WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Comment rendre la stratégie de croissance accélérée (SCA) pro-pauvre ?

( Télécharger le fichier original )
par Serigne Ngueune SARR
Université Gaston Berger de Saint Louis - Maitrise 2009
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Université : Gaston Berger
******************************************
UFR : des Sciences Economiques et Gestion
***************************************************************************
Section : Economie
*****************************************

***************************************************************************

Mémoire de Maitrise

***************************************************************************
Sujet : Comment rendre la Stratégie de Croissance Accélérée (SCA) Pro-pauvre ?
****************************************************************

Présenté par : Sous la direction du :

Serigne Ngueune Sarr Pr Felwine Sarr

****************************************************************

Année académique :
2009-2010

Comment rendre la Stratégie de croissance Accélérée Pro-pauvre ?

Remerciements :

« Al ham ndou lilah » !

S'il faut rendre à César ce qui appartient à César, nous pensons qu'il faut adresser un vif remerciement au corps professoral sans qui, ce travail n'aurait aucun mérite. Notre sujet, Comment rendre la stratégie de croissance accélérée pro-pauvre ?, particulièrement délicat, a été abordable grâce aux enseignements tirés tout au long de notre séjour universitaire.

Une définition de ce concept de pro-pauvreté requiert une connaissance solide suivant les différentes approches et méthodes de l'économique. De là, nous disons merci à M. Diaw qui nous a inculqué ces connaissances (économie descriptive). Pour une connaissance des théories et une appréciation mathématique, ce sans quoi nous ne pouvions pas avancer dans ce sujet, M. lô Guèye, M. Dong et Khalil Guèye ont été d'un apport inestimable. Seulement, cette appréciation demandait une culture de statistique et économétrique heureusement que M. Thomas, Founanou, M. Diop étaient là.

Une analyse financière a été aussi nécessaire, tout comme une appréciation des ratios. Là, Dimbo Cissé, M. Séne et M. Koïta nous ont été très utiles. Tout cela, combiné avec une stratégie dominante, est devenu opératoire. Merci à M. Ndiaye, M. Founanou et M.Yade.

Une fois les résultats obtenus, une approche critique s'imposait. Une connaissance historique du processus allant du consensus de Washington aux politiques d'ajustement structurels et une connaissance solide du concept de développement devenait une condition sine qua non. De par là, M. Sarr était incontournable. Particulièrement, merci à vous Felwine Sarr d'avoir accepté de nous encadrer malgré votre emploi du temps hyper chargé.

Evidemment, la lecture et la compréhension du sujet ainsi que les recherches étaient possibles grâce à des connaissances en anglais et en français, qui nous ont été transmises respectivement par Mme Keïta et M. Gomis.

Il n'est pas inutile de préciser que l'UFR SEG est une équipe formée de professeurs et du personnel administratif et technique. Nous voulons remercier par là, particulièrement, Moussa Diop, Madame Bouka, Madame Diallo, M. Lamine Sow, M. Wade et tout le personnel.

Toutefois, il faut savoir que l'université compte des campus social et pédagogique. Sans nul
doute, c'est de ce dernier que nous puisons la connaissance, mais c'est dans le campus social

que nous les assimilons. De là, les camarades de classe méritent un remerciement particulier. Seulement, Rokhaya Ndom et Pape Makhoudia Mbengue (Vito) méritent une mention spéciale. De ceux qui méritent cette dernière font parti: Abdoulaye Cissé (6c forcé), Aboubakry Diallo, Elhadji Faye, Mamor Fall (en plus de Vito, nous les appelons ; les burkinabais de par leur intégrité), Khady fall et Ousmane Baldé.

Un grand merci à Papis Diop, Ndéné ka et à Baye Momar diaw.

Ce moment méme, l'écriture de ce passage est diligentée par les camarades du G6C (G6 family). Un << G >> qui a comme slogan << la famille n'est pas forcément biologique >> et dont les résidents sont de vrais garants de la fraternité. Nous adressons un vif remerciement à Malick Séne (journalier, Ascosen, Asco-G6), Sidy Diop (Léz) qui a bien voulu taper le point final du mémoire.

Au de là de tout ça, nous remercions Moustapha Diémé et Issa Bagnane, nos voisins de chambre, ses camarades Oumar, Bodian, Seydina Sané, les éternels perturbateurs, Nous vous aimons.

Nous ne saurions terminer sans dire merci à Tata Aminata Sarr et à Tata Awa Sall ainsi qu'à notre Père Papa Gallo Fall. Mais aussi à Malick Sall, Dialy et le CV Lamine Ndao.

Oh ! Si nous terminons sans dire merci à Mbacké Top qui, au lieu d'aider à l'impression, a acheté une imprimante avec du papier qui pourrait servir pour des mémoires. Seulement, nous lui dédions ce travail, c'est notre famille.

Dédicace :

Naturellement, nous dédions ce travaille à notre ; grand-mère, mère, père, tonton, « kharite » et tout ce qu'une personne peut représenter pour une autre et que ça soit dans les plus grands liens de parenté et de fraternité. Nous voulons citer Mame Bodja Guèye ;

Nous le dédions à notre Père qui a été d'un soutient incontournable ;

Nous le dédions également à une personne sans qui, il n'y aurait vraiment pas de mémoire, les études ont été bien possibles grâce à cette personne, qui est Maman Chiekh Fall ;

Nous dédions ce sobre travail, à nos soeurs. Codou, Mamy, Nabou, Fatou Bintou, Diama et Ndeye Khare. Et à notre frère, Mouhamed ;

Nous le dédions à la personne spéciale qu'est Ndéye Khady Top dans notre vie ; Nous le dédions particulièrement à Elhadji Ouma Sarr (Père) ;

Nous le dédions à notre frère Yatma Fall et notre soeur Mame Diarra Fall ; Nous le dédions à Maramar Sarr ;

En voila, les frères, nous les dédions entièrement ce travail, il s'agit de Gallo Sarr, Khadim Sarr, Mbacké Top, Moukhamadane Sarr, Kabou Sarr, Chiekh Bombaly Top, Abdou Lakhat Sarr, Fallou Awa Bousso, Saliou Sarr et sa mère Magette Sarr, Saliou Sarr et sa mèer Betor Diol, à Mouhamed et sa Mère Fatou Guèye, à Ass et sa mère Binetou, à Mbaye Sarr et Sa Mère Binette et à toute la famille Sarrénne pour ainsi dire ; tout le village de Ngueune sarr.

Sommaire

Remerciement I

Dédicaces III

Introduction générale .2

Première partie : bilan général de la stratégie de croissance accélérée 12

I) Contexte 12

1) Une redéfinition des objectifs ; une nouvelle forme de lutte contre la pauvreté 12

2) La naissance de la SCA 14

II) Qu'est ce que la croissance pro-pauvre ? 15

1) Les différentes définitions et méthodes de mesure de la croissance pro-pauvre 15

2) Approche relative à la croissance pro-pauvre relative .16

3) Approche relative à la croissance pro-pauvre absolue .16

4) Approche bi-critérium d'Osmani, 2005 16

III) Les indicateurs de croissance pro-pauvre (de l'indice de croissance

pro-pauvre (ICPP) au taux de croissance équivalent de pauvreté(PEGR)) ....17

1) L'élasticité totale de la pauvreté à la croissance (ä) 17

2) Les limites de l'indice 19

3) Le taux de croissance équivalent de pauvreté (PEGR) 19

IV) Outil d'études et objectif de la SCA .21

1) Le modèle utilisé 21

2) Les objectifs de la SCA 21

V) Les résultats de l'analyse de la SCA . .24

Conclusion partielle 27

Deuxième partie : comment rendre la SCA propauvre ? 29

I) Un secteur financier plus ouvert aux pauvres . 30

1) Fournir des incitations à l'entreprenariat et à l'investissement 31

2) Stimuler la productivité 31

3) Tirer parti de l'interdépendance de l'économie mondiale 31

4) Améliorer l'accès aux marchés et le fonctionnement des marchés 32

5) Réduire les facteurs de risque et de vulnérabilité 32

6) le microcrédit comme billet de sortie de la pauvreté extreme 33

II) Pour une agriculture pro-pauvre 34

1) Définition 34

2) L'urgence d'une infrastructure pour une croissance pro-pauvre de la filière agricole notamment 35

III) Un tourisme plus conforme à la politique de redistribution ..36

IV) La répartition du revenu un pari pour une justice sociale 38

V) Le capital humain un enjeu de taille ..41

1) L'éducation comme solution, pour une croissance pro-pauvre 41

2) Une meilleur adéquation de la formation, pour une intégration assurée des formés 43

VI) La lutte contre les maladies qui hypothèquent la pro-pauvreté de la

croissance, un pari à relever .44

1) VIH-SIDA comme frein à une croissance pro-pauvre .44

2) Le paludisme comme frein d'une croissance pro-pauvre 45

Conclusion générale .46

Annexe1,2 graphe1 et 2 . 25,36

Annexe 3 tableau 1 26

Sources et bibliographie 48

Introduction générale

Les stratégies de développement fondées sur la seule promotion de la croissance, suffisentelles à réduire la pauvreté ? Si la réponse est non, faut-il simplement mettre en oeuvre des actions compensatrices pour les pauvres ou bien, faut-il repenser le processus de promotion de cette croissance ? Ce débat, récurent chez les économistes du développement et cela, depuis les années cinquante, s'organise aujourd'hui autour de la notion de croissance pro-pauvre (pro-poor growth).

En effet, dans la lignée des travaux de Kuznets dés les années cinquante, l'approche dite traditionnelle a longuement soutenue que seule la croissance économique suffit à terme pour réduire la pauvreté. Cependant, elle a été récemment remise à l'ordre du jour par les économistes comme Dollar et kraay, (2002) qui vérifient qu'à long terme, il existe une relation entre la croissance et la pauvreté. Ceci, contrairement à ce que croyait Kuznets, le revenu des pauvres progresse de la même façon que le revenu moyen.

De faite, dans un monde qui se trouve être en croissance globale depuis quelques années, les retombées se distribuent de manière très inégale, tant au sein des pays en développement (inégalité interne) qu'entre pays (inégalité internationale).

Pour comprendre, ce phénomène pour ainsi dire la notion de croissance pro-pauvre, il faut interroger la littérature. Elle nous apprend que le premier problème auquel est confronté l'économiste quant il étudie la pauvreté, est la définition et la mesure. Toutefois, la recherche s'est orientée dans ce sens et propose néanmoins deux définitions relatives à deux approches différentes :

v' la première dite relative, postule, qu'une croissance est pro-pauvre si elle bénéficie plus aux pauvres qu'aux riches.

v' La seconde dite absolue soutient, que la croissance est qualifiée de pro-pauvre dès qu'elle réduit l'incident de la pauvreté.

Il est clair que la croissance engendre naturellement à travers les processus d'innovation qui la suscite, des inégalités de toutes sortes. Qu'en est-il de la position de la banque mondiale ?

Le rapport de la banque mondiale sur les perspectives économiques à l'horizon 2030, intitulé
« income distribution, inequality and those left behind », montre que les inégalités vont aller
en augmentant d'ici à 2030. Alors que, dans ses rapports mondiaux sur le développement

consacrés à la pauvreté en 1990 puis en 2000, la banque mondiale ne s'attachait qu'a la lutte contre la pauvreté sans moindre référence aux inégalités, il a fallu attendre le rapport 2006 pour faire des efforts dans ce sens. Ce qui fut sans doute une réaction suite à une meilleure connaissance des rapports entre croissance et inégalités. Ces avancées fut dans une certaine mesure l'oeuvre d'un certain nombre d'auteurs à savoir : Kakwani, (1997), Shorroks et Kolenikove, (2001), Ravallion et Datt, (1992), Kakawani et Pernia, (2000), Kakwani et Son, (2002)...

Ces auteurs ont mis sur pied des méthodes d'évaluation et d'appréciation de l'impact d'une croissance sur la pauvreté en la décomposant en << croissance » et << redistribution » auxquelles on ajoute un résidu. Ce qui constitue un modèle explicatif et permet de capter le caractère propauvre ou non d'un épisode de croissance. Assez bien outillée, la stratégie de croissance accélérée peut faire l'objet d'analyse.

En ce qui concerne maintenant la stratégie de croissance accélérée, au Sénégal particulièrement, son caractère non pro-pauvre nous a été démontré et approuvé par François Joseph Cabral.

Dans ces études, M. Cabral utilise un modèle d'équilibre général calculable dynamique. Ce qui lui permet de simuler la croissance économique au Sénégal, il aboutit à un résultat attestant que la croissance économique du Sénégal n'est pas pro-pauvre.

Dès lors, la problématique centrale se déplace et devient à présent la recherche de méthodes techniques, politiques, socioculturelles pour rendre la stratégie de croissance accélérée propauvre.

Pour une aussi lourde charge, nous nous proposons de faire dans une première partie un diagnostic de la Stratégie de la croissance accélérée de 2000 à 2010, afin d'en avoir une lecture d'ensemble. Et dans une deuxième partie, de répertorier les entraves et les manquements en vue d'avancer les moyens matériels, politiques et stratégiques pour une Stratégie de croissance accélérée pro-pauvre.

Première partie

Première partie : Bilan général de la SCA

Qu'est ce que la stratégie de la croissance accélérée ? En quoi consiste la croissance propauvre ?

I) Contexte :

Après 20 ans d'ajustement structurel sous la recommandation des Institutions de Bretton Woods (IBW), aucun succès ne peut être exhibé. Même le << miracle asiatique >> montré en exemple pendant des années aux autres PED a été fortement ébranlé par la crise de 1997. Il en est de même des programmes appliqués par les IBW dans les autres pays dits émergents (Argentine, Brésil, Mexique, Turquie...etc.) et en transition (Russie) qui ont connu également des crises graves dont certains n'en sont pas encore sortis. Quant aux bons élèves (frontrunners) africains qui se sont succédés au Panthéon des succès stories, aucun n'a réussi à tenir ses promesses dans la durée. Il est sans doute cruel de rappeler que la République Démocratique de Congo a un jour été classé dans cette catégorie.

Le consensus de Washington a en effet largement échoué dans la plupart des pays, comme le reconnait la Banque mondiale elle-même. A ce sujet, la critique de Joseph Stiglitz, ancien économiste de la dite institution et Nobel d'économie en 2001 mérite d'être citée : « le FMI est supposé assurer la stabiité financiere internationale. Quant l'OMC, elle doit faciiter le commerce international. Malheureusement, la façon dont ces deux institutions cherchent à remplir leur mandat a probablement contribué à accroître la pauvreté (...) Le mélange des politiques de libéralisation et des politiques économiques restrictives imposées par le FMI a créé un cocktail aux effets dramatiques pour les PED >>. Cette critique épargne certes la BM, mais, nous autres tiers monde, n'avons aucune raison de lui faire ce traitement de faveur.

La remise en cause a aussi porté sur les modalités de l'aide, plus particulièrement sur la multiplication des conditionnalités intrusives, tant macro-économique que structurelle, qui a caractérisé la période de l'ajustement structurel. Cette critique largement acceptable y compris au sein des IBW. Aussi les 10 études de cas présentées dans le rapport de la BM intitulé << Aid and reform in Africa >> aboutissent à une condamnation sévère de la conditionnalité telle qu'elle a été appliqué. Nous pouvons citer Devarajan, Dollar, Holmgren (2001). Plus généralement, c'est le mode de la relation même que les IBW ont établi avec les PED qui a

été jugé inacceptable, portant atteinte à leur souveraineté et bloquant toute appropriation des politiques.

Cette série d'échecs que les IBW ont enregistrés dans leur compte leur a sombré dans une crise de légitimité. Cette crise, durant laquelle, les IBW ont été la cible de nombreuses critiques ; d'aucun les taxées méme de dilapider l'argent du contribuable pour financer le despotisme des PED. Tout compte fait, une prise de conscience s'en est suivie et les IBW, tentent de regagner leur crédibilité notamment avec les nouveaux programmes de luttes contre la pauvreté.

3) Une redéfinition des objectifs ; une nouvelle forme de lutte contre la pauvreté.

Nous allons directement vers les Objectifs du Millénaire pour le Développent. Ce choix n'est pas fortuit d'une part ; les OMD constituent le pari depuis 2000 et d'autre part ils sont en quelque sort une justification de la SCA.

1' Les objectifs du millénaire pour le développement (OMD),

Vu la contradiction qui existe entre d'une part : le volume de ressource dont regorge la planète, les taux de croissance qu'enregistre les pays de l'Est. La crise de 1929 serait-elle le résultat d'une surproduction ? Et d'autre part, la faim tue des populations, le sida qui fait des ravages, l'accès limité au service de bases, le taux faible de la scolarisation des filles (...) dans le méme temps. D'aucuns, parle d'équité ; de violence morale. Quelle contradiction? La faim ne doit en aucun cas subsister alors les ressources demeurent. Il faut éradiquer la pauvreté du globe tel est le créneau des objectifs du millénium. Qui se résument suivant huit objectifs majeurs que les pays pilotes doivent atteindre à l'horizon 2015. Ces objectifs sont :

Numéro 1 : élimination de l'extrême pauvreté et la faim ;

Numéro 2 : assurance de l'éducation primaire pour tous ;

Numéro 3 : promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes ; Numéro 4 : réduire la mortalité des enfants de moins de 5ans ;

Numéro 5 : améliorer la santé maternelle ;

Numéro 6 : combattre le VIH /Sida, le paludisme et les autres maladies ; Numéro 7 : assurer un environnement durable ;

Numéro 8 : mettre en place, en partenariat mondial pour le développement.

Ces différents points près cités, constituent de faite, des objectifs visés par les OMD. Cependant, il faut noter que dans de le cadre de la nouvelle approche des IBW, les pays sont encouragés - au moins dans le principe- à ne plus appliquer un modèle unique de politique définie à Washington mais à définir leur propre stratégie comme l'avait s'était tenté dans la Tanzanie de Julius Nyerere. Méme si on peut considérer quelque peu contradictoire d'afficher de nouveaux principes de souveraineté et d'appropriation des politiques tout en imposant à ces pays l'atteinte de ces objectifs. Ces dans ce sillage, que l'on assiste à la naissance de la SCA, dont l'arrivée est supposée comme une réponse aux maux qui accablent le tiers monde. Et doit permettre l'atteinte des OMD entre autres objectifs.

4) La naissance de la SCA

Dans un contexte de dépression et de grands défis, La SCA, était et l'est toujours, considérée comme un élément de réponse ; par rapport à l'environnement économique houleux, qui justifie les préoccupations des programmes : OMD, du NEPAD et du DRSP. Dès lors, Abdoulaye Wade, le président de la république du Sénégal en Mai 2004, lors du conseil définit la SCA comme : « accélérer la croissance économique, en améliorer qualitativement la structure pour la rendre plus efficace dans la lutte contre la pauvreté ; en diversifiant ces sources pour la sécuriser et la pérenniser ». La relation entre croissance, inégalité et pauvreté est thème récurent en économie du développement voire en économie tout court. Traditionnellement, le débat a principalement porté sur la nature du lien entre croissance et inégalité, mais, la focalisation sur les stratégies de lutte contre la pauvreté a conduit à ajouter un troisième terme à la discussion. Aujourd'hui, la grande question qui se pose est de savoir ; comment accélérer le rythme de réduction de la pauvreté via des épisodes de croissance ?

II) Qu'est ce que la croissance pro-pauvre ?

Si on part du principe selon lequel, la croissance est une variation positive d'un indicateur de dimension ; par exemple le PIB. Qui est la sommation des valeurs ajoutées des biens et services produits dans un territoire pendant une année, y compris par les ressortissants étrangers. Et que le PIB par tête, qui représente, le quotient du rapport :

PIB par tête = PIB/population total

A population fixe, le revenu par tête augmente forcément s'il ya croissance, et peu importe l'auteur de cette dite croissance. Sur ce, dans sa quête perpétuelle de compréhension ; à des fins d'explication de phénomènes économiques, l'Economique, s'est trouvée, enrichie d'une nouvelle notion qu'est la croissance pro-pauvre.

La croissance pro-pauvre est au centre du débat économique, ce qui témoigne de sa notoriété même si sa définition n'est pas toujours aisée.

Cette notion pro-pauvreté qualifie : la croissance qui bénéficie plus aux pauvres qu'aux riches. Ce qui fait l'objet de divergence dans les définitions et conduit à plusieurs approches, quant à la mesure et à l'impacte de la croissance sur la pauvreté.

1) les différentes définitions et méthodes de mesure de la croissance pro-pauvre :

Au-delà du clivage pauvres et riches1 ; d'une population, les auteurs ont cherchés à mesurer l'intensité de la réduction de la pauvreté suite à une croissance notée. Et que la méthode utilisée reste tributaire de la définition de la croissance pro-pauvre. Nous exposeront ici, dans un premier temps, les différentes approches définitionnelles.

1 Est considéré pauvre selon la Banque mondiale ; ceux qui vivent avec moins d'un dollar par jour

2) Approche relative à la croissance pro-pauvre relative

Elle postule : la croissance sera pro-pauvre lorsque le taux de croissance du revenu des individus pauvres sera supérieur à celui des individus non pauvres (White et Anderson, 2000 et Klasen ; 2003). De faite, dans le cadre d'une politique économique pro-pauvre, la pauvreté diminue plus que qu'elle ne le serait dans le cadre d'une politique de croissance pour laquelle, la variation du revenu des individus est la même pour tous les individus (Mc culloch et Baulch, 1999 ; Kakwani et Pernia, 2001 ; Kakwani et Son, 2002). Cette conception a trait à la modification de la distribution des revenus : il est question de définition relative de la croissance pro-pauvre.

3) Approche relative à la croissance pro-pauvre absolue

Elle postule : la croissance sera dite pro-pauvre si celle-ci réduit le taux de pauvreté en terme absolue. Cette conception est moins contraignante, dans la mesure où les modifications de la distribution des revenu n'est plus capitale comparée à la première. Celle-ci se focalise sur les variations de l'indice de mesure de la pauvreté suite à une croissance ce qui permettrait une diminution maximale de la pauvreté. Ravallion et Chen (2003) et Kraay (2004) ; partagent cette conception et ont fondé leurs analyse sur cette définition pour mesurer la croissance et en analyser les sources. La remarque importante qu'il convient de faire ici est que, la croissance est pro-pauvre dès qu'elle permette une variation positive des revenu des plus pauvre, peu importe la proportion.

4) Approche bi-critérium d'Osmani, 2005

En 2005, Osmani proposait une approche qui postule que : la croissance est pro-pauvre si celle-ci réduit à la fois ; et la pauvreté, et l'inégalité entre riches et pauvres en terme de revenu. Cette approche est intéressante en ce sens qu'il n'est pas inutile de s'interroger sur l'impacte de la croissance sur l'inégalité.

In fine, l'étude de la croissance pro-pauvre se veut formelle. Sur ce, des études empiriques sont nécessaires. Et que des indicateurs d'analyse, permet de capter le comportement du critère qui fait l'objet d'étude et permet de tirer des conclusions plausibles.

III) Les indicateurs de croissance pro-pauvre (de l'indice de croissance pro-pauvre (ICPP) au taux de croissance équivalent de pauvreté (PEGR))

Les indicateurs nous permettent de capter au mieux la nature de la croissance.de surcroit, nous renseigne sur l'incident de la croissance sur la pauvreté. Nous en avons une panoplie, dont nous ne citerons ici que deux. Les indicateurs de croissant sur la définition ce pro-pauvre construits par kakwani et Pernia (2000) et Kakwani et Son (2002) repose sur la définition relative de la croissance (qui insiste sur les changements dans la distribution) et s'appuient sur la méthode de la pauvreté de kakwani (1993, 1997).

Rappelons le, la contribution de Kakwani (1997) ; montre que la réduction de la pauvreté dans un pays donné et à un moment donné dépend de deux facteurs : d'une part, de l'augmentation du revenu moyen de la population, à distribution relative des revenus inchangés, conduit à une réduction de la pauvreté ; d'autre part, à revenu moyen inchangé, toute distribution des revenus en direction des pauvres produit les mêmes effets.

Les indicateurs de croissance pro-pauvre retenus sont :

v l'indice de croissance pro-pauvre (ICPP)

v le taux de croissance équivalent de pauvreté (PEGR)

Ces deux indicateurs nécessitent au préalable d'évaluer la sensibilité de la pauvreté à la croissance et à l'inégalité.

1) L'élasticité totale de la pauvreté à la croissance (ä)

Elle mesure la modification de la pauvreté, suite à une variation de la croissance. Cette élasticité mesure l'impacte de la croissance sur la pauvreté monétaire quand l'inégalité peut également changer avec la croissance. Elle donne un aperçu de l'efficience de la croissance d vis-à-vis de la réduction de la pauvreté, mais aussi de la manière dont ce recule dépend des niveaux initiaux d'inégalité et de Pib par tête, des changements dans la distribution du revenu et d'autre facteurs. En théorie, une grande élasticité indique un schéma de croissance plus efficace pour réduire la pauvreté en raison d'un recule des inégalités ou d'un faible niveau

d'inégalité. Kakawani (1993,1997) puis kakwani et Pernia (2000) démontrent que l'élasticité totale de la pauvreté (ä) peut être exprimée en fonction de l'élasticité croissance de la pauvreté (ç) ; de l'élasticité de la pauvreté par rapport à l'indicateur de l'inégalité(í) et l'élasticité de l'inégalité par rapport à la croissance (?)

ä = ç + í?

ç : mesure l'impacte d'une croissance de 1% du revenu moyen sur la réduction de la

pauvreté, lorsque la répartition du revenu ne varie pas c'est-à-dire, l'effet de la croissance pure.

í: par rapport à l'indice de Gini, mesure l'impacte d'une augmentation de 1% de l'indice de

l'inégalité sur la pauvreté lorsque la croissance demeure inchangée et apprécie ainsi, l'effet d'inégalité.

? : mesure la variation du revenu par tête suite à une augmentation de 1% de l'indice

d'inégalité « citéris paribus » (toute chose étant égale par ailleurs) : il s'agit de l'effet de Kuznets.

Ces élasticités près citées, ont été à la base des indicateurs de la croissance pro-pauvre de kakwani et pernia (2000) et kakwani (1993 ,2001). Ceux de faite, les indicateurs les plus usités pour capter au mieux la nature de la croissance pour ainsi dire être en mesure de dire si la croissance enregistrée est pro-pauvre ou pas et à quelle hauteur.

L'indice de croissance pro-pauvre de kakwani et Pernia (2000) qui mesure à quel degré, la croissance est pro-pauvre, représente le rapport entre la réduction totale de pauvreté observée en supposant l'absence de changement dans la distribution des revenus. Il est noté ; Ö et est donné par :

Ö = ä / ç

Les résultats envisageables :

Si ö < 0 : la croissance est dite anti-pauvre

Si 0<ö<0,33 la croissance est dite faiblement pro-pauvre Si 0,33<ö<0,66 ; la croissance est modérément pro-pauvre Si 0,66<ö<1 ; la croissance est pro-pauvre

Si, ö?1 la croissance est dans ce cas extreme, fortement pro-pauvre

2) Les limites de l'indice

Comme tout indice, au-delà du caractère conventionnel qui préte toujours a discussion, l'ICPP a aussi des limites.

L'indice n'augmente pas de valeur lorsque le taux de réduction de la pauvreté est plus élevé. Il ne renseigne que sur la distribution des bénéfices de la croissance entre les pauvres et les non pauvres. Il ne tient non plus pas compte du niveau actuel de la croissance. Ce qui n'est pas surprenant outre mesure; puisque, les modifications de la pauvreté dépendent aussi de l'effet de la croissance.

En réponse aux tares pour ne pas dire manquements, de Kakwani et Pernia (2000), Kakwani lui-même et Son cette fois en (2002) proposent un autre indice qu'ils nomment l'équivalent de la pauvreté de la croissance (PEGR). Indice qui apparait comme une mesure alternative de la croissance pro-pauvre.

3) Le taux de croissance équivalent de pauvreté (PEGR)

Il est défini comme le taux de croissance qui aura commele taux de croissance qui occasionnera une réduction de la pauvreté dans la même ampleur que celle obtenue avec le taux de croissance, lorsqu'on suppose inchangée la distribution des revenus, c'est àdire, lorsque chaque membre de la société reçoit la même proportion des bénéfices de la croissance. Le PEGR est défini comme le produit de l'ICPP et du taux de croissance moyen. Il est noté :

*= ö

Les résultats envisageables :

*< 0 : la croissance est appauvrissant

0<*< la c *= croissance est de type « strickle-down » *? : la croissance est pro-pauvre

Ce nouvel indice a trait à celui de Ravallion et Chen (2003)2 à partir du taux de croissance ordinaire. L'ampleur de la réduction de la pauvreté est une fonction monotone, croissante de * - plus *?plus la pauvreté? dans le temps- conséquemment, maximiser * revient à maximiser la réduction de la pauvreté.

De la, ta tentation est de grande de savoir comment accélérer la cadence de la réduction de la pauvreté et de l'inégalité ? Quelles sont les politiques pro-pauvre les plus efficace ? nous y reviendrons dans la seconde partie du même document.

En réponse à cette question, kakwani (1993,2001), propose le taux marginal proportionnel de substitution entre ces deux composantes (IGIT) qui indique ainsi le pourcentage d'accroissement nécessaire du revenu moyen pour que pauvreté ne change pas consécutivement à une variation de 1% de l'indice de Gini. Ce taux est égalise le rapport précédé du signe négatif (-) entre l'élasticité partielle de la pauvreté par rapport à l'indicateur de l'inégalité (í) et l'élasticité croissance de la pauvreté (ç). Il est donné par la formule suivante :

IGIT= -í / ç

On peut très facilement voire que plus IGIT est grand disons >1, plus les avantages des politiques pro-pauvres de redistribution qui réduiraient l'inégalité sont importants.

De surcroit, Kakawani (1993,2001) démontre que :

i) L'IGIT augmente avec le niveau de développement économique. Ce qui signifie que des politiques pro-pauvres de redistribution sont d'autant plus efficaces que le niveau initial de développement économique du pays où elles sont appliquées est élevé.

ii) L'IGIT augmente avec le niveau de l'inégalité. Ainsi, pour des pays où l'inégalité initiale est forte, méme de faible réduction de l'inégalité impacteront significativement sur la réduction de la pauvreté.

2 L'indice de la pauvreté de Ravallion et Chen (2003) est défini comme le ratio de la variation de la pauvreté totale dans le temps sur celle obtenu en l'absence d'une modification de distribution que multiplie le taux de croissance moyen du revenu

Au contraire, n'importe quelle augmentation de l'inégalité de revenu, au-delà de son niveau courant, exige une forte croissance de revenu pour maintenir le niveau existant de la pauvreté.

IV) Outil d'études et objectif de la SCA

Nous avons porté principalement notre choix sur l'étude menée par François Joseph Cabral

M. Cabral, est enseignant et chercheur FASEG /UCAD-CRES a travaillé sur ce sujet ; la stratégie de croissance accélérée du Sénégal est-elle pro-pauvre ?

Dans ses études, il a utilisé le modèle d'équilibre général calculable dynamique. Ce qui lui a permis de simuler l'impacte de la croissance de la SCA sur la réduction de la pauvreté avec l'aide d'indices. Il s'est rendu compte que la qualité de la croissance de la SCA n'est pas propauvre. Méme si, cette croissance issue de la SCA profite plus aux pauvre qu'une croissance résultante hors de toute politique ou choc.

1) Le modèle utilisé :

Dans beaucoup de pays africains, pour analyser ; les politiques économiques et l'ampleur des chocs externe, les modèles dynamiques occupent une place privilégiée. A cette effet ; nous remarquons que l'outil de travail de Cabral est le modèle Exter-DS. Ce modèle est développé par Annabi, Cockburn et Decaluwé en 2004, dans lequel, un ensemble de caractéristique a été changé. Des ajouts aussi n'en ont pas manqués. Désormais, il prend en compte le capital public. Il y'a était introduit aussi, une fonction de productivité totale des facteurs. La spécification de la fonction de demande de travail, la spécification du marché du travail par, l'introduction d'une courbe des salaires, l'intégration d'une fonction d'exportation. Delà, le modèle devient dynamique et récursif.

2) Les objectifs de la SCA

La SCA à pour objectif, rappelons-le : d'accélérer la croissance en la rendant plus bénéfique aux pauvres et en diversifiant ces sources pour la mettre à l'abri de choc conjoncture. Dès lors, elle vise à doubler le PIB sur dix ans et dédoubler le Pib par tête sur quinze (15) ans. L'objectif sous jacent qu'aspire atteindre les décideurs, est de mettre le Sénégal sur la voie de l'émergence. Cependant, en vu d'arriver è ses fins, un certains nombres d'objectifs intermédiaires sont poursuivis. Comme dans la logique de la politique économique, il est souvent difficile d'atteindre directement un objectif. Cette difficulté réside dans le fait que les autorités ne peuvent agir sur la variable visée. Ce qui nécessite en plus des variable intermédiaires, des instruments sur les quels, elles agissent, et par cascade, elle atteindre la variable objectif.

Les principaux objectifs sont :

v' Sortir les pays de la spécialisation primaire non porteuse. Car nous avons assisté aux limites des différentes stratégies de développement ; la stratégie de substitution des importations notamment. Du moins à notre connaissance actuelle, nous savons que les matières premières ont une élasticité quantité /prix très faible. En sus de quoi, la détérioration des termes de l'échange. Ce qui constitue une entrave en ce sens que le pays est confronté à un épuisement des réserves de devises, nécessaires à l'importation des équipements pour l'industrie. Ce qui témoigne pour ne pas dire justifie l'échec des stratégies de substitution des importations.ces stratégie était aussi mobiles d'inégalité profondes.

v' Pour palier à cette panoplie de blocus, la Sca s'est fixé un objectif répondant à cet effet. Et consiste à diversifier les exportations. En consolidant les positions concurrentielles du pays sur les créneaux traditionnels, par une transformation plus poussée des produits, et en allant à la conquête d'autres marchés, tout en s'appuyant également sur les marchés domestiques et sous régional. Ce qui suppose une bonne politique sous régionale et internationale.

v' La mise en place d'un environnement des affaires de classe internationale. Cet objectif que nous avons aussi repérer dans ceux des Objectifs du Millénaire pour le développement. Tout ce qui porte à croire la complémentarité entre les deux programmes. Pour ainsi dire, les OMD constituerait l'objectif et la Sca l'objectif

intermédiaire dans un programme plus grand qui serait le » développement des pays ». la Sca serait elle un instrument ?

1' L'identification et la promotion des grappes porteuses de croissance. Comme l'ont toujours suggérer les modèles de croissance équilibrée et déséquilibrée ; la rareté nous impose de faire des choix. Ce qui est d'ailleurs avéré même si ces différents modèles n'ont pas su régler le problème des pays du tiers monde ou ils ont été appliqués dans le passé.

Nous notons ici, une volonté de tirer profit des différentes politiques traditionnelles qui ont fait office d'application et qui ont montré leurs limites. Pour ainsi dire, la leçon est retenue. La mise en place d'un environnement de classe internationale permet d'offrir des garanties de sécurité des affaires pour les agents économiques. Donc, ces derniers, ne sont pas pénalisés, lorsqu'ils n'évoluent pas dans une grappe prioritaire. Encore faudrait-il que la notion de grappe soit précisée et définie dans une large mesure.

Point sur la notion de grappes :

De faite, dans le système élargi de comptabilité nationale (SECN) c'est plutôt la notion de secteur (dont nous ne détaillerons pas ici) qui y'est utilisée. Cependant, il faut noter que grappe et secteur convergent vers la même signification surtout lorsque, les entreprises partagent la même activité. Selon ses concepteurs, une grappe est constituée :

v' de secteurs de tête qui sont en contact avec les marchés ; v' d'activités de soutient des entreprises en amont ;

v' de l'infrastructure de base.

Comme mentionner plus haut, la notion de grappe est au coeur de la stratégie de la croissance accélérée. Sur les quelles, elle compte s'appuyer pour aboutir. En effet, les grappes choisies constitueraient le moteur à réacteur de cette stratégie. Cependant, le choix des grappes repose sur un certain nombre de critères que ces premiers se doivent de remplir pour être éligibles. Elles doivent regorger :

1' d'un potentiel de croissance à moyen long terme ; v' d'un potentiel en termes de valeur ajoutée ;

v' d'un potentiel en termes de compétitivité internationale ; 1' d'un potentiel à l'exportation ;

1' d'un potentiel en termes de création de nouveaux emplois.

Toute chose incontournable, pour un environnement des affaires de classe internationale que le pays se doive d'instaurer. Eu égare à ces multiples critères, cinq (5) grappes ont été retenues :

v' La grappe ; agriculture et agro-industrie ;

v' La grappe ; produits de mer et aquaculture ;

v' La grappe ; textile et habillement ;

v' La grappe ; technologie de l'information et de la communication (TIC) et téléservices ; v' La grappe ; tourisme, artisanat d'art et industrie culturelles.

Ces différentes grappes recèlent d'un potentiel à exploiter selon les décideurs. Dès lors, nous passerons en revu et à tour de rôle ces différentes grappes pour une meilleur appréhension de leurs acteurs. Par acteur, nous entendons ; l'entrepreneur ciblé dans chaque grappe pour enfin, pouvoir juger de son rang social --riche ou pauvre- .

V) Les résultats de l'analyse de la SCA

Toutes les études, menées dans le champ de la stratégie de croissance accélérée montrent que cette dernière n'est pro-pauvre. C'est plutôt le « trickle down effect » qui est noté. La croissance contribue à accroitre le revenu annuel moyen par tête des non pauvres, de façon plus que proportionnelle que celui des pauvres. Pour preuve, l'analyse de la courbe d'incidence de la croissance (CIC) développée par Ravallion et Chen (2001) a permis de une estimation en termes relative. En effet, l'examen de ce la CIC révèle que la SCA n'engendre pas un sentier de croissance pro-pauvre. La pente de la courbe atteste que le revenu des percentiles les plus pauvres chute au moment ou celui des non pauvres augmente.

Graphique1 : Courbe d'incidence de la pauvreté ( scénario BAU)

L'allure anti pauvre de la courbe d'incidence de la croissance se reflète dans l'analyse de l'évolution des revenus moyens annuels par tête des différents déciles. Les accroissements les plus importants de revenu en effet ceux relevés au niveau des déciles les plus riches de la population.

Toutefois, il faut noter que la SCA participe à la réduction de la pauvreté de manière significative. Ce qui est largement préférable à l'impacte d'une croissance en dehors de toute politique. Toute chose génératrice d'inégalité. A titre d'illustration, nous avons noté que ; les recules les plus important sont observés chez les ménages de Dakar et chez les ruraux. L'indice de Gini y baisse de 1,12%.

Cette thèse est appuyée doublement si nous procédons à une comparaison entre le taux de croissance annuel moyen du revenu par tête selon les déciles entre la croissance engendrée par la SCA et celle du scénario de BAU considéré comme référence par François Joseph Cabral dans son étude dans ce domaine.

En effet, l'indice de croissance pro-pauvre (PPGI) de Kakwani et Pernia (2000) est inférieur à
1. Il est de 0,91 dans le scénario de la SCA et conserve le même chiffre dans le scénario de
référence de BAU. De même l'équivalent de pauvreté du taux de croissance mesuré par

l'indice PEGR défini par Kakwani et Son (2000) est de 0,36 et 0,20 respectivement dans les scénario de la SCA et dans celui de BAU. L'indice PEGR ainsi compris entre 0 et le taux de croissance annuel du revenu moyen qui est de l'ordre de 0,22 et 0,39 puis de 0,27 et 0,06 respectivement dans les scénario de la SCA et du BAU.

En conséquence, la croissance générée par la SCA conduit à une réduction certaine de la pauvreté, mais s'accompagne d'une accentuation des inégalités.

De surcroit, comme attesté par la contribution relative et de la réduction, la pauvreté baisse sous l'effet de la croissance mais, les inégalités contribuent à accentuer ces dernières. Confère tableau.

Tableau 1 : mesure de la croissance pro-pauvre

Conclusion partielle

Relevant un grand défi, la stratégie de croissance accélérée, préconisait dès le début un ciblage de secteurs jugés prioritaires. Elle suppose delà, des investissements, au sortir des quels, une croissance serait à enregistrer. Cependant, même si la croissance est effective, elle contribue plus accroitre les inégalités quelle ne réduise la pauvreté. D'aucun ne tarderont guère à se poser la question à savoir ; si la croissance était souhaitable ? La réponse en est affirmative. Puisque, conjugué à une politique de redistribution, soit elle (la SCA), la croissance réduit plus la pauvreté que tout autre épisode de croissance enregistrée en dehors de toute politique. Désormais, la grande question qui mérite d'être posée est ; comment améliorer la proportion dans laquelle, la croissance profite au pauvre de sorte à renverser la tendance du « trickle down effect » ?

Deuxième partie

Deuxième partie : comment rendre la SCA pro-

pauvre ?

Nous ne prétendons aucunement donner ici une solution applicable de manière universelle. Mais seulement donner des lignes d'actions à notre avis utiles pour un meilleur appareillement de la SCA avec le troisième objectif du millénaire pour le développement - désormais de mise - pour signifier le caractère pro-pauvre de la SCA. Une croissance qui accentue les inégalités n'est sans doute pas désirable.

Rappelons que la SCA avait ciblé des secteurs, pour qui leur développement entrainerait indubitablement une croissance.

Toutefois, la conclusion générale est qu'elle n'est pas pro-pauvre. Compte tenu du principe du « trickle down », les téléservices par exemple ne profitent en rien au pauvre d'autant plus qu'ils n'ont la formation requise pour aspirer aux retombés de ce secteur. Dans le même ordre d'idée, l'agriculture n'est plus une affaire de pauvres, elle nécessite de lourds investissements, toutes choses qui leur est difficile d'accès en l'absence de droits de propriétés autrement dit de biens hypothécables. Inutile de le rappeler, la pêche est rattrapée par la même maladie, elle est devenue l'apanage des riches. En gros, comme c'est souvent le cas, ceux qui travail plus, sont ceux qui gagnent le moins, le pécheur, l'agriculteur ne pouvant pas exploiter de part leurs propres moyens la ressource (terre pour l'agriculteur ; la mer pour le pêcheur) se muent en des employés et ne tirent malheureusement qu'une infime partie des revenues. Les inégalités n'en demeurent pas moins accentuées.

De surcroit, il faut noter pour ce même secteur, que le producteur pauvre, avec sa petite production a souvent des problèmes énormes pour la vente, si ce n'est d'échouer devant la stratégie des spéculateurs, des bons non payé...

Cependant, il faut noter que la croissance ainsi observée durant la période (1994 2000) fut aussi l'oeuvre du tourisme. Alor nous pensons qu'y intégrer d'avantage les pauvres serait d'une utilité inestimable dans l'objectif visant à rendre pro-pauvre la croissance.

De là, l'objectif consistant à éradiquer la pauvreté par le biais de la croissance, en rendant
cette dernière plus profitable aux pauvres qu'au riches s'articule comme suit : dans un premier

temps, nous parlerons d'une orientation du secteur financier et de son probable apport dans le champ de la lutte efficace contre la pauvreté, l'exemple de Moukhammad yunus y sera exposé. Dans un deuxième temps, nous exposeront le secteur agricole dans ses composants. En troisième lieu, nous parlerons du tourisme comme pôle de développement, pour une lutte efficace contre la pauvreté. Ce qui nous permet de développer dans une quatrième partie la notion de justice sociale. Une cinquième partie sera réservée au rôle central de l'éducation pour un transfert lu profit du secteur secondaire aux pauvres. Et en sixième et dernière partie, nous parlerons de la prévention, la lutte contre les maladies qui gangrènent toute possibilité d'une croissance pro-pauvre.

I) Un secteur financier plus ouvert aux pauvres

Le secteur financier participe à la réduction de la pauvreté du moins dans l'absolue. En tant que clé de voute d'une affectation efficace des capitaux à des investissements productifs, le système financier est sans nul doute moteur de croissance. Toutefois, la croissance à elle seule ne suffit pas pour réduire la pauvreté. En effet, ce n'est pas toujours le cas et, pour que tous les pauvres, hommes et femmes puissent en recueillir les fruits encore faut-il qu'ils aient accès aux marchés afin d'être en mesure de mettre à profits les possibilités qu'ils recèlent. Comme le souligne le rapport intitulé en anglais « Accelerating Pro-poor Growth through Support for Private sector Developement » la situation sur les marchés évoluent sous l'influence des institutions qui sont actives et des mesures qui sont prises dans des domaines choisis en fonction de cinq objectifs :

v' Fournir des incitations à l'entrepreneuriat et à l'investissement v' Stimuler la productivité

v' Tirer parti de l'interdépendance de l'économie mondiale

v' Améliorer l'accès aux marchés et le fonctionnement des marchés v' Réduire les facteurs de risque et de vulnérabilité

Dans chacun des cas, le secteur financier a un rôle très important à jouer. Nous détailleront brièvement chaque point :

1) Fournir des incitations à l'entreprenariat et à l'investissement

Donner aux pauvres l'accès aux services financiers est un moyen de s'assurer que les entrepreneures ont des installations nécessaires pour exercer leurs activités et peuvent emprunter pour réaliser des investissements productifs.

La discipline monétaire et budgétaire est également très importante dans la mesure où elle garantie la stabilité et réduit les risque auxquels, sont exposés les personnes vulnérables et les petite entreprise les incitant ainsi à plus innover et à aspirer à une plus grande productivité.

2) Stimuler la productivité

Dans tous les secteurs d'activité, la concurrence et l'innovation sont primordiales. Il faut financer les investissements dans des équipements, dans la technologie ou dans l'éducation car, ils constituent des passages obligés pour accroitre la productivité des individus et des entreprises.

3) Tirer parti de l'interdépendance de l'économie mondiale

Pour mettre à profit la libéralisation des échanges et des flux de capitaux privés. Le dynamisme des échanges est subordonné à l'existence d'un système de paiement et de mécanisme des échanges adaptés ;

Le système financier doit offrir pour les transferts monétaires et notamment pour le rapatriement des fonds par les travailleurs émigrés des circuits sûrs, efficace par rapport à leurs couts et transparents. De plus, la stabilité du système financier est un facteur important pour préserver le niveau IDE et des flux de portefeuilles d'actions

4) Améliorer l'accès aux marchés et le fonctionnement des marchés

Le marché des capitaux est l'un de ceux auxquels, il est crucial que les pauvres aient accès. Parce que cela revient à leur ouvrir la possibilité de se servir de l'épargne qu'ils ont accumulées et /ou d'emprunter pour investir dans des actifs productifs de revenus (y compris dans des actifs humain notamment a travers les secteurs de la santé et de l'éducation) et créer des micro-entreprises, élargir l'accès aux services financiers est un moyen de créer des emplois, d'accroitre les revenus et de faire reculer la pauvreté.

5) Réduire les facteurs de risque et de vulnérabilité

Pendant longtemps, le microcrédit n'a été possible que grâce à des subventions publiques, nécessaire pour couvrir une partie importante de non remboursement des préts. Il n'était pas trop rare que 40 à 50% des prêts ne soient pas remboursés. Ces types de prêts ont été mise en cause pendant les années 80 à cause de la crise financière qu'on connues les PED et de le nécessité conséquente d'équilibrer les finances publiques. L'on peut avancer quatre raisons pour comprendre un tel échec: l'absence de droits de propriétés, la sélection adverse, l'asymétrie d'information et le risque systémique. Pour les prêteurs, l'hypothèque rend nul ou réduit très fortement le risque de non remboursement. L'hypothèque suppose toutefois un titre de propriété. Or nombre d'économie se caractérise par une absence généralisée des droits de propriété. En plus de cela, le prêteur doit avoir une information assez complète sur l'emprunteur ainsi sur le sérieux de son projet. Ce qui n'est pas aisé. En ce qui concerne le risque systémique3. Telle est le cas par exemple des catastrophes naturelles comme : les sécheresses prolongées, les inondations, les éruptions volcaniques ...

En l'absence d'un marché d'assurance ces raisons qui précédent peuvent rendre impossible la couverture de ce type de risque par le prêteur. Ce qui conduit souvent les banques à limiter leurs engagements sur un même type de prêts dans une même région soumise à ces risques systémiques. Toutes ces raison ont souvent concouru ou rendu pratiquement inexistant le crédit non subventionné aux plus pauvres. Ce qui rendre impossible la création de petites entreprises. Et empéche dans le méme temps au secteur financier de s'ouvrir aux pauvres.

3 Le risque systémique peut être défini comme un risque majeur qui touche simultanément un grand nombre d'emprunteurs et rend impossible le remboursement de leurs prêts

Néanmoins, des expériences réussies existent et est née au Bengladesh avec un économiste du nom de Mouhammad Yunus sous l'appélation « Grameen Banque ».

6) le microcrédit comme billet de sortie de la pauvretéextrême

La mise en place de cette idée apparemment simple date de 1974. Mouhammad Yunus économiste bangladais, ayant fait toutes ses études aux USA, rentre dans son pays d'origine et constate qu'une large frange de ses concitoyens sont exclus du système bancaire classique. En octroyant personnellement un prêt de 27 dollars à 42 personnes d'un village voisin de son lieu de travail, il constate que ces derniers sortent de la misère et le remboursent « rubis sur l'ongle ». Le microcrédit est né. Cette réussite le conforte dans son idée que les prêts personnels représentent une solution pour favoriser le développement des pays pauvres et permet aux pauvres d'être des acteurs de la croissance et ainsi en bénéficier directement. Le problème de croissance pro-pauvre ne se pose plus d'autant plus c'est eux-mêmes qui sont à la base de cette croissance.

La réussite de cette idée et sa faisabilité est étayée par la fondation en 1983 de la « Grameen banque ». En vingt ans, la distribution dépasse les 2 milliards de dollars prêtés à plus de 12 millions de banladais avec un taux de remboursement de 99%. La notoriété dépasse vite les frontières et les expériences menées dans les autres pays du monde, aussi bien développés qu'en voie de développement, rencontre le même succès. On compte aujourd'hui plus de 7000 organismes de microcrédit pour 13 millions de prêts dans une soixantaine de pays. En Afrique subsaharienne, l'incapacité de financer leurs projets, de financer leur études, l'achat d'équipements agricoles constituent la première source d'inégalité. Ce qui fait que les pauvres restent dans la pauvreté et les non pauvres deviennent de plus en plus riche sur le dos des pauvres via la spéculation.

Le microcrédit a un rôle fondamental à jouer pour une agriculture pro-pauvre. Toutefois des mesures d'accompagnements sont aussi nécessaires.

II) Pour une agriculture pro-pauvre

L'agriculture est secteur très complexe contrairement à ce que l'on croie à première vue. Donnons-nous la charge d'une définition de ce concept.

1) Définition

L'agriculture est un secteur composé de ménages pratiquant une activité de culture, de pastoralisme, d'élevage, pêche et aquaculture. Elle comprend également d'autre producteurs et individus cultivant et récoltant des ressources alimentaires en eau douce ou salée, élevant des arbres et des arbustes et récoltant des produits forestier autres que le bois d'oeuvre- ainsi que notamment, des transformateurs, des gestionnaires, vulgarisateurs, chercheurs, décideurs publics dont le travail porte sur les aliments destinés à la consommation humaine et animale et les fibres, mais aussi sur les relations entre ces divers aliments et les ressources naturelles. Get ensemble systémique englobe également les procédés et les institutions, y compris les marchés, en rapport avec le secteur agricole.

Ce secteur faisant parti de ceux jugés clé par la Sca en ce sens qu'il est porteur de croissance ; comme le souligne Lofgren et Robinson (2004), Zhang et Rao (2004) ainsi Fan, Huong (2004) montrent que les dépenses publiques qui ont le plus d'impact sur la réduction de la pauvreté sont celles dans le domaine de l'agriculture et à moindre degrés, les dépenses d'éducation sur lesquelles nous reviendrons plus loin, de santé et d'infrastructures.

C'est surtout par la création d'emplois que la croissance devrait réduire la pauvreté. Ceci semble plaider pour l'utilisation de techniques intensives en travail. Pourtant la plus forte réduction de la pauvreté au Vietnam n'a pas été obtenue par une forte création d'emplois. Mais chaque emploi créé a fortement contribué à la réduction de la pauvreté en raison du développement rapide du marché intérieur.

Dans les pays les plus pauvres, l'emploi dans le secteur moderne est tellement limité, qu'il ne saurait absorber qu'une part infime de l'accroissement démographique (Brilleau et alii, 2004). A court terme, il faut donc mettre l'accent sur l'accroissement des revenus dans le secteur informel et à moyen terme, sur la poursuite des processus de modernisation en les simplifiant ce qui serait pour favoriser notamment l'accès au crédit.

2) L'urgence d'une infrastructure pour une croissance propauvre de la filière agricole notamment

Les infrastructures sont un facteur important pour une croissance pro-pauvre. Au cours de la dernière décennie l'aide est orienté vers le financement des infrastructures car les gouvernements, ont la conviction que ces investissements peuvent stimuler la croissance ; par effet de retombée, peuvent entrainer une redistribution en faveur des populations pauvres. Aujourd'hui, nous devons comprendre mieux les liens entre le développement des infrastructures et une croissance ce bénéfique aux pauvres et nous savons que les infrastructures contribue à cette croissance par les moyens suivant comme le souligne POVNET4 dans son rapport

1' Elles stimulent l'activité économique et partante, la croissance globale. Par exemple en réduisant les coûts de production et de transaction en accroissant les investissements privés et en augmentant la production agricole.

1' Elles suppriment les goulots d'étranglement de l'économie qui nuisent aux pauvres empéchant l'accumulation d'actifs, en diminuant les valeurs des actifs en imposant des coûts de transactions élevées et provoquant des dysfonctionnements du marché. En éliminant ces obstacles, on permet aux pauvres de participer à la croissance de façon directe grace aux possibilités d'emplois et de revenus créées par la construction, l'entretien et la prestation de services d'infrastructures et de façon indirecte en bénéficiant de meilleurs services

Elles ont des effets redistributifs sur la croissance et la réduction de la pauvreté en associant d'avantage les populations pauvres au processus de croissance ; par exemple en facilitant leur accès aux marchés des facteurs et des produits, en réduisant les risques et la vulnérabilité, en augmentant la mobilisation et l'utilisation des actifs et en encourageant l'autonomisation des pauvres.

4 Réseau de CAD (Comité d'Aide au Développement, OCDE) sur la Réduction de la pauvreté, OCDE

Graph 2 :L'impacte des infrastructures sur la répartition de la croissance et la réduction de la
pauvreté

Source : OCDE « vers une croissance pro-pauvre ».

Ce schéma retrace le circuit par le quel, les infrastructures impactent la pauvreté.

Il faut noter, les secteurs porteurs croissance listés par la stratégie de croissance accélérée ne se limitent pas à une infrastructure solide. Y figure aussi le tourisme, un facteur clé de croissance, tentons de la rendre plus bénéfique aux pauvre qu'aux riches.

III) Un tourisme plus conforme à la politique de redistribution

Dans la littérature, nous avons les termes comme : tourisme solidaire, alternatif, éthique, durable, communautaire, équitable (...) dont nous ne développerons pas ici. Le nouveau terme est cependant, le tourisme pro-pauvre.

Il est maintenant reconnu de tous que le tourisme joue un rôle très important dans les économies contemporaines en générale et celles du tiers monde en particulier. Par exemple, la croissance sénégalaise est portée dans une proportion non négligeable par le secteur tourisme. Pour ainsi dire que ce secteur est un facteur de croissance hors paire.

Dès lors, partant du principe selon lequel, pour une croissance pro-pauvre, la méthode la plus efficace est que la population pauvre soit elle-même à la base de cette dite croissance. Pour le cas du tourisme, cette possibilité semble être entravée à bien des égards.

En effet, un des problèmes du tourisme pro-pauvre est la faiblesse des liens entre le projet et les marchés touristiques. Des infrastructures sont souvent construites, une main d'oeuvre locale est entrainée, mais au bout du compte, il semble être oubliée qu'a l'offre doit correspondre la demande. Il y'a de faite, une absence complète de contrôle ; ce qui fait que les pauvres sont encore une fois défavorisées face à une concurrence farouche non réglementée. Par exemple à Louga, à St_Louis, les auberges, les hôtels sont d'un nombre très peu contrôlable.

Avec un non respect des normes, ce que hypothèque toutefois toute possibilité d'un tourisme pro-pauvre. Ce qui n'épuise pas la question pour autant.

Dans certains cas, des communautés sont incitées à investir en main d'oeuvre et en terrain, et à s'endetter, dans des projets voués à l'échec. Ce qui traduit en quelque sorte les non financements (problème d'accès au crédit) des projets par les institutions financières. A Gandiole5, et à Hydrobase6 par exemple, les propriétaires des hôtels et auberges, vivent à peine de leur métier ainsi qu'à Louga, et sur la petite côte. Et au cas ou ils arriveraient à financer, c'est l'échec total, car, ceux qui leur conseillent ne possèdent tout simplement pas l'expertise dans la commercialisation du tourisme ou méme dans la gestion de ce type de projets. Et tout cela, en dehors de toute assistance des grandes entreprises expérimentées en la matière.

Pour les grandes entreprises touristiques, leur implication se limitent à des dons faits au nom de leur responsabilité sociale, mais, rare sont celles voulant faire les choses autrement, pour améliorer la vie des populations là ou elles exercent, ne serait ce que de les faire profiter des emplois, de l'expertise. Ce qui aurait un impact et a coup sur faisant de ce secteur porteur d'une croissance pro-pauvre.

Delà, les gouvernements, ont un rôle de premier plan à jouer, mais malheureusement, il faut souligner que pour les gouvernements des pays concernés beaucoup d'entre eux, n'ont ni les moyens encore moins l'expertise requise.

Mais comme le dit Carolline Ashley et Harold Goowin du Overseas Developpement Institute (ODI) ; il y'a de l'espoir, vue la base de donnée assez forte, qui permet de plu en plus à avoir une idée de plus en plus exacte par rapport à l'emplacement touristique dans une région.

5 Localité de la région de St-Louis

6 Localité de la région de St-Louis, au bord de la mer

En définitif, il faut d'abord que tout ca prenne la forme d'un tourisme pouvant attirer des clients qui ont de l'argent à dépenser pour l'économie locale. En suite, il faut que les micros et petites entreprises locales aient accès à du capital et à du soutient étatique qui leur permettent de se développer. Il faut aussi que la main-d'oeuvre peu qualifiée ait de son côté accès à de la formation.

Les infrastructures locales sont encore une fois nécessaires. Par exemple : route, transport, électricité doivent être adéquates ; en fin, la demande de produits locaux doit rencontrer une offre à même de la comblée.

Au delà de ces éléments plus qu'essentiels, il faut qu'avant tout, qu'une grande partie des 700 millions de touristes actuels, et d'après les prévisions de l'Organisation Mondiale du Tourisme, les 1,6milliards soient captables par un secteur digne de se nom.

Une infrastructure solide, doublée d'une bonne politique de redistribution participe nécessairement à une croissance beaucoup plus égalitaire.

IV) La répartition du revenu un pari pour une justice sociale

Un constat de taille a été fait. Kuznets a vue une réplique de la part de Kraay, Dollar ... qui ont montré que la croissance, à elle seule ne suffit pas pour réduire, combattre, efficacement la pauvreté. Deux phénomènes ont été décelés : d'une part, en dépit de l'impressionnante performance des pays du tiers monde, la plupart des pays les plus pauvres, où sont largement concentrés les pauvres du monde, ont connu une croissance moins rapide de leur revenu. D'autre part, les faits ne manquent pas qui montrent que les processus de croissance en cours dans la plupart des pays en développement sont tels que les revenus des groupes relativement pauvres progressent moins vite que la moyenne.

De faite, finalisé par les OMD, les débats internationaux ont portés pendant longtemps essentiellement sur l'identification des changements structurels pour contrebalancer cette tendance.

Les partisans d'un nouvel ordre économique international considèrent que le principal objectif
de la politique économique est une accélération de la croissance dans les pays en
développement, une aide spéciale étant consentie aux plus pauvres d'entre eux. D'autres

donnent plus d'importance aux mesures visant à améliorer la répartition intérieure du revenu, y compris aux mesures directes qui cherchent à satisfaire les besoins fondamentaux des couches les plus pauvres. Jusqu'à maintenant, ces débats ont été largement menés en terme qualitatifs. Peu de tentatives ont été faites pour transcrire ces objectifs mondiaux d'élimination de la pauvreté en stratégies plus précise dont ont puisse étudier les possibilités de mise en oeuvre.

En Afrique, des avancées significatives ont été notées. La question n'est plus si la croissance bénéfice ou pas aux plus pauvres, mais plutôt, comment la rendre plus bénéfique à ces derniers ?

Pour répondre à cette question, dans cette sous-partie, notamment, la répartition du revenu sera notre cheval de bataille.

Il est claire que la répartition du revenu a un effet positif sur la réduction de la pauvreté du moins en terme absolu. Ce résultat est en effet l'objectif d'une croissance accélérée propauvre, qui est d'ailleurs l'objet de ce présent document. Pour une politique de répartition du revenu, des expériences notamment taïwanéennes, yougoslaviennes et coréennes, nous fait état de l'ampleur et de la réussite en matière d'amélioration de la distribution du revenu. Ces pays ont pu combiner une répartition relativement égalitaire tout au long de la période et une croissance rapide.

Les meilleurs résultats ont été obtenus par la Taïwan, la Yougoslavie et la Corée, où 30 à 40% de l'accroissement du revenu ont été perçus par les 60% des personnes pauvres de la population et où une croissance rapide a été maintenue ; ces pays ont maintenant une répartition qui se compare favorablement à celle des pays industrialisé pour ne pas dire riches.

Pour tirer de ces expériences une estimation de la limite supérieure des possibilités d'une redistribution du revenu qui n'entraine pas de ruptures importantes dans la croissance. Nous pouvons supposer que 45% de l'accroissement du PNB iront au 60% des personnes les plus pauvres. Cette conclusion peut être mitigée en ce sens que ce taux correspond à une part dans l'accroissement du revenu de 25% pour les 40% des personnes les plus pauvres et cette part est aussi élevée que la part moyenne dans presque tous les pays.

La conclusion d'ensemble est que cette hypothèse est techniquement réalisable dans n'importe quel pays, il est difficile de l'admettre pour l'ensemble des pays en développement.

Les implications d'une stratégie ont fait l'objet de nombreuses présentations tant en terme généraux que pour des pays particuliers. De nombreux éléments des politiques de répartition n'ont pas fait l'objet de vérification empirique et appartiennent au domaine de la spéculation, mais on s'accorde généralement à penser qu'il est possible d'augmenter les avantages de la croissance pour les pauvres par des politiques qui :

1' Développe les liens entre les pauvres et les secteurs de l'économie qui croissent le plus vite7 de manière à augmenter les flux de gain indirects8.

1' Fournissent une aide beaucoup plus directe aux activités productives dont dépend fortement les pauvres et qui ont des perspectives efficaces (les secteurs).

Certains éléments de cette stratégie servent à la fois à accroitre le PNB et à améliorer sa répartition. Les politiques qui visent à réduire les incitations qui poussent à une utilisation excessive de capital dans certains secteurs et qui contribue ainsi à accroitre l'emploi en offre des exemples claires. Mais certaines politiques peuvent également avoir des effets défavorables sur la croissance du PNB, du moins à court terme. Le détournement de ressources d'investissement au profit d'activités qui visent à améliorer la productivité des pauvres peuvent impliquer de tels coûts au départ. Dans de nombreux pays, on ne peu garantir qu'un flux suffisant des fruits de la croissance profitera aux pauvres que si l'on prend également des mesures pour corriger la répartition très inégalitaire des actifs productifs particulièrement la terre cultivable.

Des motifs théoriques et empirique nous permettent de conclure que si l'on atteint l'objectif de distribuer 45% de l'accroissement du PNB aux 60% des populations les plus pauvres, il faut s'attendre à une certaine réduction de la croissance. L'argument brandi pour expliquer la réduction de la croissance ; est la baisse de l'épargne qui résultera d'un transfert de revenu des riches vers les pauvres. Parce que l'épargne privée9 en sera ainsi affectée.

Toute politique radicale de répartition exerce un effet défavorable sur les investisseurs des
pays qui auront des raisons d'investir. Encore une fois le maniement de l'outil budgétaire est
délicat. Une répartition peut être certes optimale, mais, notre idée fondamentale reste la

7 Les grappes qui ont été sélection suivant des critères relatifs à une stratégie de croissance accélérée notamment.

8 Une pièce de 100 francs CFA n'a pas la même valeur selon qu'on est pauvre ou non-pauvres.

9 Qui est surtout réalisée par les groupes dont les revenus sont les plus élevés

participation dynamique des pauvres à tous les épisodes de croissance. Une économie fondée sur la connaissance pour un lendemain meilleur pour les pauvres.

V) Le capital humain un enjeu de taille

Partant toujours du principe selon lequel, pour une croissance Pro-pauvre, les pauvres doivent être plus que de simples téléspectateurs, l'éducation peut les aider à occuper de postes clé et bénéficier d'un traitement qui fera d'eux des partisans des non-pauvres.

Il va de soit qu'un homme non formé, pris à l'état brut, sans autre ressources que sa force physique, ne puisse pas être considéré comme un agent économique d'une efficacité comparable à celle d'un homme instruit. Aussi, l'éducation au sens large, apparait-elle comme un facteur, essentiel, primordial dans beaucoup de pays, du développement économique.

1) L'éducation comme solution, pour une croissance pro-pauvre

Certains économistes, pensent qu'il n'y a de développement que de connaissance. L'on nous parle maintenant d'économie fondé sur la connaissance. Une large diffusion du stock de connaissance, une bonne formation est nécessaire pour l'obtention d'un emploi.

De par là, à tous les niveaux, dans le secteur formel plus précisément, la condition sine quoinon pour un poste est le minimum de formation ; aujourd'hui, la connaissance constitue

l'acquis, intellectuel de l'humanité la plus prisé. Et n'être incessamment en perfectionnement, amène très vite la caducité. On devient inefficace. Et quoique, A. Lewis (1954) était optimiste, son modèle dualiste s'était avéré non vérifié dans les pays du tiers monde.

Les quelques industries performantes, survivent au prix d'une éternelle conservation face à une concurrence déloyale, la fraude, par exemple le sucre au Sénégal, est-il possible de trouver une place pour une personne fragile, alors que notre société est sans cesse à la recherche de productivité et de rentabilité toujours plus grandes. Accepter une telle conception serait être en déphasage avec le principe même de la stratégie de la croissance accélérée.

Toutefois, la connaissance demeure considérée comme un véritable perfectionnement du capital humain pour toute société en général et pour les pauvre en particulier.

En un autre sens, on peut considérer que l'épanouissement des facultés intellectuelles de l'homme, pour ainsi dire les instruire ; doit être aussi important que les nourrir. Et ceci, surtout pour une société qui s'est proposé d'affronter les grandes transformations structurelles pour croissance accélérée pro-pauvre. Par exemple, en partant d'un état plus ou moins stationnaire de pré-industrialisation, les éventuelles transformations engendrent un véritable bouleversement des habitudes acquises et des modes traditionnel d'existence ; il convient alors, non seulement de former l'élit des innovateurs, dont les décisions sont appelées à jouer un rôle essentiel dans le processus de déclenchement des projets productifs, mais encore de mettre le gros de la population pauvre de pays en cause, en état de comprendre la nature et la portée des changements encours et de lui faciliter les adaptations indispensable, leur insertion dans le tissu économique.

Pour les jeunes descendants d'une famille pauvre, il s'agira de les accompagner tout au long de leur cursus scolaire, pour empécher ainsi qu'ils entrent par la grande porte et sortent par la petite.

De là, les OMD ; la volonté politique est une chose, le passage à l'acte en est une autre, surtout avec la manière.

Dans nos pays africains, particulièrement pauvres, seul un niveau suffisant d'enseignement et une formation professionnelle de qualité supérieure peut permettre à l'ensemble de la population, pauvres notamment, de réels progrès sur un sentier de croissance plus bénéfique aux pauvres qu'aux riches. Cela passe par une éducation primaire de qualité. Certes, le taux d'alphabétisation a nettement augmenté entre 1970 et 1980, mieux, il a été dédoublé et que méme le pourcentage d'enfants en age d'aller à l'école et qui le sont à augmenté de 90% et que la proportion de filles s'est sensiblement accrue.il reste tout de même à vaincre la question d'opérabilité et d'adéquation de l'élite ainsi formé.

2) Une meilleur adéquation de la formation, pour une intégration assurée des formés

La pénurie de compétences techniques et d'excédent de formation générale encore peu valorisées sur le marché, serait à l'origine du changement de cape de débat relatif à la question du chômage. Elle prend la forme de la question d'une meilleure adéquation de la formation. Ces deux caractéristiques sont liées à une insuffisante appréhension des disponibilités du système de formation et des besoins du système productif. Dans ces conditions, l'intervention des pouvoirs publics et les grandes entreprises est souhaitable. Dans le cadre d'un partenariat, une implication dans la formation professionnelle serait d'une utilité inestimable. Processus déjà amorcé dans certains pays à revenu intermédiaire, ces orientations impliquent préalablement à la fois une analyse approfondie des disponibilités en matière de formation, notamment de l'efficacité des processus de transmission des compétences, et une appréhension des besoins de formation à moyen et long terme en particulier dans les domaines où les pénuries techniques sont les plus importantes.

Ajoutons que compte tenu de la faiblesse de la participation des femmes au marché du travail, les politiques en matière d'apprentissage devraient également cibler ces dernières.

Dans ce contexte, un meilleur accès des filles à l'école, un développement du travail indépendant féminin dans le cadre de microprojets, comme le souligne le PNUD10, spécifiques, un réaménagement des infrastructures commerciales et, dans certains cas, une modification de la législation sur le commerce, pourraient contribuer à rehausser sensiblement la participation des femmes pauvres dans le marché du travail.

10 Programme des nations Unis pour Développement

VI) La lutte contre les maladies qui hypothèquent la propauvreté de la croissance, un pari à relever

Eu égard toujours à notre principe, nous pouvons dire qu'un homme mal portant n'est certainement pas mobilisable pour une participation active à la croissance afin d'en tirer profit.

Pour que le pauvres, naisse, grandisse et avoir un rôle à jouer, il lui faut aussi un encadrement solide pour qu'il puisse aboutir.

Le secteur productif au quel il aspire accéder est de plus en plus contraint par la diminution du capitale humain notamment en provenance des zones pauvres. L'exemple du secteur agricole, secteur essentiel pour une croissance pro-pauvre de nombreux pays de la région est significatif à égard. Selon un récent rapport de l'organisation de nations unies pour l'alimentation et l'agriculture : FAO, le secteur agricole est considérablement affecté en Afrique, au sud du Sahara où les risques de pénurie alimentaire à grande échelle sont réels du fait d'un certain nombre de causes, dont en particulier le SIDA.

1) Le VIH-SIDA comme frein à une croissance pro-pauvre

Depuis 1985, sept millions de travailleurs agricoles sont morts de causes liées au SIDA et seize millions de plus pourraient mourir dans les 20 prochaines années. Dans les régions les plus touchées, les ménages se trouvent confrontés, du fait de leur consommation alimentaire de l'ordre de 25% à 40% selon les pays. Les capacités de production vivrière sont également affectées de l'ordre de 10 à 25%, Ce traduit une diminution de la participation des pauvres à la croissance dans les même proportions, dans les pays ayant une prévalence du VIH-SIDA comprise entre 5 et 15%.

Pour remédier à cet écueil avéré d'une croissance plus profitable aux pauvres. Car, il n'est plus à démontrer que les pauvres sont les plus touchés par cette maladie. Ce pendant, la mise en oeuvre et un suivi des politiques de lutte pour sauver ces vrais acteurs pauvres de croissance nécessite:

v' Une mobilisation politique de grande envergure

v' Elargissement des réponses tant sur le plan intersectoriel qu'en direction des communautés, notamment rurale.

v' Une coordination renforcée et une mobilisation effective des ressources humaines et financières disponible.

v' Accélération des programmes de prise en charge des malades au niveau des pays leur mise en place si nécessaire.

v' La poursuite et la rationalité des stratégies de prévention à travers la proportion des meilleures pratiques, identifiées ces dernières décennies.

De plus, il faut noter que, la solution n'est pas nécessaire de distribuer à tout bout de champ des préservatives. Cela peut même inciter les populations à la fornication. Il y'a des individus qui n'aurait jamais forniqué, s'il n'avait pas reçu de préservatifs. Et de là, n'aurait jamais couru le risque d'être sidéens. Ce n'est pas pour rient que qu'en t'on parle de SIDA, l'on pense directement à la transmission sexuelle ; et pourtant il y'a d'autre voie de transmission. Il faut tenter le contraire, en dés-incitant les populations à ne plus se livrer à de telles pratiques.

Toutefois, il faut souligner que le VIH-SIDA, n'est pas la seule maladie qui tue les pauvres. La santé publique est le plus claire du temps mentionnée à cet effet.

Dans les pays africains, avant que n'agissent les autorités, presque la situation devienne dramatique. Le Choléras fait des ravages dans les régions de forte densité ou celles qui constituent de fort pôle de convergence. Mais, le paludisme est plus mortel, il tue plus que le choleras.

2) Le paludisme comme frein d'une croissance pro-pauvre

Aussi, le Paludisme fait beaucoup de victimes du côté des pauvres toujours. De large distribution de moustiquaire par les fondations est à pérenniser. Par exemple dans des zones de forte concentration, situées dans des espaces géographiques humides sont à cibler dans cette campagne. D'ailleurs, l'Etat, de par sa politique de redistribution du revenu, ou encore les ministères de la santé et de la prévention ont un rôle de premier plan à jouer dans ce domaine. Par exemple dans une zone comme l'Université Gaston Berger, la distribution des moustiquaires devrait commencer par là. Non seulement, cela participe à rendre pro-pauvre la croissance, mais aussi constitue une manière de rendre optimale l'investissement dans le volet

éducatif11. Ce qui nous donne la possibilité d'affirmer au moins que la croissance profitera à une frange de la population si toute fois, l'étudiant, ne succombant pas au paludisme, réussit et arrive à trouver un emploi à la hauteur de sa formation. En voila un exemple patent, qui justifie la pertinence d'une lutte farouche contre le paludisme pour enfin, une croissance propauvre.

Conclusion générale

Un diagnostic de la stratégie de croissance accélérée, nous a permis de voir que certes, la croissance est le seul moyen de satisfaire les besoins sans cesse croissants, d'un monde dominé par la recherche de profit. La croissance qui réduit la pauvreté est sans doute souhaitable. Alors qu'une croissance qui creuse d'avantage les inégalités est nocive alors non désirable. Les politiques de lutte contre la pauvreté les DSRP (Documents de Stratégiques de Réduction de la Pauvreté), voulant vaincre la pauvreté, se focalise à l'accroissement du Produit National Brute (PNB). Encore, la vision de Kuznets est d'actualité chez ces instances de décision. Elle postule rappelons le que seul la croissance suffit pour réduire la pauvreté à terme. Les études menées par les auteurs comme : kraay, Dollar, (2002) mettent à jour cette théorie en défendant le contraire. En effet la théorie du « trickle down effect, les pauvres ne peuvent recevoir qu'une part amoindrie des bénéfices de la croissance reçus par les non pauvres.

Toute ces théories, ont permis une meilleure compréhension et de savoir que toute stratégie de lutte contre la pauvreté en dehors de toute politique de redistribution est non optimale.

Cependant, rester passive n'est certainement pas la solution et s'activer pour rendre la
stratégie de croissance accélérée pro-pauvre n'est pas sans coüt. Elle se fait au prix d'un

ralentissement de la croissance. Seulement, il faut noter qu'elle est gérable, dans la mesure certains ont réussi à conjuguer, redistribution et croissance rapide, la Corée, Taïwan par

exemple. Ce qui ne nous doit pas faire perdre de vue que le moyen le plus efficace de faire bénéficier les pauvres des fruits de la croissance, c'est qu'ils soient eux méme à la base de la croissance. Ce qui ne peut être possible que si d'une part, les pauvres bénéficient d'une formation de qualité et d'autre part accèdent à des postes clés afin de bénéficier des

11 Certes, nous n'avons pas la proportion d'étudiants provenant de familles pauvres ; des considérations sociales et éthiques nous en ont empêchés, bien que des camarades de camarades de la section sociologie aient tenté une enquête pour cela. Une partie considérable de la population estudiantine vient de familles pauvres.

traitements leur permettant de sortir de la pauvreté. Toutefois, participer à la croissance ne se limite pas à l'occupation de postes. Encore, faudrait-il rappeler que tout le monde ne peut pas être directeur de banque, professeur...

On a aussi besoin de boulangers, de cultivateurs, de pêcheurs, de tisserands... etc.

Les grappes ciblées par la stratégie de la croissance accélérée, notamment : agriculture et agro-industrie, produits de mer et aquaculture, textile habillement, tic et télé-service et tourisme, industrielle, artisanat d'art doivent aussi être de véritables pôles de convergence des pauvres. Pour cela, une structure financière plus ouverte aux pauvres est souhaitable. De part là, la micro-finance.

De plus, il ne s'agit pas d'investir pour perdre. Un projet doit générer plus ressources qu'il n'en consomme. Pour ainsi dire, une revitalisation des soles au Sénégal doit être un objectif de taille. Acheter la production des paysans à un prix leur permettant de se nourrir de leur métier, de financer la scolarisation de leurs enfants.

Une meilleure gestion des ressources halieutiques pour que le petit pêcheur pauvre d'en tirer profit. Ce qui suppose un contrôle des bateaux industriels qui condamnent les pauvres à une pêche de subsistance.

Une couverture sanitaire, ce qui ne peut se faire qu'avec une redynamisation des ministères de santé et de prévention pour que les populations rurales les plus vulnérables ne succombent pas aux fléaux que sont le choleras, le SIDA...

Un encadrement du secteur informel qui emploie de population et leurs permettent ainsi de capter une partie des retombées du revenu en participant à la croissance.

Jeter notre dévolue à court terme sur les secteurs porteur croissance et qui sont accessible aux pauvres et dans le long investir dans la formation solide des enfants des familles pauvres ce qui semble être le seul moyen de permettre aux d'être acteur de croissance dans l'industrie et les télé-services.

Ce qui n'épuise toutefois pas la question, nous pouvons belle et bien avancer des politiques, mais l'avenir étant incertain, toute mesure radicale sans plan b peut tout bonnement tomber à l'eau. Qu'en est-il par rapport à la connaissance des évolutions futures des économies des pays pauvres ? La croissance serait elle toujours à l'ordre du jour? Qu'elles seront les besoins dans l'avenir?

Sources et Bibliographie:

Kakwani,N and Son,H. [2002]:

pro-poor growth concept, measurement and application». Unpublished mimeo, University of new new south wales, Australia.

Kakwani,N and Pernia,E.M. [2000] « What is por-growth?».Asian development.review 18(1):1-16

Kakwani,N and Son.[2003].»poverty equivalent growth rate», Paper for WIDER conference on «well being»,WIDER, Helsinki

Klasen,S. [2003]. « In search of the holy Grail: Hoh to achieve pro-poor Growth?» Disscussion paper #96. Ibero-America Institute for Economic research.Gearg August Universitat. Gttingen

Kraay.A. [2003]. «When is growth pro-poor. Evidence from a panel of countries «. Mimeo development research group.

Kuznets,S.[1955]. «Economic growth and income inequality», American economic review, vol, 45,1-28

Mourji,F, Decaluwé,B et Plane.[2006] « Le développement face à la pauvreté» Econometrica

Mirrlees,J.[1971]. «An exploration in the theory of the optimum income taxation». Review of Economic studies, 38; 175-208.

Ravallion, M et Datt, G. [1996]. «How important to India's poor is the sectoral composition of economic growth « World bank Economic review 10: 1-25. Washington D.C: World bank

Shorrocks, A. F and Kolenikov, S. [2001]: « Poverty trends in Russia during the transition UNCTAD -2002- « The least development countries report: escaping the poverty Trap« Geneva

UNCTAD-2002- « The least development countries report: escaping the poverty trap« Geneva

Forume international. [2007]

«Equité et développement. Des pratiques de mise en oeuvre de l'équité« 6,7 Novembre, Paris, France, [2002]

François Joseph Cabral : «La stratégie de croissance accélérée du Sénégal est elle propauvre ? «

Baye Mor Diaw : «Etude, Evaluation et Analyse critique de la stratégie de croissance Accélérée« Mémoire de maitrise, [2008-2009] centre doc de l'UFR SEG Université Gaston Berger de St Louis.

Assemblée générale, soixante- deuxième session ; 92e et 93e séance plénière : «Département de l'information. Service des informations et des accréditations. New-York« Raphaël Beaujeu, Papa Nouhine Diéye et Jean François Sempere :

« Etude relative à la croissance au Sénégal. La grappe (agriculture et agro-industrie)« Charles-L. Griffoni ; université de la méditerranée (Aix Marseille II) :

« Croissance économique et pauvreté, une application de l'indice de croissance pro-pauvre au cas du Maroc entre 1985 et 1999«

Mokaddem Lamia, Boulila Ghagi et Mohamed ; [1990-2004] «Pro-poor growth in middle East and North Africa»

Femise Research program [2006-2007]

«Analyse de l'impacte de la croissance sur la pauvreté et identification des stratégies de croissance bénéfiques aux pauvres (pro-poor growth stratégies) «.

Etude de cas pour six pays partenaires méditerranéens : Egypte, Israël, Liban, Maroc, Tunisie et Turquie

Research number: FEM31-06R

DSRP II: [2009-2010]

«Document de stratégie de croissance et de la réduction de la pauvreté«

Christoph Ehrhart, université de Renne 2, CRESS-Lessor :

«La croissance a-t-elle été favorable aux pauvres en Egypte sur la période 1990-2004 ? « Hal R. Variant :

«Introduction à la microéconomie« éd 5 De Boeck Université

Hervé Bouffinier, Mikaël Quilliou et Stéphane Rullac :

«Théorie et pratiques sociales ; Educateur spécialisé« UF 5 Economie et Société

OCDE : «Vers une croissance pro-pauvre (les infrastructures) « extrait du rapport de la

publication «vers une croissance pro-pauvre : orientation à l'intention des donneur«. Pierre Mouandjo B. Lewis :[2002]

«Facteurs de développement en Afrique« tome II l'économie politique de l'Afrique au XXIe

siècle, Harmatan, [2002]

Holly Chenery :

«Changement des structures et politique de développement«

Publié par la banque mondiale, économica, [1979].

Ahmed Rhazaoui,Luc-Joël Grégoire et Soraya Mellali:

«L'Afrique et les Objectifs du Millénaire pour le Développement«, PNUD The Malian experience: [2001]

«Poverty reduction strategy«

United Nations development Program, national library of Canada, [2001]






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery