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L'impact de l'auto emploi sur le chômage dans la ville de Bamako

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par Mamadou TOLOBA
Faculté de Sciences Economiques et de Gestion de Bamade - Maitrise en Analyse Quantitative et Politique Economique(AQPE) 2004
  

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Section2 :L'auto emploi et ses contraintes

1) Contraintes financières et fiscales :

Pour investir dans une activité économique les difficultés rencontrées peuvent être financières. En effet, les conditions des institutions financières ainsi que le montant important du capital minimum pour commencer légalement une activité sont des contraintes fortes. L'effort personnel du créateur lui-même dépend de sa propension à épargner. Or, des études7 montrent que le capital économisé par les salaires dépasse rarement quelques dizaines de milliers de francs. Il ressort que les fonds propres apparaissent comme une source de financement largement insuffisante. Les contraintes financières constituent ainsi un frein à l'entreprenariat. La facilité d'accès au crédit favorise le financement des activités. Si des gens ne choisissent pas d'investir massivement, c'est en partie à cause des conditionnalités des banques qui ne sont pas à leur portée, mais aussi de l'environnement macroéconomique qui entoure les règles de crédit. Dans un environnement essentiellement informel et où la densité des banques est insuffisante, le faible taux de bancarisation constitue aussi un frein à l'accès au crédit sans omettre la culture même du crédit.

7 Paugman,S, « le revenu minimum d'insertion en France après six ans ;un bilan contrasté »Intervention économique, N°28, Montréal, P,21-45

Dans la FRANC la relation entre les institutions financières et les PME à besoin de financement révèle une situation paradoxale : d'une part, il existe un secteur privé qui a un besoin de financement pour se développer et d'autre part le taux d'épargne est relativement élevé, ce qui se traduit par un secteur bancaire anormalement sur liquide.

En effet, la surliquidité bancaire désigne une situation de déséquilibre profond et permanent entre les ressources et les emplois d'une banque. Plus spécifiquement, elle traduit une situation où la trésorerie bancaire est en permanence largement excédentaire, en raison des facteurs autonomes (conjoncturels) et institutionnels. Cela peut provenir de l'utilisation de l'instrument de la politique monétaire qui impose aux banques commerciales la constitution des réserves obligatoires non rémunérées, ou bien des variations positives des opérations extérieures. Le ratio de liquidité qui dispose que les disponibilités des établissements de crédit doivent être au moins égales à leurs exigibilités à moins d'un mois. Ainsi, toute banque dont le ratio de liquidité se situe au-dessus de 100%, peut être considérée comme étant en situation de surliquidité.

Le paradoxe est que cette surliquidité s'accompagne d'une situation de rationnement du crédit dans le financement des projets notamment en direction des PME. Le rationnement du crédit désignant la situation d'une banque qui refuse de prêter aux conditions de quantité et de taux demandés.

Selon le dernier rapport de la Commission Economique pour l'Afrique(CEA), deux justifications fondamentales peuvent être avancées pour expliquer les sources de cette surliquidité. Premièrement, elle serait le résultat du rapatriement des capitaux spéculatifs qui avaient été placés hors de la zone pour se protéger contre la dévaluation, ainsi que des recettes d'exportation qui n'étaient plus domiciliées dans les banques locales. Deuxièmement, elle serait le fait de l'incertitude qui pèse sur l'environnement des affaires, qui n'est pas susceptible de réduire la perte de la banque en cas de défaillance de l'emprunteur. C'est ce qui explique que la plupart des projets ne soient pas éligibles au financement bancaire alors qu'ils présentent un potentiel économique important. Selon les offreurs de crédit, les difficultés de financement du secteur privé sont globalement liées soit au risque de réalisation de l'état défavorable de la nature (choc qui peut perturber le fonctionnement du secteur) ou bien celui du défaut de remboursement de l'emprunteur. Ces deux risques traduisent souvent l'une des formes suivantes (CEA, 2007): l'asymétrie de l'information qui apparaît dans la difficulté de déterminer le risque des projets proposés à partir des données comptables, l'insuffisance de sûretés réelles pour garantir les prêts et réduire la probabilité de défaut de l'emprunteur liée au risque d'aléa moral, des dysfonctionnements des procédures de recouvrement et la faiblesse des fonds

propres qui ne sont pas en mesure de participer financièrement même à un faible niveau au financement de leurs propres projets.

En effet, une économie basée majoritairement sur le secteur informel, cas des Etats Africains. Les « micro-entrepreneurs » qui constituent ce secteur sont exclus du système bancaire conventionnel. Cette situation les pousse à se diriger vers les institutions de micro finances. Dans la plupart des cas, ces crédits sont octroyés avec des taux assez élevés, ce qui rend beaucoup insolvable.

Les contraintes sont aussi d'ordre fiscal. La fiscalité peut être incitative ou dissuasive de la promotion d'emploi indépendant. LAFFER8 a établi une corrélation entre le taux d'imposition et les recettes fiscales, une relation à optimiser pour maximiser les recettes fiscales sans nuire à l'entreprise. Les analystes du secteur informel pensent que la rigidité fiscale contribue à la promotion du travail au noir. La propension à l'informel en Afrique ainsi que le phénomène des « faux indépendants » dans les pays de l'OCDE sont des illustrations de la propension à l'évasion fiscale : « Hormis l'Allemagne, le Canada et le Royaume-Uni, on a constaté à différents moments, dans plusieurs pays, un accroissement du nombre de travailleurs indépendants qui travaillent pour un seul donneur d'ouvrage, et pour lesquels le statut d'indépendant n'est peut-être guère plus qu'un moyen de réduire la fiscalité totale supportée par l'entreprise et par le travailleur9*». La fiscalité, malgré le fait qu'il soit un outil de souveraineté de l'Etat, de l'amélioration de ses revenus et de la justice sociale, se conçoit souvent comme source de pauvreté et limite l'entreprenariat. Un conflit existe entre le pouvoir public et les redevables (contribuables) : l'opinion voudrait, collectivement, plus de services publics et moins de taxes, pourtant les premiers ne vont sans les seconds. Le souci est de trouver une fiscalisation optimale répondant à la fois aux aspirations de l'Etat, sans décourager les entrepreneurs, des petits comme des grands.

8 Papin, R, Stratégie pour la création d'entreprise, Paris, Dunod 2001/ 9*Parrot,E, L'argent, Paris Ed Salvator,2002

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand