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Culture familiale et culture scolaire : approche socio-anthropologique. essai d'une contribution à  la compréhension des jeux enfantins pendant la récréation

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par Jean Oscar NGUILI
Université de Rouen - Master 1 2010
  

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2.2. REVUE DE LA LITTERATURE

L'idée que l'on se fait du jeu varie selon les auteurs et les époques. Cette notion, comme l'ensemble du langage, fonctionne comme un contexte social. L'impact du jeu sur le phénomène de socialisation de l'enfant a fait l'objet de nombreuses études dans le cadre des sciences de l'éducation. Il y a un certains nombre d'auteurs qui ont essayé d'apporter leurs apports dans la compréhension des jeux africains comme exercices initiatiques. On peut citer entre autres, la thèse d'état du Professeur MBONJI EDJENGUELE10 (1992), mais aussi, les contributions des Professeurs NGA NDONGO V. et KAMDEM E. (1992) relatives aux jeux dans l'univers culturel camerounais.

Mais dans le cadre de ce travail, nous avons focalisé notre attention sur deux ouvrages significatifs qui nous ont permis de baliser notre travail. Il s'agit de :

? Jeu et Éducation de Gilles BROUGERE et,

? La Cour de récréation de Julie DELALANDE.

Pour des raisons de synthèses, nous avons préférer présenter ici un résumé de chaque ouvrage, à partir des extraits de texte élaborés par ces auteurs, à des fins marketings, et disponibles sur internet. Cela ne signifie pas que nous n'ayons pas effectivement consulté ces livres. Car nos appréciations suivront immédiatement.

2.2.1 JEU ET EDUCATION11

[« Comment sont pensées les relations entre jeu et éducation ? Qu'est-ce qui justifie de mettre ensemble ces deux notions ? Comment une activité jadis associée à la frivolité, à l'inutilité, a pu aujourd'hui être considérée comme une voie possible pour certains apprentissages. Refusant les propos convenus sur l'évidence de la valeur éducative du jeu, cet ouvrage analyse les différentes façons de penser cette relation et montre l'origine de la rupture au début du XIXe siècle, qui fonde l'association contemporaine entre jeu et éducation. Cette analyse, si elle s'appuie sur les rapports des différents auteurs, pédagogues, philosophes, psychologues, montre également, à travers l'exemple de l'école maternelle française, comment celle-ci a produit un discours sur le jeu tout à fait spécifique. Quand l'éducation se prend au jeu, c'est la façon même de penser le jeu qui en est profondément transformée. Pour BROUGERE, il n'est pas possible de s'intéresser au jeu dans la pratique pédagogique sans s'informer sur les fondements d'une telle association. »]

Cet ouvrage n'apportant pas un grand éclairage en ce qui concerne la cour de récréation. Nous nous sommes tournés vers celui de DELALANDE.

2.2.2. LA COUR DE RECREATION: CONTRIBUTION A UNE ANTHROPOLOGIE DE L'ENFANCE.12

[« Qui ne connait pas la cour de récréation pour l'avoir fréquenté étant tout petit ? Le brouhaha qui s'installe quand les enfants sortent, les jeux qu'on y pratique chaque jour et les histoires qui s'y passent ? Pourtant, peu d'études s'attachent à approfondir l'importance fondamentale de ce temps partagé entre pairs dans le quotidien de l'enfant. Julie DELALANDE propose ici une approche novatrice de la cour d'école et montre qu'elle fonctionne comme une « micro-société » où les élèves mettent en place des règles de vie qui dépassent largement celles qu'impose le jeu commun. Grâce à un travail minutieux d'observation basé sur la méthode ethnographique, elle décortique les formes de sociabilités enfantines et fait apparaître l'école comme un lieu de perpétuation d'un savoir enfantin.

Loin de déboucher sur une situation chaotique parce que non organisée par les enseignants, le temps de récréation révèle l'établissement par les enfants, de règles et valeurs qu'ils reprennent des adultes et s'approprient pour structurer leurs relations. Ce livre a aussi pour ambition de penser une anthropologie de l'enfance quasi inexistante. Il propose pour ce faire, une réflexion sur le statut des enfants de notre société en regard de celui qu'ils avaient autrefois, et compare à celui qu'on leur donne dans d'autres cultures.

Il participe par conséquent à une meilleure connaissance de l'enfant et à l'ouverture d'un nouveau champ de recherche. Le travail de Julie DELALANDE pose un regard original sur le monde enfantin qui stimulera la réflexion des professionnels de l'enfance en sortant des problématiques habituelles de la psychopédagogie. »]

2.2.3. APPRECIATIONS DES DEUX OUVRAGES

Loin de négliger ou de nier la pertinence des travaux de BROUGERE G. (1995) et DELALANDE J. (2001), une remarque s'impose cependant, ces recherches bien que complémentaires à notre travail, demeurent purement comme une simple théorie pour la compréhension des jeux enfantins en contexte négro-africain.

En effet, dans la pensée relationnelle négro-africaine, il n'existe pas d'espaces réservés ou mis à part pour la pratique des jeux. Ceux-ci sont dilués dans toutes les activités de la vie sociale de l'homme. Car l'on joue en travaillant et vis -versa.

Evoluant dans la sphère éducative, ces deux ouvrages nous ont permis de s'approprier le vocabulaire technique lié à notre champ d'étude. De mieux cerner les rapports qui existent entre jeu enfantin et éducation scolaire. Ce qui nous a permis de mettre en exergue le jeu comme un fait social chez BROUGERE et les cultures enfantines dans les cours d'école (DELALANDE).

2.2.3.1. LE JEU COMME UN FAIT SOCIAL

Après avoir constaté que : « Le jeu est une chose dont chacun parle, que tous considèrent comme évidente et que personne ne parvient à définir » (P.18). BROUGERE se demande comment sommes-nous passés de l'image du jeu comme activité futile à l'idée de sa valeur éducative ? Il en arrive à une première conclusion selon laquelle   L'idée que l'on se fait du jeu varie selon les auteurs et les époques, la façon dont on l'utilise et les raisons de cet usage sont liés.

Le constat de cette polysémie n'a pas pour fonction de jeter le discrédit sur un terme aussi usuel. Car bien des mots de notre langage s'accommodent de cette diversité, source de richesse et de souplesse autant que de difficultés. Pour lui, « La notion de jeu comme l'ensemble du langage fonctionne dans un contexte social. ». L'utilisation du terme doit dont être prise en compte comme un fait social. L'association contemporaine entre jeu et éducation qui a donné naissance au concept de « jeu éducatif » renvoie à l'image du jeu que l'on trouve au sein de notre société où il est utilisé.

Suivant les analyses de HENRIOT Jacques 13, dans sous couleur de jouer, pour qui, employer un terme n'est pas un acte solitaire mais sous entend un groupe social pour lequel ce vocable fait sens. Il révèle le fait selon lequel «  ...considérer qu'il y a jeu quelque part n'est pas un constat objectif sur la réalité mais l'émission d'une hypothèse, l'application à l'expérience d'une catégorie fournie par la société, véhiculée par la langue, instrument de la culture de cette société ». (P.19) Les analyses de BROUGERE et HENRIOT rejoignent celles de REYNOLDS P.C. 14. Pour qui, en termes de comportements, il n'y a pas de différence entre les activités ludiques et les autres. Seules les conséquences diffèrent. Pour lui, «  Le jeu tire ses configurations de comportements d'autres systèmes affectifs comportementaux. »

A titre d'illustration, BROUGERE fait remarquer qu'il y a jeu à partir du moment où l'enfant a appris à désigner quelque chose jeu. Il n'a pu le tirer de lui-même. Avoir conscience de jouer résulte d'un apprentissage, d'un dressage linguistique auquel l'enfant se trouve soumis dés les premières semaines de son existence. Raison pour laquelle la culture du groupe apparait comme un élément inducteur dans la compréhension de cette étude.

2.2.3.2. CULTURES ENFANTINES

Après avoir démontré que l'idée d'un savoir enfantin est largement admise par les anthropologues. Citant Arnold VAN GENNEP 15 qui écrit ceci : « L'éducation de l'enfant, son instruction verbale et agie, se fait surtout par les autres enfants, et sans qu'il s'en doute, par une contrainte morale. Il doit faire comme les autres : s'abstenir de «ce qui ne se fait pas», se soumettre à un code d'honneur qui oppose la société enfantine à celle des adultes, de la famille d'abord, puis des professeurs de toute sorte » (1943 : 167).

DELALANDE mène alors l'observation de cours de récréation, à l'école maternelle et élémentaire, celle-ci lui laisse apparaître une culture enfantine, ensemble de savoirs et savoir-faire, qui s'apprend au sein du groupe d'âge grâce à une complicité permettant l'initiation. Cette étude l'amène à considérer le savoir moins comme un moyen de devenir un adulte compétent que comme une nécessité pour s'intégrer au groupe de pairs. Son analyse pointe l'importance de l'entre-enfants dans les apprentissages culturels.

Le savoir ludique apparaît donc comme la partie la plus évidente, et sans doute la plus reconnue des adultes, des savoirs enfantins. Ceux-ci sont constitués des connaissances propres aux enfants ainsi que de celles transmises par les adultes et qu'ils se réapproprient en les mettant à l'épreuve entre pairs. Pour DELALANDE, tous ces savoirs et les savoir-faire qui les accompagnent font partie d'une culture enfantine, c'est-à-dire d'un ensemble de pratiques, de connaissances, de compétences et de comportements qu'un enfant doit connaître et maîtriser pour intégrer le groupe de pairs. Par exemple, les jeux de corde à sauter exigent une pratique et la maîtrise d'une technique, de règles, d'un vocabulaire. Leur culture partagée passe également par des références aux programmes télévisés, alimentant leurs discussions sur des vedettes admirées, de même que leurs jeux impliquent le renvoi à des héros d'un dessin animé.

La culture enfantine pour elle se construit en étroite relation avec un état de maturité physique et intellectuelle commun. Elle est, à l'échelle individuelle, évolutive, puisqu'elle change au fur et à mesure qu'un enfant grandit : il pratique d'autres jeux, il est mû par de nouvelles préoccupations, il nourrit des représentations différentes de son environnement. On peut encore lui associer le qualificatif de culture de passage, car en grandissant l'enfant la délaisse pour entrer dans l'adolescence puis dans l'âge adulte. Elle est une étape l'aidant à passer dans le monde des adultes en assimilant entre pairs les structures de notre culture.

Globalement nos appréciations nous ont permis de mettre en avant le jeu comme un fait social et le monde enfantin comme un univers d'apprentissage entre pairs des différents comportements sociaux. Mettant ainsi en relief le principe de reproduction sociale.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle