arguments visant sa «
reclassification » et de réduire ainsi les risques de confrontation
et de retard.
La déclaration avait provoqué une levée
de boucliers. Les activistes avaient alors déclaré :
« La solution de procéder par voie de
« filière » rapide proposée par le
gouvernement congolais pour l'examen des contrats miniers en République
Démocratique du Congo, peut se révéler une fausse piste si
elle ne répond pas aux préoccupations de la société
civile.
Quelles mesures sont prévues pour assurer que le
comité rende compte de ses travaux de manière transparente ?
Les organisations de la société civile et les communautés
affectées directement par les opérations minières
pourront-elles soumettre directement leurs commentaires sur des contrats
spécifiques ? Le comité prendra-il leurs points de vue en
considération ?
Chapitre III :
CONSIDERATIONS CRITIQUES
ET SUGGESTIONS
Il s'agit dans ce chapitre, de formuler quelques critiques
à l'encontre de la façon dont les contrats miniers sont
passés sans tenir compte des besoins réels et de la
volonté des populations en général et des peuples
autochtones en particulier et de suggérer quelques pistes de solution
correctives des faiblesses des textes juridiques et des mécanismes
institutionnelles.
Section
I. Considérations critiques
§.1. Revendications des
populations autochtones Sanga de Kolwezi
D'une manière générale, les populations
Sanga de Kolwezi sont désappointées par la façon dont leur
sort est réglé par la législation dans la mesure où
les contrats miniers qui sont passés ne font pas mention de leur cas
sinon la disposition sur la fiscalité minière et l'étude
d'impact environnemental et social.
Le même sentiment a été longtemps ressenti
par les Bakwanga de Mbuji Mayi, ou les ressortissants des villages avoisinant
le site de Senga Mines au Kasaï Oriental tel Mboya, Bambu dans la Province
Orientale ou Kalima dans le Maniema.
Elles sont en désaccord du fait qu'elles ne sont pas
consultées d'une part et d'autre part que les contrats sont faibles et
déséquilibrés du côté congolais tel qu'elles
ont l'impression que non seulement les richesses de leurs ancêtres sont
bradées mais qu'en plus, elles risquent de s'épuiser sans que ces
populations aient pu, sur cette base, améliorer leur destinée.
Aussi, leurs revendications peuvent être regroupées sur trois
plans : Droit à un environnement sain, Droit à la sauvegarde
du patrimoine culturel et Droit au bien être découlant des
richesses exploitées sur les terres coutumières.
1.1. Droit à un
environnement sain
Concernant le droit à un environnement sain ; les
revendications des peuples autochtones Sanga se situent sur trois
niveaux : Soustraction sans compensation des terres dédiées
par la coutume (ni en argent ni dans des prestations ou travaux dans le domaine
environnemental), pollution de l'air, de l'eau et des aliments et
appauvrissement sur le plan macroéconomique.
En effet, les populations Sanga de Kolwezi estiment que les
nouveaux contrats comme les anciens passés entre l'Etat colonial et les
sociétés à Charte, étaient des marchés entre
les gouvernements centraux et les puissances financières internationales
et non entre les propriétaires naturels des terres et les
multinationales qui se positionnent derrière les entreprises
minières privées de droit congolais.
N'y trouvant pas leur compte, les contrats miniers
apparaissent à leurs yeux comme un arrangement entre groupes
d'intérêts avec comme conséquence la destruction de
l'environnement naturel qui laissera un paysage désolé et
pollué une fois les mines vidées de leur substance et
fermées. C'est le cas déjà connu justement par la
GECAMINES.
Les populations autochtones sont repoussées à
l'intérieur des savanes et ne bénéficient pas du
progrès sensé être apporté. Comme chez les
pygmées où les bois sont décimés, les fortunes
équivalentes sont englouties à Kinshasa, Bruxelles, Paris,
Berlin, Londres, Montréal ou New York. Le dispositif sur lequel repose
les revendications, l'évaluation et les dénonciations des ONG est
le croisement des dispositions de la DUDH, de la Convention sur l'environnement
et la législation nationale.50(*)
Les dispositions actuelles sont faibles et doivent être
réaménagées surtout pour permettre la prise de
règlements au niveau décentralisé.
Dans son mémoire de Licence en
droit, Didier Bukasa Lufuluabo51(*), de son côté
affirme : «Il sied également de signaler que le monde est
en pleine évolution sur divers plan et que la réglementation
environnementale devra être adaptée à toutes ces
circonstances pour ainsi répondre aux besoins des populations en temps
réels ». Les Sanga sont les plus préjudiciés car
tous les investissements pour lesquels ils ont sacrifié leurs terres
ancestrales ne leur donnent même pas l'espoir et s'inscrivent dans la
logique des intérêts de plus en plus éloignés de
leurs terroirs. Ils sont partie prenante dans un contrat dont ils ne
maîtrisent pas les tenants et les aboutissants sur le plan
environnemental.
1.2. Droit à la
sauvegarde du patrimoine culturel et à une vie sociale saine et
équilibrée
La ville de Kolwezi est à cheval entre les groupements
d'obédience Sangaphone à savoir Kazembe et Muilu. Elle est donc
entièrement construite sur les terres coutumières Sanga.
Le fait que les activités minières n'impactent
pas leur niveau de vie depuis cent ans maintenant laisse aux populations
autochtones l'impression que leur culture et identité sont
méprisées.
Par ailleurs, les spécialistes ont pu conclure que les
activités minières peuvent avoir un impact négatif sur le
mode de vie des indigènes, avec des conflits socioculturels au moment du
développement de la mine dans des zones rurales ou « sauvages
».52(*)
Les compensations offertes aux populations autochtones ne leur
parviennent que dans une mesure amoindrie et ne rencontrent pas les
problèmes de fond.
En faisant reculer les Sanga sans une compensation et en
déséquilibrant leur mode de vie, comment à la longue des
populations autochtones vont revaloriser leur identité et leur culture,
au moment où toutes redistributions leur apparaissent comme une
politique de terre brûlée ?
Les peuples autochtones Sanga de Kolwezi ont une culture
spécifique, et exerçaient leur vie sociale traditionnelle et
leurs rites religieux sur leurs collines d'où ils produisaient
paisiblement leurs croisettes.
Cette perte de leur terres sacrées et
sacralisées par leur cultures n'aura pas de compensation pour eux tant
que les richesses exploitées par les multinationales n'auront de
retombées sur leur existence au sens de la DUDH, de la Constitution et
devraient en avoir dans le sens de les faire évoluer vers une vie
moderne avec des structures de remplacement lorsque viendra l'épuisement
total des gisements. Déjà, leur qualité de vie a
régressé et ils sont condamnés à vivre reclus dans
des cases en pisée au moment où leurs richesses construisent des
fusées, des bombes atomiques et des cellulaires sophistiqués.
Jean-Claude Bruneau et Mansila Fu-Kiau, démontrent par ailleurs que le
développement de la Ville de Kolwezi attire une occupation anarchique de
l'espace si bien que la GECAMINES a tendance à délocaliser des
activités.53(*)
Puisque, dans cette perspective, les populations autochtones
sont déplacées durablement (concession de 30 ans) et que
l'environnement sera détruit après la fermeture des mines, les
autochtones voudraient être sécurisés avant que ne
survienne l'apocalypse, réclament que le « Pas de
porte » leur reviennent au moins en partie. Cette manne pourrait
être convertie en parts sociales qu'ils détiendraient dans les
sociétés minières afin que la communauté locale ait
un droit de regard sur la gestion de l'entreprise minière notamment dans
la prévention environnementale, le financement des activités en
faveur des villageois et les infrastructures collectives. Elle pourrait
également permettre aux populations autochtones d'accéder
à l'instruction de qualité afin de changer la destinée des
autochtones.
Elles ont besoin de garder pied sur ces terres qui ont
changé de statut afin d'y faire éclore leur culture pour mieux
participer à la diversité culturelle congolaise, africaine et
mondiale.
1.3. Droit au bien
être découlant des richesses exploitées sur les terres
coutumières
Contrairement aux dispositions du Pacte international relatif
aux droits économiques, sociaux et culturels, les populations
autochtones Sanga n'ont pas droit au bien-être découlant des
richesses de leurs terroirs. Les routes, les usines, les maisons mêmes ne
représentent pas pour eux un progrès puisqu'ils n'y ont pas
droit, ne sont pas consultées et sont même, selon leur sentiment,
méprisées.
Aussi, les populations autochtones reprochent au Gouvernement
de céder trop facilement les terres (sous-sol) aux investisseurs. Car
pour elles, le seul fait de construire quelques usines et d'y exploiter
quelques Congolais même en encourageant l'unité nationale, ne peut
pas effacer la culture et l'identité des autochtones qui l'ont
antérieurement occupé et dont ils vivaient des ressources comme
les populations de tous les autres pays du monde.
La pauvreté qui guette le peuple autochtones Sanga ne
leur permet pas de valoriser leur culture comme c'est le cas des populations
d'autres zones minières où les chefs coutumiers ont des puits
d'or, de diamant ou de colombo tantalite (coltant) qui financent les projets de
leurs mutuelles, la scolarité des enfants du village jusqu'à
l'envoi à l'étranger dans les meilleurs écoles
d'ingénieurs de mines et de promouvoir des écoles technique et
des établissements d'enseignement d'ingénieurs dont la RDC a
besoin.
Les autochtones Sanga, aspirent aussi à envoyer leurs
progéniture dans les universités car interpellés comme
tous les autres Congolais à apporter une contribution de qualité
au développement de la RDC. Mais manquent de moyens financiers pour
payer les frais académiques et assurer la subsistance en milieux
urbains.
De fait, concernant le droit au bien-être
découlant des richesses du pays par la communauté nous avons
cherché à établir le lien entre la production et la
présence des exploitations minières et l'amélioration de
conditions de vie des populations environnantes ou autochtones.
Le secteur minier touche à la transformation de la
matrice économique telle que les entreprises minières devraient
générer des industries de remplacement pour prendre le relais
lorsque les gisements seront épuisés (Industries alimentaires,
manufactures, tourisme et autres).
Les Sanga déplorent le fait incontestable que par
rapport aux gains tirés des terres coutumières, leur
dénuement et la pollution des rivières par les industries
minières équivalent à l'infraction au moins de non
assistance à peuple en danger ou tout simplement d'empoisonnement. Cet
abandon de populations autochtones de Kolwezi depuis plusieurs décennies
dans le dénuement le plus complet, plaide pour que la GECAMINES les
indemnise avec une réparation spéciale. Les activistes des Droits
de l'Homme sont sollicités à initier des procès contre les
Entreprises qui continueraient à violer les droits des peuples
autochtones.
Lorsque les entreprises minières installées
à Kolwezi projettent de réaliser des milliards, pourquoi ne pas
céder quelques millions aux populations autochtones comme c'est le cas
chez les Inuit, les Esquimaux et maintenant chez les Papous de Nouvelle
Zélande, qui ont réussi grâce à l'exploitation des
richesses naturelles par les grandes sociétés de voir leur vie
complètement changée. A quoi sert alors cet argent puisque toutes
les parties de la RDC sont scandaleusement dotées de ressources
naturelles incommensurables chacune des populations autochtones est
extrêmement pauvre.
La RDC, est-elle une terre vouée à enrichir tout
le monde sauf les Congolais eux-mêmes ? Se demandent les populations
autochtones de Kolwezi.
§.2. Critiques des textes
en vue de leur harmonisation avec le droit international
Dans le secteur minier comme dans les autres domaines, il
existe un décalage entre les dispositions du droit interne et les
dispositions des instruments internationaux régulièrement
ratifiés par la RDC. C'est au moment où des changements qui
arrivent par grosses vagues que les théoriciens et les techniciens du
droit s`évertuent à faire entendre leurs voix pour y apporter
leur contribution. Cela a été le cas pour l'introduction dans la
Constitution de l'article sur la parité conforme à la
Déclaration des Chefs d'Etat africains sur l'égalité des
hommes et des femmes. C'est aussi le cas de la loi sur les violences sexuelles
conforme à la CDF sans en vider toutes les exigences pour les autres
formes de violence : sociales ou conjugales par exemples.
C'est aussi le cas de la loi sur la protection de l'enfant
conforme à la CDE ou des rapports de la communauté internationale
(Panel sur le pillage des ressources naturelles, de Transparency international
sur la corruption en général 54(*) et de Global Witness sur la corruption dans le
secteur minier), les rapports des ONG dont celui de l'ASADHOKAT et celui de la
Commission gouvernementale chargée de la revisitation mise sur pied par
le Ministre des Mines. Il est grand temps d'harmoniser les textes en
matière de mines en RDCongo, sous peine pour nos ossements, d'être
maudits par les générations futures.
La méthode juridique nous a conduit à
considérer un principe cardinal dans tout aménagement de textes
juridiques : la sécurité juridique. Celle-ci doit au moins
garantir le caractère opérationnel de nouvelles dispositions,
l'applicabilité d'office. C'est le cas que nous avons constaté
dans la Loi fondamentale Allemande du 23 mai 1949 qui dispose à son
alinéa 3 de son article 1er, chapitre 1er sur les droits
fondamentaux : « Les droits fondamentaux
énoncés ci-après lient les pouvoirs législatif,
exécutif et judiciaire à titre de droit directement
applicable».55(*)
Les textes actuels dénotent une insuffisance notamment
en ce que tous les partenaires et particulièrement les populations
autochtones ne sont pas impliquées dans la cession de leurs terres
coutumières et dans les retombées bien que la Constitution
garantisse la propriété privée collective, la
procédure foncière coutumière et la juste compensation en
cas d'expropriation pour des raisons d'utilité publique.56(*)
On peut donc affirmer, au vu des pratiques dans le secteur
minier, que l'insécurité juridique caractérisée par
l'inapplicabilité des lois se perçoit à travers les
éléments suivants :
- Insuffisances, incohérences et faiblesses de la
législation actuelle (Nombreuses lois organiques ne sont toujours pas
adoptées et promulguées) ;
- Contradictions entre les anciens et les nouveaux textes
(Lois sur les mines et hydrocarbure par rapport au Code minier transformant les
contrats miniers lors de leur adaptation plus favorables aux partenaires
extérieurs, inapplicabilité et interprétation
contradictoire entre le code des contributions et le régime fiscal
minier, disposition fiscales propre à la situation de la
décentralisation : technique de perception non
définie) ;
- Le caractère particulier de dangerosité de
l'espace minier est difficile à prendre en compte par plusieurs lois
nouvelles telles que la loi sur la protection de l'enfant, la loi sur la
répression des violences sexuelles et la loi sur la protection des
personnes vulnérables par le VIH/SIDA ne sont pas appliquées
faute pour le législateur de ne pas adapter la législation
minière dans un pays où le secteur minier peut conduire à
l'élimination rapide de la pauvreté.
- Cette situation renforce le drame vécu par les
populations autochtones qui estiment que la législation minière
ne prend pas en compte d'une façon claire le principe
d'équité en leur faveur.
2.1. Droit à un
environnement sain
La Constitution de la RDC dispose d'un préambule
fortement imprégné des dispositions de la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme en réaffirmant dans la partie des
droits fondamentaux article 53 : « Toute personne a droit
à un environnement sain et propice à son épanouissement
intégral. Elle a le devoir de le défendre. L'Etat veille à
la protection de l'environnement et à la santé de
populations». On pourrait même se risquer à dire que c'est un
effort d'harmonisation. Cependant, on ne peut pas en dire autant de la prise
des lois d'application du droit de l'environnement sous des différentes
dispositions car cela nécessite une loi organique.
Cette loi organique est prévue à l'article 122
pour prendre en charge les différents aspects environnementaux mais elle
n'est toujours pas d'actualité. Aussi, étude d'impact
environnemental prévue dans la procédure d'octroi du droit minier
nous paraît insuffisante comme mécanisme pour garantir la prise en
charge du développement durable des populations
dépouillées. D'habitude, les études en question se font
dans des bureaux climatisés et les descentes sur terrain sont rares
d'autant que dans la pratique, elles se font aux frais de l'investisseur, le
mettant ainsi en position de force.
La RDC a souscrit aux Objectifs du millénaire,57(*) elle a participé
à la Conférence de Johannesburg sur le Développement
humain.
Par ailleurs, une fois que l'exploitation a commencée,
les villages changent de configuration et les terres sont
considérées comme des patrimoines de l'entreprise
créée. Il faudra donc résoudre deux
problèmes : Quelle compensation pour désintéresser
les populations autochtones dessaisies de leurs terres ? Comment les
villageois vont accompagner ou continuer à bénéficier du
pôle de développement qui est sensé diffuser le
progrès dans leur hinterland ?
2.2. Droits Economiques,
sociaux et culturels
Sur pied des dispositions pertinentes du Pacte international
sur les droits économiques, sociaux et culturels et de la DUDH qui
dispose dans ses articles 22, 25 et 27: « Toute personne, en tant que
membre de la société, ... est fondée à obtenir la
satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables
à sa dignité ... Toute personne a droit à
un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être...
Toute personne a le droit de participer au progrès scientifique et aux
bienfaits qui en résultent... », les peuples autochtones ont le
droit à leur identité, à l'épanouissement et au
bien-être sans avoir à redouter une rétorsion quelconque.
Pour le secteur minier même si le Code et le
Règlement minier ont été rédigés avec
l'appui et l'éclairage de la communauté internationale, on a
l'impression que ces textes ont été d'abord
élaborés dans l'intérêt des investisseurs
privés étrangers. La première des choses qui peut
révolter un africain et les populations autochtones en tête, c'est
le fait que l'on ignore leur culture et qu'on diffuse vers elles une culture
nouvelle imposée et que l'on ne tienne pas compte
généralement de leurs revendications culturelles, leur
identité.
Alors que les politiques des pays d'Afrique et la RDC font
l'éloge de la culture en prônant depuis l'indépendance, le
nationalisme, l'identité nationale et la diversité culturelle,
c'est curieux que le goût de l'argent et l'attrait pour le capitalisme
aveugle tout et fasse oublier le devoir que nous avons tous de préserver
nos traditions, nos valeurs, notre histoire ancienne, nos rites. La RDC a
ratifié le Pacte la même année qu'il est entré en
vigueur, en 1976.58(*)
En effet, l'article 15 du Pacte international dispose dans son
alinéa premier : « Les Etats parties au
présent Pacte reconnaissent à chacun le droit :
a) De participer à la vie culturelle ;
b) De bénéficier du progrès scientifique
et de ses applications ;
c) De bénéficier de la protection des
intérêts moraux et matériels découlant de toute
production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur
...»
2.3. Droits au
bien-être découlant des richesses du terroir
L'article 1er du Pacte international aux droits
économiques, sociaux et culturels dispose en son alinéa
2 : « En aucun cas, un peuple ne pourra être
privé de ses propres moyens de subsistances»
Les populations autochtones ne se sentent pas rassurées
par rapport à leur droit sur les terres coutumières et
interpellent le Gouvernement pour qu'il règle cette question qui
conditionne leur survie.
Le Code minier et le Règlement minier ne
mentionnent pas clairement les terres coutumières et ne prévoient
pas de « royalties » pour les populations autochtones, qui,
depuis la nuit des temps se considèrent comme propriétaires
fonciers, en dehors de la taxe qui revient au territoire. Le Code en effet,
situe la taxe locale au niveau du Territoire.
Les Royalties et autres « Pas de porte »
devraient revenir en partie au moins aux populations autochtones et non
à la société d'Etat détentrice des droits à
elle seule car, disent-elles, nous ne sommes plus à l'époque
coloniale où les populations congolaises n'avaient pas la pleine
jouissance de leurs droits naturels.
Ces deux textes doivent être revus de manière
à permettre que les populations autochtones trouvent le moyen de jouir
directement des gains tirés sur les terres coutumières afin
d'accéder à la modernité.
La législation minière devrait prévoir la
création de droits miniers de petites mines
d'hétérogénite (minerais de cobalt et de cuivre) à
des conditions favorables pour les nationaux et particulièrement pour
encourager les populations autochtones à avoir accès à des
entreprises plus élaborées et ayant un impact social,
professionnel et économique sur les communautés locales et,
au-delà, sur les autres populations pauvres de la RDC. En compensant la
perte de meilleures terres cédées dans le cadre des contrats
entre l'Etat et les sociétés étrangères et
particulièrement avec des contreparties en investissement en dehors des
localités où les richesses sont puisées.
Ces populations ont l'impression qu'en dehors des redevances
payées par les sociétés qui investissent à Kolwezi,
elles ne se doutent pas de la soif avide des Sanga d'accéder au
progrès et à la modernité et non seulement à
l'école primaire et aux dispensaires.
Section II.
Suggestions
L'étude intitulée « Les Ogoni du
Nigeria : pétrole et exploitation »,59(*) de Legborsi Saro Pyagbara, a
décrit la situation des autochtones du Delta du Niger où les
Ogoni ont connu une situation semblable aux Sanga de Kolwezi,
caractérisée par l'ignorance des droits des peuples autochtones
sur les richesses des terres ancestrales aujourd'hui exploitées par les
multinationales par le biais de contrats d'amodiation ou de Joint Venture
d'où celles-ci tirent quasiment l'intégralité des profits.
Les Ogoni ont été défendus par l'un des
meilleurs intellectuels d'entre eux qui a mené un combat contre les
multinationales, Kensaro Wiwa, d'heureuse mémoire. Après avoir
mobilisé d'autres intellectuels, les activistes de la
Société civile et sensibilisé la communauté
internationale, il a réussi à changer la façon de ces
multinationales d'approcher les peuples autochtones Ogoni et à les
amener à financer leurs projets divers de développement selon les
priorités fixées par les populations autochtones
elles-mêmes. Les Ogoni sont connus à l'ONU et dispose d'une
fenêtre pour faire connaître leurs problèmes (Ogoni Bill of
Rights, OBR) et les progrès enregistrés.60(*)
Les Ogoni ont proposé et obtenu entre autres :
- La prise des mesures pour accorder au peuple Ogoni une forme
ou un degré d'autonomie, qui leur garantira la possibilité
d'exercer leur droit de contrôle sur leurs affaires économiques,
sociales, culturelles et politiques.
- La création d'un fonds de développement
communautaire coordonné, géré par des personnes de la
meilleure réputation choisies librement par les membres de la
communauté, pour mettre en oeuvre les priorités collectives des
groupes minoritaires et des populations autochtones en compensation des
dommages causés aux propriétés appartenant à la
communauté.
- La mise en oeuvre les recommandations faites par la
commission africaines des Droits de l'Homme et des peuples dans la
communication 155/96 afin d'assurer la protection de l'environnement, de la
santé et des moyens d'existence des populations de l'Ogoniland.
Le cas des Ogoni a été bien circonscrit et
intervient dans une situation où les structures
décentralisées fonctionnent bien ; raison pour laquelle les
recommandations ont pu être regroupées. Ces mêmes
recommandations sont propices pour la RDC et celle-ci a intérêt
à les prendre son compte. Cependant, elles ne peuvent être
exhaustives dans la mesure où la situation de la RDC est plus complexe
et le pays encore instable du point de vue de son arsenal juridique.
§1.Recommandations aux
institutions publiques
Au terme de ce travail, il sied d'esquisser
ci-dessous quelques recommandations que nous avons jugées utiles de
regrouper par cible interpellée : Institutions publiques,
Multinationales, Communauté internationale, Société civile
congolaise.
1.1. Sur le plan
législatif
Il y a lieu d'intégrer dans les contrats miniers les
dispositions suivantes :
- Les entreprises opérants dans le secteur minier
prennent en compte les droits humains des populations autochtones des sites
d'exploitation ;
- Les entreprises minières de droit étranger se
conforment aux exigences qui leur sont imposées dans leur droit interne
lorsqu'il y a partenariat, la législation la plus favorable aux
populations est appliquée.
1.2. Sur le plan
Institutionnel
1.1. Parlement
Les Chambres du Parlement doivent trouver le moyen de faire
aboutir les recommandations de leurs commissions d'enquête de
manière à contribuer plus efficacement au changement des moeurs
politiques et de mentalités en RDC.
Concernant la Commission Lutundula Apala
1. La Commission a recommandé, en bref, d'avoir le
courage de résilier les contrats léonins et de sortir de
l'irrationalité qui caractérise la logique financière de
la guerre. Concernant la Commission Mutamba Dibue
2. La Commission a recommandé de renforcer les
capacités humaines et l'outil de travail des fonctionnaires et experts
du secteur des Mines et la tenue des statistiques (Ministère, CAMI,
CEEC, Division provinciales des Mines, etc.) et des Régies
financières (DGI, DGRAD, OFIDA) tout en renforçant le
contrôle.
Le Parlement disposant maintenant de spécialistes
branchés sur le secteur minier, est invité, en plus de
l'exécution des propositions contenues dans les rapports de
l'Assemblée Nationale comme du Sénat sur le secteur minier, les
parlementaires pourraient aussi sensibiliser les populations lors des vacances
parlementaires, visiter les sites et s'adresser aux populations. Leur
présence sur les sites d'exploitation des Congolais aura une
signification sinon un poids sur la conscience des dirigeants de ces
entreprises en majorité d'économie mixte. Si les parlementaires
peuvent susciter un autre regard de leur part, leur apport avec les populations
serait plus fructueux et mature et non ressembler à des actions de
charmes.
1.2. Gouvernement
La Loi confère beaucoup de pouvoir au Gouvernement dans
le domaine des mines et hydrocarbures. Le Ministre est à la base de
l'attribution des marchés dans son secteur et très souvent de
gré à gré. La plus part d'entreprises prenantes n'ont
rendu disponibles que des capitaux modiques alors que c'est pour des raison de
trésorerie que les sociétés d'Etat ont amodié ou
scellé des partenariats aujourd'hui paraissant léonins et non
à cause de l'incompétence des Congolais comme telle.
L'opération mains propres, contre l'impunité ou
« Anti-Kuluna » (anti-mauvais garçons) devrait avoir
pour attente, dans le secteur minier en faveur des populations autochtones :
- l'interdiction formelle de certaines pratiques liées
à la corruption et rendant inopérationnels certains contrats
miniers ;
- la prise de mesures de protection au niveau de tous les
Droits fondamentaux ;
- la prise de mesures de prévention de la
criminalité en col blanc dans le secteur minier ;
- la mise en application de sanctions et à leur
contrôle sur place.
Tout nouveau plan d'aménagement envisagé pour
déplacer les populations afin d'étendre l'espace d'exploitation
minière doit tenir compte de la juste compensation des populations
autochtones qui seront déplacées et qui attendent de dividendes
substantiels du développement du secteur minier pour accéder
à une vie moderne. Le développement durable est toujours
multidimensionnel.
C'est pourquoi je propose avant tout que :
- La législation soit changée de manière
à permettre des mécanismes qui mettraient directement à la
disposition des populations autochtones en général et celles des
territoires Sanga de Kolwezi en particulier 15% de la taxe d'exportation des
minerais extraites sur les terres coutumières contrairement à la
situation actuelle qui ne tient pas compte du bien-être des populations
locales mais des autorités territoriales.
- Le territoire de son côté disposer de la
prérogative sans entraves du droit de créer une compagnie devant
obligatoirement faire partie de toute Joint venture ou tout investissement
économique avec une part réservée d'au moins 5 % de parts
sociales dans toute société qui investirait dans le
territoire.
- Le paiement des droits qui reviennent au territoire selon
les dispositions du Code minier devra être évalué et
payé rubis sur ongle directement par les entreprises exploitantes aux
populations autochtones.
- Les chefs coutumiers du terroir recoupant le site
d'exploitation ont droit également à une part du pas de porte que
la GECAMINES s'octroie comme propriétaire foncier originel.
- Le Ministère des droits humains devrait entretenir
des relations suivies avec la structure des Nations Unies s'occupant des
populations autochtones et faire tourner pleinement les mécanismes
nationaux des Droits de l'Homme au bénéficie des populations
autochtones, en situation précaire presque par définition.
- Le pouvoir central doit arbitrer le dépècement
de la GECAMINES de manière à permettre l'aménagement d'un
espace réservé à l'exploitation de petites mines aux
bénéfices des populations autochtones.
1.3. Autorités
locales
Le Gouvernement provinciale (appuyé de
l'Assemblée provinciale) chacun en ce qui le concerne, ayant une part
d'intervention dans l'exercice du pouvoir de police dans son ressort et compte
tenu de la nouvelle réalité juridique de la
décentralisation, devrait faciliter et encourager le territoire minier
à créer des entreprises parties prenantes dans les Joint-ventures
minières.
Notre entendement ici est que les populations autochtones sont
valablement représentées par des délégués de
la société civile ou par des autorités coutumières
locales.
1.3.1. Chef de Collectivité secteur :
Ce responsable doit être capables d'absorber la manne
qui va s'abattre lorsque les droits revendiqués vont rencontrer
l'assentiment du pouvoir central, par des actions consolidées telles que
la prévention du déboisement pour faire du charbon, l'utilisation
des énergies nouvelles (panneaux solaires), la prévention de
l'appauvrissement du sol et des érosions, l'encadrement de villageois
désireux de se lancer dans le secteur minier par l'équipement, la
formation et la prévention des risques professionnels.
1.3.2. Au niveau du Chef de localité
chefferie :
Ce responsable aura pour tâche essentielle de renforcer
la coordination dans la division du travail : Faire la liste des personnes
valides pour les présenter à la mine tandis que les autres
restées aux champs auront droit au tantième prélevé
sur le perdiem de ceux des villageois retenus comme travailleurs dans les
petites mines.
Les actes des responsables locaux doivent être soumis
à une Charte des droits et des obligations doit être
rédigé et servir de référence commune. Tous doivent
faire un rapport périodique à leur conseil ou à la
population.
- Administrateur du territoire : Avec le SESCAM, former
les villageois dans le travail de mines, les informer sur les dangers du milieu
de creuseurs (contamination au VBIH/SIDA, criminalité, drogues, etc.) et
leur fournir un équipement de travail gratuit et obligatoire. Ensuite,
veiller à ce que les populations autochtones ne soient pas exclues du
travail de mines artisanales et que le travail soit fait selon les normes de
protection en matière de travail.
§2. Recommandations aux
multinationales
Sur les 50 millions de tonnes de minerais estimés en
terres Sanga (de Tenke-Fungurume à Dikulwe- Mashamba) la plupart des
multinationales qui ont investi (les Chinois n'ayant que 10 millions de
tonnes), sont partie prenante aux normes de l'OCDE (USA, CANADA, etc.)
notamment en matière de lutte contre la corruption, les Droits de
l'Homme et la fiscalité.
Il convient que ces multinationales soient
sensibilisées également pour participer à l'ITIE et tirer
leur épingle du jeu de la Transparence.
Aussi, les multinationales engagées dans le secteur
minier en RDC doivent, comme le réclame le président du
Comité technique de l'ITIE/RDC en juillet 2007,61(*) d'instruire leurs filiales
pour publier ce qu'elles paient afin de rendre possible :
- la publication des résultats des premiers audits des
secteurs et entreprises ciblés pour mesurer les écarts entre les
paiements effectués par ces entreprises et les recettes perçues
par le Trésor Public ;
- la définition des mécanismes de lutte contre
la corruption et le détournement des recettes de l'Etat et
Identification des différents segments d'évasions des ressources
destinées au Trésor Public ;
- l'exercice de pression pour la publication de tous les
contrats importants du secteur extractif actuellement en cours
d'exécution.62(*)
§3. Recommandation
à la communauté internationale
La scène internationale comprend aujourd'hui de
multitude d'acteurs allant des Etats, OING, personnalités mêmes.
Ces acteurs disposent d'un pouvoir normatif pour les uns et une influence de
fait pour les autres.
Ces acteurs disposent d'une expertise qui peut servir à
rendre plus transparent l'environnement économique et minier de la RDC
et il revient à tout un chacun de les interpeller, et d'actionner leurs
mécanismes. C'est le cas semblable du certificat de Kimberley pour la
Sierra Leone qui peut inspirer les acteurs engagés dans la lutte contre
la circulation des armes (prévention pour les Sanga qui ne sont pas
encore victimes comme les populations autochtones du Kivu), et autres maux.
Au niveau de l'ONU, il existe un mécanisme de
défense des droits des populations autochtones, l'UNPO, dont les
activistes de la Société civile peuvent se saisir pour
développer des arguments en faveur de ces populations.
Il s'est développé à travers le monde une
chaine de solidarité avec les populations autochtones et les
gouvernements sont sensibilisés pour la défense de leurs
droits.
L'Association canadienne des commissions et conseils des
droits de la personne, l'ACCCDP par exemple, recherche constamment des
Stratégies de promotion et d'avancement des droits des peuples
autochtones. 63(*)
À l'occasion de la conférence annuelle de l'ACCCDP, dont le
thème était « Place à l'expérience » et
qui s'est déroulée les 18 et 19 juin 2007 à Yellowknife,
T.N.-O., Droits et Démocratie a participé à un atelier qui
a eu lieu juste avant la conférence, le 17 juin. L'atelier,
organisé par l'ACCCDP de concert avec Droits et Démocratie, a
permis aux délégués de se renseigner à propos des
mécanismes de protection auxquels peuvent avoir recours les peuples
autochtones à l'échelle internationale, régionale et
nationale. (L'ACCCDP
§4. Recommandation
à la société civile
Le moins qu'on puisse dire en ce qui concerne la
Société civile, c'est qu'il est utile qu'elle rationalise ses
actions envers les peuples autochtones et non se contenter du schéma
habituellement utilisé pour les droits civiles et politiques. La
Société Civile, s'agissant des populations autochtones, doit se
concentrer sur les Droits les sociaux et économiques. Car contrairement
au discours distillé longtemps pendant la deuxième
République, il n'y a pas de paix sans économie, il n'y a pas de
calme avec le ventre creux.
Aussi, concernant l'Association de défenses des droits
des populations Sangaphones, elle doit s'atteler à agir en reposant sur
des principes ayant fait leur preuve et bien connaître la
législation minière ainsi que les lois en rapport avec la
décentralisation et les vulgariser à volonté. Tout
particulièrement nous recommandons à cette association de veiller
à la création :
- du Mouvement pour la Survie du Peuple Sanga, MOSUPES.
Essentiellement basée sur la promotion et la protection des droits des
populations autochtones, ce mouvement doit se définir comme une plate
forme de respect de promotion et de protection des Droits de l'Homme des Sanga
et des populations coexistantes. Le MOSUPES pourra créer des
partenariats avec le MOSOP (Mouvement pour la Survie des Ogoni) et le MRG
(Minority Right Group International) qui peuvent lui faire
bénéficier de leur expérience afin notamment d'obtenir
l'assistance des Nations Unies en ressources documentaires, financières
et en bourses réservées aux autochtones ;
- des ONG dans le domaine des DH pour renforcer les
capacités d'analyses des phénomènes, de revendication et
de recherche de financement pour initier des études de
développement en posant correctement le problème du droit minier
et préparer les communautés à tirer profit optimal de la
manne minière.
- Les ONG qui encadrent les populations autochtones doivent
poser correctement le problème au Gouvernement central qui passe pour un
monstre froid et insensible face à la survie des populations autochtones
dans leur identité.
- Ces ONG doivent garder un contact suivi à travers des
rapports bien rédigés avec le Ministère des Droits
Humains, le Ministère du Genre et le HCDH et aussi prendre contact avec
le FIDH pour financer des études systématiques sur la formulation
correcte du cahier de charges des autochtones Sanga comme l'ont fait celles du
Mali.64(*).
CONCLUSION GENERALE
Au terme de nos études à la
Faculté de Droit, ce travail marque le couronnement des connaissances
théoriques et une expérience acquise dans le domaine des
recherches en droit. Notre travail est intitulé : La prise en
compte des droits humains des populations autochtones dans les contrats
miniers en R.D.Congo : Cas des Sanga de Kolwezi. Nous nous sommes
préoccupés à savoir si les droits des peuples autochtones
dans les secteurs miniers faisant partie des terres ancestrales étaient
respectés et dans quelle condition on devrait prendre compte de leurs
droits dans les différents contrats miniers.
En définitive, est-il possible de tirer un meilleur
parti du secteur minier au profit des populations autochtones même si au
terme des dispositions du droit foncier congolais, toutes les terres
appartiennent à l'Etat.
Notre étude a montré que rien dans la pratique
et dans les textes ne pouvait permettre aux Sanga de Kolwezi de jouir de la
présence des investissements sur les terres ancestrales tant au
début du siècle passé qu'aujourd'hui. Les populations
autochtones Sanga sont complètement ignorées lors de
l'aménagement des sites d'exploitation « sinon pour des
raisons cosmétiques ou par fausse pudeur ». Les instruments
internationaux des Droits humains sont-ils compatibles avec les textes du Droit
interne congolais qui régissent le secteur minier en RDC et quelles sont
les actions entreprises pour leur harmonisation par rapport à leur
justification en Droits Humains ?
Notre travail a porté sur le cas spécifique des
populations Sanga de Kolwezi face à l'exploitation minière qui
enrichit les exploitants miniers avec les contrats d'amodiation signés
avec l'Etat congolais mais malheureusement au préjudice des populations
qui ne tirent aucun profit de ces contrats selon les conclusions de la
Commission du Gouvernement sur la revisitation. Notre analyse, dans le secteur
minier congolais, il y a nécessité de réexamen et de
revisitation de certaines conclusions de la Commission elle-même de
manière à intégrer les normes internationales qui
définissent des principes à suivre dans le domaine en vue de
prendre en compte l'intérêt de tous les partenaires dont les
populations autochtones. Pour avoir attendu un siècle, la population
autochtone Sanga mérite une attention particulière.
Nous avons démontré que le Code et le
Règlement miniers n'intéresse que l'Etat qui accorde les Permis
de recherche, les permis d'exploitation et les contrats d'amodiation d'une part
et les investisseurs soucieux de rafler le gros lot d'autre part. Les
populations autochtones sorties des aires d'exploitation ne sont plus
concernées par le social mais plutôt tout autre congolais ou
étranger employé dans les entreprises exploitantes.
Refoulées plus loin, ces populations connaissent une plus grande
pauvreté et les quelques membres qui s'approchent des sites de petites
mines sont exposées à l'esclavage, à la prostitution
forcée et aux maladies vénériennes tel que SIDA.
Au regard des enseignements tirés de
l'évaluation du secteur minier, quelles sont les recommandations
relatives aux droits de l'Homme à formuler à l'égard du
Gouvernement, des exploitants, des partenaires multilatéraux et des
ONGDH ? En fait, il y a lieu de retenir que les textes qui
régissent le secteur minier, compte tenu de la dangerosité du
secteur devraient être revus en lecture croisée avec les
instruments internationaux de droit, les objectifs du millénaire et le
DSCRP. Une fois inspirée de l'importance accordée aux droits
humains notamment les dispositions qui s'imposent aux multinationales soumises
aux dispositions ad hoc de l'OCDE, le secteur minier pourra remplir son
rôle d'entraînement de l'économie nationale. D'où la
nécessité de revoir la législation nationale
minière, pour qu'elle s'adapte mieux aux préoccupations des
populations congolaises.
Par ailleurs, le pouvoir central doit laisser se
développer la décentralisation et l'autonomie financière
des provinces. Le Chef de l'Etat en tant que garant des institutions est
sollicité pour rappeler tout le monde à l'ordre. Le Premier
Ministre et le Ministre des Mines ont déjà fait un grand pas en
mettant sur pied la commission de revisitation des contrats miniers dont il
reste à appliquer les recommandations moyennant vérification des
informations recueillies par les Experts.
Nous pensons que le cas que nous venons d'étudier du
District Urbano-rural de Kolwezi peut servir de leçon aux autres parties
de la RDC riches en substances minérales précieuses. A cet effet,
il y a lieu de revisiter les différents rapports et travaux produits
relatifs au secteur minier.
BIBLIOGRAPHIE
I. DOCUMENTS OFFICIELS
1. Code des obligations et des Contrats, Journal Officiel de
la République Démocratique du Congo Code des obligations et des
Contrats, Journal Officiel de la République Démocratique du Congo
Code des obligations et des Contrats, Journal Officiel de la République
Démocratique du Congo ;
2. Constitution de la République Démocratique du
Congo, Numéro Spécial, 43° année, J.O. de la RDC,
2006
3. Convention de l'élimination de toutes les formes de
discriminations à l'égard des femmes (CEDEF), in j.o.de la
R.D.C.
4. Convention relative aux Droits de l'Enfant (CDE), in J.O.
de la R.D.C.
5. Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, in
J.O. de la RDC, numéro spécial, 40ième année, 9
avril 1999, p. 7
6. Déclaration Universelle des Droits de l'Homme,
journal officiel de la RDc, instruments internationaux et régionaux
ratifiés par la RDC. p. 8.
7. La Résolution 1325 du Conseil de
Sécurité, Femmes, Paix, Sécurité, du 3 La
Résolution 1820 du Conseil de Sécurité du 18 juin 20081
octobre 2000.
8. Les Objectifs du Millénaire pour le
Développement sont au nombre de huit priorités pour le
développement social durable du monde. Ils sont issus de la
Déclaration du Millénaire pour le Développement, des Chefs
d'Etats et de gouvernement de l'ONU.
9. Loi sur la protection de l'enfant, JORDC, N°
spécial janvier 2009, Kinshasa, 2009
10. Pacte international relatif aux droits civils et
politiques, in J.O. de la R.D.C.
11. Protocole facultatif complétant le Pacte des Droits
civils et politiques, in J.O. de la R.D.C.
12. Résolution N° AN/P/COM.SP/03/04 institue une
Commission Spéciale de l'Assemblée Nationale chargée de
l'examen de la validité des conventions à caractère
économique et financier conclues pendant les guerres de 1996-1997 et de
1998. Elle a été votée en la séance
plénière du 24 avril 2004, Assemblée Nationale, Kinshasa,
2004.
II. OUVRAGE ET AUTRES DOCUMENTS
1. Bézy Fernand, Problèmes structurels de
l'économie congolaise, Louvain/paris, IRES/Nauwelaert, 1957, p.
285 ;
2. Bruneau Jean-Claude et Mansila Fukliau, Kolwezi :
l'espace habité et ses problèmes dans le premier Centre minier du
Zaïre, UNILU, Lubumbashi 1986 ;
3. Bomboko Bombelenga Francesca, Système national
d'intégrité, étude pays, RDC, 2007, Bureau d'Etudes de
Recherches et de Consulting International (BERCI) RDC, Transparency
International, The Global coalition against corruption, 2007 ;
4. BUKASA LUFULUABO Didier, La protection de l'environnement
en droit congolais, Mémoire de Licence, UNIKIN ;
5. Bwendelele Mwana Wuta, Méthode de recherche
scientifique, Notes de cours, inédites, UNILU, 1981 ;
6. Dalloz, Lexique des Termes juridiques, Paris,
2005 ;
7. Delnoy Paul, Elément de méthodologie
juridique, Edition Larcier, 2ième édition, Bruxelles, 2006, p.
23 ;
8. Dictionnaire, Le Micro Robert, Nouvelle édition,
1998, p. 667
9. Encyclopédie Encarta 2009 : selon le point de
vue PNB, 170ième pays sur 189 du Monde.
10. Global Witness, Une corruption profonde ;
fraude, abus et exploitation dans les mines de cuivre et de cobalt, Rapport
juin 2006, Global Witness publishing inc, 2006, p. 4 ;
11. Katende Jean-Claude et Mbuya Thimothée, Rapport
préliminaire sur l'exploitation illégale des ressources
naturelles en RD Congo « Le pillage s'intensifie »,
Publication de l'Association Africaine de défense des Droits de
l'Homme, représentation du Katanga, ASADHO/Katanga, SPDH,
supplément au Périodique des Droits de l'Homme, Lubumbashi,
Juillet 2004 ;
12. Kazembe Jean Claude, Kolwezi, Le droit de devenir une
Province, in La Prospérité, copyright 2008, distribué par
All Africa Global Média,
http://fr.allafrica.com/stories/200806091358.html
13. Lalande André, vocabulaire technique et critique de
la philosophie, PUF, 15ième édition, 1985, p. 624.
14. Minani Bihuzo, La promotion des droits humains, Pax
Christi International, Anton Stessels, Kinshasa, 2004 ;
15. Mutamba Makombo, L'histoire du Zaïre par les textes,
Tome 2 : 1885 - 1955, EDIDEPS, Kinshasa, 1987.
16. Mulumbati Ngasha , Introduction à la Science
politique, Kinshasa, Editions Africa, Kinshasa, 1977.
17. Nations Unies, ABC des Nations Unies, Nations Unies, New
York, 2001.
18. OHCHR : OHCHR, et ABC des Nations Unies, Nations
Unies, New York, 2001.
19. Plunus Henri, Le sous-sol, notions de législation
sur les industries extractives, Imprimerie Nationales, Liège, 1969.
20. Quirini (de) Pierre, La Charte Africaine des Droits de
l'Homme et des Peuples, CEPAS, Kinshasa, 1990.
21. Rapport de la Commission gouvernementale chargée de
la revisitation des contrats miniers, Tome I, Ministère des Mines,
Kinshasa, novembre 2007.
22. Rials Stéphane, Textes constitutionnels
étrangers, PUF, Collection que Sais-je ?, Paris, 2005.
23. Wembolua Henri, Notes de cours de Libertés
publiques et Droits Humains, CIDEP-Université Ouverte, Kinshasa,
2009.
III. WEBOGRAPHIE
- www.broederlijkdelen.be.
-
www.halifaxintiative.org/pratiquesdouteuses. Le RCRCE est un
réseau d'organismes de la société civile ;
-
www.KongoTimes.info ;
-
www.mémoireonline.com ;
-
http://www.societecivile.cd/node/3452 : Site Web de la
Société civile congolaise ;
-
http://fr.allafrica.com/stories/200806091358.html.
Les
Annexes
fig. 1. : Principe d'aménagement proposé
pour Kolwezi
Fig.2 : Kolwezi dans l'arc cuprifère
zaïro-zambien.
Fig.3. : les étapes de l'expansion de l'espace
habité à Kolwezi
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE.................................................................................................I
DEDICACE..................................................................................................II
AVANT PROPOS
.........................................................................................III
ABREVIATIONS ET
SIGLES.........................................................................VI
INTRODUCTION
1
A. Généralités
1
B. Problématique
4
C. Hypothèse
5
D. Choix et Intérêt du
sujet
6
C. Méthodes et techniques
7
D. Subdivision du travail
8
Chapitre I :
GENERALITES SUR LES DROITS DE L'HOMME ET LE
SECTEUR MINIER
9
Section 1. Des Droits de l'Homme
9
§1. Définition des
concepts
9
1.1. Concepts de base
9
1.1.1. Droits Humains
9
1.1.2. Populations
autochtones :
9
1.1.3. Contrat
10
1.2. Concepts spécifiques au secteur
minier
11
1.2.1. Administration des
Mines
11
1.2.2. Contrat d'option
11
1.2.3. Amodiation :
11
1.2.4. Droit minier :
12
1.2.5. Droit de carrières
:
12
1.2.6. Droit de carrières de
recherches :
12
1.2.7. Droit de carrières
d'exploitation :
12
1.2.8. Impact environnemental et
social
12
1.2.9. Mines
13
1.2.10. Pas de porte.
13
1.2.11. Plan Environnemental
:
13
1.2.12. Royalties
14
1.2.13. Zone d'Exploitation Artisanale
:
14
1.2.14. Zones
protégées
14
§. 2. Mécanismes internationaux de
défense des Droits de l'Homme
15
2.1. Mécanismes-règles
15
2.1.1. La Déclaration Universelle
des Droits de l'Homme (DUDH)
15
2.1.2. Les Conventions
internationales
15
1) Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels
16
2) Pacte international relatif aux droits civils et
politiques
17
3) Protocole facultatif complétant le Pacte
des Droits civils et politiques
17
4) Convention de l'élimination de toutes les
formes de discriminations à l'égard des femmes (CEDEF)
17
5) Convention relative aux Droits de l'Enfant
(CDE)
18
2.1.3. Conventions
régionales
19
2.2. Mécanismes institutionnels
19
2.2.1. Niveau mondial
19
2.2.2. Au niveau
européen
20
2.2.3. Au niveau de l'Afrique
20
2.2.4. Au niveau
bilatéral
21
2.3. Acteurs internationaux de droit
privé
21
2.3.1. Associations à
caractère global
22
2.3.2. Associations à
caractère particulier
22
2.3.3. Les multinationales
22
2.4. Les personnalités marquantes
23
Section II : Des Droits de l'Homme en
général en RDC
23
§ 1. Mécanismes
légaux
24
1.1. La Constitution
24
1.2. Le Code de la famille
24
1.3. La Loi sur la répression des violences
sexuelles
24
1.4. La loi sur la protection des enfants
25
1.5. Législation sur
l'environnement
25
1.6. La Loi sur la répression des violences
sexuelles
26
§ 2. Mécanismes
institutionnels
26
2.1. Le Ministère des Droits Humains
27
2.2. Le Ministère du Genre, Famille et
Enfants
27
2.3. Le Ministère des Affaires Sociales
28
2.5. Au niveau des Cours et Tribunaux
28
§ 3. Rôle des ONGDH dans la
promotion et la protection des Droits de l'Homme
29
1.1. Missions des ONGDH
29
1.2. Evolution des ONGDH en RDC :
29
1.2.1. Surveillance des Droits de l'Homme
:
30
1.2.2. Dénonciations des abus par
l'action et la sensibilisation communautaire
30
Chapitre II :
DES CONTRATS MINIERS ET DES DROITS DE L'HOMME
DES POPULATIONS AUTOCHTONES DE KOLWEZI
32
Section I. : Cadre général
des contrats miniers de Kolwezi
32
§ 1. Cadre géographique
32
§. 2. Présentation de la
GECAMINES
33
Section 2. Présentation de deux contrats
passés par la GECAMINES
35
§.1. Kingamyambo Musonoie Tailing Sarl
(KMT)
35
§.2. Kamoto Copper Company Sarl « KCC
»
36
2.1. Contexte de création
36
2.4. Impact social et environnement
38
Section III : Réaction face
à la gestion du secteur minier
39
§.1. Réactions de la
communauté internationale
39
1.1. Les Organisation Internationales
39
1.1.1. Le FMI
39
1.2. Les coopérations bilatérales
40
1.3. Les Organisations Internationnales Non
Gouvernmentales
40
1.3.1.. Global Witness OING
40
1.3.2. Développement et Paix
OING
41
1.3.3. Broederlijk Delen
OING
41
1.3.4. Réseau Canadien sur la
Reddition de Comptes des Entreprises (RCRCE)
42
§2. Réactions des autorités
officielles congolaises
43
2.
1. Au niveau du Parlement
43
2.1.1
. Rapport Lutundula
43
2
.1.2. Rapport Mutamba
45
2.2. Au niveau du Gouvernement
48
2
.2.1. De la nécessité de
revoir les contrats miniers
48
2.2.2. Griefs et recommandations
48
a) Partenariat Kingamyambo Musonoi Tailings SARL
(KMT)
49
b. Partenariat Kamoto Copper Company (KCC)
49
2
.2.3. Au niveau du Gouvernement
provincial
51
2.2.4. Au niveau des autorités
locales
51
§3. Réaction de la
Société civile
51
3.
1. L'Atelier à la Maison des Droits de
l'Homme de Kinshasa
52
3.
2. La réaction après les
déclarations du Vice Ministre des Mines en Afrique du Sud.
53
Chapitre III :
CONSIDERATIONS CRITIQUES ET
SUGGESTIONS
55
Section I. Considérations critiques
55
§.1. Revendications des populations
autochtones Sanga de Kolwezi
55
1.1. Droit à un environnement sain
56
1.2. Droit à la sauvegarde du patrimoine
culturel et à une vie sociale saine et équilibrée
57
1.3. Droit au bien être découlant des
richesses exploitées sur les terres coutumières
59
§2. Critiques des textes en vue de leur
harmonisation avec le droit international
61
2
.1. Droit à un environnement sain
63
2.2. Droit Economiques, sociaux et culturels
64
2.3. Droits au bien-être découlant des
richesses du terroir
65
Section II. Suggestions
66
§1.Recommandations aux institutions
publiques
68
1.1. Sur le plan législatif
68
1.2. Sur le plan Institutionnel
68
1.
1.1. Parlement
68
1.
1.2. Gouvernement
69
1.
1.3. Autorités locales
71
§2. Recommandations aux
multinationales
72
§3. Recommandation à la
communauté internationale
73
§4. Recommandation à la
société civile
74
CONCLUSION GENERALE
76
BIBLIOGRAPHIE
79
ANNEXES
82
TABLE DES MATIERES
86
* 1 Katende Jean-Claude et Mbuya
Thimothée, Rapport préliminaire sur l'exploitation
illégale des ressources naturelles en RD Congo « Le pillage
s'intensifie », Publication de l'Association
Africaine de défense des Droits de l'Homme, représentation du
Katanga, ASADHO/Katanga, SPDH, supplément au Périodique des
Droits de l'Homme, Lubumbashi, Juillet 2004
* 2 Le MOSOP ou Mouvement pour
la Survie du Peuple Ogoni, est une Association de défense des droits
l'Homme des Ogoni du Nigeria qui ne profitaient pas auparavant de la manne
pétrolière.
* 3 Le Cadastre Minier (CAMI)
dispose de toute la documentation à ce sujet.
* 4 Constitution de la
République Démocratique du Congo, Numéro Spécial,
43° année, J.O. de la RDC, 2006
* 5 Mulumbati Ngasha ,
Introduction à la Science politique, Kinshasa, Editions Africa,
Kinshasa, 1977, p. 28
* 6 Delnoy Paul, Elément
de méthodologie juridique, Edition Larcier, 2ième
édition, Bruxelles, 2006, p. 23
* 7 Dictionnaire, Le Micro
Robert, Nouvelle édition, 1998, p. 667
* 8 Encyclopédie Encarta
2009 : du point de vue PNB, classe la RDC 170ième pays
sur 189 du Monde.
* 9 Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme, in J.O. de la RDC, numéro
spécial, 40ième année, 9 avril 1999, p. 7
* 10 Bwendelele Mwana Wuta,
Méthode de recherche scientifique, Notes de cours, inédites,
UNILU, 1981
* 11 Lalande André,
vocabulaire technique et critique de la philosophie, PUF,
15ième édition, 1985, p. 624 ; cité par
Delnoy, op cit, p. 35
* 12 Idem, p. 23
* 13 Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme, Op. cit. p. 8
* 14 Colliard, cité
par Wembolua Henri, Notes de cours de Libertés publiques et Droits
Humains, CIDEP-
Université Ouverte, Kinshasa, 2009, p.
* 15 Pétition en faveur
de l'érection du District Urbano-rural de Kolwezi en province lors du
découpage, pétition déposée par les Chefs coutumier
à l'Assemblée Nationale le 12 juin 2009
* 16 Lexique des Termes
juridiques Dalloz, Paris, 2005
* 17 Code des obligations et
des Contrats, Journal Officiel de la République Démocratique du
Congo.
* 18 Ce concept et les suivants
sont tirés du Code Minier.
* 19 Plunus Henri, Le sous-sol,
notions de législation sur les industries extractives, Imprimerie
Nationales, Liège, 1969, p. 4
* 20 Lexique des termes
juridique, 15ième éditions Dalloz, Paris, 2005, p.
556
* 21 Pacte international
relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, in J.O. de la
R.D.C., Op. cit.,
* 22 Pacte international
relatif aux droits civils et politiques, in J.O. de la R.D.C, op.cit.
* 23 Protocole facultatif
complétant le Pacte des Droits civils et politiques, in J.O. de la
R.D.C., op.cit.
* 24 Convention de
l'élimination de toutes les formes de discriminations à
l'égard des femmes (CEDEF), in j.o.de la
R.D.C.
* 25 Convention relative aux
Droits de l'Enfant (CDE), in J.O. de la R.D.C., op. cit.
* 26 Quirini (de) Pierre, La
Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, CEPAS, Kinshasa, 1990
* 27 ABC des Nations Unies,
Nations Unies, New York, 2001, pp 49 , 59, 229, 61-265
* 28 UNIFEM, ABC des Nations
Unies, Nations Unies, New York, 2001, pp 42 208-209, 272
* 29 UNICEF, ABC des Nations
Unies, Nations Unies, New York, 2001, pp 46-47, 194,200-211-212
* 30 UNESCO, ABC des Nations
Unies, Nations Unies, New York, 2001, 57-58, 200-201, 222-224
* 31 Loi sur la protection de
l'enfant, JORDC, N° spécial janvier 2009, Kinshasa, 2009
* 32 La Résolution 1325
du Conseil de Sécurité, Femmes, Paix, Sécurité, du
31 octobre 2000 étudie spécifiquement l'impact de la guerre sur
les femmes, de même que les initiatives et contributions féminines
à la résolution des conflits et à l'édification
d'une paix durable.
* 33 La Résolution 1820
du Conseil de Sécurité du 18 juin 2008 est issue de la Campagne
des Nations Unies contre la violence sexuelle en temps de conflit, initiative
inter organisations visant à sensibiliser à la violence sexuelle
généralisée ou systématique.
* 34 Minani Bihuzo, La
promotion des droits humains, Pax Christi International, Anton Stessels,
Kinshasa, 2004,
p. 25
* 35 Wembolua Otshudi Henri,
Libertés publiques et Droits de l'Homme, Notes de cours,
inédites, CIDEP/UO,
Kinshasa, 2009
* 36 Kazembe Jean Claude,
Kolwezi, le droit de devenir une Province, in La Prospérité,
copyright 2008, distribué par All Africa Global Média,
http://fr.allafrica.com/stories/200806091358.html
* 37 Ce rappel a
été fait en introduction du Volume II du Rapport de la Commission
gouvernementale chargée de la revisitation des contrats miniers, Tome
II, les Contrats passé par la GECAMINES et les partenaires
privés.
* 38 Site Web de la
Société civile congolaise :
http://www.societecivile.cd/node/3452
* 39 Bézy Fernand,
Problèmes structurels de l'économie congolaise, Louvain/paris,
IRES/Nauwelaert, 1957, p. 285
cité par Mutamba Makombo, L'histoire du Zaïre par
les textes, Tome 2 : 1885 - 1955, EDIDEPS, Kinshasa,
1987, p. 254
* 40 Global Witness, Une
corruption profonde ; fraude, abus et exploitation dans les mines de
cuivre et de cobalt, Rapport juin 2006, Global Witness publishing inc, 2006, p.
4
* 41 Le site Internet de
« Publiez ce que vous payez » est libellé comme
suit :
http://www.publishwhatyoupay.org/francais/index.shtml.
* 42 Fasken, Martineau et
DuMoulin, « Tango mortel entre Kabila et Forrest »,
www.broederlijkdelen.be.
* 43 Mark Foss, Catherine
Coumans et Karyn Keenan et alii, Affaires douteuses-pratiques douteuses, le
soutien du gouvernement fédéral aux entreprises minières,
pétrolières et gazières canadiennes à
l'étranger,
www.halifaxintiative.org/pratiquesdouteuses.
Le RCRCE est un réseau d'organismes de la société
civile qui s'intéresse principalement à l'impact des
activités des entreprises canadiennes du secteur extractif à
l'étranger sur les droits de la personne et l'environnement.
* 44 Résolution
N° AN/P/COM.SP/03/04 institue une Commission Spéciale de
l'Assemblée Nationale chargée de l'examen de la validité
des conventions à caractère économique et financier
conclues pendant les guerres de 1996-1997 et de 1998. Elle a été
votée en la séance plénière du 24 avril 2004,
Assemblée Nationale, Kinshasa, 2004
* 45 Forum des As, Les
produits miniers, en RDC, sont exportés sous des appellations qui ne
sont pas conformes aux usages dans le secteur, Published By
www.KongoTimes.info, 2009 Sénat
de la RDC, Kinshasa, 2009
* 46 Rapport de la Commission
gouvernementale chargée de la revisitation des contrats miniers, Tome I,
Ministère des Mines, Kinshasa, novembre 2007
* 47 Kadari Mwene Kabiana, par
exemple, résidant au Canada, produit une abondante documentation
réflexive sur la transparencedans la gouvernance et fait des
déclarations notamment sur le secteur minier pour dénoncer la
gabégie constatée par lui.
* 48 Charles-M. MUSHIZI,
Rapport narratif de l'atelier sur l'analyse des contrats miniers en
République Démocratique du Congo, Kinshasa, Maison des Droits de
l'Homme, 12 au 13 mai 2008
* 49 Coalition des ONGs
nationales et internationales, L'examen des contrats miniers en RDC ;
filière rapide ou fausse piste ? 18 février 2008, tiré de
l'Internet sur le site :
http://www.globalwitness.org/media_library_detail.php/629/fr/lexamen_des_contrats_miniers_en_rdc_filiere_rapide
* 50 Convention sur la
diversité biologique du 5 juin 1992, Convention africaine sur la
conservation de la nature et des ressources naturelles, Alger, 15 septembre
1968, Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (2001),
Constitution de la RDC art. 122 instituant la Loi cadre fixant les principes
fondamentaux concernant la protection de l'environnement, citées par
Faye Mbaye Mbengue, Kalambayi Lumpungu, Mutumbe Mbuya et alii, in Projet de
Transport multimodal, Evaluation environnemental sectorielle et plans cadres de
gestion environnementale et sociale du secteur Transport, BUURSINK,
International Consultants in Environmental Management, Volume 1/6 contexte de
gestion environnementale, inédit, Kinshasa, mai 2008, p. 12
* 51 BUKASA LUFULUABO
Didier, La protection de l'environnement en droit congolais, Mémoire de
Licence, UNIKIN, en ligne sur www.mémoireonline.com
* 52 Munyanagan avait
mené des recherches qui avaient abouti à cette conclusion.
* 53 Bruneau Jean-Claude et
Mansila Fukliau, Kolwezi : l'espace habité et ses
problèmes dans le premier Centre minier du Zaïre, UNILU,
Lubumbashi 1986
* 54 Bomboko Bombelenga
Francesca, Système national d'intégrité, étude
pays, RDC, 2007, Bureau d'Etudes de Recherches et de Consulting International
(BERCI) RDC, Transparency International, The Global coalition against
corruption, 2007.
* 55 Rials Stéphane,
Textes constitutionnels étrangers, PUF, Collection que Sais-je ?,
Paris, 2005, p. 52
* 56 Constitution, article 34,
Idem.
* 57 Les Objectifs du
Millénaire pour le Développement sont au nombre de huit
priorités pour le développement social durable du monde. Ils sont
issus de la Déclaration du Millénaire pour le
Développement, des Chefs d'Etats et de gouvernement de l'ONU.
* 58 Pacte international
relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, in JORDC, ibid. p.
12
* 59 Legborsi Saro Pyagbara,
Les Ogoni du Nigeria : pétrole et exploitation, tiré de
l'Internet, site
www.minorityrights@mrgmail.org.
Dans cette étude, l'auteur la Charte des droits des Ogoni reprenant
leurs exigences en matière de justice économique, sociale et
environnementale, l'évolution de la législation sur le
pétrole et sur l'environnement et soutient le programme des Ogoni
comprenant des projets prioritaires, par rapport à l'arsenal juridique
en présence.
* 60 Minority Rights Group
international (MRG)-Mouvement pour la survie du peuple ogoni (MOSOP), 2004, sur
le site web,
www.minorityrights@mrgmail.org.
* 61 Nkoy Elela
Désiré, op. cit.
* 62 Pour plus d'informations,
le site internet de L'Association canadienne des commissions et conseils des
droits de la personne, l'ACCCDP, est
http://www.societecivile.cd/node/3452
).
* 63
www.nwthumanrights.ca/cashra2007
* 64 FIDH, L'exploitation
minière de l'or et les Droits de l'Homme au Mali, FIDH, sur
Internet :
www.fidh.org/IMG/pdf/Mali_mines_final.pdf
le 17 janvier 2009